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Essais & Simulations n°117

La simulation, élément indissociable des essais

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<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

partie des techniques d’impression 3D.<br />

C’est cette technique qui est utilisée<br />

dans les nouvelles machines compactes<br />

de table accessibles ; « il s’agit<br />

grosso modo d’un mini pistolet à colle<br />

qui fait fondre un thermoplastique à<br />

la chaleur. Le plastique fondu est déposé<br />

par une petite buse pour constituer<br />

couche après couche une pièce<br />

en volume. » Enfin, parmi les autres<br />

technologies d’impression 3D existe la<br />

strato-conception ; celle-ci consiste à<br />

empiler des plaques prédécoupées à<br />

l’aide de machines-outils de découpe.<br />

« Ce procédé présente un intérêt certain<br />

pour réaliser des pièces de grande<br />

taille avec un classique centre d’usinage<br />

».<br />

Autre point important, un problème<br />

se pose à l’impression 3D, celui de la<br />

« pyramide à l’envers ». Concrètement,<br />

pour déposer de la matière au-dessus<br />

du vide (parties en porte-à-faux par<br />

exemple), il faut construire une sorte<br />

d’échafaudage provisoire que l’on appelle<br />

« support d’impression ». La plupart<br />

des procédés utilisent pour cela<br />

deux matières : la matière de la pièce à<br />

fabriquer et une seconde matière pour<br />

la construction des supports ; cette dernière<br />

étant le plus souvent soluble dans<br />

un solvant pour l’éliminer facilement à<br />

la fin du processus d’impression. Ainsi,<br />

les machines industrielles possèdent<br />

le plus souvent deux têtes d’impression.<br />

Une innovation importante qui a<br />

permis la production de ces nouvelles<br />

imprimantes 3D compactes et peu<br />

couteuses est la mise au point d’un<br />

procédé avec une seule matière et une<br />

seule tête d’impression pour construire<br />

la pièce et ses supports d’impression.<br />

Des astuces ont été trouvées pour que<br />

les supports se détachent facilement<br />

du modèle lui-même.<br />

Quand le grand public fait réagir<br />

l’industrie<br />

Les progrès en matière de fabrication<br />

additive ont permis à l’industrie d’avancer<br />

considérablement en passant de<br />

l’étape du simple « prototypage rapide<br />

» à celui de la fabrication par<br />

impression 3D de pièces réellement<br />

fonctionnelles. « Depuis les années<br />

80, les technologies d’impression 3D<br />

n’ont cessé de se perfectionner ; de<br />

nouvelles techniques ont été inventées<br />

et, dans le même temps, la diffusion<br />

plus large des matériels a permis<br />

une baisse régulière de leurs coûts »<br />

se souvient Étienne Bernot. Ce mouvement<br />

s’est accéléré ces dernières<br />

années avec en particulier l’arrivée<br />

dans le domaine public des premiers<br />

brevets des années 80. C’est d’ailleurs<br />

comme cela qu’a été reprise et<br />

simplifiée la technologie du dépôt de<br />

fil pour la réalisation d’imprimantes 3D<br />

simples, compactes et relativement faciles<br />

à produire. Cela c’est fait d’abord<br />

au sein d’universités (MIT), dans un<br />

système collaboratif. Aujourd’hui on ne<br />

compte plus les laboratoires d’université,<br />

les fab lab et les Startup qui travaillent<br />

à mettre au point ou améliorer<br />

des imprimantes 3D.<br />

Ce phénomène prend de l’importance<br />

si l’on considère que cette technologie<br />

est plutôt simple et nécessite seulement<br />

une sorte de mini pistolet à colle<br />

piloté par un ordinateur et capable<br />

de se déplacer sur trois axes. Parallèlement,<br />

des logiciels libres « open<br />

source » sont devenus de plus en plus<br />

performants et accessibles.<br />

L’ancien président de Makerbot, avant<br />

de créer la première grande entreprise<br />

à produire des machines bon marché,<br />

a beaucoup travaillé avec les laboratoires.<br />

Parallèlement à ce phénomène, les<br />

grands industriels historiques du secteur<br />

de l’impression 3D s’y mettent<br />

à leur tour pour proposer des petites<br />

machines compactes et bon marché<br />

à dépôt de fil. C’est ainsi que Makerbot<br />

a été racheté l’an dernier par<br />

Stratasys, un des leaders mondiaux<br />

de l’impression 3D. De la même façon<br />

que l’Anglais BFB a été racheté<br />

par 3D Systems. Enfin, TierTime, un<br />

grand fabricant d’imprimantes professionnelles,<br />

a créé sa propre gamme<br />

de machines compactes de table en<br />

s’appuyant sur ses moyens et son savoir-faire<br />

industriel.<br />

Cet engouement pour l’impression 3D<br />

se ressent encore essentiellement auprès<br />

du grand public et des amateurs<br />

désireux de se lancer eux-mêmes dans<br />

la fabrication du produit de leurs rêves.<br />

Les nouvelles machines accessibles<br />

font découvrir au plus grand nombre<br />

l’impression 3D, jusqu’alors onéreuse<br />

et compliquée, réservée aux domaines<br />

professionnels de pointe. D’autant que<br />

la diffusion de plans et de logiciels<br />

open-source par Internet, la baisse des<br />

prix et la disponibilité « sur étagère »<br />

des composants nécessaires pour<br />

concevoir une machine 3D ont alimenté<br />

cette mouvance. Il faut noter que le<br />

plus souvent, ces machines issues de<br />

l’ « open source » sont proposées en<br />

kit pour ne répondre à aucune certification<br />

de norme. Dans ce cas, il est probable<br />

que ce modèle n’a pas d’avenir<br />

en dehors des quelques passionnés<br />

bricoleurs.<br />

Des limites restent à franchir<br />

L’intérêt de la fabrication additive réside<br />

avant tout dans les possibilités<br />

qu’elle ouvre pour réaliser presque<br />

sans contrainte et presque sans intervention<br />

humaine n’importe quelle<br />

forme, même complexe, contrairement<br />

aux procédés classiques comme le<br />

moulage ou l’usinage qui nécessitent<br />

de dessiner des pièces démoulables<br />

ou usinables. Ces procédés dits classiques<br />

mettent en œuvre aussi des<br />

machines et des outils nécessitant une<br />

formation solide des opérateurs. Par<br />

exemple, dans l’usinage, pour réaliser<br />

un trou, il faut choisir le bon foret<br />

adapté à la matière à percer, choisir la<br />

bonne vitesse de perçage, fixer correctement<br />

la pièce, régler la machine pour<br />

percer où il faut et à la bonne profondeur.<br />

Et le trou ne pourra être que rond<br />

et droit. Alors que par impression 3D,<br />

on peut dessiner un trou de n’importe<br />

quel profil et qui serpente comme on<br />

veut à l’intérieur d’une pièce ; ensuite,<br />

il suffira presque d’appuyer sur la commande<br />

« imprimer » pour que la machine<br />

réalise toute seule la pièce finie.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2014 • PAGE 23

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