DH/Les Sports+ - ExtraSpoort - Ed. 27 novembre 2023

quand l’enjeu tue
rarement le jeu
Un affrontement entre le Man City
de Guardiola et le Liverpool de Klopp,
c’est (presque) toujours l’assurance d’un
festival de buts. Les deux entraîneurs
savent exhiber leur richesse offensive.
8Par Laurent Denuit7
Sera-ce, déjà, un tournant ? Ce
samedi, en ouverture de la 13e
journée de Premier League, le Manchester
City de Pep Guardiola reçoit
le Liverpool de Jürgen Klopp. Leaders
avec un petit point d’avance sur
les Reds, les Citizens pourraient
frapper fort s’ils venaient à battre
les Reds. Et prendre ainsi l’ascendant
moral sur leur rival, eux qui ambitionnent
un quatre à la suite jamais
réalisé dans le championnat d’Angleterre.
Pour Liverpool, seul club à
avoir privé City de titre depuis 2018
(c’était en 2020), ce premier duel de
la saison jaugera la capacité des
Reds à redevenir le principal poil à
gratter des Skyblues, eux qui n’ont
fini que 5es la saison dernière. Afin
que l’épicentre de la Premier League
reste localisé dans la région du
North West England, sans ouvrir une
nouvelle faille vers Londres, de
laquelle veulent jaillir les Gunners
d’Arsenal, qui font désormais trembler
les voisins du Nord.
Ce choc automnal pourrait donc
préjuger du verdict printanier, même
si dans le jardin anglais, il faut se
méfier des prévisions hâtives. Seule
la promesse d’un beau bouquet de
roses semble inéluctable, tant les
paysagistes des deux clubs aiment
une approche luxuriante, sans pour
autant partir la fleur au fusil.
Un seul 0-0
entre Guardiola et Klopp
Lors des vingt-huit précédents
affrontements entre Pep Guardiola et
Jürgen Klopp (lors des Bayern –
Dortmund, puis lors des City –
Liverpool), un seul 0-0 recensé : le
7 octobre 2018, à Anfield (8e journée
de Premier League). C’est clair :
on s’amuse presque toujours quand
les deux techniciens s’affrontent. La
saison dernière, leurs quatre duels
(deux en championnat, un en EFL
Cup et un en Community Shield)
nous ont offert 15 buts. Avec un feu
d’artifice mancunien lors du dernier
choc en PL à l’Etihad Stadium,
quand, le 1er avril, le poison skyblue
avait coulé quatre fois les Reds, des
buts signés Álvarez, De Bruyne,
Gündogan et Grealish en l’absence
d’Haaland, après que Salah avait
ouvert le score (4-1).
Guardiola en Premier League, c’est
691 buts marqués en 278 matchs,
soit une moyenne de près de 2,5
goals par rencontre.
Klopp en D1 anglaise, c’est 655 buts
marqués en 308 matchs, soit une
moyenne de 2,13 goals par rencontre.
Leurs quatorze affrontements en PL,
c’est 47 buts inscrits, soit une
moyenne de 3,4 goals par rencontre.
Des matchs rarement fermés, où
l’enjeu ne tue donc pas le jeu.
”Le public vient chercher des sensations
fortes et si le coach propose
une partie d’échecs sur gazon, il y en
a un des deux qui doit changer de
stade…” avait sorti Klopp à sa
grande époque de Dortmund, quand
il enflammait le public passionné du
Westfalenstadion, comme il charme
désormais celui d’Anfield. L’Allemand
n’a pas changé de philosophie.
Mais sur les 47 buts recensés lors de
leurs duels en Premier League, 29
l’ont été par le City de Guardiola.
Avantage Pep
Léger avantage donc au Catalan (qui
n’a jamais perdu à domicile face aux
Reds). Si l’on excepte la première
saison de Guardiola sur le banc, avec
une 3 e place derrière le duo Chelsea
(champion)-Tottenham (2 e ) en 2017,
le City de Pep a d’ailleurs toujours
été l’équipe qui a marqué le plus de
buts en PL. Avec un record dès
2018, 106 goals, puis des flirts
assidus, et appuyés, avec la centaine
: 95 en 2019, 102 en 2020,
83 en 2021, 99 en 2022, et 94 en
2023. Et si les Skyblues gardent le
rythme de leurs douze premiers
matchs 2023-2024 (32 buts marqués,
soit une moyenne 2,66 par
rencontre), ils collectionneront 101
roses dans leur panier en fin de
championnat.
Malgré la richesse offensive obtenue
depuis son arrivée à Anfield (le
diamant éternel Salah ; les anciens
trésors Coutinho, Firmino, Sadio
Mané, Origi… ; les joyaux actuels
Diogo Jota, Darwin Núñez, Luis Díaz,
Cody Gakpo…), Jürgen Klopp n’a
jamais placé son artillerie en première
ligne, perdant son perpétuel
combat contre Guardiola. Même lors
de la saison du titre : son dauphin
avait dégainé dix-sept fois de plus
que lui (102 buts contre 85 pour les
Reds) !
Mo Salah fond
sur Michael Owen
Avec Mo Salah, Klopp a pourtant un
“Râ” des surfaces. L’attaquant de
Liverpool, meilleur buteur des Reds
chaque saison depuis 2018, n’est
plus qu’à un but d’intégrer le top 10
des meilleurs buteurs de l’histoire de
la Premier League (depuis sa création,
en 1992). L’Égyptien a déjà
inscrit 149 goals (comme Les Ferdinand),
tous pour les Reds. Le triple
meilleur buteur du championnat
anglais (2018, 2019 et 2022) a en
ligne de mire Michael Owen, l’ancien
Ballon d’or 2001 d’Anfield, 150 buts
en PL, dont 118 sous le maillot
liverpudien. Ensuite, Salah se fixera
un nouveau palier : devenir le
meilleur marqueur étranger de PL, en
délogeant Sergio Agüero du top 5.
Le buteur argentin a enfilé 184
perles en PL avec Manchester City,
dont 82 sous Guardiola. Permettant
au coach catalan de collectionner
les prix de meilleure attaque de la
saison, comme Erling Haaland
(49 buts en 47 matchs de Premier
League !) aujourd’hui…;
“Le public
vient chercher
des sensations fortes
et si le coach
propose une partie
d’échecs sur gazon,
il y en a un des deux
qui doit changer
de stade…”
Jürgen Klopp
Coach de Liverpool
149
Avec 149 buts déjà inscrits,
Mo Salah va bientôt intégrer
le top 10 des meilleurs buteurs
de la Premier League.
1. Alan Shearer (Ang) 260 buts
2. Harry Kane (Ang) 213 buts
3. Wayne Rooney (Ang) 208 buts
4. Andrew Cole (Ang) 187 buts
5. Sergio Agüero (Arg) 184 buts
6. Frank Lampard (Ang) 177 buts
7. Thierry Henry (Fra) 175 buts
8. Robbie Fowler (Ang) 163 buts
9. Jermain Defoe (Ang) 162 buts
10. Michael Owen (Ang) 150 buts
11. Les Ferdinand (Ang) 149 buts
. Mo Salah (Égy) 149 buts
AFP
4 ; La Dernière Heure-Les Sports Novembre 2023