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MARS-<br />
AVRIL 2021<br />
N°36<br />
PHILIPPE DELERM<br />
"Le bonheur, c’est d’avoir<br />
quelqu’un à perdre"<br />
L’ART DE<br />
RALENTIR<br />
en 13 activités<br />
Accepter<br />
l’incertitude<br />
KIT DE SURVIE POUR DES TEMPS TROUBLÉS<br />
MASCULIN : SORTIR DES STÉRÉOTYPES • SOLITUDE, QUAND TU NOUS TIENS • PORTRAITS<br />
DE SUPERSTITIEUX • TÉMOIGNAGE : HUIT ANNÉES DE VIOLENCES CONJUGALES •<br />
SAVOIR DIRE CE QUI NOUS AGACE • HYPERSENSIBLES ET AVENTURIERS
32 46<br />
SOMMAIRE<br />
Mars<br />
Avril 2021<br />
18 KIT DE SURVIE POUR TEMPS TROUBLÉS<br />
L’incertitude ? Nous nageons dedans depuis mars<br />
dernier. Et si, plutôt que de chercher à contrôler le<br />
cours des événements, nous essayions simplement<br />
d’accepter la situation ?<br />
32 PHILIPPE DELERM EN 10 ÉMOTIONS<br />
C’est dans les sensations presque imperceptibles<br />
de notre existence et les petites phrases de la vie<br />
courante que l’écrivain aime à débusquer la vie…<br />
Rencontre.<br />
38 RÊVE RÉCURRENT<br />
Tobie Nathan analyse le rêve angoissant<br />
d’une lectrice.<br />
40 VIDER SON SAC<br />
Comment faire pour exprimer efficacement<br />
ces choses qui nous agacent ? Ce plan par étapes<br />
vous y aidera !<br />
46 COMMENT ON NOUS INCITE<br />
À ACHETER<br />
Pourquoi n’arrivons-nous pas toujours à résister<br />
à l’impulsion de l’achat ? Il faut dire que les<br />
magasins et les marques savent y faire pour nous<br />
mettre l’eau à la bouche… Quatre astuces pour<br />
ne plus tomber dans le panneau.<br />
58 HISTOIRE D’UNE RECONSTRUCTION<br />
Pour huit années de violences conjugales,<br />
il en aura fallu seize à Marie Gervais pour<br />
se reconstruire. Voici son témoignage.<br />
66 SEUL AU MONDE<br />
Se trouver dans une pièce pleine de monde mais<br />
se sentir tout de même seul. La solitude peut aussi<br />
bien nous plonger dans un profond mal-être que<br />
nous permettre de nous retrouver et de mieux<br />
nous comprendre.<br />
4 PSYCHOLOGIE POSITIVE
98 66<br />
Abonnezvous<br />
! p.52, 74<br />
76 À L’ESSAI<br />
La visualisation positive.<br />
79 « JE SUIS<br />
PROFONDÉMENT<br />
SUPERSTITIEUX. »<br />
Vous ne les verrez jamais passer<br />
sous une échelle… Portraits de<br />
cinq personnes qui ne laissent<br />
rien au hasard.<br />
88 LE POUVOIR<br />
DE LA CONTRIBUTION<br />
Nous avons tendance à pousser<br />
nos enfants vers la première<br />
place… Changeons cela en<br />
choisissant dès aujourd’hui<br />
d’encourager la contribution<br />
plutôt que la compétition !<br />
91 « LA SENSIBILITÉ<br />
AU MASCULIN,<br />
C’EST S’ÉMANCIPER<br />
DES STÉRÉOTYPES. »<br />
Dans cette interview, la<br />
sociologue Christine Castelain-<br />
Meunier propose de réinventer<br />
l’éducation des garçons.<br />
98 CHERCHEURS<br />
DE SENSATIONS<br />
Les hypersensibles ont, certes,<br />
besoin de calme, mais ce n’est<br />
pas pour autant qu’ils ne sont<br />
pas à la recherche de nouvelles<br />
sensations, aventures,<br />
découvertes !<br />
Cahier d’activités<br />
Ralentir pour<br />
mieux ressentir<br />
06 ÉDITO<br />
10 À LA LOUPE<br />
12 L’ESSENTIEL<br />
31 JEANNE SIAUD-FACCHIN<br />
Surprise ! Une émotion<br />
pas comme les autres<br />
51 FLORENCE<br />
SERVAN-SCHREIBER<br />
L’art de se rassembler<br />
53 LIRE<br />
64 SÉANCE PSY<br />
La psychologue Béatrice<br />
Copper-Royer répond<br />
à vos questions<br />
87 ILONA BONIWELL<br />
Oubliez le mode<br />
d’apprentissage !<br />
97 ANNE CAZAUBON<br />
Le dernier métro<br />
Illustration de couverture : Marion Ben Lisa<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 5
En quête<br />
Mieux vaut nous y faire : cette longue période d’incertitude est loin<br />
d’être terminée. Plutôt que de nous épuiser en cherchant à contrôler le cours<br />
des événements, nous gagnerions à accepter cette situation. Voici un kit<br />
de survie qui vous aidera à traverser ces temps troublés.<br />
18 PSYCHOLOGIE POSITIVE
INCERTITUDE<br />
de<br />
repères<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 19
32 PSYCHOLOGIE POSITIVE
10 QUESTIONS<br />
10 ÉMOTIONS<br />
Le nouvel ouvrage de Philippe Delerm, La Vie en relief (Seuil), est “un livre<br />
de bonheur”. C’est dans les sensations presque imperceptibles de notre existence<br />
et les petites phrases de la vie courante que l’écrivain aime à débusquer la vie.<br />
Rencontre en dix émotions avec l’auteur de La Première Gorgée de bière et<br />
autres plaisirs minuscules (Gallimard, 1997).<br />
Propos recueillis par Tifaine Cicéron<br />
Photos : Hermance Triay<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 33
40 PSYCHOLOGIE POSITIVE
RELATIONS<br />
COMMENT OSER<br />
DIRE CE QUI<br />
NOUS AGACE<br />
Ces enfants qui crient dans la rue sont infernaux !<br />
Mon partenaire est encore scotché à son téléphone…<br />
Quant à mon patron, peut-être pourrait-il de temps<br />
en temps se fendre d’un compliment ? Les sources<br />
d’agacement sont légion, mais cette souffrance<br />
demeure généralement non dite, par peur des remous.<br />
Ce plan par étapes vous aidera à vider votre sac.<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 41
La reconstruction<br />
n’est pas linéaire,<br />
elle s’effectue par<br />
à-coups.<br />
Pour huit années de violences conjugales, il en aura fallu seize<br />
à Marie pour se reconstruire. Voici son histoire.<br />
Je m’appelle Marie, j’ai 42 ans,<br />
je suis maman de<br />
deux adolescents de 13 et<br />
15 ans et, parmi de multiples<br />
activités professionnelles, je suis<br />
autrice. Si écrire est une passion<br />
depuis l’enfance, il m’aura fallu de<br />
très nombreuses années avant de me<br />
sentir enfin prête à raconter, dans un<br />
livre, une expérience de plusieurs<br />
années qui a marqué mon entrée<br />
dans l’âge adulte. Pendant huit ans,<br />
mon “premier amour”, ce garçon de<br />
mon âge rencontré au lycée à 16 ans,<br />
m’a violentée, consciencieusement<br />
“façonnée” à son désir, jusqu’à<br />
dissoudre ma volonté et assujettir<br />
mon corps.<br />
LA RENCONTRE<br />
Nous venons à peine de fêter nos<br />
16 ans lorsque Thomas et moi nous<br />
embrassons pour la première fois le<br />
31 décembre 1994. Nous sommes<br />
élèves dans la même classe de<br />
première littéraire, et pour tous les<br />
deux, c’est une première histoire<br />
d’amour. Thomas, réservé et très<br />
discret, a encore moins d’expérience<br />
que moi, qui n’ai embrassé que trois<br />
garçons jusqu’ici. Je suis une ado<br />
indépendante, introvertie, je passe<br />
des heures seule dans ma chambre<br />
à dessiner des portraits et à lire des<br />
romans, des revues de cinéma et des<br />
livres d’égyptologie. Si je me<br />
demande souvent dans mon lit à quoi<br />
ressemblera le futur père de mes<br />
enfants, je ne cours pas après les<br />
garçons et, d’ailleurs, cette relation<br />
naissante avec Thomas ne m’intéresse<br />
pas. C’est lui et nos camarades de<br />
classe qui me poussent à y entrer,<br />
malgré moi, lorsque le lycée reprend.<br />
Ne sachant comment lui dire non et<br />
désireuse, déjà, ne pas le blesser,<br />
j’accepte tout : me faire<br />
raccompagner tous les jours après<br />
le lycée et squatter ma chambre,<br />
rencontrer nos parents respectifs,<br />
passer tous mes week-ends avec lui,<br />
chez lui ou chez moi. Tout mon<br />
temps libre tourne très rapidement<br />
autour de lui, qui veut être<br />
constamment avec moi. Je ne sais pas<br />
comment dire non et comment<br />
préserver mon espace vital mais je<br />
minimise l’importance de me faire<br />
58 PSYCHOLOGIE POSITIVE
TÉMOIGNAGE<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 59
Qui me<br />
connaît<br />
vraiment ?<br />
Même lorsqu’on est entouré, on peut avoir l’impression de n’être vraiment<br />
connecté à personne... La solitude peut toucher chacun d’entre nous.<br />
66 PSYCHOLOGIE POSITIVE
SOLITUDE<br />
d’ailleurs souligné combien ces deux<br />
grandes catégories de population<br />
avaient été fragilisées pendant la période<br />
du confinement.<br />
Vous sentir horriblement seul pendant un déjeuner avec<br />
un ami. Participer joyeusement à une fête de quartier, mais<br />
être rongé intérieurement par la solitude. Vous sentir<br />
inconsolable, allongé à côté de votre partenaire qui dort,<br />
parce que vous ne parvenez plus à établir un véritable<br />
contact. Discuter dans la cour de l’école avec les autres<br />
parents, mais rentrer chagriné à la maison parce que vous<br />
ne ressentez aucune affinité. Éprouver de l’isolement et de<br />
l’enfermement à la maison alors que vous êtes en compagnie<br />
de vos enfants.<br />
La solitude est l’un des plus grands problèmes sociaux<br />
actuels. Selon une étude réalisée en 2018 par BVA pour<br />
l’association Astrée, huit Français sur dix estiment que<br />
la solitude est un problème important dans notre<br />
pays. Plusieurs facteurs expliquent ce chiffre élevé. Tout<br />
d’abord, le nombre de personnes seules augmente en raison<br />
du divorce et du vieillissement. Le marché du travail<br />
devenant plus flexible, de plus en plus de gens travaillent<br />
seuls. En outre, nous nous réunissons beaucoup moins que<br />
par le passé, que cela soit à l’église, en famille ou dans le<br />
cadre d’une association.<br />
Cette “fracture” est mise en évidence au supermarché.<br />
Le matin, ce sont surtout les personnes âgées célibataires<br />
qui font leurs courses. Vers vingt heures, quand les familles<br />
ont déjà dîné, les jeunes célibataires et les divorcés partent<br />
en quête d’une salade toute faite à emporter, d’une brique de<br />
lait d’amandes ou d’une canette de bière à avaler en vitesse<br />
après une grosse journée de travail. Des enquêtes ont<br />
S’ÉPANOUIR<br />
Le prix mental et physique de la solitude<br />
est élevé. Les personnes qui se sentent<br />
seules de façon chronique tombent plus<br />
souvent malades, sont plus susceptibles<br />
de développer un cancer ou une maladie<br />
cardiovasculaire, souffrent plus souvent<br />
de dépression et plus tôt de démence<br />
sénile. En 2015, la neuroscientifique et<br />
psychologue américaine Julianne Holt-<br />
Lunstad a analysé différentes études sur<br />
la solitude et a conclu que le manque de<br />
lien social est tout aussi malsain que de<br />
fumer quinze cigarettes par jour ou<br />
d’être dépendant à l’alcool. « Il existe<br />
beaucoup de preuves montrant que<br />
la solitude augmente de façon notable<br />
le risque de mourir prématurément »,<br />
déclare-t-elle.<br />
La solitude est plus mortelle que<br />
l’obésité, affirme pour sa part le docteur<br />
Vivek Murthy, ancien conseiller<br />
gouvernemental en matière de santé<br />
auprès de Barack Obama. Notre corps,<br />
notre esprit et notre cœur ont besoin<br />
de contacts humains pour s’épanouir.<br />
« Nous avons tous un besoin profond<br />
et durable d’être vus pour ce que nous<br />
sommes, en tant que personnes à part<br />
entière, complexes et vulnérables »,<br />
écrit-il dans son livre Together:<br />
The Healing Power of Human<br />
Connection in a Sometimes Lonely<br />
World. Il s’est entretenu avec des<br />
membres de la population, des<br />
chercheurs, des médecins et des<br />
travailleurs sociaux sur les causes de<br />
l’isolement croissant et sur les solutions<br />
éventuelles. « Nous devons sentir que<br />
nous comptons et que nous sommes<br />
aimés. Ce sont là les besoins profonds<br />
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PORTRAITS<br />
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BONHEUR<br />
« Ma superstition est un état d’esprit, elle me calme. »<br />
Portraits de 5 personnes qui ne laissent rien au hasard.<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 79
E. (59 ans, travaille dans la communication)<br />
est superstitieuse depuis qu’elle est devenue<br />
mère.<br />
Juste avant que l’une de mes deux filles<br />
monte dans un avion, nous nous envoyons<br />
le message « ILYITMILYITNILYA »,<br />
les initiales de I Love You In The Morning,<br />
I Love You In The Night, I Love You<br />
Always. C’est une pensée qui rassure celle<br />
qui reste chez elle, et la voyageuse part<br />
l’esprit libre. Nous nous souhaitons<br />
également bon voyage avant de longs<br />
trajets en voiture, par exemple lorsque<br />
nous partons aux sports d’hiver. Nous<br />
empilons nos mains dans un ordre donné<br />
et disons : « Bon voyage. » Puis nous<br />
démarrons la voiture avec la certitude que<br />
rien ne nous arrivera sur la route, que nous<br />
ne nous casserons pas une jambe en skiant<br />
et que nos vacances seront réussies sur<br />
toute la ligne. Je n’ai jamais eu d’accident<br />
de voiture et n’ai jamais perdu un être cher<br />
dans un accident d’avion, mais mon père<br />
et mon frère sont morts jeunes et j’ai une<br />
peur bleue de perdre quelqu’un en général.<br />
Depuis que je suis devenue mère, cette<br />
crainte a énormément augmenté. Comme<br />
j’ai élevé mes enfants pratiquement seule<br />
après mon divorce, notre trio est très fort.<br />
J’ai toujours eu peur de les perdre. C’est au<br />
cours de cette période que mes rituels de<br />
voyage sont apparus. Je les considère<br />
comme une garantie pour notre bonheur et<br />
je crois qu’ils ont une influence positive sur<br />
notre destin. Il m’est arrivé d’envoyer mon<br />
« ILY ITMILYITNILYA » trop tard. Alors<br />
que mes filles volaient en direction de<br />
Londres, je croisais les doigts en tremblant<br />
pour que leur avion reste suspendu dans<br />
les airs. Après leur atterrissage, je me suis<br />
sentie rassurée, mais aussi un peu bête :<br />
faisons-nous tout cela pour rien ? Je<br />
ressens parfois une sorte de honte par<br />
rapport à cela et j’évite de trop parler<br />
de mes rituels à d’autres personnes.<br />
Ma benjamine m’a dit récemment :<br />
« Si j’oublie une fois de t’envoyer un<br />
message, ce ne sera pas la fin du monde,<br />
maman. » Elle ne veut pas y accorder trop<br />
d’importance et je suis d’accord avec elle.<br />
Ma propension à tout contrôler ne doit<br />
pas imposer des obligations désagréables<br />
à mes enfants. Mais je crains qu’il ne me<br />
faille de l’entraînement avant de pouvoir<br />
me détendre lorsqu’elle prend l’avion<br />
sans envoyer de message.<br />
AVEC CES PETITS<br />
RITUELS, J’AI<br />
L’IMPRESSION<br />
D’INFLUER<br />
POSITIVEMENT SUR<br />
NOTRE DESTIN.<br />
80 PSYCHOLOGIE POSITIVE
CHRISTINE CASTELAIN-MEUNIER<br />
La sensibilité<br />
au masculin,<br />
c’est s’émanciper<br />
des stéréotypes,<br />
c’est se sentir<br />
humain<br />
avant tout.<br />
Comment éduquer des garçons pour en faire des êtres libres, forts,<br />
sensibles et heureux ? s’interroge Christine Castelain-Meunier.<br />
La sociologue a publié en 2020 deux nouveaux livres :<br />
Les Hommes aussi viennent de Vénus (Larousse)<br />
et Et si on réinventait l’éducation des garçons ? (Nathan).<br />
Propos recueillis par Tifaine Cicéron<br />
90 PSYCHOLOGIE POSITIVE
PAROLES D’EXPERT<br />
Le titre de votre livre est un clin d’œil<br />
à celui de John Gray, Les Hommes<br />
viennent de Mars, les femmes<br />
viennent de Vénus (1992), qui a connu<br />
un grand succès. Cette opposition selon<br />
laquelle l’homme et la femme viendraient<br />
de deux planètes différentes est-elle<br />
dépassée ?<br />
Il faut reconnaître que ce livre a aidé<br />
à comprendre qu’il pouvait y avoir<br />
des différences socioculturelles, et<br />
éventuellement biologiques, entre les<br />
hommes et les femmes. Mais, en<br />
même temps, cela nous a aussi<br />
enfermés dans des stéréotypes. Après<br />
le mouvement en faveur des droits<br />
des femmes, dans les années 1970,<br />
il y avait un décalage entre les deux<br />
sexes. D’un côté, les femmes<br />
aspiraient véritablement au<br />
changement et ont acquis des droits<br />
qu’elles n’avaient pas auparavant.<br />
Elles sont devenues des sujets ayant<br />
des droits civiques et sociaux de<br />
manière pleine et entière, sans avoir<br />
à dépendre des hommes. De l’autre<br />
côté, il y avait les hommes qui, eux,<br />
avaient du mal à changer, même si<br />
bien sûr certains soutenaient les<br />
revendications féministes. D’où le<br />
succès fulgurant de ce livre paru au<br />
début des années 1990, qui se<br />
présentait comme un ouvrage<br />
donnant des clés pour comprendre<br />
ces décalages entre l’homme<br />
traditionnel et la femme en changement. Mais cela nous a<br />
donc, du même coup, enfermés dans des stéréotypes voulant<br />
qu’un homme c’était comme ci, et qu’une femme c’était<br />
comme ça… Alors même que, précisément, les choses<br />
étaient en train de changer ! Aujourd’hui, tout cela paraît<br />
relativement obsolète parce que l’on est dans une période de<br />
transition à l’échelle historique. On est en train de quitter<br />
une société dont les institutions, les rôles, les statuts et les<br />
normes sont fondés sur la domination masculine. On est bel<br />
et bien en train de sortir du patriarcat pour nous diriger vers<br />
une société plus égalitaire, même si cela est encore<br />
balbutiant et qu’il y a beaucoup de choses à faire, par<br />
exemple en ce qui concerne les<br />
salaires, les carrières, etc. Mars et<br />
Vénus, en effet, c’était l’idée que<br />
l’homme et la femme venaient de<br />
deux planètes différentes. Eh bien<br />
non ! Il y a eu du changement et<br />
les modes de vie sont redevenus<br />
assez semblables entre hommes<br />
et femmes, qui sont rappelés avant<br />
tout à leur condition proprement<br />
humaine.<br />
On découvre aujourd’hui que l’homme<br />
préhistorique n’était peut-être pas<br />
l’individu brutal et violent que l’on<br />
imaginait. Quel impact cette vision<br />
erronée de l’histoire a-t-elle eu sur<br />
notre société ?<br />
D’abord, il y avait cette idée que la<br />
violence et l’agressivité étaient<br />
quelque chose de naturel chez<br />
l’homme. Cela allait avec le masculin, c’en était presque le<br />
synonyme. Or, c’est faux. La violence peut être au cœur de<br />
l’humain, homme ou femme. D’autre part, les<br />
anthropologues masculins ont projeté leurs représentations<br />
sur une époque qui n’avait rien à voir avec la nôtre ! La<br />
préhistoire était vue uniquement à travers la créativité et les<br />
comportements masculins. Ces chercheurs ont<br />
complètement oublié que la préhistoire était aussi peuplée<br />
de femmes ! Qu’elles aussi étaient créatrices. Oui, les<br />
femmes participaient à la chasse, fabriquaient des outils, se<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 91
98 PSYCHOLOGIE POSITIVE
HYPERSENSIBILITÉ<br />
CHERCHEURS<br />
DE<br />
SENSATIONS<br />
Être hypersensible (et donc avoir souvent besoin de calme)<br />
mais s’ennuyer rapidement : voilà deux traits de caractère a priori<br />
antinomiques ! Notre journaliste en sait quelque chose.<br />
Comment maintenir l’équilibre entre ces deux facettes si opposées ?<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 99
ILLUSTRATION : MARION BEN LISA<br />
1 PSYCHOLOGIE POSITIVE // CAHIER D'ACTIVITÉS
RALENTIR<br />
POUR<br />
MIEUX<br />
RESSENTIR<br />
On pense souvent que ralentir équivaut à perdre son temps.<br />
Mais il s’agit de prendre son temps, non de le perdre : accorder<br />
plus d’attention aux petites choses du quotidien, donner à notre<br />
cerveau le temps de récupérer, booster notre créativité,<br />
nous sentir plus reliés au monde qui nous entoure…<br />
Voici 13 idées pour vous aider à ralentir votre rythme de vie !<br />
CAHIER D'ACTIVITÉS // PSYCHOLOGIE POSITIVE 2
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« Bien vivre mon hypersensibilité ».<br />
Saverio Tomasella, docteur en psychologie<br />
clinique, chercheur en psychopathologie<br />
et psychanalyste, a fondé l’Observatoire<br />
de la sensibilité. Il est notamment l’auteur<br />
de À fleur de peau et J’aide mon enfant<br />
hypersensible à s’épanouir aux éditions Leduc.<br />
Il vous accompagnera dans la découverte<br />
et l’acceptation de votre sensibilité.<br />
© Eric Malherbe<br />
Cette formation de 6 modules comprend des contenus théoriques, audio et vidéo et des lives<br />
qui aborderont les thématiques suivantes :<br />
- Votre sensibilité, ses origines, ses manifestations, son importance<br />
- Apprendre à connaître et repérer les manifestations de sa propre sensibilité<br />
en se testant soi-même<br />
- La haute sensibilité dans tous les domaines de la vie : sentimental, familial,<br />
scolaire, professionnel et sociétal<br />
- La place de la sensibilité dans la société et au cœur de la spiritualité<br />
Découvrez le programme complet sur www.formations.terre-etoiles.fr<br />
Tarif de la formation : 89€ (possibilité de paiement en 4 fois sans frais)