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Production Maintenance 73

Spécial CFIA : La maintenance, des métiers clefs dans l’industrie agroalimentaire

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TECHNOLOGIES<br />

MARCHÉ<br />

L’industrie agroalimentaire encore<br />

peu encline à investir massivement<br />

dans les technologies dites « 4.0 »<br />

Si la crise a remis le secteur agroalimentaire au cœur des préoccupations « essentielles » du pays, la filière,<br />

pourtant déjà très automatisée, ne semble pas être encore prête à passer le cap de l’industrie 4.0 et de la<br />

digitalisation à outrance. Néanmoins, les nombreuses problématiques de maintenance devraient accélérer les<br />

investissements en la matière.<br />

Pour une entreprise comme<br />

Spie Industrie et Tertiaire,<br />

filiale de Spie France,<br />

l’agroalimentaire n’est<br />

pas un petit marché, loin de là. Plus<br />

précisément, ce secteur représente<br />

près de 15 % du chiffre d’affaires<br />

de la maintenance, l’un des trois<br />

métiers de l’entreprise (aux côtés<br />

des Projets et des Travaux). Responsable<br />

d’un service de développement<br />

maintenance pour la zone<br />

représentant le nord de la France<br />

(et réunissant l’Île-de-France, les<br />

Hauts-de-France, le Val-de-Seine,<br />

la champagne, Ardennes, la Bourgogne<br />

et la Lorraine), Jérôme Bastard<br />

anime une équipe à la fonction transverse<br />

; « celle-ci a pour objectif d’aligner le plan stratégique de la<br />

division Industrie avec son implantation territoriale, le tout en<br />

agissant sur la maintenance, l’innovation et la digitalisation. »<br />

©SPIE<br />

Jérôme Bastard<br />

Fort d’une expérience<br />

industrielle de près<br />

d’un quart de siècle,<br />

en particulier à travers<br />

un grand projet de<br />

construction d’usine, et<br />

d’une quinzaine d’années<br />

dans la maintenance et dans l’agroalimentaire,<br />

Jérôme Bastard est responsable<br />

développement maintenance, digitalisation et<br />

innovation au sein de la direction d’activités<br />

Nord de la division Industrie de Spie Industrie<br />

et Tertiaire depuis janvier 2020.<br />

Fort des nombreux retours d’expérience de Spie auprès de plus<br />

de 200 entreprises issues de la filière agroalimentaire, Jérôme<br />

Bastard affiche deux constats : « selon une étude réalisée en<br />

2018 par Mazars et Opinion Way, et qui représente bien ce que<br />

nous pouvons voir sur le terrain, près de 80 % des 100 dirigeants<br />

interrogés ont pris conscience de l’impact de la digitalisation sur<br />

la performance de leur entreprise. A contrario, seulement 14 %<br />

d’entre eux ont partiellement déployé une solution numérique<br />

quand 2 % seulement l’ont fait totalement », révèle Jérôme<br />

Bastard. Une industrie somme toute très automatisée et robotisée<br />

mais pas si « digitalisée », alors<br />

même que les grandes tendances liées<br />

au « manger mieux » – impliquant plus<br />

de contrôle qualité, de traçabilité et de<br />

réactivité – sans oublier le Covid-19,<br />

ont réveillé le caractère indispensable<br />

de ce secteur d’activité qui ne doit à<br />

aucun moment connaître le moindre<br />

arrêt de production.<br />

PRUDENCE ET RÉFLEXION<br />

La raison de cette prudence à l’égard<br />

de l’industrie 4.0 et du « tout digital »,<br />

les coûts bien sûr, mais aussi la crainte<br />

de faire face à une pénurie de maind’œuvre<br />

qualifiée dans des domaines<br />

aujourd’hui très convoités, ou encore<br />

les cyber-attaques. Pour autant, l’industrie agroalimentaire<br />

est marquée par de nombreuses avancées, souvent liées à ses<br />

spécificités. Habituée aux règles d’hygiène maximales (ce<br />

qui lui a d’ailleurs permis de vite s’adapter aux contraintes et<br />

au protocole sanitaires), la filière s’est depuis bien longtemps<br />

équipée de capteurs d’humidité et de qualité de l’air. « L’ humidité<br />

et la qualité de l’air ambiant, souvent à l’origine de la<br />

détérioration des machines, sont fortement susceptibles de<br />

générer des pannes à répétition, rappelle Jérôme Bastard. Par<br />

ailleurs, au moment du séchage, il est important de vérifier qu’il<br />

ne reste pas de produits chimiques. Enfin, lors des opérations de<br />

nettoyage, il faut s’assurer que le revêtement n’a pas été attaqué ».<br />

Tant de problématiques de maintenance qui justifient une<br />

16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>73</strong> • mai - juin - juillet 2021

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