LAPAROTOMIE POUR SEPSIS INTRA-ABDOMINAL - Mapar
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QUOI DE NEUF DANS LE TRAITEMENT DE L’ETAT DE CHOC SEPTIQUE 669<br />
Ses conséquences physiopathologiques sont particulièrement retentissantes.<br />
Au niveau de tous les organes, il existe une diminution des circulations locales.<br />
Les pressions intra-thoracique et intra-crânienne sont augmentées. La pression veineuse<br />
centrale et la pression d’occlusion de l’artère pulmonaire sont faussement<br />
augmentées chez des patients hypovolémiques dont le retour veineux ne s’effectue que<br />
très difficilement. L’étiologie principale de ce syndrome chez les patients non traumatisés<br />
est toujours en relation avec un processus inflammatoire à l’origine d’un cercle<br />
vicieux constitué par une fuite capillaire, une séquestration liquidienne, une perfusion<br />
tissu-laire inadéquate et une acidose métabolique.<br />
Le syndrome de compartiment abdominal est actuellement considéré comme un des<br />
acteurs principal du syndrome défaillance multi-viscérale [29].<br />
Le diagnostic est posé par l’examen clinique dans 53 à 76 % des cas, avec l’aide<br />
d’examen de routine comme la radiographie du thorax. La pose d’un cathéter intrapéritonéal<br />
étant difficile en pratique clinique, des mesures indirectes de la pression<br />
intra-abdominale sont recommandées. La pression intra-vésicale, facilement mesurée<br />
par divers procédés, est bien corrélée avec la pression intra-abdominale.<br />
3.5. QUAND FAUT-IL RE-INTERVENIR ?<br />
La littérature ne permet pas de dégager des critères de ré-interventions clairs et précis.<br />
L’attitude préconisée par l’ensemble des équipes est de privilégier la reprise<br />
chirurgicale précoce à partir du moment où son éventualité est suggérée, une laparotomie<br />
blanche ayant moins de conséquences négatives qu’un sepsis intra-abdominal évolué.<br />
En fait, la présence d’un sepsis chez un patient déjà opéré de l’abdomen doit, après<br />
avoir éliminé facilement les autres causes (pneumopathie, infection sur cathéter, infection<br />
urinaire), conduire à la ré-intervention. Un faisceau d’argument [30], dont le MOF<br />
est le dénominateur commun, peut participer à la prise de cette décision.<br />
Localement, un écoulement anormal, purulent ou digestif dans les drains en place,<br />
une mauvaise cicatrisation et une aspiration gastrique abondante sont de bons arguments,<br />
ainsi que la présence d’un épanchement ou d’un épaississement des anses<br />
digestives à la tomodensitométrie abdominale. Si le patient est intransportable, une paracentèse<br />
abdominale est une solution diagnostique intéressante. Halpern et al. trouvent<br />
une corrélation entre sa positivité et la présence d’une péritonite lors de la reprise chirurgicale.<br />
L’effectif de patients inclus dans cette étude particulièrement réduit ne permet<br />
pas de conclusion définitive [31].<br />
La mesure de la pression abdominale est un moyen simple et efficace de poser l’indication<br />
de laparotomie. En effet, une hypertension intra-abdominale est, d’après la<br />
littérature, un argument de laparotomie à visée diagnostique, mais aussi thérapeutique<br />
afin de réduire cette hypertension délétère [27]. Un apport incontestable de cette méthode<br />
est sa réalisation au lit du patient, ce qui représente un avantage chez ces patients en<br />
défaillance multi-viscérale difficilement transportable. Le «renouveau» de cette technique<br />
ne permet pas de conclure sur sa spécificité. Le Tableau VII résume les principaux<br />
éléments incitant à réintervenir. La Figure 2 présente les arguments diagnostiques.<br />
4. ATTITUDE THERAPEUTIQUE<br />
La conduite de la réanimation des péritonites secondaires est fondée sur le geste<br />
chirurgical, l’antibiothérapie et la prise en charge du choc septique.<br />
4.1. PRISE EN CHARGE CHIRURGICALE<br />
Trois principes fondamentaux dirigent l’acte chirurgical :