Le Livre V des Guerres Civiles d'Appien d'Alexandrie
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<strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> V <strong>des</strong> <strong>Guerres</strong> <strong>Civiles</strong><br />
27 <strong>Le</strong> démonstratif tou~ton donné par P est plus clair : il renvoie au dernier cité, c’est-àdire<br />
à Sextius, et non à Calenus. En outre, il permet d’expliquer les autres variantes,<br />
d’où notre préférence.<br />
28 <strong>Le</strong> texte <strong>des</strong> manuscrits se comprend et ne nécessite pas d’être corrigé : les<br />
propriétaires demandent que la répartition s’étende au-delà <strong>des</strong> 18 villes choisies avant<br />
la guerre. Comparer avec BC, IV, III, 10-12. Voir aussi Gabba, p. LIX sqq. et Keppie,<br />
op. cit., p. 61 sqq.<br />
29 A rapprocher du § 60 : ejı timh ;n th~ı gh~ı. L’ajout d’un article voulu par<br />
Mendelssohn est inutile.<br />
30 A rapprocher du § 515. <strong>Le</strong> balancement oujk / ajllav est quelque peu abrupt, mais il<br />
n’est pas nécessaire d’indiquer une lacune : c’est une brachylogie, comme on en trouve<br />
de nombreux exemple chez Appien.<br />
31 Tous les manuscrits donnent le génitif seul th~ı ajpodhmivaı. On peut supposer une<br />
omission de préposition, dans la mesure où ce groupe répond au ejı th ;ı ejpidhmivan <strong>des</strong><br />
lignes suivantes. On peut également supposer une confusion de cas, si l’on étudie les<br />
autres occurrences du nom ajpodhmiva chez Appien. Au livre V (CII, 423), pour dire que<br />
Messala « gérait les affaires en l’absence d’Agrippa », l’auteur emploie l’accusatif seul<br />
à valeur durative (tou~ th ;n ajpodhmivan jAgrivppa/ dioikou~ntoı). Il en va de même au<br />
livre III (L, 205), à propos de Lucius Pison, qui « gérait les affaires d’Antoine en son<br />
absence » (oJ tw/~ jAntwnivw/ th ;n ajpodhmivan ejpitropeuvwn). Ce dernier exemple qui<br />
ressemble fort au nôtre nous invite à privilégier l’hypothèse de la confusion de cas et à<br />
corriger th~ı ajpodhmivaı en th ;n ajpodhmivan, comme le proposait Mendelssohn.<br />
32 Combes-Dounous ne pense pas que Lucius, Fulvie et Manius aient demandé à<br />
conduire eux-mêmes les légions antoniennes dans les colonies. C’est pourquoi il<br />
traduit : « qu’il prît parmi les officiers <strong>des</strong> légions d’Antoine les chefs de colonies qu’il<br />
formait de ces légions mêmes ». Il suit en cela la version de Schweighaüser : ut<br />
Antonianas legiones amicis Antonii in colonias traderet deducendas. Or, il n’est pas<br />
question ici de conduire personnellement les légions mais de nommer les chefs chargés<br />
de les conduire. Et de fait, lorsque César y eut consenti, Lucius, Fulvie et Manius<br />
« firent connaître les chefs de colonies » chargés de conduire les légions antoniennes (§<br />
58). <strong>Le</strong> contresens résulte d’une mauvaise interprétation de l’expression à double sens<br />
para ; sfw~n labei~n. Celle-ci ne signifie pas « prendre parmi eux-mêmes », mais<br />
« recevoir d’eux-mêmes ». En d’autres termes, les proches d’Antoine ne demandaient<br />
effectivement pas à être chefs de colonies mais à nommer ces chefs. Cela s’accorde<br />
avec le texte de Dion Cassius, selon lequel ils « réclamaient le droit (…) d’envoyer euxmêmes<br />
fonder <strong>des</strong> colonies dans les villes » (48, 6, 2 : ta ;ı povleiı aujtoi ; ajpoikivsai<br />
hjxivoun).<br />
33 <strong>Le</strong> participe paradovnti donné par P est clair : il est employé absolument au sens de<br />
« donner l’autorisation » et répond au didouvshı qui précède. En outre, il permet<br />
d’expliquer les autres variantes, d’où notre préférence.<br />
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