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INTERNATIONAL<br />
Jessica Chastain,<br />
présidente du jury de<br />
Marrakech<br />
L’actrice américaine présidera le jury de l’Étoile d’or<br />
(compétition longs métrages) lors du 20 e Festival<br />
international du film de Marrakech, du 24<br />
novembre au 2 décembre prochain.<br />
Après avoir fait partie du jury présidé par Emir<br />
Kusturica en 2011, Jessica Chastain est de retour au<br />
Festival. Oscarisée pour son rôle dans Dans les<br />
yeux de Tammy Faye en 2022, l’actrice révélée en<br />
2011 dans The Tree of Life de Terrence Malick et La<br />
Couleur des sentiments de Tate Taylor, est<br />
également productrice, fondatrice de la société<br />
Freckle Films.<br />
À Marrakech, le jury qu’elle préside – et dont la<br />
composition sera annoncée prochainement<br />
– décernera l’Étoile d’or à l’un des 14 premiers et<br />
seconds longs métrages de la compétition<br />
internationale. Jessica Chastain succède à cette<br />
fonction au réalisateur italien Paolo Sorrentino, qui<br />
avait remis l’Étoile d’or à Chevalier noir, de l’Iranien<br />
Emad Aleebrahim Dehkordi.<br />
ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES<br />
DE L’EXPLOITATION MAROCAINE,<br />
AVEC MOHAMED KHOUNA<br />
©Boxoffice Pro<br />
©Giampaolo Sgura<br />
Nommé en juin dernier président de la Commission d’aide à la numérisation, à la<br />
modernisation et à la création des salles de cinéma du Centre cinématographique<br />
marocain (CCM), Mohamed Khouna était notre invité.<br />
Jessica Chastain<br />
Mahamat-Saleh Haroun<br />
et Dora Bouchoucha,<br />
présidents de jury à<br />
Carthage<br />
La 34 e édition des Journées cinématographiques<br />
de Carthage (JCC) aura lieu du 28<br />
octobre au 4 novembre prochains.<br />
C’est la productrice tunisienne Dora Bouchoucha<br />
qui présidera le jury de la compétition documentaires<br />
lors des prochaines JCC. Figure majeure du<br />
cinéma d’auteur, la fondatrice de Nomadis Images<br />
est particulièrement reconnue pour son<br />
engagement dans la promotion et la défense des<br />
cinémas d’Afrique et du monde arabe. Plus tôt<br />
cette année, Dora Bouchoucha a présidé le jury du<br />
Fespaco, à Ouagadougou, avant d’endosser le rôle<br />
de marraine de la Fabrique Cinéma <strong>2023</strong>, à Cannes.<br />
Le Grand jury fiction sera, quant à lui, présidé par le<br />
réalisateur tchadien Mahammat-Saleh Haroun.<br />
Récompensé du Tanit d’argent lors des JCC 2006<br />
pour Daratt, choisi pour faire l’ouverture de la<br />
cérémonie en 20<strong>10</strong> (avec Un homme qui crie, par<br />
ailleurs Prix du jury à Cannes) et en 2021 (avec<br />
Lingui, les liens sacrés), il revient au festival pour<br />
décerner les Tanit d’or, d’argent et de bronze aux<br />
meilleurs longs et courts métrages de fiction.<br />
« Accompagner la réouverture des salles historiques<br />
marocaines, à l’heure de l’arrivée de nouveaux gros acteurs<br />
sur le marché » : tel est le mot d’ordre de la Commission<br />
présidée par Mohamed Khouna, qui a tenu sa première<br />
réunion le 25 septembre dernier, à Rabat. « Nous avons<br />
recensé 288 cinémas fermés à travers le pays, parmi<br />
lesquels 80 sont amenés à être détruits au vu de leur état.<br />
Aujourd’hui, nous disposons d’un budget conséquent,<br />
équivalent à 1,7 million d’euros pour <strong>2023</strong>, pour<br />
permettre les réouvertures, mais encore faut-il que leurs<br />
héritiers en aient la volonté. » Car fermées pour la<br />
plupart entre les années 2000 et le début des années<br />
20<strong>10</strong>, entre propagation du piratage et passage au<br />
numérique hors de portée, ces salles doivent aujourd’hui<br />
se remettre aux normes et régulariser leur situation<br />
administrative, « à l’instar du cinéma Caméra de Meknès »<br />
[voir Boxoffice Pro du 14 mai].<br />
Parmi les critères d’attribution des subventions, « la<br />
billetterie informatisée est devenue indispensable pour<br />
assurer la transparence des entrées et des recettes, désormais<br />
une priorité du CCM, en particulier pour rassurer les<br />
ayants droits », explique celui qui est également distributeur<br />
dans le Royaume, où il a fondé Film Event<br />
Consulting. « Le piratage a longtemps été le fléau du<br />
cinéma au Maroc, qui pourrait être endigué davantage<br />
avec le développement du parc cinématographique. On<br />
peut difficilement empêcher quelqu’un qui habite Kénitra<br />
ou Ouarzazate, deux villes qui ne comptent aucun<br />
cinéma, de recourir au piratage. »<br />
Emission à voir ou revoir sur<br />
notre chaîne YouTube<br />
Plus globalement, Mohamed Khouna affirme « la<br />
véritable volonté politique, qui anime le ministère de la<br />
Culture et le CCM, de réinvestir dans le cinéma ». Reste<br />
que l’exploitation marocaine doit encore faire face à<br />
de nombreux défis, parallèlement à son développement.<br />
« L’arrivée réjouissante sur le marché de Pathé et Cinerji,<br />
aux côtés de Megarama et CinéAtlas, contribuera à la<br />
formation d’un personnel exploitant indispensable » à la<br />
professionnalisation du secteur. « L’éducation aux images<br />
constitue une priorité » tant la population cinématographique<br />
est jeune. Enfin, « garantir un prix du billet<br />
accessible », à l’heure où il est en constante augmentation<br />
[voir ci-contre], « est impératif », compte tenu<br />
du niveau de vie dans le pays : une concertation est<br />
d’ailleurs en cours avec tous les acteurs concernés sur<br />
une opération promotionnelle, à l’image de la Fête<br />
du Cinéma française, tandis que les cinémas de quartier<br />
seront fortement incités à proposer des tarifs<br />
abordables pour toutes les franges de la population.<br />
Slim Mrad<br />
22 N°454 / <strong>18</strong> octobre <strong>2023</strong>