PAYSAGES 2021

FILTRES À AIR GÉANTS
L’un des principaux rôles de l’arbre pour notre santé est de dépolluer.
Un ruisseau traversant un boisé se trouve purifié à sa sortie.
Même processus pour l’air : les arbres respirent les polluants tels
NO₂, SO₂, particules fines et ozone. Ils captent ces polluants par
différents moyens pour les transformer et les rendre inertes. Des
études ont montré que les arbres du sol américain extraient plus
de 17 millions de tonnes de smog chaque année. L’élimination
« bio » de cette pollution permet d’épargner 6,8 milliards de dollars
(É.-U.) en soins de santé.
Est-ce attribuable aux phytoncides, à la tempérance du milieu,
à l’épuration de l’air et de l’eau, à l’amélioration de l’humeur et du
stress ? Il n’est pas aisé de faire la part des choses, mais il est certain
que la mortalité est moindre en milieu vert comparativement à un
milieu minéral.
Mieux encore, en milieu vert, on observe une diminution de moitié
de la différence de la mortalité cardiovasculaire entre pauvres et
riches observée en milieu minéralisé (156 % en milieu vert vs 219 %
en milieu minéralisé). Comme si les arbres assainissaient les milieux
défavorisés et atténuaient l’impact socioéconomique devant la
maladie. Plantez un arbre, prévenez un infarctus.
ARBRES ET CANCER
L’arbre vient encore une fois nous protéger, cette fois du cancer.
En raison de la hausse des ultraviolets due à l’amincissement de la
couche d’ozone, le nombre de cas de cancer de la peau a explosé
au Canada depuis 50 ans, augmentant jusqu’à 400 %. Parmi eux, on
retrouve le très mortel mélanome, qui a emporté le premier ministre
Robert Bourassa. L’Association des dermatologues de l’Ontario a
établi avec la Ville de Toronto un « code de l’ombre » (Toronto Shade
Policy) destiné à rendre disponibles des endroits et sites ombragés,
particulièrement pour les enfants et les aînés.
Toujours à Toronto, une vaste étude a démontré une nette amélioration
de l’indice de qualité de vie dans les quartiers plus verts. Elle
rapporte une perception jusqu’à sept ans plus jeune, autres facteurs
égaux par ailleurs.
LE VERDISSEMENT EST UNE MESURE
DE SANTÉ PUBLIQUE PERMANENTE
Tout compte fait, l’arbre est le meilleur ami du cardiologue. La minéralisation
du milieu urbain est décriée par plusieurs instances, particulièrement
devant les mitigations nécessaires aux changements
climatiques. L’humain a toujours besoin de la nature, même en ville.
Un reverdissement urbain optimal, visant une canopée de 30 %, est
garant d’une meilleure qualité de vie et d’une plus grande espérance
de vie. Toute nouvelle infrastructure devrait comporter un plan de
verdissement en harmonie avec la trame verte et bleue de la cité.
1 % POUR LA SANTÉ
François Reeves fait partie d’un groupe de médecins qui
demandent que soit adoptée la loi du « 1 % vert » qui, semblable
au 1 % pour la culture, consacre 1 % du budget d’une
construction ou d’une infrastructure au verdissement.
Quelque 600 médecins, 600 autres professionnels de la
santé et plus de 45 partenaires ont également signé cette
demande. L’équivalent de 1 % des investissements annuels
en infrastructures publiques, soit environ 170 millions
de dollars investis chaque année dans le verdissement
de nos villes, nos rues, nos écoles, nos hôpitaux et nos
centres de la petite enfance, permettrait de mieux protéger
la santé de la population, réduisant ainsi les coûts
en santé.
Les experts sont formels : selon des centaines d’études
médicales, un verdissement urbain optimal visant 40 %
de canopée pourrait diminuer d’environ :
39 % 7 % 11 à 19 % 14 % 13 %
la prévalence
du stress
la prévalence
de la dépression
le risque
d’hypertension
artérielle
40 % 6 % 10 % 13 % 10 à 20 %
le risque
d’embonpoint
ou d’obésité
la prévalence
de l’asthme
la prévalence
de l'autisme
la mortalité
respiratoire
le risque
de diabète
la mortalité
par cancer
la mortalité
générale
prématurée
Pour en apprendre davantage sur cette demande :
bit.ly/600med
ASSOCIATION DES ARCHITECTES PAYSAGISTES DU QUÉBEC
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