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Le Livre V des Guerres Civiles d'Appien d'Alexandrie

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<strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> V <strong>des</strong> <strong>Guerres</strong> <strong>Civiles</strong><br />

cavaliers, encore couchés, près de la ville d’Hyria : les ayant intimidés, il les rallia sans<br />

combat et le jour même les ramena à Brin<strong>des</strong>. Tant ils avaient été intimidés devant<br />

Antoine, encore considéré comme invincible depuis la glorieuse bataille de Philippes.<br />

LIX. 246 <strong>Le</strong>s cohortes prétoriennes d’Antoine, enorgueillies de cette glorieuse<br />

réputation, s’approchaient tour à tour du camp retranché de César et reprochaient à leurs<br />

anciens compagnons d’armes de venir faire la guerre à Antoine, qui pourtant les avait<br />

tous sauvés à Philippes. 247 Comme les Césariens leur retournaient le reproche, en<br />

disant que c’étaient eux, les Antoniens, qui venaient leur faire la guerre, leurs rencontres<br />

donnaient lieu à <strong>des</strong> échanges verbaux, et ils s’accusaient mutuellement : les uns se<br />

plaignaient de ce que les portes de Brin<strong>des</strong> eussent été fermées et de ce que l’armée de<br />

Calenus eût été soustraite ; les autres, de ce que Brin<strong>des</strong> 91 eût été isolée par un<br />

retranchement 92 et assiégée, de ce que l’Ausonie eût été ravagée, et de ce que l’on eût<br />

traité avec Ahenobarbus, un meurtrier de Gaius César, et avec Pompée, un ennemi<br />

public. 248 Enfin, les Césariens dévoilèrent leurs propres intentions aux autres : ils<br />

s’étaient unis à César, non parce qu’ils avaient oublié la valeur d’Antoine, mais parce<br />

qu’ils songeaient à les réconcilier l’un avec l’autre ou comptaient repousser Antoine,<br />

s’il ne se laissait pas persuader et faisait la guerre. Tel était l’avertissement que les<br />

Césariens eux-mêmes donnaient en s’approchant <strong>des</strong> retranchements d’Antoine. 249<br />

Durant ces événements, on annonce la mort de Fulvie : on dit qu’après les reproches<br />

d’Antoine, elle perdit le moral et tomba malade, et l’on pense qu’elle aggrava même<br />

volontairement sa maladie à cause de la colère d’Antoine. Car bien qu’elle fût malade, il<br />

l’avait laissée, et il l’avait laissée 93 sans même l’avoir vue. 250 Cette mort semblait<br />

pleine de promesses aux deux camps, qui se voyaient délivrés d’une femme qui se<br />

mêlait de tout et qui par jalousie envers Cléopâtre avait allumé une telle guerre. Cette<br />

épreuve Antoine la supporta néanmoins avec faiblesse, parce qu’il se tenait en quelque<br />

sorte pour responsable.<br />

Entremise de Cocceius : vers la paix<br />

LX. 251 Lucius Cocceius, qui était ami à la fois de César et d’Antoine, avait été envoyé<br />

par César en Phénicie l’été précédent auprès d’Antoine avec Caecina et tandis que<br />

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