DH/Les Sports+ - ExtraSpoort - Ed. 27 novembre 2023

Pour “Oncle Sonny”,
c’était Bob l’Éponge
en allemand
Le Sud-Coréen de Tottenham Heung-min Son,
populaire, authentique, simple et diablement
efficace, est considéré comme “le plus gentil
de la planète.”
20 ; La Dernière Heure-Les Sports Novembre 2023
8Par Louis Janssen7
La technique consiste à ne pas sourire. C’est vrai
que la vie est vachement moins joyeuse mais au
moins les rides sont moins creusées. La presse
people pense que Kim Kardashian montre rarement
ses dents pour cette seule et simple raison. Peutêtre
que la star américaine se lâcherait un peu plus
si elle se penchait sur le cas de Heung-min Son :
pas une seule ride, le visage du Sud-Coréen de
Tottenham ; malgré les innombrables sourires qu’il
a pu afficher au fil des années.
En plus, façon Benjamin Buton, il a officiellement
un an de moins depuis juin. Tout ça grâce à ce bon
vieux Yoon Suk Yeol. Plutôt qu’une histoire de
voyage spatiotemporel, une simple question d’harmonisation.
Le président de la Corée du Sud a enfin
décidé de faire comme tout le monde en abolissant
cette drôle de loi qui consistait à prendre la période
de gestation en compte dans l’âge de chacun
des ressortissants ; à sa naissance, un nouveau-né
coréen avait donc un an.
Du haut de ses 31 ans printemps (et plus 32,
donc), Son retrouve une seconde jeunesse. Initialement
annoncée difficile à la suite du départ de son
“partner in crime” Harry Kane, elle le voit prospérer
comme jamais à Tottenham. De quoi consolider son
statut officieux de “joueur le plus apprécié” de
Premier League.
Huit ans qu’il y pense Ange
Seuls Erling Haaland (13) et Mohamed Salah (10)
en ont, pour l’instant, inscrit cinq et deux de plus
respectivement en Premier League. Il faut dire que
le compteur buts de Son reste bloqué à huit depuis
la malheureuse blessure de James Maddison. Mais il
ne va certainement pas attendre que le plus créatif
des milieux du championnat revienne pour encore
faire trembler les filets. Ce qui différencie le Coréen
de la machine norvégienne et du phénomène égyptien
? Sa précision de tir (73 % de ses frappes sont
cadrées) et son impressionnant taux de conversion
(36 % de ses frappes se transforment en but).
L’œil pour le goal, il l’a toujours eu finalement.
Si, aujourd’hui, il s’en réjouit, Ange Postecoglou l’a
maudit huit ans plus tôt.
“Il a marqué contre moi lors des Jeux asiatiques de
2015, s’est souvenu l’actuel coach des Spurs,
ancien sélectionneur de l’Australie. Ça a suffi pour
que je me rende compte qu’il était plutôt un bon
buteur. Je n’ai pas eu besoin de plus de preuves. Ce
que tu te demandes au moment d’analyser tes
joueurs offensifs, c’est s’ils constituent une véritable
menace devant la cage adverse. Il l’a toujours été et
il finit bien.”
Des arguments qui ont poussé l’entraîneur à repositionner
“Sonny” dans une position plus axiale
maintenant que Kane a décidé de s’installer à
Munich. Mais même le départ de son pote n’a pas
affecté la productivité de celui qui a fraîchement
hérité du brassard. L’incroyable forme qu’affichent
les deux hommes loin de l’autre fait vite oublier à
quel point ils s’entendaient bien. Citez n’importe
quel duo qui a pu terroriser les défenses de Premier
League : aucun n’a davantage combiné pour marquer
que Kane et Son.
L’autre moitié est partie à Munich
La paire anglo-coréenne a tout de même célébré 47
buts ensemble. Soit onze de plus que l’illustre