Boxoffice Pro n°443 – 26 avril 2023

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INTERNATIONAL/STREAMING Canal+ s’offre un partenariat stratégique avec Apple Légère hausse d’abonnés pour Netflix en ce début d’année Depuis le 20 avril, AppleTV+ a intégré l’offre du groupe français (Canal+ et MyCanal). Ce partenariat stratégique et « historique » selon Maxime Saada, le président du directoire de Canal+, a été conclu pour au moins trois ans et permet à tous les abonnés Canal (anciens comme nouveaux) d’accéder sans aucun surcoût aux contenus SVOD d’Apple. À noter que cet accord vaut aussi pour certains autres territoires européens où Canal+ est présent, à savoir la République tchèque, la Suisse romande et la Slovaquie. Pour rappel, le lancement d’Apple TV+ remonte à novembre 2019. Les Cineworld d’Europe de l’Est et d'Israël ne sont plus à vendre Le groupe britannique a annoncé, mardi 18 avril, avoir mis fin au processus de cession de ses cinémas est-européens et israéliens. Entre janvier et mars, 1,75 million de personnes se sont abonnées à la plateforme qui totalise désormais 232,5 millions d’abonnements à travers le monde. Principale pourvoyeuse sur la période, la région Asie-Pacifique enregistre ainsi 1,46 million d’abonnés supplémentaires, tandis que la région Europe-Moyen-Orient-Afrique affiche un gain de 644 000 utilisateurs. En Amérique, si le tandem États-Unis/ Canada gagne 102 000 nouveaux abonnés, les territoires latins en perdent quelque 450 000. Par ailleurs, Netflix a réalisé un chiffre d’affaires de 8,16 milliards de dollars au premier trimestre (+3,7 % sur un an), dont un bénéfice net de 1,3 Md. La plateforme a également revu son planning concernant la monétisation du partage des comptes. Initialement prévu pour ce trimestre, ce changement devrait finalement être déployé à compter du deuxième trimestre, et notamment en France, afin de préciser les rouages de l’opération. Cette monétisation a déjà été expérimentée en Amérique latine et plus récemment au Canada, en Espagne ou encore en Nouvelle-Zélande, où le service a enregistré des désabonnements sur le court terme, mais un retour des usagers dans un second temps. Enfin, après 25 ans de service, l’activité historique de la plateforme s’arrêtera d’ici la fin de l’année. Netflix a en effet annoncé mettre fin à la location de DVD, devenue marginale pour la société, afin de se consacrer essentiellement à son activité de streaming. T.C. ©Ron Sela Warner Bros Discovery rebaptise sa plateforme Max Le 12 avril, le studio a présenté la nouvelle version de son service de streaming qui arbore une identité différente et entend notamment capitaliser sur les franchises à succès. Les établissements Cineworld, situés en Pologne, en République tchèque, en Slovaquie, en Hongrie, en Bulgarie, en Roumanie et en Israël ne sont donc plus à vendre. Une décision motivée par l'absence de propositions de rachat à hauteur des attentes des créanciers, et alors que le groupe officialisait, deux semaines auparavant, l’abandon du projet de vente de ses activités aux États-Unis, au Royaume- Uni et en Irlande, parallèlement à l'adoption d’un nouveau plan de financement de sa dette. Cineworld prévoit toujours de sortir de la procédure de sauvegarde du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites au cours du premier semestre 2023. Pour rappel, durant ce processus de restructuration, Cineworld et l’ensemble de ses enseignes – dont Regal, Cinema City, Picturehouse et Planet – poursuivent leurs activités. A.A. Max, The One to Watch. Voilà désormais le nom et le slogan de la plateforme de streaming de Warner Bros Discovery, qui sera lancée dès le 23 mai aux États-Unis, puis en Amérique latine à l’automne. Début 2024, le service sera disponible en Europe, puis autour de l’été dans la région Asie-Pacifique, avant de nouveaux territoires en fin d’année. Il succèdera à l’actuel HBO Max, dont le développement avait été suspendu à la suite de l’officialisation de la fusion entre Warner Bros et Discovery, en avril 2022. Max sera disponible aux US via trois offres, s’échelonnant entre 9,99 $ et 19,99 $ par mois (ou 99,99 $ et 199,99 $ par an) sans publicité. La plateforme proposera l’intégralité du catalogue HBO Max, des contenus Discovery+ (qui continue toutefois de fonctionner de manière indépendante), des programmes de chaînes comme Food Network ou Discovery Channel, les originaux Max et HBO ainsi que du sport et de l’information. Même s’il n’apparaît plus dans le nom, HBO reste un atout majeur du service, avec sa rubrique dédiée et ses séries phares (Successions, The Last of Us, The White Lotus, Game of Thrones) et les nouvelles annoncées : The Regime avec Kate Winslet, The Sympathizer, True Detective avec notamment Jodie Foster, la saison 2 de House of The Dragons (qui vient d’entrer en production) ainsi qu’un nouveau préquel dérivé de l’univers imaginé par George R.R. Martin : A Knight of the Seven Kingdoms : The Hedge Knight. Parmi les autres confirmations, celle du développement prochain d’une série autour de la saga Harry Potter, chaque saison abordant l’histoire d’un roman avec un casting inédit par rapport aux films. J.K. Rowling sera notamment productrice exécutive. À noter également la série The Penguin, centrée sur le personnage campé par Colin Farrell dans The Batman de Matt Reeves, un spinoff de The Big Bang Theory, un de la franchise d’horreur The Conjuring ainsi qu’une série familiale Gremlins : The Secret of Mogwai ont, entre autres, été présentées. Pour rappel, à fin 2022, 96,1 millions de personnes étaient abonnées à l’un des services de Warner Bros Discovery (HBO Max, Discovery+ ou autres). L’objectif est de faire grimper ce chiffre à 130 millions d’abonnements à horizon 2025. T.C. 18 N°443 / 26 avril 2023
VIE SYNDICALE / AG DU NORD LA RÉFORME ART ET ESSAI ET LE FONDS JEUNES CINÉPHILES, AU CŒUR DES DISCUSSIONS ©Marion Delique Au lendemain de la remise du rapport Lasserre, la Chambre syndicale des cinémas du Nord-Pas de Calais tenait son assemblée générale à Lille. L’occasion d'échanger avec la Fédération et le CNC autour des enjeux du secteur, dont la fin du dispositif 15-25 ans et la réforme de l’art et essai. Au Kinepolis de Lomme le 11 avril, Laurent Coët, vice-président du syndicat, a mené l’assemblée générale, saluant la présidente Cathy Coppey, malheureusement souffrante ce jour-là. Du côté de l'action syndicale, l’année a de nouveau été rythmée par les rencontres professionnelles du Arras film festival en novembre, qui ont permis à 180 professionnels de découvrir 13 avant-premières. Précédemment et pour la première fois, en partenariat avec l’Acap (le pôle régional image) et l’association De la suite dans les images une journée de rencontre avec 120 élus locaux a été expérimentée en septembre dernier. La Chambre a témoigné de retours très constructifs pour sensibiliser à la mission de la salle au sein de territoires et aborder le rôle des collectivités dans leur accompagnement. Sur un plan national, malgré les chiffres de fréquentation encourageants du premier trimestre, la problématique de l'énergie reste au cœur de toutes les inquiétudes. Le président de la FNCF estime que les salles ont réussi à réduire leur consommation électrique d’environ 30 % cet hiver, compensant en partie la hausse de leur facture. « Néanmoins il faut aller plus loin ! », rappelle Richard Patry en se référant au deuxième volet de la transition écologique et au décret tertiaire : « Cela signifie des bâtiments plus autonomes et des équipements moins énergivores ». De fait, la bascule à la projection laser de la totalité du parc français représenterait un investissement global de 400 millions d'euros, mais permettrait d'économiser la consommation d'une ville de 20 000 habitants par an. Parmi les pistes de financement à l’étude, « la création d’un fonds spécial, basé sur les crédits inscrits sur les comptes de soutien des salles, nous permettrait d'aller chercher des financements à Bercy », explique Richard Patry. La Fédération compte être en mesure de proposer un catalogue de solutions d’ici la fin de l’année, précisant que les aides en régions feront partie de l'équation, à l’instar de la région Nouvelle Aquitaine qui participe au financement du remplacement laser. Néanmoins, inutile de prévoir une bascule soudaine du parc au laser, qui serait impossible à approvisionner par les équipementiers. « L'écologie réside aussi dans le fait de prolonger l’usage du matériel fonctionnel et d’envisager le rétrofit. » Les sujets de l’art et essai ont aussi animé les discussions. Corentin Bichet, chef du service exploitation du CNC, a entériné à cette occasion les doutes sur la poursuite du fonds Jeunes cinéphiles. Lancé en juillet 2021 et destiné à inciter les salles à des actions spécifiques pour les 15-25 ans, le dispositif a soutenu 212 salles dont 80 % art et essai, pour une dotation totale de 2 millions d’euros. Le président du CNC, Dominique Boutonnat, avait déjà annoncé, lors du dernier congrès de la FNCF, cet arrêt probable afin de préserver l’enveloppe art et essai à 18 millions, somme octroyée depuis deux ans grâce aux mesures du plan de relance. Saluant le maintien de l’enveloppe globale, le président de la Fédération n’a toutefois pas caché sa déception : « Cet excellent dispositif va, au mieux, être pris en compte dans les nouvelles réformes art et essai ou, au pire, purement et simplement disparaître », a en effet réagi Richard Patry, soulevant aussi la question des salles non classées. « Cela ne veut pas dire que nous abandonnons nos efforts pour les 15-25 ans, car il s’agit d’un sujet stratégique pour la fréquentation », a rassuré Corentin Bichet. « Nous allons y réfléchir dans le cadre de la réforme que nous menons avec les organisations professionnelles, afin d’en redéfinir ses contours ». L’Afcae de son côté a exprimé ses regrets quelques jours plus tard, par voie de communiqué, signifiant qu’elle serait particulièrement « vigilante à l’intégration du fonds Jeunes Cinéphiles à l’enveloppe art et essai, afin qu’une partie de l’aide soit effectivement dédiée aux actions à destination des publics jeunes. » Au sujet du rapport Lasserre, le président de l’Afcae, Guillaume Bachy, n’a pas manqué de réagir sur « un rapport qui présente un ultra-libéralisme échevelé et vaillant, et de l'autre côté, une volonté d'être le plus conservateur possible, qui plus est dans un marché en pleine convalescence. On veut traiter le malade alors qu'il est à peine remis ». La sélectivité art et essai, qui, selon le rapport Lasserre, se baserait sur la potentialité commerciale des films et sur le nombre de points de diffusion, remettrait en cause « le rôle du collège de recommandation, et reposerait de fait sur la loi du marché et la seule stratégie des distributeurs », a poursuivi Guillaume Bachy. « Depuis la fin des VPF, il y a une amélioration de la rapidité d'accès aux films pour la petite exploitation et il ne faudrait pas qu'un dispositif tel que celui-là vienne remettre un coup de frein », a alerté de son côté Richard Patry. Guillaume Bachy, qui a fait état de la grande inquiétude de ses adhérents, a regretté de surcroît que la question de la géographie des salles n’ait pas été prise en compte : « Programmer un film de Spielberg dans une salle de la ruralité, c'est déjà un travail art et essai ; l'accompagner d'une animation et d’une action en direction des jeunes, l’est encore plus. Le rapport ne parle pas du tout de cette part qualitative. » Marion Delique N°443 / 26 avril 2023 19
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