03.01.2024 Views

Boxoffice Pro n°459 – 3 janvier 2024

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />

GILBERTO<br />

GIL<br />

CHICO<br />

BUARQUE<br />

LES FILMS D’ICI MÉDITERRANÉE ET DULAC DISTRIBUTION<br />

PRÉSENTENT<br />

UNE ODE AU JAZZ ET UN THRILLER POLITIQUE<br />

CAETANO<br />

VELOSO<br />

ELLA<br />

FITZGERALD<br />

BILL<br />

EVANS<br />

STAN<br />

GETZ<br />

Séléction Officielle<br />

TORONTO<br />

Séléction Officielle<br />

SAN<br />

SEBASTIAN<br />

Séléction Officielle<br />

GOYA<br />

Séléction Officielle<br />

CINEMED<br />

un film de<br />

Fernando Trueba et Javier Mariscal<br />

avec la voix de<br />

JEFF<br />

GOLDBLUM<br />

AU CINÉMA LE 31 JANVIER


FA 30’


N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />

LA RÉTRO


2023 : traversée d’une année à haut risque<br />

Loin d'être gagnée d’avance, 2023 a été, tour à tour, source de réjouissances,<br />

d’angoisses, parfois de démangeaisons (épisode médiatique fâcheux finalement<br />

assez vite oublié). Avec un box-office capricieux, un bras de fer outre-atlantique,<br />

le secteur, en quête d'équilibre financier, a finalement traversé l’année avec 181<br />

millions d’autres spectateurs témoignant de leur fidélité. Entre investissements,<br />

optimisation des coûts et montée en gamme, les professionnels n’ont pas relâché<br />

leurs efforts. Et, si l’on s’attache à souligner dans cette rétro 2023 les faits marquants<br />

tant à l’international que sur un plan national, entre premium, ouvertures,<br />

rénovations et agrandissements, mais aussi les actualités institutionnelles, entre<br />

réformes en cours et rapports parlementaires, nous n’oublions pas le travail quotidien<br />

des salles. Avant tout passionné, il est aussi parfois laborieux, récurrent,<br />

multiple… mais toujours collaboratif. C’est aussi cela que nous souhaitons saluer<br />

et valoriser à travers ces chiffres, ces données et ces images, en souhaitant une<br />

joyeuse année à tous les coéquipiers du cinéma.<br />

Marion Delique<br />

. À LA UNE<br />

2023 dans le rétro : fréquentation, exploitation,<br />

réglementation, international 10 à 18<br />

. ACTUALITÉS<br />

Le programme des Rencontres de Bretagne 7<br />

Le Festival de l’Alpe d’Huez se précise 7<br />

Échos du Sommet des Arcs 24<br />

. EXPLOITATION<br />

L’Émission avec Martin Bidou de Haut et Court 27<br />

L’Urfol ouvre deux cinémas en région lyonnaise 28<br />

Acquisitions, cessions, fermeture : le mercato bat son plein 31<br />

CinéWest s’étend en Bretagne 34<br />

. INSTITUTIONNEL<br />

CDACi/CNACi 38<br />

L’agenda de la profession 38<br />

JULIEN MARCEL<br />

Directeur de la<br />

publication<br />

MARION DELIQUE<br />

Rédactrice en chef<br />

AYSEGÜL ALGAN<br />

Journaliste<br />

La Rédaction<br />

CÉCILE VARGOZ<br />

Journaliste<br />

TANGUY COLON<br />

Journaliste<br />

JULES DREYFUS<br />

Journaliste<br />

PHILIPPE COSQUERIC<br />

Infographiste<br />

Crédits page 3 : ©Krists Luhaers / unsplash.com<br />

est une publication de<br />

@<strong>Boxoffice</strong>France<br />

@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />

@boxofficefr<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />

N°ISSN : 2740-3335<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />

c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />

CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />

à parution<br />

Directeur de la publication<br />

Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />

Rédactrice en chef<br />

Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />

Rédacteurs<br />

Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />

Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com,<br />

Jules.dreyfus@webedia-group.com<br />

Base de données Films<br />

guillaume.martin@boxoffice.com<br />

Publicité / Base de données distributeurs<br />

Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />

Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />

Julie Basard / julie.basard@webedia-group.com<br />

Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />

Maquette / Infographie<br />

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />

Impression<br />

SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />

4 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


ACTUALITÉS<br />

JHR avance Bye Bye Tibériade<br />

Bond en avant de deux mois pour le documentaire de Lina Soualem, anciennement<br />

daté au 24 avril, désormais prévu dès le 21 février <strong>2024</strong> dans les salles.<br />

JHR bouscule son calendrier du premier trimestre <strong>2024</strong><br />

et avance au 21 février Bye Bye Tibériade de Lina Soualem.<br />

Après avoir filmé sa famille paternelle dans Leur Algérie<br />

en 2021, également sorti par JHR, la fille de l’acteur<br />

Zinedine Soualem retrace cette fois-ci le parcours de<br />

sa famille maternelle. En partant de sa mère, la grande<br />

actrice palestinienne Hiam Abbass <strong>–</strong> vue dans Les<br />

Citronniers d’Eran Riklis, Paradise Now de Hany<br />

Abu-Assad, Gaza mon amour des frères Nasser, ou encore<br />

chez Steven Spielberg et Jim Jarmusch <strong>–</strong>, la réalisatrice<br />

dresse également le portrait de sa grand-mère ainsi que<br />

son arrière-grand-mère. Pour ce faire, elle revient sur<br />

les traces de la famille, dans son village natal, à Deir<br />

Hanna, en Galilée. La cinéaste y incorpore notamment<br />

de multiples images d’archives sur fond de voix-off<br />

dictée par elle-même, donnant à voir ce que pouvait<br />

être la vie de sa mère il y a trente ans.<br />

Ces dernières semaines, et alors qu’il est aussi disponible<br />

jusqu’au 17 février sur Arte.tv, le film a multiplié<br />

récompenses et nominations dans les festivals. Il a par<br />

exemple reçu le Prix du Ulysse du meilleur documentaire<br />

au Cinemed, le Prix du jury au Festival de<br />

Marrakech, et a récemment été nommé aux Spirit<br />

Awards, dans la catégorie du meilleur documentaire.<br />

Attentive aux nombreuses sollicitations que reçoivent<br />

Lina Soualem et Hiam Abbass dans le tragique contexte<br />

actuel, la société de Jane Roger a donc décidé d’avancer<br />

la sortie du film. Si la distributrice évoque une « crainte<br />

d’instrumentalisation du discours » de la réalisatrice et<br />

de ses protagonistes, Bye Bye Tibériade fait partie de<br />

ces films qui « s’insèrent dans la société »… et donc dans<br />

la ligne éditoriale de JHR.<br />

©Frida Marzouk - Beall <strong>Pro</strong>ductions<br />

Jules Dreyfus<br />

Pyramide date<br />

sa convention<br />

Du changement chez Ufo distribution<br />

La société dirigée par Stéphane Auclaire a annoncé deux arrivées dans son équipe.<br />

Après une première en mars 2020, à quelques jours de<br />

la fermeture des salles dans le contexte de la crise<br />

sanitaire, le distributeur organise la deuxième convention<br />

de son histoire. Le 7 février prochain, de 10h à<br />

17h, dans un cinéma parisien à définir, la société<br />

présentera notamment 3 films aux exploitants. « Nous<br />

préciserons la sélection prochainement, mais elle sera fidèle<br />

à la richesse et à l’éclectisme de notre line-up. Au moins 2<br />

des 3 films seront présentés par leur réalisateur.ice et tous<br />

seront des premières françaises », annonce Pyramide.<br />

Inscriptions auprès de l’interlocuteur habituel ou auprès<br />

de mgomez@pyramidefilms.com.<br />

Après deux ans comme assistante de distribution chez<br />

JHR Films, Marie Gillet a rejoint Ufo au poste de chargée<br />

de marketing, partenariat et servicing. Elle succède à Inès<br />

Alez-Martin, qui occupait cette fonction depuis début<br />

2023 et est partie vers de nouvelles aventures. Par ailleurs,<br />

le distributeur a accueilli Gohar Hakheyan, en provenance<br />

de Local Films, qui devient chargée de communication<br />

digitale/graphisme en remplacement de Chloé Baysse,<br />

qui s’est également envolée vers de nouveaux horizons.<br />

Ufo Distribution débutera <strong>2024</strong> avec la sortie, le 17<br />

<strong>janvier</strong>, de La Tête froide de Stéphane Marchetti,<br />

avec Florence Loiret Caille. Suivra le 21 février<br />

Universal Theory de Timm Kröger, présenté en<br />

sélection officielle à Venise et doublement récompensé<br />

à l’Etrange Festival, puis le 17 avril Un dimanche<br />

sans fin d’Alain Parroni, primé à Venise.<br />

En image<br />

©Pathé<br />

Emmanuelle<br />

d’Audrey Diwan<br />

Trois ans après L’Événement, la cinéaste travaille actuellement<br />

sur son nouveau film, co-écrit avec la réalisatrice Rebecca<br />

Zlotowski. Librement adapté du livre érotique d’Emmanuelle<br />

Arsan et tourné en langue anglaise, Emmanuelle est incarnée<br />

par Noémie Merlant, qui donne la réplique à Naomi Watts,<br />

Will Sharpe, Jamie Campbelle Bower, Chacha Huang ainsi<br />

que Anthony Wong. <strong>Pro</strong>duit par Chantelouve et Rectangle<br />

<strong>Pro</strong>ductions, le film sera distribué par Pathé Films et sortira<br />

en <strong>2024</strong>, 50 ans après le film culte de Just Jaeckin.<br />

6 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


Les Rencontres des Côtes de Bretagne<br />

annoncent leur programme<br />

Une vingtaine de films seront montrés lors des 23 es Rencontres professionnelles<br />

proposées par La Règle du jeu, du 30 <strong>janvier</strong> au 3 février à La Baule.<br />

Les exploitants, les distributeurs, les fournisseurs… sont<br />

conviés à venir se réchauffer pour les fameuses Rencontres<br />

des Côtes de Bretagne, cette année à La Baule au cinéma<br />

Le Gulf Stream. Après les Rencontres art et essai à Dinard<br />

en juin dernier, l’équipe de la Règle du Jeu, l'association<br />

qui fédère les salles indépendantes bretonnes et du Pays<br />

de Loire, a programmé un joli panorama de films en<br />

avant-première, qui pour la plupart seront accompagnés<br />

et présentés par leurs équipes.<br />

Mardi 30 <strong>janvier</strong><br />

Une vie de James Hawes (SND, sortie le 21/02/24)<br />

Paternel* de Ronan Tronchot (KMBO, 27/03)<br />

Au fil des saisons* de Hanna Ladoul et Marco La Via<br />

(UGC, 21/02)<br />

Le Jeu de la reine de Karim Aïnouz (ARP, 17/04)<br />

Mercredi 31 <strong>janvier</strong><br />

Border Line de Juan Sebastián Vásquez et Alejandro<br />

Rojas (Condor, 01/05)<br />

La <strong>Pro</strong>messe verte* de Edouard Bergeon (Diaphana, 27/03)<br />

La Vie de ma mère* de Julien Carpentier (KMBO, 06/03)<br />

Vivants* de Alix Delaporte (Pyramide,14/02)<br />

Scandaleusement vôtre de Thea Sharrock (Studiocanal, 13/03)<br />

Jeudi 1 er février<br />

La nouvelle femme de Léa Todorov (Ad Vitam, 13/03)<br />

Notre monde* de Luàna Bajrami (Gaumont, 24/04)<br />

Madame de Sévigné* de Isabelle Brocard (Ad Vitam, 28/02)<br />

Hors-saison* de Stéphane Brizé (Gaumont, 20/03)<br />

Nous, les Leroy* de Florent Bernard (Apollo,10/04)<br />

Vendredi 2 février<br />

Il reste encore demain de Paola Cortellesi (Universal,13/03)<br />

HLM Pussy de Nora El Hourch (Paname, 06/03)<br />

Un homme en fuite de Baptiste Debraux (Tandem, 03/40)<br />

Les Rois de la piste* de Thierry Klifa (Apollo, 13/03)<br />

Et plus si affinités* de Olivier Ducray et Wilfried Meance<br />

(Wild Bunch, 03/04)<br />

Samedi 3 février<br />

Le Successeur de Xavier Legrand (Haut et Court, 21/02)<br />

Borgo* de Stéphane Demoustier (Le Pacte, 17/04)<br />

*en présence de l’équipe du film<br />

Tous les horaires et formulaire de réservation sont sur le<br />

site asso-regledujeu.com.<br />

Le Festival de l’Alpe d’Huez<br />

révèle sa sélection officielle <strong>2024</strong><br />

La 27 e édition de la manifestation dédiée aux comédies donnera le coup d’envoi de la<br />

nouvelle année du 15 au 21 <strong>janvier</strong>.<br />

Le premier rendez-vous festif de l’année cinématographique<br />

s’ouvrira avec la projection de Maison de retraite 2 de<br />

Claude Zidi Jr., avec Kev Adams, et compte 10 longs<br />

métrages en compétition, dont 5 premiers films. L’un<br />

d’entre eux succédera à 38°5 quai des Orfèvres de Benjamin<br />

Lehrer, sacré l’an passé. Cette année, c’est le jury présidé<br />

par la comédienne Valérie Bonneton qui aura la charge<br />

de décerner, entre autres, le Grand Prix. L’actrice sera<br />

épaulée dans sa tâche par les comédiennes Marilou Berry<br />

et Eye Haïdara, et les acteurs Finnegan Oldfield et<br />

Guillaume de Tonquédec.<br />

La compétition :<br />

14 jours pour aller mieux d’Édouard Pluvieux (Distribué<br />

par Wild Bunch, sortie le 6/03)<br />

Bis Repetita d’Émilie Noblet (Le Pacte, 20/03)<br />

Elle & lui & le reste du monde d’Emmanuelle Belohradsky<br />

(1 er film) (Alba)<br />

Et plus si affinités de Olivier Ducray et Wilfried Meance<br />

(Wild Bunch, 3/04)<br />

Heureux gagnants de Maxime Govare et Romain Choay<br />

(Warner, 13/03)<br />

Ici et là-bas de Ludovic Bernard (Studiocanal, 17/04)<br />

L’Esprit Coubertin de Jérémie Sein, 1 er film (Bac, 8/05)<br />

Neuilly-Poissy de Grégory Boutboul, 1 er film (Paradis)<br />

Nous, les Leroy de Florent Bernard, 1 er film (Apollo, 10/04)<br />

Presque légal de Max Mauroux, 1 er film (Gaumont)<br />

Hors compétition :<br />

Film d’ouverture : Maison de retraite 2 de Claude<br />

Zidi Jr. (Apollo, 14/02)<br />

Séance spéciale : Comme un prince d’Ali Marhyar,<br />

1 er film (Apollo, 17/01)<br />

Séance spéciale : Ma part de gaulois de Malik Chibane<br />

(Alba, 31/01)<br />

Séance de la présidente : Tombés du camion de Philippe<br />

Pollet-Villard (Zinc.)<br />

Le Ciné Piscine : Le Monde de Némo d’Andrew<br />

Stanton et Lee Unkrich<br />

La comédie culte : L’Homme de Rio de Philippe de<br />

Broca - version restaurée<br />

Rétropépite : La Vache de Mohamed Hamidi<br />

La série : Deux épisodes de Mercato, créée par Jérémie<br />

Marcus (TF1)<br />

Rencontres Recherche<br />

et Découverte<br />

La 2 e édition des journées professionnelles<br />

proposées par le GNCR, en partenariat avec l’Acrif<br />

(Association des cinémas de recherche d’Île-de-<br />

France), aura lieu les 9 et 10 <strong>janvier</strong>, au Méliès de<br />

Montreuil. Au programme des projections :<br />

Eureka de Lisandro Alonso (Le Pacte, 28/02)<br />

Apolonia, Apolonia de Lea Glob (Survivance, 27/03)<br />

Los delincuentes de Rodrigo Moreno (Arizona/<br />

JHR, 27/03)<br />

Vampire humaniste cherche suicidaire<br />

consentant de Ariane Louis-Seize (Wayna Pitch, 20/03)<br />

Le Temps du voyage de Henri-François Imbert<br />

(Libre court, 06/03)<br />

… et un film surprise<br />

Parmi les temps forts, une rencontre avec<br />

Catherine Verliac, directrice adjointe du cinéma au<br />

CNC, pour aborder la réforme des aides art et essai<br />

et le secteur Recherche en particulier (mardi à<br />

11h55), une autre avec le cinéaste Albert Serra<br />

pour explorer sa filmographie (mercredi à 12h30),<br />

ou encore, dans le cadre des “portraits de salle”<br />

imaginés par le GNCR, une présentation du<br />

nouveau Studio 43 de Dunkerque par sa directrice,<br />

Sylvie Presa (mardi à 12h55).<br />

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

7


SND PRÉSENTE<br />

UNE COPRODUCTION DÉLÉGUÉE WHITE AND YELLOW FILMS - SND<br />

CHRISTIAN<br />

CLAVIER<br />

DIDIER<br />

BOURDON<br />

SYLVIE<br />

TESTUD<br />

MARIANNE<br />

DENICOURT<br />

ON NE CHOISIT PAS SES ANCÊTRES !<br />

PHOTOS : EDDY BRIÈRE © 2022 - WHITE AND YELLOW FILMS - SND - M6FILMS - BESIDE PRODUCTIONS<br />

UN FILM DE<br />

JULIEN HERVÉ<br />

JULIEN PESTEL CHLOÉ COULLOUD AVEC LA PARTICIPATION DE PATRICK PRÉJEAN SCÉNARIO ORIGINAL DE JULIEN HERVÉ<br />

SORTIE LE 7 FÉVRIER


DEUX ACTEURS DES COMÉDIES FRANÇAISES<br />

LES PLUS CULTES RÉUNIS POUR<br />

LA PREMIÈRE FOIS À L’ÉCRAN !<br />

MATÉRIEL DISPONIBLE POUR VOS SALLES<br />

FA (115”)<br />

DES PERFORMANCES DINGUES !<br />

• Plus de 3 millions de vues tous réseaux confondus<br />

• Plus de 25 000 engagements (réactions, commentaires, partages)<br />

• Des performances 5 fois meilleures que nos lancements habituels<br />

• Plus de 95% de commentaires positifs<br />

AFFICHES & AFFICHETTES<br />

KIT PROMO


2023, LA RÉTRO<br />

ANNÉE CONTRASTÉE<br />

POUR LA FRÉQUENTATION<br />

©Image de ArtPhoto_studio sur Freepik<br />

Avec 181 millions d’entrées comptabilisées, le cru 2023 affirme sa progression sur 2022,<br />

mais affiche encore un retard certain sur les niveaux pré-Covid, la fin d’année n’ayant<br />

pas confirmé les promesses de la belle période estivale.<br />

Encourageante, convalescente, en demi-teinte… Les<br />

qualificatifs ne manquent pas pour définir l’année 2023<br />

du point de vue de la fréquentation des cinémas. Une<br />

année qui a encore brillé par ses coups d’éclat, mais aussi<br />

ses périodes creuses voire décevantes. Quelques jours<br />

après son terme, 2023 apparaît définitivement comme<br />

un exercice en trois phases bien distinctes, qu’il convient<br />

d’ausculter en détail.<br />

Fréquentation mensuelle (en millions d'entrées) :<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

2023 2022 Moy 2017-2019 Moy 2015-2019 2021<br />

L’entre-deux du premier trimestre<br />

Un peu sur le même schéma qu’en 2022 avec Spider-Man :<br />

No Way Home, l’année 2023 profite de la continuation<br />

d’Avatar : La Voie de l’eau <strong>–</strong> qui va dominer tout le mois<br />

de <strong>janvier</strong> <strong>–</strong> pour s’élancer idéalement. Dans le sillage<br />

des belles performances de Tirailleurs, Babylon, Les Cyclades<br />

et autre Tár, le marché affiche une dynamique intéressante<br />

que viennent amplifier les sorties de Astérix & Obélix :<br />

L’Empire du Milieu puis Alibi.com 2, qui dépassent chacun<br />

les 4 millions d’entrées. The Fabelmans, La Femme de<br />

Source : CNC<br />

Tchaïkovski, La Famille Asada en février, Creed III, Scream<br />

VI, Mon crime, Les Petites Victoires, Sur les chemins noirs<br />

ou encore John Wick 4 en mars contribuent aussi fortement<br />

à renforcer une fréquentation nationale qui retrouve<br />

de belles couleurs. Ainsi, le premier trimestre s’achève<br />

avec plus de 48,6 millions d’entrées comptabilisées dans<br />

les salles tricolores. Un résultat en progression de 31,5 %<br />

par rapport aux trois premiers mois de 2022 (environ<br />

37 M), mais en retard de 19 % sur la période équivalente<br />

des années 2015-2019 (quelque 60 M). De quoi augurer<br />

d’un cru 2023 “entre-deux” ?<br />

L’euphorie estivale<br />

Le mois d’avril va rapidement poser les bases d’une phase<br />

faste pour les entrées en salles, avec les lancements conjoints<br />

de Super Mario Bros <strong>–</strong> encore actuellement le plus gros<br />

succès de l’année avec près de 7,4 millions de tickets <strong>–</strong> et<br />

Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan <strong>–</strong> 3,4 millions de<br />

billets. Dopée, la fréquentation s’élève à 18,5 millions<br />

d’entrées dépassant, pour la première fois depuis le Covid,<br />

les niveaux pré-pandémiques (18,4 M en moyenne entre<br />

2015 et 2019). Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs,<br />

Les Gardiens de la galaxie 3, Je verrai toujours vos visages,<br />

Suzume, The Quiet Girl, Sur l’Adamant, Jeanne du Barry,<br />

L’Amour et les Forêts, Le Royaume de Naya, Spider-Man :<br />

Across the Spider-Verse, Élémentaire puis Indiana Jones et<br />

le cadran de la destinée alimentent la dynamique sur les<br />

10 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


semaines suivantes, compensant certaines déceptions,<br />

comme La Vie pour de vrai, 10 jours encore sans maman,<br />

The Flash ou Hawaï.<br />

Malgré un mois de juin compliqué, la fréquentation,<br />

dans le sillage d’une forte Fête du Cinéma, retrouve de<br />

l’allant en juillet, avec les sorties successives de Mission :<br />

Impossible - Dead Reckoning puis de Barbie et Oppenheimer,<br />

transformés en phénomène Barbenheimer avec quelque<br />

10,3 millions de spectateurs cumulés. Dans le sillage du<br />

tandem, et avec les bons résultats de En eaux très troubles,<br />

Gran Turismo, Yannick et autres Les Algues vertes, les<br />

cinémas font le plein pendant l’été, avec 33,7 millions<br />

d’entrées enregistrées, soit le septième plus haut niveau<br />

depuis 1980. Entre avril et août, la fréquentation suit<br />

globalement les tendances des années pré-Covid, se<br />

démarquant nettement des résultats 2022, et pousse ainsi<br />

à l’optimisme pour une fin d’année qui, si elle voit<br />

quelques titres américains quitter le calendrier en raison<br />

des grèves hollywoodiennes (voir par ailleurs), ne présente<br />

pas moins une offre fournie et variée.<br />

“Gueule de bois” en avance ?<br />

Mais l’euphorie va rapidement s’estomper à mesure que<br />

les semaines s'égrenent vers le crépuscule de 2023. Après<br />

un mois de septembre ordinairement en retrait, et malgré<br />

le joli succès de la Palme d’or Anatomie d’une chute (1,4<br />

million d’entrées), le marché peine à trouver un nouveau<br />

souffle, orphelin de locomotives américaines à l’exception<br />

de quelques coups d’éclat, tels les millionnaires La<br />

Pat’Patrouille 2, La Nonne 2 et Killers of the Flower Moon.<br />

Côté français, les bons résultats “à leur niveau” de 3 jours<br />

max, La Règne animal, Le Consentement, Simple comme<br />

Sylvain ou La Fiancée du poète ne masquent pas les scores<br />

décevants de Une année difficile, Second tour, Marie-Line<br />

et son juge et autres Nouveau départ et L’Abbé Pierre. Entre<br />

une météo trop douce pour la saison et un contexte<br />

économique toujours compliqué, la fréquentation balbutie<br />

mais finit par reprendre quelques couleurs grâce à Wonka,<br />

Wish et Les Trois Mousquetaires : Milady. Insuffisant<br />

toutefois pour retrouver les niveaux d’avant-crise, le<br />

marché suivant, depuis septembre, la tendance des années<br />

2021 et 2022.<br />

180,76 millions de spectateurs sont donc allés dans les<br />

cinémas français en 2023, ponctuant un exercice sur une<br />

note mi-figue, mi-raisin, au regard de l’excellent été qui<br />

avait, alors, poussé les analystes à revoir leurs prévisions,<br />

autour des 190 millions. La progression se poursuit par<br />

rapport à la période post-Covid <strong>–</strong> +18,9 % vs 2022,<br />

+89,4 % vs 2021 <strong>–</strong> mais affiche toujours un recul sur le<br />

pré-Covid : -13,1 % vs la moyenne 2017-2019. La<br />

trajectoire des entrées annuelles laisse transparaître une<br />

forte dépendance du marché actuel aux films phénomènes.<br />

« Lorsque le cinéma fait l’actualité, crée l’événement et dépasse<br />

ainsi la sphère des spectateurs cinéma, c’est très bénéfique<br />

pour la fréquentation », résume ainsi Éric Marti, directeur<br />

En chiffres<br />

181 M d’entrées en 2023<br />

+18,9 % vs 2022<br />

+89,3 % vs 2021<br />

-15,3 % vs 2019<br />

-10,2 % vs 2018<br />

-13,4 % vs 2017<br />

-15,3 % vs 2016<br />

-12 % vs 2015<br />

-13,1 % vs moyenne 2017-2019<br />

-13,3 % vs moyenne 2015-2019<br />

général de Comscore France. En effet, les périodes où la<br />

fréquentation a dépassé les chiffres pré-Covid correspondent<br />

aux sorties de Super Mario et Les Trois Mousquetaires,<br />

de Barbie et Oppenheimer, qui ont réussi à attirer le public<br />

occasionnel, dont la venue en salles reste encore en retrait<br />

par rapport à l’avant pandémie.<br />

Quid de <strong>2024</strong> ?<br />

Difficile de prédire ou d’annoncer que tel ou tel film va<br />

devenir un phénomène. D’autant plus lorsque le line-up<br />

de l’année qui s’ouvre apparaît moins étoffé en titres<br />

américains, conséquence d’une production au point mort<br />

pendant les grèves. L’offre hollywoodienne va, en <strong>janvier</strong>,<br />

prendre des accents auteur (Priscilla de Sofia Coppola,<br />

Pauvres créatures de Yorgos Lanthimos, May December<br />

de Todd Haynes, La Couleur pourpre de Blitz Bazawule,<br />

Argylle de Matthew Vaughn), avant un mois de février<br />

qui verra la reprise de Dune puis la sortie de Dune : Part<br />

2, les lancements de Bob Marley et Madame Web, puis<br />

en mars, de Kung-fu Panda 4 et Mickey 17 de Bong<br />

Joon-ho. Côté français, le premier trimestre sera également<br />

dense avec notamment Iris et les hommes, Un coup de dés,<br />

Captives, Opération Portugal 2, Daaaaaali !, Le Dernier<br />

Jaguar, Maison de retraite 2, Le Malade imaginaire ou<br />

encore La <strong>Pro</strong>messe verte.<br />

En France comme à l’international, <strong>2024</strong> semble se<br />

profiler avec moins d’atouts que l’année écoulée et,<br />

s’il est possible que la fréquentation n’atteigne pas le<br />

niveau de 2023, cela ne sera en rien alarmant. Juste<br />

logique eu égard au contexte. « Mais le marché français<br />

a cette chance de pouvoir et savoir s’appuyer sur un offre<br />

locale porteuse pour séduire le public », note Éric Marti.<br />

Nul doute que le secteur saura une nouvelle fois faire<br />

preuve d’une forme de résilience. En attendant un<br />

cru 2025 qui se pointe avec d’énormes promesses.<br />

Tanguy Colon<br />

VERS UN RECUL DU BOX-OFFICE MONDIAL EN <strong>2024</strong><br />

Le cabinet d’analyses Gower Street anticipe une baisse des recettes l’an prochain, en<br />

raison notamment d’une production plus réduite, car impactée par les grèves hollywoodiennes.<br />

En <strong>2024</strong>, le box-office mondial devrait atteindre 31,5<br />

milliards de dollars, d’après Gower Street Analytics, ce<br />

qui serait le premier ralentissement de la période postpandémique.<br />

En effet, l’année à venir devrait accuser un<br />

retard d’environ 5 % par rapport au box-office 2023,<br />

estimé actuellement à 33,4 milliards de dollars et qui<br />

sera affiné courant <strong>janvier</strong>. Et par rapport à la moyenne<br />

2017-2019, <strong>2024</strong> afficherait donc une baisse de 20 %.<br />

Dans le détail, le box-office nord-américain pourrait<br />

réaliser quelque 8 milliards de dollars de recettes en <strong>2024</strong> ;<br />

soit -11 % vs 2023, +7 % vs 2022 et -30 % vs la moyenne<br />

2017-2019. Le box-office international (hors Chine) est<br />

estimé à 15,6 Mds $ (-7 % vs 2023 et -21 % vs 2017-<br />

2019), avec notamment 8 Mds $ de recettes prévues pour<br />

la région Europe/Moyen-Orient/Afrique (-9 % vs 2023<br />

et -23 % vs 2017-2019). Moins dépendant de la production<br />

hollywoodienne, le box-office chinois pourrait<br />

atteindre 7,9 Mds $, soit 5 % de plus qu’en 2023.<br />

« Étant donné que nous avons perdu 50 % de temps de<br />

production en 2023, la baisse attendue de 5 % l’an<br />

prochain n'est pas le signe d'un déclin de l'intérêt pour le<br />

cinéma, mais simplement la conséquence directe d'une<br />

disponibilité limitée des films », a déclaré le PDG de<br />

Gower Street Dimitrios Mitsinikos. Le cabinet cite<br />

ainsi plusieurs productions américaines notables,<br />

initialement attendues pour <strong>2024</strong> et dont les sorties<br />

ont été repoussées à l’année suivante : Captain America<br />

5, Les 4 Fantastiques, Blanche Neige, Avatar 3, Mission :<br />

Impossible - Dead Reckoning, part 2 ou encore les<br />

animations Elio et Spider-Man : Beyond the Spider-Verse.<br />

Ce calendrier clairsemé en <strong>2024</strong> peut cependant drainer<br />

son lot de surprises, à l’image de la fin d’année 2023,<br />

avec les récents succès surprises des concerts filmés Taylor<br />

Swift : The Eras Tour et Renaissance : A Film by Beyoncé,<br />

ainsi que les belles performances de titres internationaux<br />

tels que Le Garçon et le Héron. « Sur la base des productions<br />

actuellement sur notre radar, nous nous attendons à ce que<br />

2025 soit une très bonne année au box-office mondial pour,<br />

espérons-le, amorcer une tendance positive pour la seconde<br />

moitié de la décennie », a ajouté Dimitrios Mitsinikos.<br />

Tanguy Colon<br />

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

11


2023, LA RÉTRO<br />

L’EXPLOITATION EN RECHERCHE<br />

D'ÉQUILIBRE<br />

Les spectateurs ont été au rendez-vous des cinémas… peut-être pas autant que les<br />

exploitants l’auraient espéré, pour apaiser leurs inquiétudes. Un travail d'équilibriste<br />

pour un secteur qui a surmonté les dangers d’une année à haut risque, mais qui reste<br />

sur ses gardes. Malgré des charges importantes et les remboursements de PGE, les<br />

salles ont maintenu, voire accentué, leurs investissements.<br />

Une année pleine sans aucune restriction de confiserie,<br />

de pass ou de masque. Le début de 2023 a redonné des<br />

ailes aux cinémas avec Avatar, La Voie de l’eau, les spectateurs<br />

venus par (15) millions confirmant leur attachement<br />

aux salles et aux films. Les salles qui, pour l’occasion,<br />

ont monté en gamme leur confort et leurs équipements<br />

de projection, ont été récompensées et confortées dans<br />

leurs efforts. Si 2022 signait déjà une accélération du<br />

premium, 2023 enfonce le clou. Bonne nouvelle, le<br />

spectateur en est friand et est prêt à payer pour une<br />

expérience optimale. La curiosité des spectateurs, la<br />

valorisation des salles et des prix moyens encouragent<br />

donc les investissements qui seront réalisés tout au long<br />

de l’année, particulièrement visibles au sein des circuits.<br />

©Confluences<br />

Megarama, qui voit des projets de longue date se concrétiser,<br />

booste son premium. Le site de Givors ouvre ses<br />

portes fin novembre avec trois salles “labellisées” : Imax,<br />

4D e-motion et sa salle “maison” Horizon qui sera,<br />

désormais, comme les 25 autres du groupe, estampillée<br />

THX. En suivant, le groupe de Jean-Pierre Lemoine<br />

lance une nouvelle salle Orion et une carte illimitée dont<br />

l’option “techno” prend en compte les suppléments<br />

premium. De son côté, Kinepolis ouvre sa première salle<br />

Imax en France et annonce l’installation prochaine de<br />

nouvelles salles ScreenX. Quant à Pathé, il reste en la<br />

matière le leader incontesté des complexes de luxe et des<br />

nouveaux concepts de consommation en salles, tout en<br />

poursuivant ses projets de grande ampleur. En tout, Pathé<br />

compte désormais 41 salles 4DX, 18 Imax et 11 Dolby<br />

Cinémas testant même des fauteuils inclinables chauffants<br />

à Amiens et au Havre ; et ce, tout en préparant les ouvertures<br />

de la Géode et d’Opéra pour cette année. Les<br />

indépendants ne font pas non plus pâle figure avec la<br />

salle Infinite du Grand Rex, le rutilant Cineplanet<br />

d’Antibes, en instance d’ouvrir les portes, ou encore<br />

CineWest et sa salle Oma à Mougins prévue pour <strong>2024</strong>.<br />

Chez les indépendants aussi des établissements sortent<br />

de terre ou se régénèrent avec notamment les ouvertures<br />

du Grand Club de Gien (Reynaud Cinémas),<br />

du Ciné Grand Sud à La réunion (famille Ethève),<br />

du Grand Rex de Péage-de-Roussillon (Urfol), de<br />

l’Aurore à Vitré (CinéWest) ou des rénovations du<br />

Grand Palais de Roanne. D’autres s’agrandissent : le<br />

Ciné 32 de Auch passe de 5 à 7 salles, le Confluences<br />

de Mennecy de 3 à 6… Si l'on déplore les fermetures<br />

du César de Marseille et du Buxy de Bussy-Saint-<br />

Antoine face à des loyers trop élevés, ailleurs, certaines<br />

collectivités locales financent la rénovation ou la<br />

reconstruction de leurs cinémas de centre-ville. C’est<br />

le cas à Mende pour Le Trianon (2,4 M €), à Créteil<br />

avec le Palace (1,7 M €), à L’Aigle avec L’Aiglon,<br />

exploité par Noé (8,9 M € pour l’ensemble du complexe<br />

multiculturel), ou encore pour L’Oron de Beaurepaire<br />

exploité par MC4 (2 M €).<br />

Dans le privé, ces métamorphoses entraînent dans leur<br />

sillage des arbitrages financiers et une tendance à la<br />

concentration. Pathé ferme deux de ses salles historiques,<br />

le Bretagne et le Marignan à Paris, et cède<br />

également à Kinepolis ses sites de Belfort après celui<br />

d'Amnéville en 2022.<br />

Quelques indépendants vendent leurs affaires, à l’instar<br />

du Ciné Vendôme au groupe Majestic, du César d’Apt<br />

et du Rex de Sarlat à Cinémas Confluences. Les Grand<br />

Forum de Louviers et de Dieppe et le Ciné Pincevent<br />

sont cédés à Megarama, tandis que le Diagonal de<br />

Montpellier et le Navire de Valence sont repris par Haut<br />

et Court Cinémas. Les petits circuits se renforcent, et la<br />

situation post-Covid semble accentuer la tendance vers<br />

la concentration.<br />

Enfin, parmi les grands mouvements de l’année, CGR<br />

Cinémas marque un tournant. Alors que le circuit avait<br />

été mis en vente en 2022, le PDG du groupe Charles<br />

Raymond annonce en mai de cette année que le processus<br />

est annulé, et renouvelle sa direction générale en nommant<br />

à sa tête Laurent Demoulins. Le 2 e circuit français<br />

concentre ses efforts sur la consolidation de ses acquis<br />

en livrant son nouveau site de Castres avec sa salle Ice<br />

Theaters, complétant ainsi son parc de 45 salles équipées<br />

de sa technologie premium maison.<br />

Les salles françaises sont toujours à la recherche de leur<br />

équilibre, entre leurs investissements pour le renouvellement<br />

du parc, la rationalisation de leurs charges qui<br />

n’ont eu de cesse de grimper entre factures énergétiques,<br />

coûts des matériaux et revalorisation des salaires. Défi<br />

relevé à la force des bras pour 2023… mais les professionnels<br />

le savent, il faudra encore tenir ces efforts<br />

jusqu’en 2025.<br />

Marion Delique<br />

©Megarama<br />

12 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


ALEXANDRE GAVRAS PRÉSENTE<br />

SÉLECTION OFFICIELLE<br />

Festival International<br />

du Film de Saint-Sébastien<br />

A U C I N É M A L E 2 1 F É V R I E R<br />

CRÉATION : X CRÉDITS NON CONTRACTUELS


2023, LA RÉTRO<br />

LE CINÉMA AU RAPPORT :<br />

L’ANNÉE D’UNE ANATOMIE<br />

Alors que le monde entier continue de citer la France comme un modèle, 2023 aura été<br />

l’année de tous les rapports sur le cinéma, pour des bilans relançant l’éternel débat<br />

entre régulation et liberté, entre art et essai, entre art et industrie. Dans un contexte<br />

toujours marqué par la crise sanitaire et celle de l’énergie, le cinéma n’a pas échappé<br />

non plus cette année aux questions de diversité, d’éducation, d’écologie… et<br />

d’intelligence artificielle.<br />

L’an dernier, face aux phénomènes amplifiés par la crise<br />

sanitaire, les pouvoirs publics avaient confié à l’ancien<br />

président de l’Autorité de la concurrence, Bruno Lasserre,<br />

une mission visant à interroger et redéfinir la régulation<br />

dans la filière cinéma. Tombé en avril 2023, le fameux<br />

rapport Lasserre allait guider tout au long de cette année<br />

plusieurs mesures, notamment pour l’exploitation, entre<br />

décrets et relance de nouveaux chantiers. Certes, comme<br />

le commentera le président du CNC, le rapport Lasserre<br />

n’annonce pas « le grand soir » mais des aménagements,<br />

entre un encadrement renforcé sur certains sujets <strong>–</strong> engagements<br />

de programmation <strong>–</strong> et plus de souplesse sur<br />

d’autres <strong>–</strong> cartes illimitées <strong>–</strong>, sans prôner d’intervention<br />

sur le calendrier des sorties distributeurs ni la protection<br />

des salles comme actifs stratégiques. Bruno Lasserre<br />

réaffirme le besoin de soutenir la diversité, qui doit passer<br />

aussi par une plus grande sélectivité dans le classement<br />

art et essai, en tenant compte du potentiel économique<br />

des films.<br />

Bruno Lasserre dans l'émission <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 12 mai 2023<br />

©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

Pas de remise en cause fondamentale donc, de ce qui a<br />

toujours fait le modèle français, et que le monde nous<br />

envie, comme on l’a entendu maintes fois encore ces<br />

ferniers mois. Pourtant, les parlementaires de tous bords<br />

se mettent cette année à faire leur rapport. Un mois après<br />

la publication Lasserre, le sénateur LR Roger Karoutchi,<br />

membre de la commission des Finances, pointe « l’Itinéraire<br />

d’un art gâté » et préconise, notamment pour<br />

« développer le potentiel commercial » des films, de réviser<br />

tous les mécanismes de soutien au cinéma, afin de<br />

« décharger progressivement l’État du financement de la prise<br />

de risque artistique par des outils budgétaires ».<br />

Les représentants du CNC au Congrès des exploitants 2023<br />

Quelques jours après, une mission de la commission<br />

Culture du Sénat « contre-attaque », par la voix des<br />

sénateurs Céline Boulay-Espéronnier (LR), Sonia de La<br />

<strong>Pro</strong>vôté (Union Centriste) et Jérémy Bacchi (Communiste<br />

citoyen et écologiste), qui font leurs propositions pour<br />

un « art majeur qui a de l’avenir ». En adaptant aussi les<br />

soutiens du CNC, mais pour des productions mieux<br />

financées et distribuées, pour une meilleure diffusion de<br />

la diversité… et pour « faciliter la vie des exploitants ». Ils<br />

déposeront en septembre une proposition de loi reprenant<br />

leurs arguments.<br />

©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

Enfin, en septembre, la Cour des comptes rend ses<br />

observations sur le CNC. Tout en reconnaissant à son<br />

tour qu’il a rempli ses missions et a su, notamment<br />

pendant la crise sanitaire, « protéger et accompagner une<br />

industrie nationale de premier plan », elle tique sur la<br />

gestion interne du Centre et en appelle à un contrôle<br />

externe renforcé… et demande elle aussi de mener à son<br />

terme une nécessaire réforme des aides. Dominique<br />

Boutonnat, auquel on reproche tour à tour une approche<br />

néo-libérale ou de gaspiller l’argent public, répond dans<br />

Le Monde, réaffirmant pourquoi et comment « l’exception<br />

culturelle française en matière de cinéma est d’abord une<br />

exceptionnelle réussite ».<br />

Accompagner l’industrie tout en protégeant<br />

l’art… et essai<br />

Cinq mois plus tôt à Cannes, la Palme d’or à Anatomie<br />

d’une chute l’avait montré. Et le discours de Justine<br />

Triet, mal perçu par beaucoup, ne disait pas autre chose.<br />

Cette « exceptionnelle réussite », l’État veut d’ailleurs<br />

l’accompagner au niveau industriel. Toujours depuis<br />

la Croisette, la ministre de la Culture et le secrétaire<br />

général pour l’investissement annoncent les 68 projets<br />

retenus dans le cadre de La Grande Fabrique de l’image.<br />

Doté de 350 millions d’euros, ce volet du plan France<br />

2030 ambitionne en effet de faire du pays un leader<br />

en matière de tournages et de production, en accompagnant<br />

les studios et organismes de formation, et ce<br />

à travers toutes les régions.<br />

Pour ce qui est d’accompagner la diffusion des films, on<br />

continue de débattre du rapport Lasserre, des Rencontres<br />

art et essai de Cannes en mai jusqu’au Congrès de la<br />

FNCF en septembre, en passant par sa traduction dans<br />

la loi. Si la mesure est controversée parmi les exploitants,<br />

les engagements de programmation sont relancés et<br />

étendus aux ententes, le président du CNC pouvant<br />

14 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


WARNER BROS. PICTURES<br />

PRÉSENTE<br />

VOTEZ<br />

BERNADETTE<br />

Éligible aux César dans toutes les catégories dont<br />

LÉA DOMENACH<br />

POUR LE CÉSAR<br />

DU MEILLEUR PREMIER FILM<br />

CATHERINE DENEUVE<br />

POUR LE CÉSAR<br />

DE LA MEILLEURE ACTRICE<br />

DENIS PODALYDÈS<br />

POUR LE CÉSAR<br />

DU MEILLEUR ACTEUR<br />

DANS UN SECOND RÔLE<br />

MICHEL VUILLERMOZ<br />

POUR LE CÉSAR<br />

DU MEILLEUR ACTEUR<br />

DANS UN SECOND RÔLE<br />

CRÉDIT PHOTO : LAURENT CHAMPOUSSIN


2023, LA RÉTRO<br />

désormais lui-même les fixer de façon contraignante.<br />

C’est le sens du décret entré en vigueur fin octobre, qui<br />

lâche par ailleurs du lest sur l’agrément des formules<br />

illimitées. Il est aussi prévu de réinstaurer des engagements<br />

de diffusion pour les distributeurs, ce qui reste à régler<br />

par la loi. Et pour ce qui n’est toujours pas réglé : les<br />

nouveaux critères de classement art et essai, sur lesquels<br />

il convient de se mettre d’accord. En effet, « une réflexion<br />

collective s’impose, pour atteindre les deux objectifs du<br />

classement : soutenir le risque éditorial des salles en récompensant<br />

leur programmation et leur travail d’animation,<br />

et préserver l'aménagement du territoire pour que les films<br />

de la diversité soient diffusés partout ». Dominique Boutonnat<br />

résume les enjeux et le dilemme exprimé par tous : une<br />

plus grande sélectivité, sachant que l’enveloppe des aides<br />

est fermée, risque d’exclure certaines salles du classement.<br />

« La réforme art et essai va faire souffrir certaines salles, mais<br />

il ne faut pas qu’il y ait de morts », pointe le président de<br />

la FNCF Richard Patry à Cannes, même si, du côté du<br />

CNC, on assure que la réforme <strong>–</strong> puisque réforme il y<br />

aura <strong>–</strong> vise à moduler le montant des subventions, et<br />

non pas à « opposer les salles des villes et les salles des champs ».<br />

Les aides étant basées sur la place accordée aux films art<br />

et essai, les avis divergent aussi sur les critères de recommandation,<br />

en fonction du nombre de copies ou de la<br />

qualité “artistique” des œuvres. Et si l’Afcae et le Scare<br />

ne sont pas toujours en osmose sur ce point, il est un<br />

sujet qui rassemble toutes les salles art et essai : la question<br />

des publics jeunes, en particulier les 15-25 ans, doit être<br />

au cœur du classement. Car le CNC a confirmé en 2023<br />

que le fonds Jeunes cinéphiles, lancé pendant la crise, ne<br />

sera pas renouvelé. La dotation qui y était consacrée sera<br />

reportée sur l’enveloppe art et essai… mais celle-ci n’a<br />

pas augmenté.<br />

des dégâts observés et de leur colère, face aux représentants<br />

du CNC… qui n’y sont pour rien et réaffirment<br />

leur soutien aux dispositifs.<br />

Mission distribution<br />

Si l’idée a souvent été évoquée, la Fédération nationale<br />

des éditeurs de films demande en février aux pouvoirs<br />

publics « de prendre la mesure du rôle déterminant de<br />

l’éditeur-distributeur dans l’attractivité du cinéma en<br />

mettant en place un crédit d’impôt distribution », comme<br />

il en existe pour la production. Un amendement est<br />

déposé en ce sens en octobre, par le député Renaissance<br />

Quentin Bataillon, dans le cadre du PLF <strong>2024</strong>. Et<br />

lors des Rencontres de l’Arp, le directeur général<br />

délégué du CNC annonce une étude sur la distribution,<br />

confiée à une personnalité indépendante,<br />

dans l’idée de faire un état des lieux du secteur et de<br />

mieux soutenir sa prise de risque, notamment sur le<br />

cinéma d’auteur. Un mois plus tard, Jean-Paul Cluzel,<br />

ancien président de l’Ifcic, se voit confier cette mission.<br />

Ses conclusions sont attendues d’ici mai <strong>2024</strong>.<br />

Une loi qui plafonne le taux de location<br />

des films en Outre-mer<br />

Pour les cinémas des départements et régions<br />

d’Outre-mer (Antilles, Réunion, Guyane et Mayotte), le<br />

taux de location à 35 %, tel qu’il était historiquement<br />

pratiqué en moyenne, est désormais un plafond inscrit<br />

dans la loi. Le texte « visant à assurer la pérennité des<br />

établissements de spectacles cinématographiques et<br />

l’accès au cinéma dans les Outre-mer » a été définitivement<br />

voté en décembre 2023, comme l’espérait le<br />

Syndicat des exploitants de cinémas d’Outre-mer<br />

(Secom), mais contre l’avis de deux autres opérateurs<br />

(l’Union des cinémas français ultramarins)... et celui des<br />

distributeurs.<br />

©Susy Lagrange<br />

L’éducation aux images menacée, malgré<br />

l’évolution du pass Culture…<br />

Certes, Dominique Boutonnat réaffirme tout au long<br />

de cette année l'enjeu des jeunes et de l’éducation<br />

comme une priorité, et s’active pour tripler le nombre<br />

de médiateurs « avec 200 postes prévus dans les prochaines<br />

conventions État/CNC/Régions, pour la période 2023-<br />

2025 ». Mais cela reste au bon vouloir… des Régions.<br />

Certes, l’utilisation du pass Culture progresse dans<br />

tous les cinémas, son éditorialisation est renforcée, et<br />

son volet collectif, étendu à la rentrée 2023/24 aux<br />

classes de 6 e et 5 e , contribue à faire évoluer l’outil<br />

comme un renfort éducatif, même s’il ne prend pas<br />

en charge le déplacement des élèves. Mais l’appli n’a<br />

pas été conçue pour se substituer aux dispositifs<br />

nationaux d’éducation aux images, encore une exception<br />

française, qui, depuis 30 ans, a fait ses preuves.<br />

En début d’année, les tarifs pour les séances scolaires<br />

relevant de ces dispositifs ont été revalorisés <strong>–</strong> une<br />

nécessité économique pour les salles <strong>–</strong>, tandis que rien<br />

n’est réglé pour le coût galopant des transports, qui<br />

reste un frein majeur pour beaucoup d’établissements<br />

scolaires. Mais ces sujets récurrents ont été balayés, à<br />

la veille de la rentrée, par une décision de l’Éducation<br />

nationale, prise sans concertation avec ses partenaires<br />

(ministère de la Culture et CNC, collectivités et<br />

professionnels du cinéma). Le guide du “remplacement<br />

de courte durée” (RCD), adressé aux chefs d’établissements,<br />

remet en cause le visionnement des films en<br />

salle et la formation des enseignants sur le temps<br />

scolaire. À Deauville en septembre, Richard Patry en<br />

appelle à un “Grenelle de l’éducation aux cinémas”,<br />

fédérant ministères, enseignants et exploitants. Deux<br />

mois plus tard, on constate déjà que de nombreux<br />

enseignants ont renoncé à participer aux dispositifs.<br />

En novembre dernier, lors des Rencontres nationales<br />

de l’Archipel des lucioles, les acteurs de terrain témoignent<br />

Le député européen Emmanuel Maurel, les cinéastes Pierre Jolivet et Jeanne Herry, vice-président et co-présidente de l'ARP,<br />

au Parlement Européen le 29 novembre, pour soutenir le maintien du géoblocage audiovisuel.<br />

Plus largement, dans la lignée des évolutions du monde<br />

et de la société, les salles accélèrent leur transition<br />

écologique, notamment par le passage à la projection<br />

laser, et une nouvelle commission de la FNCF est<br />

dédiée à l'écologie des cinémas. Au Congrès de<br />

Deauville, le CNC annonce que des formations sur<br />

« les enjeux de décarbonation et les équipements durables<br />

des cinémas » seront proposées aux exploitants dès le<br />

printemps <strong>2024</strong>. Le cinéma poursuit aussi ses efforts<br />

en matière de parité, le nombre de salariées dans la<br />

filière ayant augmenté en 2023 de 10,7 % par rapport<br />

à 2019, même si la polarisation des métiers et les<br />

inégalités salariales persistent. Dans le secteur de<br />

l’exploitation, le tout premier accord de branche sur<br />

l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes<br />

a été signé fin février par les organisations syndicales,<br />

et doit s’appliquer à toutes les entreprises, au-delà de<br />

celles affiliées à la FNCF.<br />

Enfin, les questions de souveraineté culturelle, ou<br />

celles posées par le développement fulgurant de<br />

l’intelligence artificielle, interrogent le cinéma, de<br />

sa création à sa diffusion. Début décembre, après une<br />

mobilisation notable de la filière, le parlement européen<br />

maintient la territorialité des droits audiovisuels,<br />

autrement dit le géoblocage qui avait été remis en<br />

cause à Bruxelles par les règles du libre échange. En<br />

revanche, l’Europe est à la traîne pour encadrer l’utilisation<br />

de l’IA. Alors que les grèves des auteurs et<br />

acteurs américains ont abouti à faire respecter leurs<br />

droits face au recours à l’intelligence artificielle générative,<br />

les cinéastes européens multiplient les déclarations,<br />

à Cannes puis à Venise, notamment pour<br />

réclamer la transparence sur les données d’entraînement<br />

et les contenus générés par l’IA.<br />

En octobre, en France, les professionnels du cinéma<br />

et de la culture interpellent le gouvernement, alors<br />

que l’Union européenne commence juste à s’entendre<br />

sur les grands principes encadrant l’intelligence artificielle<br />

: « nous réaffirmons l’absolue nécessité de placer<br />

l’éthique au cœur de l’action des pouvoirs publics dans<br />

l’encadrement de ces nouvelles technologies. Notre avenir<br />

en dépend. »<br />

Cécile Vargoz<br />

16 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


ALEXANDRA FECHNER<br />

PRÉSENTE<br />

LAETITIA<br />

CASTA<br />

DAMIEN<br />

BONNARD<br />

BÉATRICE<br />

DALLE<br />

UN FILM DE BRIGITTE SY<br />

AU CINÉMA LE 31 JANVIER


2023, LA RÉTRO<br />

DES LUTTES AMÉRICAINES<br />

ET DES RÉPERCUSSIONS MONDIALES<br />

Des succès potentiellement toujours aussi grands, mais aussi des<br />

flops percutants : à l’échelle mondiale, et plus particulièrement<br />

étasunienne, 2023 aura donné un aperçu intransigeant de ce à<br />

quoi ressemble le monde cinématographique d’après… où les<br />

crises se suivent et ne se ressemblent pas.<br />

©SAG-AFTRA<br />

Pendant ce temps, toujours en recherche d’équilibre après<br />

leur fulgurante croissance, les plateformes se sont pleinement<br />

engagées dans la voie de l’AVOD, soit d’offres<br />

à prix réduit avec publicité, à commencer par Netflix et<br />

Disney+. L’économie est d’ailleurs de mise chez The Walt<br />

Disney Company où l’ère Bob Iger II, de retour aux<br />

commandes depuis novembre 2022, s’avère être celle de<br />

la réduction des coûts. La firme qui fêtait son centenaire<br />

en 2023 visait la suppression de 7 000 emplois au niveau<br />

mondial, soit plus de 3 % de son effectif total.<br />

Commencée sous le bleu Avatar (La Voie de l’eau dominera<br />

la plupart des box-offices du monde durant l’ensemble<br />

du mois de <strong>janvier</strong>), 2023 sera résolument l’année du<br />

rose Barbie qui déferle au mois de juillet en compagnie<br />

d’Oppenheimer… Dans un contexte de sous-performance<br />

quasi chronique des films de franchises (en l’occurrence<br />

de super-héros), les deux hits <strong>–</strong> résolument uniques dans<br />

leur genre <strong>–</strong> parviennent à mener la plus grande partie<br />

de leur campagne promotionnelle avant que le syndicat<br />

SAG-AFTRA des acteurs américains ne rejoigne le<br />

mouvement de grève entamé depuis mai par les scénaristes<br />

de la WGA.<br />

Si c’est à la télévision qu’ils été plus immédiatement<br />

visibles, les effets des grèves simultanées des acteurs et<br />

des scénaristes <strong>–</strong> la première depuis 1960 <strong>–</strong> risquent d’être<br />

plus durables dans les salles de cinéma. Car au-delà des<br />

reports de sorties qui ont sévèrement affaibli le calendrier<br />

américain, ces arrêts auront créé des trouées massives, de<br />

respectivement cinq et quatre mois, dans l’écriture et le<br />

tournage des projets. Reste que les accords obtenus par<br />

les syndicats sont historiques : augmentations des salaires<br />

minimums, primes basées sur le succès en streaming et<br />

protections face à l’utilisation de l'IA dans le cinéma. Les<br />

scénaristes américains gardent ainsi leurs droits et le<br />

contrôle de leurs œuvres utilisées par l’intelligence artificielle,<br />

tandis que les répliques numériques des acteurs<br />

ne pourront être exploitées sans leur consentement.<br />

Autant d’enjeux qui dépassent largement les frontières<br />

tout comme l’année 2023, comme le montrent les<br />

questionnements et travaux en matière de régulation de<br />

l’IA dans l’UE… et les mouvements de grève en cours<br />

dans l’audiovisuel français, en tête desquels les syndicats<br />

SNTPCT et Spiac-CGT, pour une revalorisation (de 20<br />

%) des salaires.<br />

Perspective sur les Warner Bros Studios de<br />

Los Angeles, porte 4<br />

Fran Drescher et Meredith Stiehm,<br />

présidentes respectives de la<br />

Screen Actors Guild-American<br />

Federation of Television and<br />

Radio Artists (SAG-AFTRA) et<br />

de la Writers Guild of America<br />

(WGA), ont remporté leur bataille<br />

en 2023.<br />

Côté exploitation, le géant fragilisé Cineworld, propriétaire<br />

entre autres des Regal Cinemas aux États-Unis, a<br />

finalisé son plan de restructuration et est sorti fin juillet<br />

du chapitre 11 de la loi sur les faillites. Après le départ<br />

du PDG Mooky Greidinger, le circuit d’exploitation<br />

cinématographique mondial est désormais sous la supervision<br />

d’Eduardo Acuna, précédemment directeur des<br />

opérations américaines du circuit mexicain Cinepolis.<br />

Et à la tête de la puissante Nato américaine, Michael<br />

O’Leary a succédé en mai au lobbyiste vétéran John<br />

Fithian, qui a fait valoir ses droits à la retraite à la fin<br />

du CinemaCon.<br />

Enfin, la fin d’année arrive avec une rumeur persistante<br />

: celle de l’éventuelle fusion entre Warner Bros. Discovery<br />

et Paramount Global. De quoi réunir sous une même<br />

bannière Mission: Impossible et Harry Potter, Top Gun et<br />

Le Seigneur des Anneaux, ou encore Scream, Star Trek,<br />

Transformers, et l’univers DC. Pour rappel, l'absorption<br />

de la 21st Century Fox par The Walt Disney Company<br />

remonte à mars 2019. À voir si <strong>2024</strong> sera l’année de<br />

naissance d’un nouveau mastodonte comme on en (re)<br />

croisera de plus en plus dans l’univers du divertissement<br />

et des médias.<br />

Ayşegül Algan<br />

©Chris Yarzab<br />

18 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />

Zone A Zone B Zone C<br />

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />

Besançon, Bordeaux,<br />

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />

Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />

Créteil, Montpellier,<br />

Paris, Toulouse,<br />

REPRISE<br />

Limoges, Lyon, Poitiers<br />

Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />

Rouen, Strasbourg<br />

Versailles<br />

CONTENU ALTERNATIF<br />

S01<br />

3 JAN.<br />

8 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

HAUT ET COURT AMOURS À LA FINLANDAISE 02h01 S.Vilhunen E.Milonoff, A.Pöysti, O.Airola<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION IRIS ET LES HOMMES 01h38 C.Vignal L.Calamy, V.Elbaz, S.de Baecque<br />

LES ACACIAS JEUNESSE (LE PRINTEMPS) 03h35 W.Bing<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LA HESS 01h05 A.Lemoine-courx P.Colleau, E.Sabyani, S.Diouf<br />

WAYNA PITCH LE PLONGEUR 02h07 F.Leclerc H.Richer-Picard, C.Houde, J.Hart<br />

NEXT FILM DISTRIBUTION L’USINE, LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND 01h15 M.Lère Laffitte<br />

PATHÉ MOI CAPITAINE 02h02 M.Garrone S.Sarr, M.Fall, I.Sawadogo<br />

PATHÉ LIVE NABUCCO (METROPOLITAN OPERA) 03h05 E.Moshinsky L.Monastyrska, M.Barakova, S.Baek<br />

PATHÉ LIVE NCT NATION: TO THE WORLD IN CINEMAS 01h42 Y.Oh NCT<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR NIGHT SWIM 01h38 B.McGuire W.Russell, K.Condon, A.Hoeferle<br />

ARP SÉLECTION PRISCILLA 01h53 S.Coppola C.Spaeny, J.Elordi, D.Dominczyk<br />

S02<br />

10 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

MEMENTO DISTRIBUTION BONNARD, PIERRE ET MARTHE 02h02 M.<strong>Pro</strong>vost C.de France, V.Macaigne, S.Martin<br />

FILMY DISTRIBUTIONS GUNTUR KAARAM 02h42 T.Srinivas M.Babu, Sreeleela, P.Raj<br />

CINÉMA PUBLIC FILMS IVAN TSAREVITCH ET LA PRINCESSE CHANGEANTE 00h57 M.Ocelot<br />

SOUTHFILMS LA DERNIÈRE DANSE 01h25 S.Jarod J.Errero, S.Jarod<br />

NIGHT ED FILMS LAL SALAAM 02h30 A.Dhanush Rajinikanth, V.Vishal, D.Balakrishna<br />

DHR DISTRIBUTION / A VIF CINEMAS LA RÉPONSE DES BERGERS 01h29 J.Samouillan<br />

CONDOR DISTRIBUTION LA VIE RÊVÉE DE MISS FRAN 01h31 R.Lambert D.Ridley, D.Merheje, P.Cheena<br />

AD VITAM MAKING OF 01h54 C.Kahn D.Podalydès, J.Cohen, S.Crepon<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE MEAN GIRLS, LOLITA MALGRÉ MOI 01h52 S.Jayne et A.Perez Jr. A.Rice, R.Rapp, T.Fey<br />

TAMASA DISTRIBUTION MÈRE JEANNE DES ANGES 01h50 J.Kawalerowicz L.Winnicka, M.Voit, A.Ciepielewska<br />

DHR DISTRIBUTION / A VIF CINEMAS PRENDRE SOIN DE LA TERRE 02h05 G.Chapouillié<br />

STAR INVEST FILMS FRANCE SCRAPPER 01h24 C.Regan H.Dickinson, L.Campbell, A.Uzun<br />

EUROZOOM SI SEULEMENT JE POUVAIS HIBERNER 01h38 Z.Purevdash B.Uurtsaikh, N.Tsend, T.Batsaikhan<br />

LES FILMS DU LOSANGE UN SILENCE 01h39 J.Lafosse D.Auteuil, E.Devos, J.Cherhal<br />

S03<br />

17 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

SHELLAC ANIMAL 01h56 S.Exarchou D.Vlagkopoulou, F.Papadaki, A.Hariskos<br />

APOLLO FILMS / ORANGE STUDIO COMME UN PRINCE 01h30 A.Marhyar A.Sylla, M.Wanecque, J.Piaton<br />

PATHÉ LIVE GISELLE (DUTCH NATIONAL BALLET) 02h00 I.Julien<br />

PARK CIRCUS FRANCE HUSBANDS 02h02 J.Cassavetes J.Cassavetes, B.Gazzara, P.Falk<br />

SOLARIS DISTRIBUTION JU DOU 01h35 Y.Zhang G.Li, B.Li, L.Wei<br />

SURVIVANCE KRISHA ET LE MAÎTRE DE LA FORÊT 01h08 J.Park G.Kang, Y.Kim, Y.Lee<br />

FRA CINÉMA LA PÉRICHOLE (THÉÂTRE DES CHAMPS-ELYSÉES) 02h25 L.Pelly M.Viotti, S.de Barbeyrac, L.Naouri<br />

UFO DISTRIBUTION LA TÊTE FROIDE 01h32 S.Marchetti F.Loiret-Caille, S.Balde, J.Couzinié<br />

ESC FILMS LES CHAMBRES ROUGES 01h58 P.Plante J.Gariepy, L.Fortin-Babin, E.Locas<br />

STUDIOCANAL LE VOYAGE EN PYJAMA 01h29 P.Thomas A.Lafaurie, C.Labbé, L.Chammah<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE PAUVRES CRÉATURES 02h21 Y.Lánthimos E.Stone, M.Ruffalo, W.Dafoe<br />

DESTINY FILMS PRIMADONNA 01h40 M.Savina C.Gusmano, F.Ferracane, F.Colella<br />

PATHÉ LIVE QUEEN ROCK MONTREAL 01h35 S.Swimmer F.Mercury, J.Deacon, B.May<br />

LEVA PRODUCTIONS SI PROCHE DU SOLEIL 01h30 B.Rancoule Q.Santarelli, M.de Poncins, P.Ménès<br />

KINOVISTA STELLA, UNE VIE ALLEMANDE 02h01 K.Riedhof P.Beer, J.Niewöhner, K.Riemann<br />

S04<br />

24 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION CAPTIVES 01h50 A.des Pallières M.Thierry, J.Balasko, M.Foïs<br />

PATHÉ LIVE CARMEN (METROPOLITAN OPERA) 03h44 C.Cracknell A.Blue, A.Akhmetshina, P.Beczala<br />

PATHÉ LIVE CYRANO DE BERGERAC (COMÉDIE-FRANÇAISE) 02h30<br />

CINÉ MÉDITERRANÉE FÉLIX ET MOI, SUR LES TRACES DU CHANTEUR DE VIENS POUPOULE ! 01h38 L.Benito F.Morel, C.Berling, O.Césaro<br />

LES ALCHIMISTES ICI BRAZZA 01h36 A.Boutet<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT IRON CLAW 02h13 S.Durkin Z.Efron, H.Dickinson, J.Allen White<br />

WARNER BROS. FRANCE LA COULEUR POURPRE 02h21 B.Bazawule F.Barrino, T.P. Henson, D.Brooks<br />

BODEGA FILMS LA GRÂCE 01h59 I.Povolotsky M.Lukyanova, G.Chitava<br />

SAJE DISTRIBUTION LE CLUB DES MIRACLES 01h31 T.O'Sullivan L.Linney, K.Bates, M.Smith<br />

AD VITAM LE DERNIER DES JUIFS 01h30 N.Debré M.Zindel, A.Jaoui, Y.Gueye<br />

SWASHBUCKLER FILMS LE LIMIER 02h18 J.Mankiewicz L.Olivier, M.Caine, A.Cawthorne<br />

NEW STORY L’HOMME D’ARGILE 01h34 A.Tellenne E.Devos, R.Thiéry<br />

TANGENTE DISTRIBUTION MA VIE EN PAPIER 01h17 V.Dena<br />

ARP SÉLECTION MAY DECEMBER 01h57 T.Haynes N.Portman, J.Moore, C.Melton<br />

STAR INVEST FILMS FRANCE NICKY LARSON - CITY HUNTER: ANGEL DUST 01h34 K.Takeuchi A.Kamiya, K.Ikura, M.Sawashiro<br />

ANEPOS NOUS N'AVONS PAS PEUR DES RUINES 01h20 Y.Youlountas<br />

DHR DISTRIBUTION / A VIF CINEMAS PENSE À MOI 01h14 C.Lateule<br />

SONY PICTURES ENTERTAINMENT FRANCE TOUT SAUF TOI 01h44 W.Gluck S.Sweeney, G.Powell, A.Shipp<br />

SND UN COUP DE DÉS 01h30 Y.Attal G.Canet, M.Croze, Y.Attal<br />

CARLOTTA FILMS UN ÉTÉ AFGHAN 01h12 G.Gardner et J.Ivory J.Ivory<br />

GEBEKA FILMS VIVRE AVEC LES LOUPS 01h29 J.Bertrand<br />

S05<br />

31 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

ART HOUSE A MAN 02h01 K.Ishikawa S.Tsumabuki, S.Andô, M.Kubota<br />

LE PACTE AMELIA'S CHILDREN 01h31 G.Abrantes B.Lundy-Paine, C.Cotta, A.Moreira<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />

FRANCE<br />

ARGYLLE M.Vaughn B.Howard, H.Cavill, S.Rockwell<br />

LES FILMS DU CAMELIA BELLISSIMA 01h56 L.Visconti A.Magnani, W.Chiari, T.Apicella<br />

JOUR2FÊTE LA FERME DES BERTRAND 01h29 G.Perret<br />

SMELLY DOG FILMS LA FORÊT, C’EST LA CLASSE ! 01h19 D.Schlosser<br />

BAC FILMS LA ZONE D'INTÉRÊT 01h46 J.Glazer C.Friedel, S.Hüller, F.Kreutzkam<br />

PARADIS FILMS LE BONHEUR EST POUR DEMAIN 01h39 B.Sy L.Casta, D.Bonnard, B.Dalle<br />

20 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


S05<br />

31 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

KMBO LÉO, LA FABULEUSE HISTOIRE DE LÉONARD DE VINCI 01h37 J.Capobianco et P.Granjon S.Fry, M.Cotillard, D.Ridley<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES 01h32 C.Chauvaud C.Chauvaud, J.Haddad Champeyroux, F.Gaussen<br />

PANAME DISTRIBUTION LES LUEURS D'ADEN 01h31 A.Gamal K.Hamdan, A.Mohammed, S.Alamrani<br />

SINGULARIS FILMS LES PRIÈRES DE DELPHINE 01h30 R.Mfetgo Mbakam<br />

POTEMKINE FILMS L'ETOILE FILANTE 01h38 D.Abel et F.Gordon D.Abel, F.Gordon, K.Ito<br />

SINGULARIS FILMS MAMBAR PIERRETTE 01h33 R.Mfetgo Mbakam P.Aboheu Njeuthat, N.Kenmogne Fondjo, C.Tchana<br />

ALBA FILMS MA PART DE GAULOIS 01h31 M.Chibane A.Bendimerad, A.Charki, L.Salem<br />

OUTPLAY FILMS NUIT NOIRE EN ANATOLIE 01h54 Ö.Alper B.Ateş, T.Birsel, S.Kekilli<br />

TRAFALGAR RELEASING<br />

PET SHOP BOYS DREAMWORLD :THE GREATEST HITS LIVE AT THE<br />

ROYAL ARENA COPENHAGEN<br />

01h54 D.Barnard N.Tennant, C.Lowe<br />

PAN DISTRIBUTION SOUS LE VENT DES MARQUISES 01h31 P.Godeau F.Damiens, S.Dewaels, R.Kolinka<br />

DULAC DISTRIBUTION THEY SHOT THE PIANO PLAYER 01h43 F.Trueba et J.Mariscal J.Goldblum, R.Wallach, T.Ramos<br />

MALAVIDA FILMS UNDERGROUND XXL PARTIE 1 02h38 E.Kusturica P.Manojlovic, L.Ristovski, S.Stimac<br />

MALAVIDA FILMS UNDERGROUND XXL PARTIE 2 02h38 E.Kusturica P.Manojlovic, L.Ristovski, S.Stimac<br />

S06<br />

7 FÉV.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

SND ASTÉRIX - LE DOMAINE DES DIEUX 01h26 L.Clichy R.Carel, G.Briat, L.Deutsch<br />

SND ASTÉRIX - LE SECRET DE LA POTION MAGIQUE 01h26 L.Clichy et A.Astier B.Alane, C.Clavier, G.Briat<br />

SND COCORICO J.Hervé C.Clavier, D.Bourdon, S.Testud<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION DAAAAAALI ! 01h17 Q.Dupieux A.Demoustier, G.Lellouche, E.Baer<br />

WARNER BROS. FRANCE DUNE 02h36 D.Villeneuve T.Chalamet, R.Ferguson, O.Isaac<br />

WAYNA PITCH ELAHA 01h55 M.Aboyan B.Layla, D.Durmaz, N.Kırık<br />

CINÉMA PUBLIC VAL-DE-MARNE (CINÉ JUNIOR) EN ROUTE ! 00h26<br />

CONDOR DISTRIBUTION GREEN BORDER 02h27 A.Holland J.Altawil, M.Ostaszewska, T.Włosok<br />

AD VITAM LA BÊTE 02h26 B.Bonello L.Seydoux, G.MacKay, G.Malanda<br />

STUDIOCANAL LE DERNIER JAGUAR G.de Maistre E.Rickards, L.Pollack, W.Baker<br />

SPLENDOR FILMS L'ENFER DES ARMES 01h35 T.Hark C.Lin, B.Law Che, R.Lui<br />

TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL BALLET : MANON 03h15 K.MacMillan<br />

LE PACTE LE ROYAUME DE KENSUKE 01h24 N.Boyle et K.Hendry C.Murphy, S.Hawkins, R.Cassidy<br />

LES FILMS DU PRÉAU LES PETITS SINGULIERS 00h47<br />

CINÉMA PUBLIC FILMS LES TOUTES PETITES CRÉATURES 00h38 L.Izzard<br />

LES ALCHIMISTES MATRIA 01h39 Á.Gago M.Vázquez, S.Prego, Tatan<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE OPÉRATION PORTUGAL 2: LA VIE DE CHÂTEAU F.Cimière D’Jal, G.Bonnet, A.Boquien<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT RACE FOR GLORY: AUDI VS LANCIA 01h33 S.Mordini D.Brühl, R.Scamarcio, V.Bruch<br />

CITRON BIEN CINÉMA ROQUETTE ET LES MAL-AIMÉS 00h40 H.Ducrocq<br />

CINÉMA PUBLIC VAL-DE-MARNE (CINÉ JUNIOR) UN VOYAGE EN BONNE COMPAGNIE 00h35<br />

S07<br />

14 FÉV.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

JOUR2FÊTE 20 000 ESPÈCES D'ABEILLES 02h08 E.Urresola Solaguren S.Otero, P.López Arnaiz, A.Gabarain<br />

EUROZOOM ADAM CHANGE LENTEMENT 01h36 J.Vaudreuil<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE BOB MARLEY: ONE LOVE R.Green K.Ben-Adir, L.Lynch, M.Gandolfini<br />

GAUMONT DISTRIBUTION CHIEN ET CHAT R.Kherici F.Dubosc, R.Kherici, P.Lacheau<br />

SHELLAC CHIENNE DE ROUGE 01h40 Y.Zoutat<br />

FRA CINÉMA GIULIO CESARE (OPÉRA NATIONAL DES PAYS-BAS) 03h35 C.Bieito C.Dumaux, J.Fuchs, C.Molinari<br />

MEMENTO DISTRIBUTION LE MOLIÈRE IMAGINAIRE 01h35 O.Py L.Lafitte, S.Martin, J.Balibar<br />

DESTINY FILMS LE PION DU GÉNÉRAL 01h55 M.Mubarak K.Ardilova, A.Swara, Y.Mahardika<br />

CHOCOLATINE PRODUCTION LE TRÉSOR PERDU 01h12 S.Garrigues F.Ambrosini, J.Audouy, S.Garrigues<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE MADAME WEB S.Clarkson D.Johnson, S.Sweeney, C.O’Connor<br />

APOLLO FILMS MAISON DE RETRAITE 2 01h42 C.Zidi Jr. K.Adams, J.Reno, D.Prévost<br />

ALBA FILMS RALLY ROAD RACERS 01h33 R.Venokur J.Yang, J.Simmons, C.Bennet<br />

GEBEKA FILMS ROSE, PETITE FÉE DES FLEURS 01h15 K.Holmbäck<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE SANS JAMAIS NOUS CONNAÎTRE 01h45 A.Haigh P.Mescal, A.Scott, C.Foy<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION VIVANTS 01h23 A.Delaporte A.Isaaz, R.Zem, P.Arbillot<br />

S07<br />

21 FÉV.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

UGC DISTRIBUTION / TF1 STUDIO AU FIL DES SAISONS H.Ladoul et M.La Via C.Deneuve, A.Riseborough, M.Saylor<br />

JHR FILMS BYE BYE TIBÉRIADE 01h22 L.Soualem H.Abbass<br />

NOUR FILMS DOUBLE FOYER 01h25 C.Vassé E.Dequenne, M.Boublil, P.Rochefort<br />

NEW STORY HOLLY 01h42 F.Troch G.Verstraete, E.Deceukelier, R.Cleiren<br />

THE DARK IL FAIT NUIT EN AMÉRIQUE 01h06 A.Vaz<br />

ARP SÉLECTION L'EMPIRE 01h50 B.Dumont A.Vartolomei, L.Khoudri, C.Cottin<br />

LES ACACIAS LE NOM DE LA ROSE 02h12 J.Annaud S.Connery, C.Slater, H.Qualtinger<br />

KMBO LE ROYAUME DES ABYSSES 01h52 T.Xiaopeng W.Tingwen, S.Xin, K.Teng<br />

PATHÉ LES CHÈVRES ! 01h40 F.Cavayé D.Boon, J.Commandeur, C.Chust<br />

TANDEM LES DERNIERS HOMMES 02h00 D.Oelhoffen G.Caprino, N.Lopes, A.Chyra<br />

HAUT ET COURT LE SUCCESSEUR X.Legrand M.Grondin, Y.Jacques, L.Champagne<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS SLEEP 01h35 J.Yu Y.Jeong, S.Lee<br />

CARLOTTA FILMS UNE HISTOIRE VRAIE 01h52 D.Lynch R.Farnsworth, S.Spacek, H.Stanton<br />

SND UNE VIE 01h50 J.Hawes A.Hopkins, H.Bonham Carter, J.Flynn<br />

UFO DISTRIBUTION UNIVERSAL THEORY 01h58 T.Kröger J.Bülow, O.Ross, H.Zischler<br />

CAPRICCI FILMS WALK UP 01h37 H.Sang-Soo H.Kwon, H.Lee, M.Park<br />

Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />

régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

21


CHIFFRES<br />

COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />

À l’occasion de la sortie de<br />

Priscilla de Sofia Coppola<br />

(ARP) le 3 <strong>janvier</strong>, retour<br />

en chiffres sur les 5 derniers<br />

longs-métrages de<br />

la cinéaste.<br />

TITRE LES PROIES THE BLING RING SOMEWHERE MARIE ANTOINETTE LOST IN TRANSLATION<br />

Date de sortie 32/08/2017 12/06/2013 05/01/2011 24/05/2006 07/01/2004<br />

Distributeur UNIVERSAL PATHÉ PATHÉ PATHÉ PATHÉ<br />

Cumul des entrées 362 361 436 809 480 423 1 223 207 1 384 220<br />

1 er jour 28 650 31 065 34 387 60 932 24 246<br />

1 er week-end 137 033 137 621 195 565 339 304 185 127<br />

Copies 261 205 174 312 130<br />

Moyenne par<br />

copies 1 er we<br />

Cœfficient<br />

Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />

Taux de transformation<br />

(cumul des entrées/1 er we)<br />

525 671 1 124 1 088 1 424<br />

2,56 2,05 2,24 2,27 2,02<br />

x12,6 x14,1 x14 x20,1 x57,1<br />

Note Spectateur AlloCiné 2,6 2,5 2,4 3,3 3,8<br />

Source CBO-Box Office<br />

TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />

RANG<br />

DATE FILM DISTRI.<br />

COPIES<br />

1 ER WE<br />

ENTRÉES<br />

1 ER WE<br />

SÉANCES<br />

1 ER WE<br />

MOYENNE PAR<br />

SÉANCE 1 ER WE<br />

1 19/07/23 BARBIE WARNER 665 1 166 115 11 351 103<br />

2 05/04/23 SUPER MARIO BROS, LE FILM UNIVERSAL 738 1 364 123 15 101 90<br />

3 01/02/23 ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU PATHÉ 772 1 362 290 16 389 83<br />

4 01/03/23 CREED III WARNER 587 932 355 11 595 80<br />

5 19/07/23 OPPENHEIMER UNIVERSAL 668 842 867 10 636 79<br />

6 17/05/23 FAST & FURIOUS 10 UNIVERSAL 813 1 167 702 15 019 78<br />

7 27/12/23 LES SEGPA AU SKI APOLLO 301 445 913 6 089 73<br />

8 03/05/23 LES GARDIENS DE LA GALAXIE, VOLUME 3 DISNEY 611 1 017 381 14 447 70<br />

9 01/11/23 LE GARÇON ET LE HÉRON WILD BUNCH 461 565 253 8 044 70<br />

10 08/02/23 TITANIC (REP 2023) DISNEY 252 149 351 2 321 64<br />

11 08/11/23 FIVE NIGHTS AT FREDDY'S UNIVERSAL 331 345 966 6 262 55<br />

12 08/02/23 ALIBI.COM 2 STUDIOCANAL 680 727 132 13 485 54<br />

13 28/06/23 INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE DISNEY 689 761 448 14 127 54<br />

14 22/11/23 NAPOLÉON SONY 743 651 893 12 107 54<br />

15 11/10/23 LA PAT' PATROUILLE : LA SUPER PATROUILLE PARAMOUNT 667 478 887 8 912 54<br />

16 02/08/23 EN EAUX TRÈS TROUBLES WARNER 553 527 219 10 007 53<br />

17 18/10/23 SACERDOCE SAJE 144 16 317 318 51<br />

18 05/07/23<br />

ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE (REP<br />

2023)<br />

PATHÉ 405 146 572 2 910 50<br />

19 13/12/23 WONKA WARNER 700 597 940 12 537 48<br />

20 08/03/23 SCREAM VI PARAMOUNT 427 389 918 8 129 48<br />

*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company.<br />

22 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


RENCONTRES PRO<br />

©Claire NICOL<br />

SOMMET DES ARCS 2023,<br />

DES NOUVEAUX INTERLOCUTEURS<br />

ET DE NOUVEAUX INDICATEURS<br />

Cette année, le rendez-vous<br />

réunissant distributeurs et<br />

exploitants indépendants<br />

s’est renforcé d’une<br />

perspective incontournable :<br />

celle des producteurs. Tout en<br />

continuant d'imaginer de<br />

nouvelles pratiques, pour<br />

l’ensemble de la filière.<br />

<strong>Pro</strong>duction-exploitation : the missing<br />

connexion<br />

La table ronde "Du développement à l’écran”, avec deux<br />

études de cas précis <strong>–</strong> Alice et le Maire de Nicolas Pariser<br />

et Le Théorème de Marguerite d’Anna Novion <strong>–</strong>, avait<br />

justement été pensée pour mettre en avant des points<br />

communs nombreux… et les points de rencontre bien<br />

trop rares entre les deux bouts de la filière. L’équipe d’Alice<br />

et le Maire, tourné à Lyon, n’a ainsi eu aucun lien avec<br />

les salles de la ville pendant ses prises de vues, du moins<br />

jusqu’à sa « belle tournée province, dont sa grosse avantpremière<br />

lyonnaise », regrette son producteur Emmanuel<br />

Agneray. Malgré son sujet « audacieux » <strong>–</strong> les discussions<br />

politiques entre un maire dépressif et une jeune femme<br />

qui se cherche <strong>–</strong>, le film, sorti en octobre 2019 chez Bac<br />

Films, réunira 720 000 spectateurs. Carrière salle plus<br />

discrète pour Le Théorème de Marguerite, qui a juste<br />

dépassé les 150 000 billets depuis sa sortie le 1 er novembre<br />

dernier, accompagnée par Pyramide. « Une date où le film<br />

devait être en concurrence avec Dune avant son report, puis<br />

avec Le Garçon et le Héron qui se positionne assez tard,<br />

mais prend rapidement le lead », note le producteur Gilles<br />

Sacuto, bien conscient d’avoir été, cette semaine de sortie,<br />

« le troisième choix de film d’auteur, et le sixième en nombre<br />

de copies ». Le producteur n'hésite donc pas à dénoncer<br />

« les stratégies de sortie procédant de l’éviction, alors que<br />

prendre les séances à la concurrence ne résout pas le problème<br />

de certains titres qui n’ont qu’une semaine pour faire leur<br />

carrière en salles. Et les camarades distributeurs qui achètent<br />

des films étrangers trop chers les sortent trop gros… au<br />

détriment de nos films. »<br />

Ces stratégies de programmation, Stéphanie Jaunay,<br />

exploitante-programmatrice du TNB Cinéma de Rennes,<br />

les connaît bien, son établissement de 3 écrans partageant<br />

un périmètre de 1 km à peine avec les 5 salles de l’Arvor<br />

(programmé par Cinediffusion) et les 13 salles du Pathé.<br />

D’autant plus dans « un marché après-Covid qui a bougé.<br />

Avant, quand un film sortait dans les circuits, je savais qu’il<br />

n’était pas pour moi. Or aujourd’hui on voit de plus en plus<br />

de films programmés en tandem dans les différents types de<br />

salles, et c’est beaucoup moins évident de construire l'identité<br />

de son cinéma à travers ses choix de programmation », déplore<br />

l'exploitante.<br />

24 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


Le lendemain de la table ronde, l’atelier Scare organisé<br />

dans le cadre du Café des indés a émis plusieurs propositions<br />

en vue de prolonger le lien et multiplier les<br />

collaborations entre exploitants et producteurs. Parmi<br />

les pistes, celles de mieux informer les exploitants sur les<br />

tournages en régions (voire d’organiser des visites pour<br />

lesquelles peuvent être sollicités les bureaux d'accueil des<br />

tournages), de créer plus en amont des contenus éditoriaux<br />

sur les films (hors pubs), de repenser l’organisation des<br />

tournées en y intégrant les techniciens (qui répondent à<br />

l'appétence, notamment du public jeune, envers les<br />

métiers du cinéma), de mettre en place des résidences<br />

d'écriture dans les salles, ou encore d’intégrer des exploitants<br />

dans des comités de sélection des aides.<br />

De l’écolo-responsabilité à la Fête des<br />

cinémas de quartier<br />

Parmi les cinq autres ateliers proposés dans le cadre du<br />

Café des indés du Sommet, celui instigué par le Dire<br />

s’est penché sur l’impact environnemental de la diffusion<br />

des œuvres, pour lequel un calculateur carbone est en<br />

cours de transposition. Et si l’idée est de s'appuyer autant<br />

sur la Fresque du Film que la Fresque du Numérique,<br />

c’est qu’il reste encore à déterminer ce qui pollue le plus<br />

entre « le tout physique et le tout numérique », notamment<br />

en matière de DCP ou d’affiches, ou d’événements<br />

multidiffusés par opposition aux tournées d’avant-premières<br />

salle par salle, se sont interrogés les rapporteurs Emmélie<br />

Grée (Ad Vitam) et Mathieu Guetta (CST). Parmi les<br />

actions concrètes proposées : le référencement précis des<br />

moyens d’affichage dans les cinémas (pour ajuster les<br />

envois des distributeurs) et la participation des exploitants<br />

au recensement d'entreprises locales vertueuses pour<br />

l'organisation des tournées (taxis verts, restaurants végétariens…).<br />

Pour pallier au flagrant besoin de formation<br />

et d’exposition des bonnes pratiques existantes et à venir,<br />

les questions énergétiques et d’impact carbone seront au<br />

programme du prochain rendez-vous du département<br />

distribution de la CST, le 20 mars <strong>2024</strong>.<br />

Après les Rencontres du cinéma indépendant de juin, le rendez-vous biannuel du<br />

Café des indé et ses ateliers collaboratifs ont pris leurs quartiers alpins.<br />

Que ce soit pour renforcer une tendance ou aller chercher<br />

un public pas encore convaincu, mieux connaître les<br />

spectateurs d’un film permet aux salles, entre autres, de<br />

mieux adapter les horaires des séances tout comme les<br />

bandes annonces proposées en avant séance.<br />

Or l’atelier Cine Society et Vertigo a mis en avant certains<br />

écarts de perception entre le public “imaginé” et le public<br />

réel des titres. Ainsi, celui de Mon crime était plus mixte<br />

et moins fémininin que présupposé par les exploitants,<br />

et celui d’Anatomie d’une chute plus âgé que pressenti.<br />

Au-delà des informations spectateurs délivrées par les<br />

cartes d’abonnement et de fidélité, l'installation de bornes<br />

spéciales dans un échantillon de cinémas pourrait certes<br />

améliorer cette connaissance du public, mais nécessite<br />

la présence de personnel dédié… et risque d'être moins<br />

utilisé par le public senior.<br />

L’Afcae a invité les participants de son atelier à imaginer<br />

de nouvelles actions clés-en-main, « pour tous les cinémas<br />

de tout le territoire, sans réinventer la roue mais en se<br />

servant de l'existant et en privilégiant le contact humain »,<br />

ont résumé les rapporteurs Christine Dumand (de<br />

l’Association des cinémas du Centre) et Samia Brahimi<br />

(des Alchimistes). Outre l’idée de partager les initiatives<br />

locales via des webinaires ou une plateforme<br />

dédiée de l'Association, deux projets ont émergé, dans<br />

l’idée des avant-premières Coup de cœur : “Ciné<br />

Traversée”, qui proposerait une sélection de 4 films<br />

patrimoine à mettre en avant sur un mois et accompagnés<br />

d'une communication particulière (comme<br />

une playlist de musiques de l’année du film), et<br />

“Maman j’ai raté le ciné”, qui permettrait la reprise<br />

de 3 ou 4 films « qui ont fait peu d’entrées en salles,<br />

mais qui ont des qualités cinématographiques évidentes<br />

et qui se verraient ainsi offrir une seconde vie ».<br />

Palmarès<br />

Les Arcs Film Festival 2023<br />

©M-Films<br />

Slow<br />

Flèche de cristal<br />

Slow de Marija Kavtaradze (Lituanie/Espagne/Suède)<br />

Grand prix du jury<br />

La Salle des profs d’Ilker Çatak (Tandem, 6 mars,<br />

Allemagne)<br />

Prix du public<br />

Le Successeur de Xavier Legrand (Haut et Court, 21<br />

février, France/Canada)<br />

Prix d’interprétation<br />

Dimitra Vlagopoulou dans Animal de Sofia<br />

Exarchou (Shellac, 17 <strong>janvier</strong>, Grèce/Roumanie/Autriche/Bulgarie/<br />

Chypre)<br />

Gáspár Adonyi-Walsh dans Explanation for<br />

Everything de Gábor Reisz (Memento, Hongrie/Slovaquie)<br />

Prix de la meilleure photographie<br />

Nathalie Durand pour Le Successeur de<br />

Xavier Legrand<br />

Prix de la meilleure musique originale<br />

Marvin Miller pour La Salle des profs d’Ilker Çatak<br />

Prix du jury jeune<br />

Sweet Dreams d’Ena Sendijarević (Pays-Bas/Suède/<br />

Indonésie/France)<br />

Prix Cineuropa<br />

Explanation for Everything de Gábor Reisz<br />

Prix Universciné de la sélection hauteur<br />

Green Border d’Agnieszka Holland (Condor, 7 février,<br />

Pologne/France/Belgique/ Tchéquie)<br />

Prix des Cinglés du cinéma<br />

Sous hypnose d’Ernst de Geer (Kinovista, 22 mai, Suède/<br />

France/Norvège)<br />

©CLAIRE NICOL<br />

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

25


RENCONTRES PRO<br />

Le GNCR poursuit l’idée d’une Fête du Cinéma indépendant<br />

se démarquant de la Fête du Cinéma originelle,<br />

d’une “Fête des cinémas de quartier” « qui nous correspond<br />

plus », ont indiqué les rapporteurs de l’atelier Sylvain<br />

Pichon (du Méliès de Saint-Étienne) et Lucie Commiot<br />

(Condor Distribution). Datée au 24 avril, soit en même<br />

temps que la Fête des libraires indépendants (mais<br />

éventuellement sur deux journées), elle pourrait bénéficier<br />

d’une communication nationale comme du relais<br />

des associations de spectateurs ou celui de talents partageant<br />

des vidéos où ils parlent de leur cinéma de quartier.<br />

Le tout en renouant avec le passeport des débuts de la<br />

Fête du Cinéma, soit le principe d’un prix symbolique<br />

après l’achat d’un premier ticket à plein tarif. « Sachant<br />

que les 5 euros de la Fête du Cinéma actuelle, c’est le prix<br />

moyen pratiqué dans nos salles », souligne Sylvain Pichon.<br />

Calculer le succès d’un film : la voie de la<br />

moyenne par séance<br />

« Au mk2 Quai de Seine en octobre dernier, Un prince de<br />

Pierre Creton a été déprogrammé au bout d’une semaine<br />

malgré le fait qu’il présentait la meilleure moyenne par<br />

séance des films à l’affiche », observe Zoé Regnard, chargée<br />

de programmation à l’Acid, instigatrice de l’atelier<br />

“Comment calculer le succès d’un film” au Café des<br />

indés. De son côté, Étienne Ollagnier note que « dans<br />

un classement par moyenne/séance, cette semaine [du 20<br />

décembre 2023], c’est Les Colons, de Felipe Gálvez Haberle<br />

qui arriverait premier avec sa moyenne de 24 spectateurs<br />

par séance à Paris ». Cette mise en perspective est d’autant<br />

plus légitime que « la logique actuelle des négociations du<br />

lundi matin condamne d’avance les films qui ont moins de<br />

séances que les autres, bien qu’ils ne soient pas forcément les<br />

moins performants à la séance », déplore le co-gérant de<br />

Jour2Fête et coprésident du SDI.<br />

La moyenne par séance comme outil d’évaluation du<br />

succès d’un film apparaît d’autant plus légitime à l'heure<br />

du bordereau à la séance, officiellement de rigueur depuis<br />

juillet 2023, mais pas disponible à temps pour servir<br />

d’argument de maintien à l’affiche pour les distributeurs<br />

<strong>–</strong> qui sont d’ailleurs très nombreux à ne pas savoir où se<br />

le procurer <strong>–</strong>, puisque les données ne remontent, au<br />

mieux, qu’à la fin de la semaine cinématographique. Ces<br />

chiffres, qui pourraient mettre en évidence des stratégies<br />

d’occupation d’espace de certains distributeurs, ne sont<br />

donc, pour l’heure, analysables “qu’après coup”.<br />

Une des suggestions de l’atelier est que le CNC et le<br />

Médiateur du Cinéma publient dès lors un baromètre<br />

biannuel des moyennes par séance, par typologie de film.<br />

Un indicateur qui ne remplace pas l’évaluation du nombre<br />

d’entrées à la lumière du budget investi, et « ne doit faire<br />

perdre de vue le fait que le succès d’un film s’évalue aussi au<br />

regard de ce qu’il représente dans la carrière des cinéastes ou<br />

de leur producteur ». Néanmoins, il promet d’objectiver<br />

le succès des films « et de défendre l’action des cinémas à<br />

l’échelle des politiques culturelles territoriales », ajoute Pauline<br />

Chasserieau, directrice générale du Pôle régional image Acap.<br />

Ayşegül Algan<br />

Le Portail Data Scare en AP<br />

Parmi les nouveaux outils présentés au Labo des<br />

initiatives du Sommet, le Syndicat des cinémas d'art,<br />

de répertoire et d'essai a donné un aperçu du portail<br />

qu'il développe depuis un an et demi. De l’open data,<br />

un agenda ouvert interfacé avec différents portails et<br />

guides culturels <strong>–</strong> dont le pass Culture <strong>–</strong>, et qui peut<br />

aussi servir à l’export de bilans événements pour les<br />

salles l’ayant tenu à jour… Les fonctionnalités sont<br />

multiples et « on n’en est qu’au début », déclare la<br />

déléguée générale du Scare Béatrice Boursier qui<br />

promet un outil « révolutionnaire ».<br />

Plus d’infos bientôt dans les colonnes de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>.<br />

Anne Pouliquen, responsable du Sommet des Arcs,<br />

entourée des professionnels organisateurs des<br />

ateliers du Café des indé<br />

C’est l’innovation “Cinematon : tous en cabine !”,<br />

un concept de photomaton mis à disposition des<br />

spectateurs dans les halls des cinémas, qui a été<br />

distinguée au terme du Hackathon du Sommet. Le<br />

projet, et son équipe, intègrent donc la troisième<br />

promotion de Futur@Cinema pour 10 mois<br />

d’incubation, entre février et décembre <strong>2024</strong>. À suivre !<br />

©CLAIRE NICOL ©CLAIRE NICOL<br />

26 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


MARTIN BIDOU<br />

L'ÉMISSION<br />

Faut-il récompenser de la même manière une séance de<br />

Dune et une séance de Fermer les Yeux ?<br />

Le directeur des ventes de<br />

Haut et Court Distribution,<br />

président de Haut et Court<br />

Cinémas, et à ce titre<br />

administrateur du Scare, est<br />

revenu dans l’Émission<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> sur la situation<br />

de l’art et essai en France.<br />

Des cinémas…<br />

L’année 2023 a marqué une étape dans le réseau de salles<br />

Haut et Court après l’acquisition du Diagonal à Montpellier<br />

(6 salles) en décembre 2022, et du Navire à Valence (5<br />

salles) fin avril 2023. Désormais, le groupe dirigé par<br />

Martin Bidou exploite pas moins de 7 cinémas : le Nouvel<br />

Odéon (1 salle) et le Louxor (3 salles) à Paris , l’Astrée<br />

(4 salles) et le Forum (2 salles) à Chambéry, ainsi que le<br />

Sémaphore (6 salles) à Nîmes. Dans l’environnement<br />

urbain et concurrentiel de ses villes d’implantation, les<br />

cinémas Haut et Court proposent une programmation<br />

« à 95 % art et essai », parfois même sans les titres classés<br />

les plus porteurs : « On se partage le marché, sauf à Paris<br />

où le public est cinéphile, et où des circuits généralistes<br />

programment de l’art et essai en VO, comme c’est le cas pour<br />

le dernier Wim Wenders ».<br />

Les débuts de Martin Bidou dans l’exploitation remontent<br />

à sa reprise, fin des années 1990, des cinémas parisiens<br />

le Vincennes et le Max Linder (pour lequel il a revendu<br />

toutes ses parts), en association avec feu Simon Simsi<br />

<strong>–</strong> fondateur de la société de distribution Les Acacias <strong>–</strong>,<br />

son « mentor de l’exploitation ». Si le réseau de salles Haut<br />

et Court s’est désormais bien étoffé, Martin Bidou<br />

l’exploitant n’a « jamais eu le projet de créer un circuit. Les<br />

choses se sont faites ainsi, salle par salle, au fil des des opportunités<br />

et des d’exploitants. » Des opportunités qui ont<br />

permis à Haut et Court Cinémas de cumuler, en 2022,<br />

un peu plus de 500 000 entrées, un total qui grimpera<br />

en cette fin d’année avec la comptabilisation des entrées<br />

du Navire (86 000 en 2022) et du Diagonal (280 000 en<br />

2022). Ce dernier constitue « un petit miracle permanent,<br />

réalisant entre 300 000 et 350 000 entrées annuelles en ne<br />

faisant que de l’art et essai, bien que l’outil soit vieillissant ».<br />

De fait, des travaux sont prévus prochainement pour les<br />

deux cinémas, notamment une rénovation entière pour<br />

le Diagonal.<br />

… et des films<br />

La sortie de Perfect Days de Wim Wenders, le 29 novembre<br />

dernier, a confirmé le « momentum » Haut et Court de<br />

ces dernières années. Si l’acquisition du film passé par la<br />

compétition cannoise <strong>–</strong> où Koji Yakusho a reçu le prix<br />

d’interprétation masculine <strong>–</strong> représente un investissement<br />

conséquent (« avec ce MG on pourrait racheter une salle »),<br />

Perfect Days devrait toutefois atteindre les 300 000 entrées.<br />

De quoi rentrer dans « le club restreint des films “full VO”<br />

qui ont dépassé [cette barre] depuis le Covid » (dont Asteroid<br />

City, La Conspiration du Caire ou encore Sans Filtre). La<br />

performance est d’autant plus remarquable dans le<br />

contexte de durcissement, « depuis 5-6 ans, de l’accès aux<br />

salles, de la durée de vie des films, ou encore du niveau des<br />

MG pour la distribution indépendante… Toutes les semaines<br />

c’est la guerre pour la programmation ». En effet, si le cinéma<br />

reste « un marché de l’offre », Martin Bidou confirme une<br />

« accélération de cadence pour les films qui fonctionnent,<br />

notamment avec la fin des VPF qui nous a permis de servir<br />

plus rapidement les salles de la petite exploitation… Mais<br />

s’il y a une multiplication de la demande pour les films les<br />

plus recherchés, en tant que distributeur, j’ai beaucoup plus<br />

de mal à sortir les films à 50-60 copies. » Par ailleurs,<br />

l’exploitant-programmateur assume le fait d’avoir récemment<br />

sorti L’Abbé Pierre (SND) et Napoléon (Sony), soit<br />

des titres non recommandés, dans les cinémas Haut et<br />

Court, après avoir « raisonné en termes de publics ». Pour<br />

autant, cette logique a un corollaire : celui d’invisibiliser<br />

encore davantage les œuvres à moins de 60 copies, et<br />

participer à la chute de leurs entrées.<br />

Une réforme dans un contexte de tension<br />

On sait que la réforme art et essai devra trouver l'équilibre<br />

entre une logique d’aménagement du territoire et un<br />

soutien accru à la prise de risques des salles. Dans un<br />

contexte où de plus en plus de Régions conditionnent<br />

l’accès aux aides (dont loi Sueur) à un classement art et<br />

essai, le perdre « serait dramatique pour les salles généralistes,<br />

celles en DSP qui doivent obtenir la classification… » Reste<br />

l’idée, dans le souci d’encourager la diversité dans les<br />

salles rurales et de la petite exploitation, d’une pondération<br />

du classement en fonction du plan de sortie : « Faut-il<br />

récompenser de la même manière une séance de Dune et<br />

une séance de Fermer les Yeux ? », interroge à son tour<br />

Martin Bidou, qui avance la possibilité d'un classement<br />

sans subvention art et essais, mais qui vaudrait pour<br />

obtenir des aides territoriales. Les aides art et essai, elles,<br />

sont toujours vitales pour des salles comme celles du<br />

réseau Haut et Court touchant près de 100 000 € par an,<br />

car « ne compensent pas avec des films généralistes réalisant<br />

beaucoup d’entrées ». À cela s’ajoutent d’autres pressions,<br />

comme celle de l’immobilier à Paris, affectant la rentabilité<br />

de cinémas comme le Louxor.<br />

Dans un marché qui « s’est énormément radicalisé, où un<br />

film qui faisait auparavant 80 000 entrées en fait désormais<br />

30 000 », le Syndicat des cinémas d’art, de répertoire et<br />

d’essai, dont Martin Bidou est trésorier, défend donc la<br />

voie d’une réforme axée sur l’exigence de la diffusion,<br />

avec pour objectif de protéger les films de la diversité,<br />

plus que le travail d’animation des salles. En effet, la<br />

situation actuelle est de moins en moins tenable pour<br />

des salles de la diversité telles que celles de Haut et Court :<br />

« En 2013, le premier long-métrage de Justine Triet, La<br />

Bataille de Solférino, avait tout juste dépassé les 30 000<br />

entrées sur 48 copies. Cela ne permet pas aux salles le diffusant<br />

de rembourser leurs frais <strong>–</strong> énergie, salaires, crédits…<br />

<strong>–</strong>, surtout pour celles dont les recettes sont basées uniquement<br />

sur les films, comme les nôtres. Pour que Justine Triet réalise<br />

sa Palme en 2023, on a besoin des salles qui ont sorti son<br />

premier film 10 ans plus tôt. »<br />

Emission à voir ou revoir<br />

sur notre chaîne YouTube<br />

©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

27


FOCUS EXPLOITATION<br />

PREMIER CLAP POUR LE GRAND<br />

SCÉNARIO À SAINT-PRIEST<br />

Depuis le 15 novembre, un complexe de 4 salles renforce l’offre cinématographique<br />

de la commune du sud-est lyonnais, tout comme les établissements gérés par la très<br />

dynamique Urfol.<br />

©Urfol<br />

LES ÉQUIPEMENTS*<br />

GLOBAL<br />

Maître d'ouvrage : SAINT PRIEST CINEMA<br />

Maître d'œuvre / pilote : ID CINE<br />

Bureau de contrôle : SOCOTEC<br />

BÂTIMENT<br />

Gros œuvre : VALENTIN<br />

Electricité et réseaux : INEO<br />

Climatisation/chauffage : INEO<br />

FAÇADE/HALL<br />

Comptoir : LOFOTEN<br />

Système de billetterie : MONNAIE SERVICES<br />

Enseignes façade : SOPREMA / KOMIS<br />

Affichage dynamique : KOMIS<br />

SALLES<br />

Fauteuils : KESLO<br />

CABINES<br />

Installateur : MEDIATECHNIQUE<br />

EXPLOITATION<br />

<strong>Pro</strong>grammation : URFOL CINEMA<br />

*Basé sur le déclaratif de la salle<br />

C’est un nouveau chapitre qui s’est ouvert pour le cinéma<br />

san-priod. En activité dans ses murs actuels depuis la fin<br />

des années 1980, le Scénario a laissé place au Grand<br />

Scénario, à quelques encablures mais toujours dans le<br />

centre-bourg, sur le site de l'ancienne artothèque de la<br />

ville de 45 000 habitants. Un nom plus spacieux qui<br />

correspond à la nouvelle configuration du cinéma,<br />

désormais doté de 4 salles et 726 places, contre les 2<br />

écrans et 395 sièges initiaux. Le projet, qui avait reçu<br />

l’aval de la CDACi du Rhône en mars 2018, a nécessité<br />

14 mois de travaux ainsi qu’un « budget de 6,5 M € TTC,<br />

bénéficiant du soutien de la Ville, de la Région, du CNC,<br />

de la Banque des territoires, de la Sagec associée au projet<br />

et, bien entendu, des fonds propres de l’Union régionale des<br />

fédérations des œuvres laïques Auvergne-Rhône-Alpes »,<br />

détaille son directeur général Antoine Cochet.<br />

Déjà à l’œuvre au Scénario <strong>–</strong> classé et labellisé Jeune<br />

Public et Recherche <strong>–</strong>, l’Urfol poursuit ainsi la gestion<br />

du nouveau site via une concession de service public<br />

signée pour 17 ans. La programmation tout public sera<br />

articulée en bonne intelligence avec le cinéma Les Alizés<br />

de Bron, à une dizaine de minutes en voiture, dont l’Urfol<br />

assure la programmation depuis l’été 2022 [voir ci-contre].<br />

Les dispositifs scolaires sont également pérennisés, de<br />

même que les animations avec les acteurs culturels locaux.<br />

Le Grand Scénario a été conçu par ID Ciné et le cabinet<br />

Architecture et Technique, autour d’un ensemble béton/<br />

métal pour satisfaire au contexte urbain qui imposait de<br />

garder le rez-de-chaussée et le sous-sol de l’ancien bâtiment<br />

©Urfol<br />

Boris Pastou, directeur du cinéma, en<br />

compagnie du comédien Gérard Meylan<br />

abritant anciennement les bureaux de La Poste. À l’intérieur<br />

de l’immense coque dorée, les 4 salles sont réparties<br />

sur deux niveaux, oscillant entre 140 et 225 places, avec<br />

projection laser 4K et son 7.1. Adossée au cinéma, une<br />

brasserie baptisée Le Petit Scénario complète l’offre<br />

des lieux.<br />

Depuis son ouverture il y a plus d’un mois, « le cinéma<br />

répond à toutes les attentes, selon les exactes prévisions qui<br />

avaient été faites », indique Antoine Cochet à propos du<br />

Grand Scénario qui, à terme, attend 110 000 spectateurs<br />

annuels.<br />

Tanguy Colon et Ayşegül Algan<br />

©Urfol<br />

Brasserie le Petit Scénario, qui jouxte le cinéma,<br />

dont l’Urfol Aura a géré le chantier, et qu’elle<br />

exploite via la DSP qui la lie à la Mairie de<br />

Saint-Priest<br />

CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />

SALLE PLACES PMR DIM (M) SON<br />

1 140 5 9,30 7.1<br />

2 154 5 9,50 7.1<br />

3 196 5 12 7.1<br />

4 233 5 13,20 7.1<br />

TOTAL 723 20<br />

28 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


ID Ciné :<br />

Requalification de<br />

bâtiment, le bénéfice<br />

bonus<br />

<strong>Pro</strong>jet en zone sismique, « le Grand Rex de Péage l’a été au<br />

sens propre comme au figuré, avec les secousses de la<br />

flambée des coûts », relate Henry Maitre d’ID Ciné en<br />

saluant tous les intervenants du chantier « qui se sont<br />

mobilisés pour y pallier et trouver des solutions ». Mais<br />

pour l’ingénieur spécialisé en cinémas, l’élément le plus<br />

déterminant qui a permis de « canaliser » les débordements<br />

de budget reste le fait d’avoir opté pour une<br />

requalification de bâtiment existant, avec notamment<br />

beaucoup de réemploi, ce qui a permis au chantier<br />

d’être « moins tributaire des marchés internationaux de<br />

matériaux ».<br />

Des cinémas prototypes<br />

Le Grand Scénario de Saint-Priest et le Grand Rex de<br />

Péage-de-Roussillon représentent respectivement les 7 e<br />

et 8 e cinémas livrés par ID Ciné en 6 ans, en répondant<br />

aux trois crédos du constructeur :<br />

« à l'image du client, à l’heure et au prix qu’il voulait »,<br />

précise Henry Maitre. Parmi les prochains projets du<br />

constructeur qui ambitionne de réaliser des « cinémas<br />

prototypes architecturaux permanents » : le nouveau<br />

cinéma de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées (3<br />

salles), attendu pour l’été prochain, et le Véo de La<br />

Cartoucherie (4 salles) à Toulouse, dont les travaux vont<br />

démarrer en juin <strong>2024</strong> pour une livraison à l’été 2025. ID<br />

Ciné accompagne aussi Régis Faure sur ses projets au<br />

Creusot (5 salles) et Montceau-les-Mines (4 salles).<br />

LE GRAND REX DE PÉAGE-DE-<br />

ROUSSILLON PRÊT POUR SES<br />

MILLÉSIMES CINÉMA<br />

Le nouveau cinéma de 5 salles a débuté les séances le 13 décembre dans la commune<br />

iséroise, où il remplace le Rex. Un projet ici encore porté par l’Urfol Auvergne-Rhône-<br />

Alpes, avec le soutien de l'intercommunalité Entre Bièvre et Rhône.<br />

©Urfol<br />

IMAGE<br />

LASER<br />

LASER<br />

4K LASER<br />

4K LASER<br />

©Urfol<br />

Depuis la première pierre posée en juin dernier, il a<br />

fallu à peine 6 mois pour qu’un complexe moderne<br />

émerge dans l'ancienne cave coopérative, mais le projet<br />

<strong>–</strong> tout comme son ambition politique <strong>–</strong> est porté<br />

depuis dix ans. Malgré les contraintes techniques,<br />

dont celles sismiques de la région et celles, acoustiques,<br />

de la voie ferrée voisine, « il nous était fondamental de<br />

garder le bâtiment existant », explique Henry Maitre,<br />

fondateur et dirigeant d’ID Ciné aux manettes de la<br />

restructuration. Le Grand Rex permet ainsi la requalification<br />

d’une friche urbaine de 97 ans, soit « la cave<br />

viticole historique de tout le terroir local, l’une des plus<br />

vieilles de France », précise le maître d’œuvre, tandis<br />

qu’Antoine Cochet, délégué général de l’Urfol Auvergne-<br />

Rhône-Alpes, se réjouit de cette implantation en zone<br />

prioritaire de la ville, en phase avec la mission d'éducation<br />

de sa structure.<br />

Tous les bâtiments ont été gardés, y compris la petite<br />

extension accueillant le stand de dégustation de la<br />

cave à vin, désormais reconvertie en salle d’animation<br />

et bureau de direction pour le cinéma. Mais derrière<br />

la façade et ses inscriptions préservées, la restructuration<br />

intérieure totale a permis d’installer 5 salles de<br />

cinéma dernier cri, avec son 7.1, projecteurs laser 4K<br />

et un total de 719 fauteuils club confort avec un pas<br />

de gradin de 120 cm. Ainsi, de la charpente apparente<br />

des deux grandes salles (de 223 et 201 places) à la<br />

plus petite (46 places) bâtie au sous-sol, à laquelle on<br />

Aurélien Debayle, directeur du cinéma<br />

accède en passant par les cuves à vin, le lieu conserve<br />

toute sa mémoire. Et ceci, dans une ambiance colorimétrique<br />

à dominante rouge vin bien sûr !<br />

L’ensemble du projet à été finalisé pour un total de 5,6<br />

M € HT, soit « pas plus cher que de construire du neuf, vu<br />

que ce chiffre inclut l’ensemble des aménagements extérieurs »,<br />

souligne Henry Maitre, en listant les espaces paysagers<br />

et le parking de 50 places. « Soit 2 000 m² aménagés ».<br />

©Urfol<br />

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

29


FOCUS EXPLOITATION<br />

« Le projet n’aurait pas pu se monter sans le soutien de la<br />

Communauté de communes », souligne de son côté Antoine<br />

Cochet, citant, aux côtés de l'apport propre de l’Urfol,<br />

les soutiens de la Région, du Département, du CNC et<br />

de la Banque des territoires. Pour rappel, l'intercommunalité<br />

Entre Bièvre et Rhône a aussi récemment inauguré<br />

le cinéma L’Oron à Beaurepaire, à 26 km de distance.<br />

©Urfol<br />

Lié à la “com-com” par un bail emphytéotique de 40<br />

ans, le nouveau cinéma de Péage-de-Roussillon prend<br />

donc le relais du Rex (3 salles classées art et essai avec<br />

label jeune public et 70 000 entrées annuelles au meilleur<br />

de ses années) pour lequel la mairie prévoit une reconversion<br />

dans la lignée culturelle. Avec ses 5 écrans, le<br />

Grand Rex continuera de proposer une programmation<br />

généraliste, tout en renforçant son offre art et essai,<br />

notamment dans la “petite” salle des cuves à vin où il<br />

expérimentera « un cinéma un peu plus pointu et intimiste »,<br />

décrit Antoine Cochet de l’Urfol. Le prévisionnel de<br />

fréquentation est établi à 110 000, entrées la première<br />

année pour atteindre 120 000 entrées à N+3.<br />

Ayşegül Algan<br />

Une des deux grands salles à charpente métallique apparente<br />

LES ÉQUIPEMENTS*<br />

GLOBAL<br />

Maître d'ouvrage : ROUSSILLON CINEMA<br />

Maître d'œuvre / pilote : ID CINÉ<br />

Bureau de contrôle : SOCOTEC<br />

BÂTIMENT<br />

Electricité et réseaux : INEO<br />

Climatisation/chauffage : INEO<br />

FAÇADE/HALL<br />

Comptoir : LOFOTEN<br />

Système de billetterie : MONNAIE SERVICES<br />

Affichage dynamique : ADDE<br />

SALLES<br />

Fauteuils : KLESLO<br />

CABINES<br />

Installateur : ADDE<br />

EXPLOITATION<br />

<strong>Pro</strong>grammation : URFOL CINEMA<br />

*Basé sur le déclaratif de la salle<br />

CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />

SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />

1 46 2 5x2,09 7.1 NEC NC 100C2 K<br />

2 138 4 9x3,77 7.1 NEC NC 1402L LASER 2K<br />

3 223 6 12,5x5,23 7.1 NEC NC 2443 ML LASER 4K<br />

4 206 6 12,5x5,23 7.1 NEC NC2443ML LASER 4K<br />

5 111 4 9x3,77 7.1 NEC NC1402L LASER 2K<br />

TOTAL 724 22<br />

Urfol Aura, culture pour tous, et tous au ciné !<br />

L’Union régionale des fédérations des œuvres laïques <strong>–</strong> soit l’échelon régional de<br />

la Ligue de l’enseignement <strong>–</strong> est particulièrement active en matière de diffusion<br />

cinéma en Auvergne-Rhône-Alpes.<br />

La structure dédiée à la défense des valeurs de laïcité,<br />

de solidarité et à l'accès à la culture pour tous <strong>–</strong> gère<br />

pas moins de 11 établissements cinématographiques<br />

dans la région. Aux côtés des nouveaux cinémas de<br />

Saint-Priest et de Péage-de-Roussillon, l’Urfol Auvergne-<br />

Rhône-Alpes (Aura) exploite le Ciné Rillieux de<br />

Rillieux-la-Pape (3 salles) et Les Alizés de Bron (2<br />

salles), assure la DSP du Ciné municipal 102 de<br />

Pont-Saint-Esprit, et programme le Cin’éole de<br />

Craponne, Le Strapontin de Sain-Bel, Les Augustins<br />

de Montluel, le Ciné Chazay de Chazay-d’Azergues,<br />

l’Aqueduc de Dardilly et le Cinéma Iris de Francheville.<br />

Ce à quoi s’ajoutent les activités de l’Écran mobile,<br />

avec lequel l’Urfol Aura a fait ses premiers pas dans<br />

le cinéma il y a 40 ans et ses désormais deux circuits<br />

itinérants qui desservent une quarantaine de sites.<br />

Outre ses actions à destination de la jeunesse et de<br />

l’éducation, « aujourd’hui le cinéma représente 60 % de<br />

notre activité », détaille le délégué général Antoine<br />

Cochet, en précisant que l’Urfol Aura est aussi coordinateur<br />

d’École au cinéma sur le département du<br />

Rhône. Aux côtés de collectivités « qui ont une politique<br />

culturelle forte », l’Urfol Aura développe donc son<br />

“parc” avec le souci de proposer « une programmation<br />

éclectique qui fonctionne pour tout le monde, et qui à<br />

la fois permet de faire des découvertes ». Pour ce faire,<br />

l’Union amène régulièrement des spectateurs au<br />

Festival de Cannes, de Marrakech ou de plus petits<br />

rendez-vous cinéphiles, en prenant soin de « diffuser<br />

par la suite le plus possible les films découverts à ces<br />

occasions ».<br />

La culture pour tous implique aussi une facilité d’accès.<br />

« Ce n’est pas parce que nos nouveaux cinémas sont aux<br />

dernières normes de confort et de technicité que nous<br />

devons pratiquer des prix prohibitifs », estime Antoine<br />

Cochet. Au Grand Scénario de Saint-Priest et au<br />

Grand Rex de Péage-de-Roussillon, le plein tarif est,<br />

ainsi, à 8,70 €, et 6 € avec l’abonnement.<br />

De prochains projets ? « L’Urfol en a en réserve, mais<br />

il est trop tôt pour en parler. Nous allons avant tout<br />

consolider notre activité. » Reste que la structure, qui<br />

a gagné la confiance des distributeurs, en gagne encore<br />

plus en augmentant son nombre d’écrans.<br />

30 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


EXPLOITATION<br />

Antoine Cabot a racheté le cinéma de Coulommiers<br />

Le complexe de l'agglomération située en Seine-et-Marne, 50 kilomètres à l’est de<br />

Paris, a changé d’enseigne.<br />

Après 14 années à la tête de l'UGC Ciné Cité Les Halles<br />

(2004-2018) puis à la direction régionale de Pathé<br />

Cinémas (ex Cinémas Pathé Gaumont), Antoine Cabot<br />

passe à une nouvelle étape de sa carrière avec l’acquisition<br />

du Cinéma des Capucins à Coulommiers, effective depuis<br />

le 14 décembre. Précédemment nommé l'Hémisphère<br />

Theater, le complexe de 4 salles est implanté au cœur du<br />

pôle de loisirs “Les Capucins” de la commune de 15 000<br />

habitants, aux côtés d'un centre aquatique, d'équipements<br />

sportifs, d'un vaste parc public, et face à un collège.<br />

Financé par la Communauté d'agglomération Coulommiers<br />

Pays de Brie, le Cinéma des Capucins a été conçu en<br />

2011 par l'architecte Pierre Chican, « avec la volonté de<br />

jouer sur des espaces intérieurs uniformément clairs et une<br />

volumétrie du bâtiment tout en contraste », décrit le<br />

communiqué de presse. « Passer au statut d'exploitant<br />

indépendant avec un cinéma à l'architecture si singulière<br />

et si aboutie représente un rêve devenu réalité », ajoute<br />

Antoine Cabot. L'établissement comprend 4 salles, de<br />

respectivement 280, 144, 88 et 60 fauteuils, et des écrans<br />

allant de 8 m à 14 m de base. Il a rouvert ses portes le<br />

27 décembre dernier.<br />

Au Cinéma des Capucins dont il a confié la programmation<br />

à Noé Cinémas, Antoine Cabot souhaite dessiner<br />

une nouvelle ligne éditoriale, conjuguant titres généralistes,<br />

VF et VO, art et essai et multiples événements, comme<br />

la venue d'équipes de films. Par ailleurs, sous l’impulsion<br />

de son nouvel exploitant, l’établissement intégrera les<br />

dispositifs d'éducation à l'image dès la première année.<br />

L'Hémisphère Theater avait comptabilisé 86 930 entrées<br />

en 2019. Suite à un litige entre son précédent exploitant<br />

Dragan Klisaric et la communauté d’agglomération<br />

propriétaire des murs, le site n’a pas eu d’exploitation<br />

continue depuis la crise Covid et la réouverture des cinémas.<br />

Parmi les cinémas concurrents les plus proches, le<br />

Cinéma des Capucins à Coulommiers compte, à 28<br />

km au nord ouest l’UGC Majestic de Meaux (7 salles),<br />

actuellement en rénovation <strong>–</strong> et dont la réouverture est<br />

attendue pour le printemps <strong>2024</strong> <strong>–</strong> et le mono écran<br />

La Bergerie 30 km au sud.<br />

Ayşegül Algan<br />

Extension en vue au Cosmo de Briançon<br />

Jeudi 14 décembre, la CDACi des Hautes-<br />

Alpes a validé le projet d’agrandissement<br />

du complexe.<br />

Le complexe de 4 écrans exploité par Vincent Aurouze<br />

<strong>–</strong> déjà aux commandes du Palace de Gap <strong>–</strong> a ouvert ses<br />

portes en avril 2019, remplaçant alors le mono écran Le<br />

Vauban de Briançon. Le Cosmo Cinémas devrait prochainement<br />

se doter d’une salle supplémentaire de 98 places,<br />

qui portera sa capacité à 5 salles et 568 places.<br />

À son inauguration, l’établissement misait sur 80 000<br />

entrées annuelles, avec une programmation principalement<br />

généraliste, harmonisée avec celle de l’Eden Studio, le<br />

cinéma art et essai triplement labellisé de la ville. Si le<br />

Cosmo s’apprête à terminer l’année avec une belle<br />

fréquentation de près de 79 000 spectateurs, « le complexe<br />

n’a pas trouvé son équilibre économique », note l'exploitant<br />

qui a connu les difficultés d’une ouverture peu de temps<br />

avant la crise sanitaire, puis de l’augmentation des charges<br />

énergétiques.<br />

À cela s'ajoutant la dissolution, il y a un an, de la MJC<br />

gestionnaire de l’Eden, désormais en régie municipale,<br />

Vincent Aurouze développe l’idée d’une salle supplémentaire,<br />

qui permettrait de développer l’art et essai et<br />

d’être classé. Une évolution d’autant plus logique qu’elle<br />

s’insèrera dans le volume existant, à la place d’un espace<br />

restauration « qui n’a jamais vu le jour, dans un hall de<br />

400 m² clairement disproportionné pour un complexe de 4<br />

salles ». Cette salle supplémentaire permettra, en outre,<br />

d'accueillir des activités de congrès avec son équipement<br />

dédié (scène, prises électriques, tablettes sur les fauteuils),<br />

©Tous Droits Reserves<br />

tout en redynamisant l’art et essai dans une ville de 11 000<br />

habitants (et une zone de chalandise de 16 000 habitants)<br />

à très forte saisonnalité, dans « une logique à la fois économique<br />

et écologique d’unité de lieu ».<br />

Après l'échéance des délais administratifs et des périodes<br />

de recours, le Cosmo Cinémas espère débuter le<br />

chantier au printemps prochain et entamer la saison<br />

hivernale <strong>2024</strong>/25 renforcée de sa cinquième salle.<br />

Ayşegül Algan<br />

Clap de fin pour Le Lumière de La Ciotat<br />

Le cinéma de trois salles, né il y a 110 ans dans la ville des Bouches-du-Rhône, a cessé ses activités le 31 décembre.<br />

©Le Lumière<br />

L’exploitant du Lumière, Jean-Christophe Benbakir, était<br />

en conflit avec la mairie de La Ciotat, propriétaire des<br />

murs, depuis plusieurs années. Après l’échec des procédures<br />

judiciaires, un accord à l’amiable a finalement été trouvé<br />

entre les deux parties et entériné lors du Conseil municipal<br />

du 18 décembre dernier. Un « protocole transactionnel<br />

» a en effet été acté entre la Ville et la SARL Le Lumière,<br />

qui a quitté les lieux le 31 décembre 2023. Le cinéma<br />

de trois salles, qui enregistrait 73 000 entrées en 2019,<br />

avait d'autant plus chuté pendant les années Covid que<br />

CGR s'était entre-temps implanté dans la ville. Selon la<br />

municipalité, « le site conservera pleinement sa vocation<br />

culturelle » et une étude va être lancée en ce sens pour<br />

créer un pôle culturel ambitieux. Si l’on parle d’espace<br />

musical et de salles de répétitions, il n’est pas question<br />

pour l’heure de salle de projection.<br />

Une décision que déplore le Collectif “La Culture ça<br />

urge à la Ciotat”, qui avait lancé une pétition en février<br />

2022 pour « préserver des salles de cinéma dans ce lieu<br />

de Culture et de mémoire, tout en le faisant évoluer » et<br />

dit avoir recueilli plus de 6 000 signatures. Si Le Lumière,<br />

ouvert en 1913 dans une ancienne halle couverte de<br />

la place centrale Evariste Gras, et qui bien sûr doit son<br />

nom à ceux qui filmèrent L'Arrivée d'un train en gare<br />

de La Ciotat, était en effet un lieu emblématique, et<br />

classé art et essai ces dernières années, ce n’est pas le<br />

seul cinéma de La Ciotat. Le mono-écran Éden-théâtre,<br />

construit en 1889, soit le plus ancien cinéma du monde<br />

encore en activité, est exploité en DSP par l’association<br />

Les Lumières de l’Eden depuis 2016 (20 000 entrées<br />

pré Covid). Le CGR La Ciotat - Le Spot, de 8 salles<br />

et 1 307 places, a quant à lui ouvert en novembre 2021.<br />

Selon Jean-Christophe Benbakir que nous interrogions<br />

il y a un an, c’est depuis cette ouverture que la Mairie<br />

voulait l’expulser. L’exploitant gère ailleurs le Ciné<br />

Toiles à Digne-les-Bains, Le Lubéron à Pertuis, et<br />

probablement bientôt le nouveau cinéma de L’Isle-sur-la<br />

Sorgue, tous trois également en Paca.<br />

Cécile Vargoz<br />

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

31


EXPLOITATION<br />

Première Cinémas prend la DSP du Saint-Exupéry à Marignane<br />

Le groupe, dirigé par Charles Vintrou, a remporté l’appel d'offres pour le site de deux<br />

salles dans les Bouches-du-Rhône.<br />

Depuis le 1 er <strong>janvier</strong>, la filiale Artec, acquise en 2022 par<br />

Première Cinémas (anciennement Geci), assure l’exploitation<br />

des deux salles de cinéma intégrées au centre<br />

culturel municipal de Marignane. Cette DSP succède à<br />

la convention de mise à disposition de l’espace public<br />

passée en juin 2021 avec l’Agpa (Association gestion<br />

programmation et animation de cinéma), gérée par Jimi<br />

Andreani et Jean-Paul Enna, qui souhaitait se retirer de<br />

l’exploitation du site.<br />

L’établissement <strong>–</strong> construit en 2005 et classé art et essai<br />

<strong>–</strong> avait réalisé plus de 40 000 entrées en 2019, et 27 000<br />

en 2022.<br />

Cette nouvelle incursion hors de la Gironde, après la<br />

reprise du Ciné Lumière de Chantonnay, confirme<br />

la volonté de Première Cinémas de regrouper ses<br />

activités de délégations de service public sur la société<br />

Artec, dirigée depuis juillet 2022 par Julien Bourges,<br />

le GPCI se concentrant sur son cœur de métier : la<br />

programmation. Ainsi le Parterre de Dourdan est lui<br />

aussi géré par Artec depuis début <strong>janvier</strong>.<br />

Avec le Saint-Exupéry de Marignane, Première Cinémas,<br />

qui avait comptabilisé 600 000 entrées en 2022 sur<br />

son réseau, se renforce d’un 21 e site pour 42 écrans.<br />

©Rita Fernandes<br />

L’Eden de Montmorency change d’exploitant<br />

Après deux mois de fermeture du cinéma, la DSP de la ville du Val-d’Oise a été confiée<br />

à Marc Dingreville.<br />

Depuis le 15 novembre, les deux écrans de l’Eden ont<br />

changé d’enseigne. Marc Dingreville est bien connu<br />

dans la profession et dans le département puisqu'il<br />

exploite depuis 17 ans l’Ermitage, le mono-écran de<br />

Domont, ainsi que les deux salles du Studio Ciné de<br />

Taverny, tous deux distants de respectivement 7 et 10<br />

kilomètres de Montmorency.<br />

L’Eden avait rouvert ses portes en 2013 après 40 ans<br />

d’inactivité. La ville avait alors confié la gestion de la<br />

délégation de service public à Michel Enten (Cinelab),<br />

aussi aux manettes des cinémas de Marly-le-Roi, Chatou<br />

et Maisons-Laffitte.<br />

La Ville et le nouvel exploitant ont réalisé quelques<br />

travaux de modernisation et ont installé un projecteur<br />

laser dans la grande salle de 181 fauteuils. La rénovation<br />

de la salle 2 de 47 sièges reprendra prochainement.<br />

Marc Dingreville prévoit déjà, pour l’année prochaine,<br />

le Festival de la Vallée de Montmorency, qui se déroulera<br />

sur ses trois sites. L’établissement montmorencéen,<br />

classé art et essai et détenteur des labels Jeune public<br />

et Patrimoine/Répertoire, avait réalisé 44 000 entrées<br />

en 2019 et 36 000 en 2022.<br />

Marion Delique<br />

©Eden<br />

Le cinéma Espace Renoir sur son 31<br />

Le complexe de 2 salles de Roanne (42) a fêté la nouvelle année à guichets<br />

fermés, entre projections, repas et concert.<br />

Pour le 31 décembre, l’Espace Renoir a décidé<br />

de voir grand. Le cinéma <strong>–</strong> dirigé par Jonathan<br />

Gipoulou depuis septembre <strong>–</strong> a organisé une<br />

soirée où se sont enchaînés apéro, concert (avec<br />

l’ensemble Unacorda), puis projections. Il y a<br />

tout d’abord eu l’avant-première de Making<br />

Of de Cédric Kahn distribué par Ad Vitam,<br />

et dont la sortie est prévue le 10 <strong>janvier</strong>. Un<br />

repas a ensuite eu lieu dans le hall du cinéma<br />

<strong>–</strong> récemment rénové et agrandi <strong>–</strong>, assuré par<br />

le traiteur local Le Tourdion. Enfin, de minuit<br />

à 7h du matin se sont succédé les projections<br />

de L’Armée des 12 singes de Terry Gilliam,<br />

Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Astérix et<br />

Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat.<br />

S’il avait fixé une jauge maximale de 60<br />

personnes, Jonathan Gipoulou a finalement<br />

« dû l’augmenter à 70, au vu du nombre de<br />

demandes que je recevais ». Le cinéma Espace<br />

Renoir commence ainsi son année <strong>2024</strong> sur<br />

de solides bases, lui qui avait réuni plus de<br />

60 000 spectateurs en 2019.<br />

Jules Dreyfus<br />

©Espace Renoir<br />

32 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


Le Ciné Lumières de Vierzon change de mains<br />

Le cinéma familial géré par la famille Fourneau depuis 2005 cède son site du Cher à<br />

une exploitante bien connue de la profession.<br />

Kinepolis renforce son<br />

offre ScreenX<br />

Aurélie Delage, jusque récemment directrice du Megarama<br />

Garat, et présidente de la commission éducation à l’image<br />

de la FNCF, reprendra le Ciné Lumières de Vierzon, de<br />

sept écrans, dès le 8 <strong>janvier</strong>. « Je suis fière de reprendre le<br />

flambeau de Francis Fourneau, avec qui nous nous sommes<br />

tout de suite compris. J’avais envie d’entreprendre et d'investir<br />

dans un cinéma indépendant de centre ville, ce qui correspond<br />

le mieux à mes valeurs », commente Aurélie Delage.<br />

La nouvelle propriétaire prévoit déjà de proposer des<br />

séances Ciné Lutin le dimanche matin, ou encore les<br />

cycles “Étincelles”, des séances art et essai hebdomadaires.<br />

« Nous continuerons la collaboration avec l'association<br />

cinéphile locale avec des ciné-débats réguliers », complète<br />

Aurélie Delage qui espère retrouver prochainement le<br />

niveau d'entrées pré covid qui s’élevait à presque 150 000<br />

entrées ; le Ciné Lumière en a réalisé plus de 100 000<br />

cette année.<br />

Depuis quelques années, Francis Fourneau avait transmis<br />

à son fils Adrien et sa femme Julie, les affaires familiales<br />

de Vierzon et Romorantin, où ils avaient d’ailleurs<br />

inauguré le nouveau complexe Ciné Sologne en avril<br />

2021. « Cette cession s'inscrit dans le cadre d’un processus<br />

de réorganisation et de transmission à nos enfants. Ils pourront<br />

ainsi, tout en se reconcentrant sur Romorantin, poursuivre<br />

d'autres projets cinéma », conclut Francis Fourneau.<br />

Marion Delique<br />

©Marion Delique<br />

Le circuit d'exploitation renforce son partenariat<br />

avec le sud-coréen CJ 4DPLEX via la création de 21<br />

nouvelles salles ScreenX en Europe et en Amérique<br />

du Nord.<br />

Les inaugurations, prévues courant <strong>2024</strong> et 2025,<br />

permettront à Kinepolis de passer de ses 5 salles<br />

ScreenX déjà exploitées <strong>–</strong> actuellement toutes<br />

implantées en Europe <strong>–</strong> à 25. « Grâce à cette<br />

expansion, Kinepolis aura la plus grande empreinte<br />

ScreenX sur l’ensemble du continent européen », se<br />

félicite le groupe.<br />

Outre les installations européennes, le nouvel<br />

accord prévoit également l’ouverture de 4 ScreenX<br />

au sein des Landmark Cinemas canadiens détenus<br />

par Kinepolis, ainsi que 3 ScreenX dans ses MJR<br />

Theatres du Michigan, aux États-Unis. À noter que<br />

les salles du Michigan seront les toutes premières<br />

de ce type proposées dans cet État. Pour rappel,<br />

ScreenX est une technologie premium de<br />

multi-projection étendue sur les écrans sur les<br />

murs environnants de la salle, qui offre une<br />

expérience à 270 degrés.<br />

Dans la panoplie des offres technologiques<br />

premium de CJ 4DPLEX, Kinepolis dispose<br />

également de 11 salles 4DX, en Belgique, en<br />

France, au Luxembourg et en Espagne. « Ce<br />

[nouveau partenariat] souligne notre engagement<br />

à révolutionner l'expérience cinématographique et<br />

étendre notre présence sur les marchés clés de<br />

l’Europe », indique Jongryul Kim, CEO de la firme<br />

sud-coréenne qui a récemment ouvert un<br />

bureau régional à Londres.<br />

Ayşegül Algan<br />

Cinéville a repris le Ciné Nova de Savenay<br />

Le circuit dirigé par Yves Sutter a acquis la totalité des parts du complexe de 5 écrans<br />

et 662 fauteuils de la commune de Loire-Atlantique.<br />

Le Ciné Nova avait ouvert ses portes en juin 2015 suite<br />

à l’association entre Cinéville et Rémy Sérillon, actionnaire<br />

majoritaire au sein des Écrans du Sillon. Ce dernier,<br />

« désireux de prendre du recul », a cédé, le 27 décembre,<br />

sa participation à Cinéville, désormais seul actionnaire<br />

de l’établissement. Le site qui avait atteint ses objectifs<br />

de fréquentation, avec 160 000 entrées en 2019, a<br />

rassemblé 146 000 spectateurs environ en 2023, dans<br />

une commune de 8 000 habitants.<br />

« Je suis très heureux que Cinéville prenne le relais et poursuive<br />

le travail que j’ai mis en place depuis presque 10 ans »,<br />

a déclaré Rémy Sérillon dans un communiqué. Yves<br />

Sutter, le directeur général du circuit, exprimait lui aussi<br />

sa satisfaction, en soulignant que la proximité de Savenay<br />

avec les agglomérations de Nantes et Saint-Nazaire<br />

« permettra de renforcer les synergies entre nos établissements<br />

de Loire Atlantique ».<br />

©R.Serillon<br />

En effet, le 6 e circuit d’exploitation français qui a réalisé<br />

plus de 3,8 millions d'entrées en 2022, et en annonce<br />

4,9 pour cette année, compte désormais 17 établissements<br />

et 129 écrans situés majoritairement en Bretagne et dans<br />

les Pays de la Loire, le Cinéville de Saint-Nazaire et le<br />

Katorza de Nantes se trouvant respectivement à 25<br />

kilomètres à l’ouest et 35 à l’est.<br />

Le groupe s’apprête par ailleurs à ouvrir un complexe de<br />

5 salles à Beaupréau-en-Mauges (fin <strong>2024</strong>) et un complexe<br />

de 6 salles à Plourin-lès-Morlaix (mi 2025).<br />

Marion Delique<br />

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

33


FOCUS EXPLOITATION<br />

©CinéWest<br />

CINÉWEST S’ÉTOFFE EN BRETAGNE<br />

Le réseau de Daniel Taillandier a inauguré le 22 novembre un<br />

cinéma flambant neuf à Vitré, en remplacement de l’historique<br />

Aurore, renforçant ainsi son implantation bretonne.<br />

Plus qu’une page, c’est un chapitre riche de l’histoire de<br />

la commune située entre Rennes et Laval (Ille-et-Vilaine)<br />

qui s’est tourné cet automne. Ouvert en 1919, d’abord<br />

comme mono-écran avant de passer à 3 salles en 2005,<br />

le cinéma associatif L’Aurore a définitivement éteint ses<br />

projecteurs le 5 novembre dernier. « Comme il est impossible<br />

d’agrandir l’espace cinéma, la seule solution était de<br />

transférer l’activité dans un nouveau bâtiment », indique<br />

Daniel Taillandier. C’est donc à quelques encablures de<br />

l’emplacement initial, toujours sur le boulevard de Laval,<br />

que le nouvel Aurore, siglé myCinéWest, a été dévoilé<br />

le 22 novembre. Inséré dans une zone d’activités comprenant<br />

bowling et pôle de loisirs, l’établissement, d’une<br />

surface de 3 000 m², a été conçu par l’architecte Gilles<br />

Imbert moyennant un budget d’environ 6,5 M €. Dans<br />

l’esprit, il s’apparente au petit frère du Galaxy de Cognac,<br />

ouvert par CinéWest en mars 2020 : une coque en<br />

aluminium noire et dorée, couvrant un vaste hall vitré,<br />

composé d’espaces cosy et d’un comptoir caisse/confiserie.<br />

Réparties sur deux niveaux, les 6 salles restent classiques<br />

dans leur configuration : projection laser et son 7.1 (deux<br />

salles sont en 7.3, avec donc renforts de basses arrière).<br />

De 81 à 333 places, le site totalise ainsi 958 fauteuils,<br />

doublant pratiquement la capacité de l’ex-Aurore (515<br />

sièges). À noter que c’est une ancienne bénévole de<br />

l’association, Karine Peilloux, qui a été nommée directrice<br />

du nouveau cinéma, qui entend « tester les goûts du public<br />

sur les premières semaines pour affiner au fur et à mesure<br />

l’offre de films », orchestrée par Thibaut Martines, le<br />

programmateur de CinéWest. Le classement art et essai<br />

reste un objectif, tandis que les dispositifs scolaires, les<br />

animations et autres séances hors-films vont compléter<br />

une programmation plus étoffée que dans l’ancien cinéma.<br />

Un avant-goût avait d’ailleurs été présenté aux Vitréens<br />

le 19 novembre, lors d’une journée portes ouvertes, qui<br />

a également permis de rôder le matériel. Couronnée de<br />

succès, l’opération a permis d’initier un bon bouche-àoreille<br />

bénéfique pour la notoriété du nouvel Aurore.<br />

©Philippe Johan<br />

34 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


LES ÉQUIPEMENTS*<br />

GLOBAL<br />

Maître d'ouvrage : CINEWEST ROYAN<br />

Maître d'œuvre / pilote : IMBERT ARCHITECTURE ORVAULT<br />

Bureau de contrôle : APAVE PACÉ<br />

BÂTIMENT<br />

Gros œuvre : PLANCHAIS ETRELLES<br />

Electricité et réseaux : MCTI SAINT-MAURICE-DU-DESERT<br />

Climatisation/chauffage : VENTELIS COUËRON<br />

Enseignes/Signalétique : NORSUD VITRÉ<br />

FAÇADE/HALL<br />

Comptoir : CINEMOB MARTIGNÉ-BRIAND<br />

Système de billetterie : CINE OFFICE NANTES<br />

Enseignes/signalétique : CINEMOB MARTIGNÉ-BRIAND<br />

Affichage dynamique : CINE DIGITAL DISPLAY BORDEAUX<br />

SALLES<br />

Fauteuils : LINO SONEGO PIANZANO DI GODEGA<br />

Tentures/sols : VIP CINE NOGENT-LE-ROTROU<br />

CABINES<br />

Installateur : CINE DIGITAL NANTES/BORDEAUX<br />

Marque des projecteurs : CHRISTIE<br />

EXPLOITATION<br />

<strong>Pro</strong>grammation : CINEWEST ROYAN<br />

SITE INTERNET<br />

Conception : CINE OFFICE NANTES<br />

Fournisseur VAD : CINE OFFICE NANTES<br />

*Basé sur le déclaratif de la salle<br />

©Philippe Johan<br />

Installation des loges dans la salle Oma de Mougins<br />

DEUX PROJETS DANS LE SUD<br />

L’ouverture de Vitré actée, c’est dans le Sud de la<br />

France que CinéWest concentre dorénavant une bonne<br />

partie de ses efforts, pour concrétiser deux projets<br />

d’ampleur. À commencer par l’un des dossiers qui<br />

attisent le plus la curiosité : le futur cinéma de Mougins,<br />

sur les hauteurs de Cannes (Var). C’est là que doit<br />

être dévoilée la toute première salle Ōma de France,<br />

ce concept premium atypique, inspiré des loges de<br />

théâtre (voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 26 avril 2023) et imaginé<br />

par les architectes Pierre et Nicolas Chican. Le public<br />

n’y sera plus disposé seulement dans la longueur de<br />

la salle mais également dans sa hauteur, installé dans<br />

des balcons qui feront face à l’écran. En plus de ces<br />

150 places, deux autres salles plus classiques, d’une<br />

soixantaine de sièges, compléteront le complexe<br />

mouginois. « Ce cinéma reste un prototype : rien n’est<br />

totalement figé et nous effectuons encore régulièrement<br />

des ajustements quant à l'aménagement des lieux »,<br />

explique Daniel Taillandier. « Je n’ai pas l’habitude de<br />

développer des projets de cette capacité. Mais comme je<br />

n’ai que 5 salles à La Strada de Mouans-Sartoux, qui ne<br />

peut être agrandi pour des raisons urbaines, j’y ai vu<br />

l’opportunité de former, dans un rayon de 3 km, un<br />

cinéma à deux têtes, de 8 écrans, plus conforme à ma<br />

stratégie. » 420 000 à 450 000 entrées sont visées avec<br />

cette configuration, l’ouverture du complexe étant<br />

espérée pour la première quinzaine de mars.<br />

C’est également avec les architectes Chican que<br />

CinéWest développe un nouveau cinéma de 6 salles<br />

et 850 sièges à Brignoles (Var), dont l’ouverture est<br />

attendue à la rentrée. Implanté au sein du futur Pôle<br />

Liberté, l’établissement va succéder à l’actuel site La<br />

Boîte à images, composée de 2 écrans et 253 places,<br />

exploité en DSP par CinéAzur jusqu’en juin <strong>2024</strong>.<br />

Daniel Taillandier attend la livraison de la coque avant<br />

la fin du premier trimestre pour ensuite procéder aux<br />

aménagements intérieurs. Avec ce complexe, l’objectif<br />

est d’attirer environ 180 000 spectateurs chaque année.<br />

Cela portera ainsi à 13 le nombre de cinémas voguant<br />

sous pavillon CinéWest, le réseau cherchant par ailleurs<br />

toujours à se développer via des acquisitions. Si des<br />

discussions sont en cours, rien d’officiel n’a pour<br />

l’heure été annoncé.<br />

©Oma Cinema - capture YouTube ©Pierre Chican<br />

Tanguy Colon<br />

Perspective du hall du cinéma de Brignoles<br />

N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />

35


FOCUS EXPLOITATION<br />

INFOS PRATIQUES<br />

ADRESSE :<br />

Cinéma Aurore my CinéWest<br />

199 boulevard de Laval, 35500 - Vitré<br />

SITE INTERNET<br />

www.aurorecinema.fr<br />

TARIFS<br />

Plein 8,80 €<br />

Réduit étudiants et - de 16 ans : 6,50 €<br />

Réduit (pour tous de 14h à 18h du lundi au<br />

vendredi sauf jours fériés) 6,50 €<br />

Dimanche matin (sauf jours fériés) 6,50 €<br />

Moins de 14 ans 5 €<br />

De 105 000 <strong>–</strong> « les moins bonnes années » <strong>–</strong> à 120 000 <strong>–</strong> « les<br />

meilleures » <strong>–</strong> entrées annuelles avec l’ancien site, la nouvelle<br />

configuration devrait tutoyer les 180 000 à 200 000 billets<br />

annuels, d’après les prévisions du cabinet CinéConseil.<br />

« La démographie progresse chaque année dans la communauté<br />

de communes, avec notamment un fort développement de<br />

l’activité économique. C’est de bon augure », explique Daniel<br />

Taillandier. « Vitré rentre totalement dans mes critères, à<br />

savoir une ville moyenne où le cinéma actuel n’a pas atteint<br />

son plein potentiel et qui cherche donc à se développer. »<br />

Localement, CinéWest est relativement isolé, les premiers<br />

circuits concurrents se trouvant à plus d’une trentaine<br />

de kilomètres <strong>–</strong> Cinéville à Laval, Vern-sur-Seiche et<br />

Bruz, Pathé à Rennes, voire CGR à La Mézière <strong>–</strong>, les<br />

établissements les plus proches étant des mono-écrans<br />

associatifs ou municipaux.<br />

Avec le cinéma Aurore, le réseau de Daniel Taillandier<br />

pose donc un deuxième pied en Bretagne, trois ans après<br />

avoir conclu l’acquisition du Cinélac de Ploërmel (5<br />

salles), entre Rennes et Lorient. Dans le reste de l’Hexagone,<br />

le groupe exploite également Le Cristal d’Aurillac,<br />

Le CinéMazarin de Nevers, L’Étoile Cinéma de Béthune,<br />

Le Capitole Studios du Pontet, La Strada de Mouans-<br />

Sartoux, Le Lido de Royan, Le Galaxy de Cognac,<br />

L’Atlantic-Ciné de Saintes et Les Toiles du Moun de<br />

Saint-Pierre-du-Mont.<br />

Tanguy Colon<br />

CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />

SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />

1 150 5 13m 7.1 Scope<br />

2 94 3 9m 7.1 Scope<br />

3 219 6 14m 7.3 Scope<br />

4 81 3 9m 7.1 Scope<br />

5 333 8 19m 7.3 Scope<br />

6 81 3 9m 7.1 Scope<br />

TOTAL 958 28<br />

©Philippe Johan<br />

36 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


THE<br />

COMPANY<br />

WEBEDIA GROUP<br />

Chers exploitants, chers distributeurs, chers partenaires,<br />

toute l’équipe de The <strong>Boxoffice</strong> Company se joint à nous pour<br />

vous souhaiter le meilleur pour l’année à venir : du bon cinéma,<br />

de nombreuses entrées, du pop corn gourmand, des spectateurs<br />

émus, des outils performants et de bons moments à partager<br />

ensemble tout au long de l’année dans les salles de cinéma.<br />

Julien Marcel<br />

Marilyn Iacovissi


INSTITUTIONNELS<br />

PROCHAINES CDACi/CNACi<br />

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />

04/03/24 CINÉMA CONFLUENCES ROMILLY 5 514<br />

04/03/24 LE LITTORAL 3 457<br />

Disparitions<br />

Gérard Clochard du<br />

Concorde de Nantes…<br />

La figure mythique du<br />

cinéma nantais et ancien<br />

administrateur du Scare<br />

s’est éteinte dans la nuit<br />

du 18 au 19 décembre.<br />

Il avait 72 ans.<br />

CNACi<br />

… et André Oskola,<br />

des Lumières de la ville<br />

à Millau<br />

L’ancien gérant du<br />

cinéma Les Lumières<br />

de la ville, à Millau, est<br />

décédé le 23 décembre.<br />

Lui aussi avait 72 ans.<br />

<strong>Pro</strong>jet de création d'un complexe porté par la SAS<br />

Cinéma Confluences Romilly Romilly-sur-Seine Aube<br />

Communauté de communes des<br />

Portes de Romilly-sur-Seine<br />

<strong>Pro</strong>jet de création d'un complexe porté par la<br />

commune de Fouesnant-les-Glénan Fouesnant-les-Glénan Finistère Pays Fouesnantais<br />

Afcae<br />

Actions <strong>Pro</strong>motion<br />

Green Border de Agnieszka Holland (Condor Distribution,<br />

7 février)<br />

La Mère de tous les mensonges de Asmae El Moudir<br />

(Arizona, 28 février)<br />

Jeune public<br />

Riddle of Fire de Weston Razooli (ASC Distribution, 10 avril)<br />

Le jour où j'ai rencontré ma mère de Zara Dwinger<br />

(Les Films du Préau, 17 avril)<br />

C’est en 1984 que<br />

Gérard Clochard,<br />

ancien ouvrier technicien<br />

des PTT, avait repris, avec sa femme Laurence, le<br />

Concorde du quartier Zola-Chantenay à Nantes. « Mes<br />

parents étaient suffisamment fous pour s’acheter un cinéma<br />

à une époque où ces derniers fermaient », s’amuse leur fils<br />

Sylvain Clochard, à la tête du cinéma depuis 2011.<br />

Sous l'impulsion de Gérard Clochard, le complexe de<br />

quatre salles et 287 fauteuils devient un haut lieu de la<br />

cinéphilie nantaise. Administrateur de Scare (2002 à<br />

2011) ainsi que de l’Association des cinémas de l'ouest<br />

pour la recherche (Acor) dont il a participé à la fondation,<br />

cet ancien syndicaliste a aussi été responsable de la<br />

commission des affaires sociales de la FNCF. « Avant,<br />

pendant et après le Concorde, mon père a toujours été<br />

militant », conclut Sylvain Clochard, qui poursuit l’aventure<br />

familiale, avec notamment le projet d’agrandir le<br />

Concorde de trois salles supplémentaires.<br />

AGENDA DE LA PROFESSION<br />

C’est en avril 1989 que<br />

ce Parisien d'origine,<br />

d’abord menuisier, puis<br />

stagiaire de recherche à<br />

l’ORTF, avait repris, en compagnie d’Yves Lebaron, le<br />

cinéma sud aveyronnais (qui passera en DSP dès le début<br />

des années 1990). Sous sa gouvernance, l’établissement<br />

de 3 salles multiplie les animations, défend l’art et essai,<br />

accueille les différents dispositifs d’éducation à l’image<br />

et s’agrandit, en 1999, d'un quatrième écran qui lui fait<br />

atteindre les 575 fauteuils.<br />

Tout en poursuivant en parallèle une activité de programmateur<br />

dans les cinémas de Decazeville, Capdenac et<br />

Villefranche-de-Rouergue, André Oskola a géré Les<br />

Lumières de la ville jusqu’en 2011.<br />

RENCONTRES RECHERCHES ET DÉCOUVERTES (GNCR) 09 ET 10/01/<strong>2024</strong> MONTREUIL<br />

CONVENTION AD VITAM 12/01/24 PARIS<br />

FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE 17 AU 23/01/24 FRANCE<br />

JOURNÉE PRO VIVA CINÉMA 25 et 26/01/24 VALENCE<br />

RENCONTRES DE BRETAGNE 30/01 AU 03/02/24 LA BAULE<br />

CONVENTION PYRAMIDE 07/02/21 PARIS<br />

AG SFTC 14 et 15/03/24 À DÉTERMINER<br />

RENCONTRES DU SUD 18 au 23/03/24 AVIGNON<br />

RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI PATRIMOINE/RÉPERTOIRE 26 au 29/03/24 STRASBOURG<br />

AG VÉO 27 et 28/03/24 SARLAT<br />

RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 8 au 11/04/24 GÉRARDMER<br />

Patrimoine/répertoire<br />

Underground de Emir Kusturica (Malavida, 31 <strong>janvier</strong>)<br />

Bellissima de Luchino Visconti (Les Films du Camélia, 31 <strong>janvier</strong>)<br />

Une histoire vraie de David Lynch (Carlotta, 14 février)<br />

Bushman de David Schickele (Malavida)<br />

Coup de cœur du mois du comité 15-25 de<br />

l'AFCAE<br />

La Zone d'intérêt de Jonathan Glazer (Bac Films, 31 <strong>janvier</strong>)<br />

Un webinaire à destination des adhérents de<br />

l'AFCAE est organisé le 12 <strong>janvier</strong> de 14h à<br />

15h30 afin d'accompagner le film. Il proposera<br />

une partie historique avec le maître de conférences<br />

Nicolas Patin de Bordeaux-Montaigne, et une<br />

partie cinéma avec le critique et scénariste Pierre-<br />

Jean Delvolvé.<br />

ADRC<br />

Soutiens<br />

Moi Capitaine de Matteo Garrone (Pathé, 3 <strong>janvier</strong>)<br />

Si seulement je pouvais hiberner de Zoljargal Purevdash<br />

(Eurozoom, 10 <strong>janvier</strong>)<br />

La Grâce de Ilya Povolotsky (Bodega, 24 <strong>janvier</strong>)<br />

La Zone d'intérêt de Jonathan Glazer (Bac Films, 31 <strong>janvier</strong>)<br />

Léo, la fabuleuse histoire de Léonard de Vinci de Jim<br />

Capobianco et Pierre-Luc Granjon (KMBO, 31 <strong>janvier</strong>)<br />

GNCR<br />

Soutiens<br />

Genèse d'un repas de Luc Moullet (La Traverse, 31 <strong>janvier</strong>)<br />

Tótem de Lila Avilès (Rezo Films, 31 <strong>janvier</strong>)<br />

The Sweat East de Sean Price William (Potemkine Films, 21<br />

février <strong>2024</strong>)<br />

Recommandations<br />

L'Étoile filante de Dominique Abel et Fiona Gordon<br />

(Potemkine, 31 <strong>janvier</strong>)<br />

Le Molière imaginaire de Olivier Py (Memento, 14 février)<br />

FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE ENFANTS 13 au 30/04/24 FRANCE<br />

FESTIVAL DE CANNES 14 au 25/05/24 CANNES<br />

CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE<br />

Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />

38 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>


CURIOSA FILMS, FILMS SOUS INFLUENCE ET SND PRÉSENTENT<br />

Y VAN<br />

ATTAL<br />

MAÏWENN<br />

GUILLAUME<br />

CANET<br />

MARIE-JOSÉE<br />

CROZE<br />

UN FILM DE<br />

YVAN ATTAL<br />

CRÉDIT PHOTO : JÉRÔME PRÉBOIS<br />

SORTIE LE 24 JANVIER

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!