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Dossier
COLORAtION
La symphonie des cuivres
Même si le blond fascine toujours, le roux a
indéniablement la cote, comme le constate Delphine
Courteille, en studio comme lors des défilés. Sur les
blondes, le roux vénitien safran fait fureur à l’image de
l’actrice Blake Lively (révélée dans Gossip Girl). Mais
attention, le blond vénitien est très difficile à obtenir
confie Anthony chez David Mallet : le danger est de
basculer au cuivré intense ou encore dans le doré. Il faut
choisir du blond avec de l’orange. Quant aux brunes,
elles se piquent du roux auburn porté par le top, Erin
Watson ou par l’actrice Drew Barrymore. L’avantage
du roux est son côté sexy. Il apporte du charisme aux
blondes et une touche dramatique aux châtaines. Il
se nuance d’une note de doré qui confère subtilité et
élégance aux roux clairs et d’une tonalité acajou pour
pimenter les roux foncés. D’une manière générale, le
roux raffiné convoque les tons présents dans la nature.
Autre bonne nouvelle : le roux sied à tout le monde. « À
condition de bien l’accorder à son teint, précise néanmoins
Christophe Robin. Les peaux mates opteront pour un roux
acajou, tandis que les blondes aux teints clairs se piqueront
de blond vénitien. Entre les deux, préférez le cuivré. Petites
précautions : bien nourrir les cheveux avant la coloration
afin qu’elle soit moins agressive pour le cheveu. »
Une envie de se démarquer
« L’autre grande tendance, venue de New York, est le retour
au bicolore », révèle Delphine Courteille (studio 34). Le
contraste revient à la mode, mais cette fois-ci avec les
racines foncées et les pointes claires. « Aux États-Unis
les femmes ont l’habitude de porter la raie au milieu. L’idée
doc. éric stipa - Photo : Laurence Laborie
est de la souligner en éclaircissant les deux mèches de chaque
côté. Cela donne du style, surtout aux blondes », précise
Delphine. Comme toujours la tendance provient d’outre-
Atlantique, même si elle n’arrive qu’en version quelque
peu allégée en France, le temps de la traversée.
Un phénomène qui fait pourtant déjà fureur chez
l’américain David Mallet installé à Paris. Le coloriste
Anthony note une nette recrudescence des demandes
pour des longueurs plus claires avec un effet naturel en
racine. Les éclaircissements sont plus ou moins forts
sur les pointes. « En version trash pour les plus jeunes, il
y a du marron en racine, les demi-longueurs sont platine
et les pointes jaune fluo », avance Florian de Nancy, art
director Tigi. Cela ne fait d’ailleurs aucun doute pour
la marque anglo-saxonne : les clientes recommencent
à oser les couleurs qui tranchent. Quitte à aller jusqu’à
une pointe de rouge ou de framboise. Quant au platine,
il se personnalise avec des tons d’orchidées ou jaune
maïs. Selon Kevin Smith, formateur grands comptes,
« ces couleurs permettent de valoriser la coupe et de créer
un mouvement, une texture, de renforcer une frange droite
ou de souligner une asymétrie ». Mais contrairement aux
crazy colors des années 90, l’attention pour le cheveu est
désormais primordiale. Chez Tigi, on utilise ainsi une
poudre décolorante à la kératine qui recharge le cheveu
à chaque application. Résultat, il retrouve brillance et
élasticité. Les décolorations se font au 20 volumes sur
cheveux mi-longs à longs. Ce qui rallonge les temps de
pose et invite à la patience. Car ces quatre tendances ont
bien pour dénominateur commun le respect et la beauté
du cheveu, mais aussi la personnalisation de la couleur,
et ce au grand bénéfice des professionnels. « Le coloriste
élabore ses propres mélanges et fait ses expériences dans son
labo. Il devient un véritable alchimiste », conclut Florian.
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