LAPAROTOMIE POUR SEPSIS INTRA-ABDOMINAL - Mapar
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QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 667<br />
score APACHE II inférieur à 26 [15]. Ces précisions éclairent les résultats contradictoires<br />
d’une étude analysant le devenir de 125 patients, avec un sepsis abdominal,<br />
hospitalisés en unité de soins intensifs dans laquelle le retard chirurgical n’est pas un<br />
facteur de mauvais pronostic. Ces patients (score APACHE II : 23 ± 9 et âge : 66 ±<br />
12 ans) sont probablement trop graves et âgés pour qu’une ré-intervention puisse avoir<br />
une influence sur une mortalité très élevée (65 %) [16]. Le nombre de défaillance viscérale<br />
est en fait la pierre angulaire du pronostic : la mortalité varie de 35 % s’il n’existe<br />
qu’une défaillance à 100 % si trois défaillances sont constatées [17].<br />
3. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE<br />
3.1. SIGNES GENERAUX<br />
Une complication infectieuse intra-abdominale doit être systématiquement évoquée<br />
devant toute anomalie survenant durant la période postopératoire d’une laparotomie.<br />
Les circonstances d’apparition sont variables et hétérogènes : défaillance respiratoire<br />
aiguë, insuffisance rénale aiguë, œdème pulmonaire, coagulopathie, cholestase inexpliquée<br />
et troubles de la conscience. Le traitement symptomatique des défaillances ne<br />
doit en aucun cas faire oublier l’enquête étiologique.<br />
La difficulté du diagnostic réside dans l’absence de signes spécifiques. Une fièvre,<br />
et plus rarement une hypothermie, sont les témoins fréquents d’une infection intraabdominale<br />
après avoir éliminé les autres causes : infections sur cathéters,<br />
pneumopathies, infection urinaire. Legall et al. identifient, dans une série de 100 patients<br />
fébriles après une chirurgie abdominale, un ou plusieurs foyers chez 89 d’entre<br />
eux. Dans 66 cas, il s’agit d’un foyer intrapéritonéal, rétropéritonéal ou viscéral [18].<br />
Les signes d’examen locaux sont peu contributifs, bien que l’absence de reprise du<br />
transit, un météorisme, des vomissements peuvent évoquer une éviscération. L’écoulement<br />
anormal, purulent ou digestif par un orifice de drainage est observé dans moins<br />
d’un tiers des cas. Une diarrhée précoce, supérieure à 500 mL.24 h-1 est un bon signe de<br />
désunion anastomotique alors qu’une aspiration gastrique abondante avec un liquide<br />
chloré (> 120 mEq.L-1 ) est une conséquence directe de l’infection péritonéale. Une réelle<br />
rigueur dans la prise en charge de ces patients permet de rechercher systématiquement<br />
ce type de complications et évite des errements diagnostiques qui pourraient compromettre<br />
le pronostic du patient.<br />
3.2. SIGNES BIOLOGIQUES<br />
L’élévation des globules blancs est inconstamment retrouvée. De plus, ce signe est<br />
fréquent durant la période postopératoire et non spécifique. Le dosage de la procalcitonine<br />
est proposé comme marqueur précoce de la complication postopératoire, son<br />
augmentation étant nette dès le premier jour [19]. Ces données doivent être confirmés,<br />
notamment en termes de spécificité. L’élévation des cytokines est difficile à appréhender<br />
dans ce contexte. Les élévations majeures de tumor necrosis factor (TNF), supposées<br />
signe de régénération du péritoine, sont associées à un bon pronostic dans une étude<br />
portant sur 59 patients en choc septique d’origine abdominale [20].<br />
La négativité des hémocultures est pour Legall et al. un élément en faveur d’une<br />
origine abdominale du sepsis [18]. Ceci n’est pas retrouvé dans les autres travaux qui<br />
mettent en évidence une diminution du pourcentage de laparotomies blanches de<br />
23 à 5 % [21] en cas d’hémocultures positives, et, un foyer septique abdominal dans<br />
33 % des cas quand des hémocultures positives réapparaissent au cours du traitement<br />
antibiotique adapté d’une bactériémie [22]. Le type de bactéries, par exemple Enterococcus,<br />
ainsi que la notion d’hémocultures polymicrobiennes sont des éléments en faveur<br />
d’un sepsis intra-abdominal [23]. Les prélèvements intra-abdominaux, pratiqués lors