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Haiti Liberte 27 Decembre 2023

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Suite de la page (5)<br />

temps. L’obstination des puissances<br />

néo-esclavagistes à vouloir définir<br />

pour Haïti sa stratégie de gouvernance<br />

à travers de menus projets de<br />

renforcement institutionnels décousus,<br />

en même temps qu’elles s’obstinent<br />

à vouloir que ce soit le même<br />

profil médiocre, délinquant, crapule,<br />

corrompu et/ou criminel qui occupe<br />

le leadership politique du pays, pour<br />

mieux l’orienter vers l’errance, est<br />

une preuve suffisante de leur volonté<br />

de resituer Haïti sur la trajectoire<br />

de la servitude. D’autant plus<br />

que les liens géostratégiques sont<br />

manifestes et évidents entre les instances<br />

culturelles et scientifiques qui<br />

décernent ces prix à quelques-uns<br />

d’entre les Haïtiens et les instances<br />

diplomatiques et politiques qui<br />

s’acharnent à propulser la population<br />

haïtienne dans la grande nuit de la<br />

désespérance. Il est improbable que la<br />

même puissance géopolitique, qui, en<br />

connaissance de cause, vend et livre<br />

des armes aux gangs qui terrorisent<br />

la population haïtienne, puisse, sans<br />

imposture, financer les institutions<br />

culturelles et académiques haïtiennes<br />

pour le bien d’Haïti. 2024 offre à Haïti<br />

une nouvelle brèche pour s’extraire<br />

de la mise en scène de ces pseudos<br />

reconnaissances culturelles où les<br />

acteurs anoblis des pays du sud ne<br />

sont que des figurants dans un vrai<br />

théâtre géostratégique de déshumanisation.<br />

Objectivement le cheminement<br />

anthropologique d’un peuple ne peut<br />

se ramener ni à la célébration tous les<br />

ans d’une certaine date historique,<br />

ni au succès littéraire, culturel et/ou<br />

académique de quelques-uns. Pour<br />

cause, un cheminement c’est une<br />

trajectoire. Et qui dit trajectoire collective<br />

désigne le chemin suivi par un<br />

corps social en mouvement dans l’espace<br />

au fil du temps. Cette trajectoire<br />

renvoie donc à l’idée commune en<br />

physique de dynamique et suppose<br />

que sa forme varie en fonction des<br />

conditions initiales et des influences<br />

extérieures. Ce qui implicitement<br />

évoque l’idée de liens et confirme la<br />

pensée émise par Jean Claude Ameisen<br />

« nous ne sommes jamais seuls à<br />

inventer notre trajectoire » (Ameisen,<br />

Hirsch, & Hervieu-Léger, 2003).<br />

On ne peut donc évaluer objectivement<br />

la trajectoire du collectif<br />

haïtien qu’en tenant compte de la dynamique<br />

globale et locale, des forces<br />

internes et externes, des conditions<br />

initiales et des mutations de l’environnement<br />

qui forment le contexte<br />

dans lequel s’est dessiné son mouvement<br />

de 1804 à 2024. L’influence<br />

de ces liens sur la dynamique anthropologique<br />

gluante et défaillante qui<br />

est celle d’Haïti qui nous poussent à<br />

admettre dans le cas d’Haïti l’urgence<br />

de farfouiller sous les strates des succès<br />

individuels pour exhumer les causalités<br />

occultées qui structurent l’errance<br />

nationale. Mais l’existence de<br />

ces liens renvoie aussi à l’impérieuse<br />

obligation de questionner la gestion<br />

que le collectif haïtien a fait de l’héritage<br />

de la liberté qu’il a reçu de ses<br />

ancêtres. Car ce présent gangstérisé<br />

et assisté, qui enfume et obscurcit<br />

l’avenir du pays, est une insulte à<br />

la mémoire de ce passé glorieux que<br />

représente le 1 er janvier 1804. L’insulte<br />

est d’autant plus grande que la<br />

splendeur de ce passé s’est étendue<br />

au-delà d’Haïti, puisque, comme le<br />

souligne Geneviève Verdo dans une<br />

Histoire mondiale de la France, « Les<br />

idéaux de liberté et d’égalité, médiatisés<br />

par l’expérience d’Haïti, furent<br />

[…] présents » dans le luttes de nombreux<br />

peuples dans le monde.<br />

Il y a donc une grande dose<br />

d’indignité collective à ne vouloir se<br />

projeter dans la mémoire de cet héritage<br />

que chaque 1 er janvier d’une<br />

nouvelle année, en magnifiant la reconnaissance<br />

universelle de la ‘‘soupe<br />

joumou’’ comme un symbole historique<br />

de liberté et de revanche. Paradoxalement,<br />

durant 220 ans, toutes<br />

les générations qui se sont succédées,<br />

après l’indépendance, ont entretenu<br />

avec les puissances néo-esclavagistes<br />

des liens qui ont contribué à l’étranglement<br />

du pays initié par la France<br />

avec la rançon de l’indépendance et<br />

au confinement décrété par les États-<br />

Unis. Nul ne peut nier aujourd’hui<br />

l’évidence que ce sont ces liens, jamais<br />

noués dans l’intérêt d’Haïti et<br />

de sa population, qui ont entretenu<br />

la dynamique erratique du pays. Il y<br />

a donc lieu de promouvoir la rupture<br />

d’avec ces liens déshumanisants pour<br />

permettre à Haïti de ressurgir dans la<br />

dignité. Car c’est par l’entêtement à<br />

être digne, résolument en coupant les<br />

liens qui l’étranglent et l’asphyxient,<br />

qu’un peuple accède à l’intelligence<br />

collective. C’est au nom de la dignité<br />

qu’Haïti doit raviver la mémoire de ce<br />

que le passé a d’intelligent pour l’amplifier<br />

et s’orienter vers l’avenir, en<br />

suivant une trajectoire dont les jalons<br />

de noblesse et de fierté se doivent<br />

d’être toujours au-dessus de l’envol<br />

historique de 1804.<br />

La chute continue dans les entrelacs<br />

de l’assistance internationale<br />

devait interpeller ce qu’Haïti a d’intelligent<br />

pour le contraindre à soigner<br />

ses liens avec le pays, à donner le<br />

meilleur de lui-même jusqu’au sacrifice<br />

de soi, pour préserver l’intégrité<br />

de ce territoire et honorer dignement<br />

la mémoire des aïeux qui ont marqué<br />

l’histoire, à cette date, de leur empreinte.<br />

Faut-il rappeler que le territoire<br />

sur lequel vivent les générations actuelles<br />

d’Haïtiens a été conquis de<br />

hautes et nobles luttes par des êtres<br />

qui, dépourvus de tout artifice, mais<br />

remplis de dignité, avaient osé défier<br />

l’ordre barbare esclavagiste pour rendre<br />

effective la notion de l’humanisme,<br />

au-delà d’Haïti (Thomas Madiou-Fils,<br />

Histoire d’Haïti, 1847, p. v).<br />

Raviver le lien mémoriel comme<br />

intelligence collective<br />

L’héritage de l’indépendance haïtienne<br />

est à la fois un lien d’intelligence,<br />

de dignité et d’humanité. Et<br />

en cela il devait être sublimé pour<br />

être retransmis intergénérationnellement<br />

comme valeur intemporelle.<br />

Sa mémoire intemporelle vibre comme<br />

cette écologie du don, magnifiée<br />

par Marcel Mauss (Essai sur le don,<br />

1925), qui dévoile la généreuse intelligence<br />

de la nature. C’est elle qui<br />

permet aux fleurs, profondément<br />

enracinées et ancrées sur leur terroir,<br />

de compter sur la disponibilité<br />

des butineurs, friands de nectar,<br />

pour construire des liens d’entraide,<br />

par lesquels elles parviennent à disséminer<br />

leurs graines pour se reproduire<br />

plus loin que leurs racines. Il y<br />

a dans cette entraide une chaine qui<br />

magnifie, selon Alain Caillé (Ce que<br />

la nature donne. L’écologie par le<br />

don), le don et le contre don comme<br />

une générosité méconnue de la nature.<br />

Toute la noblesse de cette<br />

générosité réside en ce qu’elle engage<br />

et contraint : La plante libère<br />

son parfum et son suc, le butineur<br />

vient se sucrer (il accepte et reçoit<br />

le don), mais n’oublie pas d’emporter,<br />

dans son bec, dans ses ailes ou<br />

dans ses pattes des grains de pollen<br />

(il magnifie le don de la fleur) qu’il<br />

ensemencera sur sa route (Il transmet<br />

et amplifie le don qu’il a reçu).<br />

Il y a dans cette écologie du don un<br />

enseignement contextuel qui semble<br />

avoir échappé à Haïti : là où il y a<br />

quelqu’un qui donne généreusement<br />

une part de lui-même, il faut que<br />

d’autres se rendent disponibles pour<br />

recevoir en assumant l’engagement<br />

irrésiliable que celui qui reçoit doit<br />

à son tour retransmettre pour que la<br />

chaine perdure au-delà du temps et<br />

de l’espace. C’est la méconnaissance<br />

de cet apprentissage contextuel qui a<br />

cassé en Haïti la chaine de l’héritage<br />

de la dignité et interrompu sa transmission<br />

intergénérationnelle. En Haïti,<br />

chacun ne vit que pour sa réussite<br />

et sa survie. Les liens qui se nouent<br />

sont toujours des alliances entre<br />

crapules et couillons pour dénaturer<br />

la vie et étrangler la dignité humaine.<br />

Voilà qui explique assez intelligemment<br />

pourquoi Haïti se propulse<br />

sur des trajectoires indignes qui<br />

ramènent la population au point originel<br />

de son passé déshumanisé. Et<br />

cela par le fait que la nature impose<br />

le devoir de maintenir et de fructifier<br />

l’énergie vibratoire dépensée pour<br />

certaines œuvres qui magnifient<br />

l’intelligence du vivant et la dignité<br />

humaine. C’est donc une infamie de<br />

voir que les générations d’après l’indépendance<br />

ont galvaudé cet héritage<br />

qui aurait dû être sublimé comme<br />

un projet intemporel et vibrant pour<br />

être transmis en retour aux générations<br />

futures. Au lieu de perdurer la<br />

mémoire de l’héritage de la dignité,<br />

en transmettant intergénérationnellement<br />

sa valeur comme un don inestimable<br />

et intemporel à magnifier, les<br />

générations d’après 1804 ont vécu<br />

dans l’aban-don de cet engagement<br />

mémoriel en préférant fuir vers les<br />

rêves blancs d’ailleurs.<br />

Si, comme le dit Jean-Claude<br />

Ameisen, « tout - presque tout - de<br />

ce que nous pensons nôtre, faisons<br />

nôtre en nous l’appropriant, nous a<br />

été transmis, légué, de génération<br />

en génération, à travers l’espace<br />

et le temps » (Ameisen, Hirsch, &<br />

Hervieu-Léger, 2003), ce legs, par<br />

sa dignité, sa générosité et son intemporalité,<br />

se révèle contraignant<br />

pour ceux qui l’ont reçu. En ce sens,<br />

vivre, c’est magnifier la mémoire. Ou<br />

pour reprendre la sublime pensée de<br />

Jean-Claude Ameisen, vivre, c’est<br />

« construire, jour après jour, une continuité<br />

toujours nouvelle, qui intègre<br />

ce que le passé a de noble et d’intelligent<br />

dans le présent pour sublimer<br />

le futur qui adviendra, sans nous<br />

peut-être. Vivre, c’est une histoire<br />

collective merveilleuse en perpétuelle<br />

reconstruction, toujours ouverte sur<br />

ce qui a été, est et sera peut-être’’.<br />

C’est au passé, par sa métamorphose<br />

intelligente, que nous devons<br />

d’être ce que nous sommes. Nous<br />

sommes riches de la mémoire de l’intelligence<br />

du passé. Et cet héritage<br />

nous impose de ne pas appauvrir le<br />

présent pour ne pas ruiner l’avenir.<br />

C’est dans cette trame mouvante<br />

que l’intelligence nous commande<br />

de nous inscrire : vivre non pas<br />

pour accéder à la reconnaissance et<br />

à la réussite, mais pour magnifier la<br />

mémoire de l’envol anthropologique.<br />

Il y a dans cette thèse une idée directrice<br />

pour comprendre et évaluer<br />

le cheminement anthropologique du<br />

collectif haïtien : les territoires et les<br />

sociétés suivent une trajectoire qui<br />

dépend de la façon dont les élites des<br />

générations qui se sont succédées,<br />

ont approprié l’envol historique du<br />

1er janvier 1804.<br />

Mais, hélas, comme c’est le<br />

cas depuis des décennies, il n’y aura<br />

pas de surprise pour la population<br />

haïtienne. Elle devra se résoudre<br />

à vivre dans l’indignité collective<br />

qui la déshumanise. Sans dirigeants<br />

légitimes ; sans stratégie pour s’extraire<br />

du gouffre, où l’a plongé la<br />

mécréance des oligarques et de leurs<br />

portefaix politiques et l’insignifiance<br />

des clercs, des docteurs et autres imposteurs<br />

académiques ; sans projet<br />

flamboyant de régénération collective,<br />

elle devra se résigner : soit à<br />

s’adapter à l’impuissance, en hurlant<br />

à tue-tête Pito nou lèd nou la ! Soit<br />

à continuer de fuir et de résilier ses<br />

liens avec son terroir.<br />

C’est un bilan global d’errance<br />

anthropologique et sociologique qui<br />

se confirme. À l’aube des 220 ans de<br />

son indépendance, tout un pays se<br />

disloque et laisse profiler à l’horizon<br />

le décor horrifié et cauchemardesque<br />

des nuits barbares de l’esclavage.<br />

Décor familier à ce lieu que l’on dit<br />

séculairement instable. Lieu d’où résonnent<br />

en permanence les appels<br />

résurgents des boucles de précarités<br />

et de violences. Boucles quantiquement<br />

chargées de précarités qui invitent,<br />

pragmatiquement, les uns à<br />

rejouer le rodéo de la déshumanisation,<br />

et les autres à ‘‘danser la fuite’’<br />

au son du tam-tam blues déviant<br />

d’un nouveau marron reconnu. Or,<br />

si l’on croit la sagesse de l’Ubuntu,<br />

le prélude à toute posture de résilience<br />

est la rupture d’avec l’invariance.<br />

En conséquence, les peuples<br />

qui célèbrent leur impuissance, en<br />

transformant leur débrouillardise<br />

à survivre dans l’impuissance en<br />

une infinie et durable patience, sont<br />

condamnés à « végéter dans les entrelacs<br />

d’une existence à minima »<br />

(Sakanyi, 2022, p. 13). D’où leur<br />

invariante attente d’être sans cesse<br />

prise en charge par l’assistance internationale.<br />

Célébrer l’indépendance d’Haïti<br />

aujourd’hui, dans ce contexte de<br />

déshumanisation, est une innommable<br />

imposture, une abominable<br />

forfaiture. Car la légende des peuples<br />

n’est pas éternelle. Elle ne dure que<br />

le temps que perdure le lien mémoriel<br />

qui nourrit l’intelligence collective.<br />

C’est ce que nous apprend Maurice<br />

Halbwachs dans La mémoire collective<br />

(1950).<br />

Porté, par l’élan glorieux du<br />

don du 1 er janvier 1804, le collectif<br />

haïtien se doit, 220 ans après son<br />

envol dans l’histoire, de sortir de la<br />

nuit indigente de l’assistance qui le<br />

déshumanise. Au nom de l’héritage<br />

de la dignité qu’il a reçu, il se doit<br />

de retrouver l’aube de l’intelligence<br />

pour éviter de se fossiliser dans les<br />

entrelacs obscurs et invariants de la<br />

dépendance. Il doit remonter la route<br />

du temps, relever sa conscience en<br />

écoutant les battements de l’innovation<br />

de la nature. Il doit frémir d’impatience<br />

devant le spectacle de la<br />

vie qui se réinvente à chaque saison<br />

par l’écologie du don, ultime posture<br />

pour qu’il s’indigne de colères et de<br />

honte et apprenne à s’enraciner sur<br />

son terroir pour y ensemencer l’intelligence,<br />

hâter sa régénération et<br />

resurgir dans la dignité.<br />

Plus que jamais, Haïti doit trouver<br />

sa voie, même si elle a besoin de<br />

solidarité, de générosité venant des<br />

autres peuples, mais les stratèges<br />

de ce changement ne peuvent pas<br />

oublier cette donnée fondamentale :<br />

c’est par une impertinence et une insolence<br />

que ce pays s’est imposé au<br />

monde en se re-situant sur une trajectoire<br />

différente de celle sur laquelle<br />

les puissances mondiales voulaient le<br />

situer. Dès lors, penser la stratégie de<br />

gouvernance d’Haïti en suivant les<br />

injonctions des puissances néo-esclavagistes<br />

est un immense impensé<br />

anthropologique. Que dis-je ! une<br />

profonde déshumanisation.<br />

Erno Renoncourt<br />

Notes<br />

https://www.lapresse.ca/international/caraibes/<strong>2023</strong>-12-08/<br />

haiti/l-onu-souhaite-l-arrivée-de-laforce-multinationale-au-premier-trimestre-2024.php<br />

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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 17 # 26 • Du <strong>27</strong> Décembre <strong>2023</strong> au 2 Janvier 2024

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