Le Livre V des Guerres Civiles d'Appien d'Alexandrie
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<strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> V <strong>des</strong> <strong>Guerres</strong> <strong>Civiles</strong><br />
LXIII. 267 Tout en se conciliant ainsi César, Cocceius fut son hôte durant cette journée<br />
et lui demanda, comme il était le plus jeune, d’écrire quelque chose à Antoine, qui était<br />
le plus âgé. César dit qu’il n’écrirait pas à quelqu’un qui lui faisait encore la guerre et<br />
qui ne lui écrirait pas non plus. Mais il se plaindrait à sa mère de ce que, quoique étant<br />
sa parente et ayant été plus comblée d’honneurs que quiconque de sa part, elle eût<br />
pourtant fui l’Italie comme si elle ne devait pas obtenir pleine satisfaction de lui, comme<br />
d’un fils. 268 Tel était l’artifice dont usait César, et il écrivait à Julia. Mais lorsque<br />
Cocceius sortit du camp, de nombreux tribuns militaires lui révélèrent les sentiments de<br />
l’armée. Outre les précédents renseignements qu’il avait obtenus, Cocceius transmit ce<br />
tout dernier à Antoine, afin qu’il sût que les troupes de César lui feraient la guerre, s’il<br />
ne concluait pas d’accord avec lui. 269 Il lui conseillait donc de faire revenir Pompée<br />
<strong>des</strong> territoires qu’il dévastait pour le renvoyer en Sicile et d’expédier Ahenobarbus<br />
quelque part ailleurs, jusqu’à ce que les accords fussent conclus. 270 Sa mère l’y<br />
exhortant, elle aussi (car elle appartenait à la famille julienne), Antoine avait honte à<br />
l’idée de faire un jour appel à Pompée pour une alliance, si ces accords n’étaient pas<br />
conclus. 271 Mais comme sa mère ne désespérait pas de leur conclusion, comme<br />
Cocceius donnait <strong>des</strong> assurances à leur sujet et comme l’on espérait qu’il en savait plus,<br />
Antoine céda : il ordonna à Pompée de repartir en Sicile, en prétextant qu’il s’occuperait<br />
de ce dont ils avaient convenu, et envoya Ahenobarbus gouverner la<br />
Bithynie.<br />
Paix de Brin<strong>des</strong><br />
LXIV. 272 Lorsque l’armée de César en fut informée, elle désigna <strong>des</strong> députés, les<br />
mêmes pour les deux triumvirs. Ils ne s’arrêtèrent pas sur leurs griefs respectifs, n’ayant<br />
pas été désignés pour trancher leur différend, mais seulement pour ménager leur<br />
réconciliation : s’étant adjoints Cocceius, parce qu’il était un ami commun aux deux<br />
hommes 96 , ainsi que Pollion, qui faisait partie de l’entourage d’Antoine, et Mécène, de<br />
celui de César, ils décidèrent que César et Antoine se pardonneraient mutuellement le<br />
passé et qu’ils vivraient en amitié à l’avenir. 273 Comme depuis peu était mort<br />
Marcellus, qui avait pour femme Octavie, sœur de César, les conciliateurs jugèrent<br />
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