BatiMag97 Martinique Numéro 5
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Une initiative nommée Sargassum est menée<br />
conjointement par les communautés scientifique et<br />
économique et vise la création d’un corpus de savoirs<br />
et d’expertises de référence sur la thématique des<br />
sargasses.<br />
Dans le cadre de Sargassum, diverses études ont été<br />
initiées, dont le projet Corsair qui a pour ambition<br />
d’étudier l’impact de ces algues sur les corrosions<br />
atmosphérique et marine des matériaux métalliques<br />
en intégrant également une approche juridique sur<br />
ces aspects.<br />
En cause, la dégradation prématurée d’appareils<br />
constitués d’une enveloppe métallique (réfrigérateur ...)<br />
ou plastique (ordinateur, TV...) contenant des cartes<br />
électroniques.<br />
Le projet Corsair mené par l’Université des Antilles –<br />
en collaboration avec Madininair – est prévu sur trois<br />
ans et se divise en trois axes de recherche, l’étude de<br />
la corrosion atmosphérique, l’étude de la corrosion<br />
marine et l’approche juridique.<br />
Étude de la corrosion atmosphérique en<br />
lien avec les rejets gazeux<br />
des sargasses<br />
Il s’agit d’identifier l’influence des rejets gazeux des<br />
sargasses et des nappes échouées, et de comprendre<br />
comment ils accélèrent la dégradation des matériaux<br />
métalliques, zinc, cuivre, aciers… et donc des appareils<br />
ménagers des résidents littoraux.<br />
Depuis janvier 2021, des mesures spécifiques sont<br />
relevées dans l’air ambiant sur trois sites distincts :<br />
• Frégate Est : site fortement impacté par les émanations<br />
de gaz liées à la dégradation des algues sargasses<br />
• Diamant : site moins impacté par les gaz émis par<br />
la dégradation des algues sargasses mais soumis à<br />
l’influence des embruns marins de manière plus<br />
importante<br />
• Vert Pré au Robert : plus loin des zones majoritairement<br />
impactées, à l’intérieur des terres. Toutefois dans<br />
cette zone, il a déjà été ressenti des odeurs d’H2S<br />
lors d’échouages massifs d’algues sargasses, site sur<br />
lequel une dégradation accélérée des matériaux est<br />
observée.<br />
Pour cette étude, trois composés sont recherchés via<br />
des capteurs installés par Madininair :<br />
• L’hydrogène sulfuré H2S<br />
• L’ammoniac NH3<br />
Tous deux sont suivis dans l’air par la mesure en<br />
continu et en temps réel des concentrations atmosphériques<br />
de ces composés<br />
• NaCl : les ions sodium et chlorure correspondant<br />
aux embruns marins.<br />
Ce composé, recherché dans les retombées atmosphériques,<br />
permettrait de quantifier l’influence des<br />
sels marins sur la corrosion des métaux lorsqu’il n’y a<br />
pas d’algues et l’influence combinée avec les gaz fortement<br />
corrosifs H2S et NH3 (un acide et une base),<br />
dégagés par les algues. La question est de savoir si la<br />
présence de ces trois éléments combinés renforce<br />
l’agressivité de la corrosion.<br />
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