Haiti Liberte 27 Decembre 2023
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Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />
LE CONTEXTE POLITIQUE DU<br />
RECOUVREMENT DE LA DOUBLE DETTE<br />
17 desanm-6 janvye :<br />
Peryòd Makaya<br />
Page 6<br />
A Retrospective<br />
on <strong>2023</strong>:<br />
Page 9<br />
Voir page 3<br />
RD : Il est temps de<br />
reconnaître les contributions<br />
des migrants haïtiens<br />
et de promouvoir leur<br />
régularisation<br />
Page 7<br />
Les Haïtiens ont été contraints de dédommager leurs anciens maîtres d’esclaves pour avoir<br />
mis fin à leur esclavage<br />
ARIEL HENRY AUDITIONNÉ?<br />
C’est cela la<br />
Révolution, l’idée<br />
incontournable que<br />
tous les rêves sont<br />
réalisables !<br />
Page 10-11<br />
Voir page 4<br />
Etait-ce un cadeau de Noël ou de jour de l’An donné au Premier ministre Ariel Henry par le juge d’instruction<br />
Walter Wesser Voltaire pour le blanchir de tout soupçon dans l’assassinat crapuleux du président Jovenel Moise?<br />
Des volontaires<br />
yéménites se disent<br />
prêts à rejoindre<br />
les combattants du<br />
Hamas à Gaza<br />
Page 17
Editorial<br />
L’année 2024 sera-t-elle synonyme de<br />
changement pour tous !<br />
HAITI<br />
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3, 2ème Impasse Lavaud<br />
Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />
LIBERTÉ<br />
Par Berthony Dupont<br />
Comme toujours, la fin d’année et le nouvel An font toujours<br />
rêver. Et comme toujours, le système capitaliste en profite pour<br />
nous combler de guirlandes et de beaux souhaits d’espoir. Tout<br />
comme la fable de Père Noël et ses cadeaux, le système nous affable<br />
d’un lot de vœux magiques, les uns les plus touchants que les<br />
autres pour essayer de calmer les soucis.<br />
La sagesse populaire nous dit : l’espoir fait vivre. Pourtant,<br />
dans la réalité des souhaits, l’espoir ne fait pas vraiment vivre,<br />
mais conduit plutôt à des attentes inavouées de lendemain meilleur<br />
ou de belles promesses qui ne pourraient jamais arriver. Nombreux<br />
sont ceux et celles qui souhaiteraient voir la nouvelle année apporter<br />
d’heureux changements dans leur vie, mais malheureusement,<br />
ils ne sont pas l’entrepreneur, ni l’artisan de leur propre destin.<br />
C’est la routine de la vie des peuples exploités, opprimés, ceux<br />
dont la majorité vit dans le chômage, la pauvreté et la misère à<br />
l’instar du peuple haïtien dépendant d’un système mais n’ayant<br />
pas les moyens ni le pouvoir de le contrôler. A ce stade, la classe<br />
ouvrière est réduite à l’état d’un détenu dans une prison à la merci<br />
de ses geôliers.<br />
C’est dans ce tourbillon complexe et absurde que notre pays<br />
s’engouffre, à travers les manœuvres et les machinations ourdies<br />
par nos ennemis qui nous dirigent. Les impérialistes savent, pour<br />
atteindre leur but, ils doivent utiliser l’instrument le plus propice.<br />
C’est dans cet esprit, que la marionnette Premier sinistre Ariel Henry<br />
joue sa partition. A chaque fin d’année, il adresse ses vœux<br />
à la population. Rappelons, au mois de décembre 2022, il avait<br />
annoncé que l’année <strong>2023</strong> sera une année électorale. Lors de son<br />
discours de fin d’année <strong>2023</strong> sur le site de la Primature, n’a-t-il<br />
pas laissé entendre ? « Que l’année 2024 qui s’en vient devra<br />
être l’année de la reconstruction de nos institutions. » Quel fieffé<br />
menteur !<br />
Les impérialistes ne peuvent pas se passer des traîtres de<br />
l’acabit du Dr Ariel Henry, qui sans rougir vient de déclarer « En<br />
cette nouvelle année qui se profile, nous devons continuer à œuvrer<br />
ensemble pour renforcer l’économie dont vous êtes le moteur,<br />
améliorer la gouvernance et promouvoir la stabilité. Le gouvernement<br />
est résolu à mettre en place des réformes structurelles qui<br />
favoriseront un climat favorable aux investissements, à la création<br />
d’emplois et à la prospérité pour tous. En 2024, nous devons<br />
encore lutter pour surmonter les défis qui subsistent. Ensemble,<br />
nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour tous. »<br />
Une année s’en va, et une autre arrive, certes, mais le monde<br />
ne va pas changer pour autant avec ces guerres, la corruption, ces<br />
violences et tout autre. Les vœux ne peuvent rien contre ces maux.<br />
Également, ils ne peuvent même pas apporter un brin d’espérance<br />
dans le cœur des masses en souffrances, ni arrêter les bombardements<br />
sur Gaza par les puissances réactionnaires.<br />
Les souhaits ne sont qu’une astuce pour masquer la réalité.<br />
D’ailleurs, ils n’engagent personne, même pas celles et ceux qui<br />
les font. Sous les griffes des vautours, il ne peut y avoir d’espoir<br />
sans combattre l’ennemi. Les ennemis du peuple haïtien sont<br />
fermement déterminés à nous donner des coups irréparables et à<br />
transformer nos victoires en échecs ou défaites. Nos ennemis sont<br />
si puissants et rusés, disposant toujours de grands et petits laquais<br />
fidèles au sein de la classe politique traditionnelle à leur service.<br />
Ce qu’on observe en Haïti, n’est pas un accident, mais un projet<br />
mûrement réfléchi et délibéré de l’impérialisme américain contre le<br />
peuple haïtien.<br />
Il y a longtemps que le peuple haïtien ne savoure pas la vie.<br />
Il a vu ses aspirations bafouées par une classe politique, soumise<br />
à une nouvelle forme de colonialisme et à une plus violente forme<br />
d’exploitation capitaliste. Voilà pourquoi, les vœux n’ont pas la<br />
même signification pour tous. Les souhaits de la classe ouvrière,<br />
des exploités, des chômeurs, des retraités, des familles qui se battent<br />
tous les jours pour joindre les deux bouts et ceux des capitalistes<br />
exploiteurs, des profiteurs, des patrons et des traitres ne<br />
peuvent pas se mélanger. Ils ne sont guère identiques.<br />
Cherchons à être précis. Pour nous autres, un changement<br />
d’année ne peut automatiquement être lié à un espoir d’une quelconque<br />
nouvelle vie. Une seule chose peut garantir ou accélérer<br />
un processus de changement : le combat. L’espérance ne doit pas<br />
être le résultat d’un souhait, mais bien d’une lutte. L’une des rares<br />
notes d’espoir de la fin de cette année <strong>2023</strong>, est la mobilisation et<br />
la solidarité agissante du peuple haïtien dans la construction du<br />
canal à Ouanaminthe.<br />
Notre lutte est un fait concret et rien ne saura arrêter la marche<br />
de notre peuple vers le progrès et le bonheur. Par cette marche de<br />
l’histoire, on entend : transformation de la vie socio-économique et<br />
politique actuelle de la société haïtienne dans le sens du progrès.<br />
Quels que soient les souhaits, les vœux pour cette nouvelle<br />
année, aucun coup de baguette magique ne pourra rien changer,<br />
sans le combat, les aspirations et la participation active des masses<br />
populaires haïtiennes pour que le projet de libération nationale<br />
puisse atteindre son caractère révolutionnaire.<br />
En ces jours de fêtes de fin d’année et du nouvel An, nous<br />
remercions nos collaborateurs, nos commanditaires, nos lectrices<br />
et lecteurs et tous ceux et celles qui, sincèrement, continuent à<br />
nous faire part de leurs dons financiers de sorte que nous continuons<br />
le combat.<br />
Tout notre indéfectible appui à la Révolution cubaine, notre<br />
solidarité au peuple Palestinien et notre soutien aux Mouvements<br />
de libération nationale de tous les peuples en lutte.<br />
A l’aube de cette nouvelle année, seul le combat jusqu’à la<br />
victoire finale peut nous aider de sorte qu’un autre monde soit possible,<br />
qu’une autre Haïti soit possible.<br />
Aucune nouvelle année n’est synonyme de changement,<br />
seule la lutte des peuples peut dignement y conduire. Vive la lutte<br />
du peuple haïtien ! Vive une nouvelle année de combat, de dignité<br />
et de victoire pour les peuples en lutte !<br />
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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024
A Travers <strong>Haiti</strong><br />
Le contexte politique du recouvrement de la double dette<br />
Les paiements versés à compter de 1825 par la première république noire<br />
de l’histoire, pour indemniser les anciens colons esclavagistes français,<br />
ont coûté au développement économique d’Haïti entre 21 et 115 milliards<br />
de dollars de pertes sur deux siècles.<br />
Par Ira Kurzban*<br />
Cet article traite des efforts d’Haïti<br />
pour demander réparation à la<br />
France pour la « double dette » imposée<br />
en 1825. Après qu’Haïti ait<br />
obtenu son indépendance en 1804<br />
à la suite d’une révolte d’esclaves,<br />
la France a menacé d’envahir et<br />
de réasservir le peuple haïtien s’il<br />
ne payait pas de compensation au<br />
peuple haïtien. Propriétaires d’esclaves<br />
français pour leur « propriété<br />
» perdue. C’est ce qu’on a<br />
appelé la double dette, car les banques<br />
françaises et américaines ont<br />
profité de la conversion de la dette<br />
en prêts à taux d’intérêt élevé. En<br />
2003, à l’occasion du 200e anniversaire<br />
de la mort du héros haïtien<br />
Toussaint Louverture, le président<br />
haïtien Jean-Bertrand Aristide a<br />
annoncé son intention d’exiger un<br />
remboursement de la part de la<br />
France. Cela a déclenché des représailles<br />
de la part de la France et de<br />
l’élite haïtienne, qui ont cherché à<br />
saper le gouvernement d’Aristide.<br />
Une équipe juridique a développé<br />
des arguments selon lesquels l’accord<br />
de 1825 était illégal étant donné<br />
la menace de réasservissement.<br />
Un projet de plainte a été préparé,<br />
mais le coup d’État de 2004 contre<br />
Aristide a interrompu la procédure<br />
judiciaire. L’article soutient que la<br />
demande de restitution reste légalement<br />
valable et constitue un symbole<br />
important dans la lutte d’Haïti<br />
pour la justice, malgré l’opposition<br />
politique.<br />
Le 7 avril 2003, je représentais la<br />
République d’Haïti lorsque son<br />
président démocratiquement élu,<br />
Jean-Bertrand Aristide, a annoncé<br />
qu’il demandait des réparations au<br />
gouvernement français pour avoir<br />
imposé des sanctions économiques<br />
à Haïti en 1825. L’annonce du président<br />
Aristide a eu lieu le 200ème<br />
anniversaire de la mort de Toussaint<br />
Louverture. Le symbolisme n’a pas<br />
échappé au peuple haïtien.<br />
Les sanctions de 1825, imposées<br />
sous la menace de guerre<br />
et de réasservissement du peuple<br />
haïtien, étaient illégales et sans<br />
précédent. Les Haïtiens ont été contraints<br />
de dédommager leurs anciens<br />
maîtres d’esclaves pour avoir mis fin<br />
à leur esclavage. Ces sanctions ont<br />
appauvri Haïti pendant les deux siècles<br />
suivants. Cette conduite illégale<br />
a été aggravée par les actes scandaleux<br />
des banques françaises, puis<br />
américaines, qui ont profité de la<br />
conversion de la demande d’argent<br />
de la France en prêts portant intérêt<br />
pour le peuple haïtien. Ces prêts<br />
bancaires ont généré des revenus<br />
importants grâce à des paiements<br />
d’intérêts élevés supérieurs au principal<br />
de la « dette » et sont devenus<br />
connus en Haïti sous le nom de «<br />
double-dette ».<br />
Le contexte politique dans<br />
lequel les demandes de restitution<br />
sont nées peut être attribué aux efforts<br />
continus de l’élite haïtienne, de<br />
la communauté du renseignement<br />
américain et des soi-disant amis<br />
d’Haïti, en particulier les gouvernements<br />
français et canadien, pour<br />
saper le gouvernement démocratiquement<br />
élu du président Aristide.<br />
Ces efforts se sont intensifiés après<br />
l’annonce du président demandant<br />
réparation, mais leurs antécédents<br />
étaient évidents dès le début du<br />
deuxième mandat d’Aristide.<br />
Le président Aristide attaqué<br />
Le 7 février 2001, Aristide a été<br />
investi président de la République<br />
d’Haïti pour son deuxième mandat<br />
après avoir remporté le vote populaire<br />
par 92 %. Des mesures ont<br />
cependant été prises pour saper sa<br />
présidence, aboutissant finalement à<br />
un deuxième coup d’État contre lui<br />
le 29 février 2004.<br />
Immédiatement après la<br />
réélection du Président Aristide,<br />
Gérard Gourgue, avec le Parti de la<br />
Convergence Démocratique, a établi<br />
un gouvernement parallèle autoproclamé.<br />
Cette alliance gouvernementale<br />
multipartite a refusé de se<br />
présenter aux élections parce qu’elle<br />
savait qu’elle perdrait compte tenu<br />
de l’écrasante popularité d’Aristide<br />
et de son parti Fanmi Lavalas.<br />
Cependant, ce groupe d’opposition<br />
bénéficiait du soutien de forces antidémocratiques<br />
aux États-Unis qui<br />
cherchaient à évincer Aristide.<br />
En juillet 2001, le premier<br />
d’une longue série de raids commandos<br />
a commencé contre les installations<br />
gouvernementales haïtiennes.<br />
En décembre 2001, d’anciens soldats<br />
de l’armée dissoute d’Haïti ont<br />
occupé et attaqué le Palais national<br />
avec des armes de 50 millimètres.<br />
Un an plus tard, le Groupe<br />
des 184, dirigé par André « Andy<br />
» Apaid, détenteur d’un passeport<br />
américain et soutenu par l’Institut<br />
républicain international (IRI), était<br />
formé en République dominicaine.<br />
Ce « groupe » était considéré comme<br />
une alternative au parti Fanmi Lavalas<br />
et au président Aristide. Des<br />
revendications ont été constamment<br />
et régulièrement lancées contre le<br />
président Aristide, affirmant qu’il<br />
devrait « négocier » avec ce groupe<br />
non élu composé de l’élite haïtienne<br />
qui avait le soutien de la communauté<br />
du renseignement américain.<br />
Les 31 janvier et 1er février<br />
2003, des diplomates américains,<br />
français et canadiens se sont rencontrés<br />
au Canada au lac Meech,<br />
le centre de conférence du gouvernement<br />
canadien, pour planifier<br />
un deuxième coup d’État contre<br />
le président Aristide. La réunion<br />
était dirigée par Roger Noriega,<br />
qui devint plus tard cette année-là<br />
secrétaire d’État adjoint aux Affaires<br />
de l’hémisphère occidental pour les<br />
États-Unis, Denis Paradis, secrétaire<br />
d’État du Canada (région de la Francophonie)<br />
et député. L’objectif était<br />
de se débarrasser enfin d’Aristide,<br />
comme l’a déclaré triomphalement<br />
le vice-président Dick Cheney après<br />
le coup d’État de février 2004.<br />
Après l’annonce du président<br />
Aristide le 7 avril 2003, déclarant<br />
qu’il cherchait une restitution à la<br />
France, les Français ont été surpris<br />
et déterminés à mettre fin à toute<br />
discussion sur la restitution. À<br />
l’époque, Jacques Chirac était président<br />
de la France et Dominique de<br />
Villepin était ministre des Affaires<br />
étrangères. La première réaction de<br />
la France à la demande de restitution<br />
a été prononcée par de Villepin, qui<br />
a déclaré que la France avait donné<br />
200 millions d’euros à Haïti dans<br />
le cadre des deux milliards d’euros<br />
d’aide de l’Union européenne à Haïti<br />
ces dernières années. Le porte-parole<br />
de De Villepin a déclaré que le<br />
problème en Haïti n’était pas dû à<br />
la double dette, mais à « [une mauvaise<br />
gouvernance] [et] la dégradation<br />
de la sécurité ».<br />
En octobre 2003, de Villepin a<br />
créé un comité sur les relations franco-haïtiennes<br />
: le Comité Indépendant<br />
de Réflexion et de Propositions<br />
sur les Relations Franco-Haïtiennes.<br />
Véronique Albanel, professeur, philosophe<br />
et sœur de de Villepin, a<br />
été nommée envoyée spéciale et<br />
envoyée en Haïti depuis la France.<br />
Régis Debray, célèbre philosophe<br />
français et auteur progressiste, a<br />
également été envoyé en Haïti en<br />
tant que chef du comité pour discuter<br />
de la question avec le gouvernement<br />
haïtien en décembre 2003.<br />
Debray et Albanel, points d’ancrage<br />
de la délégation française, ont reçu<br />
pour instruction de ne pas discuter<br />
de la question ou même reconnaître<br />
la restitution, mais plutôt dire que la<br />
France n’a qu’une obligation morale<br />
envers Haïti et que la France devrait<br />
coopérer avec Haïti dans le développement<br />
de la santé et de l’éducation.<br />
Par exemple, j’ai assisté à une<br />
réunion au cours de laquelle, face<br />
à la demande de restitution de plusieurs<br />
milliards de dollars, Debray a<br />
répliqué et a suggéré que la France<br />
pourrait créer des écoles de langue<br />
française pour les Haïtiens.<br />
Mobilisation pour exiger au<br />
gouvernement de la France<br />
la restitution de la dette de<br />
l’indépendance.<br />
Le président Aristide lance la<br />
demande légale de restitution<br />
d’Haïti<br />
Au-delà des aspects juridiques de la<br />
demande de restitution, l’équipe et<br />
moi-même avons examiné le contexte<br />
politique. À un moment donné,<br />
nous avons même contacté des<br />
personnes qui géraient « l’horloge<br />
de la dette » à Times Square, à New<br />
York, pour mettre en place une horloge<br />
similaire pour la dette d’Haïti.<br />
En juin 2003, le gouvernement<br />
d’Haïti avait créé une Commission<br />
de restitution et avait commencé à<br />
tenir des réunions en Haïti sur la<br />
manière de procéder. La Commission<br />
de restitution a décidé de travailler<br />
avec Günther Handl et le cabinet<br />
d’avocats Bichot & Associés en<br />
France. Handl est le principal auteur<br />
des théories juridiques sur lesquelles<br />
Haïti peut encore s’appuyer aujourd’hui.<br />
Il a rédigé un mémorandum<br />
de loi détaillé le 7 novembre 2003,<br />
abordant les questions de restitution.<br />
Ce mois-là, la commission a<br />
établi une théorie juridique qui constituait<br />
la principale base pour contester<br />
la validité de l’accord de 1825<br />
entre la France et Haïti, dans lequel<br />
les Haïtiens étaient tenus de payer<br />
leurs anciens propriétaires d’esclaves.<br />
La théorie était celle d’une<br />
restitution contractuelle et non de<br />
simples réparations. La demande de<br />
restitution était fondée sur l’illégalité<br />
internationale des conditions dans<br />
lesquelles l’accord de 1825 mettait<br />
fin à la menace de réasservissement.<br />
Au début, les principaux obstacles<br />
à l’introduction d’une action<br />
en justice étaient l’identification des<br />
éventuels plaignants et de l’instance<br />
devant laquelle intenter une telle action.<br />
La commission a débattu de la<br />
possibilité d’engager des poursuites<br />
au nom des familles d’anciens esclaves,<br />
ainsi que de la possibilité<br />
pour le gouvernement haïtien d’engager<br />
des poursuites contre les banques<br />
françaises ou contre les défunts<br />
des citoyens français ayant reçu les<br />
sanctions payées par les Haïtiens.<br />
A propos d’une tribune, le cabinet<br />
Bichot a indiqué que la République<br />
d’Haïti pourrait être en mesure de<br />
déposer une demande de restitution<br />
devant un tribunal français contre<br />
la République française. Mais<br />
après des recherches approfondies,<br />
le cabinet a décidé que l’État haïtien<br />
ne pouvait pas intenter une action<br />
devant un tribunal français. La principale<br />
question était donc de savoir<br />
s’il existait un forum international<br />
viable. La Cour internationale de<br />
Justice n’était pas disponible car la<br />
France n’était pas signataire. Les<br />
membres de la commission ont ensuite<br />
discuté de la possibilité d’utiliser<br />
l’Accord de Cotonou pour créer<br />
un accord de partenariat entre Haïti<br />
et la France.<br />
En janvier 2004, la commission<br />
avait rédigé une plainte, mais<br />
essayait encore de déterminer où<br />
intenter l’action. En février 2004,<br />
la commission propose de conserver<br />
le cabinet Bichot en France.<br />
Cependant, dans le même temps,<br />
les efforts politiques visant à déstabiliser<br />
et finalement détruire le gouvernement<br />
démocratiquement élu se<br />
sont rapidement intensifiés.<br />
Coup d’État pour faire taire la<br />
demande de restitution<br />
Dans le cadre de la campagne de<br />
désinformation et de déstabilisation<br />
lancée contre le président Aristide,<br />
les soi-disant intellectuels et chefs<br />
d’entreprise d’Haïti ont attaqué et<br />
rejeté l’idée de restitution, la qualifiant<br />
de plaisanterie et sans aucun<br />
fondement. Le Comité français,<br />
dirigé par Debray, a rédigé un rapport<br />
qualifiant la demande de dette<br />
de « comptabilité hallucinatoire »<br />
; que personne dans l’opposition<br />
démocratique en Haïti ne prend<br />
la question au sérieux et que la<br />
conséquence souhaitable serait la<br />
démission d’Aristide.<br />
suite à la page(4)<br />
La première réaction de la France à la demande de restitution a été<br />
prononcée par de Villepin, qui a déclaré que la France avait donné 200<br />
millions d’euros à Haïti dans le cadre des deux milliards d’euros d’aide de<br />
l’Union européenne.<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
3
A Travers <strong>Haiti</strong><br />
Ariel Henry auditionné : Cadeau de Noël ou de jour de l’an ?<br />
Le Premier ministre Ariel Henry<br />
Par Isabelle L. Papillon<br />
Le 19 décembre <strong>2023</strong> dernier, la nouvelle<br />
avait fait le tour du pays. Elle<br />
avait étonnement frappé autant l’opinion<br />
nationale qu’internationale, quand<br />
le Conseil des ministres que dirige le<br />
Premier ministre de facto Ariel Henry<br />
avait finalement décidé qu’il allait ainsi<br />
que d’autres ministres se présenter<br />
par devant le juge instructeur du dossier<br />
d’assassinat du président Jovenel<br />
Moise.<br />
Rappelons que la première tentative<br />
de convoquer le Premier ministre<br />
dans ce dossier avait eu lieu le mardi<br />
14 septembre 2021 à 10 du matin par<br />
le Parquet de Port-au-Prince. D’autant<br />
que le commissaire d’alors Me Bed-<br />
Ford Claude avait reçu de la Digicel,<br />
pendant la période allant du 1er au 15<br />
juillet 2021, les relevés d’appels entre<br />
le Dr Ariel Henry et Joseph Félix Badio<br />
qui lui-même a été accusé en tant que<br />
l’un des principaux suspects du crime<br />
d’assassinat.<br />
Cette invitation du commissaire<br />
au Premier ministre lui avait couté sa<br />
place ainsi que le ministre de la justice<br />
d’alors Me Rockfeller Vincent. Car le<br />
commissaire du gouvernement avait<br />
même menacé l’interdiction de sortie<br />
du territoire à Ariel Henry « pour des<br />
présomptions graves d’assassinat sur<br />
le président de la République »<br />
Enfin, le Premier ministre a révoqué<br />
le procureur Claude en lui écrivant<br />
dans une lettre rendue publique en<br />
ces termes : « J’ai l’avantage de vous<br />
informer qu’il a été décidé de mettre<br />
fin à votre fonction pour une faute<br />
administrative grave » et justement<br />
l’a remplacé à ce poste par un certain<br />
Frantz Louis Juste qui pourtant n’a pas<br />
fait long feu, car il a été lui également<br />
remplacé par le magistrat Me Jacques<br />
Lafontant.<br />
Depuis ce crime odieux quatre<br />
juges ont eu le privilège de conduire<br />
ce dossier à titre de magistrat d’instruction.<br />
Le juge Gary Orélien, Mathieu<br />
L’ancien ministre de la justice<br />
Rockfeller Vincent<br />
Chanlatte, Chavannes Etienne, Merlan<br />
Belabre et le dernier en date qui le lundi<br />
31 juillet <strong>2023</strong> avait manifesté un désir<br />
ardent d’entendre le Premier ministre<br />
sur ce dossier brulant comme témoin. Il<br />
avait brandi l’article 398 du Code d’Instruction<br />
Criminelle pour justifier son<br />
souhait.<br />
Entre temps Felix Badio a été<br />
miraculeusement arrêté le 19 octobre<br />
<strong>2023</strong> par le commissaire de la police de<br />
la commune Pétionville Ernst Dorfeuille<br />
lui-même. Ainsi, après avoir entendu<br />
Badio, le juge Walter dans une ordonnance<br />
a fermement indiqué, qu’il voulait<br />
en fait entendre à titre de témoin<br />
les nommés Ariel Henry, Ricard Pierre,<br />
Ministre de la Planification, Michel Patrick<br />
Boisvert, Ministre des Finances,<br />
Guyto Edouard, Directeur Général de<br />
la DINEPA, Amos Zéphirin, Directeur<br />
Général du MICT et Jeantel Joseph Directeur<br />
Général de l’ANAP et le 19<br />
décembre dernier le Conseil des ministres<br />
a approuvé la demande du juge.<br />
Est-ce une mascarade de plus se<br />
demande plus d’un, de voir avec quelle<br />
facilité et rapidité, le gouvernement<br />
répond au juge et le mardi 26 décembre<br />
Ariel a répondu aux questions du<br />
magistrat.<br />
Etait-ce un cadeau de Noel ou<br />
de jour de l’An donné à Ariel par le<br />
juge Walter Wesser Voltaire pour enfin<br />
le blanchir de tout soupçon dans cet<br />
assassinat crapuleux ? Nous sommes<br />
en Haïti et nous savons tous que la<br />
justice se vend à tous les prix. Ce qui<br />
nous parait bizarre, c’est le ministère<br />
de la Culture et de la Communication<br />
qui dans une publication a relaté que<br />
« Aujourd’hui, le 26 décembre <strong>2023</strong>, le<br />
juge d’instruction Walter W. Voltaire,<br />
accompagné de son greffier, a auditionné<br />
le Docteur Ariel Henry en qualité<br />
de témoin » Il semblerait que c’est<br />
le juge qui était allé trouver le Premier<br />
ministre, mais Ariel n’a pas été au Parquet<br />
du Tribunal de première instance<br />
de Port-au-Prince. Et la note de conclure<br />
comme une manifestation de la<br />
démocratie « C’est la preuve que, dans<br />
notre pays, personne n’est au-dessus<br />
de la loi et qu’il est de notre devoir à<br />
tous de faire ce qui est en notre pouvoir<br />
Joseph Félix Badio<br />
pour que justice soit rendue au Président<br />
Moïse, à sa famille et à la nation<br />
tout entière »<br />
Des observateurs politiques ont<br />
même indiqué que, si c’est ainsi, Ariel<br />
n’avait aucune crainte, aucune hésitation.<br />
En fait, il a eu quand bien même<br />
un quelconque arrangement avec le<br />
juge instructeur.<br />
Rien d’étonnant, car on est en<br />
Haïti et avec de l’argent tout est possible.<br />
Haïti clôture une année de<br />
violence extrême<br />
Haïti termine une année extrêmement<br />
violente, avec près de 4 000<br />
meurtres et quelque 3 000 enlèvements,<br />
alors que des groupes armés<br />
contrôlent les trois quarts de sa capitale,<br />
tandis que les forces politiques<br />
semblent omettre les chiffres et refusent<br />
de parvenir à un accord. Comme si cela<br />
ne suffisait pas, plus de 42 % de sa population<br />
a besoin d’une aide humanitaire<br />
et jusqu’à 40 % souffre d’une grave insécurité<br />
alimentaire, selon les données<br />
des organisations internationales. Les<br />
gangs utilisent les agressions sexuelles<br />
comme méthode d’intimidation de la<br />
population, touchant particulièrement<br />
les mineurs et les femmes.<br />
Prensa Latina 25 décembre <strong>2023</strong><br />
VIENT DE PARAÎTRE : LES CAPSULES DESSALINIENNES<br />
Les haïtiens curieux et intéressés à mieux comprendre<br />
Dessalines, cet homme fascinant, conséquent, et exceptionnel<br />
de l’humanité noire, peuvent se procurer, au prix de $45. (+ les<br />
frais postaux si nécessaires) « Les capsules dessaliniennes »<br />
du professeur retraité Raymond Wainwright en téléphonant au<br />
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Ce livre concis campe le fondateur, à l’aide de 1804 capsules<br />
émaillées de poèmes adaptés, de citations appropriées et de<br />
significatifs documents authentiques.<br />
Bonne Lecture<br />
La violence des gangs a un « impact disproportionné » sur les femmes<br />
Joel H. Poliard<br />
M.D., M.P.H.<br />
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tel. (305) 751-1105<br />
Suite de la page (3)<br />
L’ambassadeur du président<br />
français Chirac, Yves Gaudeul, a<br />
mis en garde contre une “tempête<br />
politique imminente”, déclarant<br />
“même si le ciel semble bleu...<br />
accrochez-vous bien”. De même,<br />
Albanel et Debray ont reconnu<br />
qu’à plusieurs reprises, ils avaient<br />
menacé le président Aristide et lui<br />
avaient dit qu’il serait démis de ses<br />
fonctions s’il abandonnait sa demande<br />
de restitution.<br />
Le 5 février 2004, une force<br />
militaire dirigée par Louis Jodel<br />
Chamblain, ancien chef du FRAPH,<br />
un escadron de la mort paramilitaire<br />
de droite en Haïti, équipé par<br />
les États-Unis et entraîné en République<br />
dominicaine, a lancé une<br />
insurrection aux Gonaïves, Haïti.<br />
Le 29 février 2004, le coup d’État<br />
était terminé et le président Aristide<br />
était expulsé de force vers la République<br />
centrafricaine. Le projet de<br />
plainte en restitution a disparu.<br />
En mars 2004, Gérard Latortue,<br />
un haïtien exilé vivant à<br />
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Boca Raton, en Floride, a été rapidement<br />
nommé nouveau Premier<br />
ministre d’Haïti. La force perçue<br />
de Latortue était sa cour auprès<br />
des néoconservateurs de Washington,<br />
y compris ceux du Pentagone.<br />
Il n’avait jamais été élu à aucune<br />
fonction publique en Haïti. Après<br />
le coup d’État contre le président<br />
Aristide, l’un des premiers actes<br />
de Latortue fut d’annoncer au gouvernement<br />
français à la mi-avril<br />
2004 que la demande de restitution<br />
d’Haïti « était close », qu’elle était<br />
« illégale, ridicule et qu’elle n’avait<br />
été engagée que pour des raisons<br />
politiques ». “ Quatre mois plus<br />
tôt, Latortue avait déclaré au Miami<br />
Herald que la restitution à Haïti<br />
était « la chose morale et politiquement<br />
responsable à faire ».<br />
Aujourd’hui, Haïti souffre<br />
toujours de l’appauvrissement<br />
provoqué par la double dette et le<br />
comportement illégal de la France<br />
en 1825. Cependant, la demande<br />
légale de restitution reste valable et<br />
viable.<br />
* Cet article de décembre<br />
<strong>2023</strong> est réimprimé de la Revue de<br />
droit interaméricaine de l’Université<br />
de Miami. Les notes de bas de page<br />
ont été supprimées et remplacées<br />
par des hyperliens dans la version<br />
en ligne d’Haïti Liberté. Ira Kurzban<br />
est le fondateur de Kurzban, Kurzban,<br />
Tetzeli & Pratt P.A. à Coral<br />
Gables, en Floride. Il a agi comme<br />
conseiller juridique de la République<br />
d’Haïti entre 1991 et 2004,<br />
représentant Haïti sous les gouvernements<br />
démocratiquement élus<br />
des anciens présidents Jean-Bertrand<br />
Aristide et René Préval. En<br />
2003, le président Aristide de l’époque<br />
a ordonné à Kurzban d’explorer<br />
et d’engager un litige au nom de la<br />
République d’Haïti pour demander<br />
réparation contre le gouvernement<br />
français pour la double dette. Une<br />
grande partie des informations<br />
contenues dans cet article sont des<br />
connaissances de première main<br />
provenant du service de Kurzban<br />
en tant que conseiller juridique en<br />
Haïti.<br />
4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024
A Travers <strong>Haiti</strong><br />
Ressurgir dans la dignité, ultime posture d’intelligence<br />
collective pour Haïti<br />
Par Erno Renoncourt<br />
Haïti s’apprête à poser un nouveau<br />
jalon dans sa chute vers l’indigence<br />
en se verrouillant un peu plus dans<br />
la déshumanisation par une nouvelle<br />
assistance internationale que<br />
l’ONU souhaite déployer au premier<br />
trimestre de l’année 2024. Paradoxalement,<br />
le 1er janvier 2024 ramène<br />
la commémoration de l’indépendance<br />
de ce pays. Un jalon qui a marqué<br />
l’envol historique d’un collectif<br />
d’hommes dignes assumant la liberté<br />
et éclairant la voie des peuples vers<br />
un humanisme profond, sans imposture.<br />
Mais c’était, il y a 220 ans. Que restet-il<br />
de cette indépendance ? A-t-elle<br />
été jamais effective ? Quel bilan sur<br />
220 ans d’une histoire qui a évolué à<br />
rebours de l’histoire et à contre sens<br />
de la dignité ? Voici un texte assez<br />
long, mais qui vaut la peine d’être lu<br />
et d’être partagé. Du moins pour ceux<br />
et celles qui sont concernés par le devenir<br />
digne d’Haïti.<br />
Débuter 2024 sur un air<br />
de bilan<br />
Comme un mouvement familier, les<br />
années s’en vont, d’autres viennent.<br />
Et dans leur succession, elles forment<br />
ce flux calendaire que les hommes<br />
utilisent pour dresser le bilan de leur<br />
existence. Existence parfois ponctuée<br />
de réussites et/ou d’échecs, souvent<br />
parsemée de victoires et/ou de défaites,<br />
mais toujours remplie d’incertitudes,<br />
de doutes et d’imprévus.<br />
Pour autant, le mouvement vital ne<br />
suit pas moins son élan vers l’avenir.<br />
Ainsi, intuitivement, pour une grande<br />
majorité d’êtres humains, vivre c’est<br />
s’orienter vers cette direction de « la<br />
flèche du temps », que l’on postule<br />
être orientée irréversiblement du passé<br />
vers l’avenir. Guidés par cet aiguillon<br />
temporel, les êtres humains vivent<br />
dans la conscience qu’évoluer dans<br />
l’existence, autrement dit vivre, c’est<br />
progresser vers l’avenir. Une certaine<br />
citation de Paul Dirac confirme cette<br />
perception : « Vivre, c’est contribuer<br />
d’une petite manière à cette chaine<br />
sans fin de progrès ». Et, chacun en<br />
vient à croire que le temps est l’unité<br />
de mesure, le grand marqueur qui permet<br />
d’évaluer ce progrès ?<br />
C’est du reste pourquoi chaque<br />
nouvelle année impose un devoir<br />
d’inventaire pour que chacun, chaque<br />
groupe, chaque peuple mesure l’exploitation<br />
des ressources que la nature<br />
rend disponible partout pour célébrer<br />
le miracle du vivant. Un tel miracle<br />
ne peut se perpétuer qu’en magnifiant<br />
l’intelligente reliance entre le<br />
vivant, dont l’homme est une infime<br />
part, et la nature si diversement riche<br />
et complexe. Et la nature dans sa<br />
générosité donne toujours. Les incertitudes,<br />
le chaos, les turbulences sont<br />
des épreuves qu’elle crée pour forcer<br />
le vivant à accéder à l’intelligence en<br />
sachant les affronter pour forger un<br />
levier d’équilibre permettant à la vie<br />
de progresser.<br />
La cadence du temps qui danse<br />
la mesure, sans jamais donner l’impression<br />
de revenir sur ses pas, résonne<br />
comme un glas, et rappelle<br />
aux êtres apprenants qu’au cœur<br />
des sociétés humaines bat le rythme<br />
lent et turbulent d’une exigence de<br />
transformation et d’innovation. Une<br />
transformation qui, parce qu’elle<br />
s’inscrit dans le temps long de l’apprentissage,<br />
offre à l’intelligence du<br />
vivant un créneau pour s’autoévaluer<br />
et se régénérer. Mais cette régénération<br />
ne peut avoir de sens et de pertinence<br />
que si elle suit le référentiel de<br />
la boussole des possibles. Référentiel<br />
dont les axes sont enchevêtrés dans<br />
une reliance entre apprentissage et<br />
transmission pour orienter la vie hors<br />
de la stagnation, loin de la régression,<br />
toujours plus près de l’innovation.<br />
Référentiel qui reproduit l’entrelacement<br />
des brins de la double hélice<br />
symbolisant le génome de la nature<br />
qu’Alain Caillé considère comme celui<br />
du don et du contredon (Que donne la<br />
nature ? L’écologie par le don, 2013).<br />
Un génome qui, de ce fait, ne peut se<br />
matérialiser qu’en garantissant que,<br />
pour chaque boucle du flux calendaire<br />
qui revient comme un saut, le jalon de<br />
la chute finale ne doit jamais être ni en<br />
deçà, ni au même point que celui de<br />
l’envol initial. Car la spirale chaotique<br />
de la nature décompose et dégénère<br />
ceux qui ne se régénèrent pas.<br />
Il y a comme l’évidence d’un<br />
axiome qui impose au vivant le devoir<br />
de l’apprentissage pour être en<br />
mesure de trouver les lignes de fuite<br />
des brèches de la boussole des possibles<br />
pour s’extraire des pièges des<br />
bulles temporelles stagnantes. Qui ne<br />
change pas se fossilise et dérive dans<br />
les abysses de l’histoire sous l’impétuosité<br />
de ce flux temporel sinueux. Flux<br />
souvent majestueux et bienveillant<br />
envers ceux qui apprennent, se transforment,<br />
transmettent et bonifient le<br />
don qu’ils ont reçu en héritage. Flux<br />
toujours tortueux et inclément envers<br />
ceux qui s’encanaillent, végètent, monopolisent<br />
et laissent en déshérence le<br />
don (abandonnent) qu’ils ont reçu en<br />
héritage. Autrement dit, qui reste invariant<br />
n’existe pas. Mais qu’on se le<br />
tienne pour dit, ne pas exister ne veut<br />
pas dire disparaitre totalement. Ne pas<br />
exister, dans ce contexte, c’est se retrouver<br />
prisonnier du tunnel récursif<br />
temporel, au point de n’avoir que le<br />
point fixe de son envol dans le passé<br />
comme bilan. Ainsi, il est permis de<br />
dire avec Christophe Wargny qu’Haïti<br />
n’existe pas (Haïti deux cents ans de<br />
solitude, 2008). Et pour cause, car le<br />
verbe exister a pour étymologie latine<br />
ex-sistere, et signifie s’extraire de<br />
l’immobilité et se mettre en mouvement<br />
dans une direction déterminée.<br />
En toute logique anthropologique,<br />
tout collectif humain non apprenant<br />
et invariant sort de l’histoire et cesse<br />
d’exister comme cette part du vivant<br />
qui, plongée dans une nature, par essence<br />
tumultueuse et paradoxale, est<br />
appelée à innover son écosystème<br />
pour magnifier l’existence, dont le<br />
mouvement permanent rend éloge à<br />
la nature.<br />
Mais qu’est-ce que le progrès ?<br />
Et surtout comment le mesurer à<br />
l’échelle anthropologique pour qu’il<br />
reflète le cheminement responsable,<br />
digne et intelligent d’une nation ?<br />
Peut-on construire un système objectif<br />
de mesure du progrès collectif<br />
réalisé par un peuple, sans que ce<br />
progrès ne soit confondu avec ces petites<br />
réussites individuelles précaires<br />
que chacun célèbre, chaque année,<br />
alors qu’elles contribuent à verrouiller<br />
dans une invariance déshumanisante<br />
le collectif auquel ces individus<br />
appartiennent ? Question encore plus<br />
pertinente pour Haïti, puisque toutes<br />
les analyses laissent croire que la<br />
‘‘gang-grénisation’’ présente, dans<br />
laquelle le pays agonise, est une crise<br />
de gouvernance : comment gouverner<br />
ce mouvement vers le progrès ?<br />
Peut-on suivre la direction définie par<br />
d’autres, prise par d’autres ? Existe-til<br />
une direction universelle qu’il faut<br />
suivre pour trouver sa voie ?<br />
Des raisons de se remettre<br />
en question<br />
Voilà quelques-unes des questions,<br />
extraites de la raisonnance axiomatique<br />
sur l’indigence que je module<br />
depuis quelques années déjà, et qui,<br />
par leur pertinence, s’imposent à ma<br />
conscience intranquille, en cette fin<br />
d’année <strong>2023</strong>, comme une exigence<br />
de bilan pour évaluer le cheminement<br />
anthropologique de ce lieu que j’habite<br />
depuis mes 56 ans d’existence. Lieu<br />
qui dans mon angoisse existentielle<br />
présente impose, par-delà la mémoire,<br />
un devoir de responsabilité, puisqu’il<br />
s’est affirmé au monde, avec impertinence<br />
et insolence, un 1 er janvier<br />
1804, en se re-situant humainement<br />
sur une trajectoire autre que celle<br />
déshumanisante sur laquelle l’ordre<br />
mondial d’alors voulait le situer à jamais.<br />
Ce bilan anthropologique est<br />
indispensable et doit être fait sans<br />
complaisance pour au moins trois raisons.<br />
• La première est qu’à l’aube<br />
des 220 ans de cette reconfiguration<br />
humano-spatio-temporelle, il y<br />
a lieu d’évaluer si l’envol historique<br />
de 1804 a maintenu, ‘‘sur la route du<br />
temps’’, au point d’ancrage de ce nouveau<br />
jalon qui se dressera en 2024,<br />
la trajectoire de la dignité voulue par<br />
les pères de l’indépendance haïtienne.<br />
• S’il est vrai que 220 ans<br />
représentent un temps très court à<br />
l’échelle géologique, mais à l’échelle<br />
des générations de vies humaines, ce<br />
temps n’est pas rien. Et il commande<br />
un bilan honnête, au-delà du rituel<br />
de célébrer ‘‘la soupe joumou’’ comme<br />
symbole de liberté. Car, il y a des<br />
doutes qu’Haïti soit encore libre, si jamais<br />
il l’a été à un moment, malgré<br />
l’indépendance.<br />
• La seconde, découle de la<br />
première, Car avec cette nouvelle assistance<br />
internationale prévue pour<br />
2024, selon les injonctions des tuteurs<br />
d’Haïti et les vœux des élites<br />
dépendantes de ces tuteurs, il est plus<br />
que certain qu’Haïti évolue à perte de<br />
sens, sinon à contre sens de la trajectoire<br />
de la dignité. Tant son destin et<br />
sa souveraineté lui échappent.<br />
La troisième est que les rituels<br />
des célébrations de l’indépendance<br />
auxquels se livre Haïti chaque<br />
1 er janvier, les réussites littéraires,<br />
académiques, culturelles dont Haïti<br />
s’enorgueillit ne sont que des enfumages<br />
par rapport auxquels le pays doit<br />
apprendre à se re-situer. Pour cause,<br />
ni ces rituels ni ces réussites individuelles<br />
n’ont aucune incidence sur l’évolution<br />
erratique du pays.<br />
De fait, les réussites éclatantes<br />
de Dany Laferrière, accédant à l’immortalité<br />
à l’Académie française, de<br />
Yanick Lahens, rayonnante dans<br />
son statut professoral au Collège de<br />
France, d’Emmelie Prophète, obtenant<br />
une énième distinction littéraire,<br />
du Dr Jean William Pape, promu au<br />
conseil scientifique de l’Organisation<br />
Mondiale de la Santé, et on en passe,<br />
pour exceptionnelles que soient ces<br />
réussites, elles n’ont jusqu’à date pas<br />
su empêcher le pays de se précipiter<br />
dans l’enfer de la gangstérisation. Et<br />
elles sont à mille lieux de pouvoir<br />
permettre à la population de se situer<br />
sur la trajectoire de sa souveraineté,<br />
de prendre en mains son destin pour<br />
ressurgir dans la dignité qu’avait souhaité<br />
et initié pour elle les pères fondateurs<br />
de l’indépendance.<br />
On se doit de remettre ces réussites<br />
en question en se demandant :<br />
que valent les titres d’anoblissement<br />
et les distinctions honorifiques que<br />
l’Occident octroie aux Haïtiens quand<br />
ils n’empêchent pas l’impuissance de<br />
la population face à sa déshumanisation<br />
invariante ?<br />
Assumer le dissensus comme<br />
ferment d’intelligence<br />
Ce constat paradoxal interpelle l’intelligence<br />
et la dignité. Car, c’est affreusement<br />
déshumanisant pour<br />
un collectif, ayant hérité d’un flambeau<br />
aussi étincelant, de continuer à<br />
‘‘sous-vivre’’ dans l’enfumage d’une<br />
culture d’insignifiance qui brille par<br />
l’anoblissement de quelques-uns qui<br />
font vivre, avec force éloquence, pour<br />
leurs succès individuels, le mythe de<br />
la résilience du peuple haïtien, alors<br />
que celui-ci agonise d’impuissance<br />
dans son présent gangstérisé et assisté.<br />
Ce présent gangstérisé et assisté<br />
est d’autant plus problématique qu’il<br />
s’oriente vers un ‘‘futur rétrograde’’,<br />
car verrouillé sur la chaine de la<br />
dépendance. Chaine que le pays avait<br />
rompu le 1 er janvier 1804 pour affirmer<br />
son existence. Ce futur rétrograde<br />
est angoissant et indigent, car il rappelle<br />
la population sur la trajectoire du<br />
passé déshumanisé d’avant 1804.<br />
Le nœud gordien de la problématique<br />
que tente de résoudre la raisonnance<br />
axiomatique de l’indigence,<br />
dont cette tribune est extraite, s’articule<br />
autour d’une question principale<br />
: suffit-il pour un peuple d’avoir<br />
une belle histoire à raconter et une<br />
date à célébrer pour qu’il gomme<br />
et oublie la singularité de sa situation<br />
déshumanisante d’être en<br />
permanence en naufrage dans le<br />
malheur et d’être sans cesse pris<br />
en charge par une assistance internationale<br />
qui contribue à nourrir<br />
sa déshumanisation ?<br />
L’homme politique Québécois,<br />
René Levesque, écrivait justement : «<br />
un peuple dont le territoire, la sécurité,<br />
la justice, l’éducation, la santé sont<br />
pris en charge par d’autres, au profit<br />
d’autres, est réduit à l’insignifiance ».<br />
Aujourd’hui, l’immense majorité de la<br />
population haïtienne ‘‘aban-don-ne’’<br />
le territoire national pour fuir vers<br />
d’autres ailleurs plus intelligemment<br />
gouvernés. Peu d’Haïtiens sont capables<br />
de questionner le sens de cet<br />
‘‘aban-don’’ dans la déshumanisation<br />
du pays. Car il faut rappeler que cet<br />
‘‘aban-don’’, cette résiliation du devoir<br />
de s’enraciner sur son terroir pour y<br />
ensemencer l’intelligence et le transformer<br />
dignement, est un processus<br />
entrepris depuis des décennies par<br />
des générations d’Haïtiens. IL ne fait<br />
que s’accélères aujourd’hui devant<br />
l’évidence de l’inexistence d’Haïti. Le<br />
drame est que la majorité de ceux qui<br />
fuient Haïti espèrent que des étrangers<br />
vont venir y faire régner la démocratie<br />
et la sécurité pour leur permettre de<br />
re-venir festoyer dans les bacchanales<br />
des fêtes champêtres. Au risque<br />
de mécontenter plus de monde encore<br />
et d’augmenter le nombre de mes<br />
détracteurs, j’ose dire qu’il y a dans<br />
cette posture d’aban-don de lourdes<br />
irresponsabilités, sinon de lourdes<br />
médiocrités. Il est donc intelligent<br />
d’assumer le dissensus pour re-situer<br />
les postures sur une trajectoire plus<br />
responsable et plus digne.<br />
Continuer de suivre la voie de la<br />
fuite pour en faire une stratégie durable<br />
de survie, c’est se situer à contre<br />
sens de la vraie résilience. Car celle-ci,<br />
dans son essence noble et digne, exige<br />
que « les sociétés qui connaissent<br />
de graves crises existentielles, faisant<br />
craindre leur disparition, […] [inventent]<br />
des mécanismes de régénération<br />
» (Sakanyi, Ubuntu et résilience<br />
des peuples africains, 2022, p. 13).<br />
Et nul ne peut se régénérer hors de<br />
ses racines historiques et culturelles.<br />
Pour paraphraser Simone Weil, se<br />
déraciner, c’est se déshumaniser. Car<br />
l’enracinement est le « prélude à une<br />
[assumation] des devoirs envers l’être<br />
humain » (L’enracinement. Prélude à<br />
une déclaration des devoirs envers<br />
l’être humain, 1949, p. 5)<br />
Forcément, pour ceux qui sont<br />
intelligents et dignes et qui ne se<br />
contentent pas de leur obsolescence<br />
anoblie, 2024 appelle à une rupture<br />
d’avec ce présent pour un réalignement<br />
des postures individuelles sur<br />
des finalités collectives et sur des trajectoires<br />
plus orientées sur la noblesse<br />
impertinente de l’envol historique de<br />
1804. C’est l’ultime moyen pour extraire<br />
Haïti de ces entrelacs insignifiants,<br />
du fonds desquels quelques-uns<br />
émergent dans les loques putrides de<br />
la reconnaissance internationale. La<br />
rupture d’avec la dépendance vis-àvis<br />
de l’assistance internationale est<br />
l’unique trajectoire qui peut permettre<br />
à la population haïtienne de ressurgir<br />
dans la dignité d’un peuple assumant<br />
son héritage de liberté et évoluant<br />
vers le destin des hommes-lumière.<br />
S’entêter à être digne<br />
Mais assumer cette rupture demande<br />
de l’intelligence, de la témérité et<br />
du courage. Du courage pour questionner<br />
et rompre les liens occultés<br />
qu’entretiennent ces succès individuels<br />
avec l’errance anthropologique<br />
qui déshumanise la population. De<br />
la témérité pour refuser la trajectoire<br />
de soumission et de servitude<br />
sur laquelle l’assistance internationale<br />
veut replacer le peuple haïtien.<br />
De l’intelligence pour saisir, dans les<br />
fissures de ce temps qui se reconfigure,<br />
les brèches qui orientent vers<br />
les lignes de fuite de la flèche du<br />
suite à la page(16)<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
5
Kwonik Kreyòl<br />
17 desanm-6 janvye : Peryòd Makaya<br />
Piard J. Fatal<br />
Se nan bwa m rete o mwen Twa Ile.<br />
M ape mande kisa pwal bay Gad<br />
la manje.<br />
Makaya manje Koki Lanmèèèè<br />
Mwen di se nan bwa m rete ooo Twa<br />
Ile<br />
Chante Vodou<br />
Yon ti rale sou nwèl<br />
Patizan Krimsyanis yo ki fete fèt<br />
nwèl yo fè konprann se dat Zezi<br />
te fèt. Men nan Kilti Vodou menm<br />
epòk sa a se pito peryòd Makaya.<br />
Si nwèl se 24-25 desanm peryòd<br />
Makaya tanmen depi 17 desanm<br />
pou fini 6 janvye ki se jou Lèwa.<br />
Gen anpil Ayisyen sèvèl poul ki kite<br />
menm blan kriminèl ki te konn antere<br />
zansèt nou yo tou vivan yo jwe<br />
nan tèt yo jis yo rive fè yo kwè yo<br />
se kretyen.<br />
Se kretyen bò katedral sa a yomenm<br />
yo fè kwè nwèl se dat yon lamayòt<br />
ekspire yo bay pou Zezi te fèt<br />
nan yon nich poul nan yon peryòd<br />
kote tout bagay nèt kouvri ak nèj.<br />
Siman Zezi sa a te gen po karèt kou<br />
tòti pou fredi pat tou kokobe l epi fè l<br />
fè bwonch pou l ta kadav apre 3 jou.<br />
Alòs tout moun ki gen yon ti zing<br />
bonsans konnen Nwèl sa w tande<br />
a se yon lamayòt pou kraponnen<br />
timoun rechiya.<br />
Si Tonton Nwèl se lamayòt pou<br />
kraponnen timoun, Zezi se lamayòt<br />
tou. Men se pou pase granmoun<br />
nan rizib. Konsa tout moun tèt dwat<br />
konnen se yon fèt loksidan kapitalis<br />
envante pou l ka pwofite fè lavichè<br />
monte bwa pou dechèpiye sa k pi<br />
fèb yo. Kòm pi bèl ekzanp pou n ka<br />
wè pi klè. Lachin se peyi ki fè piplis<br />
abdenwèl pou vann nan epòk nwèl<br />
patikilyèman anvan 24/25 desanm.<br />
Lannwit 24 pou louvri 25 desanm sa<br />
a, se dat sa a zòt pretann Zezi te fèt.<br />
Se dat tou zòt di ti Mari ki<br />
toujou vyèj malgre l te gwòs apre<br />
Sentespri te fin met men sou li devan<br />
2 grenn je ti Zòzèf te met ba. Kòm<br />
rezilta zak kadejak sa a ti Mayòt met<br />
ba yon ti bonnonm li rele ti Zezi. Sa<br />
k pi komik la se sou de twa ti pay<br />
sèch nan mitan yon patiray kote<br />
chen t ap fè lago kache ak ti mouton<br />
k fèk fèt ti Mayòt pouse ti Zizi<br />
sa a san l pat gen okenn chanday<br />
pou chofe l nan peryòd fredi sa kote<br />
tout kote se lanèj ki t ap vide kò l<br />
atè 24/24.<br />
Epoutan ti blofè ki envante istwa<br />
ti Zezi a rakonte koze sa a menm<br />
mounfou sezi jis yo pete kriye de ran<br />
dlo nan je detan y ap ri ak de ran<br />
dan yo griyen. Yon moun ki ka gen<br />
je 1 chèch nan pwen pou l fè w kwè<br />
se nan menm dat 24 pou louvri 25<br />
desanm sa a ti Zezi te fèt li toutouni<br />
kou vètè nan yon ti touf pay, l pap<br />
jennen fè w pran kaka poul blan<br />
pou ze peyi tou. Epoutan, se menm<br />
kriminèl a bib sa a yo ki vann mas<br />
popilè yo lamayòt yo rele Zezi.<br />
Zezi sa a ki fin fè kont gagòt li<br />
ak Mari Madlèn fè kwè l remonte al<br />
prepare yon ti plas dwat papa l anva<br />
l vin chache sa k te dakò viv nan ma<br />
labou yo mennen yo al trip nan 1ye<br />
plas nan wayòm nan. Men se lè yo<br />
fin kite maladi, vyolans, grangou,<br />
toutouni, soufrans fin dekonstonbre<br />
yo apre bandi pè ak pastè vann zam<br />
fin kouri dèyè yo Matisan Kafoufèy<br />
Maryani Pènye, Savyen elariye.<br />
Kiyès Makaya te ye ?<br />
Jou ale, jou retounen, Gason<br />
vanyan k te rele Makaya a se youn<br />
nan 1ye moun ki te koumanse demaske<br />
pil radòt sa a yo blan kretyen<br />
te vin foure nan ti gòjèt sansèt nou<br />
yo. Makaya se te yon Chèf Mawon<br />
ki se te pitit Makandal ki li menm<br />
te yon chèf revolisyonè epi yo gwo<br />
Ougan. Makandal sa a pat konn nan<br />
tete lang ak blan kretyen vakabon<br />
matomann omajiskil. Makaya t ap<br />
dirije yon divizyon rebèl kont lesklavaj<br />
blan kretyen te vin enpoze n nan<br />
non dye Izrayèl yo.<br />
Se Makaya ki te koumanse<br />
mete sou pye premye pepinyè lame<br />
endijèn nan. Se lame endijèn sa a<br />
menm n ki ta pral pran jarèt pou<br />
mennen gwo batay pou chante<br />
lanèman sistèm lesklavaj blan kolon<br />
kreteyen te enpoze zansèt nou yo.<br />
Papa Desalin te vin chante lantèman<br />
sistèm èsklavajis la sou zile a pou<br />
l te ka mennen n sou gwo boulva<br />
Lendepandans Ayiti a 1ye janvye<br />
1804. An n fè sonje dènye rasanbleman<br />
Makaye te fè a te dewoule nan<br />
lannuit 23 desanm 1756.<br />
Menm jan ak bon jan pitit papa<br />
l Makandal, Makaya te wè pi lwen<br />
pase Antwàn nan plenn Gonmye.<br />
Ougan an te gen tan anonse kouman<br />
blan kretyen pral arête l, maspinen l<br />
apre pou yo boule l tou vivan nan lojik<br />
kriminèl kolon eksplwatè yo gen<br />
misyon pou touye l. Men tou Ougan<br />
an te gen tan fè konnen l ap tounen<br />
yon gwo vonvon pou l ka libere anban<br />
flanm dife blan kolon yo. Anvan<br />
jou a rive Makaya te mande pou tout<br />
esklav yo kontinye pale pawòl verite<br />
a menm si l pa ta la ankò.<br />
Makaya te ankouraje frè l ak<br />
sè l yo ak tout lòt kanmrad yo pou<br />
yo kontinye goumen pou yo ka vin<br />
moun kou wè tout kolon yo ki konprann<br />
se yo sèl ki moun pase tout<br />
moun. Menm jan li te anonse sa a, lè<br />
blan kolon yo te fin arete l epi mete<br />
l nan dwoum pou boule tou vivan,<br />
yon gwo gwo vonvon tou nwa kou<br />
chanbon soti nan dife a l vole. Lè<br />
tout lòt esklav yo te wè sa pase jan<br />
l te anonse l la yo tout tonbe kriye.<br />
« Jwaye Makaya, Jwaye<br />
Makaya, Jwaye Makaya ». Se nan<br />
Peryòd Makaya kòmanse17<br />
desanm pou fini 6 janvye, jou Lèwa<br />
memwa gwo kokenn revolisyonè sa<br />
a nan Kilti Vodou pran 17 pou rive<br />
6 janvye se epòk Makaya. Si Ayisyen<br />
alyene yo fete nwèl ki se yon fèt<br />
jidayis ak kretyen, Vodouyizan an<br />
yo pa bò kote pa yo pito swete nou<br />
tout alawonn badè Jwaye Makaya.<br />
Menm jan ak Makaya Gason<br />
Vanyan sa a ki te koumanse ak batay<br />
pou dechouke kolon èsklavajis<br />
yo jounen jodi a tout Ayisyen ki respekte<br />
tèt dwe kontinye gwo batay<br />
sila a pou Ayiti gaya.<br />
Anba Pye Bwa Manbo Inan<br />
Nan ti bat bouch sou koze<br />
Makaya, depi anviwon plis ke 2<br />
lane, men sa Djeri Benjamen Vodou<br />
Lakay di sou sa. Se vre non sa a fè<br />
anpil deba nan tout kominote Vodou<br />
yo. Anpil moun yo gen yon tandans<br />
ranplase Nwèl pa Makaya. E<br />
yo gen rezon yo nan le men yo Pou<br />
anpil moun se yon swaf idantite ki<br />
pwovoke reyaksyon sa, Lakay jèn<br />
yo, pou anpil lòt se twò prese oubyen<br />
mal konprann. Men an reyalite<br />
kisa Makaya an ye ?<br />
Makaya,se yon mo nan nan<br />
Lang Kikongo yo pale nan peyi Kongo,<br />
ki se pliryèl mo Kaya, ki vle di<br />
fèy. Men fèy sa a yo diferan de fèy<br />
yo ka manje yo rele Lukaya. Men an<br />
Ayiti tandans lan change pa rapò ak<br />
sa anpil nan nou,te ka kwè sitou anpil<br />
jèn ki swaf konn TradisyonVodou<br />
an e anbrase li. Makaya se pito yon<br />
epòk ki kòmanse presizeman nan<br />
mitan mwa desanm pou fini nan<br />
finisman 1ye senmenn nan mwa<br />
Janvye an.<br />
Se nan epòk sa menm moun ki<br />
travay ak espri baròk malouk renouvele<br />
tèt yo. Se epòk tou moun ki te<br />
angajman oubyen pran kondisyon<br />
epi fè pwomès ak pwen ou gad sa yo<br />
vin renouvle tèt yo a travè Kondisyon<br />
yo. Men se nan regleman<br />
Makaya se kondisyon bat kòk, tout<br />
ti vis pèt, sa Grandèt yo rele Lalwa<br />
Masyal la. Anndan Tradisyon zansèt<br />
yo, Makaya deziye yon Rit kote ougan<br />
ki sibi inisyasyon sa yo pote Tit<br />
Anperè ou Ougan Anperè.<br />
Anperè, se yon tit lontan ki<br />
te difisil pou wè y ap rele moun.<br />
Men bizaman ki vin trè popilè, sitou<br />
nan zòn lwès lan. Chante Vodou an<br />
di « Se nan bwa m rete o mwen<br />
Twa Ile. M ape mande kisa<br />
pwal bay Gad la manje Makaya<br />
manje Koki Lanmè mwen di<br />
se nan bwa rete ooo Twa Ile.<br />
« Makaya » oubyen « fèy nan<br />
bwa »<br />
BNE : 3 jou Makaya<br />
Pran 20 pou rive 23 desanm<br />
<strong>2023</strong>, Biwo Nasyonal Etnoloji BNE<br />
te òganize 3 jounen Makaya nan<br />
jaden Biwo a menm sou Channmas.<br />
Nan lokazyon sa a te gen<br />
ekspozisyon zèv atizanal, beny,<br />
mizik, chante Makaya, ak anpil lòt<br />
pratik kiltirèl. Plizyè atis ak atizay<br />
tankou Atòs vèvè ak youn nan<br />
zèv li « Dekapite », atizan Sony ki<br />
reprezante « Atelye potri ravin sèch<br />
nan Latibonit », estaf « Schnai creation<br />
» ak « Diamond collection »,<br />
fè prezans yo tou.Saritha youn nan<br />
sekretè biwo Laboratwa syans pèp la<br />
pa t kache konesans li sou Makaya.<br />
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6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024
Perspectives<br />
RD : Il est temps de reconnaître les<br />
contributions des migrants haïtiens et<br />
de promouvoir leur régularisation<br />
Des travailleurs haïtiens émigrés vers la République Dominicaine<br />
Dans certaines activités, comme l’agriculture et la construction, leur<br />
contribution est plus élevée<br />
Des travailleurs haïtiens dans le domaine de la construction en République<br />
Dominicaine<br />
Par Colectivo #<strong>Haiti</strong>anosRD<br />
Aujourd’hui, 18 décembre <strong>2023</strong>,<br />
Journée internationale des migrants,<br />
nous du Collectif des Migrants<br />
<strong>Haiti</strong>anos dominicains, nous<br />
profitons de cette occasion pour<br />
rappeler à l’État dominicain les contributions<br />
de notre communauté à<br />
l’économie et à la société dominicaines,<br />
et plaçons le gouvernement<br />
dans la reconnaissance de ces contributions,<br />
moments importants<br />
pour le développement du pays.<br />
Contredisant les discours qui<br />
incitent à la haine et présentent les<br />
haïtiens et les travailleurs haïtiens<br />
comme un « fardeau pour l’État »,<br />
les statistiques présentées par l’Office<br />
National des Statistiques, issues<br />
de l’Enquête Nationale sur les<br />
Migrants de 2017, placent notre<br />
contribution à l’activité économique<br />
dominicaine entre 7 et 9,5% du PIB.<br />
Nous parlons d’une contribution<br />
comprise entre 8 et 11 milliards de<br />
dollars en <strong>2023</strong>, un montant similaire<br />
aux envois de fonds envoyés<br />
par les émigrés dominicains.<br />
Il est donc évident que criminaliser<br />
et stigmatiser les migrations,<br />
en utilisant des discours politiques<br />
basés sur la haine raciale pour accumuler<br />
du capital politique est une<br />
grave erreur, car cela stimule les violations<br />
des droits de l’homme et contredit<br />
également la vérité historique<br />
d’un pays qui dépend dans une large<br />
mesure sur les envois de fonds envoyés<br />
par les émigrés dominicains et<br />
la contribution de la main-d’œuvre<br />
immigrée. Il est temps de reconnaître<br />
cette réalité avec maturité et d’appliquer<br />
des politiques migratoires sans<br />
discrimination. Malheureusement,<br />
en ce moment, les immigrants haïtiens<br />
ferment toutes les portes pour<br />
régulariser notre statut migratoire<br />
en République Dominicaine. On observe<br />
qu’au bureau de la Direction<br />
Générale des Migrations (DGM), on<br />
s’occupe des immigrants d’autres<br />
pays, tandis que pour les haïtiens<br />
on prétend qu’« il n’y a pas de système<br />
».<br />
Cette situation dure depuis<br />
plusieurs mois et c’est une mesure<br />
de représailles que le gouvernement<br />
dominicain exerce contre le peuple<br />
haïtien résidant dans le pays dans<br />
le contexte du conflit pour l’utilisation<br />
de l’eau de la rivière binationale<br />
Massacre ou Dajabón. Cette situation,<br />
dans le cadre des opérations<br />
massives de déportation promues<br />
par le gouvernement, a eu pour<br />
conséquence que les gens de notre<br />
communauté sont affectés dans leur<br />
vie quotidienne, limitant leurs activités<br />
professionnelles, commerciales<br />
et éducatives. Les perquisitions aux<br />
fins de détention et d’expulsion du<br />
DGM se sont multipliées et se caractérisent<br />
par la violation systématique<br />
des lois nationales, avec des<br />
perquisitions sans ordre judiciaire,<br />
des traitements dégradants, des<br />
vols, des extorsions et la détention<br />
de femmes enceintes et de nourrissons<br />
séparés de leurs familles. . .<br />
Le secrétaire général de l’ONU,<br />
Antonio Guterres, a recommandé la<br />
gestion d’une migration sûre basée<br />
sur la solidarité, la collaboration<br />
et le respect des droits de l’homme,<br />
au lieu d’ « obliger les gens à<br />
entrer dans le royaume cruel des<br />
trafiquants, qui sont exposés à l’exploitation,<br />
abus et même la mort ».<br />
Ce problème est particulièrement<br />
grave en République dominicaine,<br />
où une récente tentative de légiférer<br />
contre la traite des êtres humains et<br />
d’offrir des garanties aux lanceurs<br />
d’alerte a été annulée sous la pression<br />
de secteurs ultraconservateurs<br />
et racistes.<br />
Aux actions illégales de la<br />
DGM s’ajoutent désormais celles de<br />
la police et de l’armée, qui participent<br />
à des opérations migratoires<br />
sans la préparation professionnelle<br />
minimale à la fiscalité migratoire.<br />
Nous insistons sur l’appel lancé au<br />
gouvernement dominicain pour qu’il<br />
John Joël Joseph : « Magistrat,<br />
ayez pitié de moi »<br />
John Joël Joseph<br />
La justice américaine a condamné<br />
le mardi 19 décembre <strong>2023</strong> à la<br />
prison à vie un ancien sénateur<br />
haïtien accusé de conspiration<br />
avec d’autres personnes en vue<br />
d’assassiner le président haïtien<br />
Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021<br />
dans la capitale de l’île, Port-au-<br />
Prince.<br />
Joseph Joel John, 52 ans, a comparu<br />
dans la matinée devant un<br />
tribunal fédéral de Miami (Floride)<br />
pour entendre la sentence.<br />
Vêtu d’un uniforme marron<br />
de prisonnier et enchaîné, il s’est<br />
adressé au tribunal en français pour<br />
expliquer qu’il n’avait pas voulu<br />
tuer Moïse, mais plutôt le traduire<br />
devant la justice haïtienne pour sa<br />
mauvaise gestion à la tête du pays.<br />
Lorsque les autres conspirateurs<br />
ont décidé d’assassiner le<br />
Président, il ne pouvait pas reculer<br />
de peur de mourir, a-t-il assuré au<br />
juge José Martínez. « Magistrat,<br />
ayez pitié de moi », a-t-il lancé,<br />
avant de demander pardon aux<br />
proches de la victime et au peuple<br />
haïtien pour un « crime haineux<br />
qui n’aurait jamais dû se produire<br />
».<br />
John avait plaidé coupable<br />
en octobre pour avoir fourni des<br />
véhicules et d’autres ressources<br />
pour l’assassinat, en plus d’avoir<br />
rencontré à plusieurs reprises les<br />
autres conspirateurs, tant en Haïti<br />
que dans le sud de la Floride.<br />
Le fait qu’une partie du complot<br />
ait été ourdi en Floride est ce<br />
adopte la voie du respect des droits<br />
de l’homme et ouvre des voies de<br />
régularisation aussi bien ordinaires<br />
qu’extraordinaires, à travers une<br />
troisième phase du Plan national de<br />
régularisation des étrangers, initié<br />
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qui a conduit la justice américaine<br />
à se déclarer compétente pour connaître<br />
cette affaire, pour laquelle 11<br />
personnes ont été arrêtées et inculpées.<br />
John est la troisième personne<br />
condamnée pour ce meurtre dans ce<br />
pays d’Amérique du Nord. Avant lui,<br />
Rodolphe Jaar, un homme d’affaires<br />
haïtiano-chilien, et Germán Rivera,<br />
un officier retraité de l’armée colombienne,<br />
ont été condamnés cette année<br />
à la prison à vie.<br />
Le 7 juillet 2021, un commando<br />
de mercenaires colombiens<br />
a abattu Moïse, 53 ans, dans sa<br />
résidence privée de Port-au-Prince<br />
sans l’intervention de ses gardes du<br />
corps.<br />
Selon le bureau du procureur<br />
américain, deux directeurs d’une<br />
société de sécurité de Miami envisageaient<br />
de kidnapper Moïse et de le<br />
remplacer par Christian Sanon, un<br />
citoyen haïtiano-américain qui souhaitait<br />
devenir président du pays<br />
des Caraïbes.<br />
L’objectif de ces instigateurs -<br />
le Vénézuélien Antonio Intriago et<br />
le Colombien Arcángel Pretel Ortiz -<br />
était de signer des contrats lucratifs<br />
avec un futur gouvernement dirigé<br />
par Sanon, également inculpé aux<br />
États-Unis.<br />
A défaut de réussir à kidnapper<br />
Moïse, les conspirateurs<br />
décidèrent de le tuer.<br />
Haïti a arrêté 17 personnes<br />
pour ce meurtre, selon le Miami<br />
Herald, mais aucune d’entre elles<br />
n’a été officiellement inculpée.<br />
Le petit pays, considéré comme<br />
le plus pauvre d’Amérique,<br />
est tombé dans un profond chaos<br />
depuis la mort de son président. Les<br />
gangs armés contrôlent 80 % de<br />
Port-au-Prince et les crimes violents<br />
tels que les enlèvements, les vols à<br />
main armée et les vols de voitures<br />
ont grimpé en flèche.<br />
Les autorités n’ont pas organisé<br />
d’élections depuis 2016 et la<br />
présidence est vacante depuis l’assassinat<br />
de Moïse.<br />
Aporrea 20 décembre <strong>2023</strong><br />
et non achevé par l’administration<br />
précédente.<br />
Mouvement Socialiste des<br />
Travailleurs de la<br />
République Dominicaine<br />
20 décembre <strong>2023</strong><br />
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Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
7
Haïti, d’une Transition à l’Autre (101)<br />
Front politique des oppositions ou nouveau Tonneau<br />
des Danaïdes !<br />
Le « Front Uni pour une Sortie de crise efficace et durable »<br />
Par Catherine Charlemagne<br />
Comme au bon vieux temps, certains<br />
partis politiques en Haïti reprennent<br />
la vieille tradition qui consiste à monter<br />
des Coalitions politiques contre les<br />
régimes en place. Cela devient même<br />
une habitude pour la plupart : s’associer<br />
pour durer pendant un temps face<br />
à leur incapacité à défaire les gouvernements<br />
qu’ils combattent. Depuis<br />
les années 90, en effet, ce concept ne<br />
cesse de faire école dans le paysage<br />
politique haïtien. Pas un pouvoir en<br />
place n’a eu son lot de Coalition ou de<br />
Front politique contre lui. Qu’il soit un<br />
gouvernement légitime ou de facto,<br />
qu’il s’agisse de pouvoir élu démocratiquement<br />
ou intérimaire, aucun n’a<br />
échappé à ce mode d’opposition de<br />
la part de ses adversaires politiques.<br />
Après deux années de lutte sans succès<br />
pour renverser le Premier ministre de la<br />
Transition, Ariel Henry, comme cela a<br />
été le cas sous la présidence de Jovenel<br />
Moïse avant son assassinat, l’opposition<br />
plurielle s’est rappelée de la bonne<br />
vieille formule du front commun en vue<br />
de tenter d’obtenir le départ du chef de<br />
la Primature.<br />
Pourtant, les opposants au régime<br />
de Transition ont déjà quasiment<br />
tout essayé en multipliant les Accords<br />
politiques, mêmes les plus insolites. Dès<br />
les premiers mois de l’arrivée de l’équipe<br />
de la Transition dirigée par Dr Ariel<br />
Henry, diverses initiatives politiques<br />
ont été prises par les oppositions afin de<br />
contraindre le locataire de la Villa d’Accueil<br />
soit à démissionner soit à partager<br />
le pouvoir, ce qu’il refuse évidemment<br />
de faire. En réponse, d’ailleurs, les partisans<br />
de celui-ci ont initié de leur côté<br />
un mouvement en constituant leur propre<br />
Accord politique, histoire de faire<br />
le contrepoids face à leurs adversaires.<br />
L’affrontement a été terrible sur le plan<br />
politique entre les deux parties. Malgré<br />
l’intervention de la Communauté<br />
internationale dans le dossier, rien n’a<br />
bougé, la crise politique et la lutte pour<br />
le pouvoir demeurent intactes.<br />
Le Premier ministre Ariel Henry<br />
s’accroche au pouvoir et surtout s’appuie<br />
sur le soutien d’une large partie de<br />
la Communauté internationale, notamment<br />
de Washington qui ne croit pas<br />
aux solutions proposées, ou du moins<br />
sur l’absence de vraies propositions<br />
de ses opposants. Se contentant de réclamer<br />
un Pouvoir exécutif bicéphale<br />
quand d’autres ne voient pas d’inconvénient<br />
pour cohabiter avec la Primature,<br />
les oppositions peinent à convaincre<br />
et apparaissent peu crédibles aux<br />
yeux de la Communauté internationale<br />
voire de l’opinion nationale. Les voix<br />
discordantes au sein des oppositions<br />
font l’affaire du pouvoir et de ses alliés,<br />
puisque, à chaque fois que cette opposition<br />
tente de sortir du bois, ils trouvent<br />
toujours la parade pour contrecarrer<br />
son assaut. Résultat, le pouvoir de<br />
Transition s’enracine et les démarches<br />
de l’opposition stagnent. Mêmes les<br />
initiatives entreprises par des organisations<br />
régionales comme l’OEA ou<br />
la CARICOM se soldent toutes par des<br />
échecs par le fait que le gouvernement<br />
de Transition et ses alliés arrivent à déjouer<br />
toutes les avancées en se présentant<br />
de manière plus cohérente par<br />
rapport à leurs adversaires qui ont des<br />
positions parfois très divergentes sur la<br />
résolution de la crise.<br />
La rencontre de la Jamaïque organisée<br />
par la CARICOM et celles de<br />
Port-au-Prince avec le Groupe des Eminentes<br />
Personnalités (GEP) désignées<br />
par la CARICOM pour conduire les<br />
pourparlers entre les protagonistes<br />
haïtiens ont été les preuves que les<br />
oppositions ne parlent pas d’une seule<br />
voix avec leurs interlocuteurs alors<br />
que le gouvernement et ses alliés font<br />
cause commune pour défendre leurs<br />
arguments devant les Commissaires et<br />
autres Envoyés spéciaux de la Communauté<br />
internationale. Alors, devant<br />
cette absence de cohésion entre les<br />
membres des différents Accords : Montana,<br />
Collectif 30 janvier, Déclaration<br />
conjointe de la Jamaïque, entre autres,<br />
devant la Communauté internationale,<br />
certains dirigeants de l’opposition estiment<br />
qu’il était temps de parler d’une<br />
seule voix et de faire bloc face au chef<br />
de la Transition et ceux qui coordonnent<br />
pour lui la riposte.<br />
Ainsi, ils proposent donc de<br />
mettre en place un organisme commun<br />
qu’ils estiment être plus approprié dans<br />
la circonstance pour mener les discussions<br />
avec l’International. Après maintes<br />
recherches et des discussions entre<br />
eux, ils finissent par se mettre d’accord<br />
pour la création d’un « Front » de partis<br />
partageant tous le même objectif : celui<br />
d’obtenir le départ ou la démission du<br />
Premier ministre Ariel Henry avant ou<br />
au plus tard le 7 février 2024. Cela nous<br />
ramène aux débats sur la fin du mandat<br />
de Jovenel Moïse en 2021 et 2022.<br />
Pour revenir à cette nouvelle structure<br />
politique, certains auraient préféré un<br />
nouvel Accord politique afin de laisser<br />
plus de liberté aux partis membres<br />
pour continuer de jouer le trouble-fête<br />
comme c’est le cas du parti Fanmi Lavalas<br />
de Maryse Narcisse, on le sait,<br />
plus réservé sur le départ d’Ariel Henry<br />
qu’une organisation comme EDE (les<br />
Engagés pour le Développement) du<br />
Dr Claude Joseph. Finalement, c’est la<br />
formule de « Front » qui a été adopté.<br />
Ce nouvel organisme s’intitule « Front<br />
Uni pour une Sortie de crise efficace et<br />
durable ».<br />
Il est composé d’un ensemble<br />
de formations politiques. Toutes souscrivent<br />
résolument dans le départ du<br />
Premier ministre Ariel Henry qui, selon<br />
elles, reste un obstacle à toute solution<br />
pour une sortie de crise. Si l’on trouve<br />
parmi ces organisations des partis historiquement<br />
hostiles à Ariel Henry comme<br />
le MOPOD, OPL, MRN, UNIR-Haïti,<br />
GREH, PLH, EDE, PNDPH, il est intéressant<br />
de noter aussi la présence des<br />
partis qui ont lâché au cours de route<br />
le chef de la Transition, notamment,<br />
PHTK de Liné Balthazar, LAPEH de<br />
l’ancien sénateur Anacacis Jean Hector,<br />
Konsyans Patriyotik et d’autres anciens<br />
signataires des Accords du 11 septembre<br />
ou de Musseau et du 21 décembre<br />
estimant que le Premier ministre n’a<br />
pas respecté ses engagements. Dans le<br />
texte portant sur les fronts baptismaux<br />
cette nouvelle structure politique, le<br />
mercredi 25 octobre <strong>2023</strong> à l’hôtel<br />
Montana contre le gouvernement de<br />
Transition, on peut lire « Le Front se<br />
donne pour mission d’« initier immédiatement<br />
des discussions avec les forces<br />
politiques, économiques et sociales<br />
représentatives pour la mise en place<br />
d’un Exécutif de transition conforme à<br />
l’esprit de la Constitution en vigueur ;<br />
de fournir aux partenaires internationaux<br />
les garanties suffisantes sur<br />
les mécanismes idoines et consensuels<br />
propres à combler la vacance à la tête<br />
du Pouvoir exécutif, à la démission du<br />
Premier ministre Ariel Henry.<br />
C’est un outil qui s’adapte à la<br />
nouvelle dynamique de la conjoncture<br />
politique. On s’est rendu compte de<br />
la limitation des différents groupes<br />
qui existent déjà. On met en place<br />
une structure plus inclusive avec plus<br />
de forces politiques. Dans les négociations<br />
avec le pouvoir et la Communauté<br />
internationale, cette coalition<br />
nous permettra d’être plus cohérents ».<br />
En effet, c’est le but recherché par les<br />
signataires de la Charte de ce nouveau<br />
front uni contre le pouvoir en place.<br />
Selon Liné Balthazar, le Président du<br />
PHTK, parti signataire de l’Accord du<br />
11 septembre, ancien soutien d’Ariel<br />
Henry et ancien parti de l’ex-Président<br />
Michel Martelly, l’absence de cohérence<br />
lors des négociations avec les Missions<br />
de la CARICOM dans la capitale haïtienne<br />
a terriblement fait défaut à l’opposition<br />
plurielle tout en affirmant que<br />
ce front n’est nullement une démarche<br />
électoraliste. « Ce n’est pas une coalition<br />
électorale » dit-il. Selon d’autres<br />
responsables politiques et membres du<br />
« Front Uni pour une Sortie de crise<br />
efficace et durable », cette structure<br />
va leur permettre d’être plus crédibles<br />
pour poursuivre le processus de négociations<br />
politiques avec les Emissaires<br />
de la CARICOM.<br />
Il faut se rappeler que, durant<br />
les négociations avec la Mission de la<br />
CARICOM en Haïti au début du mois<br />
de septembre <strong>2023</strong>, il y a eu une vraie<br />
divergence et de la cacophonie parmi<br />
les membres des oppositions entre<br />
ceux qui voulaient à tout prix insérer<br />
la démission du Premier ministre dans<br />
l’ordre du jour et ceux qui s’y étaient<br />
opposés. Une position qui n’avait pas<br />
arrangé les choses pour les Emissaires<br />
de la CARICOM. C’est en tirant les<br />
leçons de cette mésentente au moment<br />
où une Mission caribéenne était sur<br />
place à Port-au-Prince que certains, entre<br />
autres, l’ancien Premier ministre de<br />
Jovenel Moïse, Claude Joseph, depuis<br />
chef du Parti EDE (les Engagés pour le<br />
Développement), ont pris la décision de<br />
mettre en place ce front.<br />
D’après l’ex-Chancelier qui milite<br />
activement avec son parti pour la<br />
démission d’Ariel Henry, « Ce Front<br />
permettra de mieux appréhender le<br />
départ organisé d’Ariel Henry ». Justement,<br />
dans la perspective de la mise en<br />
place du « Front Uni pour une Sortie de<br />
crise efficace et durable », les discussions<br />
entre les protagonistes haïtiens<br />
sous les auspices du Groupe des Eminentes<br />
Personnalités (GEP) de la CAR-<br />
ICOM devaient reprendre par visio-conférence<br />
le vendredi 6 octobre <strong>2023</strong>.<br />
Deux jours avant, Dr Claude Joseph,<br />
au nom de son parti, tenait à écrire à<br />
cette instance pour dire dans quel cadre<br />
son organisation entendait reprendre<br />
les pourparlers avec eux et avec<br />
le gouvernement intérimaire. Dans un<br />
long courrier envoyé au GEP, l’ancien<br />
Premier ministre qui cherche à prendre<br />
la tête des oppositions face au pouvoir<br />
voulait souligner que, selon l’Accord<br />
du 21 décembre signé par Ariel Henry<br />
et même publié dans Le Moniteur, le<br />
Journal officiel de la République, après<br />
son adoption au Conseil des ministres,<br />
fixant l’échéance du 7 février 2024<br />
comme étant la date limite pour la<br />
transmission du pouvoir à un Exécutif<br />
élu, au-delà de cette date, le chef de la<br />
Transition n’aura aucune autorité, ni<br />
légitimité pour rester à la tête du pays.<br />
Confiant que ce front uni le soutiendra<br />
dans ses démarches, le chef des<br />
« Engagés pour le Développement » n’a<br />
pas été de main morte dans sa missive<br />
à l’attention des Emissaires de la<br />
CARICOM : « Le Groupe des Éminentes<br />
Personnalités de la CARICOM voudra<br />
bien noter que Ariel Henry est animé<br />
d’une seule et unique ambition: celle<br />
de rester le plus longtemps possible au<br />
pouvoir. C’est la raison pour laquelle le<br />
Premier ministre de facto n’a jamais<br />
créé les conditions politiques et de<br />
sécurité nécessaires à l’organisation<br />
des élections ni en 2022 ni en <strong>2023</strong>.<br />
En outre, et conformément à cette<br />
stratégie machiavélique, les engagements<br />
qui sont adoptés dans les différents<br />
accords ne sont pas respectés :<br />
pas de concertation nationale; pas de<br />
feuille de route de la Transition; pas<br />
d’organe de contrôle de l’action gouvernementale;<br />
pas de plan global de<br />
sécurité; pas de Conseil Électoral Provisoire;<br />
et pas de Comité d’experts sur<br />
la révision constitutionnelle.<br />
À cet égard et en prélude à<br />
l’échéance du 7 février 2024 de la<br />
fin de la Transition dirigée par Ariel<br />
Henry, EDE souligne à l’attention du<br />
Groupe des Éminentes Personnalités<br />
de la CARICOM que Ariel Henry n’a pas<br />
de crédibilité ni d’autorité pour négocier<br />
un nouvel Accord avec ses amis et<br />
alliés politiques afin de masquer l’échec<br />
indiscutable de sa gouvernance intérimaire<br />
et de se perpétuer au pouvoir.<br />
Le Premier ministre de facto ne peut<br />
plus continuer à bénéficier de ses dilatoires<br />
et le peuple haïtien ne peut plus<br />
subir les conséquences désastreuses<br />
de son cynisme sans précédent et son<br />
incompétence caractérisée. De ce qui<br />
précède, EDE invite le Groupe des Éminentes<br />
Personnalités de la CARICOM à<br />
prendre acte de la fin obligatoire en<br />
date du 7 février 2024 de la Transition<br />
conduite par Ariel Henry », écrivait<br />
Dr Claude Joseph. Tandis que, toujours<br />
dans la perspective d’une reprise<br />
des discussions, d’autres organisations<br />
de l’opposition plurielle vont dans le<br />
même sens. Leurs dirigeants estiment<br />
que le Premier ministre est de mauvaise<br />
foi et par conséquent, il bloque les discussions.<br />
De fait, à l’instar du parti EDE,<br />
le Collectif 30 janvier, une coalition<br />
regroupant plusieurs organisations<br />
politiques, a aussi pris la plume pour<br />
faire connaître sa position au Groupe<br />
des Eminentes Personnalités (GEP) de<br />
la CARICOM. Deux signataires de cette<br />
structure d’opposition, Liné Balthazar<br />
du PHTK et Edgard Leblanc Fils de<br />
l’OPL, tous deux membres du « Front<br />
Uni pour une Sortie de crise efficace<br />
et durable », croient savoir que « Plusieurs<br />
raisons expliquent cette situation<br />
de blocage. La principale est la<br />
mauvaise foi manifeste des tenants<br />
du pouvoir. Cela se traduit par le refus<br />
du Premier ministre Ariel Henry et ses<br />
alliés de négocier avec les forces politiques<br />
et sociales représentatives, les<br />
termes et les conditions d’une restauration<br />
durable et irréversible dans<br />
notre pays, de l’État de droit et des<br />
institutions républicaines alors que les<br />
conditions de vie de la population se<br />
dégradent et atteignent le seuil de catastrophe<br />
humanitaire et sécuritaire.<br />
Pour garantir le succès du processus<br />
initié le 1er juin <strong>2023</strong> sous les<br />
auspices de la CARICOM, le Collectif<br />
croit qu’il est important d’analyser à<br />
la date du 30 septembre son évolution,<br />
le chemin parcouru et d’établir<br />
pour tout un chacun le bilan de cette<br />
étape. Le Collectif pense qu’un rapport<br />
d’étape permettra aux acteurs de<br />
décider de l’avenir du processus de facilitation<br />
et d’envisager sereinement<br />
les perspectives d’une solution durable<br />
à la crise actuelle » disent-ils dans<br />
le courrier adressé au Coordonnateur<br />
du Groupe d’Eminentes Personnalités<br />
de la CARICOM, l’ancien Premier ministre<br />
de Sainte-Lucie, Kenny Anthony.<br />
Ainsi, les oppositions, à travers plusieurs<br />
structures séparées mais concordantes,<br />
décident de mettre la pression<br />
sur les Emissaires de la CARICOM afin<br />
de pousser le Premier ministre de la<br />
Transition à la démission. Ce qui n’est<br />
pas gagné.<br />
Certes, les dirigeants de l’opposition<br />
se sentent un peu renforcés<br />
par la création de ce nouveau « Front<br />
Uni pour une Sortie de crise efficace<br />
et durable » qu’ils entendent utiliser<br />
comme l’organe devant servir d’interlocuteur<br />
unique des oppositions face<br />
aux autres médiateurs internationaux<br />
de la crise haïtienne. Surtout, d’après<br />
l’un des membres du Comité exécutif<br />
du nouveau Front uni, Me Casanova<br />
Jean-Baptiste du parti PNDPH, cette<br />
structure politique commune a été créée<br />
afin de faire face à la « Volonté manifeste<br />
du Dr Ariel Henry de continuer à<br />
cumuler sans contrôle les fonctions de<br />
chef d’Etat, de Président de la République,<br />
de Premier ministre, après plus<br />
de deux années d’exercice d’un pouvoir<br />
d’exception illégitime, incompétent et<br />
impopulaire, de son refus de négocier<br />
de bonne foi une sortie de crise consensuelle».<br />
Avant, ce dirigeant du parti<br />
PNDPH, laissait entendre, lors de la<br />
présentation officielle du « Front Uni<br />
pour une Sortie de crise efficace et durable<br />
» que ce regroupement des partis<br />
va « Recommander des mesures propres<br />
à apaiser les souffrances de la<br />
population, à aider les victimes des<br />
crimes perpétrés par les gangs armés<br />
et à relancer l’économie nationale;<br />
mener des négociations avec l’ONU<br />
sur les modalités de mise en œuvre<br />
de la Résolution 2699 pour garantir,<br />
sur tout le territoire, des conditions<br />
de sécurité propices à la reprise des<br />
activités socio-économiques et à l’organisation<br />
d’élections inclusives et<br />
crédibles. »<br />
Mais, les dirigeants de ce « Front<br />
uni » pourront-ils vraiment convaincre<br />
dans ce contexte où il n’y a plus, en<br />
Haïti, de vrais leaders politiques capables<br />
d’imposer une figure, un discours,<br />
une parole devant une Communauté<br />
internationale plus soucieuse de réussir<br />
sa Mission Multinationale d’Appui<br />
à la Sécurité en Haïti (MMAS) qui se<br />
déploiera bientôt? Le moins que l’on<br />
puisse dire, elle ne s’intéresse pas vraiment<br />
aux manœuvres politiciennes<br />
qui pourraient même contrarier la mise<br />
en œuvre de cette expédition militaire<br />
qu’elle se donne déjà tant mal à<br />
mettre au point. Surtout ce n’est pas la<br />
première ni la dernière fois qu’elle voit<br />
éclore dans le paysage politique haïtien<br />
des « Fronts politiques » qui, en réalité,<br />
ne sont que des « Tonneaux des Danaïdes<br />
», expression provenant de la<br />
mythologie grecque dont la définition<br />
est : condamner quelqu’un à remplir<br />
d’eau un tonneau sans fond. Bref, une<br />
tâche sans fin et sans espoir !<br />
C.C<br />
8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024
This week in <strong>Haiti</strong><br />
<strong>Haiti</strong>’s Legal Claim for Restitution:<br />
The Political Context for the Recovery<br />
of the Double-Debt<br />
A lithograph print of the Jul. 3, 1825 landing of French gunboats in Portau-Prince<br />
to demand from President Jean Boyer 150 million gold francs in<br />
reparations in exchange for France recognizing <strong>Haiti</strong>’s independence<br />
by Ira Kurzban<br />
This article discusses <strong>Haiti</strong>’s efforts to<br />
seek restitution from France for the<br />
“Double-Debt” imposed in 1825. After<br />
<strong>Haiti</strong> gained independence in 1804<br />
following a slave revolt, France threatened<br />
to invade and re-enslave the <strong>Haiti</strong>an<br />
people if they did not pay compensation<br />
to French slave owners for their<br />
lost “property.” This became known as<br />
the Double- Debt, as French and American<br />
banks profited by converting the<br />
debt into high-interest loans. In 2003,<br />
on the 200th anniversary of <strong>Haiti</strong>an<br />
hero Toussaint Louverture’s death,<br />
<strong>Haiti</strong>’s president Jean-Bertrand Aristide<br />
announced his intention to demand repayment<br />
from France. This sparked retaliation<br />
from France and <strong>Haiti</strong>’s elite,<br />
who sought to undermine Aristide’s<br />
government. A legal team developed<br />
arguments that the 1825 agreement<br />
was unlawful given the threat of re-enslavement.<br />
A draft complaint was prepared<br />
but the 2004 coup against Aristide<br />
halted the legal proceedings. The<br />
article argues that the restitution claim<br />
remains legally valid and an important<br />
symbol in <strong>Haiti</strong>’s fight for justice, despite<br />
political opposition.<br />
On Apr. 7, 2003, I was representing<br />
the Republic of <strong>Haiti</strong> when<br />
its democratically elected president,<br />
Jean-Bertrand Aristide, announced he<br />
was requesting reparations from the<br />
French government because it had imposed<br />
economic sanctions on <strong>Haiti</strong> in<br />
1825. President Aristide’s announcement<br />
came on the 200 th anniversary of<br />
“The flag of restitution and reparations” reads a government banner<br />
across the street in Arcahaie on May 18, 2003, <strong>Haiti</strong>an Flag Day. Aristide<br />
was demanding $21,685,135,571.48 from France, reflecting inflationadjusted<br />
restitution of the money <strong>Haiti</strong> paid out plus interest.<br />
AP<br />
President Jean-Bertrand Aristide<br />
demanding restitution of <strong>Haiti</strong>’s<br />
“double debt” in Arcahaie on Flag<br />
Day in May <strong>2023</strong><br />
AP<br />
AP<br />
Sitting in with other diplomats,<br />
French Ambassador to <strong>Haiti</strong> Yves<br />
Gaudel listening to Aristide’s<br />
restitutions demands.<br />
the death of Toussaint Louverture. The<br />
symbolism was not lost on the <strong>Haiti</strong>an<br />
people.<br />
The1825 sanctions, imposed under<br />
threat of war and re-enslavement of<br />
the <strong>Haiti</strong>an people, were unlawful and<br />
unprecedented. <strong>Haiti</strong>ans were forced to<br />
compensate their former slave masters<br />
for ending their slavery. These sanctions<br />
impoverished <strong>Haiti</strong> for the next two centuries.<br />
This unlawful conduct was compounded<br />
by scandalous acts of French,<br />
and later U.S. banks, which profited by<br />
converting France’s demand for money<br />
into interest-bearing loans for the <strong>Haiti</strong>an<br />
people. These bank loans generated<br />
significant revenue through hefty interest<br />
payments above the “debt” principal<br />
and became known in <strong>Haiti</strong> as the<br />
“Double-Debt.”<br />
The political context in which the<br />
restitution claims arose can be credited<br />
to a continuous effort by <strong>Haiti</strong>’s elite,<br />
the U.S. intelligence community, and<br />
so-called friends of <strong>Haiti</strong> particularly<br />
the French and Canadian governments<br />
to undermine the democratically elected<br />
government of President Aristide. Those<br />
efforts intensified after the president’s<br />
announcement seeking restitution, but<br />
their antecedents were obvious from the<br />
beginning of Aristide’s second term.<br />
President Aristide under Attack<br />
On Feb. 7, 2001, Aristide was inaugurated<br />
as president of the Republic of <strong>Haiti</strong><br />
for his second term after winning the<br />
popular vote by 92%. Actions were taken<br />
to undermine his presidency, however,<br />
ultimately resulting in a second coup<br />
against him on Feb. 29, 2004.<br />
Immediately after President Aristide’s<br />
re-election, Gérard Gourgue, with<br />
the Democratic Convergence Party, established<br />
a parallel self-declared government.<br />
This multi-party government<br />
alliance refused to run in the election<br />
because it knew it would lose given the<br />
overwhelming popularity of Aristide and<br />
his Fanmi Lavalas Party. However, this<br />
opposition group had the support of anti-democratic<br />
forces in the United States<br />
that sought the ouster of Aristide.<br />
By July 2001, the first of many<br />
commando raids began against <strong>Haiti</strong>an<br />
government facilities. By December<br />
2001, ex-soldiers from <strong>Haiti</strong>’s disbanded<br />
military occupied and attacked<br />
the National Palace with 50-millimeter<br />
weapons.<br />
One year later, the Group of 184,<br />
led by André “Andy” Apaid, who carried<br />
a U.S. passport and was supported<br />
by the International Republican Institute<br />
(IRI), was formed in the Dominican<br />
Republic. This “group” was seen<br />
as an alternative to the Fanmi Lavalas<br />
Party and President Aristide. Demands<br />
were constantly and routinely initiated<br />
against President Aristide, claiming that<br />
he should “negotiate” with this unelected<br />
group comprised of <strong>Haiti</strong>’s elite that<br />
had the backing of the U.S. intelligence<br />
community.<br />
On Jan. 31 and Feb. 1, 2003,<br />
U.S., French, and Canadian diplomats<br />
met in Canada at Meech Lake, the Canadian<br />
government’s conference center,<br />
to plan a second coup against President<br />
Aristide. The meeting was led by Roger<br />
Noriega, who later that year became<br />
Assistant Secretary of State for Western<br />
Hemisphere Affairs for the United<br />
States, Denis Paradis, the Secretary of<br />
State of Canada (Francophonie Region),<br />
and member of Parliament. The goal<br />
was to finally get rid of Aristide, as Vice<br />
President Dick Cheney triumphantly<br />
stated after the February 2004 coup.<br />
After President Aristide’s announcement<br />
on Apr. 7, 2003, stating<br />
that he was seeking restitution from<br />
France, the French were startled and<br />
determined to end any discussion of restitution.<br />
At the time, Jacques Chirac was<br />
president of France and Dominique de<br />
Villepin was France’s foreign minister.<br />
France’s initial reaction to the restitution<br />
claim was delivered by de Villepin, who<br />
stated that France had given 200 million<br />
euros to <strong>Haiti</strong> as part of the European<br />
Union’s two-billion-euro in aid to <strong>Haiti</strong><br />
in recent years. De Villepin’s spokesperson<br />
said the problem in <strong>Haiti</strong> was<br />
suite à la page(15)<br />
A Retrospective on <strong>2023</strong>:<br />
The Year the U.S. Empire<br />
Faced Great Difficulties in<br />
Organizing Another Foreign<br />
Intervention into <strong>Haiti</strong><br />
by Kim Ives<br />
(Part 2 of 2)<br />
Tens of thousands of <strong>Haiti</strong>ans rally in Port-au-Prince for<br />
“Souf pou Ayiti.”<br />
Former foes, neighborhood leaders Jimmy Cherizier and Marc-André<br />
Alexandre led a united march against Ariel Henry and in support of the<br />
farmers of Ouanaminthe through Port-au-Prince on Sep. 18, <strong>2023</strong>.<br />
Aug. 7: The American Apparel<br />
and Footwear Association (AAFA),<br />
whose member companies assemble<br />
their products with cheap <strong>Haiti</strong>an labor,<br />
applaud the looming invasion of<br />
<strong>Haiti</strong> saying “a country like Kenya has<br />
shared values, and shared prosperity,<br />
with the United States and with <strong>Haiti</strong>.”<br />
Aug. 14: With a long report,<br />
Human Rights Watch supports foreign<br />
military intervention into <strong>Haiti</strong>, calling<br />
it a “consensual deployment of an international<br />
force, as requested by <strong>Haiti</strong>an<br />
authorities.”<br />
Aug. 17: Jimmy “Barbecue”<br />
Cherizier, spokesman of the G9 Family<br />
and Allies neighborhood anti-crime alliance,<br />
responds to the looming foreign<br />
invasion, saying that unless the force<br />
was coming to arrest Ariel Henry and<br />
the <strong>Haiti</strong>an oligarchs and politicians in<br />
Joseph Félix Badio<br />
league with him, “the <strong>Haiti</strong>an people<br />
will fight [the invaders] until our last<br />
drop of blood.”<br />
Aug. 20: A 10 member Kenyan<br />
delegation arrive in <strong>Haiti</strong> to make an assessment<br />
of what will be needed regarding<br />
the proposed deployment of 1,000<br />
Kenyan troops.<br />
Aug. 26: Pastor Marcorel Zidor<br />
of the Church of the Evangelical Pool<br />
of Bethesda leads hundreds in an organized<br />
“Bwa Kale”-style march in<br />
the Port-au-Prince suburb of Canaan<br />
against a local criminal gang known<br />
as “Jeff,” but gang members open fire<br />
on the crowd, killing more than 20 and<br />
wounding many more, despite assurances<br />
of protection from the police.<br />
Aug. 29: Jean Ernest Muscadin,<br />
the no-nonsense tough-on-crime Government<br />
Commissioner in the southern<br />
town of Miragoâne, grants a rare<br />
interview to Haïti Liberté, in which<br />
he asserts that “today, we have a<br />
suite à la page(14)<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
9
C’EST CELA LA RÉVOLUTION, L<br />
TOUS LES RÊVES SO<br />
Il convient d’assainir les indicateurs macroéconomiques à moyen terme et<br />
de placer le pays dans une situation plus favorable pour que nous allions<br />
de l’avant en 2024, en ouvrant les portes à l’espoir et à la prospérité que<br />
nous nous devons, a déclaré Diaz-Canel. Photo: José Manuel Correa<br />
Par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez<br />
Discours prononcé par Miguel Mario<br />
Diaz-Canel Bermudez, Premier<br />
secrétaire du Comité central du Parti<br />
communiste de Cuba et président de<br />
la République, lors de la clôture de<br />
la 2e Période ordinaire de sessions de<br />
l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire<br />
dans sa 10e législature, au Palais<br />
des conventions, le 22 décembre<br />
<strong>2023</strong>, « Année 65 de la Révolution»<br />
Cher général Raul Castro Ruz, leader<br />
de la Révolution cubaine,<br />
Cher compañero Lazo, président<br />
de l’Assemblée nationale du Pouvoir<br />
populaire,<br />
Mesdames et messieurs les<br />
députés,<br />
Cette dernière session de l’Assemblée<br />
<strong>2023</strong> pourrait marquer le<br />
début d’une nouvelle tendance dans le<br />
comportement de l’économie cubaine.<br />
Corriger les profondes distorsions et<br />
des déviations structurelles qui entravent<br />
la performance économique<br />
est un mot d’ordre afin de surmonter<br />
la situation extrêmement complexe<br />
à laquelle nous sommes confrontés à<br />
l’heure actuelle en raison des impacts<br />
combinés du siège des États-Unis, de<br />
la crise dans les relations économiques<br />
internationales et de nos propres erreurs.<br />
Une fois de plus, tout dépendra<br />
de notre capacité à exécuter et à mettre<br />
en œuvre de manière adéquate les mesures<br />
annoncées ici.<br />
Nous l’avons appelée économie<br />
de guerre, car elle doit fonctionner<br />
dans un scénario de politique d’asphyxie<br />
maximale, conçue et appliquée<br />
contre un petit pays par l’empire le plus<br />
puissant de l’histoire.<br />
Nous sommes, en outre, une nation<br />
du tiers-monde exploité, un territoire<br />
en désavantage historique du fait<br />
de l’héritage du colonialisme, où une<br />
longue et multiforme crise mondiale a<br />
le plus d’impact. Une crise aggravée<br />
par des conflits, des guerres et des<br />
déséquilibres inhérents à l’inégalité<br />
générée par le capitalisme néolibéral,<br />
et que la récente pandémie a renforcée.<br />
J’attire l’attention de ceux qui<br />
préfèrent que nous évitions le terme «<br />
blocus ». Si seulement il était aussi facile<br />
de le sortir de notre vie quotidienne<br />
et d’effacer ses menaces et ses effets<br />
sur la société cubaine ! Faire cela reviendrait<br />
à agir comme ceux qui, aujourd’hui,<br />
prétendent nier le génocide<br />
israélien à Gaza, alors que les bombes<br />
sionistes tombent sur des quartiers,<br />
des écoles et des hôpitaux, dans le but<br />
criminel d’exterminer son peuple.<br />
Comme je l’ai dit lors du 7e Plenum<br />
du Comité central du Parti, les<br />
mesures d’asphyxie économique de<br />
ces dernières années sont des bombes<br />
destinées à renverser les colonnes qui<br />
soutiennent la résistance cubaine. Il est<br />
donc important de trouver les moyens<br />
d’empêcher qu’elles n’explosent.<br />
Il est peu probable que l’hostilité<br />
de l’empire voisin change en 2024.<br />
Dans leur détermination, jamais abandonnée,<br />
de détruire la Révolution et de<br />
parvenir à un « changement de régime<br />
», les États-Unis permettent et favorisent<br />
des actions de déstabilisation, de<br />
discrédit et de guerre médiatique, qui<br />
visent à encourager une explosion sociale.<br />
On assiste même à une recrudescence<br />
des menaces terroristes que<br />
les autorités font semblant de ne pas<br />
voir ou de ne pas reconnaître. Comme<br />
s’il était possible d’ignorer que, depuis<br />
le territoire étasunien, on facilite et on<br />
finance l’entraînement, avec un appui<br />
logistique, de groupes armés qui débordent<br />
de messages de violence par tous<br />
les moyens à leur disposition.<br />
Aujourd’hui, nous tenons à réaffirmer<br />
ici que nous sommes fermement<br />
résolus à les affronter et que les informations<br />
que nous avons diffusées ces<br />
derniers jours font partie de la mise en<br />
garde.<br />
L’histoire présente de nombreux<br />
actes et crimes perpétrés par des éléments<br />
liés à l’extrême droite de Miami,<br />
dans lesquels la participation d’agences<br />
étasuniennes n’est pas exclue.<br />
L’encouragement et la réalisation<br />
de plans terroristes contre Cuba<br />
reposent sur le sentiment d’impunité<br />
qui prévaut dans ces secteurs. On peut<br />
citer les cas de Luis Posada Carriles et<br />
d’Orlando Bosch qui, bien qu’ils aient<br />
reconnu publiquement leurs crimes,<br />
dont témoignent même des documents<br />
déclassifiés et des entretiens accordés à<br />
d’importants organes de presse étasuniens,<br />
ont paisiblement fini leur vie à<br />
Miami, sous la protection des autorités<br />
de ce pays.<br />
Il n’y a pas de correspondance,<br />
mais plutôt une incohérence dans le<br />
discours et l’engagement prônés par<br />
les États-Unis dans leur lutte contre<br />
le terrorisme et l’attitude permissive<br />
qu’ils maintiennent à l’égard de personnes<br />
d’origine cubaine qui, depuis<br />
le territoire étasunien, encouragent,<br />
planifient, financent, organisent et<br />
exécutent des actions violentes contre<br />
Cuba et ses services diplomatiques, y<br />
compris contre notre siège, situé tout<br />
près de la Maison Blanche.<br />
Nous exigeons des autorités<br />
étasuniennes qu’elles enquêtent et<br />
prennent des mesures, qu’elles traduisent<br />
en justice les éléments qui professent<br />
le terrorisme et les actes de<br />
violence, lesquels n’ont pas cessé de<br />
recourir à ces méthodes en plein renforcement<br />
du blocus.<br />
L’encouragement que représente<br />
la politique des États-Unis à commettre<br />
des actes de violence contre Cuba n’est<br />
pas sans fondement. Au contraire, il a<br />
été récurrent dans le contexte bilatéral<br />
et constitue un modèle de comportement<br />
que l’histoire a prouvé.<br />
Comme Fidel l’a déclaré en 1998,<br />
lors d’un hommage émouvant et inoubliable<br />
aux victimes de l’attentat contre<br />
un avion de Cubana au large des côtes<br />
de la Barbade : « Ce que ne pourront<br />
jamais imaginer ceux qui commettent<br />
de grands crimes contre les peuples<br />
dans l’ivresse de leur impunité et dans<br />
le caractère éphémère de leur pouvoir,<br />
c’est que, tôt ou tard, la vérité se fraie<br />
un chemin ».<br />
Trois années d’une administration<br />
démocrate qui agit en totale adhésion<br />
avec celle de son prédécesseur<br />
républicain confirment que l’hostilité à<br />
l’encontre de Cuba n’est pas le fait d’un<br />
parti, mais d’une politique enracinée<br />
dans les prétentions hégémoniques<br />
d’un empire incapable d’accepter la<br />
souveraineté de son petit voisin.<br />
Si quelqu’un avait des doutes, il<br />
lui suffirait de lire les dispositions du<br />
Titre II de la Loi Helms-Burton qui, entre<br />
autres aspects, établit le maintien<br />
du blocus économique jusqu’à ce que<br />
le gouvernement révolutionnaire ait<br />
été renversé, que le Parti communiste<br />
de Cuba, les organisations politiques et<br />
de masse aient disparu et que les propriétés<br />
aient été restituées ou que quiconque<br />
ayant jamais possédé un bien à<br />
Cuba ait été indemnisé.<br />
Le Titre stipule également que,<br />
pendant la période qui s’écoulera entre<br />
le renversement du pouvoir révolutionnaire<br />
et la restitution des biens,<br />
il y aura à Cuba un gouvernement de<br />
transition choisi et imposé par le gouvernement<br />
des États-Unis qui certifiera<br />
si les dispositions de cette loi perverse<br />
ont été respectées.<br />
Malgré ces preuves irréfutables<br />
de l’arrogance absolue de l’empire, il<br />
Le pays dispose d’un État qui a un haut niveau de responsabilité auquel il ne se soustrait pas. Ce gouvernement<br />
propose, informe, consulte et attend de ses députés et de tout le peuple qu’ils le soutiennent. Photo: Juvenal Balán<br />
ne manque pas de personnes qui sont<br />
prêtes à exiger ou à suggérer que Cuba<br />
fasse des gestes ou des concessions<br />
pour « aider » le gouvernement étasunien<br />
à adopter un comportement plus<br />
bienveillant et constructif.<br />
Souvent, elles ignorent ou ne<br />
veulent tout simplement pas entendre<br />
parler de l’impact du blocus. Certaines<br />
ne le mentionnent même pas comme<br />
étant au cœur du conflit entre les deux<br />
pays et des obstacles qu’il impose à notre<br />
développement. Plus de trente fois<br />
de suite, la plupart des gouvernements<br />
du monde ont soutenu, par un vote<br />
à l’Assemblée générale des Nations<br />
unies, la Résolution cubaine contre le<br />
blocus.<br />
L’arrogance impériale méprise ce<br />
soutien international, tourne le dos à la<br />
revendication mondiale et maintient sa<br />
politique criminelle, qu’elle justifie par<br />
une construction discursive de doubles<br />
standards, mensongère et calomnieuse,<br />
qui, derrière une fausse préoccupation<br />
et un engagement à l’égard<br />
des problèmes du peuple cubain, cache<br />
ses véritables intentions de détruire la<br />
Révolution à tout prix.<br />
Avec la solidarité et la compréhension<br />
d’une grande partie de la<br />
communauté internationale, Cuba fait<br />
face aux effets du blocus. Aujourd’hui,<br />
il nous appartient de faire face à la<br />
convergence de ces problèmes avec<br />
les séquelles de la pandémie et de la<br />
crise mondiale. Nous le ferons avec<br />
détermination et fermeté, avec intelligence<br />
et intégralité, avec optimisme et<br />
confiance, en partageant efforts et contributions<br />
de tous, dans un contexte<br />
défavorable, mais avec la certitude que<br />
nous surmonterons les défis par le travail,<br />
le talent et la créativité, en d’autres<br />
termes, par une résistance créative<br />
(Applaudissements).<br />
Tel le dinosaure de Monterroso,<br />
le blocus sera toujours là, désormais<br />
mille fois plus sévère, stoppant nos<br />
rêves, dressant des obstacles, entravant<br />
le développement et la prospérité<br />
que nous méritons, parce que le gouvernement<br />
des États-Unis reste marqué<br />
par le manque de volonté politique<br />
de progresser vers une relation avec<br />
Cuba qui soit respectueuse et attachée<br />
à la Charte des Nations unies et au<br />
Droit international. L’objectif est de<br />
couper l’accès aux capitaux et aux financements,<br />
d’étouffer l’économie et<br />
de détériorer ainsi la capacité du gouvernement<br />
à répondre aux besoins<br />
fondamentaux de la population.<br />
L’effet de cette politique est visible<br />
dans la dépression de plusieurs<br />
services essentiels, notamment l’électricité,<br />
la santé, l’éducation, l’approvisionnement<br />
en eau, les services<br />
communaux, les transports publics,<br />
la production d’aliments et de médicaments,<br />
qui nécessitent tous l’importation<br />
d’équipements, de pièces<br />
détachées, de combustibles ou de<br />
matières premières, pour lesquels les<br />
maigres ressources financières sur<br />
lesquelles nous pouvons compter sont<br />
insuffisantes.<br />
Même si la gestion économique<br />
de l’État était la plus efficiente et la plus<br />
efficace au monde, ce dont aucun gouvernement<br />
ne peut se prévaloir, nombre<br />
de nos problèmes persisteraient à<br />
cause du blocus, comme en témoignent<br />
la contraction des approvisionnements<br />
destinés à la consommation de la population,<br />
le niveau d’inflation et le pouvoir<br />
d’achat insuffisant de la majorité<br />
de la population. Tel est l’objectif de la<br />
guerre économique, et les résultats se<br />
matérialisent clairement, même s’ils ne<br />
parviennent pas à atteindre l’objectif<br />
que s’est fixé l’impérialisme depuis le<br />
triomphe de la Révolution.<br />
Outre les actions constantes de<br />
subversion et de désinformation contre<br />
Cuba, l’objectif est de briser le pays, de<br />
provoquer la décomposition sociale et<br />
de générer l’ingouvernabilité, un objectif<br />
qu’ils ne sont absolument pas parvenus<br />
à atteindre.<br />
Compatriotes,<br />
Au cours des débats de ces derniers<br />
jours, des critiques et des autocritiques<br />
ont été formulées sur les erreurs<br />
commises. Ces erreurs font également<br />
partie de la complexité de la prise de<br />
décision dans un contexte de tensions<br />
extrêmes.<br />
Dans une sorte de tempête parfaite,<br />
le désir de surmonter la situation<br />
défavorable, la corrélation entre les<br />
La suppression progressive de certaines subventions et les modifications<br />
dans la politique fiscale, entre autres, visent à corriger certaines déviations<br />
et distorsions insupportables dans la conjoncture économique actuelle.<br />
Photo: Juvenal Balán<br />
variables économiques, la volonté de<br />
préserver les acquis sociaux et la disponibilité<br />
très limitée, voire nulle, de<br />
devises étrangères se rejoignent très<br />
souvent. Tout cela a été servi de terreau<br />
à la prise de décisions non intégrales,<br />
qui provoquent des incompréhensions<br />
logiques et ont des impacts négatifs en<br />
raison de leur application dans des conditions<br />
défavorables, ce que beaucoup<br />
considèrent comme la cause de tous<br />
les problèmes, sans être réellement les<br />
seules ou même les plus décisives.<br />
Au cours de ces journées, nous<br />
avons parlé d’efforts qui n’ont pas encore<br />
débouché sur des solutions, de<br />
mesures qui n’ont pas porté leurs fruits,<br />
de prévisions qui n’ont pas abouti.<br />
Tout comme nous reconnaissons<br />
des erreurs dans la conception et la<br />
mise en œuvre inadéquate de la Tâche<br />
de réorganisation, nous avons remis<br />
en question l’approbation de nouveaux<br />
acteurs économiques sans la précision<br />
des règles de fonctionnement, ce qui<br />
aurait pu éviter de nombreuses déviations.<br />
Il est également important de<br />
souligner que le manque de contrôle et<br />
de défense des normes adoptées et le<br />
fonctionnement inadéquat des organes<br />
10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024
’IDÉE INCONTOURNABLE QUE<br />
NT RÉALISABLES !<br />
La loi sur la Santé publique reconnaît la dignité humaine comme valeur<br />
suprême, ainsi que le droit à la vie, à l’intégrité physique et morale, à la<br />
liberté et à la justice, entre autres. Photo: Juvenal Balán<br />
de l’État chargés de leur exécution ont<br />
renforcé les erreurs. Il s’agit à présent<br />
d’avancer sur la voie de la rectification<br />
progressive.<br />
La coïncidence de ces problèmes<br />
et leur accumulation au fil du temps<br />
ont facilité la présence de phénomènes<br />
et de manifestations négatives dans la<br />
société cubaine que nous ne souhaitons<br />
pas. Une fois de plus, il est temps<br />
de rectifier. La rectification est un processus<br />
inhérent à la Révolution.<br />
De l’idéologie et des actions du<br />
commandant en chef Fidel Castro Ruz<br />
et du général d’armée Raul Castro Ruz<br />
nous avons appris l’importance d’une<br />
correction en temps voulu face à toute<br />
situation susceptible de compromettre<br />
l’avenir de la construction socialiste.<br />
Il s’agit d’une pensée qui s’est<br />
consolidée depuis des années. En<br />
1986, le Commandant en chef [Fidel<br />
Castro] avait lancé un profond processus<br />
de rectification des erreurs et<br />
des tendances négatives, qui n’avait<br />
pas pu être mené à bien en raison du<br />
début de la Période spéciale, à l’époque<br />
où le pays avait dû se concentrer sur<br />
cette étape difficile afin de sauver les<br />
conquêtes de la Révolution et du socialisme.<br />
En 2000, Fidel lui-même nous a<br />
exhortés à changer tout ce qui devait<br />
être changé, avec le sens de ce moment<br />
historique, et cinq ans plus tard,<br />
en 2005, depuis l’université de La<br />
Havane, il nous avertissait que nous<br />
pourrions détruire la Révolution nousmêmes<br />
si nous ne corrigions pas les<br />
erreurs et les déviations.<br />
Pour sa part, le général d’armée<br />
Raul Castro Ruz a également attiré<br />
l’attention sur des distorsions qui se<br />
sont manifestées au cours notre processus.<br />
Ses références à la lutte contre<br />
la corruption, le travail bâclé et les<br />
indisciplines sociales conservent toute<br />
leur pertinence dans les circonstances<br />
actuelles.<br />
Nous sommes les protagonistes<br />
et les témoins de décisions cruciales.<br />
Les questions les plus importantes<br />
pour le présent et l’avenir de la nation<br />
ont été abordées ici. Les débats de cette<br />
session de l’Assemblée nationale ont<br />
plongé au plus profond des problèmes<br />
du pays, en envisageant les pistes de<br />
sortie possibles et des solutions à la situation<br />
actuelle.<br />
Compatriotes,<br />
L’efficacité des mesures que nous<br />
devons mettre en œuvre en 2024 en<br />
vue d’accélérer la reprise économique<br />
dépend de tout ce que nous ferons pour<br />
générer davantage de richesses, avec<br />
des incitations au travail et une meilleure<br />
distribution des ressources. Du<br />
succès de leur mise en œuvre dépendra<br />
également les progrès réalisés dans<br />
l’élimination des principales distorsions<br />
qui compromettent aujourd’hui les perspectives<br />
de croissance économique<br />
et de développement du pays à court,<br />
moyen et long terme.<br />
Aucune mesure ne résout à elle<br />
seule tous les problèmes, y compris<br />
toutes dans leur ensemble peuvent,<br />
dans un premier temps, aggraver certaines<br />
difficultés. Le défi consiste à les<br />
mettre en œuvre de manière organisée,<br />
en évaluant leur impact, en ajustant<br />
systématiquement le processus et en<br />
garantissant un traitement différencié<br />
à ceux qui risqueraient d’être les plus<br />
touchés, c’est-à-dire les personnes et<br />
les familles vulnérables, les enfants, les<br />
adolescents et les jeunes, les femmes et<br />
les personnes âgées, ainsi que les retraités<br />
et les pensionnés.<br />
Ces décisions et d’autres qui<br />
découleront certainement des décisions<br />
actuelles doivent, à moyen terme,<br />
remettre de l’ordre dans les indicateurs<br />
macroéconomiques et placer le pays<br />
dans une situation plus favorable nous<br />
permettant d’aller de l’avant en 2024,<br />
en ouvrant les portes à l’espoir et à la<br />
prospérité que nous nous devons.<br />
J’ai entendu et lu sur les réseaux<br />
sociaux toutes sortes d’opinions<br />
sur des mesures qui ont à peine<br />
été esquissées. C’est compréhensible.<br />
Il s’agit de décisions complexes, de<br />
même que le moment est complexe.<br />
Des explications plus complètes et<br />
plus détaillées seront fournies dans<br />
les prochains jours dans nos médias<br />
et sur nos plateformes. Mais j’affirme<br />
avec force qu’en aucun cas il n’existe<br />
de paquet néolibéral contre le peuple,<br />
ni de croisade contre les micro, petites<br />
et moyennes entreprises (MPME), ni<br />
d’élimination du panier alimentaire de<br />
base, comme la contre-révolution en<br />
fait courir déjà le bruit sur les réseaux<br />
sociaux (Applaudissements).<br />
Nombreux sont ceux qui pensent<br />
que le Nouvel An ne sert qu’à annoncer<br />
de bonnes nouvelles. Rien ne nous<br />
ferait plus plaisir que de leur annoncer<br />
que les salaires vont augmenter et que<br />
nous aurons assez de devises et de carburant<br />
pour en finir avec l’anxiété que<br />
provoquent les pénuries. Malheureusement,<br />
nous savons tous que ce n’est<br />
pas possible.<br />
Cette Révolution a commencé<br />
par dire au peuple ce qui suit au moment<br />
de la plus grande célébration et<br />
de la plus grande joie : « La joie est<br />
immense. Et pourtant, il reste encore<br />
beaucoup à faire. Ne nous leurrons<br />
pas en croyant qu’à l’avenir tout sera<br />
facile ; peut-être qu’à l’avenir tout<br />
sera plus difficile. »<br />
Telles ont été les paroles de Fidel<br />
dans les premières heures du triomphe<br />
révolutionnaire en 1959. C’est ainsi<br />
que nous avons agi au cours des 65<br />
années écoulées et c’est ainsi que nous<br />
agirons, nous, les continuateurs de la<br />
Révolution (Applaudissements).<br />
Nous sommes conscients de la<br />
gravité de la situation économique et<br />
de la nécessité d’agir pour y remédier.<br />
Ce serait une mauvaise, une très<br />
mauvaise nouvelle, si nous restions<br />
paralysés ou si nous nous obstinions<br />
à suivre une voie qui s’est avérée impraticable<br />
parce qu’insoutenable.<br />
Félix Martinez a eu raison de rappeler<br />
ici une mise en garde du général<br />
d’armée [Raul Castro] lors d’une session<br />
de l’Assemblée nationale du Pouvoir<br />
populaire en décembre 2010, lorsqu’il<br />
avait déclaré : « Même si nous<br />
avons compté sur l’héritage théorique<br />
marxiste-léniniste, où la faisabilité du<br />
socialisme est scientifiquement prouvée,<br />
ainsi que sur l’expérience pratique<br />
des tentatives de sa construction dans<br />
d’autres pays, l’édification de la nouvelle<br />
société dans l’ordre économique<br />
est, à mon humble avis, un voyage<br />
vers l’inexploré – vers l’inconnu –,<br />
c’est pourquoi chaque étape doit être<br />
soigneusement étudiée et planifiée<br />
avant l’étape suivante, où les erreurs<br />
sont corrigées opportunément et rapidement,<br />
afin de ne pas laisser la solution<br />
au temps, qui les augmentera et,<br />
en fin de compte, nous le fera payer<br />
encore plus cher. »<br />
Les dirigeants du Parti et du gouvernement,<br />
depuis les municipalités<br />
jusqu’à la nation, ont abordé la question<br />
avec sincérité, transparence et un<br />
sens aigu de la responsabilité qu’il incombe<br />
à chacun. Nous avons entendu<br />
ici le Premier ministre exprimer son<br />
insatisfaction face à l’échec de ce qui<br />
avait été planifié et au fait que les mesures<br />
et les décisions prises antérieurement<br />
n’avaient pas donné de résultats<br />
positifs.<br />
Nous pouvons témoigner de la<br />
volonté déclarée du gouvernement de<br />
préserver le plus haut niveau possible<br />
de justice sociale et de notre engagement<br />
depuis toujours et à jamais envers<br />
le peuple cubain (Applaudissements).<br />
Sans aucun doute, certaines<br />
choses auraient pu être faites plus tôt.<br />
Mais dans un système socialiste, dans<br />
un pays comme le nôtre soumis à un<br />
blocus intensifié, dans une économie<br />
planifiée et dans une démocratie à<br />
laquelle le peuple participe, les décisions<br />
requièrent un certain niveau de<br />
consensus et de maturité pour être mises<br />
en œuvre.<br />
Le pays dispose d’un État qui<br />
a un haut niveau de responsabilité<br />
auquel il ne se soustrait pas. Ce gouvernement<br />
propose, informe, consulte<br />
et attend de ses députés et de tout le<br />
peuple qu’ils le soutiennent dans la<br />
mise en œuvre des décisions qui nous<br />
permettraient de sortir le plus rapidement<br />
possible de la situation complexe<br />
actuelle.<br />
Des cadres et des fonctionnaires<br />
du Parti et du gouvernement ont participé<br />
à la conception et l’élaboration<br />
de ces décisions, soutenus par des intellectuels,<br />
des universitaires, des spécialistes,<br />
des professeurs d’université,<br />
et nous avons également tenu compte<br />
de l’opinion populaire pour tout ce qui<br />
doit être changé.<br />
La suppression progressive de<br />
certaines subventions et les modifications<br />
dans la politique fiscale, entre<br />
autres, visent à corriger certaines déviations<br />
et distorsions insupportables<br />
dans la conjoncture économique actuelle.<br />
Il s’agit d’ajustements qui permettront<br />
de mieux utiliser les maigres<br />
ressources financières disponibles.<br />
Mesdames et Messieurs les<br />
Députés,<br />
Sur la base de l’effort personnel<br />
et collectif, en regardant vers l’intérieur<br />
et en nous développant grâce au travail,<br />
il est prévu pour l’année 2024<br />
une croissance des niveaux d’activité,<br />
décisive pour le pays, bien qu’encore<br />
insuffisante pour répondre à la demande.<br />
Il sera impératif d’exiger que les<br />
institutions de l’État s’acquittent de<br />
leurs fonctions dans tous les domaines<br />
et que le travail s’organise depuis les<br />
communautés et les municipalités. Il<br />
convient d’accorder une attention particulière<br />
à la production alimentaire,<br />
afin de répondre aux besoins territoriaux<br />
de chaque localité, de relancer le<br />
tourisme, d’enrayer le déclin de l’industrie<br />
sucrière, de confier à l’État le<br />
contrôle des devises et du marché des<br />
changes et de réorganiser le système<br />
financier, en garantissant des niveaux<br />
d’autofinancement et de gestion des<br />
devises à ceux qui les génèrent.<br />
Quant à l’entreprise d’État socialiste,<br />
il faudra accélérer les transformations<br />
essentielles visant à modifier<br />
progressivement les mécanismes<br />
d’affectation de ressources et le cadre<br />
institutionnel dans lequel elles opèrent,<br />
dans le but de progresser dans leur<br />
autonomie réelle, de récupérer les<br />
niveaux d’efficience des principales<br />
activités économiques et de parvenir à<br />
leur développement durable, ainsi qu’à<br />
leur enchaînement effectif avec le secteur<br />
non étatique.<br />
Le système d’entreprises doit<br />
être prêt à faire tout son possible pour<br />
stimuler la production de biens et de<br />
services susceptibles d’élargir l’offre,<br />
en faisant bon usage des pouvoirs qui<br />
lui ont été accordés. Le peuple attend<br />
des entrepreneurs cubains qu’ils se<br />
donnent à fond pour leur pays.<br />
Il est également important de<br />
développer les MPME d’État, conçues<br />
comme des structures plus souples et<br />
plus dynamiques, capables de mieux<br />
s’adapter aux défis actuels.<br />
Concernant les formes de gestion<br />
non étatiques, je voudrais rappeler<br />
qu’elles font partie du secteur des entreprises<br />
du modèle économique et social<br />
approuvé par la Constitution de la<br />
République. À cet égard, il faut faire en<br />
sorte qu’elles comptent sur les moyens<br />
nécessaires pour contribuer, comme<br />
prévu, au développement économique<br />
et social du pays.<br />
Nous réaffirmons une fois de<br />
plus que les politiques publiques de<br />
l’État et du gouvernement doivent<br />
être respectées par tous les secteurs et<br />
que nous ferons résolument face à la<br />
prétention de l’ennemi de briser l’unité<br />
et de dresser le secteur non étatique de<br />
l’économie contre la Révolution. Pour<br />
faire face avec succès à ces intentions,<br />
il faut des règles claires, cohérentes et<br />
adaptées aux objectifs de tous les acteurs<br />
économiques, afin d’éviter les<br />
distorsions et les tendances négatives.<br />
Je ne m’étendrai pas sur ces<br />
questions, car le Premier ministre et<br />
le ministre de l’Économie les ont déjà<br />
longuement développées. Il nous appartient<br />
à présent de créer les conditions<br />
nécessaires à la mise en œuvre<br />
des décisions, en expliquant, en argumentant<br />
et surtout en veillant à ce<br />
que chacune d’elles serve l’objectif<br />
supérieur de surmonter les difficultés<br />
économiques du pays.<br />
Compañeras et compañeros,<br />
Je voudrais à présent aborder les<br />
progrès réalisés dans l’exercice législatif.<br />
À cet égard, l’ordre du jour de cette<br />
session de l’Assemblée a été fructueux.<br />
Nous avons adopté trois lois importantes<br />
dans le respect du calendrier et<br />
pour mettre en œuvre le contenu constitutionnel.<br />
Je tiens en particulier à souligner<br />
la nouvelle Loi sur la Santé publique,<br />
qui consacre le principe d’une Santé<br />
unique, et la responsabilité de l’État de<br />
garantir son accès, ainsi que la gratuité<br />
des services de soins, de protection et<br />
de réadaptation qui sont dispensés.<br />
Cette disposition normative met<br />
à jour le fonctionnement du Système<br />
de santé cubain, qui s’appuie sur les<br />
progrès de la science et de l’innovation<br />
dans ce secteur social stratégique.<br />
La Loi développe de manière exhaustive<br />
le contenu des droits énoncés<br />
dans la Constitution, en reconnaissant<br />
la dignité humaine comme valeur suprême,<br />
ainsi que le droit à la vie, à l’intégrité<br />
physique et morale, à la liberté,<br />
à la justice, entre autres. Elle reconnaît<br />
également la responsabilité de la société<br />
et des familles dans la jouissance<br />
de ces droits fondamentaux.<br />
En outre, et pour la première<br />
fois dans le Système juridique cubain,<br />
la Loi sur le système d’attention aux<br />
plaintes et aux requêtes des personnes<br />
a été adoptée. Cette Loi développe<br />
également des postulats constitutionnels.<br />
Et même si elle ne résoudra pas<br />
à elle seule les problèmes et les insatisfactions<br />
de la population, il ne fait pas<br />
de doute qu’elle accélère, perfectionne<br />
et institutionnalise cette activité avec<br />
de meilleures garanties pour les citoyens.<br />
Quant à la Loi sur le Parquet<br />
militaire, elle complète l’organisation<br />
du Parquet général de la République,<br />
adapte l’organisation, la structure et<br />
le fonctionnement du Parquet militaire<br />
aux exigences constitutionnelles et<br />
renforce son rôle au sein des institutions<br />
armées.<br />
Cette Loi complète un cycle institutionnel<br />
du Système de justice des<br />
organes de l’État, notamment ceux liés<br />
à l’enquête, au contrôle et à l’exercice<br />
de l’action pénale.<br />
C’est alors que s’imposent la volonté de travailler, le désir de progresser,<br />
la disposition à s’améliorer et la conviction profonde que nous allons<br />
gagner. Photo: José Manuel Correa<br />
Cette session a également approuvé<br />
le réajustement du Calendrier<br />
législatif pour 2024.<br />
Au cours de l’année qui s’achève,<br />
d’importantes lois pour la nation ont<br />
été adoptées, ce qui ratifie la volonté<br />
de l’État de continuer à développer et<br />
à perfectionner l’activité législative,<br />
conformément à la Constitution et au<br />
renforcement institutionnel du pays.<br />
Il convient de souligner à l’ordre<br />
du jour de cette Assemblée l’analyse de<br />
la mise en œuvre de deux normes approuvées<br />
par ce Parlement : le Code des<br />
Familles et la Loi de Procédure Pénale.<br />
L’analyse du Code des familles a permis<br />
de constater l’œuvre de justice sociale<br />
que cette norme comporte, dans<br />
un domaine aussi important que les<br />
droits de toutes les personnes et pour<br />
tout type de familles.<br />
Le travail accompli par les institutions<br />
chargées de son application<br />
est considérable, néanmoins il est<br />
nécessaire qu’elles continuent à se former<br />
pour être plus efficaces et à contribuer<br />
à une meilleure connaissance et<br />
suite à la page(14)<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
11
Perspectives<br />
Un procès ukrainien démontre que le massacre de<br />
Maïdan en 2014 était sous fausse bannière<br />
L’ancien président de l’Ukraine, Viktor Ianoukovitch et le président russe<br />
Vladimir Poutine<br />
Par Kit Klarenberg<br />
Un massacre de manifestants lors du<br />
coup d’État de Maïdan en 2014 a ouvert<br />
la voie à l’éviction du président<br />
élu de l’Ukraine, Viktor Ianoukovitch.<br />
Aujourd’hui, un procès explosif à Kiev<br />
a apporté la preuve que les meurtres<br />
étaient sous fausse bannière destinée<br />
à déclencher un changement de régime.<br />
Deux policiers accusés de la fusillade<br />
massive contre des manifestants<br />
de l’opposition sur la place Maidan<br />
à Kiev en 2014 ont été libérés après<br />
qu’un tribunal ukrainien a déterminé<br />
que les coups de feu mortels lors du<br />
tristement célèbre massacre avaient été<br />
tirés depuis un bâtiment contrôlé par<br />
l’opposition.<br />
Le 18 octobre <strong>2023</strong>, le tribunal<br />
du district ukrainien de Sviatoshyn a<br />
déterminé que parmi les cinq policiers<br />
jugés, l’un serait purement et simplement<br />
acquitté, tandis qu’un autre serait<br />
condamné à une peine de prison pour «<br />
abus de pouvoir » présumé.<br />
Les trois autres, qui ne vivent<br />
plus en Ukraine, ont été reconnus<br />
coupables par contumace de 31 chefs<br />
de meurtre et de 44 chefs de tentative<br />
de meurtre. Ceci, en vertu d’un avis de<br />
la Cour suprême stipulant que les suspects<br />
peuvent être tenus collectivement<br />
responsables des actions d’un groupe<br />
considéré comme criminel.<br />
Le verdict signifie que personne<br />
ne sera condamné à une peine de prison,<br />
ni puni de quelque manière que<br />
ce soit pour son rôle présumé dans le<br />
tristement célèbre massacre de Maïdan,<br />
qui a coûté la vie à plus de 100 manifestants,<br />
déclenché une avalanche de<br />
condamnations internationales et conduit<br />
directement à la chute du président<br />
Viktor Ianoukovitch qui a fui le pays<br />
quelques jours plus tard.<br />
Le procès a débuté à Kiev en<br />
2016, mais l’affaire a traîné pendant<br />
des années. Les choses se sont encore<br />
compliquées en 2019, lorsque le président<br />
ukrainien Volodymyr Zelensky<br />
a échangé les cinq accusés contre des<br />
prisonniers détenus par les séparatistes<br />
du Donbass. Deux d’entre eux sont<br />
ensuite revenus volontairement pour<br />
passer leur journée au tribunal.<br />
Sans surprise, le verdict a suscité<br />
l’indignation des familles des victimes,<br />
et les avocats du parquet ont annoncé<br />
leur intention de faire appel. En revanche,<br />
les grands médias sont jusqu’à<br />
présent restés étrangement indifférents.<br />
Dans une tentative apparente de fausser<br />
l’issue du procès, plusieurs médias<br />
– dont Reuters – ont simplement fait<br />
référence dans leurs titres au tribunal<br />
qui a « condamné » les policiers. Le<br />
Kyiv Post est allé jusqu’à affirmer à tort<br />
que tous les cinq avaient été déclarés «<br />
coupables » des « crimes du Maïdan ».<br />
Mais il y a plus dans l’histoire<br />
que ce que ces médias ont laissé entendre.<br />
Comme l’a même reconnu le<br />
journal Kyiv Independent, financé par<br />
l’Occident, « un ancien enquêteur de<br />
premier plan » précédemment chargé<br />
d’enquêter sur le massacre a déclaré<br />
que le verdict faisait suite à des années<br />
de sabotage délibéré de la part des autorités<br />
ukrainiennes, qui « ont fait de<br />
leur mieux pour s’assurer qu’il n’y ait<br />
pas de résultats réels ».<br />
La question de savoir pourquoi<br />
les responsables de Kiev chercheraient<br />
à saboter l’enquête a été largement ignorée<br />
par les médias traditionnels. Mais<br />
le verdict offre des indices très révélateurs.<br />
Des « personnes inconnues »<br />
derrière le meurtre<br />
Tout au long de ce document d’un million<br />
de mots se trouvent des passages<br />
démontrant de manière concluante que<br />
les tirs des tireurs d’élite émanaient de<br />
bâtiments contrôlés par l’opposition à<br />
Ianoukovitch. Collectivement, ces extraits<br />
suggèrent fortement que le massacre<br />
de Maidan était un faux drapeau<br />
perpétré par des éléments nationalistes<br />
qui visaient à assurer l’éviction du<br />
président.<br />
Les preuves « étaient tout à fait<br />
suffisantes pour conclure catégoriquement<br />
que le matin du 20 février 2014,<br />
des personnes armées, d’où les coups<br />
de feu ont été tirés, se trouvaient dans<br />
les locaux de l’hôtel Ukraine », a estimé<br />
le tribunal. Une autre section révèle que<br />
« l’Hôtel Ukraine » était « un territoire…<br />
non contrôlé par les forces de l’ordre à<br />
cette époque ». De nombreux enregistrements<br />
vidéo montrent qu’avant,<br />
pendant et après le massacre, le bâtiment<br />
a été envahi par le parti d’opposition<br />
d’extrême droite Svoboda, dont<br />
les dirigeants ont utilisé les locaux pour<br />
coordonner leurs activités anti-Ianoukovitch<br />
dans les rues en contrebas.<br />
Dans au moins 28 des 128 fusillades<br />
examinées au cours du procès,<br />
le tribunal a jugé que, que ce soit « en<br />
raison du manque d’informations, du<br />
caractère incomplet ou contradictoire<br />
des données soumises », « l’implication<br />
des forces de l’ordre n’a pas été prouvée<br />
» et que « d’autres inconnus ne peuvent<br />
être exclus ». En outre, le verdict<br />
exclut de fait toute implication des services<br />
de sécurité et de renseignement<br />
russes dans le massacre, une théorie<br />
du complot largement défendue par des<br />
éléments pro-Maïdan.<br />
« La « trace russe » n’a pas été<br />
confirmée après examen des documents<br />
pertinents », a constaté le tribunal. Il a<br />
conclu que les individus soupçonnés<br />
d’avoir des liens avec les services de<br />
renseignement russes et qui étaient «<br />
constamment surveillés » n’avaient «<br />
aucune participation aux événements<br />
de rue ».<br />
Pour le Dr Ivan Katchanovski,<br />
professeur de sciences politiques à<br />
l’Université d’Ottawa qui a passé des<br />
années à documenter des preuves accablantes<br />
de la responsabilité de l’opposition<br />
dans le massacre, de telles<br />
découvertes constituent une justification<br />
attendue depuis longtemps de ses<br />
recherches. Dans des commentaires<br />
à The Grayzone, il a expliqué que la<br />
condamnation de trois policiers par<br />
contumace pour le meurtre de 28 manifestants<br />
de Maidan et la tentative de<br />
meurtre de 36 personnes était « basée<br />
sur un seul examen balistique médico-légal<br />
fabriqué de toutes pièces ».<br />
L’imparfait « examen médico-légal<br />
des balles a inversé les résultats<br />
de 40 autres examens balistiques » effectués<br />
précédemment – dont chacun,<br />
note Katchanovski, « a montré que<br />
les balles des kalachnikovs de la police<br />
de Berkut ne correspondaient pas<br />
à celles récupérées sur les corps des<br />
manifestants tués sur le Maïdan ». Au<br />
final, « le procès a produit un volume<br />
extraordinaire de preuves prouvant<br />
que des manifestants ont été la cible de<br />
tirs depuis divers bâtiments contrôlés<br />
par des éléments pro-Maidan », dit-il,<br />
soulignant « plus de 100 témoins, dont<br />
51 militants antigouvernementaux<br />
blessés lors de la fusillade », [qui] a<br />
témoigné avoir été abattu depuis ces<br />
zones ou avoir vu des tireurs d’élite s’y<br />
trouver.<br />
Ailleurs, le verdict a rejeté une<br />
reconstitution en 3D de la fusillade<br />
de trois militants de Maidan, produite<br />
par un « cabinet d’architecture non<br />
conventionnelle » basé à New York<br />
nommé SITU. Cette fausse analyse, financée<br />
à hauteur de 100 000 dollars<br />
par la branche de Kiev des Open Society<br />
Foundations de George Soros, a<br />
été fortement promue par le New York<br />
Times et d’autres médias occidentaux<br />
et présentée comme la preuve définitive<br />
que les forces de sécurité ukrainiennes<br />
étaient responsables de les morts. Mais<br />
le modèle SITU a modifié l’emplacement<br />
des blessures des victimes – du côté ou<br />
de l’arrière du corps vers l’avant – et<br />
a modifié les angles de trajectoire des<br />
balles afin de condamner frauduleusement<br />
la police pour leurs meurtres.<br />
Comme l’explique Katchanovski<br />
: « Il s’agit d’une fraude et d’une<br />
désinformation délibérées ».« La<br />
fausse modélisation de SITU a permis<br />
au New York Times et à bien d’autres<br />
de nier l’existence des tireurs d’élite<br />
de Maïdan et de qualifier de « théorie<br />
du complot » toute suggestion selon<br />
laquelle le massacre était un « faux<br />
drapeau » », dit-il.<br />
Mais si les officiers de Berkhut ne<br />
sont pas responsables des dizaines de<br />
morts ce jour-là, la question demeure :<br />
qui l’est ?<br />
Les tueurs de Maidan s’installent<br />
à Odessa<br />
En août <strong>2023</strong>, le New York Times<br />
a révélé que le trafiquant d’armes<br />
ukrainien Serhiy Pashinksy, autrefois<br />
ouvertement condamné par Zelensky<br />
lui-même comme un « criminel »,<br />
était devenu le principal fournisseur<br />
privé d’armes de l’Ukraine. Pashinsky<br />
se procurait des grenades, des obus<br />
d’artillerie et des roquettes « via un réseau<br />
transeuropéen d’intermédiaires »,<br />
puis vendait, achetait et revendait les<br />
armes « jusqu’à ce que l’acheteur final,<br />
l’armée ukrainienne, paie le plus ».<br />
Cette agitation l’a enrichi à hauteur de<br />
centaines de millions de dollars.<br />
Pashinsky, un ancien parlementaire<br />
ukrainien, était une figure centrale<br />
du coup d’État de Maïdan. Comme The<br />
Grayzone l’a révélé par la suite, il a été<br />
accusé par trois mercenaires géorgiens<br />
d’avoir personnellement orchestré le<br />
massacre de février 2014, en fournissant<br />
les armes utilisées et en choisissant<br />
personnellement les cibles à abattre.<br />
Lorsque les journalistes israéliens<br />
ont confronté Pashinsky à propos de<br />
ces allégations, il a menacé de demander<br />
à ses associés de les retrouver chez<br />
eux et de les « mettre en pièces ».<br />
Lors du procès de Maïdan, les avocats<br />
de la défense ont fait une mention<br />
importante de ces mêmes tireurs d’élite<br />
mercenaires géorgiens. Aux côtés des<br />
dirigeants de Maïdan et du secteur<br />
paramilitaire fasciste soutenu par l’Occident,<br />
les tireurs d’élite ont également<br />
été impliqués dans le massacre d’Odessa<br />
en mai 2014, un incident horrible<br />
au cours duquel des dizaines de manifestants<br />
russophones anti-Maïdan ont<br />
été parqués de force dans la Maison<br />
des syndicats de la ville, qui a ensuite<br />
été incendiée. Au total, 46 personnes<br />
sont mortes des suites de brûlures, d’un<br />
empoisonnement au monoxyde de carbone<br />
et de tentatives d’échapper aux<br />
horreurs en sautant par les fenêtres.<br />
Les victimes non mortelles auraient totalisé<br />
environ 200 personnes.<br />
Katchanovski affirme que, comme<br />
pour Maidan, les preuves indiquent<br />
le rôle d’un complot extrêmement bien<br />
organisé visant à perpétrer les meurtres<br />
d’Odessa : « Un tireur d’élite géorgien<br />
qui a avoué son rôle dans le massacre<br />
de Maïdan dans un documentaire israélien<br />
a également révélé que l’un des<br />
organisateurs du massacre les avait<br />
envoyés à Odessa juste avant l’attaque<br />
contre les séparatistes. »<br />
Après le coup d’État, dissimulation<br />
après dissimulation<br />
Dès le début du procès Maïdan, les<br />
témoins et les procureurs ont été soumis<br />
par des personnalités ukrainiennes<br />
d’extrême droite à une campagne d’intimidation.<br />
Au cours du procès, des militants<br />
néo-nazis du C14 et d’Azov ont<br />
pris d’assaut la salle d’audience, ont attaqué<br />
les accusés et ont placé des pneus<br />
à l’extérieur du tribunal, menaçant apparemment<br />
d’incendier le bâtiment. Le<br />
président du tribunal a même été battu<br />
par un militant de Maidan.<br />
« La pression secrète de l’administration<br />
de Zelensky et de l’extrême<br />
droite est probablement bien<br />
plus importante que ce que nous<br />
avons vu publiquement », a commenté<br />
Katchanovski à The Grayzone.<br />
« Le système judiciaire ukrainien n’est<br />
pas indépendant. L’administration de<br />
Zelensky s’immisce régulièrement et<br />
ouvertement dans les procédures, et<br />
a même démis l’ensemble de la Cour<br />
constitutionnelle. C’est une situation<br />
très difficile pour les juges et le jury.<br />
L’extrême droite a directement menacé<br />
de condamner les accusés. »<br />
En conséquence, certains manifestants<br />
blessés qui avaient initialement<br />
témoigné de la présence de tireurs<br />
d’élite dans les bâtiments contrôlés<br />
par Maidan ont ensuite révoqué leurs<br />
comptes. Ils ont par la suite admis que<br />
l’accusation les avait rencontrés en<br />
privé pour discuter de ce qu’ils avaient<br />
dit à la barre des témoins. Pour Katchanovski,<br />
« c’est la preuve que la dissimulation<br />
atteint le sommet du gouvernement<br />
ukrainien ».<br />
De nombreux Ukrainiens, en particulier<br />
à l’Est, nourrissent ces mêmes<br />
soupçons depuis que le gouvernement<br />
nationaliste putschiste ukrainien après<br />
le Maïdan a adopté une loi d’amnistie<br />
de grande envergure en 2014. Cette loi<br />
accordait aux manifestants de Maïdan<br />
une immunité totale contre les poursuites<br />
pour tous les crimes graves<br />
imaginables, y compris le meurtre, le<br />
terrorisme. , et la prise du pouvoir. La<br />
loi interdit également toute enquête<br />
officielle sur tout agitateur antigouvernemental<br />
pour ces crimes et ordonne la<br />
destruction de toutes les preuves pertinentes<br />
précédemment recueillies.<br />
Un haut responsable du bureau<br />
Des gens déposent des fleurs devant le mémorial. Ci-dessus le président<br />
ukrainien Volodymyr Zelenskiy et son épouse Olena rendent hommage<br />
en 2020 aux personnes décédées lors du coup d’État de Maïdan en 2014.<br />
du procureur général d’Ukraine a admis<br />
depuis que les procureurs chargés<br />
de l’enquête et du procès sur le massacre<br />
de Maïdan avaient été secrètement<br />
sélectionnés et nommés par nul<br />
autre que Pashinsky. Les efforts visant<br />
à créer une commission parlementaire<br />
chargée d’enquêter sur les meurtres<br />
suite à la page(13)<br />
12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024
Perspectives<br />
Une chimère américaine : «La paix exige une<br />
confrontation des États-Unis avec Israël»<br />
Une confrontation des Etats-Unis d’Amérique avec Israël pour la paix<br />
est-elle inévitable ?<br />
Par Alastair Crooke<br />
Et si Israël ignorait la Maison-Blanche<br />
et «le faisait» (une Nakba massive)<br />
? Et s’il prend le risque que les États-<br />
Unis «tirent le tapis» sous les pieds<br />
d’Israël ?<br />
David Ignatius relate dans le Washington<br />
Post sa visite en Cisjordanie<br />
et la façon dont il a constaté que<br />
«la paix nécessitera une confrontation<br />
avec Israël» : «[Sa visite] a été un test<br />
de réalité sur ce qui est possible «le<br />
lendemain» de la fin de la guerre de<br />
Gaza. Le président Biden et d’autres<br />
dirigeants mondiaux parlent avec espoir<br />
de la création d’un État palestinien<br />
une fois le Hamas vaincu (sic).<br />
J’aimerais beaucoup que cela se produise.<br />
Un État palestinien peut sembler<br />
rassurant, mais c’est une version<br />
de la pensée magique. Les colonies et<br />
les avant-postes israéliens situés au<br />
sommet des collines de Cisjordanie y<br />
font obstacle, leurs hautes clôtures et<br />
leurs murs de béton symbolisant leur<br />
apparente inamovibilité».<br />
«Les colonies ont été installées<br />
là pour empêcher la création d’un État<br />
palestinien», dit-on franchement à<br />
Ignatius – et apparemment, il «comprend».<br />
Il faudrait une confrontation<br />
pour «débloquer la situation».<br />
Il en est ainsi – les colonies ont<br />
été un blocage pour empêcher tout<br />
État palestinien de voir le jour. C’est<br />
exactement cela. Il y a de nombreuses<br />
années, alors que j’étais détaché<br />
en tant que «lien» entre le président<br />
Arafat et le gouvernement israélien,<br />
j’ai reçu une invitation inattendue :<br />
On m’a demandé de visiter les colonies<br />
les plus radicales de Cisjordanie<br />
en tant qu’«invité d’Ariel Sharon», le<br />
Premier ministre de l’époque.<br />
L’un des amis les plus proches<br />
du Premier ministre m’a emmené dans<br />
«ma» visite des colonies. Ce dernier<br />
a dit aux dirigeants des colonies – à<br />
chaque fois et de manière très explicite<br />
– de me traiter comme l’invité personnel<br />
de Sharon. Ils devaient parler<br />
ouvertement et ne rien cacher de leurs<br />
sentiments et de leurs opinions.<br />
Ce qu’ils n’ont pas fait. Ils ont<br />
tout déballé ; «radical» serait un euphémisme.<br />
Ils étaient «fous», fanatiques<br />
même. Les villages palestiniens<br />
voisins, à l’égard desquels s’exprime<br />
un flot de mépris et de haine, sont<br />
dans leur ligne de mire ; ce n’est<br />
qu’une question de temps avant qu’ils<br />
ne soient balayés et que leurs terres ne<br />
soient accaparées.<br />
De retour à Jérusalem [Al-Quds],<br />
mon guide m’a regardé d’un air sévère<br />
et m’a dit simplement : «Comprends-tu<br />
? Comprends-tu pourquoi tu as été envoyé<br />
en mission ?».<br />
«Oui, je comprends». Ces fanatiques<br />
ne seront jamais éliminés.<br />
Même si l’armée israélienne tentait<br />
de le faire, ce serait un bain de sang,<br />
ai-je répondu. Leurs griffes sont profondément<br />
enfoncées dans la terre de<br />
la colonie.<br />
J’ai répondu «oui». C’est tout ce<br />
qui a été dit.<br />
Et maintenant, quelques décennies<br />
plus tard et sur le ton le plus<br />
doux qui soit, Ignatius fait allusion à<br />
l’éléphant dans la pièce : «La paix [en<br />
effet] nécessiterait une confrontation<br />
avec Israël». «Biden est la dernière administration<br />
en date à se confronter à<br />
cette réalité», conclut-il.<br />
Mais la «pratique» est à l’opposé<br />
: Biden soutient et facilite le massacre<br />
d’Israël à Gaza, tout en marmonnant<br />
des platitudes selon lesquelles Israël<br />
devrait continuer à bombarder, mais<br />
avec plus de précautions.<br />
Jusqu’ici, tout va bien. Mais<br />
ensuite, plutôt que d’aborder ce que<br />
signifierait une «confrontation», Ignatius<br />
s’égare dans sa propre pensée<br />
magique : «Y a-t-il une fin heureuse<br />
à cette histoire ? Probablement pas»,<br />
songe-t-il – avant d’ajouter, «apaisé»,<br />
qu’il a rencontré tant de courageux<br />
Israéliens et Palestiniens travaillant<br />
ensemble… vers la paix… (… ben<br />
voyons !)<br />
La solution des deux États<br />
est, bien entendu, le «point zéro» juridique.<br />
Le cadre juridique – en termes<br />
de résolutions 242 et 338 du Conseil<br />
de sécurité des Nations unies, les deux<br />
résolutions stipulent qu’un État palestinien<br />
doit être établi sur les terres<br />
occupées par Israël lors de la guerre de<br />
1967. Il s’agit du consensus perpétuel<br />
de l’Occident et de son discours, répété<br />
à l’infini, jamais poursuivi sérieusement.<br />
Jamais on n’y réfléchit plus profondément.<br />
Ignatius doit le savoir : La négociation<br />
d’une solution à deux États<br />
est considérée à Washington comme<br />
le bourbier qui met fin à tous les<br />
bourbiers. Cela n’arrivera pas, et ils le<br />
savent. Ils se contentent de le dire.<br />
La perspective de deux États<br />
pourrait encore être le point de départ<br />
du consensus. Mais ce ne sera pas<br />
le point final. La Cisjordanie, Gaza et<br />
Jérusalem palestinienne ont été conquises.<br />
Le Mur occidental l’a été aussi.<br />
Et c’est du Mur occidental du Mont du<br />
Temple, métaphoriquement parlant,<br />
qu’a surgi le démon de l’eschatologie.<br />
Le plus dévorant des démons. Il a<br />
engendré l’entreprise de colonisation,<br />
la clandestinité juive, les ultranationalistes<br />
haredi – et le Mouvement du<br />
Mont du Temple.<br />
Et une deuxième Nakba (nettoyage<br />
ethnique violent) plane désormais<br />
sur tout.<br />
Aujourd’hui, l’avidité et la peur<br />
sont les émotions dominantes : Selon<br />
la politologue Tamar Hermann, le 7 octobre<br />
a ravivé un sentiment qu’Israël<br />
n’avait plus ressenti depuis 1973 : la<br />
crainte que ses voisins et ses ennemis<br />
ne fassent disparaître le pays juif. Lorsque<br />
le peuple a le sentiment que l’existence<br />
même d’Israël est menacée, la<br />
peur se mêle à la cupidité ; inévitablement,<br />
l’élimination de la population et<br />
l’appropriation des terres deviennent<br />
l’une des options envisagées.<br />
Israël – de son point de vue – a<br />
déjà essayé sa version de la «solution<br />
à deux États» – en réalité, il s’agissait<br />
d’une structure d’apartheid. Aujourd’hui,<br />
7,3 millions de Palestiniens<br />
et 7,3 millions de juifs vivent dans le<br />
«Grand Israël», et le taux de natalité<br />
palestinien est le plus élevé. Un État,<br />
deux États : pour les Israéliens, ce calcul<br />
a fait son temps et son pronostic<br />
est considéré comme «mauvais».<br />
Les piliers d’Oslo sur lesquels on<br />
supposait que l’État palestinien serait<br />
construit se sont inversés : Le premier<br />
pilier a toujours été la démographie –<br />
l’hypothèse était que la démographie<br />
pousserait Israël à «donner» aux Palestiniens<br />
leur «État» séparé, à côté<br />
d’Israël.<br />
Le 7 octobre y a mis un terme.<br />
L’endiguement structurel, l’application<br />
militaire et la dissuasion ont échoué,<br />
et la démographie pousse maintenant<br />
dans la direction opposée, à savoir<br />
débarrasser la terre de toutes les «populations<br />
hostiles».<br />
Le deuxième pilier était que<br />
les Palestiniens coopéreraient sur les<br />
questions de sécurité afin de rassurer<br />
Israël en assurant le maintien de l’ordre<br />
au sein de leur propre population<br />
; et le troisième pilier était qu’Israël<br />
– et Israël seul – déciderait quand il<br />
aurait reçu suffisamment de garanties<br />
de sécurité pour «donner» aux Palestiniens<br />
leur État.<br />
Cette notion a explosé à Gaza,<br />
en Cisjordanie et dans le Nord. Les Israéliens<br />
craignent désormais ce qui se<br />
trouve de l’autre côté de leurs clôtures<br />
et de leurs murs. Que se passera-t-il<br />
si Israël en vient à la conclusion que<br />
sa seule voie est le nettoyage ethnique<br />
massif comme macro «solution» ?<br />
Comment les États-Unis feront-ils<br />
exactement face à cette situation<br />
? Israël ne se laissera pas faire, il<br />
ne se laissera pas acheter.<br />
Théoriquement, les États-Unis<br />
disposent d’une influence considérable<br />
(beaucoup d’argent et de munitions),<br />
mais le paradigme politique du lobby<br />
– le soutien sans réserve du congrès et<br />
de la population américaine à Israël –<br />
signifie que cette «influence» supposée<br />
ne peut être utilisée sans créer une<br />
tempête au sein du système politique<br />
américain.<br />
Une épreuve de force s’annonce<br />
(plutôt que des négociations de paix).<br />
Et si Israël ignorait la Maison-Blanche<br />
et «le faisait» (une Nakba<br />
massive) ? Et s’il prend le risque de<br />
voir les États-Unis «retirer le tapis»<br />
sous les pieds d’Israël ?<br />
Al-Mayadeen 20 Décembre <strong>2023</strong><br />
Traduction Réseau International<br />
21 Décembre <strong>2023</strong><br />
Niger : Manifestation à Zinder pour célébrer le départ<br />
des forces françaises<br />
À Zinder dans le sud-est du Niger,<br />
des populations ont célébré le<br />
départ définitif des soldats français,<br />
présents au Niger depuis 2013 dans<br />
le cadre de la lutte anti-terroriste.<br />
Le 22 décembre <strong>2023</strong>, l’armée<br />
française a bouclé son retrait du<br />
Niger. Les derniers soldats français<br />
ont embarqué dans un avion militaire<br />
après la cérémonie de rétrocession<br />
de la base aérienne de Niamey<br />
entre le commandant des forces<br />
françaises au Sahel et l’état-major<br />
de l’armée nigérienne. Ce retrait qui<br />
marque la fin de dix ans de présence<br />
militaire au Niger a été salué par le<br />
Conseil militaire pour la sauvegarde<br />
de la patrie (CNSP).<br />
À Zinder, une manifestation<br />
s’est tenue le 24 décembre<br />
pour célébrer ce départ des forces<br />
françaises. «La ville de Zinder a<br />
célébré avec ferveur le départ des<br />
derniers soldats français de la région.<br />
Le 24 décembre <strong>2023</strong>, sous la<br />
supervision du gouverneur local, la<br />
population a manifesté sa satisfaction<br />
par une grande marche suivie<br />
d’un meeting», a annoncé le CNSP.<br />
«Ce rassemblement populaire<br />
visait à soutenir les autorités du<br />
Conseil national pour la Sauvegarde<br />
de la Patrie (CNSP). Les habitants de<br />
Zinder ont salué le courage du gouvernement<br />
de transition qui a imposé<br />
à la France le retrait total de ses<br />
troupes déployées au Niger depuis<br />
2013. La liesse observée hier dans<br />
les rues de Zinder traduit le sentiment<br />
largement partagé d’une souveraineté<br />
retrouvée après le départ<br />
français», a-t-il poursuivi.<br />
Le départ des forces françaises<br />
du Niger a été demandé par les<br />
nouvelles autorités issues du coup<br />
d’État du 26 juillet contre Mohamed<br />
Bazoum.<br />
Afrique Média<br />
<strong>27</strong> décembre <strong>2023</strong><br />
Suite de la page (12)<br />
ont été bloqués par Petro Porochenko,<br />
le président ukrainien farouchement<br />
anti-russe qui a succédé à Ianoukovitch<br />
déchu en 2014.<br />
La falsification officielle était<br />
compréhensible, affirme Katchanovski,<br />
étant donné à quel point le récit de<br />
Kiev sur le massacre de Maïdan est<br />
fondamental pour la légitimité du gouvernement<br />
ukrainien. Le meurtre de<br />
masse sous fausse bannière a directement<br />
conduit à Ianoukovitch, justifiant<br />
le retrait des forces gouvernementales<br />
du centre-ville de Kiev, la saisie des<br />
bâtiments gouvernementaux par les<br />
militants de Maidan et la destitution<br />
anticonstitutionnelle du président par<br />
le corps législatif ukrainien. Tous ces<br />
développements ont ouvert la voie à la<br />
guerre civile qui a duré huit ans dans le<br />
Donbass, qui a coûté la vie à plus de 14<br />
000 personnes et précipité l’invasion<br />
russe en février 2022. Pour Katchanovski,<br />
le lien entre le massacre sous<br />
faux drapeau et la guerre en cours en<br />
Ukraine est évident.<br />
Le verdict, dit-il, rend cela encore<br />
plus clair. En représailles à ses<br />
enquêtes révolutionnaires sur le massacre<br />
de Maïdan, la maison et les biens<br />
de Katchanovski ont été illégalement<br />
saisis par les tribunaux locaux en<br />
2014 « avec la participation de hauts<br />
fonctionnaires ».<br />
Pourtant, le professeur reste plus<br />
déterminé que jamais à aller au fond<br />
de l’histoire. « Un jour, la vérité sur<br />
ce qui s’est passé sera officiellement<br />
reconnue – la seule question est de<br />
savoir quand », a-t-il promis. « La<br />
reconnaissance tardive et l’absence<br />
de justice dans cette affaire ont déjà<br />
coûté très cher à l’Ukraine. Il existe de<br />
nombreux conflits, y compris la guerre<br />
en cours, née du massacre de Maidan.<br />
En conséquence, d’innombrables personnes<br />
ont souffert inutilement. L’heure<br />
de la vérité et de la réconciliation est<br />
depuis longtemps attendue. »<br />
*Kit Klarenberg est un journaliste<br />
d’investigation qui explore le rôle<br />
des services de renseignement dans<br />
l’élaboration de la politique et des perceptions.<br />
The Grayzone 11 Décembre <strong>2023</strong><br />
Afrique Asie 22 décembre, <strong>2023</strong><br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
13
Suite de la page (11)<br />
compréhension de la loi au sein de la société.<br />
Quant à la Loi sur la procédure pénale, les<br />
évaluations réalisées indiquent la nécessité de<br />
poursuivre son étude en vue d’un prochain perfectionnement,<br />
sur la base des expériences tirées de<br />
son application. Cette norme a contribué à apporter<br />
de meilleures garanties à la procédure pénale et<br />
a contraint ses opérateurs à agir en conséquence,<br />
ce qui exige de ceux-ci une formation permanente<br />
en vue de sa mise en œuvre effective.<br />
Compatriotes,<br />
La présidence du Groupe des 77 et la Chine,<br />
assumée par Cuba depuis le mois de janvier, a<br />
exigé un effort considérable de la part de nos institutions<br />
et du pays en général. Elle reflète notre<br />
engagement à défendre les causes des pays du<br />
Sud global et notre volonté de mobiliser nos énergies<br />
pour assurer la représentation la plus efficace<br />
des intérêts des nations en développement sur la<br />
scène internationale.<br />
Elle a démontré l’autorité et le leadership de<br />
la diplomatie cubaine, son attachement aux principes,<br />
à la promotion du dialogue et à la coopération,<br />
et sa capacité à dégager des consensus et à<br />
défendre l’unité des pays en développement lors<br />
des nombreux événements multilatéraux qui ont<br />
eu lieu cette année.<br />
Nous continuerons à dénoncer avec la plus<br />
grande fermeté le massacre perpétré aujourd’hui<br />
par Israël, la puissance occupante, contre le peuple<br />
palestinien (Applaudissements). Je réaffirme<br />
aujourd’hui que Cuba ne fera jamais partie des<br />
indifférents et que nous défendrons toujours le<br />
droit de ce peuple héroïque à l’autodétermination<br />
et à un État indépendant et souverain, avec les<br />
frontières d’avant 1967 et Jérusalem-Est comme<br />
capitale.<br />
Pour ce faire, il faut mettre un terme à l’impunité<br />
que les États-Unis garantissent à Israël !<br />
Le génocide doit cesser ! Pour une Palestine libre,<br />
la voix de Cuba s’élèvera toujours (applaudissements).<br />
Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement<br />
du groupe des 77 et la Chine, qui s’est<br />
tenu ici à La Havane en septembre, a renforcé la<br />
voix du Groupe en tant qu’acteur clé dans les discussions<br />
internationales. La réunion a confirmé<br />
la solidarité, l’admiration et le respect pour Cuba.<br />
Le récent Sommet des dirigeants du Groupe des<br />
77 et la Chine dans le cadre de la Conférence des<br />
Parties à la COP28 sur le changement climatique,<br />
à Dubaï, a confirmé ce leadership avec ses excellents<br />
résultats.<br />
Cet événement, sans précédent dans l’histoire<br />
du groupe, a contribué à renforcer le rôle<br />
du bloc dans les négociations sur le climat. En<br />
tant que représentant du Groupe, Cuba a participé<br />
au plus haut niveau à la réunion au Sommet<br />
de Paris pour analyser les questions monétaires<br />
et financières, au Sommet des pays du groupe<br />
des BRICS et à diverses réunions tenues dans le<br />
cadre du segment de haut niveau de l’Assemblée<br />
générale des Nations Unies.<br />
Ce militantisme constructif en matière de<br />
politique extérieure s’est également reflété dans<br />
notre participation au processus de paix entre le<br />
gouvernement colombien et l’Armée de libération<br />
nationale, dont la table de dialogue a tenu l’un de<br />
ses cycles dans la capitale cubaine cette année.<br />
Nous avons continué à renforcer les liens<br />
d’amitié et de coopération avec les peuples et<br />
les gouvernements de différentes latitudes. Malgré<br />
les efforts des États-Unis pour l’en empêcher,<br />
auxquels se sont joints plusieurs éléments<br />
anti-cubains en Europe et aux États-Unis euxmêmes,<br />
Cuba a été réélue, avec un large soutien,<br />
au Conseil des droits de l’Homme de l’Organisation<br />
des Nations Unies.<br />
L’élection de Cuba au Conseil exécutif de<br />
l’UNESCO, avec un très grand nombre de voix,<br />
a également été une grande satisfaction. La 4e<br />
Conférence de la Nation et de l’Émigration s’est<br />
avérée très fructueuse. Elle a réaffirmé l’engagement<br />
permanent de progresser vers une relation<br />
de plus en plus étroite, naturelle et intégrale avec<br />
Suite de la page (9)<br />
tives. But only 28 parties sign the document, and<br />
none of the major ones, including PLD, PRD, and<br />
FP.<br />
Nov. 7: Armed Dominican soldiers have a<br />
tense confrontation on the border near the canal<br />
with unarmed <strong>Haiti</strong>an officers of the Brigade for<br />
Surveillance of Protected Spaces (BSAP). On Nov.<br />
4, Abinader had been in Washington to meet with<br />
President Joseph Biden.<br />
The irrigation canal <strong>Haiti</strong>ans are building to divert water from the<br />
Massacre River<br />
[Southern] Department which is safe and<br />
secured.”<br />
Sep. 4: CARICOM sends yet another delegation<br />
to try to work out the differences between<br />
Ariel Henry’s HCT coalition and its rivals in the<br />
<strong>Haiti</strong>an political class.<br />
Sep. 10: National attention begins to focus<br />
on an irrigation canal being built on the border-forming<br />
Massacre River, without government<br />
help, by the peasants of the Maribaroux Plain in<br />
<strong>Haiti</strong>’s Northeast near Ouanaminthe. Dominican<br />
President Luis Abinader begins threatening the<br />
project.<br />
Sep. 14: In response to the canal, Dominican<br />
President Luis Abinader closes the <strong>Haiti</strong>an/<br />
Dominican border. “I urge the [DR] Government<br />
to reconsider its decision, which will have serious<br />
impacts on people on both sides of the border,”<br />
said William O’Neill, the UN human rights expert.<br />
Sep. 18: Former foes Jimmy Cherizier<br />
and Marc-André “Toto” Alexandre, the political<br />
spokesman for the Belair neighborhood, lead a<br />
march of over 1,000 in Port-au-Prince to demand<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, statuant publiquement<br />
et par défaut, sur les conclusions du Ministère public, maintient en la forme le<br />
défaut octroyé au profit de Monsieur Arnold JEAN EXANTUS, prononce la dissolution<br />
des liens matrimoniaux ayant existé entre les époux Arnold JEAN EXANTUS,<br />
et la femme née Olna ETIENNE ; Renvoie les parties par devant l'officier de l'état<br />
civil de la section sud de Port-au-Prince pour les suites de droit. Ordonne que le<br />
dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens<br />
s'éditant à la Capitale, Compense les dépens de l'instance. Commet l'huissier<br />
Joseph Donald CADET, immatriculé au greffe du Tribunal de première instance de<br />
Port-au-Prince pour la signification dudit jugement<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous MARTHEL JEAN CLAUDE, Juge au Tribunal de<br />
première instance de Port-au-Prince en audience ordinaire, publique et civile du<br />
mercredi dix-neuf (19) Juillet deux mille vingt trois (<strong>2023</strong>) en présence de Me<br />
Albert DARELUS, Substitut Commissaire du Gouvernement représentant du<br />
ministère public avec l'assistance de Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier du<br />
siège<br />
Il est ordonné....etc....<br />
En foi de quoi.....etc.....<br />
AVIS DE DIVORCE<br />
En vertu d'un jugement rendu par le Tribunal<br />
de Première Instance de Port-au-Prince<br />
en date du six juillet deux mille vingt-trois,<br />
admettant le divorce des époux Steevendy<br />
GEDINOR, et la femme née Guerda<br />
LAMBERT, prononçant du même coup la<br />
dissolution des liens matrimoniaux<br />
existant entre lesdits époux.<br />
Pour le Cabinet<br />
Me Enorsch PIERRE, Av<br />
that de facto Prime Minister<br />
Ariel Henry resign<br />
and to voice their strong support for the peasants<br />
building the canal near Ouanaminthe. Cherizier<br />
also announces the formation of a new coalition,<br />
“Viv Ansanm” (Live Together), a would-be merger<br />
of his G9 Family and Allies with its nemesis,<br />
the G-Pèp coalition of criminal gangs.<br />
Sep. 22-26: Members of Canaan’s “Taliban”<br />
gang, working in concert with Johnson<br />
“Izo” Alexandre’s Five Seconds gang from Village<br />
de Dieu, carry out deadly attacks on the towns<br />
of Saut d’Eau and Mirebalais, before driven back<br />
from Mirebalais by large crowds armed with machetes.<br />
Sep. 26: Former Airforce Special Forces<br />
soldier Jean-Pierre Alfred tells journalist Dan Cohen<br />
that dozens of U.S. Special Forces soldiers<br />
have been deployed to <strong>Haiti</strong> to neutralize, above<br />
all, Jimmy Cherizier.<br />
Sep. <strong>27</strong>: The Communist Party of Kenya<br />
condemns the project of sending Kenyan police to<br />
<strong>Haiti</strong> as a “form of neocolonialism and condemns<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal après examen sur les conclusions du Ministère, maintient le défaut<br />
octroyé contre son époux à l'audience précitée; pour le profit, déclare fondée la<br />
dite action. Admet en conséquence le divorce de Mme. Magdala CLEMENT, d'avec<br />
son époux Jean Gardy NICOLAS pour cause incompatibilité de caractères aux torts<br />
de l'époux; Prononce en conséquence la dissolution des liens matrimoniaux, ayant<br />
existé entre lesdits époux; ordonne à l'Officier de l'état civil de Savanne à Rochas<br />
de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement, dont<br />
un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />
dommages-intérêts envers les tiers s'il y échet; Compense les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, Me.Massillon Pierre, Juge en audience civile et<br />
publique en date du dix-sept Octobre deux mille vingt deux, en présence de Me<br />
Mardiche Mertilus, avocat, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />
avec l'assistance du Greffier Maxo Senat,<br />
Il est ordonné .... ETC....<br />
En foi de quoi ..ETC...<br />
Me. EUGENE SUCCES<br />
Officier de l'Etat civil<br />
SAVANI<br />
AVIS DE DIVORCE<br />
En vertu d'un jugement rendu par le Tribunal<br />
de Première Instance de Port-au-Prince en<br />
date du dix-neuf juillet deux mille vingt-trois,<br />
admettant le divorce des époux Junior DU-<br />
CELUS, et la femme née Guerline<br />
PIERRE-LOUIS, prononçant du même coup la<br />
dissolution des liens matrimoniaux existant<br />
entre lesdits époux.<br />
Pour le Cabinet<br />
Me Enorsch PIERRE, Av<br />
Guy Philippe at a large rally in Jérémie:<br />
“Since [1915], the foreigners (blan) have put<br />
their foot on our neck… Today, the foreigners<br />
cross their arms as if it wasn’t they who<br />
destroyed the country.”<br />
PAR CES MOTIFS<br />
John Joël Joseph<br />
attempts to use a Black<br />
face to brutalize <strong>Haiti</strong>.”<br />
Oct. 2: The UN<br />
Security Council finally<br />
approves the “Multinational<br />
Security Support”<br />
mission (MSS), which<br />
the Kenyan police will<br />
nominally lead, for a<br />
one-year deployment in <strong>Haiti</strong>. Russia and China<br />
abstain from the vote. The MSS is not a genuine<br />
UN peace-keeping force, controlled by the Security<br />
Council, but rather an independent force acting<br />
with the body’s benediction. U.S. Ambassador<br />
Jeffrey DiLaurentis calls it “a new way of preserving<br />
global peace and security.”<br />
Oct. 9: The Kenyan Supreme Court blocks<br />
the deployment of Kenyan police to <strong>Haiti</strong> until it<br />
has had time to examine the suit by opposition<br />
lawyer Ekuru Aukot that the Kenyan Constitution<br />
prohibits the international deployment of Kenyan<br />
police officers.<br />
Oct. 16: A delegation of the Organization<br />
of American States (OAS) travels to the Dominican<br />
Republic to meet with officials about the conflict<br />
arising from <strong>Haiti</strong>’s construction of the canal<br />
on the Maribaroux Plain.<br />
Oct. 19: Joseph Félix Badio, accused of<br />
ordering Colombian soldiers to murder President<br />
Jovenel Moïse on Jul. 7, 2021, is arrested when<br />
shopping in a Port-au-Prince supermarket.<br />
Oct. 25: At the Montana Hotel, a new opposition<br />
coalition is formed. The “United Front for<br />
an Effective and Durable Exit from the Crisis” believes<br />
that Ariel Henry must step down on Feb. 7,<br />
2024 and includes OPL, MOPOD, Ede, Konsyans<br />
Patriyotik, UNIR, PHTK, LAPEH, GREH, PLH,<br />
Konstwi Lavi, PNDPH and unaffiliated politicians.<br />
Oct. 26: A delegation of officials of the de<br />
facto government meet with the committee in<br />
charge of the construction of the Massacre River<br />
canal to see how they can help, effectively<br />
engaging the government in a project that has<br />
captured the imagination of <strong>Haiti</strong>ans worldwide.<br />
Oct. 26: Dominican President Luis Abinader<br />
announces a “National Pact faced with the<br />
present crisis in <strong>Haiti</strong>,” with which he hoped to<br />
garner wide support for his anti-<strong>Haiti</strong>an initia-<br />
Le Tribunal, après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut<br />
octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit, déclare<br />
fondée ladite action, admet en conséquence le divorce du sieur Emmanuel<br />
ROSEMBERT, la femme née Saradine LOUIS-JEAN pour injures graves et<br />
publiques aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />
existant entre lesdits époux; ordonne à l'officier de l'état Civil de<br />
Taïfer, Commune de Carrefour de transcrire dans les registres à ce destinés,<br />
le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des<br />
quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers<br />
les tiers s'il y échet, compense les dépens. Commet l'huissier Maxime<br />
CANDIO pour la signification de ce jugement.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, NELSON CILIUS Juge en audience civile et<br />
publique en date du jeudi vingt-neuf Septembre deux mille vingt-deux en<br />
présence de Me JEAN ROLEX MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />
de ce ressort avec l'assistance du Greffier MOZARI TASSY<br />
Il est ordonné.. etc...<br />
En foi de quoi... etc....<br />
Nov. 8: CARICOM’s Eminent Persons<br />
Group, led by former prime ministers Dr Kenny<br />
Anthony (St. Lucia), , Bruce Golding (Jamaica),<br />
and Perry Christie (Bahamas) visit <strong>Haiti</strong> to broker<br />
a consensus between Ariel Henry and the opposition<br />
arrayed against him for a new Council of<br />
Transition.<br />
Nov. 13: The leaders of the border town<br />
of Ouanaminthe forbid <strong>Haiti</strong>an merchants from<br />
bringing into <strong>Haiti</strong> any merchandise from the Dominican<br />
Republic.<br />
Nov. 16: The Kenyan Supreme Court extends<br />
its stay of deploying police to <strong>Haiti</strong> until<br />
Jan. 26, 2024.<br />
Nov. 21: Kenyan President William Ruto,<br />
speaking before the European Parliament, says<br />
about 5,000 policemen will be needed for the<br />
mission in <strong>Haiti</strong> to “fight gangs.”<br />
Nov. 30: Former coup leader Guy Philippe<br />
is returned to <strong>Haiti</strong> from an almost seven-year<br />
prison term in the U.S.. He receives a hero’s welcome<br />
and strongly criticizes Ariel Henry, foreign<br />
intervention, and the U.S. role in <strong>Haiti</strong>, calling<br />
for “radical change.” But many <strong>Haiti</strong>ans remain<br />
wary due to his role in overthrowing Aristide in<br />
2004.<br />
Dec. 5: <strong>Haiti</strong>an-American Joseph Vincent<br />
pleads guilty in Miami to his role in the assassination<br />
of Jovenel Moïse, which included providing<br />
political advice to the killers and introducing<br />
the team to key community leaders.<br />
Dec. 6: CARICOM’s Eminent Persons<br />
Group returns to <strong>Haiti</strong> to try to finalize a consensus<br />
between Ariel Henry and the opposition,<br />
but an agreement on a new government remains<br />
elusive.<br />
Dec. 14: Smashing it with a big green<br />
truck, a man from the Dominican side of the<br />
border destroys the <strong>Haiti</strong>an metal barrier on the<br />
bridge spanning the river that divides <strong>Haiti</strong> and<br />
the Dominican Republic. Local <strong>Haiti</strong>an official denounces<br />
the crime as a grave act against <strong>Haiti</strong>.<br />
Dec. 19: Former Senator of the Fanmi Lavalas<br />
party from 2009 to 2015, John Joel Joseph, is<br />
sentenced to life in prison in the U.S. after pleading<br />
guilty to playing a support role in the Jul. 7.,<br />
2021 assassination of President Jovenel Moïse,<br />
although claiming to the judge that he had never<br />
understood that Moïse would be killed.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut<br />
octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit, déclare<br />
fondée ladite action; admet en conséquence le divorce du sieur Jean Robert<br />
LALANNE, d'avec son épouse née Ketsia CASIMIR pour injures graves et<br />
publiques aux torts de l'épouse, prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />
existant entre lesdits époux; ordonne à l'officier de l'état Civil de<br />
Taïfer, de transcrire dans les registres à ce destinés, le dispositif du présent<br />
jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la<br />
capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet,<br />
compense les dépens; commet l'huissier Maxime CANDIO pour la signification<br />
de ce jugement. Compense les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, Guy AUGUSTIN, Juge en audience civile,<br />
ordinaire et publique du Mercredi vingt-six Octobre deux mille vingt-deux,<br />
en présence de Me. Paul WESLEY, Substitut-Commissaire du Gouvernement<br />
de ce ressort avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE,<br />
Greffier du siege.<br />
Il est ordonné...etc...<br />
En foi de quoi....etc....<br />
14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024
les Cubains résidant dans d’autres pays.<br />
Chers compatriotes,<br />
Avant de conclure, je vous demande d’applaudir<br />
chaleureusement pour féliciter et saluer les<br />
éducateurs cubains en cette journée qui leur est<br />
dédiée (Applaudissements prolongés). Pour ceux<br />
qui sont ici, qui ne sont pas peu nombreux, et<br />
pour tous ceux qui ont exercé ou exercent la belle<br />
profession d’enseignant, conscients qu’ils ont entre<br />
les mains l’œuvre la plus transcendante et la<br />
plus importante de la société : la formation des<br />
générations futures (Applaudissements).<br />
Tout d’abord, que ces félicitations pour la<br />
Journée de l’Éducateur aillent aux alphabétiseurs<br />
(applaudissements), et avec eux, les applaudissements<br />
reconnaissants à ceux qui ont résisté, de<br />
pied ferme, aux difficultés, aux pénuries et même<br />
aux insensibilités de ceux qui oublient qu’être<br />
enseignant, c’est être créateur. Un grand merci<br />
à vous qui soutenez par votre travail et votre<br />
dévouement l’un des piliers fondamentaux de<br />
l’œuvre de la Révolution ! (Applaudissements)<br />
C’est cela la Révolution ! Lorsque nous prononçons<br />
cette phrase, qui résume 65 ans de création<br />
héroïque, nous pensons d’abord à la Santé et<br />
à l’Éducation. Ce sont les deux bras de l’œuvre<br />
immense, fondamentale, de base, sur laquelle<br />
nous construisons, contre vents et marées, l’idéal<br />
d’une nation qui place l’être humain au centre de<br />
ses préoccupations et de ses inquiétudes. Et ce<br />
sera ainsi pour toujours, parce que la Révolution<br />
existera toujours, parce qu’elle est faite pour cela<br />
! (Applaudissements).<br />
Parce que la nation admire et reconnaît<br />
le rôle et la place des travailleurs de la Santé et<br />
de l’Éducation pour leur présent et leur avenir,<br />
ce seront les premiers à bénéficier de paiements<br />
supplémentaires, comme le Premier ministre l’a<br />
annoncé dans son discours (applaudissements).<br />
À la veille d’une commémoration transcendante<br />
: la célébration du 65e anniversaire du triomphe<br />
de la Révolution, Cuba fera ses adieux à<br />
l’année avec la joie que ni les pires tempêtes de la<br />
nature ni l’empire n’ont pu nous enlever.<br />
Nous allons célébrer notre volonté de<br />
changer ce qui doit être changé pour maintenir et<br />
dépasser les conquêtes sociales que la Révolution<br />
a transformées en droits du peuple ! Nous allons<br />
célébrer notre indépendance, notre souveraineté<br />
et notre liberté ! (Applaudissements)<br />
C’est cela la Révolution de Fidel, de Raul, de<br />
Ramiro, de Guillermo, de Machado, de la Génération<br />
héroïque du Centenaire de la naissance de<br />
l’Apôtre, dont les idées continuent de nous inspirer,<br />
et c’est la Révolution de nous tous qui sommes<br />
dans cette salle pour faire respecter la volonté du<br />
peuple héroïque, digne et rebelle que nous avons<br />
l’honneur de représenter (Applaudissements prolongés).<br />
Il y a quelques jours, en relisant un discours<br />
du commandant en chef aux étudiants, à propos<br />
de l’approche de l’anniversaire de la FEU, j’ai<br />
trouvé quelques mots qui pourraient expliquer le<br />
mystère de cette Révolution qui a survécu 65 ans<br />
à des sièges et à des menaces de toutes sortes,<br />
sans perdre les rêves et les espoirs d’un monde<br />
meilleur possible.<br />
Fidel a déclaré le 20 décembre 1982 : «<br />
On a toujours accusé les révolutionnaires de<br />
vouloir des choses impossibles, de vouloir des<br />
choses utopiques. Un jour, on a reproché à Marti<br />
d’être un rêveur, et Marti a répondu que les<br />
rêves d’aujourd’hui seront les lois de l’avenir. On<br />
a généralement dit que ces tâches étaient irréalisables,<br />
qu’elles étaient impossibles ; mais moi,<br />
dans ma vie de révolutionnaire, je peux dire que<br />
ce que l’on atteint dépasse souvent les rêves. »<br />
Alors, ensemble, rendons possible le rêve<br />
de vaincre la politique de traque et d’encerclement<br />
de Cuba, rendons possible l’idéal de prospérité<br />
pour le peuple, qui a animé les révolutionnaires<br />
cubains de toutes les époques. Rendons possibles<br />
les rêves et même l’impossible ! (Applaudissements)<br />
Merci, Général d’armée, d’être là et de toujours<br />
nous encourager à conquérir le prochain<br />
objectif. Vous qui, il y a 65 ans, êtes entré dans<br />
la caserne de la Moncada et avez fait en sorte<br />
que ses soldats se rendent sans un seul coup de<br />
feu, avec la force morale invaincue de la nouvelle<br />
Armée rebelle, vous nous avez enseigné à<br />
maintes reprises que oui, c’est possible si nous<br />
avançons unis ! Et c’est ce que nous ferons ! (Applaudissements<br />
prolongés).<br />
C’est cela la Révolution, l’idée inébranlable<br />
que tous les rêves sont réalisables ! C’est cela la<br />
Révolution, celle de son digne peuple cubain !<br />
C’est alors que s’imposent la volonté de travailler,<br />
le désir de progresser, la disposition à se perfectionner<br />
et la conviction profonde que nous allons<br />
vaincre !<br />
La Patrie ou la mort ! Nous vaincrons ! (Exclamations<br />
« Nous vaincrons ! » et « Vive la révolution<br />
cubaine ! ») (Applaudissements.)<br />
Granma 26 décembre <strong>2023</strong><br />
Suite de la page (9)<br />
French intellectual Régis Debray argued that<br />
France only had a moral obligation to <strong>Haiti</strong>.<br />
due not to the Double-Debt, but to “[b]ad governance<br />
[and] the degradation of security.”<br />
By October 2003, de Villepin created a committee<br />
on Franco-<strong>Haiti</strong>an relations: the Comité Indépendent<br />
de Réflexion et de Propositions sur les<br />
Relations Franco-Haïtiennes. Véronique Albanel,<br />
a professor, philosopher, and sister of de Villepin,<br />
was made a special envoy and sent to <strong>Haiti</strong> from<br />
France. Régis Debray, a famed French philosopher<br />
and progressive author, was also sent to <strong>Haiti</strong> as<br />
the head of the committee to discuss the matter<br />
with the government of <strong>Haiti</strong> in December 2003.<br />
Debray and Albanel, anchors of the French delegation,<br />
were instructed not to discuss or even acknowledge<br />
restitution, but instead to say France<br />
only had a moral obligation to <strong>Haiti</strong> and that<br />
France should cooperate with <strong>Haiti</strong> in health and<br />
education development. For example, I attended<br />
a meeting where, in the face of the restitution<br />
claim for billions of dollars, Debray countered and<br />
suggested that France could establish French language<br />
schools for <strong>Haiti</strong>ans.<br />
President Aristide Initiates <strong>Haiti</strong>’s Legal<br />
Claim for Restitution<br />
Ira Kurzban was<br />
in 2003 Aristide’s<br />
lawyer and the lead<br />
attorney in the effort<br />
to win restitution<br />
from France<br />
Beyond the legal aspects<br />
of the restitution<br />
claim, the team and I<br />
looked at the political<br />
context. At one point,<br />
we even contacted people<br />
who managed the<br />
“debt clock” in Times<br />
Square, in New York<br />
City, to set up a similar<br />
debt clock for <strong>Haiti</strong>’s<br />
debt.<br />
By June 2003,<br />
the government of<br />
<strong>Haiti</strong> had established<br />
a Restitution Commission<br />
and began holding<br />
meetings in <strong>Haiti</strong> on<br />
how to proceed. The<br />
Restitution Commission<br />
decided to work with Günther Handl and the Bichot<br />
& Associés law firm in France. Handl was<br />
the principal author of the legal theories that <strong>Haiti</strong><br />
can still rely on today. He wrote a detailed memorandum<br />
of law on Nov. 7, 2003, addressing the<br />
issues of restitution. That month, the commission<br />
established a legal theory which was the principal<br />
basis for impugning the validity of the 1825<br />
Agreement between France and <strong>Haiti</strong>, in which<br />
<strong>Haiti</strong>ans were required to pay their former slaveholders.<br />
The theory was one for contractual restitution<br />
and not simply reparations. The restitution<br />
claim was grounded in the international illegality<br />
of the conditions under which the 1825 Agreement<br />
concluded the threat of re-enslavement.<br />
At first, the major obstacles to instituting<br />
the legal claim were identifying who the plaintiffs<br />
might be and a forum in which to bring such a<br />
suit. The commission debated whether it could<br />
bring suit on behalf of families of former enslaved<br />
persons, as well as whether the <strong>Haiti</strong>an government<br />
could initiate claims against French banks or<br />
against the decedents of French citizens who received<br />
the sanctions paid by <strong>Haiti</strong>ans. Regarding a<br />
forum, the Bichot firm indicated that the Republic<br />
of <strong>Haiti</strong> might be able to file a claim for restitution<br />
in a French court against the Republic of France.<br />
But after extensive research, the firm decided<br />
that the <strong>Haiti</strong>an state could not bring the suit in<br />
a domestic French court. Thus, the main question<br />
became whether there was a viable international<br />
forum. The International Court of Justice was not<br />
available because France was not a signatory. The<br />
commission members then discussed the potential<br />
of using the Cotonou Agreement to create a partnership<br />
agreement between <strong>Haiti</strong> and France.<br />
By January 2004, the commission had<br />
drafted a complaint, but was still trying to determine<br />
where to bring the action. By February<br />
2004, the commission offered to retain the Bichot<br />
firm in France. However, at the same time, the political<br />
efforts to destabilize and ultimately destroy<br />
the democratically elected government were rapidly<br />
escalating.<br />
Coup to Quiet the Restitution Claim<br />
As part of the disinformation and destabilization<br />
campaign launched against President Aristide,<br />
the so-called intellectuals and business leaders in<br />
<strong>Haiti</strong> attacked and dismissed the idea of restitution,<br />
calling it a joke and without any basis. The<br />
French Committee, led by Debray, wrote a report<br />
characterizing the debt demand as “hallucinatory<br />
accounting;” that noone in the democratic opposition<br />
in <strong>Haiti</strong> takes the matter seriously and that<br />
the desirable consequence would be for Aristide to<br />
step down. French president Chirac’s ambassador,<br />
Yves Gaudeul, warned of the “imminent political<br />
storm,’” stating “ even if the sky seems blue<br />
. . . Hang on tight.” Likewise, both Albanel and<br />
Debray acknowledged that at various times, they<br />
delivered threats to President Aristide and told him<br />
that he would be removed unless he dropped the<br />
restitution claim.<br />
On Feb. 5, 2004, a military force led by<br />
Louis Jodel Chamblain, the former head of FRAPH,<br />
a right-wing paramilitary death squad in <strong>Haiti</strong>,<br />
equipped by the United States and trained in<br />
the Dominican Republic, began an insurgency in<br />
Gonaïves, <strong>Haiti</strong>. By Feb. 29, 2004, the coup was<br />
complete, and President Aristide was forcefully removed<br />
to the Central African Republic. The draft<br />
complaint for restitution disappeared.<br />
In March 2004, Gérard Latortue, a <strong>Haiti</strong>an<br />
exile living in Boca Raton, Florida, was quickly<br />
appointed the new Prime Minister of <strong>Haiti</strong>.<br />
Latortue’s perceived strength was courtship of<br />
neo-conservatives in Washington, including those<br />
in the Pentagon. He had never previously been<br />
elected to any public office in <strong>Haiti</strong>. After the coup<br />
against President Aristide, one of Latortue’s first<br />
acts was to announce to the French government<br />
in mid-April 2004 that <strong>Haiti</strong>’s pursuit of the restitution<br />
claim “is closed” and had been “illegal, ridiculous<br />
and was made only for political reasons.”<br />
Just four months earlier, Latortue told the Miami<br />
Herald that restitution to <strong>Haiti</strong> was “the moral and<br />
politically responsible thing to do.”<br />
Today, <strong>Haiti</strong> still suffers from the impoverishment<br />
brought by the Double-Debt and France’s<br />
unlawful conduct in 1825. However, the legal<br />
claim for restitution remains valid and viable.<br />
* This December <strong>2023</strong> article is reprinted<br />
from the University of Miami Inter-American<br />
Law Review. The footnotes have been removed<br />
with some replaced by hyperlinks in Haïti Liberté’s<br />
online version. Ira Kurzban is the founder<br />
of Kurzban, Kurzban, Tetzeli & Pratt P.A. in<br />
Coral Gables, Florida. He acted as <strong>Haiti</strong>’s counsel<br />
between 1991 and 2004, representing the country<br />
during the governments of former presidents<br />
Jean-Bertrand Aristide and René Préval. In 2003,<br />
then-President Aristide directed Kurzban to explore<br />
and initiate litigation on behalf of the <strong>Haiti</strong><br />
to seek restitution against the French government<br />
for the Double-Debt. Much of the information<br />
in this article is first hand knowledge from<br />
Kurzban’s service as counsel to <strong>Haiti</strong>.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère public maintient le défaut<br />
octroyé contre son épouse à l'audience précitée pour le profit déclaré fondée ladite<br />
action. Admet en conséquence le divorce de Mr.Sorel DORELUS, d'avec son épouse née<br />
Edeline JEUNE, pour cause injures graves et publiques; aux torts de lʼépouse: Prononce<br />
en conséquence la dissolution des liens matrimoniaux, ayant existé entre lesdits époux:<br />
Ordonne à l'officier de l'état civil de la commune d'Aquin, de transcrire sur les registres<br />
à ce destinés le dispositif du présent jugement, dont un extrait sera inséré dans l'un des<br />
quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers s'il y<br />
échet; Commet l'huissier susdits, pour la signification de ce siège. Compense les dépens.-<br />
Ainsi juge et Prononcé par nous, Me.JEAN EMMANUEL ZEPHIR, Juge en audience civile et<br />
publique en date du quinze Mars deux mille vingt- deux, en présence de Me. LITHAN<br />
ISAAC, av, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance du<br />
Greffier Jean Claude NOVEMBRE.-<br />
Il est ordonné .....ETC.....<br />
En foi de quoi .....ETC.....<br />
Me. MASNER MERCURE<br />
PAR CES MOTIFS<br />
AFFAIRE DU SIEUR RAPHAEL THEARD<br />
CONTRE LES DAMES MAMOUNE LOUIS JUSTE,<br />
REMY KETTELIE MARCUS CEAC<br />
Le Tribunal après en avoir délibéré conformément à la loi, maintient le défaut requis et<br />
octroyé contre les citées qui n'ont pas comparu à l'audience ni personne pour elles; pour<br />
le profit, dit et déclare que c'est illégalement que les citées, les dames Mamoune Louis<br />
Juste, Rémy Kettelie et Marcus Céac occupent la maison du requérant. En conséquence,<br />
ordonne leur expulsions des lieux; condamne les citées solidairement l'une pour l'autre<br />
à dix mille gourdes de dommages-intérêts et honoraires des avocats poursuivants aux<br />
termes des articles 1168-1169 du Code Civil; Commet l'huissier Monétoile DELUSCA pour<br />
la signification de ladite sentence par défaut avec commandement.<br />
Ainsi Jugé et prononcé par nous, Me. Michel FORGEAS, S/ Juge de paix de la Commune<br />
de Carrefour, en audience civile et publique du mardi dix-septième jour du mois de<br />
Décembre deux mille dix-neuf, An 216e de l'Indépendance, avec l'assistance du Greffier<br />
du siège, le sieur<br />
Frantz BAZELAIS.-<br />
Il est ordonné etc... En foi de quoi etc...<br />
Me. Smith POLICIER AVOCAT<br />
PAR CES MOTIFS<br />
AFFAIRE DU SIEUR RAPHAEL THEARD CONTRE<br />
LES SIEURS MARIUS GAMA, MICKERLANGE<br />
PIERRE ET BELAMOUR JEAN<br />
Le Tribunal après en avoir délibéré conformément à la loi, maintient le défaut requis et<br />
octroyé contre les cités qui n’ont pas comparu à l'audience ni personne pour eux; pour le<br />
profit, dit et déclare que c'est illégalement que les cités Marius Gama, Mickerlange PIERRE<br />
et Bélamour JEAN ont déposé trois abris provisoires sur la propriété du requérant. Fait<br />
injonction à ces derniers d'enlever leurs trois abris sur ladite propriété. En conséquence,<br />
ordonne purement et simplement leurs expulsions des lieux. Condamne solidairement les<br />
cités l'un pour l'autre à vingt mille gourdes de dommages-intérêts et honoraires des<br />
avocats poursuivants aux termes des articles 1168-1169 du Code Civil; les condamne enfin<br />
aux frais et dépens. Commet l'huissier Monétoile DELUSCA pour la signification dudit<br />
jugement avec commandement. Ainsi jugé et prononcé par nous, Me. Michel FORGEAS, S/<br />
Juge de Paix de la Commune de Carrefour, en audience civile et publique du mar di<br />
dix-septième jour du mois de Décembre deux mille dix-neuf. An 216e de l'Indépendance,<br />
avec l'assistance du sieur Fantz BAZELAIS, le Greffier du siège<br />
Il est ordonné... etc... En foi de quoi ...etc...<br />
Me. Smith POLICIER AVOCAT<br />
PAR CES MOTIFS<br />
le Tribunal déclaré les époux Pierre André Simon et Lucienne Pierre Charles Simon ayant<br />
pour mandataire Monsieur Roky Fadoul propriétaires de la propriété située sur l'habitation<br />
Duplan, section-murale de Bellevue la montagne, commune de Pétion-ville d'une superficie<br />
de sept mille huit cent vingt-trois mètres carrés quarante neufs décimètres carrés<br />
cinquante centimètres ou soixante centièmes soixante-trois millièmes de carreaux de terre,<br />
borné au nord par les héritiers Pierre Philippeau au sud par qui de droit et Madame<br />
Polynice; à l'est par Paul Vericain et à l'ouest par Meristil Saintime et les héritiers Pierre<br />
Phillipeau; ordonne l'expulsion des défendeurs et la démolition des construction s’y<br />
érigées; condamne les défendeurs à verser au demandeur la somme de quatre cents mille<br />
gourdes de dommages-intérêts; accorde l'exécution provisoire sans caution: condamne les<br />
défendeurs aux entiers dépen: Commet l'huissier Jean Gary Joseph pour la signification.<br />
Donné de nous, Maudelair Barthelus, juge en audience publique et ordinaire du jeudi<br />
neuvième jour du mois de novembre de l'année deux mille vingt-trois, An 2020èm de<br />
l'indépendance, en présence de Me Romain Orange Remy Valon, Substitut Commissaire du<br />
Gouvernement près de ce ressort, représentant du ministère Public assisté de Pierre Oussel<br />
Beauport, greffier en siège, ministère de Garry Joseph, huissier immatriculé au greffe du<br />
Tribunal<br />
Il est ordonné....etc....<br />
En foi de quos.... etc...<br />
Pour le Cabinet:<br />
Me Moise ELIUS, Av<br />
Me Marc-Henry PIERRE-LOUIS, Av<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Après l'examen le Ministère public maintient le défaut octroyé<br />
contre le défendeur à l'audience précipitée pour le profit déclare<br />
fondée la dite action. Admet en conséquence le divorce de la dame<br />
Patricia DEROSIER d'avec son époux Ody JEAN pour injures graves et<br />
publiques aux torts de l'époux, Prononce la dissolution des liens<br />
matrimoniaux ayant existé entre lesdits époux. Ordonne à l'officier<br />
de l'état civil de la Commune d'Aquin de transcrire sur les registres<br />
à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />
inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />
dommages in envers les s'il y echet commet huissier Jean Inais<br />
Octave, pour le signification de ce jugement.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, Me. Osmond CASTOR, Juge en<br />
audience civile et publique, en audience du neuf février deux mille<br />
vingt et un en présence de Me Holiha JACQUET, Substitut Commissaire<br />
du Gouvernement de ce ressort avec l'assistance du Greffier<br />
Jean Claude NOVEMBRE , Greffier<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Après examen et sur les conclusions conformes du Ministère Public, le Tribunal au vœu de<br />
la loi, maintien le défaut requis et octroyé à l'audience contre le défendeur pour faute de<br />
comparaitre; pour le profit accueille l'action de la demanderesse, la dame Juanito<br />
THEBAUD, femme née Bethune DESINOR vu que cette demande est juste et fondée; admet<br />
le divorce des époux Juanito THEBEAUD, femme née Bethune DESININOR pour injures<br />
graves et publiques et aux torts exclusifs de l'époux prononce Ia dissolution des liens<br />
matrimoniaux ayant existés entre eux: Ordonne à l'officier de l'Etat Civil de Petit-Goâve,<br />
section Nord de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement:<br />
dit qu'un extrait sera publié dans l'une des colonnes d'un quotidien s'éditant à la capitale<br />
sous peine de dommages-intérêts envers les tiers s'il y échet; Commet le sieur Jean<br />
Fruisner MONICE, huissier de notre Tribunal pour la signification du présent jugement;<br />
Compense les dépens, vu la qualité des parties<br />
Rendu par nous, Me Fritzner DUCLAIR, Doyen du Tribunal de Première Instance de<br />
Petit-Goâve en audience publique civile de divorce ce jourd'hui treize Février deux mille<br />
vingt- trois (13 Février <strong>2023</strong>), en présence de Me Jean Fritz Patterson DORVAL Substitut<br />
Commissaire du Gouvernement de ce ressort, assisté du sieur Christophe BONBON, Greffier<br />
du siège.-<br />
Il est ordonné ...ETC....<br />
En foi de quoi....ETC....<br />
Jean Dulsone NONCENT<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public entendu<br />
maintient le défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée,<br />
pour le profit, déclare fondée la dite action, admet en conséquence le<br />
divorce du sieur Fritz DORCÉUS, d'avec son épouse Kenferle METELLUS,<br />
pour injures graves et publiques, aux torts exclusifs de l'épouse; prononce<br />
la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux ; Ordonne<br />
à l'Officier de l'Etat Civil de la commune de Thomazeau de transcrire dans<br />
ses registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait<br />
sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />
dommages intérêts envers les tiers s'il y échet; Commet l'huissier Jacob<br />
MÉDÉ, de ce Tribunal pour la signification de ce jugement.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, Magistrat Pluviose SILIEN, Juge en<br />
audience civile ordinaire du treize octobre deux mille vingt-et-un, en<br />
présence de Me. Roger SIMPLICE, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />
de ce ressort, avec l'assistance de Me. Adrien Daniel,<br />
Greffier du siège<br />
Il est ordonné ....ETC...<br />
En foi de quoi ....ETC....<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut<br />
octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit, déclare<br />
fondée la dite action. ADMET en conséquence, le divorce du sieur Fritzner<br />
JOSEPH d'avec son épouse née Daphnée LOUVERTURE pour injures graves<br />
et publiques aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />
ayant existé entre lesdits époux; ordonne à l'Officier de l'Etat Civil<br />
de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registre à ce<br />
destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />
l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages et<br />
intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Vilneret GABRIEL de<br />
ce siège pour la signification de ce jugement. Compense les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, Nelson CILIUS, Juge en audience civile,<br />
ordinaire et publique du jeudi vingt-cinq Mars deux mille vingt et un, en<br />
présence de Me. Jean Rolex MEROVÉ, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />
de ce ressort et avec l'assistance du sieur Mozart TASSY, Greffier.-<br />
Il est ordonné ... ETC...<br />
En foi de quoi ... ETC…<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
15
Suite de la page (5)<br />
temps. L’obstination des puissances<br />
néo-esclavagistes à vouloir définir<br />
pour Haïti sa stratégie de gouvernance<br />
à travers de menus projets de<br />
renforcement institutionnels décousus,<br />
en même temps qu’elles s’obstinent<br />
à vouloir que ce soit le même<br />
profil médiocre, délinquant, crapule,<br />
corrompu et/ou criminel qui occupe<br />
le leadership politique du pays, pour<br />
mieux l’orienter vers l’errance, est<br />
une preuve suffisante de leur volonté<br />
de resituer Haïti sur la trajectoire<br />
de la servitude. D’autant plus<br />
que les liens géostratégiques sont<br />
manifestes et évidents entre les instances<br />
culturelles et scientifiques qui<br />
décernent ces prix à quelques-uns<br />
d’entre les Haïtiens et les instances<br />
diplomatiques et politiques qui<br />
s’acharnent à propulser la population<br />
haïtienne dans la grande nuit de la<br />
désespérance. Il est improbable que la<br />
même puissance géopolitique, qui, en<br />
connaissance de cause, vend et livre<br />
des armes aux gangs qui terrorisent<br />
la population haïtienne, puisse, sans<br />
imposture, financer les institutions<br />
culturelles et académiques haïtiennes<br />
pour le bien d’Haïti. 2024 offre à Haïti<br />
une nouvelle brèche pour s’extraire<br />
de la mise en scène de ces pseudos<br />
reconnaissances culturelles où les<br />
acteurs anoblis des pays du sud ne<br />
sont que des figurants dans un vrai<br />
théâtre géostratégique de déshumanisation.<br />
Objectivement le cheminement<br />
anthropologique d’un peuple ne peut<br />
se ramener ni à la célébration tous les<br />
ans d’une certaine date historique,<br />
ni au succès littéraire, culturel et/ou<br />
académique de quelques-uns. Pour<br />
cause, un cheminement c’est une<br />
trajectoire. Et qui dit trajectoire collective<br />
désigne le chemin suivi par un<br />
corps social en mouvement dans l’espace<br />
au fil du temps. Cette trajectoire<br />
renvoie donc à l’idée commune en<br />
physique de dynamique et suppose<br />
que sa forme varie en fonction des<br />
conditions initiales et des influences<br />
extérieures. Ce qui implicitement<br />
évoque l’idée de liens et confirme la<br />
pensée émise par Jean Claude Ameisen<br />
« nous ne sommes jamais seuls à<br />
inventer notre trajectoire » (Ameisen,<br />
Hirsch, & Hervieu-Léger, 2003).<br />
On ne peut donc évaluer objectivement<br />
la trajectoire du collectif<br />
haïtien qu’en tenant compte de la dynamique<br />
globale et locale, des forces<br />
internes et externes, des conditions<br />
initiales et des mutations de l’environnement<br />
qui forment le contexte<br />
dans lequel s’est dessiné son mouvement<br />
de 1804 à 2024. L’influence<br />
de ces liens sur la dynamique anthropologique<br />
gluante et défaillante qui<br />
est celle d’Haïti qui nous poussent à<br />
admettre dans le cas d’Haïti l’urgence<br />
de farfouiller sous les strates des succès<br />
individuels pour exhumer les causalités<br />
occultées qui structurent l’errance<br />
nationale. Mais l’existence de<br />
ces liens renvoie aussi à l’impérieuse<br />
obligation de questionner la gestion<br />
que le collectif haïtien a fait de l’héritage<br />
de la liberté qu’il a reçu de ses<br />
ancêtres. Car ce présent gangstérisé<br />
et assisté, qui enfume et obscurcit<br />
l’avenir du pays, est une insulte à<br />
la mémoire de ce passé glorieux que<br />
représente le 1 er janvier 1804. L’insulte<br />
est d’autant plus grande que la<br />
splendeur de ce passé s’est étendue<br />
au-delà d’Haïti, puisque, comme le<br />
souligne Geneviève Verdo dans une<br />
Histoire mondiale de la France, « Les<br />
idéaux de liberté et d’égalité, médiatisés<br />
par l’expérience d’Haïti, furent<br />
[…] présents » dans le luttes de nombreux<br />
peuples dans le monde.<br />
Il y a donc une grande dose<br />
d’indignité collective à ne vouloir se<br />
projeter dans la mémoire de cet héritage<br />
que chaque 1 er janvier d’une<br />
nouvelle année, en magnifiant la reconnaissance<br />
universelle de la ‘‘soupe<br />
joumou’’ comme un symbole historique<br />
de liberté et de revanche. Paradoxalement,<br />
durant 220 ans, toutes<br />
les générations qui se sont succédées,<br />
après l’indépendance, ont entretenu<br />
avec les puissances néo-esclavagistes<br />
des liens qui ont contribué à l’étranglement<br />
du pays initié par la France<br />
avec la rançon de l’indépendance et<br />
au confinement décrété par les États-<br />
Unis. Nul ne peut nier aujourd’hui<br />
l’évidence que ce sont ces liens, jamais<br />
noués dans l’intérêt d’Haïti et<br />
de sa population, qui ont entretenu<br />
la dynamique erratique du pays. Il y<br />
a donc lieu de promouvoir la rupture<br />
d’avec ces liens déshumanisants pour<br />
permettre à Haïti de ressurgir dans la<br />
dignité. Car c’est par l’entêtement à<br />
être digne, résolument en coupant les<br />
liens qui l’étranglent et l’asphyxient,<br />
qu’un peuple accède à l’intelligence<br />
collective. C’est au nom de la dignité<br />
qu’Haïti doit raviver la mémoire de ce<br />
que le passé a d’intelligent pour l’amplifier<br />
et s’orienter vers l’avenir, en<br />
suivant une trajectoire dont les jalons<br />
de noblesse et de fierté se doivent<br />
d’être toujours au-dessus de l’envol<br />
historique de 1804.<br />
La chute continue dans les entrelacs<br />
de l’assistance internationale<br />
devait interpeller ce qu’Haïti a d’intelligent<br />
pour le contraindre à soigner<br />
ses liens avec le pays, à donner le<br />
meilleur de lui-même jusqu’au sacrifice<br />
de soi, pour préserver l’intégrité<br />
de ce territoire et honorer dignement<br />
la mémoire des aïeux qui ont marqué<br />
l’histoire, à cette date, de leur empreinte.<br />
Faut-il rappeler que le territoire<br />
sur lequel vivent les générations actuelles<br />
d’Haïtiens a été conquis de<br />
hautes et nobles luttes par des êtres<br />
qui, dépourvus de tout artifice, mais<br />
remplis de dignité, avaient osé défier<br />
l’ordre barbare esclavagiste pour rendre<br />
effective la notion de l’humanisme,<br />
au-delà d’Haïti (Thomas Madiou-Fils,<br />
Histoire d’Haïti, 1847, p. v).<br />
Raviver le lien mémoriel comme<br />
intelligence collective<br />
L’héritage de l’indépendance haïtienne<br />
est à la fois un lien d’intelligence,<br />
de dignité et d’humanité. Et<br />
en cela il devait être sublimé pour<br />
être retransmis intergénérationnellement<br />
comme valeur intemporelle.<br />
Sa mémoire intemporelle vibre comme<br />
cette écologie du don, magnifiée<br />
par Marcel Mauss (Essai sur le don,<br />
1925), qui dévoile la généreuse intelligence<br />
de la nature. C’est elle qui<br />
permet aux fleurs, profondément<br />
enracinées et ancrées sur leur terroir,<br />
de compter sur la disponibilité<br />
des butineurs, friands de nectar,<br />
pour construire des liens d’entraide,<br />
par lesquels elles parviennent à disséminer<br />
leurs graines pour se reproduire<br />
plus loin que leurs racines. Il y<br />
a dans cette entraide une chaine qui<br />
magnifie, selon Alain Caillé (Ce que<br />
la nature donne. L’écologie par le<br />
don), le don et le contre don comme<br />
une générosité méconnue de la nature.<br />
Toute la noblesse de cette<br />
générosité réside en ce qu’elle engage<br />
et contraint : La plante libère<br />
son parfum et son suc, le butineur<br />
vient se sucrer (il accepte et reçoit<br />
le don), mais n’oublie pas d’emporter,<br />
dans son bec, dans ses ailes ou<br />
dans ses pattes des grains de pollen<br />
(il magnifie le don de la fleur) qu’il<br />
ensemencera sur sa route (Il transmet<br />
et amplifie le don qu’il a reçu).<br />
Il y a dans cette écologie du don un<br />
enseignement contextuel qui semble<br />
avoir échappé à Haïti : là où il y a<br />
quelqu’un qui donne généreusement<br />
une part de lui-même, il faut que<br />
d’autres se rendent disponibles pour<br />
recevoir en assumant l’engagement<br />
irrésiliable que celui qui reçoit doit<br />
à son tour retransmettre pour que la<br />
chaine perdure au-delà du temps et<br />
de l’espace. C’est la méconnaissance<br />
de cet apprentissage contextuel qui a<br />
cassé en Haïti la chaine de l’héritage<br />
de la dignité et interrompu sa transmission<br />
intergénérationnelle. En Haïti,<br />
chacun ne vit que pour sa réussite<br />
et sa survie. Les liens qui se nouent<br />
sont toujours des alliances entre<br />
crapules et couillons pour dénaturer<br />
la vie et étrangler la dignité humaine.<br />
Voilà qui explique assez intelligemment<br />
pourquoi Haïti se propulse<br />
sur des trajectoires indignes qui<br />
ramènent la population au point originel<br />
de son passé déshumanisé. Et<br />
cela par le fait que la nature impose<br />
le devoir de maintenir et de fructifier<br />
l’énergie vibratoire dépensée pour<br />
certaines œuvres qui magnifient<br />
l’intelligence du vivant et la dignité<br />
humaine. C’est donc une infamie de<br />
voir que les générations d’après l’indépendance<br />
ont galvaudé cet héritage<br />
qui aurait dû être sublimé comme<br />
un projet intemporel et vibrant pour<br />
être transmis en retour aux générations<br />
futures. Au lieu de perdurer la<br />
mémoire de l’héritage de la dignité,<br />
en transmettant intergénérationnellement<br />
sa valeur comme un don inestimable<br />
et intemporel à magnifier, les<br />
générations d’après 1804 ont vécu<br />
dans l’aban-don de cet engagement<br />
mémoriel en préférant fuir vers les<br />
rêves blancs d’ailleurs.<br />
Si, comme le dit Jean-Claude<br />
Ameisen, « tout - presque tout - de<br />
ce que nous pensons nôtre, faisons<br />
nôtre en nous l’appropriant, nous a<br />
été transmis, légué, de génération<br />
en génération, à travers l’espace<br />
et le temps » (Ameisen, Hirsch, &<br />
Hervieu-Léger, 2003), ce legs, par<br />
sa dignité, sa générosité et son intemporalité,<br />
se révèle contraignant<br />
pour ceux qui l’ont reçu. En ce sens,<br />
vivre, c’est magnifier la mémoire. Ou<br />
pour reprendre la sublime pensée de<br />
Jean-Claude Ameisen, vivre, c’est<br />
« construire, jour après jour, une continuité<br />
toujours nouvelle, qui intègre<br />
ce que le passé a de noble et d’intelligent<br />
dans le présent pour sublimer<br />
le futur qui adviendra, sans nous<br />
peut-être. Vivre, c’est une histoire<br />
collective merveilleuse en perpétuelle<br />
reconstruction, toujours ouverte sur<br />
ce qui a été, est et sera peut-être’’.<br />
C’est au passé, par sa métamorphose<br />
intelligente, que nous devons<br />
d’être ce que nous sommes. Nous<br />
sommes riches de la mémoire de l’intelligence<br />
du passé. Et cet héritage<br />
nous impose de ne pas appauvrir le<br />
présent pour ne pas ruiner l’avenir.<br />
C’est dans cette trame mouvante<br />
que l’intelligence nous commande<br />
de nous inscrire : vivre non pas<br />
pour accéder à la reconnaissance et<br />
à la réussite, mais pour magnifier la<br />
mémoire de l’envol anthropologique.<br />
Il y a dans cette thèse une idée directrice<br />
pour comprendre et évaluer<br />
le cheminement anthropologique du<br />
collectif haïtien : les territoires et les<br />
sociétés suivent une trajectoire qui<br />
dépend de la façon dont les élites des<br />
générations qui se sont succédées,<br />
ont approprié l’envol historique du<br />
1er janvier 1804.<br />
Mais, hélas, comme c’est le<br />
cas depuis des décennies, il n’y aura<br />
pas de surprise pour la population<br />
haïtienne. Elle devra se résoudre<br />
à vivre dans l’indignité collective<br />
qui la déshumanise. Sans dirigeants<br />
légitimes ; sans stratégie pour s’extraire<br />
du gouffre, où l’a plongé la<br />
mécréance des oligarques et de leurs<br />
portefaix politiques et l’insignifiance<br />
des clercs, des docteurs et autres imposteurs<br />
académiques ; sans projet<br />
flamboyant de régénération collective,<br />
elle devra se résigner : soit à<br />
s’adapter à l’impuissance, en hurlant<br />
à tue-tête Pito nou lèd nou la ! Soit<br />
à continuer de fuir et de résilier ses<br />
liens avec son terroir.<br />
C’est un bilan global d’errance<br />
anthropologique et sociologique qui<br />
se confirme. À l’aube des 220 ans de<br />
son indépendance, tout un pays se<br />
disloque et laisse profiler à l’horizon<br />
le décor horrifié et cauchemardesque<br />
des nuits barbares de l’esclavage.<br />
Décor familier à ce lieu que l’on dit<br />
séculairement instable. Lieu d’où résonnent<br />
en permanence les appels<br />
résurgents des boucles de précarités<br />
et de violences. Boucles quantiquement<br />
chargées de précarités qui invitent,<br />
pragmatiquement, les uns à<br />
rejouer le rodéo de la déshumanisation,<br />
et les autres à ‘‘danser la fuite’’<br />
au son du tam-tam blues déviant<br />
d’un nouveau marron reconnu. Or,<br />
si l’on croit la sagesse de l’Ubuntu,<br />
le prélude à toute posture de résilience<br />
est la rupture d’avec l’invariance.<br />
En conséquence, les peuples<br />
qui célèbrent leur impuissance, en<br />
transformant leur débrouillardise<br />
à survivre dans l’impuissance en<br />
une infinie et durable patience, sont<br />
condamnés à « végéter dans les entrelacs<br />
d’une existence à minima »<br />
(Sakanyi, 2022, p. 13). D’où leur<br />
invariante attente d’être sans cesse<br />
prise en charge par l’assistance internationale.<br />
Célébrer l’indépendance d’Haïti<br />
aujourd’hui, dans ce contexte de<br />
déshumanisation, est une innommable<br />
imposture, une abominable<br />
forfaiture. Car la légende des peuples<br />
n’est pas éternelle. Elle ne dure que<br />
le temps que perdure le lien mémoriel<br />
qui nourrit l’intelligence collective.<br />
C’est ce que nous apprend Maurice<br />
Halbwachs dans La mémoire collective<br />
(1950).<br />
Porté, par l’élan glorieux du<br />
don du 1 er janvier 1804, le collectif<br />
haïtien se doit, 220 ans après son<br />
envol dans l’histoire, de sortir de la<br />
nuit indigente de l’assistance qui le<br />
déshumanise. Au nom de l’héritage<br />
de la dignité qu’il a reçu, il se doit<br />
de retrouver l’aube de l’intelligence<br />
pour éviter de se fossiliser dans les<br />
entrelacs obscurs et invariants de la<br />
dépendance. Il doit remonter la route<br />
du temps, relever sa conscience en<br />
écoutant les battements de l’innovation<br />
de la nature. Il doit frémir d’impatience<br />
devant le spectacle de la<br />
vie qui se réinvente à chaque saison<br />
par l’écologie du don, ultime posture<br />
pour qu’il s’indigne de colères et de<br />
honte et apprenne à s’enraciner sur<br />
son terroir pour y ensemencer l’intelligence,<br />
hâter sa régénération et<br />
resurgir dans la dignité.<br />
Plus que jamais, Haïti doit trouver<br />
sa voie, même si elle a besoin de<br />
solidarité, de générosité venant des<br />
autres peuples, mais les stratèges<br />
de ce changement ne peuvent pas<br />
oublier cette donnée fondamentale :<br />
c’est par une impertinence et une insolence<br />
que ce pays s’est imposé au<br />
monde en se re-situant sur une trajectoire<br />
différente de celle sur laquelle<br />
les puissances mondiales voulaient le<br />
situer. Dès lors, penser la stratégie de<br />
gouvernance d’Haïti en suivant les<br />
injonctions des puissances néo-esclavagistes<br />
est un immense impensé<br />
anthropologique. Que dis-je ! une<br />
profonde déshumanisation.<br />
Erno Renoncourt<br />
Notes<br />
https://www.lapresse.ca/international/caraibes/<strong>2023</strong>-12-08/<br />
haiti/l-onu-souhaite-l-arrivée-de-laforce-multinationale-au-premier-trimestre-2024.php<br />
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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024
A Travers le monde<br />
Des volontaires yéménites se disent<br />
prêts à rejoindre les combattants du<br />
Hamas à Gaza<br />
Le docteur Ahmed Muhanna<br />
doit être libéré!<br />
Les jeunes yéménites se préparent pour rejoindre la Résistance<br />
palestinienne à Gaza. © Al-Alam<br />
Les responsables d’Ansarallah du<br />
Yémen, ont annoncé le début d’une<br />
mobilisation populaire dans différentes<br />
provinces du Yémen pour se rendre en<br />
Palestine et participer à la bataille de<br />
Gaza.<br />
Le membre du bureau politique du<br />
mouvement de résistance yéménite<br />
Ansarallah, Hazam al-Assad, a déclaré<br />
dans une interview à l’agence de presse<br />
Novosti : « Des opérations de mobilisation<br />
populaire en soutien au peuple<br />
palestinien à Gaza ont déjà commencé<br />
dans toutes les provinces [du Yémen].<br />
En outre, des camps d’entraînement<br />
ont été formés, où des dizaines de<br />
milliers de jeunes yéménites dans les<br />
différentes provinces se préparent à<br />
acquérir des compétences militaires<br />
nécessaires pour rejoindre le front de la<br />
Résistance à Gaza ».<br />
Le responsable de la Résistance<br />
populaire yéménite a par ailleurs précisé<br />
: « Les volontaires yéménites volerait<br />
au secours du peuple à Gaza, qui<br />
risque d’être massacré par l’armée<br />
d’occupation israélienne, soutenue<br />
par les États-Unis, si des conditions<br />
appropriées serait rétablies pour qu’ils<br />
puissent entrer le territoire côtier et<br />
participer aux combats armés contre<br />
les sionistes ».<br />
À son égard, Mohammed al-Bukahiti,<br />
haut responsable du mouvement<br />
Ansarallah, tout en critiquant l’apathie<br />
des pays arabes face aux attaques du<br />
régime sioniste contre le peuple palestinien,<br />
a déclaré : « Si nous étions à la<br />
frontière avec la Palestine, nous n’en<br />
finirions avec d’Israël. »<br />
Mohammed al-Bukhiti a souligné<br />
mercredi soir, dans une interview accordée<br />
à Al-Jazeera Mubasher, la nécessité<br />
de soutenir le peuple palestinien<br />
contre le régime sioniste. « Si nous passons<br />
à l’action pour sauver le peuple<br />
palestinien, il y aura inévitablement<br />
des victimes. Mais, lorsque nous avons<br />
décidé d’agir dans ce sens pour mettre<br />
fin à ces massacres et au siège de la<br />
bande de Gaza, cela signifie que nous<br />
sommes prêts à mourir [pour la cause<br />
palestinienne] ».<br />
Les États-Unis et leurs alliés<br />
envisagent d’éventuelles frappes<br />
militaires contre l’armée yéménite.<br />
Le chef d’Ansarallah, Abdul-Malik al-<br />
Houthi, a confirmé lors de son discours<br />
du mercredi 20 décembre : « Sanaa a<br />
demandé officiellement aux pays, situés<br />
sur la route allant du Yémen à la Palestine<br />
occupée d’ouvrir des passages<br />
terrestres pour des centaines de milliers<br />
de volontaires yéménites, s’apprêtant<br />
à joindre l’axe de la Résistance dans la<br />
bande de Gaza. » Il a également dénoncé<br />
des pays arabes étant impliqués dans<br />
l’interception de missiles et de drones<br />
yéménites visant le territoire occupé.<br />
Il a affirmé, mercredi 20 décembre<br />
que les forces armées yéménites<br />
continueraient son soutien au peuple<br />
palestinien et à l’axe de la Résistance<br />
face à l’agression sioniste contre la<br />
bande de Gaza.<br />
Le leader d’Ansarallah a mis<br />
en garde l’administration américaine<br />
contre toute escalade contre le Yémen,<br />
soulignant que, dans un tel cas, les<br />
Américains seraient confrontés à une<br />
situation plus dure que celle qu’ils<br />
avaient connue en Afghanistan et au<br />
Vietnam. « Depuis 75 jours, l’ennemi<br />
sioniste, poursuit son agression contre<br />
le peuple palestinien dans la bande<br />
de Gaza, commettant les pires crimes<br />
», a déclaré Abdul-Malik al-Houthi. «<br />
L’armée adverse a fait des hôpitaux de<br />
Gaza des cibles privilégiées et déclare<br />
ouvertement cette question, en considérant<br />
des opérations militaires sur<br />
des hôpitaux comme Al-Shifa, comme<br />
une acquis et détruit complètement<br />
certains quartiers et poursuit le sévère<br />
siège de Gaza tandis que certains sont<br />
morts de faim », poursuit-il.<br />
Al-Houthi indique : « L’ennemi<br />
sioniste cible le peuple palestinien<br />
avec tous les moyens de destruction<br />
en utilisant des méthodes brutales<br />
de meurtre, de famine, de siège et en<br />
bloquant l’accès à la nourriture et aux<br />
médicaments ».<br />
Le leader d’Ansarallah a d’ailleurs<br />
constaté : « L’ennemi israélien<br />
poursuit sa brutalité et recourt à des<br />
bombardements aveugles contre les<br />
zones civils dans la bande de Gaza à<br />
chaque fois qu’il échoue dans les combats<br />
sur le terrain. »<br />
Les forces armées yéménites<br />
n’hésiteraient pas à cibler les navires<br />
de guerre américains en mer Rouge si<br />
Washington et ses alliés menaient des<br />
frappes contre le Yémen. « Le cœur des<br />
sionistes est rempli de haine, d’inimitié<br />
et d’extrémisme; des cœurs qui sont<br />
complètement dépourvus de tout sentiment<br />
humain et de toute valeur humaine<br />
», selon le leader de la Résistance<br />
populaire yéménite.<br />
Les Américains ont menacé<br />
tous les pays de la région contre toute<br />
coopération avec le peuple palestinien,<br />
dans le but d’assurer des conditions favorables<br />
aux massacre commis par les<br />
sionistes à Gaza, selon Al-Houthi.<br />
L’administration américaine prétend<br />
être un initiateur de la paix au<br />
Moyen-Orient, alors qu’elle bloque<br />
toutes les résolutions de cessez-le-feu<br />
de l’ONU, a confié Abdul-Malik al-<br />
Houthi.<br />
Les employés de Biden donnent une<br />
leçon d’humanité au patron<br />
Par Walt Zlotow*<br />
PresseTV 21 Décembre <strong>2023</strong><br />
Dans sa guerre génocidaire contre<br />
Gaza, l’armée israélienne n’hésite pas<br />
à cibler les infrastructures de santé.<br />
Dimanche dernier, des soldats des<br />
forces d’occupation ont ainsi fait irruption<br />
dans l’hôpital Al Awda et ont<br />
embarqué de force plusieurs membres<br />
du personnel. Nous sommes toujours<br />
sans nouvelles du directeur de l’hôpital,<br />
le docteur Ahmed Muhanna. Bel<br />
REDH interpelle les autorités belges<br />
pour exiger sa libération. (I’A)<br />
A la ministre des Affaires étrangères,<br />
Hadja Lahbib<br />
Et<br />
A la ministre de la Coopération au<br />
développement, Caroline Gennez<br />
Le dimanche 17 décembre <strong>2023</strong>, des<br />
soldats israéliens ont fait irruption<br />
dans l’hôpital Al Awda à Jabalia, dans<br />
le nord de Gaza, et ont arrêté 21 travailleurs<br />
de la santé, dont le directeur<br />
de l’hôpital, le Dr Ahmed Muhanna.<br />
Les travailleurs de la santé arrêtés ont<br />
été déshabillés et emmenés les yeux<br />
bandés. Après trois heures d’interrogatoire,<br />
ils ont tous été relâchés, à<br />
l’exception du Dr Muhanna. Nous ne<br />
savons pas où il est détenu. Le lundi<br />
18 décembre, l’armée a de nouveau fait<br />
irruption dans l’hôpital. Cette fois, les<br />
patients et les civils présents ont également<br />
été arrêtés, déshabillés et interrogés<br />
pendant cinq heures dans le froid.<br />
Dès le 13 octobre, le Dr Muhanna<br />
a reçu l’ordre de quitter l’hôpital. Mais<br />
le personnel a décidé de rester auprès<br />
de ses patients et de continuer à leur<br />
assurer des soins. L’hôpital Al Awda est<br />
encerclé par les IDF depuis le 5 décembre.<br />
Des snipers ont tué une infirmière<br />
et une dame qui escortait une femme<br />
enceinte à l’intérieur de l’hôpital. Ils ont<br />
également blessé un chirurgien.<br />
L’ONG belge Viva Salud, qui soutient<br />
l’hôpital Al Awda, a déclaré dans<br />
un communiqué de presse que le Dr<br />
Ahmed Muhanna avait dénoncé les<br />
attaques israéliennes contre le système<br />
de santé à Gaza. À plusieurs reprises,<br />
il a décrit en détail la situation horrible<br />
qui règne à l’hôpital d’Al Awda depuis<br />
quelques semaines. Dans son dernier<br />
message audio, un jour avant son arrestation,<br />
il a déclaré : “Personne ne<br />
Dr. Ahmed Muhanna<br />
peut se déplacer dans l’hôpital à cause<br />
des snipers [israéliens]. La situation<br />
à l’hôpital est terrible. Nous avons<br />
38 patients, dont certains ne peuvent<br />
pas recevoir leurs médicaments. Nous<br />
n’avons pas d’oxygène et très peu de<br />
carburant pour un petit générateur.<br />
Nous avons de la nourriture pour 2 ou<br />
3 jours au maximum. La situation est<br />
critique.”<br />
L’attaque délibérée d’Israël contre<br />
le système de santé de Gaza est un<br />
crime de guerre flagrant. Du 7 octobre<br />
au 28 novembre, l’OMS a enregistré<br />
un nombre sans précédent d’attaques<br />
contre le secteur de la santé: 203 attaques<br />
contre des hôpitaux, des ambulances,<br />
des fournitures médicales et la<br />
détention d’agents de santé. Dans une<br />
note du 15 décembre, le ministère de<br />
la Santé de Gaza a indiqué que plus de<br />
300 travailleurs de la santé de Gaza<br />
avaient été tués et que 102 ambulances<br />
avaient été détruites à la suite<br />
de l’agression israélienne depuis le 7<br />
octobre. Le même rapport indique que<br />
seulement huit des 36 hôpitaux sont<br />
partiellement opérationnels, avec des<br />
taux d’occupation de 206 % dans les<br />
services ordinaires et de 250 % dans les<br />
unités de soins intensifs.<br />
Les travailleurs de la santé ne<br />
sont pas des cibles militaires. Le chef<br />
de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, exige<br />
que “les attaques contre les hôpitaux,<br />
le personnel de santé et les patients cessent.<br />
Cessez le feu MAINTENANT“.<br />
Nous demandons au gouvernement<br />
belge d’agir plus fermement<br />
pour mettre fin à ces crimes. Nous<br />
voulons la libération immédiate du Dr<br />
Ahmed Muhanna et la protection de<br />
tous les travailleurs de la santé à Gaza.<br />
Nous demandons respectueusement et<br />
de toute urgence à la ministre des Affaires<br />
étrangères Hadja Lahbib et à la<br />
ministre de la Coopération au développement<br />
Caroline Gennez d’intervenir<br />
directement à ce sujet auprès des autorités<br />
israéliennes.<br />
Katrien Demuynck, coordinatrice<br />
Chapitre belge du Réseau des Intellectuels<br />
et Artistes pour la Défense de<br />
l’Humanité (REDH)<br />
Investig’action 19 Décembre <strong>2023</strong><br />
Des fonctionnaires du gouvernement américain manifestent en faveur<br />
d’un cessez-le-feu à Gaza devant la Maison Blanche le 13 décembre <strong>2023</strong>.<br />
Mercredi soir dernier, des dizaines d’employés<br />
du président Biden ont organisé<br />
une veillée devant la Maison Blanche.<br />
Ils ont appelé à un cessez-le-feu durable<br />
à Gaza pour protester contre le soutien<br />
quasi total de leur chef, en armes et en<br />
paroles, au nettoyage ethnique génocidaire<br />
des Palestiniens de Gaza par Israël.<br />
Les manifestants portaient des lunettes<br />
de soleil et des masques pour cacher<br />
leur identité, de peur de perdre leur<br />
emploi dans l’administration, voire de<br />
détruire leur carrière au sein du gouvernement.<br />
Leur protestation était la réaction<br />
la plus visible des fonctionnaires face à<br />
l’implication grotesque de M. Biden dans<br />
la destruction de Gaza et de ses 2,3 mil-<br />
lions de Palestiniens assiégés.<br />
En novembre, plus de 700 personnes<br />
nommées pour des raisons politiques<br />
ont envoyé une lettre à M. Biden<br />
pour lui demander de soutenir un cessez-le-feu<br />
immédiat et permanent afin<br />
de mettre fin aux massacres et de reprendre<br />
l’aide humanitaire. Au début du<br />
mois, plus de 40 stagiaires de la Maison<br />
Blanche ont envoyé à M. Biden une lettre<br />
condamnant la réponse génocidaire d’Israël<br />
à l’attaque du 7 octobre et implorant<br />
M. Biden de soutenir un cessez-le-feu<br />
permanent.<br />
Avez-vous lu ces lettres émanant<br />
de personnes nommées pour des raisons<br />
politiques et de stagiaires de bas<br />
étage, Monsieur le Président ? Avezvous<br />
regardé par les fenêtres de la Maison-Blanche<br />
des gens qui, avec plus de<br />
courage et de décence que vous ne pouvez<br />
l’imaginer, vous suppliaient de mettre<br />
fin à la folie de vos politiques de guerre ?<br />
À l’instar de ces centaines de<br />
fonctionnaires courageux, le monde entier,<br />
à l’exception des dirigeants américains<br />
et israéliens, se demande quand le président<br />
Biden retrouvera son humanité.<br />
Walt Zlotow s’est engagé dans<br />
des activités anti-guerre dès son entrée à<br />
l’université de Chicago en 1963. Il est actuellement<br />
président de la West Suburban<br />
Peace Coalition, basée dans la banlieue<br />
ouest de Chicago.<br />
Afrique Asie 25 décembre <strong>2023</strong><br />
Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
17
Libération du diplomate vénézuélien Alex Saab !<br />
Après un accord conclu entre<br />
les États-Unis et le Venezuela<br />
sur un échange de prisonniers, Joe<br />
Biden, le dictateur muni du masque<br />
démocrate, a finalement relâché le<br />
mercredi 20 décembre <strong>2023</strong> le diplomate<br />
vénézuélien kidnappé Alex<br />
Saab. Sa libération est venue après<br />
plus de trois ans d’emprisonnement<br />
aux Etats-Unis en échange à 10<br />
Américains et 18 Vénézuéliens qui<br />
ont été détenus au Venezuela, selon<br />
le président américain sans aucun<br />
fondement.<br />
Rappelons que Saab a été arrêté<br />
le 12 juin 2020 par l’Organisation<br />
internationale de police criminelle<br />
(INTERPOL) au Cap-Vert et extradé<br />
aux Etats-Unis en octobre 2021dans<br />
le cadre d’une opération que le gouvernement<br />
vénézuélien a dénoncé en<br />
tant qu’un enlèvement.<br />
Les prisonniers libérés par le<br />
gouvernement venezuelien sont au<br />
moins une vingtaine. Parmi eux le<br />
fugitif, Leonard Francis qui avait<br />
coupé son bracelet électronique et<br />
pris la fuite avant d’être arrêté au<br />
Venezuela en septembre 2022 et une<br />
figure de l’opposition vénézuélienne,<br />
Roberto Abdul, qui a été accusé de<br />
trahison et de conspiration avec une<br />
puissance étrangère.<br />
Ceux libérés par les américains<br />
sont au nombre de 13 Vénézuéliens<br />
et parmi eux, un groupe de syndicalistes<br />
qui a été arrêté en juillet<br />
2022 lors de manifestations pour des<br />
augmentations de salaire. Ils avaient<br />
été condamnés à 16 ans de prison et<br />
Alex Saab, le diplomate vénézuélien<br />
d’origine colombienne.<br />
Il a été accusé de lourdes malversations<br />
par les Etats-Unis et pourtant<br />
selon le diplomate vénézuélien la<br />
justice américaine qu’« après 1 286<br />
jours, n’a pas pu prouver un seul des<br />
crimes qui lui étaient attribués, n’a<br />
pas pu présenter un seul élément de<br />
preuve, ni contre moi, ni contre le<br />
Venezuela ».<br />
Enfin, il a dénoncé le fait que<br />
pendant ces mois d’emprisonnement<br />
aux États-Unis, il a été « kidnappé,<br />
torturé, isolé, calomnié, diffamé ».<br />
Il a aussi souligné l’efficacité du dialogue<br />
car « il porte plus de fruits que<br />
Alex Saab et le président Nicolas Maduro<br />
la haine ».<br />
Le président Maduro, pour sa<br />
part, a exprimé sa joie dans un communiqué<br />
et a annoncé une célébration<br />
dans le pays pour cette libération.<br />
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’affrontement entre capital et<br />
travail à travers la lutte entre<br />
la bourgeoisie et les classes<br />
laborieuses devient de plus en<br />
plus perceptible alors que la lutte<br />
de libération des peuples, pays,<br />
nations et Etats dominés contre<br />
l’impérialisme hégémonique<br />
OTAN/US/UE/Israël va de plus en<br />
plus à la gagne.<br />
Des grèves des travailleurs<br />
à l’instar de celle gagnante de<br />
l’automobile aux USA à celles des<br />
Gilets Jaunes et des syndicats en<br />
France ou des paysans en Inde, le<br />
mouvement ouvrier et les classes<br />
laborieuses redressent peu à<br />
peu la tête malgré les directions<br />
bureaucratiques réformistes des<br />
organisations syndicales et politiques<br />
éco-social-démocrates.<br />
L’impérialisme stade suprême<br />
du capitalisme à la quête<br />
permanente du profit maximum,<br />
miné par sa crise de surproduction<br />
et de sur-accumulation amplifiée<br />
par ses crises sanitaires (covid) et<br />
écologiques, n’a plus rien à offrir<br />
que la misère, le racisme, le fascisme,<br />
l’écocide et les guerres.<br />
Le capitalisme, disait Marx,<br />
détruit l’humain et la nature. Petit<br />
à petit, l’oiseau de la libération<br />
sociale fait le nid du retour vers le<br />
futur communiste que la défaite de<br />
l’URSS et du camp socialiste d’Europe<br />
semblait avoir mis momentanément<br />
en stand bail.<br />
La bourgeoisie russe après<br />
avoir subi la domination prédatrice<br />
de l’impérialisme sous Gorbatchev<br />
le liquidateur et Eltsine<br />
le libéral défend maintenant sous<br />
Poutine sa souveraineté nationale<br />
en alliance avec les ex-colonies<br />
comme l’Inde et la Chine populaire<br />
communiste, rescapé du camp<br />
socialiste, dont l’alliance qu’est<br />
les BRICS s’élargissent à d’autres<br />
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L’Afrique se réveille aussi<br />
avec les expériences souverainistes<br />
du Mali, du Burkina Faso,<br />
du Niger et de la nouvelle Alliance<br />
des Etats du Sahel (AES) dont les<br />
résistances contre la françafrique,<br />
l’eurafrique et l’usafrique mettent<br />
à l’ordre du jour l’exigence de la<br />
libération nationale et panafricaine.<br />
La lutte au Sénégal contre<br />
l’État hors la loi, l’abus de pouvoir<br />
de la détention de milliers de citoyens<br />
et l’empêchement arbitraire de<br />
la participation du chef de l’opposition<br />
à la présidentielle du 25<br />
février 2024 est partie prenante de<br />
cette quête en cours des peuples<br />
africains de la libération anti-néocoloniale.<br />
Ce processus souverainiste<br />
se répand comme une traînée<br />
de poudre dans chaque pays africain<br />
par le biais d’une rébellion patriotique<br />
de la jeunesse soutenue<br />
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détenus, humiliés, battus<br />
et exécutés à Gaza, des<br />
centaines de Palestiniens<br />
arrêtés à Gaza depuis le<br />
7 octobre, soupçonnés<br />
d’être impliqués dans le<br />
terrorisme, sont détenus<br />
depuis des semaines dans<br />
un centre de détention du<br />
sud d’Israël, où plusieurs<br />
d’entre eux sont morts, a<br />
appris Haaretz.<br />
«Les circonstances<br />
du décès ne sont pas<br />
encore claires. L’armée<br />
israélienne a déclaré que<br />
les prisonniers décédés<br />
étaient des terroristes et<br />
que les circonstances de<br />
leur mort sur la base de<br />
Teiman, près de la ville<br />
de Beer Sheva, étaient en<br />
cours d’examen. L’armée<br />
israélienne a annoncé<br />
qu’au cours du mois de<br />
novembre, elle avait arrêté<br />
plus de 500 terroristes<br />
à Gaza», écrit le quotidien<br />
israélien.<br />
«Les détenus ont<br />
les yeux bandés et sont<br />
menottés pendant la majeure<br />
partie de la journée,<br />
et les lumières sont allumées<br />
dans l’établissement<br />
toute la nuit. Les<br />
menottes limitent leurs<br />
mouvements. »<br />
Ils auraient le droit<br />
de rencontrer un avocat<br />
après 28 jours de détention,<br />
mais les juges sont<br />
autorisés à prolonger cette<br />
période à 80 jours et à impliquer<br />
le tribunal dans le<br />
suivi du dossier des suspects<br />
pendant cette période<br />
sans que le prisonnier<br />
ne soit représenté par un<br />
avocat.<br />
Dans tous leurs cas,<br />
les juges ont approuvé leur<br />
maintien en détention.<br />
La loi exige qu’ils soient<br />
renvoyés devant le tribunal<br />
pour réexaminer leur<br />
maintien en détention tous<br />
les six mois.<br />
« L’armée israélienne<br />
a arrêté un grand nombre<br />
de Gazaouis, y compris<br />
des civils, et un certain<br />
nombre d’entre eux ont<br />
été photographiés en train<br />
d’être arrêtés à Gaza.<br />
Selon une estimation<br />
fournie par les responsables<br />
de la défense la semaine<br />
dernière, sur les<br />
centaines photographiées<br />
en état d’arrestation, 10<br />
à 15 pour cent d’entre<br />
elles sont associées au<br />
Hamas», conclut le journal.<br />
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Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024