Le Livre V des Guerres Civiles d'Appien d'Alexandrie
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<strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> V <strong>des</strong> <strong>Guerres</strong> <strong>Civiles</strong><br />
d’infanterie, <strong>des</strong> archers, quelques frondeurs, <strong>des</strong> fantassins légers et <strong>des</strong> gladiateurs,<br />
dévastait les régions soumises aux triumvirs, et après avoir attaqué Brin<strong>des</strong> par mer, il<br />
captura une partie <strong>des</strong> trirèmes de César, incendia les autres, enferma les habitants de<br />
Brin<strong>des</strong> à l’intérieur <strong>des</strong> murs de la ville et pilla la campagne 52 .<br />
Marche vers la guerre de Pérouse<br />
XXVII. 105 César envoya une légion de soldats à Brin<strong>des</strong> et rappela en hâte<br />
Salvidienus, qui était en route vers l’Ibérie 53 . A travers toute l’Italie, Lucius et lui<br />
envoyaient <strong>des</strong> agents leur recruter <strong>des</strong> armées. Ces chefs-recruteurs de mercenaires<br />
s’opposaient dans <strong>des</strong> engagements plus ou moins longs et se tendaient souvent <strong>des</strong><br />
embusca<strong>des</strong>. 106 Mais c’était surtout avec Lucius que les Italiens agissaient avec<br />
bienveillance, persuadés qu’il faisait la guerre aux colons pour leur défense à eux. Ce<br />
n’était plus seulement les villes transférées par donation à l’armée, mais toute l’Italie ou<br />
presque qui s’était soulevée, parce qu’elle craignait le même sort. Chassant de leurs<br />
villes ou tuant ceux qui empruntaient pour César de l’argent aux temples, les habitants<br />
gardaient le contrôle de leurs murailles et se rangeaient du côté de Lucius. Se<br />
rangeaient, en revanche, du côté de César les soldats que l’on installait dans les<br />
colonies. Comme pour une guerre désormais intérieure, les uns et les autres<br />
choisissaient pour la défense de leurs intérêts.<br />
Discours de César devant les sénateurs et les chevaliers<br />
XXVIII. 107 En dépit de ces événements, César réunit une fois encore le Sénat et ceux<br />
que l’on appelle « chevaliers », et s’exprima en ces termes : « Je suis accusé, je le sais<br />
bien, par Lucius et les siens, de faiblesse et de pusillanimité, étant donné que je ne les<br />
combats pas, et ils vont bientôt porter contre moi ces mêmes accusations, parce que je<br />
vous ai réunis aujourd’hui. Mais mon armée, je le sais, est forte, aussi bien les troupes<br />
qui subissent avec moi l’injustice de Lucius, puisqu’elles sont privées par lui de leurs<br />
colonies, que les autres troupes dont je dispose, et le reste aussi est fort, excepté<br />
seulement le moral. 108 Car je n’éprouve aucun plaisir à mener une guerre civile sans<br />
une grave nécessité, ni à user et abuser <strong>des</strong> citoyens survivants, en les opposant les uns<br />
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