21.04.2021 Views

PAYSAGES 2021

PAYSAGES est la revue annuelle de l'Association des architectes paysagistes du Québec. Cette 16e édition de la revue PAYSAGES est l’occasion de démontrer le rôle capital que jouent les architectes paysagistes dans l’atteinte et le maintien de la santé publique. Les collaborateurs de cette édition ont été invités à examiner et à mettre en lumière les façons dont la pratique de l’architecture de paysage contribue à la santé physique, protège la santé mentale et permet de créer des liens sociaux forts et égalitaires, trois piliers de la santé publique. Afin d’optimiser la portée de leurs propos, nous avons invité cette année le cardiologue François Reeves à porter un regard complémentaire sur les textes de la revue. En effet, en plus de signer le texte d’ouverture, le Dr Reeves commente et annote chacun des articles. Résultat : une édition 2021 dynamique sur laquelle nos professionnels peuvent s’appuyer et qui témoigne pleinement de la pertinence de leurs actions.

PAYSAGES est la revue annuelle de l'Association des architectes paysagistes du Québec.
Cette 16e édition de la revue PAYSAGES est l’occasion de démontrer le rôle capital que jouent les architectes paysagistes dans l’atteinte et le maintien de la santé publique. Les collaborateurs de cette édition ont été invités à examiner et à mettre en lumière les façons dont la pratique de l’architecture de paysage contribue à la santé physique, protège la santé mentale et permet de créer des liens sociaux forts et égalitaires, trois piliers de la santé publique.
Afin d’optimiser la portée de leurs propos, nous avons invité cette année le cardiologue François Reeves à porter un regard complémentaire sur les textes de la revue. En effet, en plus de signer le texte d’ouverture, le Dr Reeves commente et annote chacun des articles. Résultat : une édition 2021 dynamique sur laquelle nos professionnels peuvent s’appuyer et qui témoigne pleinement de la pertinence de leurs actions.

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Belle histoire du mont Royal, au pied duquel je suis né et socle de mon<br />

université. Lorsque je reçois des visiteurs, c’est invariablement au belvédère<br />

que la visite de Montréal commence. Révélateur : nombre de gens désirant<br />

s’y ressourcer pendant la pandémie se sont vu fermer l’accès au stationnement,<br />

ce qui souligne la carence en grands espaces verts urbains du Grand<br />

Montréal. Mais, espoir, une préservation de plus en plus active de grands<br />

espaces naturels est observable dans toutes les mairies de la CMM.<br />

MOT DE<br />

FRANÇOIS<br />

REEVES<br />

Ironie historique : alors que le virage sanitaire d’antan faisait déménager les<br />

hôpitaux hors des centres-villes pollués avec la création d’immenses parcs<br />

pour renouer contact avec la nature, un certain ministre a choisi d’installer<br />

le CHUM sur une autoroute à six voies dans le bas de la ville, contrairement<br />

à l’avis de la Faculté de l’aménagement de l’U de M et de Polytechnique<br />

Montréal, entre autres.<br />

QUAND LE PLAISIR DES UNS NUIT À CELUI DES AUTRES<br />

Une hyperpopularité menaçante pour la nature<br />

et pour la qualité de l’expérience offerte<br />

Olmsted insistait sur le fait que la montagne était destinée<br />

à tous et qu’aucune de ses parties ne devait être réservée<br />

à une clientèle spécifique, sous peine de voir les tensions<br />

sociales s’amplifier.<br />

D’un côté, la popularité du parc du Mont-Royal, et plus<br />

largement celle de la montagne, avec ses terrains institutionnels<br />

et ses autres parcs, ne cesse de croître. Très<br />

nombreux sont ceux qui se demandent si la capacité limite<br />

n’est pas atteinte, particulièrement lors de belles fins de<br />

semaine ou de congés fériés. D’un autre, une multitude<br />

d’activités nouvelles ou d’équipements divers cherchent à<br />

s’implanter à Montréal, et la montagne apparaît comme le<br />

lieu idéal pour ce faire.<br />

Chaque année, par de nombreux beaux dimanches matins,<br />

la voie Camillien-Houde se transforme en piste d’entraînement<br />

pour les cyclistes de route, bloquant l’accessibilité<br />

par transport collectif au cœur de la montagne et<br />

complexifiant la circulation automobile pour les résidents<br />

de l’est.<br />

Régulièrement, le matin et le soir surtout, le grand escalier<br />

de l’Escarpement se remplit de gens venus monter et descendre<br />

à répétition les centaines de marches. Les simples<br />

promeneurs deviennent alors des intrus dérangeants dans<br />

cette chorégraphie athlétique.<br />

De nombreux citoyens utilisent le mont Royal, ses parois<br />

rocheuses et ses sous-bois pour faire de l’exercice, du vélo<br />

de montagne, de la course d’orientation, de la randonnée<br />

hors sentier, etc. La pandémie a fait exploser cette tendance<br />

à considérer la montagne comme un gymnase de remplacement<br />

à ciel ouvert.<br />

Cette multiplication des usages et des usagers dégrade<br />

rapidement et massivement les précieux milieux naturels<br />

et détruit leur beauté sauvage de façon significative. Ce<br />

faisant, la montagne, territoire convoité, n’offre plus cette<br />

image iconique de nature respectée, si régénératrice<br />

pour l’âme.<br />

Pour Les amis de la montagne, « il y a un besoin urgent de<br />

renverser la tendance de dégradation des milieux naturels<br />

causée par les usages en sous-bois. À cet effet, les prochaines<br />

années seront charnières pour mettre en œuvre<br />

une mobilisation permettant d’unir la communauté en<br />

soutien à la biodiversité ».<br />

La montagne est unique par sa capacité à toucher nos<br />

âmes et à rassembler paisiblement chaque année des millions<br />

de personnes venues chercher la beauté et la nature<br />

en ville, des gens qui veulent simplement déambuler dans<br />

un décor bucolique, s’asseoir sur une pelouse grandiose<br />

en regardant un paysage plus grand que nature et admirer<br />

les oiseaux ou les écureuils qui habitent ce lieu.<br />

Les années qui viennent nous forceront probablement à<br />

faire des choix difficiles en raison de la difficulté à concilier<br />

certains usages et la préservation de la beauté et de<br />

l’apaisement de l’âme, si importants pour la santé mentale<br />

et émotionnelle de la population. Là comme ailleurs, le<br />

dialogue sera exigeant, l’écoute nécessaire, la créativité<br />

essentielle. Les mêmes débats passionnés entre le bienêtre<br />

individuel et celui du plus grand nombre se posent<br />

là aussi.<br />

ASSOCIATION DES ARCHITECTES PAYSAGISTES DU QUÉBEC<br />

51

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!