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Haiti Liberte 27 Decembre 2023

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Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />

LE CONTEXTE POLITIQUE DU<br />

RECOUVREMENT DE LA DOUBLE DETTE<br />

17 desanm-6 janvye :<br />

Peryòd Makaya<br />

Page 6<br />

A Retrospective<br />

on <strong>2023</strong>:<br />

Page 9<br />

Voir page 3<br />

RD : Il est temps de<br />

reconnaître les contributions<br />

des migrants haïtiens<br />

et de promouvoir leur<br />

régularisation<br />

Page 7<br />

Les Haïtiens ont été contraints de dédommager leurs anciens maîtres d’esclaves pour avoir<br />

mis fin à leur esclavage<br />

ARIEL HENRY AUDITIONNÉ?<br />

C’est cela la<br />

Révolution, l’idée<br />

incontournable que<br />

tous les rêves sont<br />

réalisables !<br />

Page 10-11<br />

Voir page 4<br />

Etait-ce un cadeau de Noël ou de jour de l’An donné au Premier ministre Ariel Henry par le juge d’instruction<br />

Walter Wesser Voltaire pour le blanchir de tout soupçon dans l’assassinat crapuleux du président Jovenel Moise?<br />

Des volontaires<br />

yéménites se disent<br />

prêts à rejoindre<br />

les combattants du<br />

Hamas à Gaza<br />

Page 17


Editorial<br />

L’année 2024 sera-t-elle synonyme de<br />

changement pour tous !<br />

HAITI<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Tel: 718-421-0162<br />

Fax: 718-421-3471<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

LIBERTÉ<br />

Par Berthony Dupont<br />

Comme toujours, la fin d’année et le nouvel An font toujours<br />

rêver. Et comme toujours, le système capitaliste en profite pour<br />

nous combler de guirlandes et de beaux souhaits d’espoir. Tout<br />

comme la fable de Père Noël et ses cadeaux, le système nous affable<br />

d’un lot de vœux magiques, les uns les plus touchants que les<br />

autres pour essayer de calmer les soucis.<br />

La sagesse populaire nous dit : l’espoir fait vivre. Pourtant,<br />

dans la réalité des souhaits, l’espoir ne fait pas vraiment vivre,<br />

mais conduit plutôt à des attentes inavouées de lendemain meilleur<br />

ou de belles promesses qui ne pourraient jamais arriver. Nombreux<br />

sont ceux et celles qui souhaiteraient voir la nouvelle année apporter<br />

d’heureux changements dans leur vie, mais malheureusement,<br />

ils ne sont pas l’entrepreneur, ni l’artisan de leur propre destin.<br />

C’est la routine de la vie des peuples exploités, opprimés, ceux<br />

dont la majorité vit dans le chômage, la pauvreté et la misère à<br />

l’instar du peuple haïtien dépendant d’un système mais n’ayant<br />

pas les moyens ni le pouvoir de le contrôler. A ce stade, la classe<br />

ouvrière est réduite à l’état d’un détenu dans une prison à la merci<br />

de ses geôliers.<br />

C’est dans ce tourbillon complexe et absurde que notre pays<br />

s’engouffre, à travers les manœuvres et les machinations ourdies<br />

par nos ennemis qui nous dirigent. Les impérialistes savent, pour<br />

atteindre leur but, ils doivent utiliser l’instrument le plus propice.<br />

C’est dans cet esprit, que la marionnette Premier sinistre Ariel Henry<br />

joue sa partition. A chaque fin d’année, il adresse ses vœux<br />

à la population. Rappelons, au mois de décembre 2022, il avait<br />

annoncé que l’année <strong>2023</strong> sera une année électorale. Lors de son<br />

discours de fin d’année <strong>2023</strong> sur le site de la Primature, n’a-t-il<br />

pas laissé entendre ? « Que l’année 2024 qui s’en vient devra<br />

être l’année de la reconstruction de nos institutions. » Quel fieffé<br />

menteur !<br />

Les impérialistes ne peuvent pas se passer des traîtres de<br />

l’acabit du Dr Ariel Henry, qui sans rougir vient de déclarer « En<br />

cette nouvelle année qui se profile, nous devons continuer à œuvrer<br />

ensemble pour renforcer l’économie dont vous êtes le moteur,<br />

améliorer la gouvernance et promouvoir la stabilité. Le gouvernement<br />

est résolu à mettre en place des réformes structurelles qui<br />

favoriseront un climat favorable aux investissements, à la création<br />

d’emplois et à la prospérité pour tous. En 2024, nous devons<br />

encore lutter pour surmonter les défis qui subsistent. Ensemble,<br />

nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour tous. »<br />

Une année s’en va, et une autre arrive, certes, mais le monde<br />

ne va pas changer pour autant avec ces guerres, la corruption, ces<br />

violences et tout autre. Les vœux ne peuvent rien contre ces maux.<br />

Également, ils ne peuvent même pas apporter un brin d’espérance<br />

dans le cœur des masses en souffrances, ni arrêter les bombardements<br />

sur Gaza par les puissances réactionnaires.<br />

Les souhaits ne sont qu’une astuce pour masquer la réalité.<br />

D’ailleurs, ils n’engagent personne, même pas celles et ceux qui<br />

les font. Sous les griffes des vautours, il ne peut y avoir d’espoir<br />

sans combattre l’ennemi. Les ennemis du peuple haïtien sont<br />

fermement déterminés à nous donner des coups irréparables et à<br />

transformer nos victoires en échecs ou défaites. Nos ennemis sont<br />

si puissants et rusés, disposant toujours de grands et petits laquais<br />

fidèles au sein de la classe politique traditionnelle à leur service.<br />

Ce qu’on observe en Haïti, n’est pas un accident, mais un projet<br />

mûrement réfléchi et délibéré de l’impérialisme américain contre le<br />

peuple haïtien.<br />

Il y a longtemps que le peuple haïtien ne savoure pas la vie.<br />

Il a vu ses aspirations bafouées par une classe politique, soumise<br />

à une nouvelle forme de colonialisme et à une plus violente forme<br />

d’exploitation capitaliste. Voilà pourquoi, les vœux n’ont pas la<br />

même signification pour tous. Les souhaits de la classe ouvrière,<br />

des exploités, des chômeurs, des retraités, des familles qui se battent<br />

tous les jours pour joindre les deux bouts et ceux des capitalistes<br />

exploiteurs, des profiteurs, des patrons et des traitres ne<br />

peuvent pas se mélanger. Ils ne sont guère identiques.<br />

Cherchons à être précis. Pour nous autres, un changement<br />

d’année ne peut automatiquement être lié à un espoir d’une quelconque<br />

nouvelle vie. Une seule chose peut garantir ou accélérer<br />

un processus de changement : le combat. L’espérance ne doit pas<br />

être le résultat d’un souhait, mais bien d’une lutte. L’une des rares<br />

notes d’espoir de la fin de cette année <strong>2023</strong>, est la mobilisation et<br />

la solidarité agissante du peuple haïtien dans la construction du<br />

canal à Ouanaminthe.<br />

Notre lutte est un fait concret et rien ne saura arrêter la marche<br />

de notre peuple vers le progrès et le bonheur. Par cette marche de<br />

l’histoire, on entend : transformation de la vie socio-économique et<br />

politique actuelle de la société haïtienne dans le sens du progrès.<br />

Quels que soient les souhaits, les vœux pour cette nouvelle<br />

année, aucun coup de baguette magique ne pourra rien changer,<br />

sans le combat, les aspirations et la participation active des masses<br />

populaires haïtiennes pour que le projet de libération nationale<br />

puisse atteindre son caractère révolutionnaire.<br />

En ces jours de fêtes de fin d’année et du nouvel An, nous<br />

remercions nos collaborateurs, nos commanditaires, nos lectrices<br />

et lecteurs et tous ceux et celles qui, sincèrement, continuent à<br />

nous faire part de leurs dons financiers de sorte que nous continuons<br />

le combat.<br />

Tout notre indéfectible appui à la Révolution cubaine, notre<br />

solidarité au peuple Palestinien et notre soutien aux Mouvements<br />

de libération nationale de tous les peuples en lutte.<br />

A l’aube de cette nouvelle année, seul le combat jusqu’à la<br />

victoire finale peut nous aider de sorte qu’un autre monde soit possible,<br />

qu’une autre Haïti soit possible.<br />

Aucune nouvelle année n’est synonyme de changement,<br />

seule la lutte des peuples peut dignement y conduire. Vive la lutte<br />

du peuple haïtien ! Vive une nouvelle année de combat, de dignité<br />

et de victoire pour les peuples en lutte !<br />

Email :<br />

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DIRECTEUR<br />

Berthony Dupont<br />

RÉDACTEUR EN CHEF<br />

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RÉDACTION<br />

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Wiener Kerns Fleurimond<br />

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Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Daniel Tercier<br />

Bissainthe Anneseau<br />

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Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

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Henriot Dorcent<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Eddy Toussaint<br />

Edmond Bertin<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Le contexte politique du recouvrement de la double dette<br />

Les paiements versés à compter de 1825 par la première république noire<br />

de l’histoire, pour indemniser les anciens colons esclavagistes français,<br />

ont coûté au développement économique d’Haïti entre 21 et 115 milliards<br />

de dollars de pertes sur deux siècles.<br />

Par Ira Kurzban*<br />

Cet article traite des efforts d’Haïti<br />

pour demander réparation à la<br />

France pour la « double dette » imposée<br />

en 1825. Après qu’Haïti ait<br />

obtenu son indépendance en 1804<br />

à la suite d’une révolte d’esclaves,<br />

la France a menacé d’envahir et<br />

de réasservir le peuple haïtien s’il<br />

ne payait pas de compensation au<br />

peuple haïtien. Propriétaires d’esclaves<br />

français pour leur « propriété<br />

» perdue. C’est ce qu’on a<br />

appelé la double dette, car les banques<br />

françaises et américaines ont<br />

profité de la conversion de la dette<br />

en prêts à taux d’intérêt élevé. En<br />

2003, à l’occasion du 200e anniversaire<br />

de la mort du héros haïtien<br />

Toussaint Louverture, le président<br />

haïtien Jean-Bertrand Aristide a<br />

annoncé son intention d’exiger un<br />

remboursement de la part de la<br />

France. Cela a déclenché des représailles<br />

de la part de la France et de<br />

l’élite haïtienne, qui ont cherché à<br />

saper le gouvernement d’Aristide.<br />

Une équipe juridique a développé<br />

des arguments selon lesquels l’accord<br />

de 1825 était illégal étant donné<br />

la menace de réasservissement.<br />

Un projet de plainte a été préparé,<br />

mais le coup d’État de 2004 contre<br />

Aristide a interrompu la procédure<br />

judiciaire. L’article soutient que la<br />

demande de restitution reste légalement<br />

valable et constitue un symbole<br />

important dans la lutte d’Haïti<br />

pour la justice, malgré l’opposition<br />

politique.<br />

Le 7 avril 2003, je représentais la<br />

République d’Haïti lorsque son<br />

président démocratiquement élu,<br />

Jean-Bertrand Aristide, a annoncé<br />

qu’il demandait des réparations au<br />

gouvernement français pour avoir<br />

imposé des sanctions économiques<br />

à Haïti en 1825. L’annonce du président<br />

Aristide a eu lieu le 200ème<br />

anniversaire de la mort de Toussaint<br />

Louverture. Le symbolisme n’a pas<br />

échappé au peuple haïtien.<br />

Les sanctions de 1825, imposées<br />

sous la menace de guerre<br />

et de réasservissement du peuple<br />

haïtien, étaient illégales et sans<br />

précédent. Les Haïtiens ont été contraints<br />

de dédommager leurs anciens<br />

maîtres d’esclaves pour avoir mis fin<br />

à leur esclavage. Ces sanctions ont<br />

appauvri Haïti pendant les deux siècles<br />

suivants. Cette conduite illégale<br />

a été aggravée par les actes scandaleux<br />

des banques françaises, puis<br />

américaines, qui ont profité de la<br />

conversion de la demande d’argent<br />

de la France en prêts portant intérêt<br />

pour le peuple haïtien. Ces prêts<br />

bancaires ont généré des revenus<br />

importants grâce à des paiements<br />

d’intérêts élevés supérieurs au principal<br />

de la « dette » et sont devenus<br />

connus en Haïti sous le nom de «<br />

double-dette ».<br />

Le contexte politique dans<br />

lequel les demandes de restitution<br />

sont nées peut être attribué aux efforts<br />

continus de l’élite haïtienne, de<br />

la communauté du renseignement<br />

américain et des soi-disant amis<br />

d’Haïti, en particulier les gouvernements<br />

français et canadien, pour<br />

saper le gouvernement démocratiquement<br />

élu du président Aristide.<br />

Ces efforts se sont intensifiés après<br />

l’annonce du président demandant<br />

réparation, mais leurs antécédents<br />

étaient évidents dès le début du<br />

deuxième mandat d’Aristide.<br />

Le président Aristide attaqué<br />

Le 7 février 2001, Aristide a été<br />

investi président de la République<br />

d’Haïti pour son deuxième mandat<br />

après avoir remporté le vote populaire<br />

par 92 %. Des mesures ont<br />

cependant été prises pour saper sa<br />

présidence, aboutissant finalement à<br />

un deuxième coup d’État contre lui<br />

le 29 février 2004.<br />

Immédiatement après la<br />

réélection du Président Aristide,<br />

Gérard Gourgue, avec le Parti de la<br />

Convergence Démocratique, a établi<br />

un gouvernement parallèle autoproclamé.<br />

Cette alliance gouvernementale<br />

multipartite a refusé de se<br />

présenter aux élections parce qu’elle<br />

savait qu’elle perdrait compte tenu<br />

de l’écrasante popularité d’Aristide<br />

et de son parti Fanmi Lavalas.<br />

Cependant, ce groupe d’opposition<br />

bénéficiait du soutien de forces antidémocratiques<br />

aux États-Unis qui<br />

cherchaient à évincer Aristide.<br />

En juillet 2001, le premier<br />

d’une longue série de raids commandos<br />

a commencé contre les installations<br />

gouvernementales haïtiennes.<br />

En décembre 2001, d’anciens soldats<br />

de l’armée dissoute d’Haïti ont<br />

occupé et attaqué le Palais national<br />

avec des armes de 50 millimètres.<br />

Un an plus tard, le Groupe<br />

des 184, dirigé par André « Andy<br />

» Apaid, détenteur d’un passeport<br />

américain et soutenu par l’Institut<br />

républicain international (IRI), était<br />

formé en République dominicaine.<br />

Ce « groupe » était considéré comme<br />

une alternative au parti Fanmi Lavalas<br />

et au président Aristide. Des<br />

revendications ont été constamment<br />

et régulièrement lancées contre le<br />

président Aristide, affirmant qu’il<br />

devrait « négocier » avec ce groupe<br />

non élu composé de l’élite haïtienne<br />

qui avait le soutien de la communauté<br />

du renseignement américain.<br />

Les 31 janvier et 1er février<br />

2003, des diplomates américains,<br />

français et canadiens se sont rencontrés<br />

au Canada au lac Meech,<br />

le centre de conférence du gouvernement<br />

canadien, pour planifier<br />

un deuxième coup d’État contre<br />

le président Aristide. La réunion<br />

était dirigée par Roger Noriega,<br />

qui devint plus tard cette année-là<br />

secrétaire d’État adjoint aux Affaires<br />

de l’hémisphère occidental pour les<br />

États-Unis, Denis Paradis, secrétaire<br />

d’État du Canada (région de la Francophonie)<br />

et député. L’objectif était<br />

de se débarrasser enfin d’Aristide,<br />

comme l’a déclaré triomphalement<br />

le vice-président Dick Cheney après<br />

le coup d’État de février 2004.<br />

Après l’annonce du président<br />

Aristide le 7 avril 2003, déclarant<br />

qu’il cherchait une restitution à la<br />

France, les Français ont été surpris<br />

et déterminés à mettre fin à toute<br />

discussion sur la restitution. À<br />

l’époque, Jacques Chirac était président<br />

de la France et Dominique de<br />

Villepin était ministre des Affaires<br />

étrangères. La première réaction de<br />

la France à la demande de restitution<br />

a été prononcée par de Villepin, qui<br />

a déclaré que la France avait donné<br />

200 millions d’euros à Haïti dans<br />

le cadre des deux milliards d’euros<br />

d’aide de l’Union européenne à Haïti<br />

ces dernières années. Le porte-parole<br />

de De Villepin a déclaré que le<br />

problème en Haïti n’était pas dû à<br />

la double dette, mais à « [une mauvaise<br />

gouvernance] [et] la dégradation<br />

de la sécurité ».<br />

En octobre 2003, de Villepin a<br />

créé un comité sur les relations franco-haïtiennes<br />

: le Comité Indépendant<br />

de Réflexion et de Propositions<br />

sur les Relations Franco-Haïtiennes.<br />

Véronique Albanel, professeur, philosophe<br />

et sœur de de Villepin, a<br />

été nommée envoyée spéciale et<br />

envoyée en Haïti depuis la France.<br />

Régis Debray, célèbre philosophe<br />

français et auteur progressiste, a<br />

également été envoyé en Haïti en<br />

tant que chef du comité pour discuter<br />

de la question avec le gouvernement<br />

haïtien en décembre 2003.<br />

Debray et Albanel, points d’ancrage<br />

de la délégation française, ont reçu<br />

pour instruction de ne pas discuter<br />

de la question ou même reconnaître<br />

la restitution, mais plutôt dire que la<br />

France n’a qu’une obligation morale<br />

envers Haïti et que la France devrait<br />

coopérer avec Haïti dans le développement<br />

de la santé et de l’éducation.<br />

Par exemple, j’ai assisté à une<br />

réunion au cours de laquelle, face<br />

à la demande de restitution de plusieurs<br />

milliards de dollars, Debray a<br />

répliqué et a suggéré que la France<br />

pourrait créer des écoles de langue<br />

française pour les Haïtiens.<br />

Mobilisation pour exiger au<br />

gouvernement de la France<br />

la restitution de la dette de<br />

l’indépendance.<br />

Le président Aristide lance la<br />

demande légale de restitution<br />

d’Haïti<br />

Au-delà des aspects juridiques de la<br />

demande de restitution, l’équipe et<br />

moi-même avons examiné le contexte<br />

politique. À un moment donné,<br />

nous avons même contacté des<br />

personnes qui géraient « l’horloge<br />

de la dette » à Times Square, à New<br />

York, pour mettre en place une horloge<br />

similaire pour la dette d’Haïti.<br />

En juin 2003, le gouvernement<br />

d’Haïti avait créé une Commission<br />

de restitution et avait commencé à<br />

tenir des réunions en Haïti sur la<br />

manière de procéder. La Commission<br />

de restitution a décidé de travailler<br />

avec Günther Handl et le cabinet<br />

d’avocats Bichot & Associés en<br />

France. Handl est le principal auteur<br />

des théories juridiques sur lesquelles<br />

Haïti peut encore s’appuyer aujourd’hui.<br />

Il a rédigé un mémorandum<br />

de loi détaillé le 7 novembre 2003,<br />

abordant les questions de restitution.<br />

Ce mois-là, la commission a<br />

établi une théorie juridique qui constituait<br />

la principale base pour contester<br />

la validité de l’accord de 1825<br />

entre la France et Haïti, dans lequel<br />

les Haïtiens étaient tenus de payer<br />

leurs anciens propriétaires d’esclaves.<br />

La théorie était celle d’une<br />

restitution contractuelle et non de<br />

simples réparations. La demande de<br />

restitution était fondée sur l’illégalité<br />

internationale des conditions dans<br />

lesquelles l’accord de 1825 mettait<br />

fin à la menace de réasservissement.<br />

Au début, les principaux obstacles<br />

à l’introduction d’une action<br />

en justice étaient l’identification des<br />

éventuels plaignants et de l’instance<br />

devant laquelle intenter une telle action.<br />

La commission a débattu de la<br />

possibilité d’engager des poursuites<br />

au nom des familles d’anciens esclaves,<br />

ainsi que de la possibilité<br />

pour le gouvernement haïtien d’engager<br />

des poursuites contre les banques<br />

françaises ou contre les défunts<br />

des citoyens français ayant reçu les<br />

sanctions payées par les Haïtiens.<br />

A propos d’une tribune, le cabinet<br />

Bichot a indiqué que la République<br />

d’Haïti pourrait être en mesure de<br />

déposer une demande de restitution<br />

devant un tribunal français contre<br />

la République française. Mais<br />

après des recherches approfondies,<br />

le cabinet a décidé que l’État haïtien<br />

ne pouvait pas intenter une action<br />

devant un tribunal français. La principale<br />

question était donc de savoir<br />

s’il existait un forum international<br />

viable. La Cour internationale de<br />

Justice n’était pas disponible car la<br />

France n’était pas signataire. Les<br />

membres de la commission ont ensuite<br />

discuté de la possibilité d’utiliser<br />

l’Accord de Cotonou pour créer<br />

un accord de partenariat entre Haïti<br />

et la France.<br />

En janvier 2004, la commission<br />

avait rédigé une plainte, mais<br />

essayait encore de déterminer où<br />

intenter l’action. En février 2004,<br />

la commission propose de conserver<br />

le cabinet Bichot en France.<br />

Cependant, dans le même temps,<br />

les efforts politiques visant à déstabiliser<br />

et finalement détruire le gouvernement<br />

démocratiquement élu se<br />

sont rapidement intensifiés.<br />

Coup d’État pour faire taire la<br />

demande de restitution<br />

Dans le cadre de la campagne de<br />

désinformation et de déstabilisation<br />

lancée contre le président Aristide,<br />

les soi-disant intellectuels et chefs<br />

d’entreprise d’Haïti ont attaqué et<br />

rejeté l’idée de restitution, la qualifiant<br />

de plaisanterie et sans aucun<br />

fondement. Le Comité français,<br />

dirigé par Debray, a rédigé un rapport<br />

qualifiant la demande de dette<br />

de « comptabilité hallucinatoire »<br />

; que personne dans l’opposition<br />

démocratique en Haïti ne prend<br />

la question au sérieux et que la<br />

conséquence souhaitable serait la<br />

démission d’Aristide.<br />

suite à la page(4)<br />

La première réaction de la France à la demande de restitution a été<br />

prononcée par de Villepin, qui a déclaré que la France avait donné 200<br />

millions d’euros à Haïti dans le cadre des deux milliards d’euros d’aide de<br />

l’Union européenne.<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Ariel Henry auditionné : Cadeau de Noël ou de jour de l’an ?<br />

Le Premier ministre Ariel Henry<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Le 19 décembre <strong>2023</strong> dernier, la nouvelle<br />

avait fait le tour du pays. Elle<br />

avait étonnement frappé autant l’opinion<br />

nationale qu’internationale, quand<br />

le Conseil des ministres que dirige le<br />

Premier ministre de facto Ariel Henry<br />

avait finalement décidé qu’il allait ainsi<br />

que d’autres ministres se présenter<br />

par devant le juge instructeur du dossier<br />

d’assassinat du président Jovenel<br />

Moise.<br />

Rappelons que la première tentative<br />

de convoquer le Premier ministre<br />

dans ce dossier avait eu lieu le mardi<br />

14 septembre 2021 à 10 du matin par<br />

le Parquet de Port-au-Prince. D’autant<br />

que le commissaire d’alors Me Bed-<br />

Ford Claude avait reçu de la Digicel,<br />

pendant la période allant du 1er au 15<br />

juillet 2021, les relevés d’appels entre<br />

le Dr Ariel Henry et Joseph Félix Badio<br />

qui lui-même a été accusé en tant que<br />

l’un des principaux suspects du crime<br />

d’assassinat.<br />

Cette invitation du commissaire<br />

au Premier ministre lui avait couté sa<br />

place ainsi que le ministre de la justice<br />

d’alors Me Rockfeller Vincent. Car le<br />

commissaire du gouvernement avait<br />

même menacé l’interdiction de sortie<br />

du territoire à Ariel Henry « pour des<br />

présomptions graves d’assassinat sur<br />

le président de la République »<br />

Enfin, le Premier ministre a révoqué<br />

le procureur Claude en lui écrivant<br />

dans une lettre rendue publique en<br />

ces termes : « J’ai l’avantage de vous<br />

informer qu’il a été décidé de mettre<br />

fin à votre fonction pour une faute<br />

administrative grave » et justement<br />

l’a remplacé à ce poste par un certain<br />

Frantz Louis Juste qui pourtant n’a pas<br />

fait long feu, car il a été lui également<br />

remplacé par le magistrat Me Jacques<br />

Lafontant.<br />

Depuis ce crime odieux quatre<br />

juges ont eu le privilège de conduire<br />

ce dossier à titre de magistrat d’instruction.<br />

Le juge Gary Orélien, Mathieu<br />

L’ancien ministre de la justice<br />

Rockfeller Vincent<br />

Chanlatte, Chavannes Etienne, Merlan<br />

Belabre et le dernier en date qui le lundi<br />

31 juillet <strong>2023</strong> avait manifesté un désir<br />

ardent d’entendre le Premier ministre<br />

sur ce dossier brulant comme témoin. Il<br />

avait brandi l’article 398 du Code d’Instruction<br />

Criminelle pour justifier son<br />

souhait.<br />

Entre temps Felix Badio a été<br />

miraculeusement arrêté le 19 octobre<br />

<strong>2023</strong> par le commissaire de la police de<br />

la commune Pétionville Ernst Dorfeuille<br />

lui-même. Ainsi, après avoir entendu<br />

Badio, le juge Walter dans une ordonnance<br />

a fermement indiqué, qu’il voulait<br />

en fait entendre à titre de témoin<br />

les nommés Ariel Henry, Ricard Pierre,<br />

Ministre de la Planification, Michel Patrick<br />

Boisvert, Ministre des Finances,<br />

Guyto Edouard, Directeur Général de<br />

la DINEPA, Amos Zéphirin, Directeur<br />

Général du MICT et Jeantel Joseph Directeur<br />

Général de l’ANAP et le 19<br />

décembre dernier le Conseil des ministres<br />

a approuvé la demande du juge.<br />

Est-ce une mascarade de plus se<br />

demande plus d’un, de voir avec quelle<br />

facilité et rapidité, le gouvernement<br />

répond au juge et le mardi 26 décembre<br />

Ariel a répondu aux questions du<br />

magistrat.<br />

Etait-ce un cadeau de Noel ou<br />

de jour de l’An donné à Ariel par le<br />

juge Walter Wesser Voltaire pour enfin<br />

le blanchir de tout soupçon dans cet<br />

assassinat crapuleux ? Nous sommes<br />

en Haïti et nous savons tous que la<br />

justice se vend à tous les prix. Ce qui<br />

nous parait bizarre, c’est le ministère<br />

de la Culture et de la Communication<br />

qui dans une publication a relaté que<br />

« Aujourd’hui, le 26 décembre <strong>2023</strong>, le<br />

juge d’instruction Walter W. Voltaire,<br />

accompagné de son greffier, a auditionné<br />

le Docteur Ariel Henry en qualité<br />

de témoin » Il semblerait que c’est<br />

le juge qui était allé trouver le Premier<br />

ministre, mais Ariel n’a pas été au Parquet<br />

du Tribunal de première instance<br />

de Port-au-Prince. Et la note de conclure<br />

comme une manifestation de la<br />

démocratie « C’est la preuve que, dans<br />

notre pays, personne n’est au-dessus<br />

de la loi et qu’il est de notre devoir à<br />

tous de faire ce qui est en notre pouvoir<br />

Joseph Félix Badio<br />

pour que justice soit rendue au Président<br />

Moïse, à sa famille et à la nation<br />

tout entière »<br />

Des observateurs politiques ont<br />

même indiqué que, si c’est ainsi, Ariel<br />

n’avait aucune crainte, aucune hésitation.<br />

En fait, il a eu quand bien même<br />

un quelconque arrangement avec le<br />

juge instructeur.<br />

Rien d’étonnant, car on est en<br />

Haïti et avec de l’argent tout est possible.<br />

Haïti clôture une année de<br />

violence extrême<br />

Haïti termine une année extrêmement<br />

violente, avec près de 4 000<br />

meurtres et quelque 3 000 enlèvements,<br />

alors que des groupes armés<br />

contrôlent les trois quarts de sa capitale,<br />

tandis que les forces politiques<br />

semblent omettre les chiffres et refusent<br />

de parvenir à un accord. Comme si cela<br />

ne suffisait pas, plus de 42 % de sa population<br />

a besoin d’une aide humanitaire<br />

et jusqu’à 40 % souffre d’une grave insécurité<br />

alimentaire, selon les données<br />

des organisations internationales. Les<br />

gangs utilisent les agressions sexuelles<br />

comme méthode d’intimidation de la<br />

population, touchant particulièrement<br />

les mineurs et les femmes.<br />

Prensa Latina 25 décembre <strong>2023</strong><br />

VIENT DE PARAÎTRE : LES CAPSULES DESSALINIENNES<br />

Les haïtiens curieux et intéressés à mieux comprendre<br />

Dessalines, cet homme fascinant, conséquent, et exceptionnel<br />

de l’humanité noire, peuvent se procurer, au prix de $45. (+ les<br />

frais postaux si nécessaires) « Les capsules dessaliniennes »<br />

du professeur retraité Raymond Wainwright en téléphonant au<br />

no 1-450-933-5451 ou 718-421-0162<br />

Ce livre concis campe le fondateur, à l’aide de 1804 capsules<br />

émaillées de poèmes adaptés, de citations appropriées et de<br />

significatifs documents authentiques.<br />

Bonne Lecture<br />

La violence des gangs a un « impact disproportionné » sur les femmes<br />

Joel H. Poliard<br />

M.D., M.P.H.<br />

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Suite de la page (3)<br />

L’ambassadeur du président<br />

français Chirac, Yves Gaudeul, a<br />

mis en garde contre une “tempête<br />

politique imminente”, déclarant<br />

“même si le ciel semble bleu...<br />

accrochez-vous bien”. De même,<br />

Albanel et Debray ont reconnu<br />

qu’à plusieurs reprises, ils avaient<br />

menacé le président Aristide et lui<br />

avaient dit qu’il serait démis de ses<br />

fonctions s’il abandonnait sa demande<br />

de restitution.<br />

Le 5 février 2004, une force<br />

militaire dirigée par Louis Jodel<br />

Chamblain, ancien chef du FRAPH,<br />

un escadron de la mort paramilitaire<br />

de droite en Haïti, équipé par<br />

les États-Unis et entraîné en République<br />

dominicaine, a lancé une<br />

insurrection aux Gonaïves, Haïti.<br />

Le 29 février 2004, le coup d’État<br />

était terminé et le président Aristide<br />

était expulsé de force vers la République<br />

centrafricaine. Le projet de<br />

plainte en restitution a disparu.<br />

En mars 2004, Gérard Latortue,<br />

un haïtien exilé vivant à<br />

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Boca Raton, en Floride, a été rapidement<br />

nommé nouveau Premier<br />

ministre d’Haïti. La force perçue<br />

de Latortue était sa cour auprès<br />

des néoconservateurs de Washington,<br />

y compris ceux du Pentagone.<br />

Il n’avait jamais été élu à aucune<br />

fonction publique en Haïti. Après<br />

le coup d’État contre le président<br />

Aristide, l’un des premiers actes<br />

de Latortue fut d’annoncer au gouvernement<br />

français à la mi-avril<br />

2004 que la demande de restitution<br />

d’Haïti « était close », qu’elle était<br />

« illégale, ridicule et qu’elle n’avait<br />

été engagée que pour des raisons<br />

politiques ». “ Quatre mois plus<br />

tôt, Latortue avait déclaré au Miami<br />

Herald que la restitution à Haïti<br />

était « la chose morale et politiquement<br />

responsable à faire ».<br />

Aujourd’hui, Haïti souffre<br />

toujours de l’appauvrissement<br />

provoqué par la double dette et le<br />

comportement illégal de la France<br />

en 1825. Cependant, la demande<br />

légale de restitution reste valable et<br />

viable.<br />

* Cet article de décembre<br />

<strong>2023</strong> est réimprimé de la Revue de<br />

droit interaméricaine de l’Université<br />

de Miami. Les notes de bas de page<br />

ont été supprimées et remplacées<br />

par des hyperliens dans la version<br />

en ligne d’Haïti Liberté. Ira Kurzban<br />

est le fondateur de Kurzban, Kurzban,<br />

Tetzeli & Pratt P.A. à Coral<br />

Gables, en Floride. Il a agi comme<br />

conseiller juridique de la République<br />

d’Haïti entre 1991 et 2004,<br />

représentant Haïti sous les gouvernements<br />

démocratiquement élus<br />

des anciens présidents Jean-Bertrand<br />

Aristide et René Préval. En<br />

2003, le président Aristide de l’époque<br />

a ordonné à Kurzban d’explorer<br />

et d’engager un litige au nom de la<br />

République d’Haïti pour demander<br />

réparation contre le gouvernement<br />

français pour la double dette. Une<br />

grande partie des informations<br />

contenues dans cet article sont des<br />

connaissances de première main<br />

provenant du service de Kurzban<br />

en tant que conseiller juridique en<br />

Haïti.<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Ressurgir dans la dignité, ultime posture d’intelligence<br />

collective pour Haïti<br />

Par Erno Renoncourt<br />

Haïti s’apprête à poser un nouveau<br />

jalon dans sa chute vers l’indigence<br />

en se verrouillant un peu plus dans<br />

la déshumanisation par une nouvelle<br />

assistance internationale que<br />

l’ONU souhaite déployer au premier<br />

trimestre de l’année 2024. Paradoxalement,<br />

le 1er janvier 2024 ramène<br />

la commémoration de l’indépendance<br />

de ce pays. Un jalon qui a marqué<br />

l’envol historique d’un collectif<br />

d’hommes dignes assumant la liberté<br />

et éclairant la voie des peuples vers<br />

un humanisme profond, sans imposture.<br />

Mais c’était, il y a 220 ans. Que restet-il<br />

de cette indépendance ? A-t-elle<br />

été jamais effective ? Quel bilan sur<br />

220 ans d’une histoire qui a évolué à<br />

rebours de l’histoire et à contre sens<br />

de la dignité ? Voici un texte assez<br />

long, mais qui vaut la peine d’être lu<br />

et d’être partagé. Du moins pour ceux<br />

et celles qui sont concernés par le devenir<br />

digne d’Haïti.<br />

Débuter 2024 sur un air<br />

de bilan<br />

Comme un mouvement familier, les<br />

années s’en vont, d’autres viennent.<br />

Et dans leur succession, elles forment<br />

ce flux calendaire que les hommes<br />

utilisent pour dresser le bilan de leur<br />

existence. Existence parfois ponctuée<br />

de réussites et/ou d’échecs, souvent<br />

parsemée de victoires et/ou de défaites,<br />

mais toujours remplie d’incertitudes,<br />

de doutes et d’imprévus.<br />

Pour autant, le mouvement vital ne<br />

suit pas moins son élan vers l’avenir.<br />

Ainsi, intuitivement, pour une grande<br />

majorité d’êtres humains, vivre c’est<br />

s’orienter vers cette direction de « la<br />

flèche du temps », que l’on postule<br />

être orientée irréversiblement du passé<br />

vers l’avenir. Guidés par cet aiguillon<br />

temporel, les êtres humains vivent<br />

dans la conscience qu’évoluer dans<br />

l’existence, autrement dit vivre, c’est<br />

progresser vers l’avenir. Une certaine<br />

citation de Paul Dirac confirme cette<br />

perception : « Vivre, c’est contribuer<br />

d’une petite manière à cette chaine<br />

sans fin de progrès ». Et, chacun en<br />

vient à croire que le temps est l’unité<br />

de mesure, le grand marqueur qui permet<br />

d’évaluer ce progrès ?<br />

C’est du reste pourquoi chaque<br />

nouvelle année impose un devoir<br />

d’inventaire pour que chacun, chaque<br />

groupe, chaque peuple mesure l’exploitation<br />

des ressources que la nature<br />

rend disponible partout pour célébrer<br />

le miracle du vivant. Un tel miracle<br />

ne peut se perpétuer qu’en magnifiant<br />

l’intelligente reliance entre le<br />

vivant, dont l’homme est une infime<br />

part, et la nature si diversement riche<br />

et complexe. Et la nature dans sa<br />

générosité donne toujours. Les incertitudes,<br />

le chaos, les turbulences sont<br />

des épreuves qu’elle crée pour forcer<br />

le vivant à accéder à l’intelligence en<br />

sachant les affronter pour forger un<br />

levier d’équilibre permettant à la vie<br />

de progresser.<br />

La cadence du temps qui danse<br />

la mesure, sans jamais donner l’impression<br />

de revenir sur ses pas, résonne<br />

comme un glas, et rappelle<br />

aux êtres apprenants qu’au cœur<br />

des sociétés humaines bat le rythme<br />

lent et turbulent d’une exigence de<br />

transformation et d’innovation. Une<br />

transformation qui, parce qu’elle<br />

s’inscrit dans le temps long de l’apprentissage,<br />

offre à l’intelligence du<br />

vivant un créneau pour s’autoévaluer<br />

et se régénérer. Mais cette régénération<br />

ne peut avoir de sens et de pertinence<br />

que si elle suit le référentiel de<br />

la boussole des possibles. Référentiel<br />

dont les axes sont enchevêtrés dans<br />

une reliance entre apprentissage et<br />

transmission pour orienter la vie hors<br />

de la stagnation, loin de la régression,<br />

toujours plus près de l’innovation.<br />

Référentiel qui reproduit l’entrelacement<br />

des brins de la double hélice<br />

symbolisant le génome de la nature<br />

qu’Alain Caillé considère comme celui<br />

du don et du contredon (Que donne la<br />

nature ? L’écologie par le don, 2013).<br />

Un génome qui, de ce fait, ne peut se<br />

matérialiser qu’en garantissant que,<br />

pour chaque boucle du flux calendaire<br />

qui revient comme un saut, le jalon de<br />

la chute finale ne doit jamais être ni en<br />

deçà, ni au même point que celui de<br />

l’envol initial. Car la spirale chaotique<br />

de la nature décompose et dégénère<br />

ceux qui ne se régénèrent pas.<br />

Il y a comme l’évidence d’un<br />

axiome qui impose au vivant le devoir<br />

de l’apprentissage pour être en<br />

mesure de trouver les lignes de fuite<br />

des brèches de la boussole des possibles<br />

pour s’extraire des pièges des<br />

bulles temporelles stagnantes. Qui ne<br />

change pas se fossilise et dérive dans<br />

les abysses de l’histoire sous l’impétuosité<br />

de ce flux temporel sinueux. Flux<br />

souvent majestueux et bienveillant<br />

envers ceux qui apprennent, se transforment,<br />

transmettent et bonifient le<br />

don qu’ils ont reçu en héritage. Flux<br />

toujours tortueux et inclément envers<br />

ceux qui s’encanaillent, végètent, monopolisent<br />

et laissent en déshérence le<br />

don (abandonnent) qu’ils ont reçu en<br />

héritage. Autrement dit, qui reste invariant<br />

n’existe pas. Mais qu’on se le<br />

tienne pour dit, ne pas exister ne veut<br />

pas dire disparaitre totalement. Ne pas<br />

exister, dans ce contexte, c’est se retrouver<br />

prisonnier du tunnel récursif<br />

temporel, au point de n’avoir que le<br />

point fixe de son envol dans le passé<br />

comme bilan. Ainsi, il est permis de<br />

dire avec Christophe Wargny qu’Haïti<br />

n’existe pas (Haïti deux cents ans de<br />

solitude, 2008). Et pour cause, car le<br />

verbe exister a pour étymologie latine<br />

ex-sistere, et signifie s’extraire de<br />

l’immobilité et se mettre en mouvement<br />

dans une direction déterminée.<br />

En toute logique anthropologique,<br />

tout collectif humain non apprenant<br />

et invariant sort de l’histoire et cesse<br />

d’exister comme cette part du vivant<br />

qui, plongée dans une nature, par essence<br />

tumultueuse et paradoxale, est<br />

appelée à innover son écosystème<br />

pour magnifier l’existence, dont le<br />

mouvement permanent rend éloge à<br />

la nature.<br />

Mais qu’est-ce que le progrès ?<br />

Et surtout comment le mesurer à<br />

l’échelle anthropologique pour qu’il<br />

reflète le cheminement responsable,<br />

digne et intelligent d’une nation ?<br />

Peut-on construire un système objectif<br />

de mesure du progrès collectif<br />

réalisé par un peuple, sans que ce<br />

progrès ne soit confondu avec ces petites<br />

réussites individuelles précaires<br />

que chacun célèbre, chaque année,<br />

alors qu’elles contribuent à verrouiller<br />

dans une invariance déshumanisante<br />

le collectif auquel ces individus<br />

appartiennent ? Question encore plus<br />

pertinente pour Haïti, puisque toutes<br />

les analyses laissent croire que la<br />

‘‘gang-grénisation’’ présente, dans<br />

laquelle le pays agonise, est une crise<br />

de gouvernance : comment gouverner<br />

ce mouvement vers le progrès ?<br />

Peut-on suivre la direction définie par<br />

d’autres, prise par d’autres ? Existe-til<br />

une direction universelle qu’il faut<br />

suivre pour trouver sa voie ?<br />

Des raisons de se remettre<br />

en question<br />

Voilà quelques-unes des questions,<br />

extraites de la raisonnance axiomatique<br />

sur l’indigence que je module<br />

depuis quelques années déjà, et qui,<br />

par leur pertinence, s’imposent à ma<br />

conscience intranquille, en cette fin<br />

d’année <strong>2023</strong>, comme une exigence<br />

de bilan pour évaluer le cheminement<br />

anthropologique de ce lieu que j’habite<br />

depuis mes 56 ans d’existence. Lieu<br />

qui dans mon angoisse existentielle<br />

présente impose, par-delà la mémoire,<br />

un devoir de responsabilité, puisqu’il<br />

s’est affirmé au monde, avec impertinence<br />

et insolence, un 1 er janvier<br />

1804, en se re-situant humainement<br />

sur une trajectoire autre que celle<br />

déshumanisante sur laquelle l’ordre<br />

mondial d’alors voulait le situer à jamais.<br />

Ce bilan anthropologique est<br />

indispensable et doit être fait sans<br />

complaisance pour au moins trois raisons.<br />

• La première est qu’à l’aube<br />

des 220 ans de cette reconfiguration<br />

humano-spatio-temporelle, il y<br />

a lieu d’évaluer si l’envol historique<br />

de 1804 a maintenu, ‘‘sur la route du<br />

temps’’, au point d’ancrage de ce nouveau<br />

jalon qui se dressera en 2024,<br />

la trajectoire de la dignité voulue par<br />

les pères de l’indépendance haïtienne.<br />

• S’il est vrai que 220 ans<br />

représentent un temps très court à<br />

l’échelle géologique, mais à l’échelle<br />

des générations de vies humaines, ce<br />

temps n’est pas rien. Et il commande<br />

un bilan honnête, au-delà du rituel<br />

de célébrer ‘‘la soupe joumou’’ comme<br />

symbole de liberté. Car, il y a des<br />

doutes qu’Haïti soit encore libre, si jamais<br />

il l’a été à un moment, malgré<br />

l’indépendance.<br />

• La seconde, découle de la<br />

première, Car avec cette nouvelle assistance<br />

internationale prévue pour<br />

2024, selon les injonctions des tuteurs<br />

d’Haïti et les vœux des élites<br />

dépendantes de ces tuteurs, il est plus<br />

que certain qu’Haïti évolue à perte de<br />

sens, sinon à contre sens de la trajectoire<br />

de la dignité. Tant son destin et<br />

sa souveraineté lui échappent.<br />

La troisième est que les rituels<br />

des célébrations de l’indépendance<br />

auxquels se livre Haïti chaque<br />

1 er janvier, les réussites littéraires,<br />

académiques, culturelles dont Haïti<br />

s’enorgueillit ne sont que des enfumages<br />

par rapport auxquels le pays doit<br />

apprendre à se re-situer. Pour cause,<br />

ni ces rituels ni ces réussites individuelles<br />

n’ont aucune incidence sur l’évolution<br />

erratique du pays.<br />

De fait, les réussites éclatantes<br />

de Dany Laferrière, accédant à l’immortalité<br />

à l’Académie française, de<br />

Yanick Lahens, rayonnante dans<br />

son statut professoral au Collège de<br />

France, d’Emmelie Prophète, obtenant<br />

une énième distinction littéraire,<br />

du Dr Jean William Pape, promu au<br />

conseil scientifique de l’Organisation<br />

Mondiale de la Santé, et on en passe,<br />

pour exceptionnelles que soient ces<br />

réussites, elles n’ont jusqu’à date pas<br />

su empêcher le pays de se précipiter<br />

dans l’enfer de la gangstérisation. Et<br />

elles sont à mille lieux de pouvoir<br />

permettre à la population de se situer<br />

sur la trajectoire de sa souveraineté,<br />

de prendre en mains son destin pour<br />

ressurgir dans la dignité qu’avait souhaité<br />

et initié pour elle les pères fondateurs<br />

de l’indépendance.<br />

On se doit de remettre ces réussites<br />

en question en se demandant :<br />

que valent les titres d’anoblissement<br />

et les distinctions honorifiques que<br />

l’Occident octroie aux Haïtiens quand<br />

ils n’empêchent pas l’impuissance de<br />

la population face à sa déshumanisation<br />

invariante ?<br />

Assumer le dissensus comme<br />

ferment d’intelligence<br />

Ce constat paradoxal interpelle l’intelligence<br />

et la dignité. Car, c’est affreusement<br />

déshumanisant pour<br />

un collectif, ayant hérité d’un flambeau<br />

aussi étincelant, de continuer à<br />

‘‘sous-vivre’’ dans l’enfumage d’une<br />

culture d’insignifiance qui brille par<br />

l’anoblissement de quelques-uns qui<br />

font vivre, avec force éloquence, pour<br />

leurs succès individuels, le mythe de<br />

la résilience du peuple haïtien, alors<br />

que celui-ci agonise d’impuissance<br />

dans son présent gangstérisé et assisté.<br />

Ce présent gangstérisé et assisté<br />

est d’autant plus problématique qu’il<br />

s’oriente vers un ‘‘futur rétrograde’’,<br />

car verrouillé sur la chaine de la<br />

dépendance. Chaine que le pays avait<br />

rompu le 1 er janvier 1804 pour affirmer<br />

son existence. Ce futur rétrograde<br />

est angoissant et indigent, car il rappelle<br />

la population sur la trajectoire du<br />

passé déshumanisé d’avant 1804.<br />

Le nœud gordien de la problématique<br />

que tente de résoudre la raisonnance<br />

axiomatique de l’indigence,<br />

dont cette tribune est extraite, s’articule<br />

autour d’une question principale<br />

: suffit-il pour un peuple d’avoir<br />

une belle histoire à raconter et une<br />

date à célébrer pour qu’il gomme<br />

et oublie la singularité de sa situation<br />

déshumanisante d’être en<br />

permanence en naufrage dans le<br />

malheur et d’être sans cesse pris<br />

en charge par une assistance internationale<br />

qui contribue à nourrir<br />

sa déshumanisation ?<br />

L’homme politique Québécois,<br />

René Levesque, écrivait justement : «<br />

un peuple dont le territoire, la sécurité,<br />

la justice, l’éducation, la santé sont<br />

pris en charge par d’autres, au profit<br />

d’autres, est réduit à l’insignifiance ».<br />

Aujourd’hui, l’immense majorité de la<br />

population haïtienne ‘‘aban-don-ne’’<br />

le territoire national pour fuir vers<br />

d’autres ailleurs plus intelligemment<br />

gouvernés. Peu d’Haïtiens sont capables<br />

de questionner le sens de cet<br />

‘‘aban-don’’ dans la déshumanisation<br />

du pays. Car il faut rappeler que cet<br />

‘‘aban-don’’, cette résiliation du devoir<br />

de s’enraciner sur son terroir pour y<br />

ensemencer l’intelligence et le transformer<br />

dignement, est un processus<br />

entrepris depuis des décennies par<br />

des générations d’Haïtiens. IL ne fait<br />

que s’accélères aujourd’hui devant<br />

l’évidence de l’inexistence d’Haïti. Le<br />

drame est que la majorité de ceux qui<br />

fuient Haïti espèrent que des étrangers<br />

vont venir y faire régner la démocratie<br />

et la sécurité pour leur permettre de<br />

re-venir festoyer dans les bacchanales<br />

des fêtes champêtres. Au risque<br />

de mécontenter plus de monde encore<br />

et d’augmenter le nombre de mes<br />

détracteurs, j’ose dire qu’il y a dans<br />

cette posture d’aban-don de lourdes<br />

irresponsabilités, sinon de lourdes<br />

médiocrités. Il est donc intelligent<br />

d’assumer le dissensus pour re-situer<br />

les postures sur une trajectoire plus<br />

responsable et plus digne.<br />

Continuer de suivre la voie de la<br />

fuite pour en faire une stratégie durable<br />

de survie, c’est se situer à contre<br />

sens de la vraie résilience. Car celle-ci,<br />

dans son essence noble et digne, exige<br />

que « les sociétés qui connaissent<br />

de graves crises existentielles, faisant<br />

craindre leur disparition, […] [inventent]<br />

des mécanismes de régénération<br />

» (Sakanyi, Ubuntu et résilience<br />

des peuples africains, 2022, p. 13).<br />

Et nul ne peut se régénérer hors de<br />

ses racines historiques et culturelles.<br />

Pour paraphraser Simone Weil, se<br />

déraciner, c’est se déshumaniser. Car<br />

l’enracinement est le « prélude à une<br />

[assumation] des devoirs envers l’être<br />

humain » (L’enracinement. Prélude à<br />

une déclaration des devoirs envers<br />

l’être humain, 1949, p. 5)<br />

Forcément, pour ceux qui sont<br />

intelligents et dignes et qui ne se<br />

contentent pas de leur obsolescence<br />

anoblie, 2024 appelle à une rupture<br />

d’avec ce présent pour un réalignement<br />

des postures individuelles sur<br />

des finalités collectives et sur des trajectoires<br />

plus orientées sur la noblesse<br />

impertinente de l’envol historique de<br />

1804. C’est l’ultime moyen pour extraire<br />

Haïti de ces entrelacs insignifiants,<br />

du fonds desquels quelques-uns<br />

émergent dans les loques putrides de<br />

la reconnaissance internationale. La<br />

rupture d’avec la dépendance vis-àvis<br />

de l’assistance internationale est<br />

l’unique trajectoire qui peut permettre<br />

à la population haïtienne de ressurgir<br />

dans la dignité d’un peuple assumant<br />

son héritage de liberté et évoluant<br />

vers le destin des hommes-lumière.<br />

S’entêter à être digne<br />

Mais assumer cette rupture demande<br />

de l’intelligence, de la témérité et<br />

du courage. Du courage pour questionner<br />

et rompre les liens occultés<br />

qu’entretiennent ces succès individuels<br />

avec l’errance anthropologique<br />

qui déshumanise la population. De<br />

la témérité pour refuser la trajectoire<br />

de soumission et de servitude<br />

sur laquelle l’assistance internationale<br />

veut replacer le peuple haïtien.<br />

De l’intelligence pour saisir, dans les<br />

fissures de ce temps qui se reconfigure,<br />

les brèches qui orientent vers<br />

les lignes de fuite de la flèche du<br />

suite à la page(16)<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

17 desanm-6 janvye : Peryòd Makaya<br />

Piard J. Fatal<br />

Se nan bwa m rete o mwen Twa Ile.<br />

M ape mande kisa pwal bay Gad<br />

la manje.<br />

Makaya manje Koki Lanmèèèè<br />

Mwen di se nan bwa m rete ooo Twa<br />

Ile<br />

Chante Vodou<br />

Yon ti rale sou nwèl<br />

Patizan Krimsyanis yo ki fete fèt<br />

nwèl yo fè konprann se dat Zezi<br />

te fèt. Men nan Kilti Vodou menm<br />

epòk sa a se pito peryòd Makaya.<br />

Si nwèl se 24-25 desanm peryòd<br />

Makaya tanmen depi 17 desanm<br />

pou fini 6 janvye ki se jou Lèwa.<br />

Gen anpil Ayisyen sèvèl poul ki kite<br />

menm blan kriminèl ki te konn antere<br />

zansèt nou yo tou vivan yo jwe<br />

nan tèt yo jis yo rive fè yo kwè yo<br />

se kretyen.<br />

Se kretyen bò katedral sa a yomenm<br />

yo fè kwè nwèl se dat yon lamayòt<br />

ekspire yo bay pou Zezi te fèt<br />

nan yon nich poul nan yon peryòd<br />

kote tout bagay nèt kouvri ak nèj.<br />

Siman Zezi sa a te gen po karèt kou<br />

tòti pou fredi pat tou kokobe l epi fè l<br />

fè bwonch pou l ta kadav apre 3 jou.<br />

Alòs tout moun ki gen yon ti zing<br />

bonsans konnen Nwèl sa w tande<br />

a se yon lamayòt pou kraponnen<br />

timoun rechiya.<br />

Si Tonton Nwèl se lamayòt pou<br />

kraponnen timoun, Zezi se lamayòt<br />

tou. Men se pou pase granmoun<br />

nan rizib. Konsa tout moun tèt dwat<br />

konnen se yon fèt loksidan kapitalis<br />

envante pou l ka pwofite fè lavichè<br />

monte bwa pou dechèpiye sa k pi<br />

fèb yo. Kòm pi bèl ekzanp pou n ka<br />

wè pi klè. Lachin se peyi ki fè piplis<br />

abdenwèl pou vann nan epòk nwèl<br />

patikilyèman anvan 24/25 desanm.<br />

Lannwit 24 pou louvri 25 desanm sa<br />

a, se dat sa a zòt pretann Zezi te fèt.<br />

Se dat tou zòt di ti Mari ki<br />

toujou vyèj malgre l te gwòs apre<br />

Sentespri te fin met men sou li devan<br />

2 grenn je ti Zòzèf te met ba. Kòm<br />

rezilta zak kadejak sa a ti Mayòt met<br />

ba yon ti bonnonm li rele ti Zezi. Sa<br />

k pi komik la se sou de twa ti pay<br />

sèch nan mitan yon patiray kote<br />

chen t ap fè lago kache ak ti mouton<br />

k fèk fèt ti Mayòt pouse ti Zizi<br />

sa a san l pat gen okenn chanday<br />

pou chofe l nan peryòd fredi sa kote<br />

tout kote se lanèj ki t ap vide kò l<br />

atè 24/24.<br />

Epoutan ti blofè ki envante istwa<br />

ti Zezi a rakonte koze sa a menm<br />

mounfou sezi jis yo pete kriye de ran<br />

dlo nan je detan y ap ri ak de ran<br />

dan yo griyen. Yon moun ki ka gen<br />

je 1 chèch nan pwen pou l fè w kwè<br />

se nan menm dat 24 pou louvri 25<br />

desanm sa a ti Zezi te fèt li toutouni<br />

kou vètè nan yon ti touf pay, l pap<br />

jennen fè w pran kaka poul blan<br />

pou ze peyi tou. Epoutan, se menm<br />

kriminèl a bib sa a yo ki vann mas<br />

popilè yo lamayòt yo rele Zezi.<br />

Zezi sa a ki fin fè kont gagòt li<br />

ak Mari Madlèn fè kwè l remonte al<br />

prepare yon ti plas dwat papa l anva<br />

l vin chache sa k te dakò viv nan ma<br />

labou yo mennen yo al trip nan 1ye<br />

plas nan wayòm nan. Men se lè yo<br />

fin kite maladi, vyolans, grangou,<br />

toutouni, soufrans fin dekonstonbre<br />

yo apre bandi pè ak pastè vann zam<br />

fin kouri dèyè yo Matisan Kafoufèy<br />

Maryani Pènye, Savyen elariye.<br />

Kiyès Makaya te ye ?<br />

Jou ale, jou retounen, Gason<br />

vanyan k te rele Makaya a se youn<br />

nan 1ye moun ki te koumanse demaske<br />

pil radòt sa a yo blan kretyen<br />

te vin foure nan ti gòjèt sansèt nou<br />

yo. Makaya se te yon Chèf Mawon<br />

ki se te pitit Makandal ki li menm<br />

te yon chèf revolisyonè epi yo gwo<br />

Ougan. Makandal sa a pat konn nan<br />

tete lang ak blan kretyen vakabon<br />

matomann omajiskil. Makaya t ap<br />

dirije yon divizyon rebèl kont lesklavaj<br />

blan kretyen te vin enpoze n nan<br />

non dye Izrayèl yo.<br />

Se Makaya ki te koumanse<br />

mete sou pye premye pepinyè lame<br />

endijèn nan. Se lame endijèn sa a<br />

menm n ki ta pral pran jarèt pou<br />

mennen gwo batay pou chante<br />

lanèman sistèm lesklavaj blan kolon<br />

kreteyen te enpoze zansèt nou yo.<br />

Papa Desalin te vin chante lantèman<br />

sistèm èsklavajis la sou zile a pou<br />

l te ka mennen n sou gwo boulva<br />

Lendepandans Ayiti a 1ye janvye<br />

1804. An n fè sonje dènye rasanbleman<br />

Makaye te fè a te dewoule nan<br />

lannuit 23 desanm 1756.<br />

Menm jan ak bon jan pitit papa<br />

l Makandal, Makaya te wè pi lwen<br />

pase Antwàn nan plenn Gonmye.<br />

Ougan an te gen tan anonse kouman<br />

blan kretyen pral arête l, maspinen l<br />

apre pou yo boule l tou vivan nan lojik<br />

kriminèl kolon eksplwatè yo gen<br />

misyon pou touye l. Men tou Ougan<br />

an te gen tan fè konnen l ap tounen<br />

yon gwo vonvon pou l ka libere anban<br />

flanm dife blan kolon yo. Anvan<br />

jou a rive Makaya te mande pou tout<br />

esklav yo kontinye pale pawòl verite<br />

a menm si l pa ta la ankò.<br />

Makaya te ankouraje frè l ak<br />

sè l yo ak tout lòt kanmrad yo pou<br />

yo kontinye goumen pou yo ka vin<br />

moun kou wè tout kolon yo ki konprann<br />

se yo sèl ki moun pase tout<br />

moun. Menm jan li te anonse sa a, lè<br />

blan kolon yo te fin arete l epi mete<br />

l nan dwoum pou boule tou vivan,<br />

yon gwo gwo vonvon tou nwa kou<br />

chanbon soti nan dife a l vole. Lè<br />

tout lòt esklav yo te wè sa pase jan<br />

l te anonse l la yo tout tonbe kriye.<br />

« Jwaye Makaya, Jwaye<br />

Makaya, Jwaye Makaya ». Se nan<br />

Peryòd Makaya kòmanse17<br />

desanm pou fini 6 janvye, jou Lèwa<br />

memwa gwo kokenn revolisyonè sa<br />

a nan Kilti Vodou pran 17 pou rive<br />

6 janvye se epòk Makaya. Si Ayisyen<br />

alyene yo fete nwèl ki se yon fèt<br />

jidayis ak kretyen, Vodouyizan an<br />

yo pa bò kote pa yo pito swete nou<br />

tout alawonn badè Jwaye Makaya.<br />

Menm jan ak Makaya Gason<br />

Vanyan sa a ki te koumanse ak batay<br />

pou dechouke kolon èsklavajis<br />

yo jounen jodi a tout Ayisyen ki respekte<br />

tèt dwe kontinye gwo batay<br />

sila a pou Ayiti gaya.<br />

Anba Pye Bwa Manbo Inan<br />

Nan ti bat bouch sou koze<br />

Makaya, depi anviwon plis ke 2<br />

lane, men sa Djeri Benjamen Vodou<br />

Lakay di sou sa. Se vre non sa a fè<br />

anpil deba nan tout kominote Vodou<br />

yo. Anpil moun yo gen yon tandans<br />

ranplase Nwèl pa Makaya. E<br />

yo gen rezon yo nan le men yo Pou<br />

anpil moun se yon swaf idantite ki<br />

pwovoke reyaksyon sa, Lakay jèn<br />

yo, pou anpil lòt se twò prese oubyen<br />

mal konprann. Men an reyalite<br />

kisa Makaya an ye ?<br />

Makaya,se yon mo nan nan<br />

Lang Kikongo yo pale nan peyi Kongo,<br />

ki se pliryèl mo Kaya, ki vle di<br />

fèy. Men fèy sa a yo diferan de fèy<br />

yo ka manje yo rele Lukaya. Men an<br />

Ayiti tandans lan change pa rapò ak<br />

sa anpil nan nou,te ka kwè sitou anpil<br />

jèn ki swaf konn TradisyonVodou<br />

an e anbrase li. Makaya se pito yon<br />

epòk ki kòmanse presizeman nan<br />

mitan mwa desanm pou fini nan<br />

finisman 1ye senmenn nan mwa<br />

Janvye an.<br />

Se nan epòk sa menm moun ki<br />

travay ak espri baròk malouk renouvele<br />

tèt yo. Se epòk tou moun ki te<br />

angajman oubyen pran kondisyon<br />

epi fè pwomès ak pwen ou gad sa yo<br />

vin renouvle tèt yo a travè Kondisyon<br />

yo. Men se nan regleman<br />

Makaya se kondisyon bat kòk, tout<br />

ti vis pèt, sa Grandèt yo rele Lalwa<br />

Masyal la. Anndan Tradisyon zansèt<br />

yo, Makaya deziye yon Rit kote ougan<br />

ki sibi inisyasyon sa yo pote Tit<br />

Anperè ou Ougan Anperè.<br />

Anperè, se yon tit lontan ki<br />

te difisil pou wè y ap rele moun.<br />

Men bizaman ki vin trè popilè, sitou<br />

nan zòn lwès lan. Chante Vodou an<br />

di « Se nan bwa m rete o mwen<br />

Twa Ile. M ape mande kisa<br />

pwal bay Gad la manje Makaya<br />

manje Koki Lanmè mwen di<br />

se nan bwa rete ooo Twa Ile.<br />

« Makaya » oubyen « fèy nan<br />

bwa »<br />

BNE : 3 jou Makaya<br />

Pran 20 pou rive 23 desanm<br />

<strong>2023</strong>, Biwo Nasyonal Etnoloji BNE<br />

te òganize 3 jounen Makaya nan<br />

jaden Biwo a menm sou Channmas.<br />

Nan lokazyon sa a te gen<br />

ekspozisyon zèv atizanal, beny,<br />

mizik, chante Makaya, ak anpil lòt<br />

pratik kiltirèl. Plizyè atis ak atizay<br />

tankou Atòs vèvè ak youn nan<br />

zèv li « Dekapite », atizan Sony ki<br />

reprezante « Atelye potri ravin sèch<br />

nan Latibonit », estaf « Schnai creation<br />

» ak « Diamond collection »,<br />

fè prezans yo tou.Saritha youn nan<br />

sekretè biwo Laboratwa syans pèp la<br />

pa t kache konesans li sou Makaya.<br />

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6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024


Perspectives<br />

RD : Il est temps de reconnaître les<br />

contributions des migrants haïtiens et<br />

de promouvoir leur régularisation<br />

Des travailleurs haïtiens émigrés vers la République Dominicaine<br />

Dans certaines activités, comme l’agriculture et la construction, leur<br />

contribution est plus élevée<br />

Des travailleurs haïtiens dans le domaine de la construction en République<br />

Dominicaine<br />

Par Colectivo #<strong>Haiti</strong>anosRD<br />

Aujourd’hui, 18 décembre <strong>2023</strong>,<br />

Journée internationale des migrants,<br />

nous du Collectif des Migrants<br />

<strong>Haiti</strong>anos dominicains, nous<br />

profitons de cette occasion pour<br />

rappeler à l’État dominicain les contributions<br />

de notre communauté à<br />

l’économie et à la société dominicaines,<br />

et plaçons le gouvernement<br />

dans la reconnaissance de ces contributions,<br />

moments importants<br />

pour le développement du pays.<br />

Contredisant les discours qui<br />

incitent à la haine et présentent les<br />

haïtiens et les travailleurs haïtiens<br />

comme un « fardeau pour l’État »,<br />

les statistiques présentées par l’Office<br />

National des Statistiques, issues<br />

de l’Enquête Nationale sur les<br />

Migrants de 2017, placent notre<br />

contribution à l’activité économique<br />

dominicaine entre 7 et 9,5% du PIB.<br />

Nous parlons d’une contribution<br />

comprise entre 8 et 11 milliards de<br />

dollars en <strong>2023</strong>, un montant similaire<br />

aux envois de fonds envoyés<br />

par les émigrés dominicains.<br />

Il est donc évident que criminaliser<br />

et stigmatiser les migrations,<br />

en utilisant des discours politiques<br />

basés sur la haine raciale pour accumuler<br />

du capital politique est une<br />

grave erreur, car cela stimule les violations<br />

des droits de l’homme et contredit<br />

également la vérité historique<br />

d’un pays qui dépend dans une large<br />

mesure sur les envois de fonds envoyés<br />

par les émigrés dominicains et<br />

la contribution de la main-d’œuvre<br />

immigrée. Il est temps de reconnaître<br />

cette réalité avec maturité et d’appliquer<br />

des politiques migratoires sans<br />

discrimination. Malheureusement,<br />

en ce moment, les immigrants haïtiens<br />

ferment toutes les portes pour<br />

régulariser notre statut migratoire<br />

en République Dominicaine. On observe<br />

qu’au bureau de la Direction<br />

Générale des Migrations (DGM), on<br />

s’occupe des immigrants d’autres<br />

pays, tandis que pour les haïtiens<br />

on prétend qu’« il n’y a pas de système<br />

».<br />

Cette situation dure depuis<br />

plusieurs mois et c’est une mesure<br />

de représailles que le gouvernement<br />

dominicain exerce contre le peuple<br />

haïtien résidant dans le pays dans<br />

le contexte du conflit pour l’utilisation<br />

de l’eau de la rivière binationale<br />

Massacre ou Dajabón. Cette situation,<br />

dans le cadre des opérations<br />

massives de déportation promues<br />

par le gouvernement, a eu pour<br />

conséquence que les gens de notre<br />

communauté sont affectés dans leur<br />

vie quotidienne, limitant leurs activités<br />

professionnelles, commerciales<br />

et éducatives. Les perquisitions aux<br />

fins de détention et d’expulsion du<br />

DGM se sont multipliées et se caractérisent<br />

par la violation systématique<br />

des lois nationales, avec des<br />

perquisitions sans ordre judiciaire,<br />

des traitements dégradants, des<br />

vols, des extorsions et la détention<br />

de femmes enceintes et de nourrissons<br />

séparés de leurs familles. . .<br />

Le secrétaire général de l’ONU,<br />

Antonio Guterres, a recommandé la<br />

gestion d’une migration sûre basée<br />

sur la solidarité, la collaboration<br />

et le respect des droits de l’homme,<br />

au lieu d’ « obliger les gens à<br />

entrer dans le royaume cruel des<br />

trafiquants, qui sont exposés à l’exploitation,<br />

abus et même la mort ».<br />

Ce problème est particulièrement<br />

grave en République dominicaine,<br />

où une récente tentative de légiférer<br />

contre la traite des êtres humains et<br />

d’offrir des garanties aux lanceurs<br />

d’alerte a été annulée sous la pression<br />

de secteurs ultraconservateurs<br />

et racistes.<br />

Aux actions illégales de la<br />

DGM s’ajoutent désormais celles de<br />

la police et de l’armée, qui participent<br />

à des opérations migratoires<br />

sans la préparation professionnelle<br />

minimale à la fiscalité migratoire.<br />

Nous insistons sur l’appel lancé au<br />

gouvernement dominicain pour qu’il<br />

John Joël Joseph : « Magistrat,<br />

ayez pitié de moi »<br />

John Joël Joseph<br />

La justice américaine a condamné<br />

le mardi 19 décembre <strong>2023</strong> à la<br />

prison à vie un ancien sénateur<br />

haïtien accusé de conspiration<br />

avec d’autres personnes en vue<br />

d’assassiner le président haïtien<br />

Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021<br />

dans la capitale de l’île, Port-au-<br />

Prince.<br />

Joseph Joel John, 52 ans, a comparu<br />

dans la matinée devant un<br />

tribunal fédéral de Miami (Floride)<br />

pour entendre la sentence.<br />

Vêtu d’un uniforme marron<br />

de prisonnier et enchaîné, il s’est<br />

adressé au tribunal en français pour<br />

expliquer qu’il n’avait pas voulu<br />

tuer Moïse, mais plutôt le traduire<br />

devant la justice haïtienne pour sa<br />

mauvaise gestion à la tête du pays.<br />

Lorsque les autres conspirateurs<br />

ont décidé d’assassiner le<br />

Président, il ne pouvait pas reculer<br />

de peur de mourir, a-t-il assuré au<br />

juge José Martínez. « Magistrat,<br />

ayez pitié de moi », a-t-il lancé,<br />

avant de demander pardon aux<br />

proches de la victime et au peuple<br />

haïtien pour un « crime haineux<br />

qui n’aurait jamais dû se produire<br />

».<br />

John avait plaidé coupable<br />

en octobre pour avoir fourni des<br />

véhicules et d’autres ressources<br />

pour l’assassinat, en plus d’avoir<br />

rencontré à plusieurs reprises les<br />

autres conspirateurs, tant en Haïti<br />

que dans le sud de la Floride.<br />

Le fait qu’une partie du complot<br />

ait été ourdi en Floride est ce<br />

adopte la voie du respect des droits<br />

de l’homme et ouvre des voies de<br />

régularisation aussi bien ordinaires<br />

qu’extraordinaires, à travers une<br />

troisième phase du Plan national de<br />

régularisation des étrangers, initié<br />

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qui a conduit la justice américaine<br />

à se déclarer compétente pour connaître<br />

cette affaire, pour laquelle 11<br />

personnes ont été arrêtées et inculpées.<br />

John est la troisième personne<br />

condamnée pour ce meurtre dans ce<br />

pays d’Amérique du Nord. Avant lui,<br />

Rodolphe Jaar, un homme d’affaires<br />

haïtiano-chilien, et Germán Rivera,<br />

un officier retraité de l’armée colombienne,<br />

ont été condamnés cette année<br />

à la prison à vie.<br />

Le 7 juillet 2021, un commando<br />

de mercenaires colombiens<br />

a abattu Moïse, 53 ans, dans sa<br />

résidence privée de Port-au-Prince<br />

sans l’intervention de ses gardes du<br />

corps.<br />

Selon le bureau du procureur<br />

américain, deux directeurs d’une<br />

société de sécurité de Miami envisageaient<br />

de kidnapper Moïse et de le<br />

remplacer par Christian Sanon, un<br />

citoyen haïtiano-américain qui souhaitait<br />

devenir président du pays<br />

des Caraïbes.<br />

L’objectif de ces instigateurs -<br />

le Vénézuélien Antonio Intriago et<br />

le Colombien Arcángel Pretel Ortiz -<br />

était de signer des contrats lucratifs<br />

avec un futur gouvernement dirigé<br />

par Sanon, également inculpé aux<br />

États-Unis.<br />

A défaut de réussir à kidnapper<br />

Moïse, les conspirateurs<br />

décidèrent de le tuer.<br />

Haïti a arrêté 17 personnes<br />

pour ce meurtre, selon le Miami<br />

Herald, mais aucune d’entre elles<br />

n’a été officiellement inculpée.<br />

Le petit pays, considéré comme<br />

le plus pauvre d’Amérique,<br />

est tombé dans un profond chaos<br />

depuis la mort de son président. Les<br />

gangs armés contrôlent 80 % de<br />

Port-au-Prince et les crimes violents<br />

tels que les enlèvements, les vols à<br />

main armée et les vols de voitures<br />

ont grimpé en flèche.<br />

Les autorités n’ont pas organisé<br />

d’élections depuis 2016 et la<br />

présidence est vacante depuis l’assassinat<br />

de Moïse.<br />

Aporrea 20 décembre <strong>2023</strong><br />

et non achevé par l’administration<br />

précédente.<br />

Mouvement Socialiste des<br />

Travailleurs de la<br />

République Dominicaine<br />

20 décembre <strong>2023</strong><br />

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Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


Haïti, d’une Transition à l’Autre (101)<br />

Front politique des oppositions ou nouveau Tonneau<br />

des Danaïdes !<br />

Le « Front Uni pour une Sortie de crise efficace et durable »<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

Comme au bon vieux temps, certains<br />

partis politiques en Haïti reprennent<br />

la vieille tradition qui consiste à monter<br />

des Coalitions politiques contre les<br />

régimes en place. Cela devient même<br />

une habitude pour la plupart : s’associer<br />

pour durer pendant un temps face<br />

à leur incapacité à défaire les gouvernements<br />

qu’ils combattent. Depuis<br />

les années 90, en effet, ce concept ne<br />

cesse de faire école dans le paysage<br />

politique haïtien. Pas un pouvoir en<br />

place n’a eu son lot de Coalition ou de<br />

Front politique contre lui. Qu’il soit un<br />

gouvernement légitime ou de facto,<br />

qu’il s’agisse de pouvoir élu démocratiquement<br />

ou intérimaire, aucun n’a<br />

échappé à ce mode d’opposition de<br />

la part de ses adversaires politiques.<br />

Après deux années de lutte sans succès<br />

pour renverser le Premier ministre de la<br />

Transition, Ariel Henry, comme cela a<br />

été le cas sous la présidence de Jovenel<br />

Moïse avant son assassinat, l’opposition<br />

plurielle s’est rappelée de la bonne<br />

vieille formule du front commun en vue<br />

de tenter d’obtenir le départ du chef de<br />

la Primature.<br />

Pourtant, les opposants au régime<br />

de Transition ont déjà quasiment<br />

tout essayé en multipliant les Accords<br />

politiques, mêmes les plus insolites. Dès<br />

les premiers mois de l’arrivée de l’équipe<br />

de la Transition dirigée par Dr Ariel<br />

Henry, diverses initiatives politiques<br />

ont été prises par les oppositions afin de<br />

contraindre le locataire de la Villa d’Accueil<br />

soit à démissionner soit à partager<br />

le pouvoir, ce qu’il refuse évidemment<br />

de faire. En réponse, d’ailleurs, les partisans<br />

de celui-ci ont initié de leur côté<br />

un mouvement en constituant leur propre<br />

Accord politique, histoire de faire<br />

le contrepoids face à leurs adversaires.<br />

L’affrontement a été terrible sur le plan<br />

politique entre les deux parties. Malgré<br />

l’intervention de la Communauté<br />

internationale dans le dossier, rien n’a<br />

bougé, la crise politique et la lutte pour<br />

le pouvoir demeurent intactes.<br />

Le Premier ministre Ariel Henry<br />

s’accroche au pouvoir et surtout s’appuie<br />

sur le soutien d’une large partie de<br />

la Communauté internationale, notamment<br />

de Washington qui ne croit pas<br />

aux solutions proposées, ou du moins<br />

sur l’absence de vraies propositions<br />

de ses opposants. Se contentant de réclamer<br />

un Pouvoir exécutif bicéphale<br />

quand d’autres ne voient pas d’inconvénient<br />

pour cohabiter avec la Primature,<br />

les oppositions peinent à convaincre<br />

et apparaissent peu crédibles aux<br />

yeux de la Communauté internationale<br />

voire de l’opinion nationale. Les voix<br />

discordantes au sein des oppositions<br />

font l’affaire du pouvoir et de ses alliés,<br />

puisque, à chaque fois que cette opposition<br />

tente de sortir du bois, ils trouvent<br />

toujours la parade pour contrecarrer<br />

son assaut. Résultat, le pouvoir de<br />

Transition s’enracine et les démarches<br />

de l’opposition stagnent. Mêmes les<br />

initiatives entreprises par des organisations<br />

régionales comme l’OEA ou<br />

la CARICOM se soldent toutes par des<br />

échecs par le fait que le gouvernement<br />

de Transition et ses alliés arrivent à déjouer<br />

toutes les avancées en se présentant<br />

de manière plus cohérente par<br />

rapport à leurs adversaires qui ont des<br />

positions parfois très divergentes sur la<br />

résolution de la crise.<br />

La rencontre de la Jamaïque organisée<br />

par la CARICOM et celles de<br />

Port-au-Prince avec le Groupe des Eminentes<br />

Personnalités (GEP) désignées<br />

par la CARICOM pour conduire les<br />

pourparlers entre les protagonistes<br />

haïtiens ont été les preuves que les<br />

oppositions ne parlent pas d’une seule<br />

voix avec leurs interlocuteurs alors<br />

que le gouvernement et ses alliés font<br />

cause commune pour défendre leurs<br />

arguments devant les Commissaires et<br />

autres Envoyés spéciaux de la Communauté<br />

internationale. Alors, devant<br />

cette absence de cohésion entre les<br />

membres des différents Accords : Montana,<br />

Collectif 30 janvier, Déclaration<br />

conjointe de la Jamaïque, entre autres,<br />

devant la Communauté internationale,<br />

certains dirigeants de l’opposition estiment<br />

qu’il était temps de parler d’une<br />

seule voix et de faire bloc face au chef<br />

de la Transition et ceux qui coordonnent<br />

pour lui la riposte.<br />

Ainsi, ils proposent donc de<br />

mettre en place un organisme commun<br />

qu’ils estiment être plus approprié dans<br />

la circonstance pour mener les discussions<br />

avec l’International. Après maintes<br />

recherches et des discussions entre<br />

eux, ils finissent par se mettre d’accord<br />

pour la création d’un « Front » de partis<br />

partageant tous le même objectif : celui<br />

d’obtenir le départ ou la démission du<br />

Premier ministre Ariel Henry avant ou<br />

au plus tard le 7 février 2024. Cela nous<br />

ramène aux débats sur la fin du mandat<br />

de Jovenel Moïse en 2021 et 2022.<br />

Pour revenir à cette nouvelle structure<br />

politique, certains auraient préféré un<br />

nouvel Accord politique afin de laisser<br />

plus de liberté aux partis membres<br />

pour continuer de jouer le trouble-fête<br />

comme c’est le cas du parti Fanmi Lavalas<br />

de Maryse Narcisse, on le sait,<br />

plus réservé sur le départ d’Ariel Henry<br />

qu’une organisation comme EDE (les<br />

Engagés pour le Développement) du<br />

Dr Claude Joseph. Finalement, c’est la<br />

formule de « Front » qui a été adopté.<br />

Ce nouvel organisme s’intitule « Front<br />

Uni pour une Sortie de crise efficace et<br />

durable ».<br />

Il est composé d’un ensemble<br />

de formations politiques. Toutes souscrivent<br />

résolument dans le départ du<br />

Premier ministre Ariel Henry qui, selon<br />

elles, reste un obstacle à toute solution<br />

pour une sortie de crise. Si l’on trouve<br />

parmi ces organisations des partis historiquement<br />

hostiles à Ariel Henry comme<br />

le MOPOD, OPL, MRN, UNIR-Haïti,<br />

GREH, PLH, EDE, PNDPH, il est intéressant<br />

de noter aussi la présence des<br />

partis qui ont lâché au cours de route<br />

le chef de la Transition, notamment,<br />

PHTK de Liné Balthazar, LAPEH de<br />

l’ancien sénateur Anacacis Jean Hector,<br />

Konsyans Patriyotik et d’autres anciens<br />

signataires des Accords du 11 septembre<br />

ou de Musseau et du 21 décembre<br />

estimant que le Premier ministre n’a<br />

pas respecté ses engagements. Dans le<br />

texte portant sur les fronts baptismaux<br />

cette nouvelle structure politique, le<br />

mercredi 25 octobre <strong>2023</strong> à l’hôtel<br />

Montana contre le gouvernement de<br />

Transition, on peut lire « Le Front se<br />

donne pour mission d’« initier immédiatement<br />

des discussions avec les forces<br />

politiques, économiques et sociales<br />

représentatives pour la mise en place<br />

d’un Exécutif de transition conforme à<br />

l’esprit de la Constitution en vigueur ;<br />

de fournir aux partenaires internationaux<br />

les garanties suffisantes sur<br />

les mécanismes idoines et consensuels<br />

propres à combler la vacance à la tête<br />

du Pouvoir exécutif, à la démission du<br />

Premier ministre Ariel Henry.<br />

C’est un outil qui s’adapte à la<br />

nouvelle dynamique de la conjoncture<br />

politique. On s’est rendu compte de<br />

la limitation des différents groupes<br />

qui existent déjà. On met en place<br />

une structure plus inclusive avec plus<br />

de forces politiques. Dans les négociations<br />

avec le pouvoir et la Communauté<br />

internationale, cette coalition<br />

nous permettra d’être plus cohérents ».<br />

En effet, c’est le but recherché par les<br />

signataires de la Charte de ce nouveau<br />

front uni contre le pouvoir en place.<br />

Selon Liné Balthazar, le Président du<br />

PHTK, parti signataire de l’Accord du<br />

11 septembre, ancien soutien d’Ariel<br />

Henry et ancien parti de l’ex-Président<br />

Michel Martelly, l’absence de cohérence<br />

lors des négociations avec les Missions<br />

de la CARICOM dans la capitale haïtienne<br />

a terriblement fait défaut à l’opposition<br />

plurielle tout en affirmant que<br />

ce front n’est nullement une démarche<br />

électoraliste. « Ce n’est pas une coalition<br />

électorale » dit-il. Selon d’autres<br />

responsables politiques et membres du<br />

« Front Uni pour une Sortie de crise<br />

efficace et durable », cette structure<br />

va leur permettre d’être plus crédibles<br />

pour poursuivre le processus de négociations<br />

politiques avec les Emissaires<br />

de la CARICOM.<br />

Il faut se rappeler que, durant<br />

les négociations avec la Mission de la<br />

CARICOM en Haïti au début du mois<br />

de septembre <strong>2023</strong>, il y a eu une vraie<br />

divergence et de la cacophonie parmi<br />

les membres des oppositions entre<br />

ceux qui voulaient à tout prix insérer<br />

la démission du Premier ministre dans<br />

l’ordre du jour et ceux qui s’y étaient<br />

opposés. Une position qui n’avait pas<br />

arrangé les choses pour les Emissaires<br />

de la CARICOM. C’est en tirant les<br />

leçons de cette mésentente au moment<br />

où une Mission caribéenne était sur<br />

place à Port-au-Prince que certains, entre<br />

autres, l’ancien Premier ministre de<br />

Jovenel Moïse, Claude Joseph, depuis<br />

chef du Parti EDE (les Engagés pour le<br />

Développement), ont pris la décision de<br />

mettre en place ce front.<br />

D’après l’ex-Chancelier qui milite<br />

activement avec son parti pour la<br />

démission d’Ariel Henry, « Ce Front<br />

permettra de mieux appréhender le<br />

départ organisé d’Ariel Henry ». Justement,<br />

dans la perspective de la mise en<br />

place du « Front Uni pour une Sortie de<br />

crise efficace et durable », les discussions<br />

entre les protagonistes haïtiens<br />

sous les auspices du Groupe des Eminentes<br />

Personnalités (GEP) de la CAR-<br />

ICOM devaient reprendre par visio-conférence<br />

le vendredi 6 octobre <strong>2023</strong>.<br />

Deux jours avant, Dr Claude Joseph,<br />

au nom de son parti, tenait à écrire à<br />

cette instance pour dire dans quel cadre<br />

son organisation entendait reprendre<br />

les pourparlers avec eux et avec<br />

le gouvernement intérimaire. Dans un<br />

long courrier envoyé au GEP, l’ancien<br />

Premier ministre qui cherche à prendre<br />

la tête des oppositions face au pouvoir<br />

voulait souligner que, selon l’Accord<br />

du 21 décembre signé par Ariel Henry<br />

et même publié dans Le Moniteur, le<br />

Journal officiel de la République, après<br />

son adoption au Conseil des ministres,<br />

fixant l’échéance du 7 février 2024<br />

comme étant la date limite pour la<br />

transmission du pouvoir à un Exécutif<br />

élu, au-delà de cette date, le chef de la<br />

Transition n’aura aucune autorité, ni<br />

légitimité pour rester à la tête du pays.<br />

Confiant que ce front uni le soutiendra<br />

dans ses démarches, le chef des<br />

« Engagés pour le Développement » n’a<br />

pas été de main morte dans sa missive<br />

à l’attention des Emissaires de la<br />

CARICOM : « Le Groupe des Éminentes<br />

Personnalités de la CARICOM voudra<br />

bien noter que Ariel Henry est animé<br />

d’une seule et unique ambition: celle<br />

de rester le plus longtemps possible au<br />

pouvoir. C’est la raison pour laquelle le<br />

Premier ministre de facto n’a jamais<br />

créé les conditions politiques et de<br />

sécurité nécessaires à l’organisation<br />

des élections ni en 2022 ni en <strong>2023</strong>.<br />

En outre, et conformément à cette<br />

stratégie machiavélique, les engagements<br />

qui sont adoptés dans les différents<br />

accords ne sont pas respectés :<br />

pas de concertation nationale; pas de<br />

feuille de route de la Transition; pas<br />

d’organe de contrôle de l’action gouvernementale;<br />

pas de plan global de<br />

sécurité; pas de Conseil Électoral Provisoire;<br />

et pas de Comité d’experts sur<br />

la révision constitutionnelle.<br />

À cet égard et en prélude à<br />

l’échéance du 7 février 2024 de la<br />

fin de la Transition dirigée par Ariel<br />

Henry, EDE souligne à l’attention du<br />

Groupe des Éminentes Personnalités<br />

de la CARICOM que Ariel Henry n’a pas<br />

de crédibilité ni d’autorité pour négocier<br />

un nouvel Accord avec ses amis et<br />

alliés politiques afin de masquer l’échec<br />

indiscutable de sa gouvernance intérimaire<br />

et de se perpétuer au pouvoir.<br />

Le Premier ministre de facto ne peut<br />

plus continuer à bénéficier de ses dilatoires<br />

et le peuple haïtien ne peut plus<br />

subir les conséquences désastreuses<br />

de son cynisme sans précédent et son<br />

incompétence caractérisée. De ce qui<br />

précède, EDE invite le Groupe des Éminentes<br />

Personnalités de la CARICOM à<br />

prendre acte de la fin obligatoire en<br />

date du 7 février 2024 de la Transition<br />

conduite par Ariel Henry », écrivait<br />

Dr Claude Joseph. Tandis que, toujours<br />

dans la perspective d’une reprise<br />

des discussions, d’autres organisations<br />

de l’opposition plurielle vont dans le<br />

même sens. Leurs dirigeants estiment<br />

que le Premier ministre est de mauvaise<br />

foi et par conséquent, il bloque les discussions.<br />

De fait, à l’instar du parti EDE,<br />

le Collectif 30 janvier, une coalition<br />

regroupant plusieurs organisations<br />

politiques, a aussi pris la plume pour<br />

faire connaître sa position au Groupe<br />

des Eminentes Personnalités (GEP) de<br />

la CARICOM. Deux signataires de cette<br />

structure d’opposition, Liné Balthazar<br />

du PHTK et Edgard Leblanc Fils de<br />

l’OPL, tous deux membres du « Front<br />

Uni pour une Sortie de crise efficace<br />

et durable », croient savoir que « Plusieurs<br />

raisons expliquent cette situation<br />

de blocage. La principale est la<br />

mauvaise foi manifeste des tenants<br />

du pouvoir. Cela se traduit par le refus<br />

du Premier ministre Ariel Henry et ses<br />

alliés de négocier avec les forces politiques<br />

et sociales représentatives, les<br />

termes et les conditions d’une restauration<br />

durable et irréversible dans<br />

notre pays, de l’État de droit et des<br />

institutions républicaines alors que les<br />

conditions de vie de la population se<br />

dégradent et atteignent le seuil de catastrophe<br />

humanitaire et sécuritaire.<br />

Pour garantir le succès du processus<br />

initié le 1er juin <strong>2023</strong> sous les<br />

auspices de la CARICOM, le Collectif<br />

croit qu’il est important d’analyser à<br />

la date du 30 septembre son évolution,<br />

le chemin parcouru et d’établir<br />

pour tout un chacun le bilan de cette<br />

étape. Le Collectif pense qu’un rapport<br />

d’étape permettra aux acteurs de<br />

décider de l’avenir du processus de facilitation<br />

et d’envisager sereinement<br />

les perspectives d’une solution durable<br />

à la crise actuelle » disent-ils dans<br />

le courrier adressé au Coordonnateur<br />

du Groupe d’Eminentes Personnalités<br />

de la CARICOM, l’ancien Premier ministre<br />

de Sainte-Lucie, Kenny Anthony.<br />

Ainsi, les oppositions, à travers plusieurs<br />

structures séparées mais concordantes,<br />

décident de mettre la pression<br />

sur les Emissaires de la CARICOM afin<br />

de pousser le Premier ministre de la<br />

Transition à la démission. Ce qui n’est<br />

pas gagné.<br />

Certes, les dirigeants de l’opposition<br />

se sentent un peu renforcés<br />

par la création de ce nouveau « Front<br />

Uni pour une Sortie de crise efficace<br />

et durable » qu’ils entendent utiliser<br />

comme l’organe devant servir d’interlocuteur<br />

unique des oppositions face<br />

aux autres médiateurs internationaux<br />

de la crise haïtienne. Surtout, d’après<br />

l’un des membres du Comité exécutif<br />

du nouveau Front uni, Me Casanova<br />

Jean-Baptiste du parti PNDPH, cette<br />

structure politique commune a été créée<br />

afin de faire face à la « Volonté manifeste<br />

du Dr Ariel Henry de continuer à<br />

cumuler sans contrôle les fonctions de<br />

chef d’Etat, de Président de la République,<br />

de Premier ministre, après plus<br />

de deux années d’exercice d’un pouvoir<br />

d’exception illégitime, incompétent et<br />

impopulaire, de son refus de négocier<br />

de bonne foi une sortie de crise consensuelle».<br />

Avant, ce dirigeant du parti<br />

PNDPH, laissait entendre, lors de la<br />

présentation officielle du « Front Uni<br />

pour une Sortie de crise efficace et durable<br />

» que ce regroupement des partis<br />

va « Recommander des mesures propres<br />

à apaiser les souffrances de la<br />

population, à aider les victimes des<br />

crimes perpétrés par les gangs armés<br />

et à relancer l’économie nationale;<br />

mener des négociations avec l’ONU<br />

sur les modalités de mise en œuvre<br />

de la Résolution 2699 pour garantir,<br />

sur tout le territoire, des conditions<br />

de sécurité propices à la reprise des<br />

activités socio-économiques et à l’organisation<br />

d’élections inclusives et<br />

crédibles. »<br />

Mais, les dirigeants de ce « Front<br />

uni » pourront-ils vraiment convaincre<br />

dans ce contexte où il n’y a plus, en<br />

Haïti, de vrais leaders politiques capables<br />

d’imposer une figure, un discours,<br />

une parole devant une Communauté<br />

internationale plus soucieuse de réussir<br />

sa Mission Multinationale d’Appui<br />

à la Sécurité en Haïti (MMAS) qui se<br />

déploiera bientôt? Le moins que l’on<br />

puisse dire, elle ne s’intéresse pas vraiment<br />

aux manœuvres politiciennes<br />

qui pourraient même contrarier la mise<br />

en œuvre de cette expédition militaire<br />

qu’elle se donne déjà tant mal à<br />

mettre au point. Surtout ce n’est pas la<br />

première ni la dernière fois qu’elle voit<br />

éclore dans le paysage politique haïtien<br />

des « Fronts politiques » qui, en réalité,<br />

ne sont que des « Tonneaux des Danaïdes<br />

», expression provenant de la<br />

mythologie grecque dont la définition<br />

est : condamner quelqu’un à remplir<br />

d’eau un tonneau sans fond. Bref, une<br />

tâche sans fin et sans espoir !<br />

C.C<br />

8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024


This week in <strong>Haiti</strong><br />

<strong>Haiti</strong>’s Legal Claim for Restitution:<br />

The Political Context for the Recovery<br />

of the Double-Debt<br />

A lithograph print of the Jul. 3, 1825 landing of French gunboats in Portau-Prince<br />

to demand from President Jean Boyer 150 million gold francs in<br />

reparations in exchange for France recognizing <strong>Haiti</strong>’s independence<br />

by Ira Kurzban<br />

This article discusses <strong>Haiti</strong>’s efforts to<br />

seek restitution from France for the<br />

“Double-Debt” imposed in 1825. After<br />

<strong>Haiti</strong> gained independence in 1804<br />

following a slave revolt, France threatened<br />

to invade and re-enslave the <strong>Haiti</strong>an<br />

people if they did not pay compensation<br />

to French slave owners for their<br />

lost “property.” This became known as<br />

the Double- Debt, as French and American<br />

banks profited by converting the<br />

debt into high-interest loans. In 2003,<br />

on the 200th anniversary of <strong>Haiti</strong>an<br />

hero Toussaint Louverture’s death,<br />

<strong>Haiti</strong>’s president Jean-Bertrand Aristide<br />

announced his intention to demand repayment<br />

from France. This sparked retaliation<br />

from France and <strong>Haiti</strong>’s elite,<br />

who sought to undermine Aristide’s<br />

government. A legal team developed<br />

arguments that the 1825 agreement<br />

was unlawful given the threat of re-enslavement.<br />

A draft complaint was prepared<br />

but the 2004 coup against Aristide<br />

halted the legal proceedings. The<br />

article argues that the restitution claim<br />

remains legally valid and an important<br />

symbol in <strong>Haiti</strong>’s fight for justice, despite<br />

political opposition.<br />

On Apr. 7, 2003, I was representing<br />

the Republic of <strong>Haiti</strong> when<br />

its democratically elected president,<br />

Jean-Bertrand Aristide, announced he<br />

was requesting reparations from the<br />

French government because it had imposed<br />

economic sanctions on <strong>Haiti</strong> in<br />

1825. President Aristide’s announcement<br />

came on the 200 th anniversary of<br />

“The flag of restitution and reparations” reads a government banner<br />

across the street in Arcahaie on May 18, 2003, <strong>Haiti</strong>an Flag Day. Aristide<br />

was demanding $21,685,135,571.48 from France, reflecting inflationadjusted<br />

restitution of the money <strong>Haiti</strong> paid out plus interest.<br />

AP<br />

President Jean-Bertrand Aristide<br />

demanding restitution of <strong>Haiti</strong>’s<br />

“double debt” in Arcahaie on Flag<br />

Day in May <strong>2023</strong><br />

AP<br />

AP<br />

Sitting in with other diplomats,<br />

French Ambassador to <strong>Haiti</strong> Yves<br />

Gaudel listening to Aristide’s<br />

restitutions demands.<br />

the death of Toussaint Louverture. The<br />

symbolism was not lost on the <strong>Haiti</strong>an<br />

people.<br />

The1825 sanctions, imposed under<br />

threat of war and re-enslavement of<br />

the <strong>Haiti</strong>an people, were unlawful and<br />

unprecedented. <strong>Haiti</strong>ans were forced to<br />

compensate their former slave masters<br />

for ending their slavery. These sanctions<br />

impoverished <strong>Haiti</strong> for the next two centuries.<br />

This unlawful conduct was compounded<br />

by scandalous acts of French,<br />

and later U.S. banks, which profited by<br />

converting France’s demand for money<br />

into interest-bearing loans for the <strong>Haiti</strong>an<br />

people. These bank loans generated<br />

significant revenue through hefty interest<br />

payments above the “debt” principal<br />

and became known in <strong>Haiti</strong> as the<br />

“Double-Debt.”<br />

The political context in which the<br />

restitution claims arose can be credited<br />

to a continuous effort by <strong>Haiti</strong>’s elite,<br />

the U.S. intelligence community, and<br />

so-called friends of <strong>Haiti</strong> particularly<br />

the French and Canadian governments<br />

to undermine the democratically elected<br />

government of President Aristide. Those<br />

efforts intensified after the president’s<br />

announcement seeking restitution, but<br />

their antecedents were obvious from the<br />

beginning of Aristide’s second term.<br />

President Aristide under Attack<br />

On Feb. 7, 2001, Aristide was inaugurated<br />

as president of the Republic of <strong>Haiti</strong><br />

for his second term after winning the<br />

popular vote by 92%. Actions were taken<br />

to undermine his presidency, however,<br />

ultimately resulting in a second coup<br />

against him on Feb. 29, 2004.<br />

Immediately after President Aristide’s<br />

re-election, Gérard Gourgue, with<br />

the Democratic Convergence Party, established<br />

a parallel self-declared government.<br />

This multi-party government<br />

alliance refused to run in the election<br />

because it knew it would lose given the<br />

overwhelming popularity of Aristide and<br />

his Fanmi Lavalas Party. However, this<br />

opposition group had the support of anti-democratic<br />

forces in the United States<br />

that sought the ouster of Aristide.<br />

By July 2001, the first of many<br />

commando raids began against <strong>Haiti</strong>an<br />

government facilities. By December<br />

2001, ex-soldiers from <strong>Haiti</strong>’s disbanded<br />

military occupied and attacked<br />

the National Palace with 50-millimeter<br />

weapons.<br />

One year later, the Group of 184,<br />

led by André “Andy” Apaid, who carried<br />

a U.S. passport and was supported<br />

by the International Republican Institute<br />

(IRI), was formed in the Dominican<br />

Republic. This “group” was seen<br />

as an alternative to the Fanmi Lavalas<br />

Party and President Aristide. Demands<br />

were constantly and routinely initiated<br />

against President Aristide, claiming that<br />

he should “negotiate” with this unelected<br />

group comprised of <strong>Haiti</strong>’s elite that<br />

had the backing of the U.S. intelligence<br />

community.<br />

On Jan. 31 and Feb. 1, 2003,<br />

U.S., French, and Canadian diplomats<br />

met in Canada at Meech Lake, the Canadian<br />

government’s conference center,<br />

to plan a second coup against President<br />

Aristide. The meeting was led by Roger<br />

Noriega, who later that year became<br />

Assistant Secretary of State for Western<br />

Hemisphere Affairs for the United<br />

States, Denis Paradis, the Secretary of<br />

State of Canada (Francophonie Region),<br />

and member of Parliament. The goal<br />

was to finally get rid of Aristide, as Vice<br />

President Dick Cheney triumphantly<br />

stated after the February 2004 coup.<br />

After President Aristide’s announcement<br />

on Apr. 7, 2003, stating<br />

that he was seeking restitution from<br />

France, the French were startled and<br />

determined to end any discussion of restitution.<br />

At the time, Jacques Chirac was<br />

president of France and Dominique de<br />

Villepin was France’s foreign minister.<br />

France’s initial reaction to the restitution<br />

claim was delivered by de Villepin, who<br />

stated that France had given 200 million<br />

euros to <strong>Haiti</strong> as part of the European<br />

Union’s two-billion-euro in aid to <strong>Haiti</strong><br />

in recent years. De Villepin’s spokesperson<br />

said the problem in <strong>Haiti</strong> was<br />

suite à la page(15)<br />

A Retrospective on <strong>2023</strong>:<br />

The Year the U.S. Empire<br />

Faced Great Difficulties in<br />

Organizing Another Foreign<br />

Intervention into <strong>Haiti</strong><br />

by Kim Ives<br />

(Part 2 of 2)<br />

Tens of thousands of <strong>Haiti</strong>ans rally in Port-au-Prince for<br />

“Souf pou Ayiti.”<br />

Former foes, neighborhood leaders Jimmy Cherizier and Marc-André<br />

Alexandre led a united march against Ariel Henry and in support of the<br />

farmers of Ouanaminthe through Port-au-Prince on Sep. 18, <strong>2023</strong>.<br />

Aug. 7: The American Apparel<br />

and Footwear Association (AAFA),<br />

whose member companies assemble<br />

their products with cheap <strong>Haiti</strong>an labor,<br />

applaud the looming invasion of<br />

<strong>Haiti</strong> saying “a country like Kenya has<br />

shared values, and shared prosperity,<br />

with the United States and with <strong>Haiti</strong>.”<br />

Aug. 14: With a long report,<br />

Human Rights Watch supports foreign<br />

military intervention into <strong>Haiti</strong>, calling<br />

it a “consensual deployment of an international<br />

force, as requested by <strong>Haiti</strong>an<br />

authorities.”<br />

Aug. 17: Jimmy “Barbecue”<br />

Cherizier, spokesman of the G9 Family<br />

and Allies neighborhood anti-crime alliance,<br />

responds to the looming foreign<br />

invasion, saying that unless the force<br />

was coming to arrest Ariel Henry and<br />

the <strong>Haiti</strong>an oligarchs and politicians in<br />

Joseph Félix Badio<br />

league with him, “the <strong>Haiti</strong>an people<br />

will fight [the invaders] until our last<br />

drop of blood.”<br />

Aug. 20: A 10 member Kenyan<br />

delegation arrive in <strong>Haiti</strong> to make an assessment<br />

of what will be needed regarding<br />

the proposed deployment of 1,000<br />

Kenyan troops.<br />

Aug. 26: Pastor Marcorel Zidor<br />

of the Church of the Evangelical Pool<br />

of Bethesda leads hundreds in an organized<br />

“Bwa Kale”-style march in<br />

the Port-au-Prince suburb of Canaan<br />

against a local criminal gang known<br />

as “Jeff,” but gang members open fire<br />

on the crowd, killing more than 20 and<br />

wounding many more, despite assurances<br />

of protection from the police.<br />

Aug. 29: Jean Ernest Muscadin,<br />

the no-nonsense tough-on-crime Government<br />

Commissioner in the southern<br />

town of Miragoâne, grants a rare<br />

interview to Haïti Liberté, in which<br />

he asserts that “today, we have a<br />

suite à la page(14)<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

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C’EST CELA LA RÉVOLUTION, L<br />

TOUS LES RÊVES SO<br />

Il convient d’assainir les indicateurs macroéconomiques à moyen terme et<br />

de placer le pays dans une situation plus favorable pour que nous allions<br />

de l’avant en 2024, en ouvrant les portes à l’espoir et à la prospérité que<br />

nous nous devons, a déclaré Diaz-Canel. Photo: José Manuel Correa<br />

Par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez<br />

Discours prononcé par Miguel Mario<br />

Diaz-Canel Bermudez, Premier<br />

secrétaire du Comité central du Parti<br />

communiste de Cuba et président de<br />

la République, lors de la clôture de<br />

la 2e Période ordinaire de sessions de<br />

l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire<br />

dans sa 10e législature, au Palais<br />

des conventions, le 22 décembre<br />

<strong>2023</strong>, « Année 65 de la Révolution»<br />

Cher général Raul Castro Ruz, leader<br />

de la Révolution cubaine,<br />

Cher compañero Lazo, président<br />

de l’Assemblée nationale du Pouvoir<br />

populaire,<br />

Mesdames et messieurs les<br />

députés,<br />

Cette dernière session de l’Assemblée<br />

<strong>2023</strong> pourrait marquer le<br />

début d’une nouvelle tendance dans le<br />

comportement de l’économie cubaine.<br />

Corriger les profondes distorsions et<br />

des déviations structurelles qui entravent<br />

la performance économique<br />

est un mot d’ordre afin de surmonter<br />

la situation extrêmement complexe<br />

à laquelle nous sommes confrontés à<br />

l’heure actuelle en raison des impacts<br />

combinés du siège des États-Unis, de<br />

la crise dans les relations économiques<br />

internationales et de nos propres erreurs.<br />

Une fois de plus, tout dépendra<br />

de notre capacité à exécuter et à mettre<br />

en œuvre de manière adéquate les mesures<br />

annoncées ici.<br />

Nous l’avons appelée économie<br />

de guerre, car elle doit fonctionner<br />

dans un scénario de politique d’asphyxie<br />

maximale, conçue et appliquée<br />

contre un petit pays par l’empire le plus<br />

puissant de l’histoire.<br />

Nous sommes, en outre, une nation<br />

du tiers-monde exploité, un territoire<br />

en désavantage historique du fait<br />

de l’héritage du colonialisme, où une<br />

longue et multiforme crise mondiale a<br />

le plus d’impact. Une crise aggravée<br />

par des conflits, des guerres et des<br />

déséquilibres inhérents à l’inégalité<br />

générée par le capitalisme néolibéral,<br />

et que la récente pandémie a renforcée.<br />

J’attire l’attention de ceux qui<br />

préfèrent que nous évitions le terme «<br />

blocus ». Si seulement il était aussi facile<br />

de le sortir de notre vie quotidienne<br />

et d’effacer ses menaces et ses effets<br />

sur la société cubaine ! Faire cela reviendrait<br />

à agir comme ceux qui, aujourd’hui,<br />

prétendent nier le génocide<br />

israélien à Gaza, alors que les bombes<br />

sionistes tombent sur des quartiers,<br />

des écoles et des hôpitaux, dans le but<br />

criminel d’exterminer son peuple.<br />

Comme je l’ai dit lors du 7e Plenum<br />

du Comité central du Parti, les<br />

mesures d’asphyxie économique de<br />

ces dernières années sont des bombes<br />

destinées à renverser les colonnes qui<br />

soutiennent la résistance cubaine. Il est<br />

donc important de trouver les moyens<br />

d’empêcher qu’elles n’explosent.<br />

Il est peu probable que l’hostilité<br />

de l’empire voisin change en 2024.<br />

Dans leur détermination, jamais abandonnée,<br />

de détruire la Révolution et de<br />

parvenir à un « changement de régime<br />

», les États-Unis permettent et favorisent<br />

des actions de déstabilisation, de<br />

discrédit et de guerre médiatique, qui<br />

visent à encourager une explosion sociale.<br />

On assiste même à une recrudescence<br />

des menaces terroristes que<br />

les autorités font semblant de ne pas<br />

voir ou de ne pas reconnaître. Comme<br />

s’il était possible d’ignorer que, depuis<br />

le territoire étasunien, on facilite et on<br />

finance l’entraînement, avec un appui<br />

logistique, de groupes armés qui débordent<br />

de messages de violence par tous<br />

les moyens à leur disposition.<br />

Aujourd’hui, nous tenons à réaffirmer<br />

ici que nous sommes fermement<br />

résolus à les affronter et que les informations<br />

que nous avons diffusées ces<br />

derniers jours font partie de la mise en<br />

garde.<br />

L’histoire présente de nombreux<br />

actes et crimes perpétrés par des éléments<br />

liés à l’extrême droite de Miami,<br />

dans lesquels la participation d’agences<br />

étasuniennes n’est pas exclue.<br />

L’encouragement et la réalisation<br />

de plans terroristes contre Cuba<br />

reposent sur le sentiment d’impunité<br />

qui prévaut dans ces secteurs. On peut<br />

citer les cas de Luis Posada Carriles et<br />

d’Orlando Bosch qui, bien qu’ils aient<br />

reconnu publiquement leurs crimes,<br />

dont témoignent même des documents<br />

déclassifiés et des entretiens accordés à<br />

d’importants organes de presse étasuniens,<br />

ont paisiblement fini leur vie à<br />

Miami, sous la protection des autorités<br />

de ce pays.<br />

Il n’y a pas de correspondance,<br />

mais plutôt une incohérence dans le<br />

discours et l’engagement prônés par<br />

les États-Unis dans leur lutte contre<br />

le terrorisme et l’attitude permissive<br />

qu’ils maintiennent à l’égard de personnes<br />

d’origine cubaine qui, depuis<br />

le territoire étasunien, encouragent,<br />

planifient, financent, organisent et<br />

exécutent des actions violentes contre<br />

Cuba et ses services diplomatiques, y<br />

compris contre notre siège, situé tout<br />

près de la Maison Blanche.<br />

Nous exigeons des autorités<br />

étasuniennes qu’elles enquêtent et<br />

prennent des mesures, qu’elles traduisent<br />

en justice les éléments qui professent<br />

le terrorisme et les actes de<br />

violence, lesquels n’ont pas cessé de<br />

recourir à ces méthodes en plein renforcement<br />

du blocus.<br />

L’encouragement que représente<br />

la politique des États-Unis à commettre<br />

des actes de violence contre Cuba n’est<br />

pas sans fondement. Au contraire, il a<br />

été récurrent dans le contexte bilatéral<br />

et constitue un modèle de comportement<br />

que l’histoire a prouvé.<br />

Comme Fidel l’a déclaré en 1998,<br />

lors d’un hommage émouvant et inoubliable<br />

aux victimes de l’attentat contre<br />

un avion de Cubana au large des côtes<br />

de la Barbade : « Ce que ne pourront<br />

jamais imaginer ceux qui commettent<br />

de grands crimes contre les peuples<br />

dans l’ivresse de leur impunité et dans<br />

le caractère éphémère de leur pouvoir,<br />

c’est que, tôt ou tard, la vérité se fraie<br />

un chemin ».<br />

Trois années d’une administration<br />

démocrate qui agit en totale adhésion<br />

avec celle de son prédécesseur<br />

républicain confirment que l’hostilité à<br />

l’encontre de Cuba n’est pas le fait d’un<br />

parti, mais d’une politique enracinée<br />

dans les prétentions hégémoniques<br />

d’un empire incapable d’accepter la<br />

souveraineté de son petit voisin.<br />

Si quelqu’un avait des doutes, il<br />

lui suffirait de lire les dispositions du<br />

Titre II de la Loi Helms-Burton qui, entre<br />

autres aspects, établit le maintien<br />

du blocus économique jusqu’à ce que<br />

le gouvernement révolutionnaire ait<br />

été renversé, que le Parti communiste<br />

de Cuba, les organisations politiques et<br />

de masse aient disparu et que les propriétés<br />

aient été restituées ou que quiconque<br />

ayant jamais possédé un bien à<br />

Cuba ait été indemnisé.<br />

Le Titre stipule également que,<br />

pendant la période qui s’écoulera entre<br />

le renversement du pouvoir révolutionnaire<br />

et la restitution des biens,<br />

il y aura à Cuba un gouvernement de<br />

transition choisi et imposé par le gouvernement<br />

des États-Unis qui certifiera<br />

si les dispositions de cette loi perverse<br />

ont été respectées.<br />

Malgré ces preuves irréfutables<br />

de l’arrogance absolue de l’empire, il<br />

Le pays dispose d’un État qui a un haut niveau de responsabilité auquel il ne se soustrait pas. Ce gouvernement<br />

propose, informe, consulte et attend de ses députés et de tout le peuple qu’ils le soutiennent. Photo: Juvenal Balán<br />

ne manque pas de personnes qui sont<br />

prêtes à exiger ou à suggérer que Cuba<br />

fasse des gestes ou des concessions<br />

pour « aider » le gouvernement étasunien<br />

à adopter un comportement plus<br />

bienveillant et constructif.<br />

Souvent, elles ignorent ou ne<br />

veulent tout simplement pas entendre<br />

parler de l’impact du blocus. Certaines<br />

ne le mentionnent même pas comme<br />

étant au cœur du conflit entre les deux<br />

pays et des obstacles qu’il impose à notre<br />

développement. Plus de trente fois<br />

de suite, la plupart des gouvernements<br />

du monde ont soutenu, par un vote<br />

à l’Assemblée générale des Nations<br />

unies, la Résolution cubaine contre le<br />

blocus.<br />

L’arrogance impériale méprise ce<br />

soutien international, tourne le dos à la<br />

revendication mondiale et maintient sa<br />

politique criminelle, qu’elle justifie par<br />

une construction discursive de doubles<br />

standards, mensongère et calomnieuse,<br />

qui, derrière une fausse préoccupation<br />

et un engagement à l’égard<br />

des problèmes du peuple cubain, cache<br />

ses véritables intentions de détruire la<br />

Révolution à tout prix.<br />

Avec la solidarité et la compréhension<br />

d’une grande partie de la<br />

communauté internationale, Cuba fait<br />

face aux effets du blocus. Aujourd’hui,<br />

il nous appartient de faire face à la<br />

convergence de ces problèmes avec<br />

les séquelles de la pandémie et de la<br />

crise mondiale. Nous le ferons avec<br />

détermination et fermeté, avec intelligence<br />

et intégralité, avec optimisme et<br />

confiance, en partageant efforts et contributions<br />

de tous, dans un contexte<br />

défavorable, mais avec la certitude que<br />

nous surmonterons les défis par le travail,<br />

le talent et la créativité, en d’autres<br />

termes, par une résistance créative<br />

(Applaudissements).<br />

Tel le dinosaure de Monterroso,<br />

le blocus sera toujours là, désormais<br />

mille fois plus sévère, stoppant nos<br />

rêves, dressant des obstacles, entravant<br />

le développement et la prospérité<br />

que nous méritons, parce que le gouvernement<br />

des États-Unis reste marqué<br />

par le manque de volonté politique<br />

de progresser vers une relation avec<br />

Cuba qui soit respectueuse et attachée<br />

à la Charte des Nations unies et au<br />

Droit international. L’objectif est de<br />

couper l’accès aux capitaux et aux financements,<br />

d’étouffer l’économie et<br />

de détériorer ainsi la capacité du gouvernement<br />

à répondre aux besoins<br />

fondamentaux de la population.<br />

L’effet de cette politique est visible<br />

dans la dépression de plusieurs<br />

services essentiels, notamment l’électricité,<br />

la santé, l’éducation, l’approvisionnement<br />

en eau, les services<br />

communaux, les transports publics,<br />

la production d’aliments et de médicaments,<br />

qui nécessitent tous l’importation<br />

d’équipements, de pièces<br />

détachées, de combustibles ou de<br />

matières premières, pour lesquels les<br />

maigres ressources financières sur<br />

lesquelles nous pouvons compter sont<br />

insuffisantes.<br />

Même si la gestion économique<br />

de l’État était la plus efficiente et la plus<br />

efficace au monde, ce dont aucun gouvernement<br />

ne peut se prévaloir, nombre<br />

de nos problèmes persisteraient à<br />

cause du blocus, comme en témoignent<br />

la contraction des approvisionnements<br />

destinés à la consommation de la population,<br />

le niveau d’inflation et le pouvoir<br />

d’achat insuffisant de la majorité<br />

de la population. Tel est l’objectif de la<br />

guerre économique, et les résultats se<br />

matérialisent clairement, même s’ils ne<br />

parviennent pas à atteindre l’objectif<br />

que s’est fixé l’impérialisme depuis le<br />

triomphe de la Révolution.<br />

Outre les actions constantes de<br />

subversion et de désinformation contre<br />

Cuba, l’objectif est de briser le pays, de<br />

provoquer la décomposition sociale et<br />

de générer l’ingouvernabilité, un objectif<br />

qu’ils ne sont absolument pas parvenus<br />

à atteindre.<br />

Compatriotes,<br />

Au cours des débats de ces derniers<br />

jours, des critiques et des autocritiques<br />

ont été formulées sur les erreurs<br />

commises. Ces erreurs font également<br />

partie de la complexité de la prise de<br />

décision dans un contexte de tensions<br />

extrêmes.<br />

Dans une sorte de tempête parfaite,<br />

le désir de surmonter la situation<br />

défavorable, la corrélation entre les<br />

La suppression progressive de certaines subventions et les modifications<br />

dans la politique fiscale, entre autres, visent à corriger certaines déviations<br />

et distorsions insupportables dans la conjoncture économique actuelle.<br />

Photo: Juvenal Balán<br />

variables économiques, la volonté de<br />

préserver les acquis sociaux et la disponibilité<br />

très limitée, voire nulle, de<br />

devises étrangères se rejoignent très<br />

souvent. Tout cela a été servi de terreau<br />

à la prise de décisions non intégrales,<br />

qui provoquent des incompréhensions<br />

logiques et ont des impacts négatifs en<br />

raison de leur application dans des conditions<br />

défavorables, ce que beaucoup<br />

considèrent comme la cause de tous<br />

les problèmes, sans être réellement les<br />

seules ou même les plus décisives.<br />

Au cours de ces journées, nous<br />

avons parlé d’efforts qui n’ont pas encore<br />

débouché sur des solutions, de<br />

mesures qui n’ont pas porté leurs fruits,<br />

de prévisions qui n’ont pas abouti.<br />

Tout comme nous reconnaissons<br />

des erreurs dans la conception et la<br />

mise en œuvre inadéquate de la Tâche<br />

de réorganisation, nous avons remis<br />

en question l’approbation de nouveaux<br />

acteurs économiques sans la précision<br />

des règles de fonctionnement, ce qui<br />

aurait pu éviter de nombreuses déviations.<br />

Il est également important de<br />

souligner que le manque de contrôle et<br />

de défense des normes adoptées et le<br />

fonctionnement inadéquat des organes<br />

10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024


’IDÉE INCONTOURNABLE QUE<br />

NT RÉALISABLES !<br />

La loi sur la Santé publique reconnaît la dignité humaine comme valeur<br />

suprême, ainsi que le droit à la vie, à l’intégrité physique et morale, à la<br />

liberté et à la justice, entre autres. Photo: Juvenal Balán<br />

de l’État chargés de leur exécution ont<br />

renforcé les erreurs. Il s’agit à présent<br />

d’avancer sur la voie de la rectification<br />

progressive.<br />

La coïncidence de ces problèmes<br />

et leur accumulation au fil du temps<br />

ont facilité la présence de phénomènes<br />

et de manifestations négatives dans la<br />

société cubaine que nous ne souhaitons<br />

pas. Une fois de plus, il est temps<br />

de rectifier. La rectification est un processus<br />

inhérent à la Révolution.<br />

De l’idéologie et des actions du<br />

commandant en chef Fidel Castro Ruz<br />

et du général d’armée Raul Castro Ruz<br />

nous avons appris l’importance d’une<br />

correction en temps voulu face à toute<br />

situation susceptible de compromettre<br />

l’avenir de la construction socialiste.<br />

Il s’agit d’une pensée qui s’est<br />

consolidée depuis des années. En<br />

1986, le Commandant en chef [Fidel<br />

Castro] avait lancé un profond processus<br />

de rectification des erreurs et<br />

des tendances négatives, qui n’avait<br />

pas pu être mené à bien en raison du<br />

début de la Période spéciale, à l’époque<br />

où le pays avait dû se concentrer sur<br />

cette étape difficile afin de sauver les<br />

conquêtes de la Révolution et du socialisme.<br />

En 2000, Fidel lui-même nous a<br />

exhortés à changer tout ce qui devait<br />

être changé, avec le sens de ce moment<br />

historique, et cinq ans plus tard,<br />

en 2005, depuis l’université de La<br />

Havane, il nous avertissait que nous<br />

pourrions détruire la Révolution nousmêmes<br />

si nous ne corrigions pas les<br />

erreurs et les déviations.<br />

Pour sa part, le général d’armée<br />

Raul Castro Ruz a également attiré<br />

l’attention sur des distorsions qui se<br />

sont manifestées au cours notre processus.<br />

Ses références à la lutte contre<br />

la corruption, le travail bâclé et les<br />

indisciplines sociales conservent toute<br />

leur pertinence dans les circonstances<br />

actuelles.<br />

Nous sommes les protagonistes<br />

et les témoins de décisions cruciales.<br />

Les questions les plus importantes<br />

pour le présent et l’avenir de la nation<br />

ont été abordées ici. Les débats de cette<br />

session de l’Assemblée nationale ont<br />

plongé au plus profond des problèmes<br />

du pays, en envisageant les pistes de<br />

sortie possibles et des solutions à la situation<br />

actuelle.<br />

Compatriotes,<br />

L’efficacité des mesures que nous<br />

devons mettre en œuvre en 2024 en<br />

vue d’accélérer la reprise économique<br />

dépend de tout ce que nous ferons pour<br />

générer davantage de richesses, avec<br />

des incitations au travail et une meilleure<br />

distribution des ressources. Du<br />

succès de leur mise en œuvre dépendra<br />

également les progrès réalisés dans<br />

l’élimination des principales distorsions<br />

qui compromettent aujourd’hui les perspectives<br />

de croissance économique<br />

et de développement du pays à court,<br />

moyen et long terme.<br />

Aucune mesure ne résout à elle<br />

seule tous les problèmes, y compris<br />

toutes dans leur ensemble peuvent,<br />

dans un premier temps, aggraver certaines<br />

difficultés. Le défi consiste à les<br />

mettre en œuvre de manière organisée,<br />

en évaluant leur impact, en ajustant<br />

systématiquement le processus et en<br />

garantissant un traitement différencié<br />

à ceux qui risqueraient d’être les plus<br />

touchés, c’est-à-dire les personnes et<br />

les familles vulnérables, les enfants, les<br />

adolescents et les jeunes, les femmes et<br />

les personnes âgées, ainsi que les retraités<br />

et les pensionnés.<br />

Ces décisions et d’autres qui<br />

découleront certainement des décisions<br />

actuelles doivent, à moyen terme,<br />

remettre de l’ordre dans les indicateurs<br />

macroéconomiques et placer le pays<br />

dans une situation plus favorable nous<br />

permettant d’aller de l’avant en 2024,<br />

en ouvrant les portes à l’espoir et à la<br />

prospérité que nous nous devons.<br />

J’ai entendu et lu sur les réseaux<br />

sociaux toutes sortes d’opinions<br />

sur des mesures qui ont à peine<br />

été esquissées. C’est compréhensible.<br />

Il s’agit de décisions complexes, de<br />

même que le moment est complexe.<br />

Des explications plus complètes et<br />

plus détaillées seront fournies dans<br />

les prochains jours dans nos médias<br />

et sur nos plateformes. Mais j’affirme<br />

avec force qu’en aucun cas il n’existe<br />

de paquet néolibéral contre le peuple,<br />

ni de croisade contre les micro, petites<br />

et moyennes entreprises (MPME), ni<br />

d’élimination du panier alimentaire de<br />

base, comme la contre-révolution en<br />

fait courir déjà le bruit sur les réseaux<br />

sociaux (Applaudissements).<br />

Nombreux sont ceux qui pensent<br />

que le Nouvel An ne sert qu’à annoncer<br />

de bonnes nouvelles. Rien ne nous<br />

ferait plus plaisir que de leur annoncer<br />

que les salaires vont augmenter et que<br />

nous aurons assez de devises et de carburant<br />

pour en finir avec l’anxiété que<br />

provoquent les pénuries. Malheureusement,<br />

nous savons tous que ce n’est<br />

pas possible.<br />

Cette Révolution a commencé<br />

par dire au peuple ce qui suit au moment<br />

de la plus grande célébration et<br />

de la plus grande joie : « La joie est<br />

immense. Et pourtant, il reste encore<br />

beaucoup à faire. Ne nous leurrons<br />

pas en croyant qu’à l’avenir tout sera<br />

facile ; peut-être qu’à l’avenir tout<br />

sera plus difficile. »<br />

Telles ont été les paroles de Fidel<br />

dans les premières heures du triomphe<br />

révolutionnaire en 1959. C’est ainsi<br />

que nous avons agi au cours des 65<br />

années écoulées et c’est ainsi que nous<br />

agirons, nous, les continuateurs de la<br />

Révolution (Applaudissements).<br />

Nous sommes conscients de la<br />

gravité de la situation économique et<br />

de la nécessité d’agir pour y remédier.<br />

Ce serait une mauvaise, une très<br />

mauvaise nouvelle, si nous restions<br />

paralysés ou si nous nous obstinions<br />

à suivre une voie qui s’est avérée impraticable<br />

parce qu’insoutenable.<br />

Félix Martinez a eu raison de rappeler<br />

ici une mise en garde du général<br />

d’armée [Raul Castro] lors d’une session<br />

de l’Assemblée nationale du Pouvoir<br />

populaire en décembre 2010, lorsqu’il<br />

avait déclaré : « Même si nous<br />

avons compté sur l’héritage théorique<br />

marxiste-léniniste, où la faisabilité du<br />

socialisme est scientifiquement prouvée,<br />

ainsi que sur l’expérience pratique<br />

des tentatives de sa construction dans<br />

d’autres pays, l’édification de la nouvelle<br />

société dans l’ordre économique<br />

est, à mon humble avis, un voyage<br />

vers l’inexploré – vers l’inconnu –,<br />

c’est pourquoi chaque étape doit être<br />

soigneusement étudiée et planifiée<br />

avant l’étape suivante, où les erreurs<br />

sont corrigées opportunément et rapidement,<br />

afin de ne pas laisser la solution<br />

au temps, qui les augmentera et,<br />

en fin de compte, nous le fera payer<br />

encore plus cher. »<br />

Les dirigeants du Parti et du gouvernement,<br />

depuis les municipalités<br />

jusqu’à la nation, ont abordé la question<br />

avec sincérité, transparence et un<br />

sens aigu de la responsabilité qu’il incombe<br />

à chacun. Nous avons entendu<br />

ici le Premier ministre exprimer son<br />

insatisfaction face à l’échec de ce qui<br />

avait été planifié et au fait que les mesures<br />

et les décisions prises antérieurement<br />

n’avaient pas donné de résultats<br />

positifs.<br />

Nous pouvons témoigner de la<br />

volonté déclarée du gouvernement de<br />

préserver le plus haut niveau possible<br />

de justice sociale et de notre engagement<br />

depuis toujours et à jamais envers<br />

le peuple cubain (Applaudissements).<br />

Sans aucun doute, certaines<br />

choses auraient pu être faites plus tôt.<br />

Mais dans un système socialiste, dans<br />

un pays comme le nôtre soumis à un<br />

blocus intensifié, dans une économie<br />

planifiée et dans une démocratie à<br />

laquelle le peuple participe, les décisions<br />

requièrent un certain niveau de<br />

consensus et de maturité pour être mises<br />

en œuvre.<br />

Le pays dispose d’un État qui<br />

a un haut niveau de responsabilité<br />

auquel il ne se soustrait pas. Ce gouvernement<br />

propose, informe, consulte<br />

et attend de ses députés et de tout le<br />

peuple qu’ils le soutiennent dans la<br />

mise en œuvre des décisions qui nous<br />

permettraient de sortir le plus rapidement<br />

possible de la situation complexe<br />

actuelle.<br />

Des cadres et des fonctionnaires<br />

du Parti et du gouvernement ont participé<br />

à la conception et l’élaboration<br />

de ces décisions, soutenus par des intellectuels,<br />

des universitaires, des spécialistes,<br />

des professeurs d’université,<br />

et nous avons également tenu compte<br />

de l’opinion populaire pour tout ce qui<br />

doit être changé.<br />

La suppression progressive de<br />

certaines subventions et les modifications<br />

dans la politique fiscale, entre<br />

autres, visent à corriger certaines déviations<br />

et distorsions insupportables<br />

dans la conjoncture économique actuelle.<br />

Il s’agit d’ajustements qui permettront<br />

de mieux utiliser les maigres<br />

ressources financières disponibles.<br />

Mesdames et Messieurs les<br />

Députés,<br />

Sur la base de l’effort personnel<br />

et collectif, en regardant vers l’intérieur<br />

et en nous développant grâce au travail,<br />

il est prévu pour l’année 2024<br />

une croissance des niveaux d’activité,<br />

décisive pour le pays, bien qu’encore<br />

insuffisante pour répondre à la demande.<br />

Il sera impératif d’exiger que les<br />

institutions de l’État s’acquittent de<br />

leurs fonctions dans tous les domaines<br />

et que le travail s’organise depuis les<br />

communautés et les municipalités. Il<br />

convient d’accorder une attention particulière<br />

à la production alimentaire,<br />

afin de répondre aux besoins territoriaux<br />

de chaque localité, de relancer le<br />

tourisme, d’enrayer le déclin de l’industrie<br />

sucrière, de confier à l’État le<br />

contrôle des devises et du marché des<br />

changes et de réorganiser le système<br />

financier, en garantissant des niveaux<br />

d’autofinancement et de gestion des<br />

devises à ceux qui les génèrent.<br />

Quant à l’entreprise d’État socialiste,<br />

il faudra accélérer les transformations<br />

essentielles visant à modifier<br />

progressivement les mécanismes<br />

d’affectation de ressources et le cadre<br />

institutionnel dans lequel elles opèrent,<br />

dans le but de progresser dans leur<br />

autonomie réelle, de récupérer les<br />

niveaux d’efficience des principales<br />

activités économiques et de parvenir à<br />

leur développement durable, ainsi qu’à<br />

leur enchaînement effectif avec le secteur<br />

non étatique.<br />

Le système d’entreprises doit<br />

être prêt à faire tout son possible pour<br />

stimuler la production de biens et de<br />

services susceptibles d’élargir l’offre,<br />

en faisant bon usage des pouvoirs qui<br />

lui ont été accordés. Le peuple attend<br />

des entrepreneurs cubains qu’ils se<br />

donnent à fond pour leur pays.<br />

Il est également important de<br />

développer les MPME d’État, conçues<br />

comme des structures plus souples et<br />

plus dynamiques, capables de mieux<br />

s’adapter aux défis actuels.<br />

Concernant les formes de gestion<br />

non étatiques, je voudrais rappeler<br />

qu’elles font partie du secteur des entreprises<br />

du modèle économique et social<br />

approuvé par la Constitution de la<br />

République. À cet égard, il faut faire en<br />

sorte qu’elles comptent sur les moyens<br />

nécessaires pour contribuer, comme<br />

prévu, au développement économique<br />

et social du pays.<br />

Nous réaffirmons une fois de<br />

plus que les politiques publiques de<br />

l’État et du gouvernement doivent<br />

être respectées par tous les secteurs et<br />

que nous ferons résolument face à la<br />

prétention de l’ennemi de briser l’unité<br />

et de dresser le secteur non étatique de<br />

l’économie contre la Révolution. Pour<br />

faire face avec succès à ces intentions,<br />

il faut des règles claires, cohérentes et<br />

adaptées aux objectifs de tous les acteurs<br />

économiques, afin d’éviter les<br />

distorsions et les tendances négatives.<br />

Je ne m’étendrai pas sur ces<br />

questions, car le Premier ministre et<br />

le ministre de l’Économie les ont déjà<br />

longuement développées. Il nous appartient<br />

à présent de créer les conditions<br />

nécessaires à la mise en œuvre<br />

des décisions, en expliquant, en argumentant<br />

et surtout en veillant à ce<br />

que chacune d’elles serve l’objectif<br />

supérieur de surmonter les difficultés<br />

économiques du pays.<br />

Compañeras et compañeros,<br />

Je voudrais à présent aborder les<br />

progrès réalisés dans l’exercice législatif.<br />

À cet égard, l’ordre du jour de cette<br />

session de l’Assemblée a été fructueux.<br />

Nous avons adopté trois lois importantes<br />

dans le respect du calendrier et<br />

pour mettre en œuvre le contenu constitutionnel.<br />

Je tiens en particulier à souligner<br />

la nouvelle Loi sur la Santé publique,<br />

qui consacre le principe d’une Santé<br />

unique, et la responsabilité de l’État de<br />

garantir son accès, ainsi que la gratuité<br />

des services de soins, de protection et<br />

de réadaptation qui sont dispensés.<br />

Cette disposition normative met<br />

à jour le fonctionnement du Système<br />

de santé cubain, qui s’appuie sur les<br />

progrès de la science et de l’innovation<br />

dans ce secteur social stratégique.<br />

La Loi développe de manière exhaustive<br />

le contenu des droits énoncés<br />

dans la Constitution, en reconnaissant<br />

la dignité humaine comme valeur suprême,<br />

ainsi que le droit à la vie, à l’intégrité<br />

physique et morale, à la liberté,<br />

à la justice, entre autres. Elle reconnaît<br />

également la responsabilité de la société<br />

et des familles dans la jouissance<br />

de ces droits fondamentaux.<br />

En outre, et pour la première<br />

fois dans le Système juridique cubain,<br />

la Loi sur le système d’attention aux<br />

plaintes et aux requêtes des personnes<br />

a été adoptée. Cette Loi développe<br />

également des postulats constitutionnels.<br />

Et même si elle ne résoudra pas<br />

à elle seule les problèmes et les insatisfactions<br />

de la population, il ne fait pas<br />

de doute qu’elle accélère, perfectionne<br />

et institutionnalise cette activité avec<br />

de meilleures garanties pour les citoyens.<br />

Quant à la Loi sur le Parquet<br />

militaire, elle complète l’organisation<br />

du Parquet général de la République,<br />

adapte l’organisation, la structure et<br />

le fonctionnement du Parquet militaire<br />

aux exigences constitutionnelles et<br />

renforce son rôle au sein des institutions<br />

armées.<br />

Cette Loi complète un cycle institutionnel<br />

du Système de justice des<br />

organes de l’État, notamment ceux liés<br />

à l’enquête, au contrôle et à l’exercice<br />

de l’action pénale.<br />

C’est alors que s’imposent la volonté de travailler, le désir de progresser,<br />

la disposition à s’améliorer et la conviction profonde que nous allons<br />

gagner. Photo: José Manuel Correa<br />

Cette session a également approuvé<br />

le réajustement du Calendrier<br />

législatif pour 2024.<br />

Au cours de l’année qui s’achève,<br />

d’importantes lois pour la nation ont<br />

été adoptées, ce qui ratifie la volonté<br />

de l’État de continuer à développer et<br />

à perfectionner l’activité législative,<br />

conformément à la Constitution et au<br />

renforcement institutionnel du pays.<br />

Il convient de souligner à l’ordre<br />

du jour de cette Assemblée l’analyse de<br />

la mise en œuvre de deux normes approuvées<br />

par ce Parlement : le Code des<br />

Familles et la Loi de Procédure Pénale.<br />

L’analyse du Code des familles a permis<br />

de constater l’œuvre de justice sociale<br />

que cette norme comporte, dans<br />

un domaine aussi important que les<br />

droits de toutes les personnes et pour<br />

tout type de familles.<br />

Le travail accompli par les institutions<br />

chargées de son application<br />

est considérable, néanmoins il est<br />

nécessaire qu’elles continuent à se former<br />

pour être plus efficaces et à contribuer<br />

à une meilleure connaissance et<br />

suite à la page(14)<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


Perspectives<br />

Un procès ukrainien démontre que le massacre de<br />

Maïdan en 2014 était sous fausse bannière<br />

L’ancien président de l’Ukraine, Viktor Ianoukovitch et le président russe<br />

Vladimir Poutine<br />

Par Kit Klarenberg<br />

Un massacre de manifestants lors du<br />

coup d’État de Maïdan en 2014 a ouvert<br />

la voie à l’éviction du président<br />

élu de l’Ukraine, Viktor Ianoukovitch.<br />

Aujourd’hui, un procès explosif à Kiev<br />

a apporté la preuve que les meurtres<br />

étaient sous fausse bannière destinée<br />

à déclencher un changement de régime.<br />

Deux policiers accusés de la fusillade<br />

massive contre des manifestants<br />

de l’opposition sur la place Maidan<br />

à Kiev en 2014 ont été libérés après<br />

qu’un tribunal ukrainien a déterminé<br />

que les coups de feu mortels lors du<br />

tristement célèbre massacre avaient été<br />

tirés depuis un bâtiment contrôlé par<br />

l’opposition.<br />

Le 18 octobre <strong>2023</strong>, le tribunal<br />

du district ukrainien de Sviatoshyn a<br />

déterminé que parmi les cinq policiers<br />

jugés, l’un serait purement et simplement<br />

acquitté, tandis qu’un autre serait<br />

condamné à une peine de prison pour «<br />

abus de pouvoir » présumé.<br />

Les trois autres, qui ne vivent<br />

plus en Ukraine, ont été reconnus<br />

coupables par contumace de 31 chefs<br />

de meurtre et de 44 chefs de tentative<br />

de meurtre. Ceci, en vertu d’un avis de<br />

la Cour suprême stipulant que les suspects<br />

peuvent être tenus collectivement<br />

responsables des actions d’un groupe<br />

considéré comme criminel.<br />

Le verdict signifie que personne<br />

ne sera condamné à une peine de prison,<br />

ni puni de quelque manière que<br />

ce soit pour son rôle présumé dans le<br />

tristement célèbre massacre de Maïdan,<br />

qui a coûté la vie à plus de 100 manifestants,<br />

déclenché une avalanche de<br />

condamnations internationales et conduit<br />

directement à la chute du président<br />

Viktor Ianoukovitch qui a fui le pays<br />

quelques jours plus tard.<br />

Le procès a débuté à Kiev en<br />

2016, mais l’affaire a traîné pendant<br />

des années. Les choses se sont encore<br />

compliquées en 2019, lorsque le président<br />

ukrainien Volodymyr Zelensky<br />

a échangé les cinq accusés contre des<br />

prisonniers détenus par les séparatistes<br />

du Donbass. Deux d’entre eux sont<br />

ensuite revenus volontairement pour<br />

passer leur journée au tribunal.<br />

Sans surprise, le verdict a suscité<br />

l’indignation des familles des victimes,<br />

et les avocats du parquet ont annoncé<br />

leur intention de faire appel. En revanche,<br />

les grands médias sont jusqu’à<br />

présent restés étrangement indifférents.<br />

Dans une tentative apparente de fausser<br />

l’issue du procès, plusieurs médias<br />

– dont Reuters – ont simplement fait<br />

référence dans leurs titres au tribunal<br />

qui a « condamné » les policiers. Le<br />

Kyiv Post est allé jusqu’à affirmer à tort<br />

que tous les cinq avaient été déclarés «<br />

coupables » des « crimes du Maïdan ».<br />

Mais il y a plus dans l’histoire<br />

que ce que ces médias ont laissé entendre.<br />

Comme l’a même reconnu le<br />

journal Kyiv Independent, financé par<br />

l’Occident, « un ancien enquêteur de<br />

premier plan » précédemment chargé<br />

d’enquêter sur le massacre a déclaré<br />

que le verdict faisait suite à des années<br />

de sabotage délibéré de la part des autorités<br />

ukrainiennes, qui « ont fait de<br />

leur mieux pour s’assurer qu’il n’y ait<br />

pas de résultats réels ».<br />

La question de savoir pourquoi<br />

les responsables de Kiev chercheraient<br />

à saboter l’enquête a été largement ignorée<br />

par les médias traditionnels. Mais<br />

le verdict offre des indices très révélateurs.<br />

Des « personnes inconnues »<br />

derrière le meurtre<br />

Tout au long de ce document d’un million<br />

de mots se trouvent des passages<br />

démontrant de manière concluante que<br />

les tirs des tireurs d’élite émanaient de<br />

bâtiments contrôlés par l’opposition à<br />

Ianoukovitch. Collectivement, ces extraits<br />

suggèrent fortement que le massacre<br />

de Maidan était un faux drapeau<br />

perpétré par des éléments nationalistes<br />

qui visaient à assurer l’éviction du<br />

président.<br />

Les preuves « étaient tout à fait<br />

suffisantes pour conclure catégoriquement<br />

que le matin du 20 février 2014,<br />

des personnes armées, d’où les coups<br />

de feu ont été tirés, se trouvaient dans<br />

les locaux de l’hôtel Ukraine », a estimé<br />

le tribunal. Une autre section révèle que<br />

« l’Hôtel Ukraine » était « un territoire…<br />

non contrôlé par les forces de l’ordre à<br />

cette époque ». De nombreux enregistrements<br />

vidéo montrent qu’avant,<br />

pendant et après le massacre, le bâtiment<br />

a été envahi par le parti d’opposition<br />

d’extrême droite Svoboda, dont<br />

les dirigeants ont utilisé les locaux pour<br />

coordonner leurs activités anti-Ianoukovitch<br />

dans les rues en contrebas.<br />

Dans au moins 28 des 128 fusillades<br />

examinées au cours du procès,<br />

le tribunal a jugé que, que ce soit « en<br />

raison du manque d’informations, du<br />

caractère incomplet ou contradictoire<br />

des données soumises », « l’implication<br />

des forces de l’ordre n’a pas été prouvée<br />

» et que « d’autres inconnus ne peuvent<br />

être exclus ». En outre, le verdict<br />

exclut de fait toute implication des services<br />

de sécurité et de renseignement<br />

russes dans le massacre, une théorie<br />

du complot largement défendue par des<br />

éléments pro-Maïdan.<br />

« La « trace russe » n’a pas été<br />

confirmée après examen des documents<br />

pertinents », a constaté le tribunal. Il a<br />

conclu que les individus soupçonnés<br />

d’avoir des liens avec les services de<br />

renseignement russes et qui étaient «<br />

constamment surveillés » n’avaient «<br />

aucune participation aux événements<br />

de rue ».<br />

Pour le Dr Ivan Katchanovski,<br />

professeur de sciences politiques à<br />

l’Université d’Ottawa qui a passé des<br />

années à documenter des preuves accablantes<br />

de la responsabilité de l’opposition<br />

dans le massacre, de telles<br />

découvertes constituent une justification<br />

attendue depuis longtemps de ses<br />

recherches. Dans des commentaires<br />

à The Grayzone, il a expliqué que la<br />

condamnation de trois policiers par<br />

contumace pour le meurtre de 28 manifestants<br />

de Maidan et la tentative de<br />

meurtre de 36 personnes était « basée<br />

sur un seul examen balistique médico-légal<br />

fabriqué de toutes pièces ».<br />

L’imparfait « examen médico-légal<br />

des balles a inversé les résultats<br />

de 40 autres examens balistiques » effectués<br />

précédemment – dont chacun,<br />

note Katchanovski, « a montré que<br />

les balles des kalachnikovs de la police<br />

de Berkut ne correspondaient pas<br />

à celles récupérées sur les corps des<br />

manifestants tués sur le Maïdan ». Au<br />

final, « le procès a produit un volume<br />

extraordinaire de preuves prouvant<br />

que des manifestants ont été la cible de<br />

tirs depuis divers bâtiments contrôlés<br />

par des éléments pro-Maidan », dit-il,<br />

soulignant « plus de 100 témoins, dont<br />

51 militants antigouvernementaux<br />

blessés lors de la fusillade », [qui] a<br />

témoigné avoir été abattu depuis ces<br />

zones ou avoir vu des tireurs d’élite s’y<br />

trouver.<br />

Ailleurs, le verdict a rejeté une<br />

reconstitution en 3D de la fusillade<br />

de trois militants de Maidan, produite<br />

par un « cabinet d’architecture non<br />

conventionnelle » basé à New York<br />

nommé SITU. Cette fausse analyse, financée<br />

à hauteur de 100 000 dollars<br />

par la branche de Kiev des Open Society<br />

Foundations de George Soros, a<br />

été fortement promue par le New York<br />

Times et d’autres médias occidentaux<br />

et présentée comme la preuve définitive<br />

que les forces de sécurité ukrainiennes<br />

étaient responsables de les morts. Mais<br />

le modèle SITU a modifié l’emplacement<br />

des blessures des victimes – du côté ou<br />

de l’arrière du corps vers l’avant – et<br />

a modifié les angles de trajectoire des<br />

balles afin de condamner frauduleusement<br />

la police pour leurs meurtres.<br />

Comme l’explique Katchanovski<br />

: « Il s’agit d’une fraude et d’une<br />

désinformation délibérées ».« La<br />

fausse modélisation de SITU a permis<br />

au New York Times et à bien d’autres<br />

de nier l’existence des tireurs d’élite<br />

de Maïdan et de qualifier de « théorie<br />

du complot » toute suggestion selon<br />

laquelle le massacre était un « faux<br />

drapeau » », dit-il.<br />

Mais si les officiers de Berkhut ne<br />

sont pas responsables des dizaines de<br />

morts ce jour-là, la question demeure :<br />

qui l’est ?<br />

Les tueurs de Maidan s’installent<br />

à Odessa<br />

En août <strong>2023</strong>, le New York Times<br />

a révélé que le trafiquant d’armes<br />

ukrainien Serhiy Pashinksy, autrefois<br />

ouvertement condamné par Zelensky<br />

lui-même comme un « criminel »,<br />

était devenu le principal fournisseur<br />

privé d’armes de l’Ukraine. Pashinsky<br />

se procurait des grenades, des obus<br />

d’artillerie et des roquettes « via un réseau<br />

transeuropéen d’intermédiaires »,<br />

puis vendait, achetait et revendait les<br />

armes « jusqu’à ce que l’acheteur final,<br />

l’armée ukrainienne, paie le plus ».<br />

Cette agitation l’a enrichi à hauteur de<br />

centaines de millions de dollars.<br />

Pashinsky, un ancien parlementaire<br />

ukrainien, était une figure centrale<br />

du coup d’État de Maïdan. Comme The<br />

Grayzone l’a révélé par la suite, il a été<br />

accusé par trois mercenaires géorgiens<br />

d’avoir personnellement orchestré le<br />

massacre de février 2014, en fournissant<br />

les armes utilisées et en choisissant<br />

personnellement les cibles à abattre.<br />

Lorsque les journalistes israéliens<br />

ont confronté Pashinsky à propos de<br />

ces allégations, il a menacé de demander<br />

à ses associés de les retrouver chez<br />

eux et de les « mettre en pièces ».<br />

Lors du procès de Maïdan, les avocats<br />

de la défense ont fait une mention<br />

importante de ces mêmes tireurs d’élite<br />

mercenaires géorgiens. Aux côtés des<br />

dirigeants de Maïdan et du secteur<br />

paramilitaire fasciste soutenu par l’Occident,<br />

les tireurs d’élite ont également<br />

été impliqués dans le massacre d’Odessa<br />

en mai 2014, un incident horrible<br />

au cours duquel des dizaines de manifestants<br />

russophones anti-Maïdan ont<br />

été parqués de force dans la Maison<br />

des syndicats de la ville, qui a ensuite<br />

été incendiée. Au total, 46 personnes<br />

sont mortes des suites de brûlures, d’un<br />

empoisonnement au monoxyde de carbone<br />

et de tentatives d’échapper aux<br />

horreurs en sautant par les fenêtres.<br />

Les victimes non mortelles auraient totalisé<br />

environ 200 personnes.<br />

Katchanovski affirme que, comme<br />

pour Maidan, les preuves indiquent<br />

le rôle d’un complot extrêmement bien<br />

organisé visant à perpétrer les meurtres<br />

d’Odessa : « Un tireur d’élite géorgien<br />

qui a avoué son rôle dans le massacre<br />

de Maïdan dans un documentaire israélien<br />

a également révélé que l’un des<br />

organisateurs du massacre les avait<br />

envoyés à Odessa juste avant l’attaque<br />

contre les séparatistes. »<br />

Après le coup d’État, dissimulation<br />

après dissimulation<br />

Dès le début du procès Maïdan, les<br />

témoins et les procureurs ont été soumis<br />

par des personnalités ukrainiennes<br />

d’extrême droite à une campagne d’intimidation.<br />

Au cours du procès, des militants<br />

néo-nazis du C14 et d’Azov ont<br />

pris d’assaut la salle d’audience, ont attaqué<br />

les accusés et ont placé des pneus<br />

à l’extérieur du tribunal, menaçant apparemment<br />

d’incendier le bâtiment. Le<br />

président du tribunal a même été battu<br />

par un militant de Maidan.<br />

« La pression secrète de l’administration<br />

de Zelensky et de l’extrême<br />

droite est probablement bien<br />

plus importante que ce que nous<br />

avons vu publiquement », a commenté<br />

Katchanovski à The Grayzone.<br />

« Le système judiciaire ukrainien n’est<br />

pas indépendant. L’administration de<br />

Zelensky s’immisce régulièrement et<br />

ouvertement dans les procédures, et<br />

a même démis l’ensemble de la Cour<br />

constitutionnelle. C’est une situation<br />

très difficile pour les juges et le jury.<br />

L’extrême droite a directement menacé<br />

de condamner les accusés. »<br />

En conséquence, certains manifestants<br />

blessés qui avaient initialement<br />

témoigné de la présence de tireurs<br />

d’élite dans les bâtiments contrôlés<br />

par Maidan ont ensuite révoqué leurs<br />

comptes. Ils ont par la suite admis que<br />

l’accusation les avait rencontrés en<br />

privé pour discuter de ce qu’ils avaient<br />

dit à la barre des témoins. Pour Katchanovski,<br />

« c’est la preuve que la dissimulation<br />

atteint le sommet du gouvernement<br />

ukrainien ».<br />

De nombreux Ukrainiens, en particulier<br />

à l’Est, nourrissent ces mêmes<br />

soupçons depuis que le gouvernement<br />

nationaliste putschiste ukrainien après<br />

le Maïdan a adopté une loi d’amnistie<br />

de grande envergure en 2014. Cette loi<br />

accordait aux manifestants de Maïdan<br />

une immunité totale contre les poursuites<br />

pour tous les crimes graves<br />

imaginables, y compris le meurtre, le<br />

terrorisme. , et la prise du pouvoir. La<br />

loi interdit également toute enquête<br />

officielle sur tout agitateur antigouvernemental<br />

pour ces crimes et ordonne la<br />

destruction de toutes les preuves pertinentes<br />

précédemment recueillies.<br />

Un haut responsable du bureau<br />

Des gens déposent des fleurs devant le mémorial. Ci-dessus le président<br />

ukrainien Volodymyr Zelenskiy et son épouse Olena rendent hommage<br />

en 2020 aux personnes décédées lors du coup d’État de Maïdan en 2014.<br />

du procureur général d’Ukraine a admis<br />

depuis que les procureurs chargés<br />

de l’enquête et du procès sur le massacre<br />

de Maïdan avaient été secrètement<br />

sélectionnés et nommés par nul<br />

autre que Pashinsky. Les efforts visant<br />

à créer une commission parlementaire<br />

chargée d’enquêter sur les meurtres<br />

suite à la page(13)<br />

12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024


Perspectives<br />

Une chimère américaine : «La paix exige une<br />

confrontation des États-Unis avec Israël»<br />

Une confrontation des Etats-Unis d’Amérique avec Israël pour la paix<br />

est-elle inévitable ?<br />

Par Alastair Crooke<br />

Et si Israël ignorait la Maison-Blanche<br />

et «le faisait» (une Nakba massive)<br />

? Et s’il prend le risque que les États-<br />

Unis «tirent le tapis» sous les pieds<br />

d’Israël ?<br />

David Ignatius relate dans le Washington<br />

Post sa visite en Cisjordanie<br />

et la façon dont il a constaté que<br />

«la paix nécessitera une confrontation<br />

avec Israël» : «[Sa visite] a été un test<br />

de réalité sur ce qui est possible «le<br />

lendemain» de la fin de la guerre de<br />

Gaza. Le président Biden et d’autres<br />

dirigeants mondiaux parlent avec espoir<br />

de la création d’un État palestinien<br />

une fois le Hamas vaincu (sic).<br />

J’aimerais beaucoup que cela se produise.<br />

Un État palestinien peut sembler<br />

rassurant, mais c’est une version<br />

de la pensée magique. Les colonies et<br />

les avant-postes israéliens situés au<br />

sommet des collines de Cisjordanie y<br />

font obstacle, leurs hautes clôtures et<br />

leurs murs de béton symbolisant leur<br />

apparente inamovibilité».<br />

«Les colonies ont été installées<br />

là pour empêcher la création d’un État<br />

palestinien», dit-on franchement à<br />

Ignatius – et apparemment, il «comprend».<br />

Il faudrait une confrontation<br />

pour «débloquer la situation».<br />

Il en est ainsi – les colonies ont<br />

été un blocage pour empêcher tout<br />

État palestinien de voir le jour. C’est<br />

exactement cela. Il y a de nombreuses<br />

années, alors que j’étais détaché<br />

en tant que «lien» entre le président<br />

Arafat et le gouvernement israélien,<br />

j’ai reçu une invitation inattendue :<br />

On m’a demandé de visiter les colonies<br />

les plus radicales de Cisjordanie<br />

en tant qu’«invité d’Ariel Sharon», le<br />

Premier ministre de l’époque.<br />

L’un des amis les plus proches<br />

du Premier ministre m’a emmené dans<br />

«ma» visite des colonies. Ce dernier<br />

a dit aux dirigeants des colonies – à<br />

chaque fois et de manière très explicite<br />

– de me traiter comme l’invité personnel<br />

de Sharon. Ils devaient parler<br />

ouvertement et ne rien cacher de leurs<br />

sentiments et de leurs opinions.<br />

Ce qu’ils n’ont pas fait. Ils ont<br />

tout déballé ; «radical» serait un euphémisme.<br />

Ils étaient «fous», fanatiques<br />

même. Les villages palestiniens<br />

voisins, à l’égard desquels s’exprime<br />

un flot de mépris et de haine, sont<br />

dans leur ligne de mire ; ce n’est<br />

qu’une question de temps avant qu’ils<br />

ne soient balayés et que leurs terres ne<br />

soient accaparées.<br />

De retour à Jérusalem [Al-Quds],<br />

mon guide m’a regardé d’un air sévère<br />

et m’a dit simplement : «Comprends-tu<br />

? Comprends-tu pourquoi tu as été envoyé<br />

en mission ?».<br />

«Oui, je comprends». Ces fanatiques<br />

ne seront jamais éliminés.<br />

Même si l’armée israélienne tentait<br />

de le faire, ce serait un bain de sang,<br />

ai-je répondu. Leurs griffes sont profondément<br />

enfoncées dans la terre de<br />

la colonie.<br />

J’ai répondu «oui». C’est tout ce<br />

qui a été dit.<br />

Et maintenant, quelques décennies<br />

plus tard et sur le ton le plus<br />

doux qui soit, Ignatius fait allusion à<br />

l’éléphant dans la pièce : «La paix [en<br />

effet] nécessiterait une confrontation<br />

avec Israël». «Biden est la dernière administration<br />

en date à se confronter à<br />

cette réalité», conclut-il.<br />

Mais la «pratique» est à l’opposé<br />

: Biden soutient et facilite le massacre<br />

d’Israël à Gaza, tout en marmonnant<br />

des platitudes selon lesquelles Israël<br />

devrait continuer à bombarder, mais<br />

avec plus de précautions.<br />

Jusqu’ici, tout va bien. Mais<br />

ensuite, plutôt que d’aborder ce que<br />

signifierait une «confrontation», Ignatius<br />

s’égare dans sa propre pensée<br />

magique : «Y a-t-il une fin heureuse<br />

à cette histoire ? Probablement pas»,<br />

songe-t-il – avant d’ajouter, «apaisé»,<br />

qu’il a rencontré tant de courageux<br />

Israéliens et Palestiniens travaillant<br />

ensemble… vers la paix… (… ben<br />

voyons !)<br />

La solution des deux États<br />

est, bien entendu, le «point zéro» juridique.<br />

Le cadre juridique – en termes<br />

de résolutions 242 et 338 du Conseil<br />

de sécurité des Nations unies, les deux<br />

résolutions stipulent qu’un État palestinien<br />

doit être établi sur les terres<br />

occupées par Israël lors de la guerre de<br />

1967. Il s’agit du consensus perpétuel<br />

de l’Occident et de son discours, répété<br />

à l’infini, jamais poursuivi sérieusement.<br />

Jamais on n’y réfléchit plus profondément.<br />

Ignatius doit le savoir : La négociation<br />

d’une solution à deux États<br />

est considérée à Washington comme<br />

le bourbier qui met fin à tous les<br />

bourbiers. Cela n’arrivera pas, et ils le<br />

savent. Ils se contentent de le dire.<br />

La perspective de deux États<br />

pourrait encore être le point de départ<br />

du consensus. Mais ce ne sera pas<br />

le point final. La Cisjordanie, Gaza et<br />

Jérusalem palestinienne ont été conquises.<br />

Le Mur occidental l’a été aussi.<br />

Et c’est du Mur occidental du Mont du<br />

Temple, métaphoriquement parlant,<br />

qu’a surgi le démon de l’eschatologie.<br />

Le plus dévorant des démons. Il a<br />

engendré l’entreprise de colonisation,<br />

la clandestinité juive, les ultranationalistes<br />

haredi – et le Mouvement du<br />

Mont du Temple.<br />

Et une deuxième Nakba (nettoyage<br />

ethnique violent) plane désormais<br />

sur tout.<br />

Aujourd’hui, l’avidité et la peur<br />

sont les émotions dominantes : Selon<br />

la politologue Tamar Hermann, le 7 octobre<br />

a ravivé un sentiment qu’Israël<br />

n’avait plus ressenti depuis 1973 : la<br />

crainte que ses voisins et ses ennemis<br />

ne fassent disparaître le pays juif. Lorsque<br />

le peuple a le sentiment que l’existence<br />

même d’Israël est menacée, la<br />

peur se mêle à la cupidité ; inévitablement,<br />

l’élimination de la population et<br />

l’appropriation des terres deviennent<br />

l’une des options envisagées.<br />

Israël – de son point de vue – a<br />

déjà essayé sa version de la «solution<br />

à deux États» – en réalité, il s’agissait<br />

d’une structure d’apartheid. Aujourd’hui,<br />

7,3 millions de Palestiniens<br />

et 7,3 millions de juifs vivent dans le<br />

«Grand Israël», et le taux de natalité<br />

palestinien est le plus élevé. Un État,<br />

deux États : pour les Israéliens, ce calcul<br />

a fait son temps et son pronostic<br />

est considéré comme «mauvais».<br />

Les piliers d’Oslo sur lesquels on<br />

supposait que l’État palestinien serait<br />

construit se sont inversés : Le premier<br />

pilier a toujours été la démographie –<br />

l’hypothèse était que la démographie<br />

pousserait Israël à «donner» aux Palestiniens<br />

leur «État» séparé, à côté<br />

d’Israël.<br />

Le 7 octobre y a mis un terme.<br />

L’endiguement structurel, l’application<br />

militaire et la dissuasion ont échoué,<br />

et la démographie pousse maintenant<br />

dans la direction opposée, à savoir<br />

débarrasser la terre de toutes les «populations<br />

hostiles».<br />

Le deuxième pilier était que<br />

les Palestiniens coopéreraient sur les<br />

questions de sécurité afin de rassurer<br />

Israël en assurant le maintien de l’ordre<br />

au sein de leur propre population<br />

; et le troisième pilier était qu’Israël<br />

– et Israël seul – déciderait quand il<br />

aurait reçu suffisamment de garanties<br />

de sécurité pour «donner» aux Palestiniens<br />

leur État.<br />

Cette notion a explosé à Gaza,<br />

en Cisjordanie et dans le Nord. Les Israéliens<br />

craignent désormais ce qui se<br />

trouve de l’autre côté de leurs clôtures<br />

et de leurs murs. Que se passera-t-il<br />

si Israël en vient à la conclusion que<br />

sa seule voie est le nettoyage ethnique<br />

massif comme macro «solution» ?<br />

Comment les États-Unis feront-ils<br />

exactement face à cette situation<br />

? Israël ne se laissera pas faire, il<br />

ne se laissera pas acheter.<br />

Théoriquement, les États-Unis<br />

disposent d’une influence considérable<br />

(beaucoup d’argent et de munitions),<br />

mais le paradigme politique du lobby<br />

– le soutien sans réserve du congrès et<br />

de la population américaine à Israël –<br />

signifie que cette «influence» supposée<br />

ne peut être utilisée sans créer une<br />

tempête au sein du système politique<br />

américain.<br />

Une épreuve de force s’annonce<br />

(plutôt que des négociations de paix).<br />

Et si Israël ignorait la Maison-Blanche<br />

et «le faisait» (une Nakba<br />

massive) ? Et s’il prend le risque de<br />

voir les États-Unis «retirer le tapis»<br />

sous les pieds d’Israël ?<br />

Al-Mayadeen 20 Décembre <strong>2023</strong><br />

Traduction Réseau International<br />

21 Décembre <strong>2023</strong><br />

Niger : Manifestation à Zinder pour célébrer le départ<br />

des forces françaises<br />

À Zinder dans le sud-est du Niger,<br />

des populations ont célébré le<br />

départ définitif des soldats français,<br />

présents au Niger depuis 2013 dans<br />

le cadre de la lutte anti-terroriste.<br />

Le 22 décembre <strong>2023</strong>, l’armée<br />

française a bouclé son retrait du<br />

Niger. Les derniers soldats français<br />

ont embarqué dans un avion militaire<br />

après la cérémonie de rétrocession<br />

de la base aérienne de Niamey<br />

entre le commandant des forces<br />

françaises au Sahel et l’état-major<br />

de l’armée nigérienne. Ce retrait qui<br />

marque la fin de dix ans de présence<br />

militaire au Niger a été salué par le<br />

Conseil militaire pour la sauvegarde<br />

de la patrie (CNSP).<br />

À Zinder, une manifestation<br />

s’est tenue le 24 décembre<br />

pour célébrer ce départ des forces<br />

françaises. «La ville de Zinder a<br />

célébré avec ferveur le départ des<br />

derniers soldats français de la région.<br />

Le 24 décembre <strong>2023</strong>, sous la<br />

supervision du gouverneur local, la<br />

population a manifesté sa satisfaction<br />

par une grande marche suivie<br />

d’un meeting», a annoncé le CNSP.<br />

«Ce rassemblement populaire<br />

visait à soutenir les autorités du<br />

Conseil national pour la Sauvegarde<br />

de la Patrie (CNSP). Les habitants de<br />

Zinder ont salué le courage du gouvernement<br />

de transition qui a imposé<br />

à la France le retrait total de ses<br />

troupes déployées au Niger depuis<br />

2013. La liesse observée hier dans<br />

les rues de Zinder traduit le sentiment<br />

largement partagé d’une souveraineté<br />

retrouvée après le départ<br />

français», a-t-il poursuivi.<br />

Le départ des forces françaises<br />

du Niger a été demandé par les<br />

nouvelles autorités issues du coup<br />

d’État du 26 juillet contre Mohamed<br />

Bazoum.<br />

Afrique Média<br />

<strong>27</strong> décembre <strong>2023</strong><br />

Suite de la page (12)<br />

ont été bloqués par Petro Porochenko,<br />

le président ukrainien farouchement<br />

anti-russe qui a succédé à Ianoukovitch<br />

déchu en 2014.<br />

La falsification officielle était<br />

compréhensible, affirme Katchanovski,<br />

étant donné à quel point le récit de<br />

Kiev sur le massacre de Maïdan est<br />

fondamental pour la légitimité du gouvernement<br />

ukrainien. Le meurtre de<br />

masse sous fausse bannière a directement<br />

conduit à Ianoukovitch, justifiant<br />

le retrait des forces gouvernementales<br />

du centre-ville de Kiev, la saisie des<br />

bâtiments gouvernementaux par les<br />

militants de Maidan et la destitution<br />

anticonstitutionnelle du président par<br />

le corps législatif ukrainien. Tous ces<br />

développements ont ouvert la voie à la<br />

guerre civile qui a duré huit ans dans le<br />

Donbass, qui a coûté la vie à plus de 14<br />

000 personnes et précipité l’invasion<br />

russe en février 2022. Pour Katchanovski,<br />

le lien entre le massacre sous<br />

faux drapeau et la guerre en cours en<br />

Ukraine est évident.<br />

Le verdict, dit-il, rend cela encore<br />

plus clair. En représailles à ses<br />

enquêtes révolutionnaires sur le massacre<br />

de Maïdan, la maison et les biens<br />

de Katchanovski ont été illégalement<br />

saisis par les tribunaux locaux en<br />

2014 « avec la participation de hauts<br />

fonctionnaires ».<br />

Pourtant, le professeur reste plus<br />

déterminé que jamais à aller au fond<br />

de l’histoire. « Un jour, la vérité sur<br />

ce qui s’est passé sera officiellement<br />

reconnue – la seule question est de<br />

savoir quand », a-t-il promis. « La<br />

reconnaissance tardive et l’absence<br />

de justice dans cette affaire ont déjà<br />

coûté très cher à l’Ukraine. Il existe de<br />

nombreux conflits, y compris la guerre<br />

en cours, née du massacre de Maidan.<br />

En conséquence, d’innombrables personnes<br />

ont souffert inutilement. L’heure<br />

de la vérité et de la réconciliation est<br />

depuis longtemps attendue. »<br />

*Kit Klarenberg est un journaliste<br />

d’investigation qui explore le rôle<br />

des services de renseignement dans<br />

l’élaboration de la politique et des perceptions.<br />

The Grayzone 11 Décembre <strong>2023</strong><br />

Afrique Asie 22 décembre, <strong>2023</strong><br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Suite de la page (11)<br />

compréhension de la loi au sein de la société.<br />

Quant à la Loi sur la procédure pénale, les<br />

évaluations réalisées indiquent la nécessité de<br />

poursuivre son étude en vue d’un prochain perfectionnement,<br />

sur la base des expériences tirées de<br />

son application. Cette norme a contribué à apporter<br />

de meilleures garanties à la procédure pénale et<br />

a contraint ses opérateurs à agir en conséquence,<br />

ce qui exige de ceux-ci une formation permanente<br />

en vue de sa mise en œuvre effective.<br />

Compatriotes,<br />

La présidence du Groupe des 77 et la Chine,<br />

assumée par Cuba depuis le mois de janvier, a<br />

exigé un effort considérable de la part de nos institutions<br />

et du pays en général. Elle reflète notre<br />

engagement à défendre les causes des pays du<br />

Sud global et notre volonté de mobiliser nos énergies<br />

pour assurer la représentation la plus efficace<br />

des intérêts des nations en développement sur la<br />

scène internationale.<br />

Elle a démontré l’autorité et le leadership de<br />

la diplomatie cubaine, son attachement aux principes,<br />

à la promotion du dialogue et à la coopération,<br />

et sa capacité à dégager des consensus et à<br />

défendre l’unité des pays en développement lors<br />

des nombreux événements multilatéraux qui ont<br />

eu lieu cette année.<br />

Nous continuerons à dénoncer avec la plus<br />

grande fermeté le massacre perpétré aujourd’hui<br />

par Israël, la puissance occupante, contre le peuple<br />

palestinien (Applaudissements). Je réaffirme<br />

aujourd’hui que Cuba ne fera jamais partie des<br />

indifférents et que nous défendrons toujours le<br />

droit de ce peuple héroïque à l’autodétermination<br />

et à un État indépendant et souverain, avec les<br />

frontières d’avant 1967 et Jérusalem-Est comme<br />

capitale.<br />

Pour ce faire, il faut mettre un terme à l’impunité<br />

que les États-Unis garantissent à Israël !<br />

Le génocide doit cesser ! Pour une Palestine libre,<br />

la voix de Cuba s’élèvera toujours (applaudissements).<br />

Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement<br />

du groupe des 77 et la Chine, qui s’est<br />

tenu ici à La Havane en septembre, a renforcé la<br />

voix du Groupe en tant qu’acteur clé dans les discussions<br />

internationales. La réunion a confirmé<br />

la solidarité, l’admiration et le respect pour Cuba.<br />

Le récent Sommet des dirigeants du Groupe des<br />

77 et la Chine dans le cadre de la Conférence des<br />

Parties à la COP28 sur le changement climatique,<br />

à Dubaï, a confirmé ce leadership avec ses excellents<br />

résultats.<br />

Cet événement, sans précédent dans l’histoire<br />

du groupe, a contribué à renforcer le rôle<br />

du bloc dans les négociations sur le climat. En<br />

tant que représentant du Groupe, Cuba a participé<br />

au plus haut niveau à la réunion au Sommet<br />

de Paris pour analyser les questions monétaires<br />

et financières, au Sommet des pays du groupe<br />

des BRICS et à diverses réunions tenues dans le<br />

cadre du segment de haut niveau de l’Assemblée<br />

générale des Nations Unies.<br />

Ce militantisme constructif en matière de<br />

politique extérieure s’est également reflété dans<br />

notre participation au processus de paix entre le<br />

gouvernement colombien et l’Armée de libération<br />

nationale, dont la table de dialogue a tenu l’un de<br />

ses cycles dans la capitale cubaine cette année.<br />

Nous avons continué à renforcer les liens<br />

d’amitié et de coopération avec les peuples et<br />

les gouvernements de différentes latitudes. Malgré<br />

les efforts des États-Unis pour l’en empêcher,<br />

auxquels se sont joints plusieurs éléments<br />

anti-cubains en Europe et aux États-Unis euxmêmes,<br />

Cuba a été réélue, avec un large soutien,<br />

au Conseil des droits de l’Homme de l’Organisation<br />

des Nations Unies.<br />

L’élection de Cuba au Conseil exécutif de<br />

l’UNESCO, avec un très grand nombre de voix,<br />

a également été une grande satisfaction. La 4e<br />

Conférence de la Nation et de l’Émigration s’est<br />

avérée très fructueuse. Elle a réaffirmé l’engagement<br />

permanent de progresser vers une relation<br />

de plus en plus étroite, naturelle et intégrale avec<br />

Suite de la page (9)<br />

tives. But only 28 parties sign the document, and<br />

none of the major ones, including PLD, PRD, and<br />

FP.<br />

Nov. 7: Armed Dominican soldiers have a<br />

tense confrontation on the border near the canal<br />

with unarmed <strong>Haiti</strong>an officers of the Brigade for<br />

Surveillance of Protected Spaces (BSAP). On Nov.<br />

4, Abinader had been in Washington to meet with<br />

President Joseph Biden.<br />

The irrigation canal <strong>Haiti</strong>ans are building to divert water from the<br />

Massacre River<br />

[Southern] Department which is safe and<br />

secured.”<br />

Sep. 4: CARICOM sends yet another delegation<br />

to try to work out the differences between<br />

Ariel Henry’s HCT coalition and its rivals in the<br />

<strong>Haiti</strong>an political class.<br />

Sep. 10: National attention begins to focus<br />

on an irrigation canal being built on the border-forming<br />

Massacre River, without government<br />

help, by the peasants of the Maribaroux Plain in<br />

<strong>Haiti</strong>’s Northeast near Ouanaminthe. Dominican<br />

President Luis Abinader begins threatening the<br />

project.<br />

Sep. 14: In response to the canal, Dominican<br />

President Luis Abinader closes the <strong>Haiti</strong>an/<br />

Dominican border. “I urge the [DR] Government<br />

to reconsider its decision, which will have serious<br />

impacts on people on both sides of the border,”<br />

said William O’Neill, the UN human rights expert.<br />

Sep. 18: Former foes Jimmy Cherizier<br />

and Marc-André “Toto” Alexandre, the political<br />

spokesman for the Belair neighborhood, lead a<br />

march of over 1,000 in Port-au-Prince to demand<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, statuant publiquement<br />

et par défaut, sur les conclusions du Ministère public, maintient en la forme le<br />

défaut octroyé au profit de Monsieur Arnold JEAN EXANTUS, prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux ayant existé entre les époux Arnold JEAN EXANTUS,<br />

et la femme née Olna ETIENNE ; Renvoie les parties par devant l'officier de l'état<br />

civil de la section sud de Port-au-Prince pour les suites de droit. Ordonne que le<br />

dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens<br />

s'éditant à la Capitale, Compense les dépens de l'instance. Commet l'huissier<br />

Joseph Donald CADET, immatriculé au greffe du Tribunal de première instance de<br />

Port-au-Prince pour la signification dudit jugement<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous MARTHEL JEAN CLAUDE, Juge au Tribunal de<br />

première instance de Port-au-Prince en audience ordinaire, publique et civile du<br />

mercredi dix-neuf (19) Juillet deux mille vingt trois (<strong>2023</strong>) en présence de Me<br />

Albert DARELUS, Substitut Commissaire du Gouvernement représentant du<br />

ministère public avec l'assistance de Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier du<br />

siège<br />

Il est ordonné....etc....<br />

En foi de quoi.....etc.....<br />

AVIS DE DIVORCE<br />

En vertu d'un jugement rendu par le Tribunal<br />

de Première Instance de Port-au-Prince<br />

en date du six juillet deux mille vingt-trois,<br />

admettant le divorce des époux Steevendy<br />

GEDINOR, et la femme née Guerda<br />

LAMBERT, prononçant du même coup la<br />

dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre lesdits époux.<br />

Pour le Cabinet<br />

Me Enorsch PIERRE, Av<br />

that de facto Prime Minister<br />

Ariel Henry resign<br />

and to voice their strong support for the peasants<br />

building the canal near Ouanaminthe. Cherizier<br />

also announces the formation of a new coalition,<br />

“Viv Ansanm” (Live Together), a would-be merger<br />

of his G9 Family and Allies with its nemesis,<br />

the G-Pèp coalition of criminal gangs.<br />

Sep. 22-26: Members of Canaan’s “Taliban”<br />

gang, working in concert with Johnson<br />

“Izo” Alexandre’s Five Seconds gang from Village<br />

de Dieu, carry out deadly attacks on the towns<br />

of Saut d’Eau and Mirebalais, before driven back<br />

from Mirebalais by large crowds armed with machetes.<br />

Sep. 26: Former Airforce Special Forces<br />

soldier Jean-Pierre Alfred tells journalist Dan Cohen<br />

that dozens of U.S. Special Forces soldiers<br />

have been deployed to <strong>Haiti</strong> to neutralize, above<br />

all, Jimmy Cherizier.<br />

Sep. <strong>27</strong>: The Communist Party of Kenya<br />

condemns the project of sending Kenyan police to<br />

<strong>Haiti</strong> as a “form of neocolonialism and condemns<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen sur les conclusions du Ministère, maintient le défaut<br />

octroyé contre son époux à l'audience précitée; pour le profit, déclare fondée la<br />

dite action. Admet en conséquence le divorce de Mme. Magdala CLEMENT, d'avec<br />

son époux Jean Gardy NICOLAS pour cause incompatibilité de caractères aux torts<br />

de l'époux; Prononce en conséquence la dissolution des liens matrimoniaux, ayant<br />

existé entre lesdits époux; ordonne à l'Officier de l'état civil de Savanne à Rochas<br />

de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement, dont<br />

un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages-intérêts envers les tiers s'il y échet; Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Me.Massillon Pierre, Juge en audience civile et<br />

publique en date du dix-sept Octobre deux mille vingt deux, en présence de Me<br />

Mardiche Mertilus, avocat, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />

avec l'assistance du Greffier Maxo Senat,<br />

Il est ordonné .... ETC....<br />

En foi de quoi ..ETC...<br />

Me. EUGENE SUCCES<br />

Officier de l'Etat civil<br />

SAVANI<br />

AVIS DE DIVORCE<br />

En vertu d'un jugement rendu par le Tribunal<br />

de Première Instance de Port-au-Prince en<br />

date du dix-neuf juillet deux mille vingt-trois,<br />

admettant le divorce des époux Junior DU-<br />

CELUS, et la femme née Guerline<br />

PIERRE-LOUIS, prononçant du même coup la<br />

dissolution des liens matrimoniaux existant<br />

entre lesdits époux.<br />

Pour le Cabinet<br />

Me Enorsch PIERRE, Av<br />

Guy Philippe at a large rally in Jérémie:<br />

“Since [1915], the foreigners (blan) have put<br />

their foot on our neck… Today, the foreigners<br />

cross their arms as if it wasn’t they who<br />

destroyed the country.”<br />

PAR CES MOTIFS<br />

John Joël Joseph<br />

attempts to use a Black<br />

face to brutalize <strong>Haiti</strong>.”<br />

Oct. 2: The UN<br />

Security Council finally<br />

approves the “Multinational<br />

Security Support”<br />

mission (MSS), which<br />

the Kenyan police will<br />

nominally lead, for a<br />

one-year deployment in <strong>Haiti</strong>. Russia and China<br />

abstain from the vote. The MSS is not a genuine<br />

UN peace-keeping force, controlled by the Security<br />

Council, but rather an independent force acting<br />

with the body’s benediction. U.S. Ambassador<br />

Jeffrey DiLaurentis calls it “a new way of preserving<br />

global peace and security.”<br />

Oct. 9: The Kenyan Supreme Court blocks<br />

the deployment of Kenyan police to <strong>Haiti</strong> until it<br />

has had time to examine the suit by opposition<br />

lawyer Ekuru Aukot that the Kenyan Constitution<br />

prohibits the international deployment of Kenyan<br />

police officers.<br />

Oct. 16: A delegation of the Organization<br />

of American States (OAS) travels to the Dominican<br />

Republic to meet with officials about the conflict<br />

arising from <strong>Haiti</strong>’s construction of the canal<br />

on the Maribaroux Plain.<br />

Oct. 19: Joseph Félix Badio, accused of<br />

ordering Colombian soldiers to murder President<br />

Jovenel Moïse on Jul. 7, 2021, is arrested when<br />

shopping in a Port-au-Prince supermarket.<br />

Oct. 25: At the Montana Hotel, a new opposition<br />

coalition is formed. The “United Front for<br />

an Effective and Durable Exit from the Crisis” believes<br />

that Ariel Henry must step down on Feb. 7,<br />

2024 and includes OPL, MOPOD, Ede, Konsyans<br />

Patriyotik, UNIR, PHTK, LAPEH, GREH, PLH,<br />

Konstwi Lavi, PNDPH and unaffiliated politicians.<br />

Oct. 26: A delegation of officials of the de<br />

facto government meet with the committee in<br />

charge of the construction of the Massacre River<br />

canal to see how they can help, effectively<br />

engaging the government in a project that has<br />

captured the imagination of <strong>Haiti</strong>ans worldwide.<br />

Oct. 26: Dominican President Luis Abinader<br />

announces a “National Pact faced with the<br />

present crisis in <strong>Haiti</strong>,” with which he hoped to<br />

garner wide support for his anti-<strong>Haiti</strong>an initia-<br />

Le Tribunal, après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut<br />

octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit, déclare<br />

fondée ladite action, admet en conséquence le divorce du sieur Emmanuel<br />

ROSEMBERT, la femme née Saradine LOUIS-JEAN pour injures graves et<br />

publiques aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre lesdits époux; ordonne à l'officier de l'état Civil de<br />

Taïfer, Commune de Carrefour de transcrire dans les registres à ce destinés,<br />

le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des<br />

quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers<br />

les tiers s'il y échet, compense les dépens. Commet l'huissier Maxime<br />

CANDIO pour la signification de ce jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, NELSON CILIUS Juge en audience civile et<br />

publique en date du jeudi vingt-neuf Septembre deux mille vingt-deux en<br />

présence de Me JEAN ROLEX MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />

de ce ressort avec l'assistance du Greffier MOZARI TASSY<br />

Il est ordonné.. etc...<br />

En foi de quoi... etc....<br />

Nov. 8: CARICOM’s Eminent Persons<br />

Group, led by former prime ministers Dr Kenny<br />

Anthony (St. Lucia), , Bruce Golding (Jamaica),<br />

and Perry Christie (Bahamas) visit <strong>Haiti</strong> to broker<br />

a consensus between Ariel Henry and the opposition<br />

arrayed against him for a new Council of<br />

Transition.<br />

Nov. 13: The leaders of the border town<br />

of Ouanaminthe forbid <strong>Haiti</strong>an merchants from<br />

bringing into <strong>Haiti</strong> any merchandise from the Dominican<br />

Republic.<br />

Nov. 16: The Kenyan Supreme Court extends<br />

its stay of deploying police to <strong>Haiti</strong> until<br />

Jan. 26, 2024.<br />

Nov. 21: Kenyan President William Ruto,<br />

speaking before the European Parliament, says<br />

about 5,000 policemen will be needed for the<br />

mission in <strong>Haiti</strong> to “fight gangs.”<br />

Nov. 30: Former coup leader Guy Philippe<br />

is returned to <strong>Haiti</strong> from an almost seven-year<br />

prison term in the U.S.. He receives a hero’s welcome<br />

and strongly criticizes Ariel Henry, foreign<br />

intervention, and the U.S. role in <strong>Haiti</strong>, calling<br />

for “radical change.” But many <strong>Haiti</strong>ans remain<br />

wary due to his role in overthrowing Aristide in<br />

2004.<br />

Dec. 5: <strong>Haiti</strong>an-American Joseph Vincent<br />

pleads guilty in Miami to his role in the assassination<br />

of Jovenel Moïse, which included providing<br />

political advice to the killers and introducing<br />

the team to key community leaders.<br />

Dec. 6: CARICOM’s Eminent Persons<br />

Group returns to <strong>Haiti</strong> to try to finalize a consensus<br />

between Ariel Henry and the opposition,<br />

but an agreement on a new government remains<br />

elusive.<br />

Dec. 14: Smashing it with a big green<br />

truck, a man from the Dominican side of the<br />

border destroys the <strong>Haiti</strong>an metal barrier on the<br />

bridge spanning the river that divides <strong>Haiti</strong> and<br />

the Dominican Republic. Local <strong>Haiti</strong>an official denounces<br />

the crime as a grave act against <strong>Haiti</strong>.<br />

Dec. 19: Former Senator of the Fanmi Lavalas<br />

party from 2009 to 2015, John Joel Joseph, is<br />

sentenced to life in prison in the U.S. after pleading<br />

guilty to playing a support role in the Jul. 7.,<br />

2021 assassination of President Jovenel Moïse,<br />

although claiming to the judge that he had never<br />

understood that Moïse would be killed.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut<br />

octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit, déclare<br />

fondée ladite action; admet en conséquence le divorce du sieur Jean Robert<br />

LALANNE, d'avec son épouse née Ketsia CASIMIR pour injures graves et<br />

publiques aux torts de l'épouse, prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre lesdits époux; ordonne à l'officier de l'état Civil de<br />

Taïfer, de transcrire dans les registres à ce destinés, le dispositif du présent<br />

jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la<br />

capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet,<br />

compense les dépens; commet l'huissier Maxime CANDIO pour la signification<br />

de ce jugement. Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Guy AUGUSTIN, Juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du Mercredi vingt-six Octobre deux mille vingt-deux,<br />

en présence de Me. Paul WESLEY, Substitut-Commissaire du Gouvernement<br />

de ce ressort avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE,<br />

Greffier du siege.<br />

Il est ordonné...etc...<br />

En foi de quoi....etc....<br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024


les Cubains résidant dans d’autres pays.<br />

Chers compatriotes,<br />

Avant de conclure, je vous demande d’applaudir<br />

chaleureusement pour féliciter et saluer les<br />

éducateurs cubains en cette journée qui leur est<br />

dédiée (Applaudissements prolongés). Pour ceux<br />

qui sont ici, qui ne sont pas peu nombreux, et<br />

pour tous ceux qui ont exercé ou exercent la belle<br />

profession d’enseignant, conscients qu’ils ont entre<br />

les mains l’œuvre la plus transcendante et la<br />

plus importante de la société : la formation des<br />

générations futures (Applaudissements).<br />

Tout d’abord, que ces félicitations pour la<br />

Journée de l’Éducateur aillent aux alphabétiseurs<br />

(applaudissements), et avec eux, les applaudissements<br />

reconnaissants à ceux qui ont résisté, de<br />

pied ferme, aux difficultés, aux pénuries et même<br />

aux insensibilités de ceux qui oublient qu’être<br />

enseignant, c’est être créateur. Un grand merci<br />

à vous qui soutenez par votre travail et votre<br />

dévouement l’un des piliers fondamentaux de<br />

l’œuvre de la Révolution ! (Applaudissements)<br />

C’est cela la Révolution ! Lorsque nous prononçons<br />

cette phrase, qui résume 65 ans de création<br />

héroïque, nous pensons d’abord à la Santé et<br />

à l’Éducation. Ce sont les deux bras de l’œuvre<br />

immense, fondamentale, de base, sur laquelle<br />

nous construisons, contre vents et marées, l’idéal<br />

d’une nation qui place l’être humain au centre de<br />

ses préoccupations et de ses inquiétudes. Et ce<br />

sera ainsi pour toujours, parce que la Révolution<br />

existera toujours, parce qu’elle est faite pour cela<br />

! (Applaudissements).<br />

Parce que la nation admire et reconnaît<br />

le rôle et la place des travailleurs de la Santé et<br />

de l’Éducation pour leur présent et leur avenir,<br />

ce seront les premiers à bénéficier de paiements<br />

supplémentaires, comme le Premier ministre l’a<br />

annoncé dans son discours (applaudissements).<br />

À la veille d’une commémoration transcendante<br />

: la célébration du 65e anniversaire du triomphe<br />

de la Révolution, Cuba fera ses adieux à<br />

l’année avec la joie que ni les pires tempêtes de la<br />

nature ni l’empire n’ont pu nous enlever.<br />

Nous allons célébrer notre volonté de<br />

changer ce qui doit être changé pour maintenir et<br />

dépasser les conquêtes sociales que la Révolution<br />

a transformées en droits du peuple ! Nous allons<br />

célébrer notre indépendance, notre souveraineté<br />

et notre liberté ! (Applaudissements)<br />

C’est cela la Révolution de Fidel, de Raul, de<br />

Ramiro, de Guillermo, de Machado, de la Génération<br />

héroïque du Centenaire de la naissance de<br />

l’Apôtre, dont les idées continuent de nous inspirer,<br />

et c’est la Révolution de nous tous qui sommes<br />

dans cette salle pour faire respecter la volonté du<br />

peuple héroïque, digne et rebelle que nous avons<br />

l’honneur de représenter (Applaudissements prolongés).<br />

Il y a quelques jours, en relisant un discours<br />

du commandant en chef aux étudiants, à propos<br />

de l’approche de l’anniversaire de la FEU, j’ai<br />

trouvé quelques mots qui pourraient expliquer le<br />

mystère de cette Révolution qui a survécu 65 ans<br />

à des sièges et à des menaces de toutes sortes,<br />

sans perdre les rêves et les espoirs d’un monde<br />

meilleur possible.<br />

Fidel a déclaré le 20 décembre 1982 : «<br />

On a toujours accusé les révolutionnaires de<br />

vouloir des choses impossibles, de vouloir des<br />

choses utopiques. Un jour, on a reproché à Marti<br />

d’être un rêveur, et Marti a répondu que les<br />

rêves d’aujourd’hui seront les lois de l’avenir. On<br />

a généralement dit que ces tâches étaient irréalisables,<br />

qu’elles étaient impossibles ; mais moi,<br />

dans ma vie de révolutionnaire, je peux dire que<br />

ce que l’on atteint dépasse souvent les rêves. »<br />

Alors, ensemble, rendons possible le rêve<br />

de vaincre la politique de traque et d’encerclement<br />

de Cuba, rendons possible l’idéal de prospérité<br />

pour le peuple, qui a animé les révolutionnaires<br />

cubains de toutes les époques. Rendons possibles<br />

les rêves et même l’impossible ! (Applaudissements)<br />

Merci, Général d’armée, d’être là et de toujours<br />

nous encourager à conquérir le prochain<br />

objectif. Vous qui, il y a 65 ans, êtes entré dans<br />

la caserne de la Moncada et avez fait en sorte<br />

que ses soldats se rendent sans un seul coup de<br />

feu, avec la force morale invaincue de la nouvelle<br />

Armée rebelle, vous nous avez enseigné à<br />

maintes reprises que oui, c’est possible si nous<br />

avançons unis ! Et c’est ce que nous ferons ! (Applaudissements<br />

prolongés).<br />

C’est cela la Révolution, l’idée inébranlable<br />

que tous les rêves sont réalisables ! C’est cela la<br />

Révolution, celle de son digne peuple cubain !<br />

C’est alors que s’imposent la volonté de travailler,<br />

le désir de progresser, la disposition à se perfectionner<br />

et la conviction profonde que nous allons<br />

vaincre !<br />

La Patrie ou la mort ! Nous vaincrons ! (Exclamations<br />

« Nous vaincrons ! » et « Vive la révolution<br />

cubaine ! ») (Applaudissements.)<br />

Granma 26 décembre <strong>2023</strong><br />

Suite de la page (9)<br />

French intellectual Régis Debray argued that<br />

France only had a moral obligation to <strong>Haiti</strong>.<br />

due not to the Double-Debt, but to “[b]ad governance<br />

[and] the degradation of security.”<br />

By October 2003, de Villepin created a committee<br />

on Franco-<strong>Haiti</strong>an relations: the Comité Indépendent<br />

de Réflexion et de Propositions sur les<br />

Relations Franco-Haïtiennes. Véronique Albanel,<br />

a professor, philosopher, and sister of de Villepin,<br />

was made a special envoy and sent to <strong>Haiti</strong> from<br />

France. Régis Debray, a famed French philosopher<br />

and progressive author, was also sent to <strong>Haiti</strong> as<br />

the head of the committee to discuss the matter<br />

with the government of <strong>Haiti</strong> in December 2003.<br />

Debray and Albanel, anchors of the French delegation,<br />

were instructed not to discuss or even acknowledge<br />

restitution, but instead to say France<br />

only had a moral obligation to <strong>Haiti</strong> and that<br />

France should cooperate with <strong>Haiti</strong> in health and<br />

education development. For example, I attended<br />

a meeting where, in the face of the restitution<br />

claim for billions of dollars, Debray countered and<br />

suggested that France could establish French language<br />

schools for <strong>Haiti</strong>ans.<br />

President Aristide Initiates <strong>Haiti</strong>’s Legal<br />

Claim for Restitution<br />

Ira Kurzban was<br />

in 2003 Aristide’s<br />

lawyer and the lead<br />

attorney in the effort<br />

to win restitution<br />

from France<br />

Beyond the legal aspects<br />

of the restitution<br />

claim, the team and I<br />

looked at the political<br />

context. At one point,<br />

we even contacted people<br />

who managed the<br />

“debt clock” in Times<br />

Square, in New York<br />

City, to set up a similar<br />

debt clock for <strong>Haiti</strong>’s<br />

debt.<br />

By June 2003,<br />

the government of<br />

<strong>Haiti</strong> had established<br />

a Restitution Commission<br />

and began holding<br />

meetings in <strong>Haiti</strong> on<br />

how to proceed. The<br />

Restitution Commission<br />

decided to work with Günther Handl and the Bichot<br />

& Associés law firm in France. Handl was<br />

the principal author of the legal theories that <strong>Haiti</strong><br />

can still rely on today. He wrote a detailed memorandum<br />

of law on Nov. 7, 2003, addressing the<br />

issues of restitution. That month, the commission<br />

established a legal theory which was the principal<br />

basis for impugning the validity of the 1825<br />

Agreement between France and <strong>Haiti</strong>, in which<br />

<strong>Haiti</strong>ans were required to pay their former slaveholders.<br />

The theory was one for contractual restitution<br />

and not simply reparations. The restitution<br />

claim was grounded in the international illegality<br />

of the conditions under which the 1825 Agreement<br />

concluded the threat of re-enslavement.<br />

At first, the major obstacles to instituting<br />

the legal claim were identifying who the plaintiffs<br />

might be and a forum in which to bring such a<br />

suit. The commission debated whether it could<br />

bring suit on behalf of families of former enslaved<br />

persons, as well as whether the <strong>Haiti</strong>an government<br />

could initiate claims against French banks or<br />

against the decedents of French citizens who received<br />

the sanctions paid by <strong>Haiti</strong>ans. Regarding a<br />

forum, the Bichot firm indicated that the Republic<br />

of <strong>Haiti</strong> might be able to file a claim for restitution<br />

in a French court against the Republic of France.<br />

But after extensive research, the firm decided<br />

that the <strong>Haiti</strong>an state could not bring the suit in<br />

a domestic French court. Thus, the main question<br />

became whether there was a viable international<br />

forum. The International Court of Justice was not<br />

available because France was not a signatory. The<br />

commission members then discussed the potential<br />

of using the Cotonou Agreement to create a partnership<br />

agreement between <strong>Haiti</strong> and France.<br />

By January 2004, the commission had<br />

drafted a complaint, but was still trying to determine<br />

where to bring the action. By February<br />

2004, the commission offered to retain the Bichot<br />

firm in France. However, at the same time, the political<br />

efforts to destabilize and ultimately destroy<br />

the democratically elected government were rapidly<br />

escalating.<br />

Coup to Quiet the Restitution Claim<br />

As part of the disinformation and destabilization<br />

campaign launched against President Aristide,<br />

the so-called intellectuals and business leaders in<br />

<strong>Haiti</strong> attacked and dismissed the idea of restitution,<br />

calling it a joke and without any basis. The<br />

French Committee, led by Debray, wrote a report<br />

characterizing the debt demand as “hallucinatory<br />

accounting;” that noone in the democratic opposition<br />

in <strong>Haiti</strong> takes the matter seriously and that<br />

the desirable consequence would be for Aristide to<br />

step down. French president Chirac’s ambassador,<br />

Yves Gaudeul, warned of the “imminent political<br />

storm,’” stating “ even if the sky seems blue<br />

. . . Hang on tight.” Likewise, both Albanel and<br />

Debray acknowledged that at various times, they<br />

delivered threats to President Aristide and told him<br />

that he would be removed unless he dropped the<br />

restitution claim.<br />

On Feb. 5, 2004, a military force led by<br />

Louis Jodel Chamblain, the former head of FRAPH,<br />

a right-wing paramilitary death squad in <strong>Haiti</strong>,<br />

equipped by the United States and trained in<br />

the Dominican Republic, began an insurgency in<br />

Gonaïves, <strong>Haiti</strong>. By Feb. 29, 2004, the coup was<br />

complete, and President Aristide was forcefully removed<br />

to the Central African Republic. The draft<br />

complaint for restitution disappeared.<br />

In March 2004, Gérard Latortue, a <strong>Haiti</strong>an<br />

exile living in Boca Raton, Florida, was quickly<br />

appointed the new Prime Minister of <strong>Haiti</strong>.<br />

Latortue’s perceived strength was courtship of<br />

neo-conservatives in Washington, including those<br />

in the Pentagon. He had never previously been<br />

elected to any public office in <strong>Haiti</strong>. After the coup<br />

against President Aristide, one of Latortue’s first<br />

acts was to announce to the French government<br />

in mid-April 2004 that <strong>Haiti</strong>’s pursuit of the restitution<br />

claim “is closed” and had been “illegal, ridiculous<br />

and was made only for political reasons.”<br />

Just four months earlier, Latortue told the Miami<br />

Herald that restitution to <strong>Haiti</strong> was “the moral and<br />

politically responsible thing to do.”<br />

Today, <strong>Haiti</strong> still suffers from the impoverishment<br />

brought by the Double-Debt and France’s<br />

unlawful conduct in 1825. However, the legal<br />

claim for restitution remains valid and viable.<br />

* This December <strong>2023</strong> article is reprinted<br />

from the University of Miami Inter-American<br />

Law Review. The footnotes have been removed<br />

with some replaced by hyperlinks in Haïti Liberté’s<br />

online version. Ira Kurzban is the founder<br />

of Kurzban, Kurzban, Tetzeli & Pratt P.A. in<br />

Coral Gables, Florida. He acted as <strong>Haiti</strong>’s counsel<br />

between 1991 and 2004, representing the country<br />

during the governments of former presidents<br />

Jean-Bertrand Aristide and René Préval. In 2003,<br />

then-President Aristide directed Kurzban to explore<br />

and initiate litigation on behalf of the <strong>Haiti</strong><br />

to seek restitution against the French government<br />

for the Double-Debt. Much of the information<br />

in this article is first hand knowledge from<br />

Kurzban’s service as counsel to <strong>Haiti</strong>.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère public maintient le défaut<br />

octroyé contre son épouse à l'audience précitée pour le profit déclaré fondée ladite<br />

action. Admet en conséquence le divorce de Mr.Sorel DORELUS, d'avec son épouse née<br />

Edeline JEUNE, pour cause injures graves et publiques; aux torts de lʼépouse: Prononce<br />

en conséquence la dissolution des liens matrimoniaux, ayant existé entre lesdits époux:<br />

Ordonne à l'officier de l'état civil de la commune d'Aquin, de transcrire sur les registres<br />

à ce destinés le dispositif du présent jugement, dont un extrait sera inséré dans l'un des<br />

quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers s'il y<br />

échet; Commet l'huissier susdits, pour la signification de ce siège. Compense les dépens.-<br />

Ainsi juge et Prononcé par nous, Me.JEAN EMMANUEL ZEPHIR, Juge en audience civile et<br />

publique en date du quinze Mars deux mille vingt- deux, en présence de Me. LITHAN<br />

ISAAC, av, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance du<br />

Greffier Jean Claude NOVEMBRE.-<br />

Il est ordonné .....ETC.....<br />

En foi de quoi .....ETC.....<br />

Me. MASNER MERCURE<br />

PAR CES MOTIFS<br />

AFFAIRE DU SIEUR RAPHAEL THEARD<br />

CONTRE LES DAMES MAMOUNE LOUIS JUSTE,<br />

REMY KETTELIE MARCUS CEAC<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré conformément à la loi, maintient le défaut requis et<br />

octroyé contre les citées qui n'ont pas comparu à l'audience ni personne pour elles; pour<br />

le profit, dit et déclare que c'est illégalement que les citées, les dames Mamoune Louis<br />

Juste, Rémy Kettelie et Marcus Céac occupent la maison du requérant. En conséquence,<br />

ordonne leur expulsions des lieux; condamne les citées solidairement l'une pour l'autre<br />

à dix mille gourdes de dommages-intérêts et honoraires des avocats poursuivants aux<br />

termes des articles 1168-1169 du Code Civil; Commet l'huissier Monétoile DELUSCA pour<br />

la signification de ladite sentence par défaut avec commandement.<br />

Ainsi Jugé et prononcé par nous, Me. Michel FORGEAS, S/ Juge de paix de la Commune<br />

de Carrefour, en audience civile et publique du mardi dix-septième jour du mois de<br />

Décembre deux mille dix-neuf, An 216e de l'Indépendance, avec l'assistance du Greffier<br />

du siège, le sieur<br />

Frantz BAZELAIS.-<br />

Il est ordonné etc... En foi de quoi etc...<br />

Me. Smith POLICIER AVOCAT<br />

PAR CES MOTIFS<br />

AFFAIRE DU SIEUR RAPHAEL THEARD CONTRE<br />

LES SIEURS MARIUS GAMA, MICKERLANGE<br />

PIERRE ET BELAMOUR JEAN<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré conformément à la loi, maintient le défaut requis et<br />

octroyé contre les cités qui n’ont pas comparu à l'audience ni personne pour eux; pour le<br />

profit, dit et déclare que c'est illégalement que les cités Marius Gama, Mickerlange PIERRE<br />

et Bélamour JEAN ont déposé trois abris provisoires sur la propriété du requérant. Fait<br />

injonction à ces derniers d'enlever leurs trois abris sur ladite propriété. En conséquence,<br />

ordonne purement et simplement leurs expulsions des lieux. Condamne solidairement les<br />

cités l'un pour l'autre à vingt mille gourdes de dommages-intérêts et honoraires des<br />

avocats poursuivants aux termes des articles 1168-1169 du Code Civil; les condamne enfin<br />

aux frais et dépens. Commet l'huissier Monétoile DELUSCA pour la signification dudit<br />

jugement avec commandement. Ainsi jugé et prononcé par nous, Me. Michel FORGEAS, S/<br />

Juge de Paix de la Commune de Carrefour, en audience civile et publique du mar di<br />

dix-septième jour du mois de Décembre deux mille dix-neuf. An 216e de l'Indépendance,<br />

avec l'assistance du sieur Fantz BAZELAIS, le Greffier du siège<br />

Il est ordonné... etc... En foi de quoi ...etc...<br />

Me. Smith POLICIER AVOCAT<br />

PAR CES MOTIFS<br />

le Tribunal déclaré les époux Pierre André Simon et Lucienne Pierre Charles Simon ayant<br />

pour mandataire Monsieur Roky Fadoul propriétaires de la propriété située sur l'habitation<br />

Duplan, section-murale de Bellevue la montagne, commune de Pétion-ville d'une superficie<br />

de sept mille huit cent vingt-trois mètres carrés quarante neufs décimètres carrés<br />

cinquante centimètres ou soixante centièmes soixante-trois millièmes de carreaux de terre,<br />

borné au nord par les héritiers Pierre Philippeau au sud par qui de droit et Madame<br />

Polynice; à l'est par Paul Vericain et à l'ouest par Meristil Saintime et les héritiers Pierre<br />

Phillipeau; ordonne l'expulsion des défendeurs et la démolition des construction s’y<br />

érigées; condamne les défendeurs à verser au demandeur la somme de quatre cents mille<br />

gourdes de dommages-intérêts; accorde l'exécution provisoire sans caution: condamne les<br />

défendeurs aux entiers dépen: Commet l'huissier Jean Gary Joseph pour la signification.<br />

Donné de nous, Maudelair Barthelus, juge en audience publique et ordinaire du jeudi<br />

neuvième jour du mois de novembre de l'année deux mille vingt-trois, An 2020èm de<br />

l'indépendance, en présence de Me Romain Orange Remy Valon, Substitut Commissaire du<br />

Gouvernement près de ce ressort, représentant du ministère Public assisté de Pierre Oussel<br />

Beauport, greffier en siège, ministère de Garry Joseph, huissier immatriculé au greffe du<br />

Tribunal<br />

Il est ordonné....etc....<br />

En foi de quos.... etc...<br />

Pour le Cabinet:<br />

Me Moise ELIUS, Av<br />

Me Marc-Henry PIERRE-LOUIS, Av<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Après l'examen le Ministère public maintient le défaut octroyé<br />

contre le défendeur à l'audience précipitée pour le profit déclare<br />

fondée la dite action. Admet en conséquence le divorce de la dame<br />

Patricia DEROSIER d'avec son époux Ody JEAN pour injures graves et<br />

publiques aux torts de l'époux, Prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux ayant existé entre lesdits époux. Ordonne à l'officier<br />

de l'état civil de la Commune d'Aquin de transcrire sur les registres<br />

à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />

inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages in envers les s'il y echet commet huissier Jean Inais<br />

Octave, pour le signification de ce jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Me. Osmond CASTOR, Juge en<br />

audience civile et publique, en audience du neuf février deux mille<br />

vingt et un en présence de Me Holiha JACQUET, Substitut Commissaire<br />

du Gouvernement de ce ressort avec l'assistance du Greffier<br />

Jean Claude NOVEMBRE , Greffier<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Après examen et sur les conclusions conformes du Ministère Public, le Tribunal au vœu de<br />

la loi, maintien le défaut requis et octroyé à l'audience contre le défendeur pour faute de<br />

comparaitre; pour le profit accueille l'action de la demanderesse, la dame Juanito<br />

THEBAUD, femme née Bethune DESINOR vu que cette demande est juste et fondée; admet<br />

le divorce des époux Juanito THEBEAUD, femme née Bethune DESININOR pour injures<br />

graves et publiques et aux torts exclusifs de l'époux prononce Ia dissolution des liens<br />

matrimoniaux ayant existés entre eux: Ordonne à l'officier de l'Etat Civil de Petit-Goâve,<br />

section Nord de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement:<br />

dit qu'un extrait sera publié dans l'une des colonnes d'un quotidien s'éditant à la capitale<br />

sous peine de dommages-intérêts envers les tiers s'il y échet; Commet le sieur Jean<br />

Fruisner MONICE, huissier de notre Tribunal pour la signification du présent jugement;<br />

Compense les dépens, vu la qualité des parties<br />

Rendu par nous, Me Fritzner DUCLAIR, Doyen du Tribunal de Première Instance de<br />

Petit-Goâve en audience publique civile de divorce ce jourd'hui treize Février deux mille<br />

vingt- trois (13 Février <strong>2023</strong>), en présence de Me Jean Fritz Patterson DORVAL Substitut<br />

Commissaire du Gouvernement de ce ressort, assisté du sieur Christophe BONBON, Greffier<br />

du siège.-<br />

Il est ordonné ...ETC....<br />

En foi de quoi....ETC....<br />

Jean Dulsone NONCENT<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public entendu<br />

maintient le défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée,<br />

pour le profit, déclare fondée la dite action, admet en conséquence le<br />

divorce du sieur Fritz DORCÉUS, d'avec son épouse Kenferle METELLUS,<br />

pour injures graves et publiques, aux torts exclusifs de l'épouse; prononce<br />

la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux ; Ordonne<br />

à l'Officier de l'Etat Civil de la commune de Thomazeau de transcrire dans<br />

ses registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait<br />

sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s'il y échet; Commet l'huissier Jacob<br />

MÉDÉ, de ce Tribunal pour la signification de ce jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Magistrat Pluviose SILIEN, Juge en<br />

audience civile ordinaire du treize octobre deux mille vingt-et-un, en<br />

présence de Me. Roger SIMPLICE, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />

de ce ressort, avec l'assistance de Me. Adrien Daniel,<br />

Greffier du siège<br />

Il est ordonné ....ETC...<br />

En foi de quoi ....ETC....<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut<br />

octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit, déclare<br />

fondée la dite action. ADMET en conséquence, le divorce du sieur Fritzner<br />

JOSEPH d'avec son épouse née Daphnée LOUVERTURE pour injures graves<br />

et publiques aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

ayant existé entre lesdits époux; ordonne à l'Officier de l'Etat Civil<br />

de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registre à ce<br />

destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />

l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages et<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Vilneret GABRIEL de<br />

ce siège pour la signification de ce jugement. Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Nelson CILIUS, Juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du jeudi vingt-cinq Mars deux mille vingt et un, en<br />

présence de Me. Jean Rolex MEROVÉ, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />

de ce ressort et avec l'assistance du sieur Mozart TASSY, Greffier.-<br />

Il est ordonné ... ETC...<br />

En foi de quoi ... ETC…<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

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Suite de la page (5)<br />

temps. L’obstination des puissances<br />

néo-esclavagistes à vouloir définir<br />

pour Haïti sa stratégie de gouvernance<br />

à travers de menus projets de<br />

renforcement institutionnels décousus,<br />

en même temps qu’elles s’obstinent<br />

à vouloir que ce soit le même<br />

profil médiocre, délinquant, crapule,<br />

corrompu et/ou criminel qui occupe<br />

le leadership politique du pays, pour<br />

mieux l’orienter vers l’errance, est<br />

une preuve suffisante de leur volonté<br />

de resituer Haïti sur la trajectoire<br />

de la servitude. D’autant plus<br />

que les liens géostratégiques sont<br />

manifestes et évidents entre les instances<br />

culturelles et scientifiques qui<br />

décernent ces prix à quelques-uns<br />

d’entre les Haïtiens et les instances<br />

diplomatiques et politiques qui<br />

s’acharnent à propulser la population<br />

haïtienne dans la grande nuit de la<br />

désespérance. Il est improbable que la<br />

même puissance géopolitique, qui, en<br />

connaissance de cause, vend et livre<br />

des armes aux gangs qui terrorisent<br />

la population haïtienne, puisse, sans<br />

imposture, financer les institutions<br />

culturelles et académiques haïtiennes<br />

pour le bien d’Haïti. 2024 offre à Haïti<br />

une nouvelle brèche pour s’extraire<br />

de la mise en scène de ces pseudos<br />

reconnaissances culturelles où les<br />

acteurs anoblis des pays du sud ne<br />

sont que des figurants dans un vrai<br />

théâtre géostratégique de déshumanisation.<br />

Objectivement le cheminement<br />

anthropologique d’un peuple ne peut<br />

se ramener ni à la célébration tous les<br />

ans d’une certaine date historique,<br />

ni au succès littéraire, culturel et/ou<br />

académique de quelques-uns. Pour<br />

cause, un cheminement c’est une<br />

trajectoire. Et qui dit trajectoire collective<br />

désigne le chemin suivi par un<br />

corps social en mouvement dans l’espace<br />

au fil du temps. Cette trajectoire<br />

renvoie donc à l’idée commune en<br />

physique de dynamique et suppose<br />

que sa forme varie en fonction des<br />

conditions initiales et des influences<br />

extérieures. Ce qui implicitement<br />

évoque l’idée de liens et confirme la<br />

pensée émise par Jean Claude Ameisen<br />

« nous ne sommes jamais seuls à<br />

inventer notre trajectoire » (Ameisen,<br />

Hirsch, & Hervieu-Léger, 2003).<br />

On ne peut donc évaluer objectivement<br />

la trajectoire du collectif<br />

haïtien qu’en tenant compte de la dynamique<br />

globale et locale, des forces<br />

internes et externes, des conditions<br />

initiales et des mutations de l’environnement<br />

qui forment le contexte<br />

dans lequel s’est dessiné son mouvement<br />

de 1804 à 2024. L’influence<br />

de ces liens sur la dynamique anthropologique<br />

gluante et défaillante qui<br />

est celle d’Haïti qui nous poussent à<br />

admettre dans le cas d’Haïti l’urgence<br />

de farfouiller sous les strates des succès<br />

individuels pour exhumer les causalités<br />

occultées qui structurent l’errance<br />

nationale. Mais l’existence de<br />

ces liens renvoie aussi à l’impérieuse<br />

obligation de questionner la gestion<br />

que le collectif haïtien a fait de l’héritage<br />

de la liberté qu’il a reçu de ses<br />

ancêtres. Car ce présent gangstérisé<br />

et assisté, qui enfume et obscurcit<br />

l’avenir du pays, est une insulte à<br />

la mémoire de ce passé glorieux que<br />

représente le 1 er janvier 1804. L’insulte<br />

est d’autant plus grande que la<br />

splendeur de ce passé s’est étendue<br />

au-delà d’Haïti, puisque, comme le<br />

souligne Geneviève Verdo dans une<br />

Histoire mondiale de la France, « Les<br />

idéaux de liberté et d’égalité, médiatisés<br />

par l’expérience d’Haïti, furent<br />

[…] présents » dans le luttes de nombreux<br />

peuples dans le monde.<br />

Il y a donc une grande dose<br />

d’indignité collective à ne vouloir se<br />

projeter dans la mémoire de cet héritage<br />

que chaque 1 er janvier d’une<br />

nouvelle année, en magnifiant la reconnaissance<br />

universelle de la ‘‘soupe<br />

joumou’’ comme un symbole historique<br />

de liberté et de revanche. Paradoxalement,<br />

durant 220 ans, toutes<br />

les générations qui se sont succédées,<br />

après l’indépendance, ont entretenu<br />

avec les puissances néo-esclavagistes<br />

des liens qui ont contribué à l’étranglement<br />

du pays initié par la France<br />

avec la rançon de l’indépendance et<br />

au confinement décrété par les États-<br />

Unis. Nul ne peut nier aujourd’hui<br />

l’évidence que ce sont ces liens, jamais<br />

noués dans l’intérêt d’Haïti et<br />

de sa population, qui ont entretenu<br />

la dynamique erratique du pays. Il y<br />

a donc lieu de promouvoir la rupture<br />

d’avec ces liens déshumanisants pour<br />

permettre à Haïti de ressurgir dans la<br />

dignité. Car c’est par l’entêtement à<br />

être digne, résolument en coupant les<br />

liens qui l’étranglent et l’asphyxient,<br />

qu’un peuple accède à l’intelligence<br />

collective. C’est au nom de la dignité<br />

qu’Haïti doit raviver la mémoire de ce<br />

que le passé a d’intelligent pour l’amplifier<br />

et s’orienter vers l’avenir, en<br />

suivant une trajectoire dont les jalons<br />

de noblesse et de fierté se doivent<br />

d’être toujours au-dessus de l’envol<br />

historique de 1804.<br />

La chute continue dans les entrelacs<br />

de l’assistance internationale<br />

devait interpeller ce qu’Haïti a d’intelligent<br />

pour le contraindre à soigner<br />

ses liens avec le pays, à donner le<br />

meilleur de lui-même jusqu’au sacrifice<br />

de soi, pour préserver l’intégrité<br />

de ce territoire et honorer dignement<br />

la mémoire des aïeux qui ont marqué<br />

l’histoire, à cette date, de leur empreinte.<br />

Faut-il rappeler que le territoire<br />

sur lequel vivent les générations actuelles<br />

d’Haïtiens a été conquis de<br />

hautes et nobles luttes par des êtres<br />

qui, dépourvus de tout artifice, mais<br />

remplis de dignité, avaient osé défier<br />

l’ordre barbare esclavagiste pour rendre<br />

effective la notion de l’humanisme,<br />

au-delà d’Haïti (Thomas Madiou-Fils,<br />

Histoire d’Haïti, 1847, p. v).<br />

Raviver le lien mémoriel comme<br />

intelligence collective<br />

L’héritage de l’indépendance haïtienne<br />

est à la fois un lien d’intelligence,<br />

de dignité et d’humanité. Et<br />

en cela il devait être sublimé pour<br />

être retransmis intergénérationnellement<br />

comme valeur intemporelle.<br />

Sa mémoire intemporelle vibre comme<br />

cette écologie du don, magnifiée<br />

par Marcel Mauss (Essai sur le don,<br />

1925), qui dévoile la généreuse intelligence<br />

de la nature. C’est elle qui<br />

permet aux fleurs, profondément<br />

enracinées et ancrées sur leur terroir,<br />

de compter sur la disponibilité<br />

des butineurs, friands de nectar,<br />

pour construire des liens d’entraide,<br />

par lesquels elles parviennent à disséminer<br />

leurs graines pour se reproduire<br />

plus loin que leurs racines. Il y<br />

a dans cette entraide une chaine qui<br />

magnifie, selon Alain Caillé (Ce que<br />

la nature donne. L’écologie par le<br />

don), le don et le contre don comme<br />

une générosité méconnue de la nature.<br />

Toute la noblesse de cette<br />

générosité réside en ce qu’elle engage<br />

et contraint : La plante libère<br />

son parfum et son suc, le butineur<br />

vient se sucrer (il accepte et reçoit<br />

le don), mais n’oublie pas d’emporter,<br />

dans son bec, dans ses ailes ou<br />

dans ses pattes des grains de pollen<br />

(il magnifie le don de la fleur) qu’il<br />

ensemencera sur sa route (Il transmet<br />

et amplifie le don qu’il a reçu).<br />

Il y a dans cette écologie du don un<br />

enseignement contextuel qui semble<br />

avoir échappé à Haïti : là où il y a<br />

quelqu’un qui donne généreusement<br />

une part de lui-même, il faut que<br />

d’autres se rendent disponibles pour<br />

recevoir en assumant l’engagement<br />

irrésiliable que celui qui reçoit doit<br />

à son tour retransmettre pour que la<br />

chaine perdure au-delà du temps et<br />

de l’espace. C’est la méconnaissance<br />

de cet apprentissage contextuel qui a<br />

cassé en Haïti la chaine de l’héritage<br />

de la dignité et interrompu sa transmission<br />

intergénérationnelle. En Haïti,<br />

chacun ne vit que pour sa réussite<br />

et sa survie. Les liens qui se nouent<br />

sont toujours des alliances entre<br />

crapules et couillons pour dénaturer<br />

la vie et étrangler la dignité humaine.<br />

Voilà qui explique assez intelligemment<br />

pourquoi Haïti se propulse<br />

sur des trajectoires indignes qui<br />

ramènent la population au point originel<br />

de son passé déshumanisé. Et<br />

cela par le fait que la nature impose<br />

le devoir de maintenir et de fructifier<br />

l’énergie vibratoire dépensée pour<br />

certaines œuvres qui magnifient<br />

l’intelligence du vivant et la dignité<br />

humaine. C’est donc une infamie de<br />

voir que les générations d’après l’indépendance<br />

ont galvaudé cet héritage<br />

qui aurait dû être sublimé comme<br />

un projet intemporel et vibrant pour<br />

être transmis en retour aux générations<br />

futures. Au lieu de perdurer la<br />

mémoire de l’héritage de la dignité,<br />

en transmettant intergénérationnellement<br />

sa valeur comme un don inestimable<br />

et intemporel à magnifier, les<br />

générations d’après 1804 ont vécu<br />

dans l’aban-don de cet engagement<br />

mémoriel en préférant fuir vers les<br />

rêves blancs d’ailleurs.<br />

Si, comme le dit Jean-Claude<br />

Ameisen, « tout - presque tout - de<br />

ce que nous pensons nôtre, faisons<br />

nôtre en nous l’appropriant, nous a<br />

été transmis, légué, de génération<br />

en génération, à travers l’espace<br />

et le temps » (Ameisen, Hirsch, &<br />

Hervieu-Léger, 2003), ce legs, par<br />

sa dignité, sa générosité et son intemporalité,<br />

se révèle contraignant<br />

pour ceux qui l’ont reçu. En ce sens,<br />

vivre, c’est magnifier la mémoire. Ou<br />

pour reprendre la sublime pensée de<br />

Jean-Claude Ameisen, vivre, c’est<br />

« construire, jour après jour, une continuité<br />

toujours nouvelle, qui intègre<br />

ce que le passé a de noble et d’intelligent<br />

dans le présent pour sublimer<br />

le futur qui adviendra, sans nous<br />

peut-être. Vivre, c’est une histoire<br />

collective merveilleuse en perpétuelle<br />

reconstruction, toujours ouverte sur<br />

ce qui a été, est et sera peut-être’’.<br />

C’est au passé, par sa métamorphose<br />

intelligente, que nous devons<br />

d’être ce que nous sommes. Nous<br />

sommes riches de la mémoire de l’intelligence<br />

du passé. Et cet héritage<br />

nous impose de ne pas appauvrir le<br />

présent pour ne pas ruiner l’avenir.<br />

C’est dans cette trame mouvante<br />

que l’intelligence nous commande<br />

de nous inscrire : vivre non pas<br />

pour accéder à la reconnaissance et<br />

à la réussite, mais pour magnifier la<br />

mémoire de l’envol anthropologique.<br />

Il y a dans cette thèse une idée directrice<br />

pour comprendre et évaluer<br />

le cheminement anthropologique du<br />

collectif haïtien : les territoires et les<br />

sociétés suivent une trajectoire qui<br />

dépend de la façon dont les élites des<br />

générations qui se sont succédées,<br />

ont approprié l’envol historique du<br />

1er janvier 1804.<br />

Mais, hélas, comme c’est le<br />

cas depuis des décennies, il n’y aura<br />

pas de surprise pour la population<br />

haïtienne. Elle devra se résoudre<br />

à vivre dans l’indignité collective<br />

qui la déshumanise. Sans dirigeants<br />

légitimes ; sans stratégie pour s’extraire<br />

du gouffre, où l’a plongé la<br />

mécréance des oligarques et de leurs<br />

portefaix politiques et l’insignifiance<br />

des clercs, des docteurs et autres imposteurs<br />

académiques ; sans projet<br />

flamboyant de régénération collective,<br />

elle devra se résigner : soit à<br />

s’adapter à l’impuissance, en hurlant<br />

à tue-tête Pito nou lèd nou la ! Soit<br />

à continuer de fuir et de résilier ses<br />

liens avec son terroir.<br />

C’est un bilan global d’errance<br />

anthropologique et sociologique qui<br />

se confirme. À l’aube des 220 ans de<br />

son indépendance, tout un pays se<br />

disloque et laisse profiler à l’horizon<br />

le décor horrifié et cauchemardesque<br />

des nuits barbares de l’esclavage.<br />

Décor familier à ce lieu que l’on dit<br />

séculairement instable. Lieu d’où résonnent<br />

en permanence les appels<br />

résurgents des boucles de précarités<br />

et de violences. Boucles quantiquement<br />

chargées de précarités qui invitent,<br />

pragmatiquement, les uns à<br />

rejouer le rodéo de la déshumanisation,<br />

et les autres à ‘‘danser la fuite’’<br />

au son du tam-tam blues déviant<br />

d’un nouveau marron reconnu. Or,<br />

si l’on croit la sagesse de l’Ubuntu,<br />

le prélude à toute posture de résilience<br />

est la rupture d’avec l’invariance.<br />

En conséquence, les peuples<br />

qui célèbrent leur impuissance, en<br />

transformant leur débrouillardise<br />

à survivre dans l’impuissance en<br />

une infinie et durable patience, sont<br />

condamnés à « végéter dans les entrelacs<br />

d’une existence à minima »<br />

(Sakanyi, 2022, p. 13). D’où leur<br />

invariante attente d’être sans cesse<br />

prise en charge par l’assistance internationale.<br />

Célébrer l’indépendance d’Haïti<br />

aujourd’hui, dans ce contexte de<br />

déshumanisation, est une innommable<br />

imposture, une abominable<br />

forfaiture. Car la légende des peuples<br />

n’est pas éternelle. Elle ne dure que<br />

le temps que perdure le lien mémoriel<br />

qui nourrit l’intelligence collective.<br />

C’est ce que nous apprend Maurice<br />

Halbwachs dans La mémoire collective<br />

(1950).<br />

Porté, par l’élan glorieux du<br />

don du 1 er janvier 1804, le collectif<br />

haïtien se doit, 220 ans après son<br />

envol dans l’histoire, de sortir de la<br />

nuit indigente de l’assistance qui le<br />

déshumanise. Au nom de l’héritage<br />

de la dignité qu’il a reçu, il se doit<br />

de retrouver l’aube de l’intelligence<br />

pour éviter de se fossiliser dans les<br />

entrelacs obscurs et invariants de la<br />

dépendance. Il doit remonter la route<br />

du temps, relever sa conscience en<br />

écoutant les battements de l’innovation<br />

de la nature. Il doit frémir d’impatience<br />

devant le spectacle de la<br />

vie qui se réinvente à chaque saison<br />

par l’écologie du don, ultime posture<br />

pour qu’il s’indigne de colères et de<br />

honte et apprenne à s’enraciner sur<br />

son terroir pour y ensemencer l’intelligence,<br />

hâter sa régénération et<br />

resurgir dans la dignité.<br />

Plus que jamais, Haïti doit trouver<br />

sa voie, même si elle a besoin de<br />

solidarité, de générosité venant des<br />

autres peuples, mais les stratèges<br />

de ce changement ne peuvent pas<br />

oublier cette donnée fondamentale :<br />

c’est par une impertinence et une insolence<br />

que ce pays s’est imposé au<br />

monde en se re-situant sur une trajectoire<br />

différente de celle sur laquelle<br />

les puissances mondiales voulaient le<br />

situer. Dès lors, penser la stratégie de<br />

gouvernance d’Haïti en suivant les<br />

injonctions des puissances néo-esclavagistes<br />

est un immense impensé<br />

anthropologique. Que dis-je ! une<br />

profonde déshumanisation.<br />

Erno Renoncourt<br />

Notes<br />

https://www.lapresse.ca/international/caraibes/<strong>2023</strong>-12-08/<br />

haiti/l-onu-souhaite-l-arrivée-de-laforce-multinationale-au-premier-trimestre-2024.php<br />

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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024


A Travers le monde<br />

Des volontaires yéménites se disent<br />

prêts à rejoindre les combattants du<br />

Hamas à Gaza<br />

Le docteur Ahmed Muhanna<br />

doit être libéré!<br />

Les jeunes yéménites se préparent pour rejoindre la Résistance<br />

palestinienne à Gaza. © Al-Alam<br />

Les responsables d’Ansarallah du<br />

Yémen, ont annoncé le début d’une<br />

mobilisation populaire dans différentes<br />

provinces du Yémen pour se rendre en<br />

Palestine et participer à la bataille de<br />

Gaza.<br />

Le membre du bureau politique du<br />

mouvement de résistance yéménite<br />

Ansarallah, Hazam al-Assad, a déclaré<br />

dans une interview à l’agence de presse<br />

Novosti : « Des opérations de mobilisation<br />

populaire en soutien au peuple<br />

palestinien à Gaza ont déjà commencé<br />

dans toutes les provinces [du Yémen].<br />

En outre, des camps d’entraînement<br />

ont été formés, où des dizaines de<br />

milliers de jeunes yéménites dans les<br />

différentes provinces se préparent à<br />

acquérir des compétences militaires<br />

nécessaires pour rejoindre le front de la<br />

Résistance à Gaza ».<br />

Le responsable de la Résistance<br />

populaire yéménite a par ailleurs précisé<br />

: « Les volontaires yéménites volerait<br />

au secours du peuple à Gaza, qui<br />

risque d’être massacré par l’armée<br />

d’occupation israélienne, soutenue<br />

par les États-Unis, si des conditions<br />

appropriées serait rétablies pour qu’ils<br />

puissent entrer le territoire côtier et<br />

participer aux combats armés contre<br />

les sionistes ».<br />

À son égard, Mohammed al-Bukahiti,<br />

haut responsable du mouvement<br />

Ansarallah, tout en critiquant l’apathie<br />

des pays arabes face aux attaques du<br />

régime sioniste contre le peuple palestinien,<br />

a déclaré : « Si nous étions à la<br />

frontière avec la Palestine, nous n’en<br />

finirions avec d’Israël. »<br />

Mohammed al-Bukhiti a souligné<br />

mercredi soir, dans une interview accordée<br />

à Al-Jazeera Mubasher, la nécessité<br />

de soutenir le peuple palestinien<br />

contre le régime sioniste. « Si nous passons<br />

à l’action pour sauver le peuple<br />

palestinien, il y aura inévitablement<br />

des victimes. Mais, lorsque nous avons<br />

décidé d’agir dans ce sens pour mettre<br />

fin à ces massacres et au siège de la<br />

bande de Gaza, cela signifie que nous<br />

sommes prêts à mourir [pour la cause<br />

palestinienne] ».<br />

Les États-Unis et leurs alliés<br />

envisagent d’éventuelles frappes<br />

militaires contre l’armée yéménite.<br />

Le chef d’Ansarallah, Abdul-Malik al-<br />

Houthi, a confirmé lors de son discours<br />

du mercredi 20 décembre : « Sanaa a<br />

demandé officiellement aux pays, situés<br />

sur la route allant du Yémen à la Palestine<br />

occupée d’ouvrir des passages<br />

terrestres pour des centaines de milliers<br />

de volontaires yéménites, s’apprêtant<br />

à joindre l’axe de la Résistance dans la<br />

bande de Gaza. » Il a également dénoncé<br />

des pays arabes étant impliqués dans<br />

l’interception de missiles et de drones<br />

yéménites visant le territoire occupé.<br />

Il a affirmé, mercredi 20 décembre<br />

que les forces armées yéménites<br />

continueraient son soutien au peuple<br />

palestinien et à l’axe de la Résistance<br />

face à l’agression sioniste contre la<br />

bande de Gaza.<br />

Le leader d’Ansarallah a mis<br />

en garde l’administration américaine<br />

contre toute escalade contre le Yémen,<br />

soulignant que, dans un tel cas, les<br />

Américains seraient confrontés à une<br />

situation plus dure que celle qu’ils<br />

avaient connue en Afghanistan et au<br />

Vietnam. « Depuis 75 jours, l’ennemi<br />

sioniste, poursuit son agression contre<br />

le peuple palestinien dans la bande<br />

de Gaza, commettant les pires crimes<br />

», a déclaré Abdul-Malik al-Houthi. «<br />

L’armée adverse a fait des hôpitaux de<br />

Gaza des cibles privilégiées et déclare<br />

ouvertement cette question, en considérant<br />

des opérations militaires sur<br />

des hôpitaux comme Al-Shifa, comme<br />

une acquis et détruit complètement<br />

certains quartiers et poursuit le sévère<br />

siège de Gaza tandis que certains sont<br />

morts de faim », poursuit-il.<br />

Al-Houthi indique : « L’ennemi<br />

sioniste cible le peuple palestinien<br />

avec tous les moyens de destruction<br />

en utilisant des méthodes brutales<br />

de meurtre, de famine, de siège et en<br />

bloquant l’accès à la nourriture et aux<br />

médicaments ».<br />

Le leader d’Ansarallah a d’ailleurs<br />

constaté : « L’ennemi israélien<br />

poursuit sa brutalité et recourt à des<br />

bombardements aveugles contre les<br />

zones civils dans la bande de Gaza à<br />

chaque fois qu’il échoue dans les combats<br />

sur le terrain. »<br />

Les forces armées yéménites<br />

n’hésiteraient pas à cibler les navires<br />

de guerre américains en mer Rouge si<br />

Washington et ses alliés menaient des<br />

frappes contre le Yémen. « Le cœur des<br />

sionistes est rempli de haine, d’inimitié<br />

et d’extrémisme; des cœurs qui sont<br />

complètement dépourvus de tout sentiment<br />

humain et de toute valeur humaine<br />

», selon le leader de la Résistance<br />

populaire yéménite.<br />

Les Américains ont menacé<br />

tous les pays de la région contre toute<br />

coopération avec le peuple palestinien,<br />

dans le but d’assurer des conditions favorables<br />

aux massacre commis par les<br />

sionistes à Gaza, selon Al-Houthi.<br />

L’administration américaine prétend<br />

être un initiateur de la paix au<br />

Moyen-Orient, alors qu’elle bloque<br />

toutes les résolutions de cessez-le-feu<br />

de l’ONU, a confié Abdul-Malik al-<br />

Houthi.<br />

Les employés de Biden donnent une<br />

leçon d’humanité au patron<br />

Par Walt Zlotow*<br />

PresseTV 21 Décembre <strong>2023</strong><br />

Dans sa guerre génocidaire contre<br />

Gaza, l’armée israélienne n’hésite pas<br />

à cibler les infrastructures de santé.<br />

Dimanche dernier, des soldats des<br />

forces d’occupation ont ainsi fait irruption<br />

dans l’hôpital Al Awda et ont<br />

embarqué de force plusieurs membres<br />

du personnel. Nous sommes toujours<br />

sans nouvelles du directeur de l’hôpital,<br />

le docteur Ahmed Muhanna. Bel<br />

REDH interpelle les autorités belges<br />

pour exiger sa libération. (I’A)<br />

A la ministre des Affaires étrangères,<br />

Hadja Lahbib<br />

Et<br />

A la ministre de la Coopération au<br />

développement, Caroline Gennez<br />

Le dimanche 17 décembre <strong>2023</strong>, des<br />

soldats israéliens ont fait irruption<br />

dans l’hôpital Al Awda à Jabalia, dans<br />

le nord de Gaza, et ont arrêté 21 travailleurs<br />

de la santé, dont le directeur<br />

de l’hôpital, le Dr Ahmed Muhanna.<br />

Les travailleurs de la santé arrêtés ont<br />

été déshabillés et emmenés les yeux<br />

bandés. Après trois heures d’interrogatoire,<br />

ils ont tous été relâchés, à<br />

l’exception du Dr Muhanna. Nous ne<br />

savons pas où il est détenu. Le lundi<br />

18 décembre, l’armée a de nouveau fait<br />

irruption dans l’hôpital. Cette fois, les<br />

patients et les civils présents ont également<br />

été arrêtés, déshabillés et interrogés<br />

pendant cinq heures dans le froid.<br />

Dès le 13 octobre, le Dr Muhanna<br />

a reçu l’ordre de quitter l’hôpital. Mais<br />

le personnel a décidé de rester auprès<br />

de ses patients et de continuer à leur<br />

assurer des soins. L’hôpital Al Awda est<br />

encerclé par les IDF depuis le 5 décembre.<br />

Des snipers ont tué une infirmière<br />

et une dame qui escortait une femme<br />

enceinte à l’intérieur de l’hôpital. Ils ont<br />

également blessé un chirurgien.<br />

L’ONG belge Viva Salud, qui soutient<br />

l’hôpital Al Awda, a déclaré dans<br />

un communiqué de presse que le Dr<br />

Ahmed Muhanna avait dénoncé les<br />

attaques israéliennes contre le système<br />

de santé à Gaza. À plusieurs reprises,<br />

il a décrit en détail la situation horrible<br />

qui règne à l’hôpital d’Al Awda depuis<br />

quelques semaines. Dans son dernier<br />

message audio, un jour avant son arrestation,<br />

il a déclaré : “Personne ne<br />

Dr. Ahmed Muhanna<br />

peut se déplacer dans l’hôpital à cause<br />

des snipers [israéliens]. La situation<br />

à l’hôpital est terrible. Nous avons<br />

38 patients, dont certains ne peuvent<br />

pas recevoir leurs médicaments. Nous<br />

n’avons pas d’oxygène et très peu de<br />

carburant pour un petit générateur.<br />

Nous avons de la nourriture pour 2 ou<br />

3 jours au maximum. La situation est<br />

critique.”<br />

L’attaque délibérée d’Israël contre<br />

le système de santé de Gaza est un<br />

crime de guerre flagrant. Du 7 octobre<br />

au 28 novembre, l’OMS a enregistré<br />

un nombre sans précédent d’attaques<br />

contre le secteur de la santé: 203 attaques<br />

contre des hôpitaux, des ambulances,<br />

des fournitures médicales et la<br />

détention d’agents de santé. Dans une<br />

note du 15 décembre, le ministère de<br />

la Santé de Gaza a indiqué que plus de<br />

300 travailleurs de la santé de Gaza<br />

avaient été tués et que 102 ambulances<br />

avaient été détruites à la suite<br />

de l’agression israélienne depuis le 7<br />

octobre. Le même rapport indique que<br />

seulement huit des 36 hôpitaux sont<br />

partiellement opérationnels, avec des<br />

taux d’occupation de 206 % dans les<br />

services ordinaires et de 250 % dans les<br />

unités de soins intensifs.<br />

Les travailleurs de la santé ne<br />

sont pas des cibles militaires. Le chef<br />

de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, exige<br />

que “les attaques contre les hôpitaux,<br />

le personnel de santé et les patients cessent.<br />

Cessez le feu MAINTENANT“.<br />

Nous demandons au gouvernement<br />

belge d’agir plus fermement<br />

pour mettre fin à ces crimes. Nous<br />

voulons la libération immédiate du Dr<br />

Ahmed Muhanna et la protection de<br />

tous les travailleurs de la santé à Gaza.<br />

Nous demandons respectueusement et<br />

de toute urgence à la ministre des Affaires<br />

étrangères Hadja Lahbib et à la<br />

ministre de la Coopération au développement<br />

Caroline Gennez d’intervenir<br />

directement à ce sujet auprès des autorités<br />

israéliennes.<br />

Katrien Demuynck, coordinatrice<br />

Chapitre belge du Réseau des Intellectuels<br />

et Artistes pour la Défense de<br />

l’Humanité (REDH)<br />

Investig’action 19 Décembre <strong>2023</strong><br />

Des fonctionnaires du gouvernement américain manifestent en faveur<br />

d’un cessez-le-feu à Gaza devant la Maison Blanche le 13 décembre <strong>2023</strong>.<br />

Mercredi soir dernier, des dizaines d’employés<br />

du président Biden ont organisé<br />

une veillée devant la Maison Blanche.<br />

Ils ont appelé à un cessez-le-feu durable<br />

à Gaza pour protester contre le soutien<br />

quasi total de leur chef, en armes et en<br />

paroles, au nettoyage ethnique génocidaire<br />

des Palestiniens de Gaza par Israël.<br />

Les manifestants portaient des lunettes<br />

de soleil et des masques pour cacher<br />

leur identité, de peur de perdre leur<br />

emploi dans l’administration, voire de<br />

détruire leur carrière au sein du gouvernement.<br />

Leur protestation était la réaction<br />

la plus visible des fonctionnaires face à<br />

l’implication grotesque de M. Biden dans<br />

la destruction de Gaza et de ses 2,3 mil-<br />

lions de Palestiniens assiégés.<br />

En novembre, plus de 700 personnes<br />

nommées pour des raisons politiques<br />

ont envoyé une lettre à M. Biden<br />

pour lui demander de soutenir un cessez-le-feu<br />

immédiat et permanent afin<br />

de mettre fin aux massacres et de reprendre<br />

l’aide humanitaire. Au début du<br />

mois, plus de 40 stagiaires de la Maison<br />

Blanche ont envoyé à M. Biden une lettre<br />

condamnant la réponse génocidaire d’Israël<br />

à l’attaque du 7 octobre et implorant<br />

M. Biden de soutenir un cessez-le-feu<br />

permanent.<br />

Avez-vous lu ces lettres émanant<br />

de personnes nommées pour des raisons<br />

politiques et de stagiaires de bas<br />

étage, Monsieur le Président ? Avezvous<br />

regardé par les fenêtres de la Maison-Blanche<br />

des gens qui, avec plus de<br />

courage et de décence que vous ne pouvez<br />

l’imaginer, vous suppliaient de mettre<br />

fin à la folie de vos politiques de guerre ?<br />

À l’instar de ces centaines de<br />

fonctionnaires courageux, le monde entier,<br />

à l’exception des dirigeants américains<br />

et israéliens, se demande quand le président<br />

Biden retrouvera son humanité.<br />

Walt Zlotow s’est engagé dans<br />

des activités anti-guerre dès son entrée à<br />

l’université de Chicago en 1963. Il est actuellement<br />

président de la West Suburban<br />

Peace Coalition, basée dans la banlieue<br />

ouest de Chicago.<br />

Afrique Asie 25 décembre <strong>2023</strong><br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Libération du diplomate vénézuélien Alex Saab !<br />

Après un accord conclu entre<br />

les États-Unis et le Venezuela<br />

sur un échange de prisonniers, Joe<br />

Biden, le dictateur muni du masque<br />

démocrate, a finalement relâché le<br />

mercredi 20 décembre <strong>2023</strong> le diplomate<br />

vénézuélien kidnappé Alex<br />

Saab. Sa libération est venue après<br />

plus de trois ans d’emprisonnement<br />

aux Etats-Unis en échange à 10<br />

Américains et 18 Vénézuéliens qui<br />

ont été détenus au Venezuela, selon<br />

le président américain sans aucun<br />

fondement.<br />

Rappelons que Saab a été arrêté<br />

le 12 juin 2020 par l’Organisation<br />

internationale de police criminelle<br />

(INTERPOL) au Cap-Vert et extradé<br />

aux Etats-Unis en octobre 2021dans<br />

le cadre d’une opération que le gouvernement<br />

vénézuélien a dénoncé en<br />

tant qu’un enlèvement.<br />

Les prisonniers libérés par le<br />

gouvernement venezuelien sont au<br />

moins une vingtaine. Parmi eux le<br />

fugitif, Leonard Francis qui avait<br />

coupé son bracelet électronique et<br />

pris la fuite avant d’être arrêté au<br />

Venezuela en septembre 2022 et une<br />

figure de l’opposition vénézuélienne,<br />

Roberto Abdul, qui a été accusé de<br />

trahison et de conspiration avec une<br />

puissance étrangère.<br />

Ceux libérés par les américains<br />

sont au nombre de 13 Vénézuéliens<br />

et parmi eux, un groupe de syndicalistes<br />

qui a été arrêté en juillet<br />

2022 lors de manifestations pour des<br />

augmentations de salaire. Ils avaient<br />

été condamnés à 16 ans de prison et<br />

Alex Saab, le diplomate vénézuélien<br />

d’origine colombienne.<br />

Il a été accusé de lourdes malversations<br />

par les Etats-Unis et pourtant<br />

selon le diplomate vénézuélien la<br />

justice américaine qu’« après 1 286<br />

jours, n’a pas pu prouver un seul des<br />

crimes qui lui étaient attribués, n’a<br />

pas pu présenter un seul élément de<br />

preuve, ni contre moi, ni contre le<br />

Venezuela ».<br />

Enfin, il a dénoncé le fait que<br />

pendant ces mois d’emprisonnement<br />

aux États-Unis, il a été « kidnappé,<br />

torturé, isolé, calomnié, diffamé ».<br />

Il a aussi souligné l’efficacité du dialogue<br />

car « il porte plus de fruits que<br />

Alex Saab et le président Nicolas Maduro<br />

la haine ».<br />

Le président Maduro, pour sa<br />

part, a exprimé sa joie dans un communiqué<br />

et a annoncé une célébration<br />

dans le pays pour cette libération.<br />

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’affrontement entre capital et<br />

travail à travers la lutte entre<br />

la bourgeoisie et les classes<br />

laborieuses devient de plus en<br />

plus perceptible alors que la lutte<br />

de libération des peuples, pays,<br />

nations et Etats dominés contre<br />

l’impérialisme hégémonique<br />

OTAN/US/UE/Israël va de plus en<br />

plus à la gagne.<br />

Des grèves des travailleurs<br />

à l’instar de celle gagnante de<br />

l’automobile aux USA à celles des<br />

Gilets Jaunes et des syndicats en<br />

France ou des paysans en Inde, le<br />

mouvement ouvrier et les classes<br />

laborieuses redressent peu à<br />

peu la tête malgré les directions<br />

bureaucratiques réformistes des<br />

organisations syndicales et politiques<br />

éco-social-démocrates.<br />

L’impérialisme stade suprême<br />

du capitalisme à la quête<br />

permanente du profit maximum,<br />

miné par sa crise de surproduction<br />

et de sur-accumulation amplifiée<br />

par ses crises sanitaires (covid) et<br />

écologiques, n’a plus rien à offrir<br />

que la misère, le racisme, le fascisme,<br />

l’écocide et les guerres.<br />

Le capitalisme, disait Marx,<br />

détruit l’humain et la nature. Petit<br />

à petit, l’oiseau de la libération<br />

sociale fait le nid du retour vers le<br />

futur communiste que la défaite de<br />

l’URSS et du camp socialiste d’Europe<br />

semblait avoir mis momentanément<br />

en stand bail.<br />

La bourgeoisie russe après<br />

avoir subi la domination prédatrice<br />

de l’impérialisme sous Gorbatchev<br />

le liquidateur et Eltsine<br />

le libéral défend maintenant sous<br />

Poutine sa souveraineté nationale<br />

en alliance avec les ex-colonies<br />

comme l’Inde et la Chine populaire<br />

communiste, rescapé du camp<br />

socialiste, dont l’alliance qu’est<br />

les BRICS s’élargissent à d’autres<br />

pays d’Asie, d’Amérique du sud et<br />

d’Afrique.<br />

Les rescapés du camp socialiste<br />

que sont la Chine, première<br />

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la Corée du nord, puissance nucléaire<br />

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1921 et 1928.<br />

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sud et en Afrique, les peuples,<br />

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progressivement le chemin<br />

de la libération nationale anti-impérialiste.<br />

L’anti-impérialisme<br />

bolivarien du Venezuela, du<br />

Nicaragua, le retour au pouvoir<br />

du parti d’Evo Morales, de Lula,<br />

les nouvelles expériences gouvernementales<br />

de gauche au Pérou,<br />

au Salvador, au Chili, en Colombie<br />

illustrent la marche expérimentale<br />

plurielle de l’Amérique du sud de<br />

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L’Afrique se réveille aussi<br />

avec les expériences souverainistes<br />

du Mali, du Burkina Faso,<br />

du Niger et de la nouvelle Alliance<br />

des Etats du Sahel (AES) dont les<br />

résistances contre la françafrique,<br />

l’eurafrique et l’usafrique mettent<br />

à l’ordre du jour l’exigence de la<br />

libération nationale et panafricaine.<br />

La lutte au Sénégal contre<br />

l’État hors la loi, l’abus de pouvoir<br />

de la détention de milliers de citoyens<br />

et l’empêchement arbitraire de<br />

la participation du chef de l’opposition<br />

à la présidentielle du 25<br />

février 2024 est partie prenante de<br />

cette quête en cours des peuples<br />

africains de la libération anti-néocoloniale.<br />

Ce processus souverainiste<br />

se répand comme une traînée<br />

de poudre dans chaque pays africain<br />

par le biais d’une rébellion patriotique<br />

de la jeunesse soutenue<br />

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en main de leur idéologie, le<br />

socialisme scientifique, et de leurs<br />

organisations politiques, syndicales<br />

et associatives;<br />

- des peuples et nations vers<br />

la libération nationale anti-impérialiste;<br />

- la participation et la victoire<br />

dans notre pays du candidat du<br />

camp patriotique à la présidentielle<br />

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Par CAPJPO-EuroPalestine<br />

En plus des Gazaouis<br />

détenus, humiliés, battus<br />

et exécutés à Gaza, des<br />

centaines de Palestiniens<br />

arrêtés à Gaza depuis le<br />

7 octobre, soupçonnés<br />

d’être impliqués dans le<br />

terrorisme, sont détenus<br />

depuis des semaines dans<br />

un centre de détention du<br />

sud d’Israël, où plusieurs<br />

d’entre eux sont morts, a<br />

appris Haaretz.<br />

«Les circonstances<br />

du décès ne sont pas<br />

encore claires. L’armée<br />

israélienne a déclaré que<br />

les prisonniers décédés<br />

étaient des terroristes et<br />

que les circonstances de<br />

leur mort sur la base de<br />

Teiman, près de la ville<br />

de Beer Sheva, étaient en<br />

cours d’examen. L’armée<br />

israélienne a annoncé<br />

qu’au cours du mois de<br />

novembre, elle avait arrêté<br />

plus de 500 terroristes<br />

à Gaza», écrit le quotidien<br />

israélien.<br />

«Les détenus ont<br />

les yeux bandés et sont<br />

menottés pendant la majeure<br />

partie de la journée,<br />

et les lumières sont allumées<br />

dans l’établissement<br />

toute la nuit. Les<br />

menottes limitent leurs<br />

mouvements. »<br />

Ils auraient le droit<br />

de rencontrer un avocat<br />

après 28 jours de détention,<br />

mais les juges sont<br />

autorisés à prolonger cette<br />

période à 80 jours et à impliquer<br />

le tribunal dans le<br />

suivi du dossier des suspects<br />

pendant cette période<br />

sans que le prisonnier<br />

ne soit représenté par un<br />

avocat.<br />

Dans tous leurs cas,<br />

les juges ont approuvé leur<br />

maintien en détention.<br />

La loi exige qu’ils soient<br />

renvoyés devant le tribunal<br />

pour réexaminer leur<br />

maintien en détention tous<br />

les six mois.<br />

« L’armée israélienne<br />

a arrêté un grand nombre<br />

de Gazaouis, y compris<br />

des civils, et un certain<br />

nombre d’entre eux ont<br />

été photographiés en train<br />

d’être arrêtés à Gaza.<br />

Selon une estimation<br />

fournie par les responsables<br />

de la défense la semaine<br />

dernière, sur les<br />

centaines photographiées<br />

en état d’arrestation, 10<br />

à 15 pour cent d’entre<br />

elles sont associées au<br />

Hamas», conclut le journal.<br />

Qui va enquêter sur<br />

ce nouveau Guantanamo ?<br />

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20 décembre <strong>2023</strong><br />

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Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024

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