Property Today FR 2020 Edition 3
Magazine de la copropriété
Magazine de la copropriété
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EDITION 3 - <strong>2020</strong> - MAI-JUIN<br />
LE MAGAZINE DE LA COPROPRIÉTÉ<br />
SUMMER<br />
<strong>Edition</strong><br />
Gérer l’agression verbale<br />
lors de l’AG<br />
Tips & tricks<br />
De assemblées générales<br />
numériques en copropriété ?<br />
Le secteur préconise plus de souplesse<br />
Le registre national<br />
des experts judiciaires<br />
Quid pour les syndics ?<br />
LE TRANSFERT DU BUREAU DE SYNDIC<br />
Dans certaines circonstances, le syndic peut<br />
transférer volontairement son cabinet à un tiers<br />
s’étant porté candidat à la reprise de son portefeuille.<br />
Lorsqu'un syndic exerce la gestion d’immeuble dans<br />
le cadre d’une société et qu’il souhaite transférer son<br />
activité, deux options ... lire la suite page 16.<br />
SYNDIC PROVISOIRE<br />
VS ADMINISTRATEUR PROVISOIRE<br />
La résolution des conflits au sein d'une copropriété<br />
prévoit non seulement la désignation légale d'un<br />
syndic provisoire, mais aussi, depuis la loi du 18 juin<br />
2018, celle d’un administrateur provisoire, figure<br />
juridique actuellement ... lire la suite page 18.
2<br />
VOUS ÊTES<br />
SYNDIC?<br />
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de la Copropriété<br />
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T 0499 51 19 95
SOMMAIRE<br />
04<br />
07<br />
08<br />
DÉGÂTS DU BÉTON<br />
DANS LES BÂTIMENTS<br />
LE SYNDIC NE PEUT LAISSER<br />
TRAÎNER LES CHOSES…<br />
L’ACCÈS AUX BOÎTES AUX LETTRES:<br />
QUELLES SONT LES RÈGLES?<br />
10<br />
VERS DES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES<br />
NUMÉRIQUES EN COPROPRIÉTÉ?<br />
12<br />
NOUVEAU LOOK POUR LA LOI<br />
SUR LA COPROPRIÉTÉ<br />
13<br />
NOUVELLES DE <strong>FR</strong>ANCE ...<br />
EDITION 3<br />
<strong>2020</strong> - MAI-JUIN<br />
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16<br />
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26<br />
LE TRANSFERT DU BUREAU<br />
D’UN SYNDIC - PARTIE (1/4)<br />
SYNDIC PROVISOIRE VS<br />
ADMINISTRATEUR PROVISOIRE<br />
LA TENDANCE POUR <strong>2020</strong> ET L’AVENIR:<br />
L’HABITAT COMPACT (GROUPÉ)<br />
LE REGISTRE NATIONAL<br />
DES EXPERTS JUDICIAIRES<br />
NOUVELLE PROPOSITION DE LOI<br />
GÉRER L’AGRESSION VERBALE LORS<br />
DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.<br />
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Copyright / Toute diffusion, reproduction ou modification sous quelque forme que ce soit, partielle ou totale, ne peut se faire sans l’accord préalable écrite de l’ éditeur.<br />
Les informations contenues dans ce magazine sont vérifiées avec le plus grand soin. Le lecteur est averti qu’il ne pourra invoquer une responsabilité de la rédaction pour<br />
les conséquences d’éventuelles omissions ou erreurs.
04<br />
Dégâts du béton dans les bâtiments<br />
FEREB conçoit un plan étape par étape pour une<br />
réparation durable et de haute qualité du béton<br />
Fondée en 1992, FEREB représente, en tant qu’association<br />
professionnelle, les principales entreprises actives dans la<br />
réparation, le renforcement et la protection du béton. Nos membres<br />
sont des sociétés de services telles que des bureaux d’ingénierie<br />
spécialisées et des assureurs, des entrepreneurs et des fabricants de<br />
produits de réparation de béton.<br />
FEREB travaille ensemble avec ses membres pour une réparation<br />
durable et qualitative du béton et a développé un système de<br />
certification basé sur la norme européenne EN 1504.<br />
En collaboration avec tous les acteurs concernés, la FEREB a étendu<br />
les niveaux de certification de processus A, B et C déjà existants<br />
avec un niveau D. Ceci permettra aux syndics et aux copropriétaires<br />
d’obtenir une garantie sur la durabilité des réparations en béton.<br />
Dégâts du béton des appartements<br />
A partir des années 1960 et 1970, le béton, qui était auparavant<br />
principalement utilisé dans le génie civil (ponts, tunnels, murs de<br />
quai), est de plus en plus utilisé pour la construction d’immeubles<br />
d’habitation. Cela a permis de construire plus haut, plus vite et donc<br />
moins cher.<br />
Le béton est en effet un matériau de construction solide et durable<br />
qui inspire de nombreux architectes, qui offre aux bureaux d’études<br />
la possibilité de réaliser des bâtiments de grande hauteur et de<br />
grandes portées et qui peut être traité rapidement et efficacement<br />
par les entrepreneurs.<br />
Cependant, de plus en plus de structures et de bâtiments en<br />
béton ont besoin de réparations (urgentes). En effet, les médias<br />
font régulièrement état de la défaillance des infrastructures et des<br />
bâtiments en béton en Belgique. Dans le cas des appartements<br />
également, nous constatons souvent des dégâts des façades, les<br />
terrasses, les corniches ou les avant-toits en béton. Une réparation<br />
du béton est nécessaire mais... Une étude européenne montre<br />
que ces réparations du béton, dans plus de 50% des cas, échouent<br />
dans les 10 ans. Cependant, les connaissances nécessaires sont<br />
disponibles pour un résultat durable. Alors, où est-ce que ça tourne<br />
mal ?<br />
Causes des dommages au béton<br />
Les causes des dégâts du béton sont nombreuses. Dans certains cas,<br />
la durée de vie nominale de la structure en béton a été dépassée,<br />
la conception, l’exécution et l’utilisation des matériaux ont été<br />
insuffisantes en termes de durabilité, ou l’entretien a été insuffisant<br />
ou inexistant. Des facteurs externes tels que la carbonatation et<br />
l’attaque par des sels, en particulier à la côte, peuvent également<br />
causer des dommages.<br />
On distingue deux formes d’endommagement du béton,<br />
l’esthétique et la structure.<br />
Cependant, les dommages au béton ne doivent pas nécessairement<br />
signifier la fin du bâtiment. Après tout, une réparation peut résoudre<br />
les problèmes. Afin de pouvoir réaliser une réparation de béton<br />
qualitative et durable, elle doit répondre à certaines conditions.<br />
Pour plus d’informations à ce sujet, voir la norme NBN EN 1504.<br />
Un plan étape par étape pour une réparation de<br />
béton durable et de haute qualité<br />
En tant que fédération, FEREB se doit d’accompagner et de guider<br />
les maîtres d’ouvrages, les syndics et les copropriétaires dans le<br />
processus de réalisation d’une réparation durable du béton. Un<br />
plan détaillé étape par étape a été élaboré<br />
1 Diagnostic<br />
Avant de commencer une réparation de béton, il est important<br />
de déterminer la cause des dommages. Une étude préalable et<br />
approfondie par un bureau d’études ou un architecte certifié est<br />
essentielle. Sans un diagnostic approprié, qui est obligatoire selon<br />
la norme EN 1504, une réparation durable du béton est difficile à<br />
réaliser.<br />
En fonction de l’origine, de l’importance et de la pathologie des<br />
dégâts, la méthode de réparation est déterminée et le bon choix<br />
des produits est fait. Ensuite, en concertation avec le client, un<br />
planning des travaux est établi, un cahier des charges est rédigé et<br />
un appel d’offres est lancé.<br />
Le degré de difficulté de la réparation du béton détermine le niveau<br />
de certification (A ou B) que l’entrepreneur doit avoir. Sur la base de<br />
tous ces paramètres, le contractant peut établir une offre en toute<br />
connaissance de cause.<br />
2 Certification des produits<br />
Il est très important d’utiliser des produits de bonne qualité pour<br />
effectuer les travaux de réparation du béton. En collaboration<br />
avec ses partenaires, une certification de produit par laquelle les<br />
fabricants font tester leurs produits, qui doivent toujours porter un<br />
marquage CE, par un organisme de contrôle externe (BENOR ou<br />
TÜV). Cela donne aux produits un label de qualité externe (BENOR<br />
ou TÜV) qui démontre une confiance suffisante par rapport aux<br />
matériaux initialement testés.<br />
3 Exécution de la réparation du béton<br />
Le meilleur produit et le plus adapté n’offre pas encore de certitude<br />
s’il n’est pas appliqué de la bonne manière. Afin de pouvoir garantir<br />
une réparation durable du béton, un entrepreneur doit faire appel<br />
à des personnes qui ont les connaissances et l’expérience prouvées.<br />
Un système de certification qui permet aux entrepreneurs d’obtenir<br />
un certificat sur la base d’une formation spécifique et d’un examen<br />
théorique et pratique.<br />
Pendant l’exécution des travaux, l’architecte ou l’organisme<br />
accrédité, conformément à la norme européenne EN 1504 et au<br />
PTV/TRA de BENOR ou TÜV, effectuera régulièrement des contrôles<br />
qualité des travaux sur chantier.
05<br />
À la fin des travaux, les clients et l›entrepreneur signent un certificat<br />
confirmant que les travaux ont été exécutés conformément<br />
aux spécifications ou s›il y a des écarts. Le client s›engage ainsi à<br />
entretenir l›immeuble avec le plus grand soin après une inspection<br />
annuelle par un expert.<br />
4 Assurance garantie<br />
En concertation avec un certain nombre d’assureurs reconnus, les<br />
réparations de béton peuvent désormais être couvertes par une<br />
assurance garantie de 10 ans. Si toutes les conditions sont remplies,<br />
le client bénéficie d’une assurance de garantie de 10 ans qui couvre<br />
les défauts éventuels de la réparation effectuée, que l’entrepreneur<br />
soit toujours actif ou non.<br />
5 Prise de décision<br />
L’expérience montre qu’il n’est pas toujours facile de prendre des<br />
décisions concernant des rénovations majeures d’immeubles<br />
d’appartements en copropriété.<br />
Il en va de même pour la rénovation du béton. Ni les syndicats ni<br />
les copropriétaires n’ont souvent les connaissances techniques<br />
suffisantes pour prendre la bonne décision. Dans de nombreux<br />
cas, on choisit la solution la moins chère, qui n’est généralement<br />
pas la plus qualitative ou durable. Il y a aussi les problèmes de<br />
financement.<br />
6 Financement<br />
Les aspects financiers jouent souvent aussi un rôle dans l’exécution<br />
de travaux de rénovation importants des immeubles d’habitation.<br />
Après tout, tous les copropriétaires n’ont pas les moyens<br />
nécessaires pour cofinancer les travaux. Un certain nombre de<br />
banques offrent la possibilité de financement sur la base de la<br />
certification du processus proposé. Au moyen d’une hypothèque,<br />
un copropriétaire peut obtenir les fonds nécessaires pour partager<br />
les coûts de l’exécution des travaux.<br />
Les points de contrôle sont déterminés en collaboration avec<br />
des organismes neutres. De cette façon, nous pouvons garantir<br />
ensemble des réparations de béton durables, ce qui se traduit par<br />
une valeur ajoutée pour le bâtiment.<br />
Pour plus d’informations sur la réparation durable du béton, les<br />
activités et une liste de nos membres, veuillez visiter www.fereb.be.<br />
Visitez également le site web www.duurzaam-betonherstel.be<br />
(réparation durable du béton)<br />
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07<br />
Le syndic ne peut laisser traîner<br />
les choses …<br />
Un syndic ne doit pas hésiter à prendre des “mesures conservatoires” p.ex. face à des dégâts<br />
des eaux ou de tempête. Un récent jugement met une fois de plus en exergue ce que risque un<br />
syndic qui n’agit pas en temps opportun.<br />
Que s’était-il passé ?<br />
Dans un immeuble à appartements, on avait con sta té un problème<br />
d’infiltrations d’eau aux ter ras ses. Du fait d’une absence de voies<br />
d’évacuation, l’eau restait stagner sur les terrasses, s’infiltrait lentement<br />
et s’insinuait finalement dans les pla fonds des appartements.<br />
Les faits s’étaient pro duits à la fin décembre 2000. Se fondant sur<br />
le rap port d’un expert, la compagnie d’assurances avait dé cidé de<br />
ne pas intervenir. Finalement, les tra vaux nécessaires avaient été<br />
exécutés en octo bre 2001, mais entre-temps, un locataire avait rompu<br />
son contrat de bail en raison de ces problèmes d’hu mi di té persistants.<br />
Le bailleur s’était alors adressé au syn dic et lui avait demandé<br />
réparation de son pré ju dice. D’après lui, son locataire n’au rait ja mais<br />
ré si lié son bail si lui, le syndic, était in ter ve nu plus vite.<br />
A-t-il manqué à ses obligations ?<br />
Le juge saisi du litige a constaté que les problèmes d’hu midité<br />
survenus dans les appartements pro ve naient des problèmes<br />
d’humidité qui affectaient les parties communes (les terrasses).<br />
Le syndic a manqué à ses obligations.<br />
En l’es pè ce, il aurait dû prendre immédiatement des me su res pour<br />
éviter que la situation n’empire. Or, les problèmes n’ont été résolus<br />
que près d’un an après les faits.<br />
Une mauvaise excuse.<br />
Le syndic faisait valoir qu’il n’était pas juriste et n’avait donc pas une<br />
con nais sance suffisante de la législation en vigueur. Ré ponse du juge<br />
: comme il avait accepté son man dat et que celui-ci était rémunéré, il<br />
lui incombait de connaître l’étendue de sa tâche.<br />
Payez maintenant…<br />
Finalement, le juge a con dam né le syndic à payer une indemnité de 2<br />
600 € au bailleur qui l’avait saisi du litige (Juge de paix du 4e canton<br />
de Bruges, 7 mars 2002).<br />
Il ne doit pas rester les bras ballants…<br />
Cette décision est correcte et montre une fois de plus l’importance<br />
du rôle du syndic quand un pro blème se produit. A lui de prendre des<br />
“mesures conservatoires”.<br />
Quelles mesures ?<br />
Tous travaux ou réparations “ur gentes ou nécessaires”. Ces mesures, il<br />
les prend sans avoir besoin de l’accord préalable des co propriétaires<br />
(art. 577-8 § 4 C. Civ.).<br />
Et qui paie ?<br />
Que peut faire l’assemblée générale des copropriétaires après coup si<br />
elle n’avalise pas les mesures conservatoires du syndic ?<br />
Attention !<br />
Jamais mettre à sa charge le coût des mesures qu’il a ainsi prises.<br />
Légalement, le syndic est en effet ha bi lité à agir pour le compte de<br />
l’association des co pro priétaires, qui auront de ce fait toujours à<br />
payer la note.<br />
Démettre le syndic.<br />
Si l’association des co pro prié taires estime qu’il n’existait p.ex. aucun<br />
motif jus tifiant une réparation aussi urgente, elle peut dé cider à tout<br />
moment de démettre le syndic de ses fonc tions. Par ailleurs, elle peut<br />
aussi invoquer sa res ponsabilité et lui réclamer un dédommagement<br />
en réparation de son éventuelle faute de gestion.<br />
Conseil.<br />
Si les mesures conservatoires à prendre sont très importantes,<br />
le syndic peut toujours con vo quer une assemblée générale<br />
extraordinaire et lui demander son approbation avant d’agir, s’il en a<br />
encore le temps du moins…<br />
En résumé:<br />
Un syndic a été condamné à payer une forte indemnité, car il était<br />
resté trop longtemps inactif face à des infiltrations aux terrasses d’un<br />
immeuble à appartements. Il lui incombe toujours de prendre en<br />
temps voulu les mesures conservatoires qui s’imposent, même sans<br />
l’accord des copropriétaires.<br />
INFO<br />
Astuces & Conseils<br />
Business Database<br />
(Indicator, Leuven)<br />
PROPERTYTODAY<br />
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NOUVEAU DANS LA COPROPRIÉTÉ EN BELGIQUE!<br />
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08<br />
L’accès aux boîtes aux lettres:<br />
quelles sont les règles ?<br />
L’accès aux boîtes aux lettres fait l’objet d’un cadre législatif précis.<br />
La liberté et le secret de la correspondance sont des éléments<br />
importants de nos libertés publiques. Les courriers publicitaires en<br />
font partie et jouent un rôle important a niveau économique et<br />
social. Leur diffusion libre et aisée dans les boîtes aux lettres doit<br />
être garantie.<br />
C’est au syndic d’organiser cet accès dans le cas des immeubles<br />
comprenant plusieurs boîtes aux lettres, avec le support de<br />
l’assemblée générale. Leur légitime soucis de propreté et d’accueil<br />
doit se faire dans le respect de la législation.<br />
Le libre accès aux boîtes aux lettres est réglé par arrêté ministériel<br />
(1). Il stipule que L’accès aux boîtes aux lettres ainsi que leur<br />
ouverture doivent être libres, aisés et exempts de danger pour le<br />
distributeur. Les boîtes aux lettres doivent être placées à la limite<br />
de la voirie publique. Lorsqu’une habitation comporte plus de<br />
quatre boîtes aux lettres, ces boîtes peuvent être placées soit à la<br />
porte d’entrée, soit au rez-de-chaussée en un endroit bien éclairé.<br />
Conscients de leur responsabilité, les secteurs impliqués dans<br />
la distribution du courrier publicitaire (2) (folders et presse<br />
régionale gratuite) collaborent avec les ministres régionaux<br />
responsables depuis plusieurs années pour améliorer le processus<br />
de distribution avec trois objectifs principaux : le respect du<br />
souhait des consommateurs, de l’environnement et de la propreté<br />
publique.<br />
En Flandres, cette collaboration s’est matérialisée par un<br />
accord signé le 15 avril 2019 entre les secteurs, le ministre de<br />
l’environnement et l’OVAM. Les secteurs collaborent étroitement<br />
avec l’OVAM, qui est chargé par le gouvernement de la mise<br />
en œuvre et du suivi de cet accord. Celui-ci comprend, entre<br />
autres choses, un engagement de collaboration étroite entre les<br />
distributeurs de folders et de presse régionale gratuite d’une part,<br />
et l’association représentative des syndics d’immeubles d’autre<br />
part. Cet article entre dans ce cadre ; après alignement avec la<br />
Présidente de l’UDS (Union des Syndics), Madame Krickovic.<br />
Vous, les syndics , en tant que responsables de la gestion des<br />
immeubles à appartements êtes bien entendu des parties<br />
prenantes importantes. La propreté et l’accessibilité des halls<br />
d’immeuble sont la vitrine de votre travail et votre soucis<br />
constant. Dans ce cadre, il est évident que la collaboration la plus<br />
transparente avec les distributeurs de courrier est essentielle dans<br />
le respect du cadre législatif existant. Comme illustré ci-dessus, les<br />
boîtes aux lettres doivent être librement accessibles.<br />
La responsabilité et l’obligation des distributeurs sont de déposer<br />
les courriers entièrement dans chaque boîte aux lettres.<br />
Sur le terrain, certains aménagements sont constatés pour le<br />
courrier non adressé (les folders et la presse régionale gratuite<br />
(PRG)). Dans certains immeubles, les syndics demandent de les<br />
déposer en tas sur les armoires contenant les boîtes aux lettres.<br />
Dans d’autres, ils interdisent ou rendent très difficile l’accès aux<br />
halls contenant les boîtes, ou le limitent à certains distributeurs sur<br />
base de leur notoriété ou de leur histoire. Si ces comportements<br />
peuvent se comprendre, ils ne sont cependant pas autorisés par<br />
la législation en vigueur, car ils limitent la liberté de recevoir de<br />
la correspondance dans un marché libéralisé dans lequel les<br />
limitations de la concurrence ne sont pas permises, mais limitent<br />
aussi la liberté de communiquer librement pour les annonceurs<br />
en ce qui concerne le courrier non adressé (les folders et la PRG).<br />
L’habitant peut bien entendu s’opposer à la distribution des<br />
folders via l’autocollant « STOP PUB », mais il s’agit de sa liberté<br />
individuelle. Il doit pouvoir en user librement. A côté de la<br />
correspondance privée et des courriers à contenu administratif<br />
tels que les factures, le courrier publicitaire joue un rôle important<br />
dans l’économie belge. Il représente une part importante du<br />
courrier que reçoivent les habitants des immeubles. Une étude<br />
récente (3) met en évidence l’impact important des courriers<br />
publicitaires au niveaux économique, social et environnemental.<br />
• La distribution du courrier fournit bien entendu plusieurs<br />
milliers d’emplois peu qualifiés et non délocalisables.<br />
• Le commerce local dépend des folders. Le folder et la presse<br />
gratuite forment un excellent moyen de promotion pour le<br />
commerce local, qu’il soit indépendant ou non (franchise,<br />
succursale). Rendre plus difficile la distribution des folders<br />
mettrait en péril la partie de ces commerces soumise à<br />
la concurrence du commerce électronique. L’étude parle<br />
de 18%. Si 5% de ces commerces disparaissaient, l’impact<br />
serait de 13.216 Equivalent Temps Plein (ETP) peu qualifiés<br />
et non délocalisables. Il y a une très forte corrélation entre<br />
la publicité en ligne et le développement du commerce en<br />
ligne qui est très fortement concentré (90% des transactions<br />
sont entre les mains de 4% des acteurs, dont 75% se trouvent<br />
à l’étranger et ne contribuent en rien à l’économie locale,<br />
contre 40% pour le commerce physique). Il serait très difficile<br />
pour les marques locales de bricolage, de vêtements, etc.<br />
de concurrencer les géants du secteur et d’avoir accès aux<br />
écrans des consommateurs. Sans compter l’impact sur les<br />
centre des villes en termes d’espaces commerciaux vides.<br />
• La population attend les folders et compte dessus. Les<br />
ménages qui n’ont pas de sticker STOP PUB lisent les folders<br />
dans leur majorité (89%) et 60% les utilisent pour comparer<br />
les prix. La réduction moyenne offerte dans les folders est<br />
de 20%. Ces folders ont un impact extrêmement important<br />
sur le pouvoir d’achat ; spécialement pour les milieux moins<br />
favorisés et victimes de la fracture numérique. La fraction la<br />
plus favorisée de la population passe en moyenne 16 minutes<br />
par semaine à lire les folders pour 21 minutes pour la fraction<br />
la moins favorisée, 43% de la classe défavorisée ne maîtrise<br />
pas l’utilisation de sites web comparatifs et 29% ne maîtrise<br />
pas l’envoi et la réception d’e-mails.<br />
• Par ailleurs au niveau environnemental, les producteurs de<br />
folders sont conscients de leur impact et travaillent depuis<br />
de nombreuses années à le réduire. Le papier utilisé pour les<br />
folders est recyclé à plus de 90%, il est constitué de plus de
09<br />
50% de fibres recyclées, le solde étant surtout issu de sousproduits.<br />
L’empreinte écologique et sociale des alternatives<br />
numériques est d’autre part loin d’être négligeable.<br />
Permettre aux habitants de nos immeubles de bénéficier de parties<br />
communes est votre obsession quotidienne. Elle doit être mise en<br />
œuvre dans le respect constant de la législation et de leur libre accès<br />
à leur courrier et aux promotions qui leur permettent de maximiser<br />
de leur pouvoir d’achat et leur liberté de choix. Quelqu’en soit le<br />
distributeur.<br />
(1) Arrêté ministériel du 20 avril 2007 portant réglementation des<br />
boîtes aux lettres particulières) moeten de brievenbussen toegankelijk<br />
zijn. (title 1 art. 1 : L’accès aux boîtes aux lettres ainsi que leur ouverture<br />
doivent être libres, aisés et exempts de danger pour le distributeur.<br />
Art. 2 § 1er. Les boîtes aux lettres doivent être placées à la limite de la<br />
voirie publique. L’alinéa 1er n’est pas applicable :1° pour les personnes<br />
handicapées dont le handicap est constaté par le service public<br />
compétent en la matière et qui résulte d’une mobilité réduite ou d’un<br />
déficit visuel;2° pour les immeubles à appartements avec un groupe<br />
de minimum quatre boîtes aux lettres.§ 2.<br />
Lorsqu’une habitation comporte plus de quatre boîtes aux lettres, ces<br />
boîtes peuvent être placées soit à la porte d’entrée, soit au rez-dechaussée<br />
en un endroit bien éclairé.<br />
(2) membres de la coalition : BDmyshopi, bpost, Comeos, UCM, Unizo,<br />
SNI, Febelgra, Wemedia, BAM…<br />
(3) Deloitte : Impact of unaddressed mail on the local & Belgian<br />
economy - March 2019<br />
Truc et astuces de bpost<br />
1. gardez les boîtes aux lettres accessibles (si elles<br />
sont restreintes pour des raisons de sécurité,<br />
indiquez clairement les modalités d’accès)<br />
2. Rappelez aux distributeurs de ne pas laisser<br />
d'imprimés non adressés / presse régionale<br />
gratuite hors des boîtes aux lettres, même<br />
déposés sur l’armoire<br />
3. prenez des accords clairs avec les distributeurs<br />
de folders/presse régionale gratuite.<br />
INFO<br />
Mr Pierre Fils<br />
bpost<br />
Centre Monnaie<br />
1000 Bruxelles<br />
pierre.fils@bpost.be<br />
www.bpost.be<br />
T 02 276 29 51<br />
M 0499 55 56 47<br />
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10<br />
Vers des assemblées générales<br />
numériques en copropriété?<br />
La crise du coronavirus ouvre-t-elle la porte aux assemblées générales numériques en<br />
copropriété? Olivier Blockhuys, syndic à Anvers, membre de l’UVS et de la CIB décrit la<br />
situation actuelle et regarde vers l’avenir.<br />
Pendant la crise du coronavirus, la seule solution était de reporter<br />
immédiatement toutes les assemblées générales. C’était l’étape<br />
logique permettant d’éviter les contacts physiques, d’autant plus que<br />
de nombreux copropriétaires appartiennent aux groupe à risque. Par<br />
ailleurs il fallait aussi penser à protéger les employés et les collègues<br />
de bureaux. Pourtant, l’impact de cette étape de distanciation aurait<br />
été moins sévère si une alternative numérique avait existé.<br />
En l’état actuel de la législation, les réunions de l’assemblée<br />
générale (avec ou sans coronavirus) ne peuvent être légales que<br />
moyennant la présence physique des copropriétaires. La loi sur la<br />
copropriété ne prévoit qu’une seule exception à cette règle ; en<br />
cas d’unanimité absolue, les copropriétaires peuvent prendre des<br />
décisions par écrit.<br />
Cette exigence formelle est si stricte qu’en pratique, presque<br />
aucune assemblée générale ne peut avoir lieu par écrit, même<br />
en temps de crise. D’autant plus que chaque copropriétaire doit<br />
confirmer son accord à l’avance. Dès qu’une personne ne répond<br />
pas, aucune décision écrite ne peut être prise. En outre, chaque<br />
point de l’ordre du jour doit également être ratifié à l’unanimité.<br />
Qu’en est-il des réunions via livestream ou via visioconférence? Sur ce<br />
point également, le législateur est clair:, cela ne peut se faire que si<br />
les décisions prises sont confirmées ultérieurement par la procédure<br />
écrite. Là encore, on se heurte à l’exigence d’unanimité. Une assemblée<br />
générale avec diffusion en direct - même si tout le monde est présent -<br />
n’est donc pas équivalente à une réunion physique.<br />
UNE APPROCHE DIFFÉRENTE<br />
Une approche numérique différente aurait pourtant permis<br />
d’éviter les mesures sanitaires prises pour surmonter la crise. Le<br />
gouvernement a dû, en concertation avec le secteur, promulguer<br />
en quelques jours, un arrêté royal pour permettre aux syndics de<br />
reporter légalement les assemblées générales et de veiller à une<br />
bonne gestion des copropriétés pendant cette période.<br />
Ce contexte de crise nous a appris que le droit de la copropriété<br />
doit s’assouplir pour être, à l’avenir, en mesure de faire face à de<br />
telles situations. Le droit de la copropriété doit également pouvoir<br />
évoluer avec son temps. Les assemblées générales se tiennent<br />
presque exclusivement le soir, à une heure fixée d’année en<br />
année. Les solutions numériques offrent, par exemple, l’avantage<br />
d’éviter les déplacements inutiles et apportent plus de flexibilité<br />
aux syndics et aux copropriétaires, ce qui est gage d’un meilleur<br />
équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour toutes les<br />
parties concernées.<br />
La crise actuelle démontre la nécessité des assemblées numériques. (image: solvio.be)
11<br />
Les représentants du secteur ont, en collaboration avec un vaste<br />
groupe de syndics professionnels, émis une note politique: les<br />
choses peuvent être organisées différemment.<br />
La crise du coronavirus devrait inciter à la fois l’industrie et le<br />
législateur à trouver des solutions pour permettre des réunions à<br />
distance.<br />
Nous constatons que cet exercice n’est pas si évident, étant donné<br />
que non seulement des objections juridiques mais aussi toutes<br />
sortes d’objections pratiques entrent en jeu. Après tout, l’objectif<br />
n’est pas de rendre le travail des syndics plus difficile ou de<br />
compliquer l’accès des copropriétaires à une assemblée générale,<br />
mais au contraire de donner aux syndics et copropriétaires une<br />
alternative valable et réalisable à la réunion physique.<br />
CONCLUSION<br />
Bien que depuis des années, l’assemblée générale numérique<br />
soit à l’ordre du jour du secteur de la copropriété, le législateur<br />
n’a pas souhaité effectuer la modification législative du droit<br />
de la copropriété qui aurait permis des assemblées générales à<br />
distance. Le secteur est donc toujours demandeur d’alternatives<br />
légales en ce sens.<br />
INFO<br />
Olivier Blockhuys<br />
Syndic et Directeur Général<br />
Solvio,<br />
Membre UVS et membre du<br />
Conseil CIB Anvers<br />
(Avec mes remerciements<br />
à l’asbl Vlaams Studie- en<br />
Kenniscentrum Vastgoed en<br />
Wonen vzw)<br />
PROPERTYTODAY<br />
Une organisation des assemblées générales plus moderne<br />
facilitera non seulement la participation des copropriétaires,<br />
mais cela rendra également le système plus apte à faire face aux<br />
situations de crise.<br />
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12<br />
NOUVEAU LOOK pour la loi sur la Copropriété<br />
à partir du 01.09.2021!<br />
La loi du 04 février <strong>2020</strong> a profondément réformé le droit<br />
immobilier. Cette loi introduit un nouveau livre 3 «Les biens» dans<br />
le nouveau Code civil. Ces modifications ont été publiées dans le<br />
MB (Moniteur Belge) du 17 mars <strong>2020</strong>.<br />
Ce n’est pas seulement une codification, mais aussi une<br />
modernisation en profondeur du droit de la propriété. Les nouvelles<br />
règles n’entreront en vigueur qu’à partir du 1 er septembre 2021.<br />
Peu d’impact pour la copropriété<br />
Toutes les règles concernant la propriété, l’usufruit, les relations<br />
de voisinage, le bail et la construction ont été modifiées. Mais les<br />
dispositions concernant la loi sur la Copropriété en tant que telle ne<br />
changent pas. Uniquement les dispositions concernant la dissolution<br />
se rapportent au nouveau Code des sociétés et des associations.<br />
La numérotation des articles a bien été modifiée. Ceux-ci sont<br />
désormais numérotées de l›article 3.84 à 3.100 du nouveau Code<br />
civil. Certains articles auront désormais également leur propre<br />
titre, et les références à d’autres articles seront adaptées à la<br />
numérotation / titre correct de ces articles.<br />
En tant que syndic, il n’y a donc aucune raison de<br />
paniquer!<br />
Les règles actuelles de fonctionnement de la copropriété<br />
continueront de s’appliquer. Finalement, rien ne changera pour<br />
vous en tant que syndic. Vous n’aurez pas besoin de modifier à<br />
nouveau les statuts ou le règlement d’ordre intérieur de vos ACP, et<br />
ce, même si les articles de l’ancienne loi sont toujours mentionnés<br />
dans vos statuts ou règlement d’ordre intérieur.<br />
Il n’est conseillé d’utiliser la future numérotation que dans le cas<br />
où vous souhaiteriez, à partir de 2021, modifier les statuts ou le<br />
règlement d’ordre intérieur d’une ACP.<br />
INFO<br />
UDS - Union des Syndics asbl<br />
info@ufsyndics.be<br />
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13<br />
Nouvelles de France ...<br />
PARADOXE DE LA PROFESSION ;<br />
DIGITALISATION ET « INTUITU PERSONAE »<br />
Face à la course à la digitalisation voulue par le législateur Français pour moderniser la<br />
profession, « l’intuitu personae » du syndic reste le meilleur garant de sa pérennité.<br />
Le syndic est le mandataire de la collectivité des copropriétaires<br />
constituant un syndicat doté de la personnalité civile. Il agit « esqualité<br />
» en application « d’un contrat de mandat de syndic » type.<br />
En France le métier de syndic est réglementé par la loi Hoguet du<br />
2 janvier 1970 sur l’exercice des professions immobilières, par la loi<br />
du 10 juillet 1965 sur la copropriété et son décret d’application du<br />
17 mars 1967.<br />
Reprenant les dispositions supplétives de la loi du 28 juin 1938,<br />
la loi du 10 juillet 1965 prévoit à l’art 17, qui devient impératif, la<br />
désignation d’un syndic : « Les décisions du syndicat sont prises<br />
en assemblée générale des copropriétaires ; leur exécution est<br />
confiée à un syndic placé éventuellement sous le contrôle d’un<br />
conseil syndical ».<br />
A ce titre, le syndic doit accomplir tous les actes nécessaires à<br />
la bonne conservation de l’immeuble et au fonctionnement<br />
de ses équipements collectifs. Pour se faire, il doit acquérir des<br />
compétences juridiques, techniques, comptables auxquelles<br />
s’ajoute une dimension psychologique souvent non prise en<br />
compte.<br />
La diversité et la complexité de son champs d’attribution font<br />
la richesse et l’intérêt de ce métier. Il s’agit de composantes<br />
différentes, d’une dualité opposée mais complémentaire. En<br />
d’autres termes dans la philosophie chinoise on parlerait de « yin<br />
et yang ».<br />
Pourtant la profession est régulièrement décriée par les<br />
associations de consommateurs dont les griefs sont souvent repris<br />
à tort par les médias.<br />
Cette défiance a conduit le législateur à légiférer de façon effrénée<br />
allant jusqu’à former un millefeuille législatif. Au cours des seuls<br />
25 dernières années, le nombre d’articles de la loi a été multiplié<br />
par cinq.<br />
La loi ALUR (Accès au Logement et à un Urbanisme Rénové),<br />
publiée au Journal officiel le 26 mars 2014, a instauré de profonds<br />
changements dans le domaine de la gestion immobilière.<br />
Elle s’est fixé quatre objectifs, à savoir :<br />
• Favoriser l’accès de tous à un logement digne et abordable.<br />
• Lutter contre l’habitat indigne et les copropriétés dégradées.<br />
• Améliorer la lisibilité et l’efficacité des politiques publiques du<br />
logement.<br />
• Moderniser l’urbanisme dans une perspective de transition<br />
écologique des territoires.<br />
De manière plus pernicieuse, elle a introduit de nouvelles<br />
procédures de contrôle et de sanction du syndic en cas de carence<br />
ou inexécution.<br />
Il faut cependant lui reconnaitre la création d’un outil novateur et<br />
efficace ; le registre national des copropriétés. L’immatriculation<br />
constitue le point de pivot et de cohérence de l’ensemble des<br />
mesures.<br />
Si le constat a été fait que beaucoup de copropriétés gérées<br />
bénévolement n’ont pas été immatriculées à la date buttoir du<br />
31 décembre 2018, il en est tout autre pour celles gérées par les<br />
professionnels.<br />
Cet outil permet aux pouvoirs publics d’avoir une connaissance<br />
du parc immobilier et de sa typologie. Il leur permet surtout de<br />
s’immiscer dans la gestion privée et la trésorerie des syndicats.<br />
La dernière loi de réforme ELAN (Evolution du Logement, de<br />
l’Aménagement et du Numérique), du 23 novembre 2018, en plus<br />
des mesures d’application immédiates et celles fixées par décret,<br />
avait dans son art 215 autorisé le gouvernement à prendre par<br />
voie d’ordonnance, dans les conditions prévues à l’art 38 de la<br />
Constitution Française, « les mesures relevant du domaine de la<br />
loi visant, à compter du 1er juin <strong>2020</strong>, à améliorer la gestion des<br />
immeubles et à prévenir les contentieux, destinées à :<br />
1° redéfinir le champ d’application et adapter les dispositions<br />
de la loi du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des<br />
immeubles bâtis au regard des caractéristiques des immeubles, de<br />
leur destination et de la taille de la copropriété, d’une part ;<br />
2° clarifier, moderniser, simplifier et adapter les règles d’organisation<br />
et de gouvernance de la copropriété, celles relatives à la prise de<br />
décision par le syndicat des copropriétaires ainsi que les droits et<br />
obligations des copropriétaires, du syndicat des copropriétaires,<br />
du conseil syndical et du syndic ».<br />
La première ordonnance du 30 octobre 2019 a été publié dans le<br />
délai imparti par la loi mais devra être ratifiée par le parlement, ce<br />
qui pourra conduire encore à quelques modifications.<br />
Certains spécialistes du droit de la copropriété ont déjà donné leur<br />
ressenti ;<br />
Pour Daniel THOMASIN, Professeur émérite à l’université de<br />
Toulouse « la lecture de l’ordonnance laisse une impression<br />
de modernité, On garde ce qui est bon dans la loi du 10 juillet<br />
1965 et on modifie ce qui pourrait être plus performant, ou plus<br />
populaire ».
14<br />
Jean-Marc ROUX, Directeur scientifique des éditions EDILAIX donne<br />
son avis de la façon suivante : « Si le résultat est beaucoup plus<br />
modeste, il n’en reste pas moins intéressant car l’ordonnance du 30<br />
octobre 2019 apporte certaines solutions pratiques et fait preuve<br />
assez souvent de pragmatisme ».<br />
Sans faire un catalogue de l’ensemble des mesures, il est possible<br />
de qualifier les principales mesures qui vont impacter notre métier ;<br />
• Pour reprendre un autre qualificatif utilisé par le Professeur<br />
THOMASIN « cette ordonnance se veut libérale » avec un<br />
domaine d’application supplétif du statut dans certains cas<br />
particuliers.<br />
• L’ordonnance se veut moderne avec l’incitation à la<br />
digitalisation et la dématérialisation. L’assemblée générale en<br />
visio-conférence et le vote par correspondance sont introduits.<br />
Le carnet numérique de l’immeuble devient obligatoire.<br />
• L’ordonnance se veut participative avec le renforcement des<br />
pouvoirs du conseil syndical, qui n’est toujours pas un sujet de<br />
droit n’ayant pas la personnalité morale. L’importance donné<br />
ici au conseil syndical nous amène à nous interroger sur la<br />
question de savoir s’il ne deviendrait pas un suppléant du<br />
syndic.<br />
• L’ordonnance se veut incitative avec un ensemble de mesures<br />
favorisant l’entretien, l’amélioration des immeubles. La plus<br />
significative, pour contrecarrer le problème de l’absentéisme<br />
en assemblée générale, dans la mouvance de l’abaissement<br />
des majorités constitue une révolution. En effet la principale<br />
innovation consiste en une application généralisée de la<br />
passerelle de l’article 25-1. La formulation de l’art 25-1 ne<br />
laisse plus de doute : « lorsque l’assemblée générale des<br />
copropriétaires n’a pas décidé à la majorité des voix de tous<br />
les copropriétaires, en application de l’article 25 ou d’une<br />
autre disposition, mais que le projet a recueilli au moins le<br />
tiers de ces voix, la même assemblée se prononce à la majorité<br />
prévue à l’article 24 en procédant immédiatement à un second<br />
vote ». Les travaux comportant transformation, addition ou<br />
amélioration pourront donc en seconde lecture, dans de<br />
nombreux cas être adoptés à la majorité des voix exprimées<br />
des copropriétaires présents, représentés ou « ayant voté par<br />
correspondance ».<br />
• On peut simplement regretter l’abandon d’une disposition<br />
phare du projet d’ordonnance qui concernait le fonds<br />
travaux et le plan pluriannuel de travaux. Peut-être sera-t-elle<br />
réintroduite par la loi de ratification ?<br />
• Enfin l’ordonnance se veut prospective avec la nouvelle<br />
possibilité offerte par l’article 18-1 A-II qui détermine les<br />
conditions dans lesquelles le syndic pourra conclure des<br />
contrats de prestations de services avec le syndicat des<br />
copropriétaires, lesquels n’entrent pas dans le champ du<br />
contrat type. Ces prestations diverses de type assistance à<br />
maîtrise d’ouvrage, service de conciergerie… devront être<br />
expressément autorisées par l’assemblée générale en dehors<br />
du contrat de syndic à la majorité simple de l’article 24.<br />
On peut reprocher que les acteurs de la copropriété s’intéressent<br />
toujours à faire évoluer l’organisation existante sur le plan juridique,<br />
technique sans prendre en compte la dimension psychologique.<br />
S’il est vrai que sur le plan du droit, le syndic est le mandataire<br />
du syndicat des copropriétaires, dans la pratique la volonté<br />
des copropriétaires serait qu’il soit aussi le mandataire des<br />
« propriétaires ». L’évolution législative a montré que nous sommes<br />
passés en France d’une copropriété par étage à une copropriété par<br />
appartement jusqu’à une copropriété par lot.<br />
On en revient à la locution latine de « l’intuitu personae » signifiant<br />
« en fonction de la personne ». Les copropriétaires évaluent leur<br />
syndic sur des critères de rigueur, assiduité, continuité, confiance,<br />
écoute…<br />
La prise en compte des sentiments (inquiétude, jalousie, timidité…)<br />
est fondamentale.<br />
Le syndic doit avoir la capacité de s’adapter et de modifier son<br />
comportement en fonction de la typologie de l’immeuble, des<br />
souhaits et moyens des copropriétaires. Il ne doit pas perdre<br />
de vue sa vocation première ; améliorer « la qualité de vie des<br />
copropriétaires ».<br />
La digitalisation doit rester un moyen de rationaliser les process<br />
pour les rendre plus performant. En aucun cas elle ne doit se<br />
substituer à l’humain.<br />
Comment espérer améliorer cette « qualité de vie » sans établir une<br />
relation privilégiée seule source de confiance et de pérennité ?<br />
INFO<br />
Agnès BREGER-MEDIONI<br />
Syndic de copropriété<br />
Expert judiciaire près la Cour<br />
d’Appel de Paris<br />
Membre de la CNEC (Chambre<br />
nationale des experts en<br />
copropriété)<br />
Membre du GRECCO (groupe<br />
de recherche en copropriété)<br />
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16<br />
Le transfert du bureau<br />
d’un syndic - partie (1/4)<br />
SITUATION<br />
I. Différents changements de situation<br />
Dans la vie du syndic d’une association de copropriétaires, divers<br />
changements de situation peuvent se produire.<br />
Il peut :<br />
• transférer son autorité avec l’autorisation de l’assemblée<br />
générale et uniquement pour une durée limitée ou à des fins<br />
déterminées: art. 577-8 § 5 C.civ.;<br />
• être révoqué par l'assemblée générale: article 577-8 § 6 initio<br />
C.civ.;<br />
• être assisté d'un syndic provisoire à la demande de<br />
l›assemblée générale: article 577 § 6 in fine C.civ.;<br />
• être remplacé par un syndic provisoire sur décision du juge:<br />
article 577-8 § 7 C.civ.;<br />
• être remplacé par un administrateur provisoire sur décision<br />
du juge: article 577-9 § 1/1 C.civ.;<br />
• résilier le contrat conformément aux clauses contractuelles<br />
d’application: art. 577-4 § 2, 2 ° C.civ.;<br />
• voir la convention annulée par le tribunal: art. 577-9 § 2 C.civ..<br />
II. Transfert volontaire de son cabinet<br />
Dans certaines circonstances, le syndic peut transférer<br />
volontairement son cabinet à un tiers s’étant porté candidat à la<br />
reprise de son portefeuille.<br />
Deux situations différentes sont envisageables.<br />
A. Entreprise individuelle<br />
Un syndic peut, à titre principal, mener ses activités sous la forme<br />
d’une entreprise individuelle.<br />
L’entreprise individuelle est la forme d’entreprise la plus courante.<br />
Il s’agit d’une entreprise dont une seule personne est propriétaire;<br />
cette dernière agit en tant que personne physique pour son propre<br />
compte dans la conduite de ses affaires et a une responsabilité<br />
illimitée.<br />
Le terme entreprise individuelle n’empêche pas l’entrepreneur<br />
d’employer du personnel. Lorsqu’un syndic transfère son bureau<br />
en tant qu’entreprise individuelle, la personne physique agira à<br />
titre de vendeur du portefeuille du syndic.<br />
B. Société<br />
Un syndic peut également exercer ses activités sous la forme d’une<br />
entreprise.<br />
La société est une forme d’entreprise à un ou plusieurs actionnaires<br />
dans laquelle certaines activités sont exercées pour le compte de<br />
la personne morale dans le but d’obtenir des bénéfices matériels.<br />
Lorsqu’un syndic exerce la gestion d’immeuble dans le cadre d’une<br />
société et qu’il souhaite transférer son activité, deux options sont<br />
ouvertes, à savoir la vente d’actions ou la vente d’actifs.<br />
i. Vente d’actions<br />
Dans le cas de la vente d’actions (share deal), les actionnaires sont<br />
vendeurs de leurs actions dans la société et la société entière est<br />
transférée avec tous ses droits et obligations, y compris les risques<br />
liés à la société.<br />
Dans ce cas, les actionnaires reçoivent le prix d’acquisition en<br />
totalité nette.<br />
Après le transfert des actions, les activités commerciales se<br />
poursuivront sous la même entité juridique qu’avant le transfert.<br />
Le numéro d’entreprise est conservé, les contrats se poursuivent.<br />
ii. Vente d’actifs (fonds de commerce)<br />
Dans le cas d’un transfert d’actifs (asset deal), en revanche,<br />
la société est le vendeur de parties spécifiques de la société,<br />
par exemple uniquement le fonds de commerce, composé du<br />
portefeuille du syndic, et la transaction est limitée à cette partie<br />
spécifique uniquement.<br />
Ce qui n’est pas vendu reste la propriété de la société vendeuse.<br />
Parce que la société est le vendeur du fonds de commerce,<br />
l’actionnaire ne reçoit rien.<br />
Au contraire, la société inscrira le produit de la vente dans ses<br />
comptes et paiera l’impôt sur les sociétés ordinaire sur tout gain<br />
en capital réalisé (la différence entre le prix reçu et la valeur<br />
comptable de l’actif vendu).<br />
III. Premier point d’attention lors de la prise de<br />
contrôle: informer en profondeur sur les droits<br />
de propriété<br />
La personne qui souhaite reprendre le portefeuille d’un syndic<br />
doit demander au cédant de lui fournir à l’avance tous les détails<br />
de la personne qui détient les droits de propriété du portefeuille.<br />
Après tout, le début de la reprise commence ici et doit être<br />
soigneusement préparé.<br />
A suivre.<br />
Astuce UDS<br />
A prendre en compte avant de vous décider : la vente d’actions<br />
n’est pas imposable. Par contre la vente du portefeuille ou<br />
d’une partie de celui-ci est soumise à l’impôt sur les sociétés<br />
au taux général applicable en <strong>2020</strong> de 25% et de 20%.<br />
INFO<br />
Me Roland Timmermans<br />
Avocat et rédacteur en chef de<br />
la Revue copropriété et droit<br />
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18<br />
Syndic provisoire vs<br />
administrateur provisoire<br />
La résolution des conflits au sein d’une copropriété prévoit non<br />
seulement la nomination légale d’un syndic provisoire, mais<br />
aussi, depuis la loi du 18 juin 2018, la fonction d’administrateur<br />
provisoire, figure juridique actuellement peu connue et désormais<br />
prévue par la loi.<br />
Pour éviter toute confusion, nous vous offrons ci-dessous un bref<br />
aperçu des différences entre ces deux mandats. À cet égard, il est<br />
particulièrement important de distinguer la finalité du mandat<br />
d’un syndic provisoire ou d’un administrateur provisoire, car cela a<br />
des conséquences sur d’autres aspects légaux comme notamment<br />
les pouvoirs qui en découlent et la durée des mandats respectifs.<br />
La finalité du mandat<br />
Tout d‘abord, un syndic provisoire peut être sollicité dans le cadre<br />
d’un conflit entre le syndic en fonction et les copropriétaires. Un<br />
syndic provisoire peut donc effectivement être nommé en cas<br />
d’empêchement ou de défaut du syndic en fonction (article 577-8,<br />
§6-7 du Code civil), ou par exemple, en cas de conflit d’intérêts ou<br />
en cas de maladie ou d’absence.<br />
En revanche, on peut faire appel à un administrateur provisoire<br />
en cas de conflit entre les copropriétaires eux-mêmes. Une<br />
innovation importante de la loi du 18 juin 2018 (entrée en vigueur<br />
le 1er janvier 2019), fondée sur la jurisprudence belge et s’inspirant<br />
également du droit français, consiste notamment à introduire<br />
juridiquement le mandat d’administrateur provisoire au sein de la<br />
copropriété forcée.<br />
Là où un syndic provisoire est nommé pour pallier la déficience<br />
totale ou partielle du syndic en fonction, la nomination d’un<br />
administrateur provisoire vise en tant que telle, à la résolution<br />
d’un blocage lors de la prise de décision au sein de l’assemblée<br />
générale de l’association des copropriétaires. Plus précisément, un<br />
administrateur provisoire peut être nommé en cas de blocage<br />
dans la copropriété qui aurait pour effet de compromettre<br />
gravement l’équilibre financier de la copropriété , ou dans le cas<br />
où l’association de copropriétaires ne serait pas en mesure de<br />
maintenir l’immeuble en l’état ou en conformité aux obligations<br />
légales (article 577-9, §1 / 1 du Code civil).<br />
La demande de désignation<br />
Le syndic provisoire peut être nommé par l’assemblée générale de<br />
l’association des copropriétaires. Il peut également être nommé<br />
par le juge de paix suite à une requête qui peut être introduite par<br />
tout copropriétaire. Bien que cela ne soit pas expressément précisé<br />
par la loi, il est également possible selon certaines jurisprudences,<br />
de désigner plusieurs syndics provisoires.<br />
Les modalités contractuelles du mandat doivent toujours reposer<br />
sur la décision de l’assemblée générale reprises dans le procèsverbal<br />
ou dans le jugement par lequel le syndic provisoire a été<br />
désigné par le juge.<br />
Contrairement à la nomination d’un syndic provisoire,<br />
l’intervention du juge de paix est toujours nécessaire pour<br />
procéder à désignation d’un administrateur provisoire.<br />
C’est pour cette raison que soit le syndic soit un ou plusieurs<br />
copropriétaires représentant au moins un cinquième des quotesparts<br />
dans les parties communes, doivent introduire légalement<br />
une requête en ce sens auprès du juge de paix. La nouvelle<br />
disposition légale stipule aussi explicitement que dans certains<br />
cas, plusieurs administrateurs provisoires peuvent être nommés.<br />
Enfin, en ce qui concerne l’élaboration concrète du mandat, on<br />
se référera scrupuleusement à l’arrêt de désignation du juge qui<br />
servira de point de départ.<br />
En principe, le juge de paix a toujours connaissance de ces<br />
demandes de désignation d’un syndic provisoire ou administrateur<br />
provisoire, puisque c’est lui qui généralement juge en premier<br />
ressort les litiges liés à la copropriété forcée des immeubles.<br />
Le juge de paix peut ainsi être invité à nommer un syndic provisoire<br />
par voie de requête. Le syndic devant être impliqué dans cette<br />
procédure, il est recommandé de le faire au moyen d’une requête<br />
contradictoire.<br />
En principe, un administrateur provisoire est nommé au moyen<br />
d’une requête contradictoire, à moins que les conditions de droit<br />
commun pour une requête unilatérale ne soient remplies.<br />
Les pouvoirs<br />
Logiquement, les pouvoirs d’un syndic provisoire et d’un<br />
administrateur provisoire découlent des différentes situations<br />
conflictuelles dans le cadre desquelles on a fait appel à eux pour<br />
leur résolution.<br />
Les pouvoirs du syndic provisoire sont déterminés par l’assemblée<br />
générale de l’association des copropriétaires ou par la justice<br />
de paix, en tenant compte des points sur lesquels le syndic fait<br />
défaut. En fonction de cela, l’assemblée générale ou le juge de paix<br />
détermine la durée de son mandat et / ou les finalités spécifiques<br />
de sa désignation.<br />
Toutefois, le juge peut confier des pouvoirs plus étendus à<br />
l’administrateur provisoire. En effet, l’administrateur provisoire<br />
peut être habilité à remplacer les organes de l’association des<br />
copropriétaires et à exercer ainsi les pouvoirs normalement<br />
dévolus à l’assemblée générale ou au syndic.<br />
En principe, le syndic provisoire ne peut accomplir que des actes<br />
de préservation et de gestion provisoire. Par contre, compte tenu<br />
de la finalité de son mandat, un administrateur provisoire doit<br />
également pouvoir accomplir des actes de gestion.<br />
Si les circonstances de fait le permettent, cela n’empêche pas<br />
le syndic ou le syndic provisoire d’être nommé administrateur<br />
provisoire.<br />
Enfin, un syndic provisoire et un administrateur provisoire sont<br />
responsables de l’exercice de leurs fonctions. Ils doivent donc<br />
rendre des comptes et son redevables de leurs actions.<br />
L’accord et la rémunération<br />
La réponse à la question de savoir si un accord préalable doit<br />
être conclu avec le syndic provisoire et/ou avec l’administrateur<br />
provisoire après leur nomination par le juge ainsi que la façon<br />
dont il seront remboursés découle également de la finalité de leur<br />
mandat respectif.<br />
En principe, une convention écrite doit être rédigée et signée<br />
entre le syndic provisoire et l’association des copropriétaires. Cet<br />
accord prévoit, entre autres, la rémunération du syndic provisoire.<br />
Dans la mesure où, en revanche, un administrateur provisoire
19<br />
remplace l’association de copropriétaires, il n’est pas question<br />
de contrat (de syndic). Par analogie avec le droit français,<br />
l’administrateur provisoire pourrait donc être considéré comme<br />
un mandataire judiciaire. En France, ses frais et honoraires sont<br />
déterminés par la loi, qui n’a pas (encore) été réglementée par le<br />
législateur belge.<br />
La fin du mandat<br />
Le mandat du syndic provisoire prend fin à l’expiration du mandat<br />
pour lequel il a été nommé. Le mandat expire aussi lorsque le<br />
syndic provisoire a accompli les tâches qui lui ont été confiées. Pour<br />
le renouvellement éventuel de son mandat, un accord spécifique<br />
peut être prévu dans le contrat de syndic provisoire, mais en tout<br />
état de cause, une décision de l’assemblée générale de l’association<br />
des copropriétaires est requise. En principe, l’assemblée générale<br />
peut toujours révoquer le syndic autoproclamé.<br />
Le mandat de l’administrateur provisoire prend également fin à<br />
l’expiration du mandat pour lequel il a été nommé. Son mandat ne<br />
peut être prorogé par un tribunal que si cela est nécessaire.<br />
Par ailleurs, seul le juge peut mettre fin prématurément au mandat<br />
du syndic provisoire nommé par le tribunal ou de l’administrateur<br />
provisoire et seul le juge peut pourvoir à leur remplacement<br />
éventuel. Il s’agit donc toujours d’une décision prise au niveau<br />
judiciaire.<br />
Conclusion<br />
Nonobstant l’introduction, à côté du mandat de syndic provisoire,<br />
du mandat d’administrateur provisoire dans la nouvelle loi sur la<br />
copropriété, il est clair, qu’en tout état de cause, le législateur a eu<br />
l’intention de prévoir l’intervention d’un administrateur provisoire<br />
comme dernier recours.<br />
Enfin, il est pour l’instant trop tôt pour évaluer si la fonction<br />
d’administrateur provisoire est effectivement un moyen approprié<br />
pour résoudre un blocage de la prise de décision au sein de<br />
l’assemblée générale de l’association des copropriétaires.<br />
En pratique, la question qui se pose est de savoir quand il est<br />
opportun de désigner un syndic provisoire ou un administrateur<br />
provisoire. Il semble qu’à l’avenir, cela se résumera finalement<br />
souvent à du sur-mesure.<br />
Pour plus d’informations vous pouvez contacter Liesbet Van Gijsel<br />
(liesbet.vangijsel@nelissengrade.com) .<br />
INFO<br />
Me Liesbet Van Gijsel<br />
Avocat<br />
Nelissen Grade Avocats<br />
Head Office Leuven<br />
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3001 Leuven<br />
T 016 22 24 73<br />
F 016 22 24 82<br />
liesbet.vangijsel@nelissengrade.<br />
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20<br />
La tendance pour <strong>2020</strong> et l’avenir:<br />
l’habitat compact (groupé)<br />
Voilà déjà quelques années que la tendance est à l’habitat<br />
compact, mais en ces temps de confinement où des familles de<br />
4 à 5 personnes se côtoient 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et<br />
où, après quelques semaines, certaines n’en peuvent plus d’être<br />
enfermées entre quatre murs, le sujet est plus brûlant que jamais.<br />
Comment faire pour vivre ensemble dans un espace réduit sans<br />
compromettre l’intimité et le temps pour soi ? Où trouver un petit<br />
coin rien qu’à soi lorsqu’il y a quasi toujours quelqu’un partout ?<br />
Le cohousing et la colocation: classique, mais<br />
peu apprécié<br />
L’humain est, par chance, doté d’un esprit créatif qu’il met à profit,<br />
qu’il y soit contraint ou non. Ainsi, des concepts comme le cohousing<br />
(chaque occupant dispose de sa propre unité d’habitation, mais<br />
partage le jardin, le garage ou encore un espace de détente avec<br />
les autres occupants) et la colocation (qui prévoit de partager<br />
d’autres pièces comme la cuisine ou la salle de bains) sont déjà bien<br />
ancrés en Belgique et aux Pays-Bas, où ils devraient encore gagner<br />
en importance à l’avenir. Ces deux modes de cohabitation peuvent<br />
s’avérer financièrement avantageux si vous louez ou achetez une<br />
maison ou un appartement, d’autant plus maintenant que le bonus<br />
logement n’existe plus, mais s’accompagnent malheureusement<br />
aussi de leur lot de défis et de contrariétés.<br />
L’on s’attend également à ce que l’intensité de l’habitat groupé<br />
donne lieu, à terme, à des conflits : comment parvenir à s’organiser<br />
dans le désordre lorsqu’on refuse, et c’est bien légitime, de ranger<br />
les affaires de l’autre ? La cohabitation soulèvera à n’en pas douter<br />
des discussions à propos de qui veut regarder la télévision quand,<br />
qui prend sa douche en premier, etc. Sans parler de l’aspect<br />
financier, à ne pas sous-estimer, et des éventuels sinistres... Ces<br />
situations sont toujours plus pénibles à gérer avec des étrangers<br />
qu’avec des membres de sa famille.<br />
Ce sont toutefois ces mêmes personnes qui vous vanteront les<br />
avantages de l’habitat groupé : la possibilité de faire garder ses<br />
enfants par les autres ou de partager une voiture et le partage<br />
des frais fixes, qu’elles considèrent comme un atout de taille.<br />
Ces arguments ne suffisent cependant pas à convaincre tout<br />
le monde. Les plus âgés soutiendront qu’il s’agit d’un concept<br />
mieux adapté aux jeunes, et vice versa. Il existe heureusement une<br />
multitude de formes d’habitat, avec divers degrés de cohabitation,<br />
et donc également des concepts où il n’est pas obligatoire de tout<br />
partager. Ce préjugé devrait disparaître d’ici à ce que le cohousing<br />
et la colocation prennent vraiment de l’ampleur. Dans tous les cas,<br />
il est difficile de savoir à l’avance si le concept vous conviendra.<br />
C’est avant tout un pas à oser franchir.<br />
Resserrer les liens en habitat kangourou<br />
L’habitat kangourou est un premier pas dans la direction du<br />
cohousing, qui tient compte des contre-arguments que nous<br />
venons de formuler. Il consiste à construire une maison et d’y vivre<br />
à nouveau avec vos parents/enfants, voire avec les grands-parents/<br />
petits-enfants. Tout le monde vit sous le même toit, mais chacun<br />
bénéficie de son espace personnel. Il n’est pas vraiment question<br />
d’habitat compact ici : les maisons kangourous sont souvent de<br />
grandes bâtisses. Rien de plus logique puisqu’elles abritent un<br />
nombre plus important d’occupants que des maisons normales.<br />
Schéma « habitat groupé » – distinction entre cohousing et colocation<br />
Ce type de structure s’adresse à la fois aux personnes seules et aux<br />
familles, mais repose toujours sur les mêmes principes. Les personnes<br />
qui n’ont jamais fait l’expérience du cohousing voient le manque<br />
d’intimité comme le principal obstacle, bien que la notion d’intimité<br />
soit perçue différemment par les uns et les autres. Certains craignent<br />
de ne plus pouvoir regarder la télévision en pyjama ou de devoir<br />
partager leur salle de bains. D’autres ne se voient tout simplement<br />
pas partager leur cocon, tandis que d’autres encore auront envie<br />
d’aérer un grand coup après une journée fatigante au boulot et ne<br />
se sentiront pas à l’aise de le faire avec des étrangers. Enfin, certains<br />
n’apprécieront pas de voir leurs petites habitudes en cuisine ou dans<br />
la buanderie, qu’ils considèrent comme « leur espace », perturbées<br />
par celles des autres occupants. La cohabitation nécessite bien sûr de<br />
mettre en place toute une organisation, que l’on ne soupçonne pas<br />
toujours. Vient s’ajouter à cela la crainte que les problèmes familiaux<br />
deviennent l’affaire de tous, un étalement de leur vie privée dont<br />
plus d’un se passeraient bien. Tout cela engendre du stress évitable.<br />
Malheureusement, la réglementation régissant les habitats<br />
kangourous est encore plus complexe que celle qui régit le cohousing.<br />
Il n’est pas possible d’édifier une maison kangourou n’importe où et<br />
toutes les communes ne l’autorisent pas. Dans la plupart des cas, une<br />
maison kangourou peut compter un maximum de deux personnes<br />
dans l’unité de logement intégrée au logement principal, dont une<br />
de plus de 65 ans ou nécessitant de l’aide, ou répondant aux deux<br />
critères. Cette unité de logement secondaire ne peut pas dépasser<br />
un tiers de la surface totale de l’habitation et il ne peut y avoir qu’un<br />
propriétaire. Il convient en outre de tenir compte de plusieurs aspects<br />
lors de son aménagement et de son équipement : l’unité de logement
21<br />
secondaire est-elle située au rez-de-chaussée ? Prévoit-on d’y installer<br />
une douche de plain-pied ? Comment les factures d’énergie sontelles<br />
réparties ? Il est important de bien communiquer, même si les<br />
occupants font partie de la même famille.<br />
La crise du coronavirus que nous vivons actuellement a fait ressortir<br />
un contre-argument de taille pour cette forme de cohabitation :<br />
quid pour l’avenir ? Que se passe-t-il en cas de décès des occupants<br />
nécessitant de l’aide ? Si cette question a fait l’objet d’une réflexion<br />
au préalable et que les transformations de l’« après » ont été prévues<br />
dans le projet, il n’y aura pas de problèmes. La question qui se posera<br />
à la lumière des connaissances virologiques rétrospectives que nous<br />
aurons tirées de l’épidémie de Covid-19, c’est de savoir si cette idée<br />
de vivre sous le même toit que ses parents est vraiment bonne et<br />
responsable. Il est clair que dans ce cas de figure, il vous sera difficile<br />
d’échapper à un virus s’il se propage chez vous et vous risquerez de<br />
mettre directement en danger les membres plus âgés de votre famille.<br />
Le Covid-19 n’a très certainement pas encore fini de faire parler de lui.<br />
de la dernière décennie. Mieux encore, l’idée de vivre dans moins<br />
d’espace continue à évoluer et commence à se répandre au-delà<br />
de la ville : certains construisent leur micro-appartement à la<br />
campagne et, en l’absence de législation claire, parfois carrément<br />
dans le jardin de leur parents. On parle alors de tiny houses. Les<br />
avantages qu’offrent ces petites maisons ne sont pas des moindres :<br />
vous réduisez drastiquement votre empreinte écologique, la durée<br />
de construction, très courte, garantit de belles économies, votre<br />
logement est bien ordonné et facile à entretenir, vous avez moins<br />
d’espace pour accumuler des choses et vous vous retrouvez donc<br />
tout naturellement avec plus d’argent à consacrer à d’autres plaisirs !<br />
Est-il toutefois possible de vivre en famille dans un tel espace<br />
réduit ? La réponse est identique pour les micro-appartements et<br />
les tiny houses : tout tient dans l’exploitation optimale de l’espace.<br />
Les médias ont déjà épinglé à plusieurs reprises l’histoire de la<br />
ministre flamande de l’Économie, Hilde Crevits, qui vit en habitat<br />
kangourou avec sa famille, ses parents et ses beaux-parents qui<br />
ont, tout au moins, la septantaine. L’un d’eux a malheureusement<br />
attrapé le virus, ce qui a contraint tout le monde à se confiner dans<br />
sa partie de la maison. Tout s’est bien terminé dans le cas de la<br />
ministre, mais en d’autres circonstances, la dangereuse contagion<br />
aurait pu être plus facilement étouffée dans l’œuf.<br />
L’habitat compact dans des micro-appartements<br />
Il n’y a rien de moins évident pour un ménage que de partager son<br />
habitation avec la famille, des amis ou des inconnus. Il ne faut pourtant<br />
pas faire d’énormes compromis en termes de luxe pour limiter l’espace<br />
et pouvoir disposer d’un logement abordable. La solution nous vient<br />
curieusement d’Asie où, dans des villes comme Tokyo ou Hong<br />
Kong, en raison de l’augmentation exponentielle de la population<br />
et de l’impossibilité de s’offrir un appartement, la demande de petits<br />
appartements à la construction rapide a donné naissance au « microappartement<br />
». Même si cette idée nous semble futuriste, elle se fait<br />
de moins en moins rare en Asie, aux États-Unis et dans les grandes<br />
villes européennes. Sur une surface comprise entre 15 et 40 m², ces<br />
micro-appartements sont bourrés de solutions hyper fonctionnelles<br />
pour les lits, les armoires, les tables et la salle de bains, de manière à<br />
rendre l’espace confortable, avec une touche de luxe.<br />
Nakagin Capsule Tower, construite en l’espace de 30 jours en 1972<br />
Le micro-appartement est déjà considéré comme l’une des<br />
tendances ayant connu la croissance la plus fulgurante au cours<br />
Agencement et aménagement<br />
L’habitat compact implique un important effort de réflexion et de<br />
créativité. Pour commencer, il faut repenser les portes et les couloirs :<br />
remplacer les portes par des écrans perforés ou des éléments<br />
en verre pour conserver l’impression d’espace, et supprimer les<br />
couloirs, qui ne servent finalement qu’à relier des pièces entre elles.<br />
Après les portes, au tour des murs intérieurs, à remplacer aussi par<br />
des parois vitrées afin de séparer les espaces sans compromettre la<br />
luminosité. Les meubles, et les armoires en particulier, doivent être<br />
entièrement repensés en fonction de l’espace. Ils sont repliables,<br />
rabattables, escamotables, rotatifs... Cela vous semble futuriste ?<br />
Peut-être, mais vous avez besoin d’espaces multifonctionnels et<br />
de meubles intégrés si vous voulez vivre dans un espace compact.<br />
Certains regorgent d’inventivité avec les armoires murales, qui<br />
peuvent intégrer des bureaux, un emplacement pour le téléviseur,<br />
voire un escalier, et faire interagir les divers aspects d’un espace.<br />
Si vous veillez à utiliser les couleurs et l’apport de lumière (mais<br />
aussi les luminaires) de manière stratégique et à ne pas surcharger<br />
l’espace à hauteur des yeux, vous n’aurez jamais l’impression de<br />
vivre dans un espace réduit.<br />
L’agencement est une chose, l’aménagement en est une autre.<br />
Les armoires ouvertes sont à déconseiller car il vaut mieux mettre<br />
les petits objets hors de vue dans un petit espace. Une porte
22<br />
coulissante peut faire des miracles. En l’absence de place sur<br />
le plan horizontal, il faut travailler sur le vertical. Prévoyez des<br />
armoires plus hautes et installez vos cadres et miroirs (encore une<br />
astuce pour créer de l’espace) un rien plus haut : la pièce vous<br />
semblera plus grande !<br />
multitude de formes d’habitat (groupé) et de défis de conception.<br />
À vous de découvrir ce qui pourrait vous convenir et de créer<br />
votre logement selon vos envies. Une chose est sûre, l’« habitat<br />
compact » est une tendance qui ne devrait pas disparaître de sitôt.<br />
Il va de soi que vous aurez moins de meubles, mais vos choix seront<br />
mieux réfléchis. Vous pourrez plus facilement vous offrir LE meuble<br />
dont vous rêvez et l’intégrer plus aisément dans votre intérieur.<br />
N’optez pas non plus pour de trop petits meubles. Les grands<br />
meubles agrandiront la pièce et seront bien sûr plus confortables.<br />
Nous voilà devant un exercice de réflexion difficile. Les paramètres<br />
flexibles « superficie » et « nombre d’occupants » se prêtent à une<br />
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24<br />
Le registre national des<br />
experts judiciaires:<br />
Quid pour les syndics ?<br />
La loi du 10 avril 2014 (Moniteur belge, 1er décembre 2016) a prévu<br />
la création de deux nouveaux registres nationaux belges, un pour<br />
les juristes et un pour les traducteurs assermentés, interprètes<br />
et traducteurs-interprètes. Ceux-ci ont été fusionnés en un seul<br />
registre par la loi du 5 mai 2019.<br />
La loi est importante car elle introduit les titres d’expert judiciaire<br />
et de traducteur-interprète assermenté. De plus, à long terme, les<br />
magistrats et les forces de police ne pourront faire appel qu’à des<br />
experts et traducteurs-interprètes inscrits dans ce registre national.<br />
Ces registres nationaux ont un double objectif, notamment celui<br />
de garantir les compétences professionnelles des juristes et des<br />
traducteurs assermentés, interprètes et traducteurs-interprètes et<br />
la transparence quant aux personnes pouvant être déployées.<br />
Un enregistrement provisoire a été rendu possible en attendant<br />
l’enregistrement définitif. L’avantage majeur du registre provisoire<br />
est qu’un inventaire de tous les experts et traducteurs interprètes<br />
actifs à la date d’entrée en vigueur de la loi peut être réalisé en<br />
peu de temps. Ils peuvent s’inscrire via une application de dépôt<br />
électronique (e-Deposit). Après avoir créé un profil en tant<br />
qu’expert ou traducteur ou interprète (ces deux derniers ont un<br />
profil distinct), ils peuvent s’inscrire au registre provisoire. Un<br />
CV, une photo et une preuve de désignation en tant qu’expert<br />
suffisent pour cela. Pour plus d’informations, il est utile de surfer<br />
sur le site Internet du SPF Justice.<br />
Le registre provisoire est accessible aux utilisateurs (magistrats,<br />
police et autres autorités) et aux magistrats. Il sera mis à la<br />
disposition d’autres autorités et plus tard et du grand public<br />
dans un proche avenir, dès que suffisamment d’experts et de<br />
traducteurs-interprètes seront enregistrés.<br />
Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 10 avril 2014, modifiée<br />
par la loi du 19 avril 2017 et la loi du 5 mai 2019, les juristes et<br />
les traducteurs assermentés, interprètes et traducteurs-interprètes<br />
sont soumis à une obligation d’enregistrement en vertu de laquelle<br />
seules les personnes qui sont désormais inclus dans ce registre:<br />
• peut détenir le titre d’expert judiciaire ou de traducteur /<br />
interprète assermenté;<br />
• peuvent être désignés par les autorités judiciaires (sous réserve<br />
d’exceptions légales).<br />
Jusqu’au 30 novembre 2021, il existe 2 types<br />
d’enregistrement.<br />
1. Un enregistrement préliminaire<br />
L’admission préalable offre aux personnes actives en qualité<br />
d’expert judiciaire ou de traducteur assermenté, d’interprète ou<br />
de traducteur-interprète avant le 1er décembre 2016, la possibilité<br />
de poursuivre leur activité et de prendre les mesures nécessaires à<br />
leur admission définitive.<br />
Depuis la loi du 5 mai 2019, une admission provisoire est<br />
également possible pour ceux qui remplissent les conditions de<br />
qualification mais n’ont pas encore suivi de formation juridique.<br />
Cet enregistrement ne sera valide que jusqu’au 30 novembre 2021.<br />
Après cette date, toutes les personnes qui souhaitent continuer<br />
à travailler en tant qu’expert judiciaire ou traducteur et / ou<br />
interprète juré devront demander une inscription «définitive» au<br />
registre. (voir dispositions transitoires)<br />
2. Un enregistrement «définitif»<br />
On parle d’admission «définitive» lorsque le ministre de la Justice,<br />
sur avis de la commission d’acceptation, a pris une décision<br />
d’admission positive, sous la forme d’une décision ministérielle.<br />
Cet enregistrement sera valable pour une période de 6 ans à<br />
compter de la décision du ministre de la Justice.<br />
Pour une inscription «définitive» au registre national, les candidats<br />
doivent avoir démontré qu’ils satisfont à toutes les conditions<br />
d’admission légales, y compris le certificat de connaissances<br />
juridiques. Leur dossier doit également être examiné par le comité<br />
d’acceptation.<br />
Dans un nombre limité de cas exceptionnels - urgence, en l’absence<br />
d’experts ou de traducteurs, d’interprètes ayant la spécialisation<br />
correcte dans le registre national ou lorsque la spécialisation n’est<br />
pas prévue dans le registre national - la justice peut nommer une<br />
personne qui ne figure pas dans le registre national.<br />
Le registre national est divisé en 22 domaines. Ceux-ci, à leur<br />
tour, sont divisés en spécialisations. Le métier de syndic est inclus<br />
dans le domaine de l’immobilier et la spécialisation en gestion<br />
immobilière.<br />
Procédure de validation des demandes<br />
d’admission «définitive»<br />
Les demandes d’inscription au registre public sont soumises à<br />
l’avis d’un comité d’acceptation. Une enquête de moralité sera<br />
demandée à l’avance auprès de l’autorité judiciaire compétente.<br />
La commission d’acceptation doit émettre un avis sur la demande<br />
d’admission destiné au ministre de la justice sur la base de<br />
l’analyse des connaissances et des compétences professionnelles<br />
nécessaires à l’exercice de la mission d’expert judiciaire ou<br />
de traducteur / interprète juré ainsi que sur la base de règles<br />
déontologiques ils s’appliquent dans le cadre de ce rôle.<br />
Une fois l’admission validée, les candidats sont priés de prêter<br />
serment. Après avoir prêté serment, les experts judiciaires<br />
reçoivent une (nouvelle) carte de légitimation.
25<br />
La protection des titres laisse encore beaucoup<br />
à désirer<br />
L'introduction d'articles juridiques spécifiques sur les experts<br />
judiciaires assermentés dans le Code judiciaire est indéniablement<br />
une étape majeure dans la reconnaissance du métier. Néanmoins,<br />
la protection du titre d’expert judiciaire laisse encore beaucoup<br />
à désirer. Après tout, le titre d'expert judiciaire et ses variantes,<br />
ne sont pas protégés par le droit pénal. Ni le Code judiciaire ni la<br />
loi du 10 avril 2014, telle que modifiée, ne prévoient de sanction<br />
pour l'usurpation des titres précités. L’usurpation du titre d'expert<br />
judiciaire assermenté ne semble pas être punissable qu’il y ait<br />
usurpation de la fonction ou du titre.<br />
Il ressort des réponses du ministre Koen Geens à une récente<br />
question parlementaire du représentant parlementaire Stefaan<br />
Van Hecke que certaines décisions d’application nécessaires<br />
concernant la législation sont toujours en cours de préparation.<br />
INFO<br />
Mme Dominique Krickovic<br />
Présidente UDS - Union des<br />
Syndics<br />
Il est regrettable qu'aucune législation n'ait prévu de sanction<br />
pour l'usurpation du titre d'expert judiciaire. Après tout, toute<br />
personne non inscrite au registre national ne peut être dissuadée<br />
par une suspension ou une suppression dudit registre. Cela ouvre<br />
la porte aux abus. A titre de comparaison, quiconque prétend être<br />
un «interprète assermenté» en Allemagne sans y être autorisé est<br />
passible d’une amende administrative pouvant aller jusqu’à 3.000<br />
euros.<br />
En collaboration avec M. Toon<br />
Lysens<br />
Président d’honneur du Tribunal<br />
de Commerce de Tongres.<br />
PROPERTYTODAY<br />
Nouvelle proposition de loi :<br />
qualité de consommateur pour<br />
les ACP !<br />
Le 23 juin <strong>2020</strong>, un projet de loi a été déposé pour amender le Code<br />
civil, afin d’accorder à certaines associations de copropriétaires le<br />
statut de consommateur.<br />
Les intéressés trouveront le texte de cette proposition sur la<br />
rubrique « Loi et jurisprudence » du site www.uniondessyndics.be<br />
de la fédération UDS (Union des Syndics).<br />
L’association des copropriétaires est constituée majoritairement<br />
de copropriétaires individuels qui, lorsqu’ils agissent à titre<br />
individuel, ont le statut de consommateur.<br />
L’ACP en revanche, n’a pas ce statut. En conséquence, certaines<br />
sociétés et fournisseurs de la copropriété peuvent imposer des<br />
conditions anormalement défavorables.<br />
Comme le proclame la fédération UDS (Union des Syndics)<br />
depuis des années, cette situation est discriminatoire à l’égard<br />
des ACP. Les auteurs de ce projet partagent la position de l’UDS<br />
et proposent donc d’accorder à l’association des copropriétaires le<br />
statut de consommateur. Cependant, la condition est qu’au moins<br />
la moitié de la valeur totale des parties communes soit détenue<br />
par des copropriétaires qui peuvent revendiquer le statut de<br />
consommateur.<br />
INFO<br />
Mme Dominique Krickovic<br />
Présidente UDS - Union des<br />
Syndics<br />
Mr Christian Louwagie<br />
Membre du conseil UDS - Union<br />
des Syndics<br />
info@ufsyndics.be<br />
www.ufsyndics.be<br />
PROPERTYTODAY<br />
SYNDIC Channel<br />
NOUVEAU DANS LA COPROPRIÉTÉ EN BELGIQUE!<br />
Consultez le SYNDIC Channel sur YouTube, matériel nouveau en continu.
26<br />
Gérer l’agression verbale lors<br />
de l’assemblée générale.<br />
L’une des tâches principales du syndic est d’organiser et de<br />
superviser l’assemblée générale. En pratique, une réunion générale<br />
est le plus souvent accompagnée de tensions qui, si elles ne sont pas<br />
étouffées correctement, peuvent entraîner une agression verbale.<br />
Cet article essaie de vous apporter quelques trucs et astuces pour<br />
gérer correctement l’agression verbale lors de l’assemblée générale<br />
et pour, si possible, les prévenir ou les limiter.<br />
UNE BONNE COMMUNICATION EST LA MEILLEURE<br />
PRÉVENTION DES CONFLITS<br />
1. Le rôle de communicateur du syndic pendant l’assemblée<br />
générale des copropriétaires.<br />
Chaque communication revêt quatre aspects spécifiques, que le<br />
communicateur doit prendre en compte lors de la transmission<br />
d’un message: un aspect relatif au contenu du message, un aspect<br />
non-verbal, un aspect relationnel et un aspect d’attente.<br />
L’aspect relatif au contenu de la communication concerne les<br />
données concrètes que le communicateur souhaite transmettre.<br />
La clarté d’expression est donc essentielle. Ainsi, lors d’une<br />
assemblée générale, vous devez en tant que syndic, apporter<br />
un message compréhensible, sans ambiguïté et cohérent. (La<br />
dernière présentation Power Point du Conseil National de Sécurité<br />
est un parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire.)<br />
L’aspect non-verbal de la communication concerne le message<br />
que le communicateur transmet à travers son attitude et l’émotion<br />
propre qu’il exprime. Par exemple, un syndic peut révéler par<br />
inadvertance lors d’une assemblée générale qu’il est plutôt tendu,<br />
ce qui peut donner l’impression aux copropriétaires qu’il / elle ne<br />
contrôle pas les choses.<br />
L’aspect relationnel concerne la manière dont les parties<br />
interagissent entre elles. La communication peut être différente<br />
selon la relation entre les parties. Si, en tant que syndic, vous entrez<br />
souvent en contact avec le président du conseil de copropriété,<br />
vous le traiterez différemment qu’ un nouveau copropriétaire.<br />
L’aspect d’attente concerne les attentes du communicateur visà-vis<br />
du destinataire du message. Ces attentes peuvent être<br />
exprimées mais aussi cachées. Par exemple, en tant que syndic,<br />
vous pouvez avoir certaines attentes individuelles lors d’une<br />
assemblée générale sur un point qui sera votée concernant le<br />
remplacement de tuyaux défectueux, qui occasionneront des<br />
heures supplémentaires.<br />
Il est très important que, dans votre rôle de gestionnaire, vous<br />
soyez conscients de ces quatre aspects de la communication. Vous<br />
devez les gérer de manière appropriée, afin d’éviter ou de prévenir<br />
à tout moment l’agression verbale lors d’une assemblée générale.<br />
2. En tant que communicateur, vous devez également tenir<br />
compte du fait que 93% de votre message sera transmis de<br />
manière non verbale.<br />
Vous devez savoir que le contenu de votre message non verbal peut<br />
être perçu différemment du contenu de votre message verbal.<br />
Par exemple, un copropriétaire peut avoir l’impression qu’il n’est<br />
pas écouté parce que vous ne vous adressez pas à lui directement,<br />
alors que votre message s’adresse également à ce copropriétaire.<br />
3. ERQ, ces trois compétences de médiation peuvent vous<br />
aider en tant que gestionnaire, à améliorer la qualité de votre<br />
communication: Ecouter, Résumer et Questionner.<br />
Si un conflit survient lors d’une assemblée générale, il est souvent<br />
le résultat de frustrations accumulées. L’ascenseur a dû être réparé<br />
quatre fois ces derniers mois, un copropriétaire continue à mettre<br />
son vélo dans le hall d’entrée malgré tous les avertissements, la<br />
stéréo de mon voisin du dessus est toujours trop bruyante, etc.<br />
De par votre fonction, vous pouvez offrir du réconfort aux<br />
copropriétaires en offrant une oreille attentive. Souvent, la frustration<br />
accumulée diminue lorsque les gens trouvent une écoute.<br />
Il est important pour le syndic d’apporter une « Ecoute active ».<br />
Cela signifie que vous devez laisser le copropriétaire finir de<br />
parler sans l’interrompre, mais aussi que vous démontriez par<br />
votre attitude que vous «écoutez activement». Vous pouvez le<br />
faire, par exemple, en prenant des notes, un contact visuel ou des<br />
hochements de tête pour confirmer ce que dit le copropriétaire.<br />
Une fois que le copropriétaire a fini de parler, vous pouvez<br />
appliquer la deuxième compétence de médiation «Résumer».<br />
Vous répéterez avec vos propres mots ce que le copropriétaire<br />
vient de dire afin de cibler les informations utiles.<br />
Enfin, après avoir résumé, vous pouvez «Questionner». En<br />
questionnant, vous pouvez clarifier le flou, séparer l’utile de<br />
l’inutile et résoudre les contradictions.<br />
Évitez de préférence d'utiliser la question «Pourquoi», car<br />
cette question peut être considérée comme un reproche au<br />
copropriétaire. Concentrez-vous sur des questions neutres,<br />
courtes et ouvertes telles que « Comment pouvons-nous résoudre<br />
votre problème? »<br />
CONSEILS PRATIQUES<br />
Avant l’assemblée générale<br />
4. Préparez soigneusement l’assemblée générale.<br />
Comme présenté en détail ci-dessus, l’aspect relationnel de la<br />
communication a une influence majeure dans la transmission d’un<br />
message.<br />
Il est donc important pour le syndic de savoir qui est présent dans<br />
la salle de réunion et à quel titre.<br />
Quelle est la relation entre les copropriétaires présents, de la<br />
personne timide à celle qui sème la discorde? Les copropriétaires<br />
sont-ils représentés par procuration? Ces procurations sont-elles<br />
valides?
27<br />
5. Fournissez les informations nécessaires.<br />
Un manque d’informations ou une mauvaise interprétation des<br />
informations disponibles sont souvent la cause de conflits lors<br />
d’une assemblée générale<br />
Chaque copropriétaire a néanmoins le droit d’examiner les documents<br />
tels que: offres des contractants, notification des actes de procédure,<br />
arriérés, coordonnées complètes des autres copropriétaires, etc.<br />
Un syndic peut largement surmonter ce problème en mettant<br />
à disposition ou en ligne toutes les informations concernant les<br />
copropriétaires.<br />
Au cas où le syndic ne souhaiterait pas mettre en place une plateforme<br />
en ligne, il devrait spécifier aux copropriétaires qu’ils peuvent toujours<br />
venir consulter les documents à son bureau, et que, dans la mesure<br />
du possible, il leur fournira les informations demandées.<br />
Si des circonstances spécifiques se présentent, il est fortement<br />
recommandé au syndic d’inviter un spécialiste externe à<br />
l’assemblée générale, afin que ce dernier apporte lui-même aux<br />
copropriétaires les informations concernant les circonstances<br />
en question. Par exemple, un expert technique vient présenter<br />
la nécessité d’une rénovation importante ou l’avocat de l’ACP se<br />
charge de donner plus de détails sur la situation d’une procédure<br />
en cours. Cela permet aux copropriétaires d’obtenir pour euxmêmes<br />
tous les éclaircissements nécessaires et des réponses à<br />
toutes les questions qu’ils pourraient avoir concernant ces points.<br />
Lors de l’assemblée générale<br />
6. Soyez conscient de tous les aspects de votre communication.<br />
Comme déjà expliqué en détail ci-dessus, toute communication<br />
comporte quatre aspects. Soyez conscient de ces aspects lors de<br />
l’assemblée générale et appliquez les compétences ERQ pour<br />
parvenir à une communication claire et cohérente.<br />
7. Soyez doux avec les gens, mais dur avec le problème.<br />
En tant que syndic, gardez toujours votre sang froid.<br />
De par votre fonction et votre devoir de communication envers<br />
l’assemblée générale, vous êtes la clé de la désescalade des<br />
tensions ou conflits existants.<br />
Offrez aux copropriétaires une approche orientée vers les solutions<br />
et une oreille attentive. Tournez le centre du conflit vers la solution.<br />
8. Concentrez-vous sur les intérêts, pas sur les positions.<br />
Si un conflit a pris le dessus lors de l’assemblée générale, abordezle<br />
en vous orientant vers la solution.<br />
Il est possible que les copropriétaires puissent discuter entre eux,<br />
mais aussi qu’ils puissent discuter avec vous en tant que syndic.<br />
Dans ce cas, il est important que vous vous concentriez sur les<br />
intérêts qui sont en jeu, en vous posant la question: «Qu’est ce qui<br />
est important pour les copropriétaires individuellement».<br />
En tant que syndic, vous devez faire abstraction des opinions<br />
exprimées par les copropriétaires. Par exemple, un copropriétaire<br />
qui a déjà eu plusieurs fuites dans son appartement peut vouloir<br />
expliquer l’origine de la fuite et désigner le responsable. Mais au<br />
fond, qu’est ce qui importe ? Que la fuite soit détectée et réparée,<br />
de sorte que l’ACP désigne rapidement un plombier diligent.<br />
Néanmoins, si la situation s’échauffe, nous vous conseillons<br />
purement et simplement de suspendre temporairement<br />
l’assemblée générale. Les copropriétaires peuvent alors aller<br />
prendre l’air dehors et se calmer, avant d’attaquer à nouveau le<br />
problème d’une manière orientée vers la solution.<br />
9. Présence d’un avocat, d’un huissier de justice ou d’un expert privé.<br />
La simple présence d’un avocat, d’un huissier de justice ou d’un<br />
expert qui accompagne un copropriétaire à une assemblée<br />
générale peut embrouiller les choses.<br />
Il est très important que, dans une telle situation, vous gardiez en<br />
tant que syndic, le contrôle des délibérations.<br />
Il est donc recommandé de signifier personnellement ou par<br />
l’intermédiaire du président de l’Assemblée générale, ce dès le<br />
début de l’assemblée générale et sans ambigüité envers tous les<br />
participants, que les tierces personnes présentes ne seront pas<br />
autorisées à monopoliser la réunion.<br />
Après l’assemblée générale<br />
10. Soyez prudent lors de la rédaction du procès-verbal de<br />
l’assemblée générale.<br />
Il est essentiel d’avoir rédigé des notules concises , disponibles dès<br />
la fin de l’assemblée générale, surtout s’il y a eu des conflits. Ces<br />
notules se limitent de préférence aux points de l’ordre du jour et aux<br />
décisions prises par l’assemblée générale. Il n’est pas nécessaire de<br />
mentionner les discussions ou les incidents qui se sont produits.<br />
Ces notules doivent être présentées pour signature aux membres<br />
du bureau, ainsi qu’aux copropriétaires impliqués dans le conflit,<br />
qui sont éventuellement toujours présents à la fin de l’assemblée<br />
générale. La concision des notules permettra d’éviter des<br />
procédures inutiles par la suite.<br />
CONCLUSION<br />
Votre rôle de syndic vous permet par définition, d’exercer une<br />
influence décisive sur le déroulement de l’assemblée générale.<br />
Préparez cette assemblée très consciencieusement. Sachez que<br />
votre mode de communication donnera le ton de la réunion. Faites<br />
attention aux quatre aspects de votre communication et à celle<br />
des copropriétaires.<br />
Appliquez les techniques ERQ et assurez-vous de rappeler aux<br />
personnes présentes les règles d’une communication efficace et<br />
respectueuse. Prenez des notes afin qu’aucune discussion inutile<br />
n’intervienne sur ce qui a été ou n’a pas été dit pendant la réunion.<br />
INFO<br />
Laura Meuwissen<br />
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