PAYSAGES 2021

09 − VILLE EN SANTÉ UN JUSTE ÉQUILIBRE
AVEC LA NATURE EN VILLE
À QUÉBEC
PATRICIA COLLERETTE
AGENTE DE LIAISON EN VERDISSEMENT
ET AMÉNAGEMENT URBAIN À LA VILLE DE QUÉBEC
La Ville de Québec, avec son réseau d’espaces verts et de rivières, constitue un immense
terrain de jeu pour les architectes paysagistes de la municipalité. Ils sont autant d’occasions
de faire de la nature une réalité quotidienne pour les résidents de Québec et de
contribuer à une meilleure santé du patrimoine végétal.
Dans les secteurs de la ville les plus minéralisés, le défi est de taille,
mais tout aussi stimulant : augmenter la part des espaces verts
pour laisser pleine place à la biodiversité et contribuer à la création
de milieux de vie conviviaux pour les citoyens. Plus que de simples
interventions d’embellissement, les projets portés par les architectes
paysagistes intègrent donc des stratégies agissant sur les
déterminants d’une ville plus en santé. Coup d’œil sur quelques-uns
de ces projets pour lesquels les architectes paysagistes de la Ville
de Québec jouent un rôle clé au sein d’équipes multidisciplinaires :
la recherche d’un juste équilibre avec la nature en ville.
DES RIVIÈRES VIVANTES AU NATUREL
Pour Amélie Germain, les rivières sont « les vaisseaux sanguins de
Québec » et ont tout le potentiel d’être les moteurs d’une ville plus
en santé. Voilà une opportunité que la Ville de Québec saisit pleinement.
Depuis 2018, cette architecte paysagiste pilote le Plan de
mise en valeur des grandes rivières : une planification audacieuse
des quatre principales rivières de Québec qui serpentent l’ensemble
de son territoire. « Dans bien des quartiers, les rivières sont devenues
avec le temps des paysages de cour arrière. Par le Plan, on
souhaite tourner la ville vers ses rivières pour qu’elles deviennent le
cœur des milieux de vie et des éléments structurants du développement
de la ville », explique-t-elle.
Pour madame Germain, c’est par la recherche d’un juste équilibre
entre les interventions, à des fins d’accessibilité et de mise en
valeur, et la préservation de l’environnement qu’elle contribue à la
santé de la ville par cette grande planification. Bien que ces deux
notions semblent s’opposer, leur complémentarité est illustrée dans
la planification du parc Chauveau, le plus grand parc urbain de la
Ville de Québec. Ce parc, qui est un pôle d’activités ciblé du Plan,
présente une nature et des paysages riverains uniques très prisés
par les citoyens. Depuis plusieurs années, il est possible d’y constater
la pratique informelle de diverses activités de plein air, et ce, à
l’année. Cette appropriation, bien que prometteuse, a toutefois la
conséquence malheureuse de piétiner la végétation des berges,
si précieuse à la qualité de cet écosystème. Le projet prévoit donc
l’ajout d’aménagements visant à bonifier l’offre récréative tels qu’un
nouveau réseau de sentiers, une piste multifonctionnelle et des
accès physiques et visuels à la rivière (belvédère, mise à l’eau, passerelles,
accès aux plages de galets, etc.). « En réalisant des aménagements
dédiés aux activités, aux bons endroits, on officialise et
encourage la pratique d’activités physiques et contemplatives, tout
en contribuant à la préservation de l’environnement. » La piste multifonctionnelle
permettra également d’améliorer l’accessibilité du
parc Chauveau. En effet, malgré que de nombreux résidents vivent
à proximité de ce grand espace naturel, Amélie Germain constate
que la plupart des visiteurs y accèdent en automobile. « Le parc
est tout près de secteurs résidentiels, mais les entrées limitées et
le peu de transport collectif à proximité sont des obstacles à sa
fréquentation. » C’est pourquoi le projet prévoit de revoir l’ensemble
des sentiers pour multiplier les portes d’entrée vers les quartiers
et créer des raccourcis entre eux, favorisant du même coup les
ASSOCIATION DES ARCHITECTES PAYSAGISTES DU QUÉBEC
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