Catalogue Culture Vélo 2024

Voyage au centre de la France
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)
MAILLOT
Le potentiel des vêtements cyclistes est au moins
aussi immense que celui du vélo lui-même. L'un
des enjeux : réguler la température du corps.
Pour cela, des ingénieurs envisagent de placer
des micro-capsules dans le textile, dont le
contenu fondra en cas de fortes températures,
procurant une sensation de fraîcheur. A l'inverse,
par temps froid, elles diffuseront de la chaleur
au niveau du dos. Une chose paraît acquise : le
textile de demain sera lui aussi connecté. Les
marques de vêtements (sportives ou " civiles ")
s'activent dans cette direction. Même Google veut
être de la partie. Les maillots cyclistes contiendront
des capteurs analysant plusieurs paramètres
biologiques, y compris la position aérodynamique.
De leur côté, deux jeunes ingénieurs
français, Nicolas Kasprzik et Thomas Drancourt,
ont imaginé une veste (un peu plus lourde qu'un
maillot) qui pourrait protéger le cycliste en cas
d'accident : diagnostic des blessures grâce à des
capteurs, envoi de ces données médicales et de
la position GPS aux secours, avertisseur lumineux
pour que les automobilistes repèrent la victime...
Cette veste connectée, en est encore au stade du
papier. Développements en cours !
CODE DE LA RUE
riorité au plus vulnérale elon ce principe
très clair, tous les véhicules sont censés céder le
passage aux cyclistes... sauf les piétons (et dans
certaines villes, les tramways). Voilà, en résumé,
en quoi consiste le Code de la rue. Le contraire du
ode de la route pour ui la priorité va au trafic
automobile. Or, le Code de la rue, appliqué en
Belgique depuis 2003, expérimenté à Strasbourg
dès 2008, se généralise dans les villes françaises
depuis le décret du 30/7/2008 " portant diverses
mesures de sécurité routière ". Car ce texte
autorise la création de zones à 30 km/h pour
les voitures de ones de rencontres vitesse
limitée à 20km/h) et de zones piétonnes (voitures
roulant au pas). Le décret légalise aussi le double
sens cyclable dans toutes les rues, sauf arrêté
contraire de la mairie. ésultats visés aisse de
la vitesse, donc moins de pollution, moins d'accidents
et des routes plus " apaisées ". Un dispositif
u’il audrait élargir ors agglomération
Lisa repensait à un sujet très discuté pendant ce Weekend,
dont l'intitulé avait obligé les confrères à se servir
trois fois du café d’orge : “ Objets connectés : jusqu'où
faut-il aller ? ”. Tout pouvait être connecté à tout : le
casque, les suspensions, le dérailleur, bien évidemment
l'ordi de bord, objets reliés au smartphone ou à la
montre, adressant des signaux d'alerte aux proches ou
aux automobilistes susceptibles de croiser le vélo, enregistrant
un volume de données digne des meilleurs
services de contre-espionnage. L'antivol opérait connecté,
se plaçant en alerte dès qu'il ne détectait plus le téléphone
portable de son propriétaire. Le maillot des
cyclistes contenait lui-même assez d'informations pour
prévenir les secours en cas de problème.
Les clients étaient divisés. Certains rêvaient d'un vélo
bavard et traçable 24/24h, d'autres voulaient du “ bio ” et
du silencieux. Il fut décidé que Culture Vélo limiterait le
torrent de ces données, choisirait des marques qui pouvaient
assurer le respect de la vie privée, éliminerait les
doublons – pourquoi un guidon connecté ? –, donnerait
l'absolue priorité aux appareils diminuant les risques
d'accident. Il avait fallu faire un tri.
“ Arrivée dans un kilomètre ”. Elle longea la Forêt des
poètes, où les mille chênes plantés portaient des noms
d'artistes, d'écrivains, et de citoyens anonymes, puis
la salle de ciné-bibliothèque, un de ces nouveaux bâtiments
de Vesdun chauds l'hiver et frais l'été, par le
sortilège de la géothermie. Les panneaux routiers pointaient
les lieux pour ceux qui n'avaient pas de casque
parlant. Coiffeur vers l'Est, terrain de pétanque au Sud.
Les “ stop ” en cercles rouges avaient été démontés. Les
marques blanches au sol effacées de même, sans oublier
les |||| du passage piéton et les --- du céder-le-passage.
Le “code de la rue”, remplaçant l'antique “code de la
route”, exigeait d'ouvrir les yeux et de laisser la priorité
au véhicule le plus vulnérable. Le bon sens avait triomphé
des indicateurs en métal et des pots de peinture
blanche.
Bientôt dix heures, la machine à chicorée allait percoler
dans des odeurs d'écorce et de sucre, les premiers
clients aimaient partager ce moment de la journée avec
les gérants. Lisa ouvrit la grille. Son geste n'avait rien de
machinal, elle conservait chaque matin une excitation
aussi picotante qu'au premier jour. Une demi-heure
s'écoula comme une boisson chaude. Mais personne ne
venait. Lisa, qui s'était appliquée à ranger les gants en
fibres végétales, se tapa le front avec la pointe de l'index.
Elle sortit sur le perron, referma la grille, haussa
les épaules et s'éloigna sur son vélo. Direction la commune
de Préveranges pour une balade sur le sentier des
“maîtres sonneurs”. Que pouvait-elle faire d'autre ? Elle
venait comprendre que c'était dimanche.