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Le Livre V des Guerres Civiles d'Appien d'Alexandrie

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<strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> V <strong>des</strong> <strong>Guerres</strong> <strong>Civiles</strong><br />

détruisit une légion césarienne qui faisait route vers Rome. Comme Asinius et<br />

Ventidius, s’ils traînaient les pieds et étaient en désaccord sur les intentions d’Antoine 60 ,<br />

ne se portaient pas moins vers Lucius à cause de Fulvie et de Manius, et repoussaient de<br />

vive force ceux qui leur barraient le passage, César alla à leur rencontre avec Agrippa,<br />

après avoir laissé sur place une garde pour surveiller Pérouse. 132 Asinius et Ventidius,<br />

qui n’avaient pas encore fait leur jonction et avançaient sans entrain, s’enfuirent en<br />

même temps, l’un à Ravenne, l’autre à Ariminum, et Plancus à Spolète. 133 Et César,<br />

après avoir posté une armée devant chacun d’eux, pour éviter qu’ils ne se réunissent,<br />

regagna Pérouse. Là, il s’empressait d’élever une palissade devant les fossés 61 et de<br />

doubler leur profondeur et leur largeur, de manière à ce qu’ils atteignent trente pieds ; il<br />

surélevait l’enceinte fortifiée et installait au-<strong>des</strong>sus mille cinq cents tours de bois,<br />

espacées de soixante pieds les unes <strong>des</strong> autres ; cette enceinte était surmontée d’une<br />

ligne dense de mantelets et tout le reste du dispositif présentait deux faces, l'une tournée<br />

vers les assiégés, l'autre, vers l’extérieur, en cas d’attaque. 134 Durant ces travaux, se<br />

multipliaient les engagements et les batailles, les soldats de César étant meilleurs au<br />

lancer de javelot, les gladiateurs de Lucius, au corps à corps. Ils tuaient d’ailleurs<br />

beaucoup de monde dans ces corps à corps.<br />

XXXIV. 135 Lorsque César eut achevé tous ses travaux, la famine atteignit Lucius et le<br />

mal prit une ampleur considérable, dans la mesure où ni lui-même ni la ville ne s’étaient<br />

prémunis. S’en étant rendu compte, César redoublait de vigilance. 136 Comme le<br />

premier jour de l’année tombait le lendemain, Lucius, qui avait guetté la fête, persuadé<br />

qu’elle occasionnerait de la négligence du côté <strong>des</strong> ennemis, fit une sortie, de nuit, et se<br />

lança contre la porte de leurs fortifications, afin de se frayer un chemin à travers eux et<br />

d’introduire une autre armée. De fait, il avait beaucoup de troupes en beaucoup<br />

d’endroits. 137 Mais comme rapidement la légion en réserve à proximité <br />

et César lui-même, avec ses cohortes prétoriennes, avaient couru lui faire obstacle,<br />

Lucius fut repoussé en dépit de sa grande ardeur au combat . 138 Dans les mêmes jours,<br />

à Rome, comme le grain était gardé pour les armées en campagne, la foule lançait<br />

ouvertement <strong>des</strong> imprécations contre la guerre et contre la victoire, et faisant irruption<br />

dans les maisons à la recherche de grain, s’emparait de tout ce qu’elle trouvait.<br />

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