DH/Les Sports+ - ExtraSpoort - Ed. 27 novembre 2023

Willian (Fulham) contre Tottenham en octobre. AFP
Willian, le Brasil à la sauce anglaise
Le Brésilien, 35 ans, va bientôt disputer avec Fulham son 300 e match de Premier League.
Un record. Pourtant, c’est en Arabie saoudite qu’il voulait disputer cette (dernière ?) saison…
8Par Laurent Denuit7
Il va bientôt disputer son 300 e match de Premier
League. Un record pour un Brésilien. Dix ans après
son arrivée en Premier League. Willian, c’est le
Brasil à la sauce anglaise. Il a gagné tous les prix au
Royaume-Uni : deux championnats (2015 et 2017),
une Cup (2018) et une Coupe de la Ligue (2018).
Quatre trophées remportés avec Chelsea. Quand il
faisait les beaux jours des Blues, avec Eden Hazard.
À Stamford Bridge, Willian est devenu une star
internationale. Lui qui avait quitté ses Corinthians
et son Brésil natal pour… l’Ukraine, à dix-neuf ans.
En 2007, il posa ses valises au Shakhtar Donetsk.
Quatre ans et demi plus tard, avec onze récompenses
en poche (cinq championnats, quatre coupes et
deux supercoupes), il déménagea en Russie, au
sulfureux club d’Anzhi Makhachkala, chasseur de
stars. Dans la capitale du Daghestan, le Brésilien
avait pour équipiers Samuel Eto’o, Mbark Boussoufa
ou Mehdi Carcela. Mais le projet pharaonique d’Anzhi
prit l’eau et les vedettes étrangères quittèrent le
navire. Londres attend Willian…
Tottenham a un accord avec le club russe et est prêt
à lui offrir 35 millions € pour le Brésilien, la somme
de transfert payée au Shakhtar quelques mois auparavant.
Willian est d’accord, et débarque dans la
capitale anglaise au mois d’août 2013 pour passer la
traditionnelle visite médicale à White Hart Lane.
Mais un autre club londonien va s’immiscer dans le
deal : Chelsea chipe l’ailier chevelu à son voisin. Et
ne le regrettera pas. Pendant sept saisons (2013-
2020), l’Auriverde va briller chez les Blues. Et collectionner
les titres. Avant de filer à l’anglaise, dans un
autre quartier londonien, chez un rival. Arsenal lui
propose ce que les dirigeants
de Stamford Bridge lui refusaient
: un nouveau contrat
de trois ans.
Mais c’est désormais dans un
troisième club londonien
que l’ancien international auriverde (70 matchs, 9
buts avec la Seleção) continue de performer. Avec
Fulham, dans le même quartier que Chelsea. Pour
une deuxième saison moins brillante que la première.
À 35 ans, Willian se voyait d’ailleurs plutôt
évoluer dans une oasis de la péninsule arabique
plutôt que dans ces sables mouvants de la Premier
League dans lesquels se débattent les Cottagers
pour ne pas s’enfoncer dans les profondeurs du
classement.
“L’Angleterre, Londres, c’est
un peu chez moi. C’est ici que
je vivrai après ma retraite.”
La chance de… Yannick Carrasco
Cet été, le natif de Ribeirão Pires, au sud-est de São
Paulo, avait en effet, lui aussi, succombé aux pétrodollars.
Deux semaines après avoir prolongé son
contrat avec Fulham, malgré la cour de Nottingham
Forest, Willian acceptait la proposition, alléchante,
des Saoudiens d’Al-Shabab. Le club de Saudi Pro
League devait alors encore convaincre les dirigeants
londoniens de libérer le Brésilien d’un contrat dont
l’encre n’était pas encore
sèche ! Alors que ses paroles
après sa signature résonnaient
encore dans les
couloirs de Craven Cottage :
“Je suis heureux d’avoir signé
une année de plus avec Fulham. Heureux de pouvoir
continuer le travail entamé la saison dernière (NdlR :
il avait marqué cinq buts et délivré six assists, et
Fulham avait terminé à une belle dixième place). Je
pense que le club peut encore mieux faire, donc je
suis heureux de continuer cette incroyable aventure…”
Ces belles paroles se sont envolées devant
la perspective de doubler son salaire (près d’un
million par mois) en déménageant à Riyad.
Sauf que Marco Silva, l’entraîneur, n’envisageait pas
22 ; La Dernière Heure-Les Sports Novembre 2023