Boxoffice Pro n°459 – 3 janvier 2024
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N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />
GILBERTO<br />
GIL<br />
CHICO<br />
BUARQUE<br />
LES FILMS D’ICI MÉDITERRANÉE ET DULAC DISTRIBUTION<br />
PRÉSENTENT<br />
UNE ODE AU JAZZ ET UN THRILLER POLITIQUE<br />
CAETANO<br />
VELOSO<br />
ELLA<br />
FITZGERALD<br />
BILL<br />
EVANS<br />
STAN<br />
GETZ<br />
Séléction Officielle<br />
TORONTO<br />
Séléction Officielle<br />
SAN<br />
SEBASTIAN<br />
Séléction Officielle<br />
GOYA<br />
Séléction Officielle<br />
CINEMED<br />
un film de<br />
Fernando Trueba et Javier Mariscal<br />
avec la voix de<br />
JEFF<br />
GOLDBLUM<br />
AU CINÉMA LE 31 JANVIER
FA 30’
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />
LA RÉTRO
2023 : traversée d’une année à haut risque<br />
Loin d'être gagnée d’avance, 2023 a été, tour à tour, source de réjouissances,<br />
d’angoisses, parfois de démangeaisons (épisode médiatique fâcheux finalement<br />
assez vite oublié). Avec un box-office capricieux, un bras de fer outre-atlantique,<br />
le secteur, en quête d'équilibre financier, a finalement traversé l’année avec 181<br />
millions d’autres spectateurs témoignant de leur fidélité. Entre investissements,<br />
optimisation des coûts et montée en gamme, les professionnels n’ont pas relâché<br />
leurs efforts. Et, si l’on s’attache à souligner dans cette rétro 2023 les faits marquants<br />
tant à l’international que sur un plan national, entre premium, ouvertures,<br />
rénovations et agrandissements, mais aussi les actualités institutionnelles, entre<br />
réformes en cours et rapports parlementaires, nous n’oublions pas le travail quotidien<br />
des salles. Avant tout passionné, il est aussi parfois laborieux, récurrent,<br />
multiple… mais toujours collaboratif. C’est aussi cela que nous souhaitons saluer<br />
et valoriser à travers ces chiffres, ces données et ces images, en souhaitant une<br />
joyeuse année à tous les coéquipiers du cinéma.<br />
Marion Delique<br />
. À LA UNE<br />
2023 dans le rétro : fréquentation, exploitation,<br />
réglementation, international 10 à 18<br />
. ACTUALITÉS<br />
Le programme des Rencontres de Bretagne 7<br />
Le Festival de l’Alpe d’Huez se précise 7<br />
Échos du Sommet des Arcs 24<br />
. EXPLOITATION<br />
L’Émission avec Martin Bidou de Haut et Court 27<br />
L’Urfol ouvre deux cinémas en région lyonnaise 28<br />
Acquisitions, cessions, fermeture : le mercato bat son plein 31<br />
CinéWest s’étend en Bretagne 34<br />
. INSTITUTIONNEL<br />
CDACi/CNACi 38<br />
L’agenda de la profession 38<br />
JULIEN MARCEL<br />
Directeur de la<br />
publication<br />
MARION DELIQUE<br />
Rédactrice en chef<br />
AYSEGÜL ALGAN<br />
Journaliste<br />
La Rédaction<br />
CÉCILE VARGOZ<br />
Journaliste<br />
TANGUY COLON<br />
Journaliste<br />
JULES DREYFUS<br />
Journaliste<br />
PHILIPPE COSQUERIC<br />
Infographiste<br />
Crédits page 3 : ©Krists Luhaers / unsplash.com<br />
est une publication de<br />
@<strong>Boxoffice</strong>France<br />
@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />
@boxofficefr<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />
N°ISSN : 2740-3335<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />
c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />
CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />
à parution<br />
Directeur de la publication<br />
Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />
Rédactrice en chef<br />
Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />
Rédacteurs<br />
Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />
Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />
Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com,<br />
Jules.dreyfus@webedia-group.com<br />
Base de données Films<br />
guillaume.martin@boxoffice.com<br />
Publicité / Base de données distributeurs<br />
Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />
Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />
Julie Basard / julie.basard@webedia-group.com<br />
Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />
Maquette / Infographie<br />
Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />
Impression<br />
SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />
4 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
ACTUALITÉS<br />
JHR avance Bye Bye Tibériade<br />
Bond en avant de deux mois pour le documentaire de Lina Soualem, anciennement<br />
daté au 24 avril, désormais prévu dès le 21 février <strong>2024</strong> dans les salles.<br />
JHR bouscule son calendrier du premier trimestre <strong>2024</strong><br />
et avance au 21 février Bye Bye Tibériade de Lina Soualem.<br />
Après avoir filmé sa famille paternelle dans Leur Algérie<br />
en 2021, également sorti par JHR, la fille de l’acteur<br />
Zinedine Soualem retrace cette fois-ci le parcours de<br />
sa famille maternelle. En partant de sa mère, la grande<br />
actrice palestinienne Hiam Abbass <strong>–</strong> vue dans Les<br />
Citronniers d’Eran Riklis, Paradise Now de Hany<br />
Abu-Assad, Gaza mon amour des frères Nasser, ou encore<br />
chez Steven Spielberg et Jim Jarmusch <strong>–</strong>, la réalisatrice<br />
dresse également le portrait de sa grand-mère ainsi que<br />
son arrière-grand-mère. Pour ce faire, elle revient sur<br />
les traces de la famille, dans son village natal, à Deir<br />
Hanna, en Galilée. La cinéaste y incorpore notamment<br />
de multiples images d’archives sur fond de voix-off<br />
dictée par elle-même, donnant à voir ce que pouvait<br />
être la vie de sa mère il y a trente ans.<br />
Ces dernières semaines, et alors qu’il est aussi disponible<br />
jusqu’au 17 février sur Arte.tv, le film a multiplié<br />
récompenses et nominations dans les festivals. Il a par<br />
exemple reçu le Prix du Ulysse du meilleur documentaire<br />
au Cinemed, le Prix du jury au Festival de<br />
Marrakech, et a récemment été nommé aux Spirit<br />
Awards, dans la catégorie du meilleur documentaire.<br />
Attentive aux nombreuses sollicitations que reçoivent<br />
Lina Soualem et Hiam Abbass dans le tragique contexte<br />
actuel, la société de Jane Roger a donc décidé d’avancer<br />
la sortie du film. Si la distributrice évoque une « crainte<br />
d’instrumentalisation du discours » de la réalisatrice et<br />
de ses protagonistes, Bye Bye Tibériade fait partie de<br />
ces films qui « s’insèrent dans la société »… et donc dans<br />
la ligne éditoriale de JHR.<br />
©Frida Marzouk - Beall <strong>Pro</strong>ductions<br />
Jules Dreyfus<br />
Pyramide date<br />
sa convention<br />
Du changement chez Ufo distribution<br />
La société dirigée par Stéphane Auclaire a annoncé deux arrivées dans son équipe.<br />
Après une première en mars 2020, à quelques jours de<br />
la fermeture des salles dans le contexte de la crise<br />
sanitaire, le distributeur organise la deuxième convention<br />
de son histoire. Le 7 février prochain, de 10h à<br />
17h, dans un cinéma parisien à définir, la société<br />
présentera notamment 3 films aux exploitants. « Nous<br />
préciserons la sélection prochainement, mais elle sera fidèle<br />
à la richesse et à l’éclectisme de notre line-up. Au moins 2<br />
des 3 films seront présentés par leur réalisateur.ice et tous<br />
seront des premières françaises », annonce Pyramide.<br />
Inscriptions auprès de l’interlocuteur habituel ou auprès<br />
de mgomez@pyramidefilms.com.<br />
Après deux ans comme assistante de distribution chez<br />
JHR Films, Marie Gillet a rejoint Ufo au poste de chargée<br />
de marketing, partenariat et servicing. Elle succède à Inès<br />
Alez-Martin, qui occupait cette fonction depuis début<br />
2023 et est partie vers de nouvelles aventures. Par ailleurs,<br />
le distributeur a accueilli Gohar Hakheyan, en provenance<br />
de Local Films, qui devient chargée de communication<br />
digitale/graphisme en remplacement de Chloé Baysse,<br />
qui s’est également envolée vers de nouveaux horizons.<br />
Ufo Distribution débutera <strong>2024</strong> avec la sortie, le 17<br />
<strong>janvier</strong>, de La Tête froide de Stéphane Marchetti,<br />
avec Florence Loiret Caille. Suivra le 21 février<br />
Universal Theory de Timm Kröger, présenté en<br />
sélection officielle à Venise et doublement récompensé<br />
à l’Etrange Festival, puis le 17 avril Un dimanche<br />
sans fin d’Alain Parroni, primé à Venise.<br />
En image<br />
©Pathé<br />
Emmanuelle<br />
d’Audrey Diwan<br />
Trois ans après L’Événement, la cinéaste travaille actuellement<br />
sur son nouveau film, co-écrit avec la réalisatrice Rebecca<br />
Zlotowski. Librement adapté du livre érotique d’Emmanuelle<br />
Arsan et tourné en langue anglaise, Emmanuelle est incarnée<br />
par Noémie Merlant, qui donne la réplique à Naomi Watts,<br />
Will Sharpe, Jamie Campbelle Bower, Chacha Huang ainsi<br />
que Anthony Wong. <strong>Pro</strong>duit par Chantelouve et Rectangle<br />
<strong>Pro</strong>ductions, le film sera distribué par Pathé Films et sortira<br />
en <strong>2024</strong>, 50 ans après le film culte de Just Jaeckin.<br />
6 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
Les Rencontres des Côtes de Bretagne<br />
annoncent leur programme<br />
Une vingtaine de films seront montrés lors des 23 es Rencontres professionnelles<br />
proposées par La Règle du jeu, du 30 <strong>janvier</strong> au 3 février à La Baule.<br />
Les exploitants, les distributeurs, les fournisseurs… sont<br />
conviés à venir se réchauffer pour les fameuses Rencontres<br />
des Côtes de Bretagne, cette année à La Baule au cinéma<br />
Le Gulf Stream. Après les Rencontres art et essai à Dinard<br />
en juin dernier, l’équipe de la Règle du Jeu, l'association<br />
qui fédère les salles indépendantes bretonnes et du Pays<br />
de Loire, a programmé un joli panorama de films en<br />
avant-première, qui pour la plupart seront accompagnés<br />
et présentés par leurs équipes.<br />
Mardi 30 <strong>janvier</strong><br />
Une vie de James Hawes (SND, sortie le 21/02/24)<br />
Paternel* de Ronan Tronchot (KMBO, 27/03)<br />
Au fil des saisons* de Hanna Ladoul et Marco La Via<br />
(UGC, 21/02)<br />
Le Jeu de la reine de Karim Aïnouz (ARP, 17/04)<br />
Mercredi 31 <strong>janvier</strong><br />
Border Line de Juan Sebastián Vásquez et Alejandro<br />
Rojas (Condor, 01/05)<br />
La <strong>Pro</strong>messe verte* de Edouard Bergeon (Diaphana, 27/03)<br />
La Vie de ma mère* de Julien Carpentier (KMBO, 06/03)<br />
Vivants* de Alix Delaporte (Pyramide,14/02)<br />
Scandaleusement vôtre de Thea Sharrock (Studiocanal, 13/03)<br />
Jeudi 1 er février<br />
La nouvelle femme de Léa Todorov (Ad Vitam, 13/03)<br />
Notre monde* de Luàna Bajrami (Gaumont, 24/04)<br />
Madame de Sévigné* de Isabelle Brocard (Ad Vitam, 28/02)<br />
Hors-saison* de Stéphane Brizé (Gaumont, 20/03)<br />
Nous, les Leroy* de Florent Bernard (Apollo,10/04)<br />
Vendredi 2 février<br />
Il reste encore demain de Paola Cortellesi (Universal,13/03)<br />
HLM Pussy de Nora El Hourch (Paname, 06/03)<br />
Un homme en fuite de Baptiste Debraux (Tandem, 03/40)<br />
Les Rois de la piste* de Thierry Klifa (Apollo, 13/03)<br />
Et plus si affinités* de Olivier Ducray et Wilfried Meance<br />
(Wild Bunch, 03/04)<br />
Samedi 3 février<br />
Le Successeur de Xavier Legrand (Haut et Court, 21/02)<br />
Borgo* de Stéphane Demoustier (Le Pacte, 17/04)<br />
*en présence de l’équipe du film<br />
Tous les horaires et formulaire de réservation sont sur le<br />
site asso-regledujeu.com.<br />
Le Festival de l’Alpe d’Huez<br />
révèle sa sélection officielle <strong>2024</strong><br />
La 27 e édition de la manifestation dédiée aux comédies donnera le coup d’envoi de la<br />
nouvelle année du 15 au 21 <strong>janvier</strong>.<br />
Le premier rendez-vous festif de l’année cinématographique<br />
s’ouvrira avec la projection de Maison de retraite 2 de<br />
Claude Zidi Jr., avec Kev Adams, et compte 10 longs<br />
métrages en compétition, dont 5 premiers films. L’un<br />
d’entre eux succédera à 38°5 quai des Orfèvres de Benjamin<br />
Lehrer, sacré l’an passé. Cette année, c’est le jury présidé<br />
par la comédienne Valérie Bonneton qui aura la charge<br />
de décerner, entre autres, le Grand Prix. L’actrice sera<br />
épaulée dans sa tâche par les comédiennes Marilou Berry<br />
et Eye Haïdara, et les acteurs Finnegan Oldfield et<br />
Guillaume de Tonquédec.<br />
La compétition :<br />
14 jours pour aller mieux d’Édouard Pluvieux (Distribué<br />
par Wild Bunch, sortie le 6/03)<br />
Bis Repetita d’Émilie Noblet (Le Pacte, 20/03)<br />
Elle & lui & le reste du monde d’Emmanuelle Belohradsky<br />
(1 er film) (Alba)<br />
Et plus si affinités de Olivier Ducray et Wilfried Meance<br />
(Wild Bunch, 3/04)<br />
Heureux gagnants de Maxime Govare et Romain Choay<br />
(Warner, 13/03)<br />
Ici et là-bas de Ludovic Bernard (Studiocanal, 17/04)<br />
L’Esprit Coubertin de Jérémie Sein, 1 er film (Bac, 8/05)<br />
Neuilly-Poissy de Grégory Boutboul, 1 er film (Paradis)<br />
Nous, les Leroy de Florent Bernard, 1 er film (Apollo, 10/04)<br />
Presque légal de Max Mauroux, 1 er film (Gaumont)<br />
Hors compétition :<br />
Film d’ouverture : Maison de retraite 2 de Claude<br />
Zidi Jr. (Apollo, 14/02)<br />
Séance spéciale : Comme un prince d’Ali Marhyar,<br />
1 er film (Apollo, 17/01)<br />
Séance spéciale : Ma part de gaulois de Malik Chibane<br />
(Alba, 31/01)<br />
Séance de la présidente : Tombés du camion de Philippe<br />
Pollet-Villard (Zinc.)<br />
Le Ciné Piscine : Le Monde de Némo d’Andrew<br />
Stanton et Lee Unkrich<br />
La comédie culte : L’Homme de Rio de Philippe de<br />
Broca - version restaurée<br />
Rétropépite : La Vache de Mohamed Hamidi<br />
La série : Deux épisodes de Mercato, créée par Jérémie<br />
Marcus (TF1)<br />
Rencontres Recherche<br />
et Découverte<br />
La 2 e édition des journées professionnelles<br />
proposées par le GNCR, en partenariat avec l’Acrif<br />
(Association des cinémas de recherche d’Île-de-<br />
France), aura lieu les 9 et 10 <strong>janvier</strong>, au Méliès de<br />
Montreuil. Au programme des projections :<br />
Eureka de Lisandro Alonso (Le Pacte, 28/02)<br />
Apolonia, Apolonia de Lea Glob (Survivance, 27/03)<br />
Los delincuentes de Rodrigo Moreno (Arizona/<br />
JHR, 27/03)<br />
Vampire humaniste cherche suicidaire<br />
consentant de Ariane Louis-Seize (Wayna Pitch, 20/03)<br />
Le Temps du voyage de Henri-François Imbert<br />
(Libre court, 06/03)<br />
… et un film surprise<br />
Parmi les temps forts, une rencontre avec<br />
Catherine Verliac, directrice adjointe du cinéma au<br />
CNC, pour aborder la réforme des aides art et essai<br />
et le secteur Recherche en particulier (mardi à<br />
11h55), une autre avec le cinéaste Albert Serra<br />
pour explorer sa filmographie (mercredi à 12h30),<br />
ou encore, dans le cadre des “portraits de salle”<br />
imaginés par le GNCR, une présentation du<br />
nouveau Studio 43 de Dunkerque par sa directrice,<br />
Sylvie Presa (mardi à 12h55).<br />
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
7
SND PRÉSENTE<br />
UNE COPRODUCTION DÉLÉGUÉE WHITE AND YELLOW FILMS - SND<br />
CHRISTIAN<br />
CLAVIER<br />
DIDIER<br />
BOURDON<br />
SYLVIE<br />
TESTUD<br />
MARIANNE<br />
DENICOURT<br />
ON NE CHOISIT PAS SES ANCÊTRES !<br />
PHOTOS : EDDY BRIÈRE © 2022 - WHITE AND YELLOW FILMS - SND - M6FILMS - BESIDE PRODUCTIONS<br />
UN FILM DE<br />
JULIEN HERVÉ<br />
JULIEN PESTEL CHLOÉ COULLOUD AVEC LA PARTICIPATION DE PATRICK PRÉJEAN SCÉNARIO ORIGINAL DE JULIEN HERVÉ<br />
SORTIE LE 7 FÉVRIER
DEUX ACTEURS DES COMÉDIES FRANÇAISES<br />
LES PLUS CULTES RÉUNIS POUR<br />
LA PREMIÈRE FOIS À L’ÉCRAN !<br />
MATÉRIEL DISPONIBLE POUR VOS SALLES<br />
FA (115”)<br />
DES PERFORMANCES DINGUES !<br />
• Plus de 3 millions de vues tous réseaux confondus<br />
• Plus de 25 000 engagements (réactions, commentaires, partages)<br />
• Des performances 5 fois meilleures que nos lancements habituels<br />
• Plus de 95% de commentaires positifs<br />
AFFICHES & AFFICHETTES<br />
KIT PROMO
2023, LA RÉTRO<br />
ANNÉE CONTRASTÉE<br />
POUR LA FRÉQUENTATION<br />
©Image de ArtPhoto_studio sur Freepik<br />
Avec 181 millions d’entrées comptabilisées, le cru 2023 affirme sa progression sur 2022,<br />
mais affiche encore un retard certain sur les niveaux pré-Covid, la fin d’année n’ayant<br />
pas confirmé les promesses de la belle période estivale.<br />
Encourageante, convalescente, en demi-teinte… Les<br />
qualificatifs ne manquent pas pour définir l’année 2023<br />
du point de vue de la fréquentation des cinémas. Une<br />
année qui a encore brillé par ses coups d’éclat, mais aussi<br />
ses périodes creuses voire décevantes. Quelques jours<br />
après son terme, 2023 apparaît définitivement comme<br />
un exercice en trois phases bien distinctes, qu’il convient<br />
d’ausculter en détail.<br />
Fréquentation mensuelle (en millions d'entrées) :<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
2023 2022 Moy 2017-2019 Moy 2015-2019 2021<br />
L’entre-deux du premier trimestre<br />
Un peu sur le même schéma qu’en 2022 avec Spider-Man :<br />
No Way Home, l’année 2023 profite de la continuation<br />
d’Avatar : La Voie de l’eau <strong>–</strong> qui va dominer tout le mois<br />
de <strong>janvier</strong> <strong>–</strong> pour s’élancer idéalement. Dans le sillage<br />
des belles performances de Tirailleurs, Babylon, Les Cyclades<br />
et autre Tár, le marché affiche une dynamique intéressante<br />
que viennent amplifier les sorties de Astérix & Obélix :<br />
L’Empire du Milieu puis Alibi.com 2, qui dépassent chacun<br />
les 4 millions d’entrées. The Fabelmans, La Femme de<br />
Source : CNC<br />
Tchaïkovski, La Famille Asada en février, Creed III, Scream<br />
VI, Mon crime, Les Petites Victoires, Sur les chemins noirs<br />
ou encore John Wick 4 en mars contribuent aussi fortement<br />
à renforcer une fréquentation nationale qui retrouve<br />
de belles couleurs. Ainsi, le premier trimestre s’achève<br />
avec plus de 48,6 millions d’entrées comptabilisées dans<br />
les salles tricolores. Un résultat en progression de 31,5 %<br />
par rapport aux trois premiers mois de 2022 (environ<br />
37 M), mais en retard de 19 % sur la période équivalente<br />
des années 2015-2019 (quelque 60 M). De quoi augurer<br />
d’un cru 2023 “entre-deux” ?<br />
L’euphorie estivale<br />
Le mois d’avril va rapidement poser les bases d’une phase<br />
faste pour les entrées en salles, avec les lancements conjoints<br />
de Super Mario Bros <strong>–</strong> encore actuellement le plus gros<br />
succès de l’année avec près de 7,4 millions de tickets <strong>–</strong> et<br />
Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan <strong>–</strong> 3,4 millions de<br />
billets. Dopée, la fréquentation s’élève à 18,5 millions<br />
d’entrées dépassant, pour la première fois depuis le Covid,<br />
les niveaux pré-pandémiques (18,4 M en moyenne entre<br />
2015 et 2019). Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs,<br />
Les Gardiens de la galaxie 3, Je verrai toujours vos visages,<br />
Suzume, The Quiet Girl, Sur l’Adamant, Jeanne du Barry,<br />
L’Amour et les Forêts, Le Royaume de Naya, Spider-Man :<br />
Across the Spider-Verse, Élémentaire puis Indiana Jones et<br />
le cadran de la destinée alimentent la dynamique sur les<br />
10 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
semaines suivantes, compensant certaines déceptions,<br />
comme La Vie pour de vrai, 10 jours encore sans maman,<br />
The Flash ou Hawaï.<br />
Malgré un mois de juin compliqué, la fréquentation,<br />
dans le sillage d’une forte Fête du Cinéma, retrouve de<br />
l’allant en juillet, avec les sorties successives de Mission :<br />
Impossible - Dead Reckoning puis de Barbie et Oppenheimer,<br />
transformés en phénomène Barbenheimer avec quelque<br />
10,3 millions de spectateurs cumulés. Dans le sillage du<br />
tandem, et avec les bons résultats de En eaux très troubles,<br />
Gran Turismo, Yannick et autres Les Algues vertes, les<br />
cinémas font le plein pendant l’été, avec 33,7 millions<br />
d’entrées enregistrées, soit le septième plus haut niveau<br />
depuis 1980. Entre avril et août, la fréquentation suit<br />
globalement les tendances des années pré-Covid, se<br />
démarquant nettement des résultats 2022, et pousse ainsi<br />
à l’optimisme pour une fin d’année qui, si elle voit<br />
quelques titres américains quitter le calendrier en raison<br />
des grèves hollywoodiennes (voir par ailleurs), ne présente<br />
pas moins une offre fournie et variée.<br />
“Gueule de bois” en avance ?<br />
Mais l’euphorie va rapidement s’estomper à mesure que<br />
les semaines s'égrenent vers le crépuscule de 2023. Après<br />
un mois de septembre ordinairement en retrait, et malgré<br />
le joli succès de la Palme d’or Anatomie d’une chute (1,4<br />
million d’entrées), le marché peine à trouver un nouveau<br />
souffle, orphelin de locomotives américaines à l’exception<br />
de quelques coups d’éclat, tels les millionnaires La<br />
Pat’Patrouille 2, La Nonne 2 et Killers of the Flower Moon.<br />
Côté français, les bons résultats “à leur niveau” de 3 jours<br />
max, La Règne animal, Le Consentement, Simple comme<br />
Sylvain ou La Fiancée du poète ne masquent pas les scores<br />
décevants de Une année difficile, Second tour, Marie-Line<br />
et son juge et autres Nouveau départ et L’Abbé Pierre. Entre<br />
une météo trop douce pour la saison et un contexte<br />
économique toujours compliqué, la fréquentation balbutie<br />
mais finit par reprendre quelques couleurs grâce à Wonka,<br />
Wish et Les Trois Mousquetaires : Milady. Insuffisant<br />
toutefois pour retrouver les niveaux d’avant-crise, le<br />
marché suivant, depuis septembre, la tendance des années<br />
2021 et 2022.<br />
180,76 millions de spectateurs sont donc allés dans les<br />
cinémas français en 2023, ponctuant un exercice sur une<br />
note mi-figue, mi-raisin, au regard de l’excellent été qui<br />
avait, alors, poussé les analystes à revoir leurs prévisions,<br />
autour des 190 millions. La progression se poursuit par<br />
rapport à la période post-Covid <strong>–</strong> +18,9 % vs 2022,<br />
+89,4 % vs 2021 <strong>–</strong> mais affiche toujours un recul sur le<br />
pré-Covid : -13,1 % vs la moyenne 2017-2019. La<br />
trajectoire des entrées annuelles laisse transparaître une<br />
forte dépendance du marché actuel aux films phénomènes.<br />
« Lorsque le cinéma fait l’actualité, crée l’événement et dépasse<br />
ainsi la sphère des spectateurs cinéma, c’est très bénéfique<br />
pour la fréquentation », résume ainsi Éric Marti, directeur<br />
En chiffres<br />
181 M d’entrées en 2023<br />
+18,9 % vs 2022<br />
+89,3 % vs 2021<br />
-15,3 % vs 2019<br />
-10,2 % vs 2018<br />
-13,4 % vs 2017<br />
-15,3 % vs 2016<br />
-12 % vs 2015<br />
-13,1 % vs moyenne 2017-2019<br />
-13,3 % vs moyenne 2015-2019<br />
général de Comscore France. En effet, les périodes où la<br />
fréquentation a dépassé les chiffres pré-Covid correspondent<br />
aux sorties de Super Mario et Les Trois Mousquetaires,<br />
de Barbie et Oppenheimer, qui ont réussi à attirer le public<br />
occasionnel, dont la venue en salles reste encore en retrait<br />
par rapport à l’avant pandémie.<br />
Quid de <strong>2024</strong> ?<br />
Difficile de prédire ou d’annoncer que tel ou tel film va<br />
devenir un phénomène. D’autant plus lorsque le line-up<br />
de l’année qui s’ouvre apparaît moins étoffé en titres<br />
américains, conséquence d’une production au point mort<br />
pendant les grèves. L’offre hollywoodienne va, en <strong>janvier</strong>,<br />
prendre des accents auteur (Priscilla de Sofia Coppola,<br />
Pauvres créatures de Yorgos Lanthimos, May December<br />
de Todd Haynes, La Couleur pourpre de Blitz Bazawule,<br />
Argylle de Matthew Vaughn), avant un mois de février<br />
qui verra la reprise de Dune puis la sortie de Dune : Part<br />
2, les lancements de Bob Marley et Madame Web, puis<br />
en mars, de Kung-fu Panda 4 et Mickey 17 de Bong<br />
Joon-ho. Côté français, le premier trimestre sera également<br />
dense avec notamment Iris et les hommes, Un coup de dés,<br />
Captives, Opération Portugal 2, Daaaaaali !, Le Dernier<br />
Jaguar, Maison de retraite 2, Le Malade imaginaire ou<br />
encore La <strong>Pro</strong>messe verte.<br />
En France comme à l’international, <strong>2024</strong> semble se<br />
profiler avec moins d’atouts que l’année écoulée et,<br />
s’il est possible que la fréquentation n’atteigne pas le<br />
niveau de 2023, cela ne sera en rien alarmant. Juste<br />
logique eu égard au contexte. « Mais le marché français<br />
a cette chance de pouvoir et savoir s’appuyer sur un offre<br />
locale porteuse pour séduire le public », note Éric Marti.<br />
Nul doute que le secteur saura une nouvelle fois faire<br />
preuve d’une forme de résilience. En attendant un<br />
cru 2025 qui se pointe avec d’énormes promesses.<br />
Tanguy Colon<br />
VERS UN RECUL DU BOX-OFFICE MONDIAL EN <strong>2024</strong><br />
Le cabinet d’analyses Gower Street anticipe une baisse des recettes l’an prochain, en<br />
raison notamment d’une production plus réduite, car impactée par les grèves hollywoodiennes.<br />
En <strong>2024</strong>, le box-office mondial devrait atteindre 31,5<br />
milliards de dollars, d’après Gower Street Analytics, ce<br />
qui serait le premier ralentissement de la période postpandémique.<br />
En effet, l’année à venir devrait accuser un<br />
retard d’environ 5 % par rapport au box-office 2023,<br />
estimé actuellement à 33,4 milliards de dollars et qui<br />
sera affiné courant <strong>janvier</strong>. Et par rapport à la moyenne<br />
2017-2019, <strong>2024</strong> afficherait donc une baisse de 20 %.<br />
Dans le détail, le box-office nord-américain pourrait<br />
réaliser quelque 8 milliards de dollars de recettes en <strong>2024</strong> ;<br />
soit -11 % vs 2023, +7 % vs 2022 et -30 % vs la moyenne<br />
2017-2019. Le box-office international (hors Chine) est<br />
estimé à 15,6 Mds $ (-7 % vs 2023 et -21 % vs 2017-<br />
2019), avec notamment 8 Mds $ de recettes prévues pour<br />
la région Europe/Moyen-Orient/Afrique (-9 % vs 2023<br />
et -23 % vs 2017-2019). Moins dépendant de la production<br />
hollywoodienne, le box-office chinois pourrait<br />
atteindre 7,9 Mds $, soit 5 % de plus qu’en 2023.<br />
« Étant donné que nous avons perdu 50 % de temps de<br />
production en 2023, la baisse attendue de 5 % l’an<br />
prochain n'est pas le signe d'un déclin de l'intérêt pour le<br />
cinéma, mais simplement la conséquence directe d'une<br />
disponibilité limitée des films », a déclaré le PDG de<br />
Gower Street Dimitrios Mitsinikos. Le cabinet cite<br />
ainsi plusieurs productions américaines notables,<br />
initialement attendues pour <strong>2024</strong> et dont les sorties<br />
ont été repoussées à l’année suivante : Captain America<br />
5, Les 4 Fantastiques, Blanche Neige, Avatar 3, Mission :<br />
Impossible - Dead Reckoning, part 2 ou encore les<br />
animations Elio et Spider-Man : Beyond the Spider-Verse.<br />
Ce calendrier clairsemé en <strong>2024</strong> peut cependant drainer<br />
son lot de surprises, à l’image de la fin d’année 2023,<br />
avec les récents succès surprises des concerts filmés Taylor<br />
Swift : The Eras Tour et Renaissance : A Film by Beyoncé,<br />
ainsi que les belles performances de titres internationaux<br />
tels que Le Garçon et le Héron. « Sur la base des productions<br />
actuellement sur notre radar, nous nous attendons à ce que<br />
2025 soit une très bonne année au box-office mondial pour,<br />
espérons-le, amorcer une tendance positive pour la seconde<br />
moitié de la décennie », a ajouté Dimitrios Mitsinikos.<br />
Tanguy Colon<br />
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
11
2023, LA RÉTRO<br />
L’EXPLOITATION EN RECHERCHE<br />
D'ÉQUILIBRE<br />
Les spectateurs ont été au rendez-vous des cinémas… peut-être pas autant que les<br />
exploitants l’auraient espéré, pour apaiser leurs inquiétudes. Un travail d'équilibriste<br />
pour un secteur qui a surmonté les dangers d’une année à haut risque, mais qui reste<br />
sur ses gardes. Malgré des charges importantes et les remboursements de PGE, les<br />
salles ont maintenu, voire accentué, leurs investissements.<br />
Une année pleine sans aucune restriction de confiserie,<br />
de pass ou de masque. Le début de 2023 a redonné des<br />
ailes aux cinémas avec Avatar, La Voie de l’eau, les spectateurs<br />
venus par (15) millions confirmant leur attachement<br />
aux salles et aux films. Les salles qui, pour l’occasion,<br />
ont monté en gamme leur confort et leurs équipements<br />
de projection, ont été récompensées et confortées dans<br />
leurs efforts. Si 2022 signait déjà une accélération du<br />
premium, 2023 enfonce le clou. Bonne nouvelle, le<br />
spectateur en est friand et est prêt à payer pour une<br />
expérience optimale. La curiosité des spectateurs, la<br />
valorisation des salles et des prix moyens encouragent<br />
donc les investissements qui seront réalisés tout au long<br />
de l’année, particulièrement visibles au sein des circuits.<br />
©Confluences<br />
Megarama, qui voit des projets de longue date se concrétiser,<br />
booste son premium. Le site de Givors ouvre ses<br />
portes fin novembre avec trois salles “labellisées” : Imax,<br />
4D e-motion et sa salle “maison” Horizon qui sera,<br />
désormais, comme les 25 autres du groupe, estampillée<br />
THX. En suivant, le groupe de Jean-Pierre Lemoine<br />
lance une nouvelle salle Orion et une carte illimitée dont<br />
l’option “techno” prend en compte les suppléments<br />
premium. De son côté, Kinepolis ouvre sa première salle<br />
Imax en France et annonce l’installation prochaine de<br />
nouvelles salles ScreenX. Quant à Pathé, il reste en la<br />
matière le leader incontesté des complexes de luxe et des<br />
nouveaux concepts de consommation en salles, tout en<br />
poursuivant ses projets de grande ampleur. En tout, Pathé<br />
compte désormais 41 salles 4DX, 18 Imax et 11 Dolby<br />
Cinémas testant même des fauteuils inclinables chauffants<br />
à Amiens et au Havre ; et ce, tout en préparant les ouvertures<br />
de la Géode et d’Opéra pour cette année. Les<br />
indépendants ne font pas non plus pâle figure avec la<br />
salle Infinite du Grand Rex, le rutilant Cineplanet<br />
d’Antibes, en instance d’ouvrir les portes, ou encore<br />
CineWest et sa salle Oma à Mougins prévue pour <strong>2024</strong>.<br />
Chez les indépendants aussi des établissements sortent<br />
de terre ou se régénèrent avec notamment les ouvertures<br />
du Grand Club de Gien (Reynaud Cinémas),<br />
du Ciné Grand Sud à La réunion (famille Ethève),<br />
du Grand Rex de Péage-de-Roussillon (Urfol), de<br />
l’Aurore à Vitré (CinéWest) ou des rénovations du<br />
Grand Palais de Roanne. D’autres s’agrandissent : le<br />
Ciné 32 de Auch passe de 5 à 7 salles, le Confluences<br />
de Mennecy de 3 à 6… Si l'on déplore les fermetures<br />
du César de Marseille et du Buxy de Bussy-Saint-<br />
Antoine face à des loyers trop élevés, ailleurs, certaines<br />
collectivités locales financent la rénovation ou la<br />
reconstruction de leurs cinémas de centre-ville. C’est<br />
le cas à Mende pour Le Trianon (2,4 M €), à Créteil<br />
avec le Palace (1,7 M €), à L’Aigle avec L’Aiglon,<br />
exploité par Noé (8,9 M € pour l’ensemble du complexe<br />
multiculturel), ou encore pour L’Oron de Beaurepaire<br />
exploité par MC4 (2 M €).<br />
Dans le privé, ces métamorphoses entraînent dans leur<br />
sillage des arbitrages financiers et une tendance à la<br />
concentration. Pathé ferme deux de ses salles historiques,<br />
le Bretagne et le Marignan à Paris, et cède<br />
également à Kinepolis ses sites de Belfort après celui<br />
d'Amnéville en 2022.<br />
Quelques indépendants vendent leurs affaires, à l’instar<br />
du Ciné Vendôme au groupe Majestic, du César d’Apt<br />
et du Rex de Sarlat à Cinémas Confluences. Les Grand<br />
Forum de Louviers et de Dieppe et le Ciné Pincevent<br />
sont cédés à Megarama, tandis que le Diagonal de<br />
Montpellier et le Navire de Valence sont repris par Haut<br />
et Court Cinémas. Les petits circuits se renforcent, et la<br />
situation post-Covid semble accentuer la tendance vers<br />
la concentration.<br />
Enfin, parmi les grands mouvements de l’année, CGR<br />
Cinémas marque un tournant. Alors que le circuit avait<br />
été mis en vente en 2022, le PDG du groupe Charles<br />
Raymond annonce en mai de cette année que le processus<br />
est annulé, et renouvelle sa direction générale en nommant<br />
à sa tête Laurent Demoulins. Le 2 e circuit français<br />
concentre ses efforts sur la consolidation de ses acquis<br />
en livrant son nouveau site de Castres avec sa salle Ice<br />
Theaters, complétant ainsi son parc de 45 salles équipées<br />
de sa technologie premium maison.<br />
Les salles françaises sont toujours à la recherche de leur<br />
équilibre, entre leurs investissements pour le renouvellement<br />
du parc, la rationalisation de leurs charges qui<br />
n’ont eu de cesse de grimper entre factures énergétiques,<br />
coûts des matériaux et revalorisation des salaires. Défi<br />
relevé à la force des bras pour 2023… mais les professionnels<br />
le savent, il faudra encore tenir ces efforts<br />
jusqu’en 2025.<br />
Marion Delique<br />
©Megarama<br />
12 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
ALEXANDRE GAVRAS PRÉSENTE<br />
SÉLECTION OFFICIELLE<br />
Festival International<br />
du Film de Saint-Sébastien<br />
A U C I N É M A L E 2 1 F É V R I E R<br />
CRÉATION : X CRÉDITS NON CONTRACTUELS
2023, LA RÉTRO<br />
LE CINÉMA AU RAPPORT :<br />
L’ANNÉE D’UNE ANATOMIE<br />
Alors que le monde entier continue de citer la France comme un modèle, 2023 aura été<br />
l’année de tous les rapports sur le cinéma, pour des bilans relançant l’éternel débat<br />
entre régulation et liberté, entre art et essai, entre art et industrie. Dans un contexte<br />
toujours marqué par la crise sanitaire et celle de l’énergie, le cinéma n’a pas échappé<br />
non plus cette année aux questions de diversité, d’éducation, d’écologie… et<br />
d’intelligence artificielle.<br />
L’an dernier, face aux phénomènes amplifiés par la crise<br />
sanitaire, les pouvoirs publics avaient confié à l’ancien<br />
président de l’Autorité de la concurrence, Bruno Lasserre,<br />
une mission visant à interroger et redéfinir la régulation<br />
dans la filière cinéma. Tombé en avril 2023, le fameux<br />
rapport Lasserre allait guider tout au long de cette année<br />
plusieurs mesures, notamment pour l’exploitation, entre<br />
décrets et relance de nouveaux chantiers. Certes, comme<br />
le commentera le président du CNC, le rapport Lasserre<br />
n’annonce pas « le grand soir » mais des aménagements,<br />
entre un encadrement renforcé sur certains sujets <strong>–</strong> engagements<br />
de programmation <strong>–</strong> et plus de souplesse sur<br />
d’autres <strong>–</strong> cartes illimitées <strong>–</strong>, sans prôner d’intervention<br />
sur le calendrier des sorties distributeurs ni la protection<br />
des salles comme actifs stratégiques. Bruno Lasserre<br />
réaffirme le besoin de soutenir la diversité, qui doit passer<br />
aussi par une plus grande sélectivité dans le classement<br />
art et essai, en tenant compte du potentiel économique<br />
des films.<br />
Bruno Lasserre dans l'émission <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 12 mai 2023<br />
©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
Pas de remise en cause fondamentale donc, de ce qui a<br />
toujours fait le modèle français, et que le monde nous<br />
envie, comme on l’a entendu maintes fois encore ces<br />
ferniers mois. Pourtant, les parlementaires de tous bords<br />
se mettent cette année à faire leur rapport. Un mois après<br />
la publication Lasserre, le sénateur LR Roger Karoutchi,<br />
membre de la commission des Finances, pointe « l’Itinéraire<br />
d’un art gâté » et préconise, notamment pour<br />
« développer le potentiel commercial » des films, de réviser<br />
tous les mécanismes de soutien au cinéma, afin de<br />
« décharger progressivement l’État du financement de la prise<br />
de risque artistique par des outils budgétaires ».<br />
Les représentants du CNC au Congrès des exploitants 2023<br />
Quelques jours après, une mission de la commission<br />
Culture du Sénat « contre-attaque », par la voix des<br />
sénateurs Céline Boulay-Espéronnier (LR), Sonia de La<br />
<strong>Pro</strong>vôté (Union Centriste) et Jérémy Bacchi (Communiste<br />
citoyen et écologiste), qui font leurs propositions pour<br />
un « art majeur qui a de l’avenir ». En adaptant aussi les<br />
soutiens du CNC, mais pour des productions mieux<br />
financées et distribuées, pour une meilleure diffusion de<br />
la diversité… et pour « faciliter la vie des exploitants ». Ils<br />
déposeront en septembre une proposition de loi reprenant<br />
leurs arguments.<br />
©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
Enfin, en septembre, la Cour des comptes rend ses<br />
observations sur le CNC. Tout en reconnaissant à son<br />
tour qu’il a rempli ses missions et a su, notamment<br />
pendant la crise sanitaire, « protéger et accompagner une<br />
industrie nationale de premier plan », elle tique sur la<br />
gestion interne du Centre et en appelle à un contrôle<br />
externe renforcé… et demande elle aussi de mener à son<br />
terme une nécessaire réforme des aides. Dominique<br />
Boutonnat, auquel on reproche tour à tour une approche<br />
néo-libérale ou de gaspiller l’argent public, répond dans<br />
Le Monde, réaffirmant pourquoi et comment « l’exception<br />
culturelle française en matière de cinéma est d’abord une<br />
exceptionnelle réussite ».<br />
Accompagner l’industrie tout en protégeant<br />
l’art… et essai<br />
Cinq mois plus tôt à Cannes, la Palme d’or à Anatomie<br />
d’une chute l’avait montré. Et le discours de Justine<br />
Triet, mal perçu par beaucoup, ne disait pas autre chose.<br />
Cette « exceptionnelle réussite », l’État veut d’ailleurs<br />
l’accompagner au niveau industriel. Toujours depuis<br />
la Croisette, la ministre de la Culture et le secrétaire<br />
général pour l’investissement annoncent les 68 projets<br />
retenus dans le cadre de La Grande Fabrique de l’image.<br />
Doté de 350 millions d’euros, ce volet du plan France<br />
2030 ambitionne en effet de faire du pays un leader<br />
en matière de tournages et de production, en accompagnant<br />
les studios et organismes de formation, et ce<br />
à travers toutes les régions.<br />
Pour ce qui est d’accompagner la diffusion des films, on<br />
continue de débattre du rapport Lasserre, des Rencontres<br />
art et essai de Cannes en mai jusqu’au Congrès de la<br />
FNCF en septembre, en passant par sa traduction dans<br />
la loi. Si la mesure est controversée parmi les exploitants,<br />
les engagements de programmation sont relancés et<br />
étendus aux ententes, le président du CNC pouvant<br />
14 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
WARNER BROS. PICTURES<br />
PRÉSENTE<br />
VOTEZ<br />
BERNADETTE<br />
Éligible aux César dans toutes les catégories dont<br />
LÉA DOMENACH<br />
POUR LE CÉSAR<br />
DU MEILLEUR PREMIER FILM<br />
CATHERINE DENEUVE<br />
POUR LE CÉSAR<br />
DE LA MEILLEURE ACTRICE<br />
DENIS PODALYDÈS<br />
POUR LE CÉSAR<br />
DU MEILLEUR ACTEUR<br />
DANS UN SECOND RÔLE<br />
MICHEL VUILLERMOZ<br />
POUR LE CÉSAR<br />
DU MEILLEUR ACTEUR<br />
DANS UN SECOND RÔLE<br />
CRÉDIT PHOTO : LAURENT CHAMPOUSSIN
2023, LA RÉTRO<br />
désormais lui-même les fixer de façon contraignante.<br />
C’est le sens du décret entré en vigueur fin octobre, qui<br />
lâche par ailleurs du lest sur l’agrément des formules<br />
illimitées. Il est aussi prévu de réinstaurer des engagements<br />
de diffusion pour les distributeurs, ce qui reste à régler<br />
par la loi. Et pour ce qui n’est toujours pas réglé : les<br />
nouveaux critères de classement art et essai, sur lesquels<br />
il convient de se mettre d’accord. En effet, « une réflexion<br />
collective s’impose, pour atteindre les deux objectifs du<br />
classement : soutenir le risque éditorial des salles en récompensant<br />
leur programmation et leur travail d’animation,<br />
et préserver l'aménagement du territoire pour que les films<br />
de la diversité soient diffusés partout ». Dominique Boutonnat<br />
résume les enjeux et le dilemme exprimé par tous : une<br />
plus grande sélectivité, sachant que l’enveloppe des aides<br />
est fermée, risque d’exclure certaines salles du classement.<br />
« La réforme art et essai va faire souffrir certaines salles, mais<br />
il ne faut pas qu’il y ait de morts », pointe le président de<br />
la FNCF Richard Patry à Cannes, même si, du côté du<br />
CNC, on assure que la réforme <strong>–</strong> puisque réforme il y<br />
aura <strong>–</strong> vise à moduler le montant des subventions, et<br />
non pas à « opposer les salles des villes et les salles des champs ».<br />
Les aides étant basées sur la place accordée aux films art<br />
et essai, les avis divergent aussi sur les critères de recommandation,<br />
en fonction du nombre de copies ou de la<br />
qualité “artistique” des œuvres. Et si l’Afcae et le Scare<br />
ne sont pas toujours en osmose sur ce point, il est un<br />
sujet qui rassemble toutes les salles art et essai : la question<br />
des publics jeunes, en particulier les 15-25 ans, doit être<br />
au cœur du classement. Car le CNC a confirmé en 2023<br />
que le fonds Jeunes cinéphiles, lancé pendant la crise, ne<br />
sera pas renouvelé. La dotation qui y était consacrée sera<br />
reportée sur l’enveloppe art et essai… mais celle-ci n’a<br />
pas augmenté.<br />
des dégâts observés et de leur colère, face aux représentants<br />
du CNC… qui n’y sont pour rien et réaffirment<br />
leur soutien aux dispositifs.<br />
Mission distribution<br />
Si l’idée a souvent été évoquée, la Fédération nationale<br />
des éditeurs de films demande en février aux pouvoirs<br />
publics « de prendre la mesure du rôle déterminant de<br />
l’éditeur-distributeur dans l’attractivité du cinéma en<br />
mettant en place un crédit d’impôt distribution », comme<br />
il en existe pour la production. Un amendement est<br />
déposé en ce sens en octobre, par le député Renaissance<br />
Quentin Bataillon, dans le cadre du PLF <strong>2024</strong>. Et<br />
lors des Rencontres de l’Arp, le directeur général<br />
délégué du CNC annonce une étude sur la distribution,<br />
confiée à une personnalité indépendante,<br />
dans l’idée de faire un état des lieux du secteur et de<br />
mieux soutenir sa prise de risque, notamment sur le<br />
cinéma d’auteur. Un mois plus tard, Jean-Paul Cluzel,<br />
ancien président de l’Ifcic, se voit confier cette mission.<br />
Ses conclusions sont attendues d’ici mai <strong>2024</strong>.<br />
Une loi qui plafonne le taux de location<br />
des films en Outre-mer<br />
Pour les cinémas des départements et régions<br />
d’Outre-mer (Antilles, Réunion, Guyane et Mayotte), le<br />
taux de location à 35 %, tel qu’il était historiquement<br />
pratiqué en moyenne, est désormais un plafond inscrit<br />
dans la loi. Le texte « visant à assurer la pérennité des<br />
établissements de spectacles cinématographiques et<br />
l’accès au cinéma dans les Outre-mer » a été définitivement<br />
voté en décembre 2023, comme l’espérait le<br />
Syndicat des exploitants de cinémas d’Outre-mer<br />
(Secom), mais contre l’avis de deux autres opérateurs<br />
(l’Union des cinémas français ultramarins)... et celui des<br />
distributeurs.<br />
©Susy Lagrange<br />
L’éducation aux images menacée, malgré<br />
l’évolution du pass Culture…<br />
Certes, Dominique Boutonnat réaffirme tout au long<br />
de cette année l'enjeu des jeunes et de l’éducation<br />
comme une priorité, et s’active pour tripler le nombre<br />
de médiateurs « avec 200 postes prévus dans les prochaines<br />
conventions État/CNC/Régions, pour la période 2023-<br />
2025 ». Mais cela reste au bon vouloir… des Régions.<br />
Certes, l’utilisation du pass Culture progresse dans<br />
tous les cinémas, son éditorialisation est renforcée, et<br />
son volet collectif, étendu à la rentrée 2023/24 aux<br />
classes de 6 e et 5 e , contribue à faire évoluer l’outil<br />
comme un renfort éducatif, même s’il ne prend pas<br />
en charge le déplacement des élèves. Mais l’appli n’a<br />
pas été conçue pour se substituer aux dispositifs<br />
nationaux d’éducation aux images, encore une exception<br />
française, qui, depuis 30 ans, a fait ses preuves.<br />
En début d’année, les tarifs pour les séances scolaires<br />
relevant de ces dispositifs ont été revalorisés <strong>–</strong> une<br />
nécessité économique pour les salles <strong>–</strong>, tandis que rien<br />
n’est réglé pour le coût galopant des transports, qui<br />
reste un frein majeur pour beaucoup d’établissements<br />
scolaires. Mais ces sujets récurrents ont été balayés, à<br />
la veille de la rentrée, par une décision de l’Éducation<br />
nationale, prise sans concertation avec ses partenaires<br />
(ministère de la Culture et CNC, collectivités et<br />
professionnels du cinéma). Le guide du “remplacement<br />
de courte durée” (RCD), adressé aux chefs d’établissements,<br />
remet en cause le visionnement des films en<br />
salle et la formation des enseignants sur le temps<br />
scolaire. À Deauville en septembre, Richard Patry en<br />
appelle à un “Grenelle de l’éducation aux cinémas”,<br />
fédérant ministères, enseignants et exploitants. Deux<br />
mois plus tard, on constate déjà que de nombreux<br />
enseignants ont renoncé à participer aux dispositifs.<br />
En novembre dernier, lors des Rencontres nationales<br />
de l’Archipel des lucioles, les acteurs de terrain témoignent<br />
Le député européen Emmanuel Maurel, les cinéastes Pierre Jolivet et Jeanne Herry, vice-président et co-présidente de l'ARP,<br />
au Parlement Européen le 29 novembre, pour soutenir le maintien du géoblocage audiovisuel.<br />
Plus largement, dans la lignée des évolutions du monde<br />
et de la société, les salles accélèrent leur transition<br />
écologique, notamment par le passage à la projection<br />
laser, et une nouvelle commission de la FNCF est<br />
dédiée à l'écologie des cinémas. Au Congrès de<br />
Deauville, le CNC annonce que des formations sur<br />
« les enjeux de décarbonation et les équipements durables<br />
des cinémas » seront proposées aux exploitants dès le<br />
printemps <strong>2024</strong>. Le cinéma poursuit aussi ses efforts<br />
en matière de parité, le nombre de salariées dans la<br />
filière ayant augmenté en 2023 de 10,7 % par rapport<br />
à 2019, même si la polarisation des métiers et les<br />
inégalités salariales persistent. Dans le secteur de<br />
l’exploitation, le tout premier accord de branche sur<br />
l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes<br />
a été signé fin février par les organisations syndicales,<br />
et doit s’appliquer à toutes les entreprises, au-delà de<br />
celles affiliées à la FNCF.<br />
Enfin, les questions de souveraineté culturelle, ou<br />
celles posées par le développement fulgurant de<br />
l’intelligence artificielle, interrogent le cinéma, de<br />
sa création à sa diffusion. Début décembre, après une<br />
mobilisation notable de la filière, le parlement européen<br />
maintient la territorialité des droits audiovisuels,<br />
autrement dit le géoblocage qui avait été remis en<br />
cause à Bruxelles par les règles du libre échange. En<br />
revanche, l’Europe est à la traîne pour encadrer l’utilisation<br />
de l’IA. Alors que les grèves des auteurs et<br />
acteurs américains ont abouti à faire respecter leurs<br />
droits face au recours à l’intelligence artificielle générative,<br />
les cinéastes européens multiplient les déclarations,<br />
à Cannes puis à Venise, notamment pour<br />
réclamer la transparence sur les données d’entraînement<br />
et les contenus générés par l’IA.<br />
En octobre, en France, les professionnels du cinéma<br />
et de la culture interpellent le gouvernement, alors<br />
que l’Union européenne commence juste à s’entendre<br />
sur les grands principes encadrant l’intelligence artificielle<br />
: « nous réaffirmons l’absolue nécessité de placer<br />
l’éthique au cœur de l’action des pouvoirs publics dans<br />
l’encadrement de ces nouvelles technologies. Notre avenir<br />
en dépend. »<br />
Cécile Vargoz<br />
16 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
ALEXANDRA FECHNER<br />
PRÉSENTE<br />
LAETITIA<br />
CASTA<br />
DAMIEN<br />
BONNARD<br />
BÉATRICE<br />
DALLE<br />
UN FILM DE BRIGITTE SY<br />
AU CINÉMA LE 31 JANVIER
2023, LA RÉTRO<br />
DES LUTTES AMÉRICAINES<br />
ET DES RÉPERCUSSIONS MONDIALES<br />
Des succès potentiellement toujours aussi grands, mais aussi des<br />
flops percutants : à l’échelle mondiale, et plus particulièrement<br />
étasunienne, 2023 aura donné un aperçu intransigeant de ce à<br />
quoi ressemble le monde cinématographique d’après… où les<br />
crises se suivent et ne se ressemblent pas.<br />
©SAG-AFTRA<br />
Pendant ce temps, toujours en recherche d’équilibre après<br />
leur fulgurante croissance, les plateformes se sont pleinement<br />
engagées dans la voie de l’AVOD, soit d’offres<br />
à prix réduit avec publicité, à commencer par Netflix et<br />
Disney+. L’économie est d’ailleurs de mise chez The Walt<br />
Disney Company où l’ère Bob Iger II, de retour aux<br />
commandes depuis novembre 2022, s’avère être celle de<br />
la réduction des coûts. La firme qui fêtait son centenaire<br />
en 2023 visait la suppression de 7 000 emplois au niveau<br />
mondial, soit plus de 3 % de son effectif total.<br />
Commencée sous le bleu Avatar (La Voie de l’eau dominera<br />
la plupart des box-offices du monde durant l’ensemble<br />
du mois de <strong>janvier</strong>), 2023 sera résolument l’année du<br />
rose Barbie qui déferle au mois de juillet en compagnie<br />
d’Oppenheimer… Dans un contexte de sous-performance<br />
quasi chronique des films de franchises (en l’occurrence<br />
de super-héros), les deux hits <strong>–</strong> résolument uniques dans<br />
leur genre <strong>–</strong> parviennent à mener la plus grande partie<br />
de leur campagne promotionnelle avant que le syndicat<br />
SAG-AFTRA des acteurs américains ne rejoigne le<br />
mouvement de grève entamé depuis mai par les scénaristes<br />
de la WGA.<br />
Si c’est à la télévision qu’ils été plus immédiatement<br />
visibles, les effets des grèves simultanées des acteurs et<br />
des scénaristes <strong>–</strong> la première depuis 1960 <strong>–</strong> risquent d’être<br />
plus durables dans les salles de cinéma. Car au-delà des<br />
reports de sorties qui ont sévèrement affaibli le calendrier<br />
américain, ces arrêts auront créé des trouées massives, de<br />
respectivement cinq et quatre mois, dans l’écriture et le<br />
tournage des projets. Reste que les accords obtenus par<br />
les syndicats sont historiques : augmentations des salaires<br />
minimums, primes basées sur le succès en streaming et<br />
protections face à l’utilisation de l'IA dans le cinéma. Les<br />
scénaristes américains gardent ainsi leurs droits et le<br />
contrôle de leurs œuvres utilisées par l’intelligence artificielle,<br />
tandis que les répliques numériques des acteurs<br />
ne pourront être exploitées sans leur consentement.<br />
Autant d’enjeux qui dépassent largement les frontières<br />
tout comme l’année 2023, comme le montrent les<br />
questionnements et travaux en matière de régulation de<br />
l’IA dans l’UE… et les mouvements de grève en cours<br />
dans l’audiovisuel français, en tête desquels les syndicats<br />
SNTPCT et Spiac-CGT, pour une revalorisation (de 20<br />
%) des salaires.<br />
Perspective sur les Warner Bros Studios de<br />
Los Angeles, porte 4<br />
Fran Drescher et Meredith Stiehm,<br />
présidentes respectives de la<br />
Screen Actors Guild-American<br />
Federation of Television and<br />
Radio Artists (SAG-AFTRA) et<br />
de la Writers Guild of America<br />
(WGA), ont remporté leur bataille<br />
en 2023.<br />
Côté exploitation, le géant fragilisé Cineworld, propriétaire<br />
entre autres des Regal Cinemas aux États-Unis, a<br />
finalisé son plan de restructuration et est sorti fin juillet<br />
du chapitre 11 de la loi sur les faillites. Après le départ<br />
du PDG Mooky Greidinger, le circuit d’exploitation<br />
cinématographique mondial est désormais sous la supervision<br />
d’Eduardo Acuna, précédemment directeur des<br />
opérations américaines du circuit mexicain Cinepolis.<br />
Et à la tête de la puissante Nato américaine, Michael<br />
O’Leary a succédé en mai au lobbyiste vétéran John<br />
Fithian, qui a fait valoir ses droits à la retraite à la fin<br />
du CinemaCon.<br />
Enfin, la fin d’année arrive avec une rumeur persistante<br />
: celle de l’éventuelle fusion entre Warner Bros. Discovery<br />
et Paramount Global. De quoi réunir sous une même<br />
bannière Mission: Impossible et Harry Potter, Top Gun et<br />
Le Seigneur des Anneaux, ou encore Scream, Star Trek,<br />
Transformers, et l’univers DC. Pour rappel, l'absorption<br />
de la 21st Century Fox par The Walt Disney Company<br />
remonte à mars 2019. À voir si <strong>2024</strong> sera l’année de<br />
naissance d’un nouveau mastodonte comme on en (re)<br />
croisera de plus en plus dans l’univers du divertissement<br />
et des médias.<br />
Ayşegül Algan<br />
©Chris Yarzab<br />
18 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />
Zone A Zone B Zone C<br />
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />
Besançon, Bordeaux,<br />
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />
Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />
Créteil, Montpellier,<br />
Paris, Toulouse,<br />
REPRISE<br />
Limoges, Lyon, Poitiers<br />
Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />
Rouen, Strasbourg<br />
Versailles<br />
CONTENU ALTERNATIF<br />
S01<br />
3 JAN.<br />
8 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
HAUT ET COURT AMOURS À LA FINLANDAISE 02h01 S.Vilhunen E.Milonoff, A.Pöysti, O.Airola<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION IRIS ET LES HOMMES 01h38 C.Vignal L.Calamy, V.Elbaz, S.de Baecque<br />
LES ACACIAS JEUNESSE (LE PRINTEMPS) 03h35 W.Bing<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LA HESS 01h05 A.Lemoine-courx P.Colleau, E.Sabyani, S.Diouf<br />
WAYNA PITCH LE PLONGEUR 02h07 F.Leclerc H.Richer-Picard, C.Houde, J.Hart<br />
NEXT FILM DISTRIBUTION L’USINE, LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND 01h15 M.Lère Laffitte<br />
PATHÉ MOI CAPITAINE 02h02 M.Garrone S.Sarr, M.Fall, I.Sawadogo<br />
PATHÉ LIVE NABUCCO (METROPOLITAN OPERA) 03h05 E.Moshinsky L.Monastyrska, M.Barakova, S.Baek<br />
PATHÉ LIVE NCT NATION: TO THE WORLD IN CINEMAS 01h42 Y.Oh NCT<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR NIGHT SWIM 01h38 B.McGuire W.Russell, K.Condon, A.Hoeferle<br />
ARP SÉLECTION PRISCILLA 01h53 S.Coppola C.Spaeny, J.Elordi, D.Dominczyk<br />
S02<br />
10 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
MEMENTO DISTRIBUTION BONNARD, PIERRE ET MARTHE 02h02 M.<strong>Pro</strong>vost C.de France, V.Macaigne, S.Martin<br />
FILMY DISTRIBUTIONS GUNTUR KAARAM 02h42 T.Srinivas M.Babu, Sreeleela, P.Raj<br />
CINÉMA PUBLIC FILMS IVAN TSAREVITCH ET LA PRINCESSE CHANGEANTE 00h57 M.Ocelot<br />
SOUTHFILMS LA DERNIÈRE DANSE 01h25 S.Jarod J.Errero, S.Jarod<br />
NIGHT ED FILMS LAL SALAAM 02h30 A.Dhanush Rajinikanth, V.Vishal, D.Balakrishna<br />
DHR DISTRIBUTION / A VIF CINEMAS LA RÉPONSE DES BERGERS 01h29 J.Samouillan<br />
CONDOR DISTRIBUTION LA VIE RÊVÉE DE MISS FRAN 01h31 R.Lambert D.Ridley, D.Merheje, P.Cheena<br />
AD VITAM MAKING OF 01h54 C.Kahn D.Podalydès, J.Cohen, S.Crepon<br />
PARAMOUNT PICTURES FRANCE MEAN GIRLS, LOLITA MALGRÉ MOI 01h52 S.Jayne et A.Perez Jr. A.Rice, R.Rapp, T.Fey<br />
TAMASA DISTRIBUTION MÈRE JEANNE DES ANGES 01h50 J.Kawalerowicz L.Winnicka, M.Voit, A.Ciepielewska<br />
DHR DISTRIBUTION / A VIF CINEMAS PRENDRE SOIN DE LA TERRE 02h05 G.Chapouillié<br />
STAR INVEST FILMS FRANCE SCRAPPER 01h24 C.Regan H.Dickinson, L.Campbell, A.Uzun<br />
EUROZOOM SI SEULEMENT JE POUVAIS HIBERNER 01h38 Z.Purevdash B.Uurtsaikh, N.Tsend, T.Batsaikhan<br />
LES FILMS DU LOSANGE UN SILENCE 01h39 J.Lafosse D.Auteuil, E.Devos, J.Cherhal<br />
S03<br />
17 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
SHELLAC ANIMAL 01h56 S.Exarchou D.Vlagkopoulou, F.Papadaki, A.Hariskos<br />
APOLLO FILMS / ORANGE STUDIO COMME UN PRINCE 01h30 A.Marhyar A.Sylla, M.Wanecque, J.Piaton<br />
PATHÉ LIVE GISELLE (DUTCH NATIONAL BALLET) 02h00 I.Julien<br />
PARK CIRCUS FRANCE HUSBANDS 02h02 J.Cassavetes J.Cassavetes, B.Gazzara, P.Falk<br />
SOLARIS DISTRIBUTION JU DOU 01h35 Y.Zhang G.Li, B.Li, L.Wei<br />
SURVIVANCE KRISHA ET LE MAÎTRE DE LA FORÊT 01h08 J.Park G.Kang, Y.Kim, Y.Lee<br />
FRA CINÉMA LA PÉRICHOLE (THÉÂTRE DES CHAMPS-ELYSÉES) 02h25 L.Pelly M.Viotti, S.de Barbeyrac, L.Naouri<br />
UFO DISTRIBUTION LA TÊTE FROIDE 01h32 S.Marchetti F.Loiret-Caille, S.Balde, J.Couzinié<br />
ESC FILMS LES CHAMBRES ROUGES 01h58 P.Plante J.Gariepy, L.Fortin-Babin, E.Locas<br />
STUDIOCANAL LE VOYAGE EN PYJAMA 01h29 P.Thomas A.Lafaurie, C.Labbé, L.Chammah<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE PAUVRES CRÉATURES 02h21 Y.Lánthimos E.Stone, M.Ruffalo, W.Dafoe<br />
DESTINY FILMS PRIMADONNA 01h40 M.Savina C.Gusmano, F.Ferracane, F.Colella<br />
PATHÉ LIVE QUEEN ROCK MONTREAL 01h35 S.Swimmer F.Mercury, J.Deacon, B.May<br />
LEVA PRODUCTIONS SI PROCHE DU SOLEIL 01h30 B.Rancoule Q.Santarelli, M.de Poncins, P.Ménès<br />
KINOVISTA STELLA, UNE VIE ALLEMANDE 02h01 K.Riedhof P.Beer, J.Niewöhner, K.Riemann<br />
S04<br />
24 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
WILD BUNCH DISTRIBUTION CAPTIVES 01h50 A.des Pallières M.Thierry, J.Balasko, M.Foïs<br />
PATHÉ LIVE CARMEN (METROPOLITAN OPERA) 03h44 C.Cracknell A.Blue, A.Akhmetshina, P.Beczala<br />
PATHÉ LIVE CYRANO DE BERGERAC (COMÉDIE-FRANÇAISE) 02h30<br />
CINÉ MÉDITERRANÉE FÉLIX ET MOI, SUR LES TRACES DU CHANTEUR DE VIENS POUPOULE ! 01h38 L.Benito F.Morel, C.Berling, O.Césaro<br />
LES ALCHIMISTES ICI BRAZZA 01h36 A.Boutet<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT IRON CLAW 02h13 S.Durkin Z.Efron, H.Dickinson, J.Allen White<br />
WARNER BROS. FRANCE LA COULEUR POURPRE 02h21 B.Bazawule F.Barrino, T.P. Henson, D.Brooks<br />
BODEGA FILMS LA GRÂCE 01h59 I.Povolotsky M.Lukyanova, G.Chitava<br />
SAJE DISTRIBUTION LE CLUB DES MIRACLES 01h31 T.O'Sullivan L.Linney, K.Bates, M.Smith<br />
AD VITAM LE DERNIER DES JUIFS 01h30 N.Debré M.Zindel, A.Jaoui, Y.Gueye<br />
SWASHBUCKLER FILMS LE LIMIER 02h18 J.Mankiewicz L.Olivier, M.Caine, A.Cawthorne<br />
NEW STORY L’HOMME D’ARGILE 01h34 A.Tellenne E.Devos, R.Thiéry<br />
TANGENTE DISTRIBUTION MA VIE EN PAPIER 01h17 V.Dena<br />
ARP SÉLECTION MAY DECEMBER 01h57 T.Haynes N.Portman, J.Moore, C.Melton<br />
STAR INVEST FILMS FRANCE NICKY LARSON - CITY HUNTER: ANGEL DUST 01h34 K.Takeuchi A.Kamiya, K.Ikura, M.Sawashiro<br />
ANEPOS NOUS N'AVONS PAS PEUR DES RUINES 01h20 Y.Youlountas<br />
DHR DISTRIBUTION / A VIF CINEMAS PENSE À MOI 01h14 C.Lateule<br />
SONY PICTURES ENTERTAINMENT FRANCE TOUT SAUF TOI 01h44 W.Gluck S.Sweeney, G.Powell, A.Shipp<br />
SND UN COUP DE DÉS 01h30 Y.Attal G.Canet, M.Croze, Y.Attal<br />
CARLOTTA FILMS UN ÉTÉ AFGHAN 01h12 G.Gardner et J.Ivory J.Ivory<br />
GEBEKA FILMS VIVRE AVEC LES LOUPS 01h29 J.Bertrand<br />
S05<br />
31 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
ART HOUSE A MAN 02h01 K.Ishikawa S.Tsumabuki, S.Andô, M.Kubota<br />
LE PACTE AMELIA'S CHILDREN 01h31 G.Abrantes B.Lundy-Paine, C.Cotta, A.Moreira<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />
FRANCE<br />
ARGYLLE M.Vaughn B.Howard, H.Cavill, S.Rockwell<br />
LES FILMS DU CAMELIA BELLISSIMA 01h56 L.Visconti A.Magnani, W.Chiari, T.Apicella<br />
JOUR2FÊTE LA FERME DES BERTRAND 01h29 G.Perret<br />
SMELLY DOG FILMS LA FORÊT, C’EST LA CLASSE ! 01h19 D.Schlosser<br />
BAC FILMS LA ZONE D'INTÉRÊT 01h46 J.Glazer C.Friedel, S.Hüller, F.Kreutzkam<br />
PARADIS FILMS LE BONHEUR EST POUR DEMAIN 01h39 B.Sy L.Casta, D.Bonnard, B.Dalle<br />
20 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
S05<br />
31 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
KMBO LÉO, LA FABULEUSE HISTOIRE DE LÉONARD DE VINCI 01h37 J.Capobianco et P.Granjon S.Fry, M.Cotillard, D.Ridley<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES 01h32 C.Chauvaud C.Chauvaud, J.Haddad Champeyroux, F.Gaussen<br />
PANAME DISTRIBUTION LES LUEURS D'ADEN 01h31 A.Gamal K.Hamdan, A.Mohammed, S.Alamrani<br />
SINGULARIS FILMS LES PRIÈRES DE DELPHINE 01h30 R.Mfetgo Mbakam<br />
POTEMKINE FILMS L'ETOILE FILANTE 01h38 D.Abel et F.Gordon D.Abel, F.Gordon, K.Ito<br />
SINGULARIS FILMS MAMBAR PIERRETTE 01h33 R.Mfetgo Mbakam P.Aboheu Njeuthat, N.Kenmogne Fondjo, C.Tchana<br />
ALBA FILMS MA PART DE GAULOIS 01h31 M.Chibane A.Bendimerad, A.Charki, L.Salem<br />
OUTPLAY FILMS NUIT NOIRE EN ANATOLIE 01h54 Ö.Alper B.Ateş, T.Birsel, S.Kekilli<br />
TRAFALGAR RELEASING<br />
PET SHOP BOYS DREAMWORLD :THE GREATEST HITS LIVE AT THE<br />
ROYAL ARENA COPENHAGEN<br />
01h54 D.Barnard N.Tennant, C.Lowe<br />
PAN DISTRIBUTION SOUS LE VENT DES MARQUISES 01h31 P.Godeau F.Damiens, S.Dewaels, R.Kolinka<br />
DULAC DISTRIBUTION THEY SHOT THE PIANO PLAYER 01h43 F.Trueba et J.Mariscal J.Goldblum, R.Wallach, T.Ramos<br />
MALAVIDA FILMS UNDERGROUND XXL PARTIE 1 02h38 E.Kusturica P.Manojlovic, L.Ristovski, S.Stimac<br />
MALAVIDA FILMS UNDERGROUND XXL PARTIE 2 02h38 E.Kusturica P.Manojlovic, L.Ristovski, S.Stimac<br />
S06<br />
7 FÉV.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
SND ASTÉRIX - LE DOMAINE DES DIEUX 01h26 L.Clichy R.Carel, G.Briat, L.Deutsch<br />
SND ASTÉRIX - LE SECRET DE LA POTION MAGIQUE 01h26 L.Clichy et A.Astier B.Alane, C.Clavier, G.Briat<br />
SND COCORICO J.Hervé C.Clavier, D.Bourdon, S.Testud<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION DAAAAAALI ! 01h17 Q.Dupieux A.Demoustier, G.Lellouche, E.Baer<br />
WARNER BROS. FRANCE DUNE 02h36 D.Villeneuve T.Chalamet, R.Ferguson, O.Isaac<br />
WAYNA PITCH ELAHA 01h55 M.Aboyan B.Layla, D.Durmaz, N.Kırık<br />
CINÉMA PUBLIC VAL-DE-MARNE (CINÉ JUNIOR) EN ROUTE ! 00h26<br />
CONDOR DISTRIBUTION GREEN BORDER 02h27 A.Holland J.Altawil, M.Ostaszewska, T.Włosok<br />
AD VITAM LA BÊTE 02h26 B.Bonello L.Seydoux, G.MacKay, G.Malanda<br />
STUDIOCANAL LE DERNIER JAGUAR G.de Maistre E.Rickards, L.Pollack, W.Baker<br />
SPLENDOR FILMS L'ENFER DES ARMES 01h35 T.Hark C.Lin, B.Law Che, R.Lui<br />
TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL BALLET : MANON 03h15 K.MacMillan<br />
LE PACTE LE ROYAUME DE KENSUKE 01h24 N.Boyle et K.Hendry C.Murphy, S.Hawkins, R.Cassidy<br />
LES FILMS DU PRÉAU LES PETITS SINGULIERS 00h47<br />
CINÉMA PUBLIC FILMS LES TOUTES PETITES CRÉATURES 00h38 L.Izzard<br />
LES ALCHIMISTES MATRIA 01h39 Á.Gago M.Vázquez, S.Prego, Tatan<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE OPÉRATION PORTUGAL 2: LA VIE DE CHÂTEAU F.Cimière D’Jal, G.Bonnet, A.Boquien<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT RACE FOR GLORY: AUDI VS LANCIA 01h33 S.Mordini D.Brühl, R.Scamarcio, V.Bruch<br />
CITRON BIEN CINÉMA ROQUETTE ET LES MAL-AIMÉS 00h40 H.Ducrocq<br />
CINÉMA PUBLIC VAL-DE-MARNE (CINÉ JUNIOR) UN VOYAGE EN BONNE COMPAGNIE 00h35<br />
S07<br />
14 FÉV.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
JOUR2FÊTE 20 000 ESPÈCES D'ABEILLES 02h08 E.Urresola Solaguren S.Otero, P.López Arnaiz, A.Gabarain<br />
EUROZOOM ADAM CHANGE LENTEMENT 01h36 J.Vaudreuil<br />
PARAMOUNT PICTURES FRANCE BOB MARLEY: ONE LOVE R.Green K.Ben-Adir, L.Lynch, M.Gandolfini<br />
GAUMONT DISTRIBUTION CHIEN ET CHAT R.Kherici F.Dubosc, R.Kherici, P.Lacheau<br />
SHELLAC CHIENNE DE ROUGE 01h40 Y.Zoutat<br />
FRA CINÉMA GIULIO CESARE (OPÉRA NATIONAL DES PAYS-BAS) 03h35 C.Bieito C.Dumaux, J.Fuchs, C.Molinari<br />
MEMENTO DISTRIBUTION LE MOLIÈRE IMAGINAIRE 01h35 O.Py L.Lafitte, S.Martin, J.Balibar<br />
DESTINY FILMS LE PION DU GÉNÉRAL 01h55 M.Mubarak K.Ardilova, A.Swara, Y.Mahardika<br />
CHOCOLATINE PRODUCTION LE TRÉSOR PERDU 01h12 S.Garrigues F.Ambrosini, J.Audouy, S.Garrigues<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE MADAME WEB S.Clarkson D.Johnson, S.Sweeney, C.O’Connor<br />
APOLLO FILMS MAISON DE RETRAITE 2 01h42 C.Zidi Jr. K.Adams, J.Reno, D.Prévost<br />
ALBA FILMS RALLY ROAD RACERS 01h33 R.Venokur J.Yang, J.Simmons, C.Bennet<br />
GEBEKA FILMS ROSE, PETITE FÉE DES FLEURS 01h15 K.Holmbäck<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE SANS JAMAIS NOUS CONNAÎTRE 01h45 A.Haigh P.Mescal, A.Scott, C.Foy<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION VIVANTS 01h23 A.Delaporte A.Isaaz, R.Zem, P.Arbillot<br />
S07<br />
21 FÉV.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
UGC DISTRIBUTION / TF1 STUDIO AU FIL DES SAISONS H.Ladoul et M.La Via C.Deneuve, A.Riseborough, M.Saylor<br />
JHR FILMS BYE BYE TIBÉRIADE 01h22 L.Soualem H.Abbass<br />
NOUR FILMS DOUBLE FOYER 01h25 C.Vassé E.Dequenne, M.Boublil, P.Rochefort<br />
NEW STORY HOLLY 01h42 F.Troch G.Verstraete, E.Deceukelier, R.Cleiren<br />
THE DARK IL FAIT NUIT EN AMÉRIQUE 01h06 A.Vaz<br />
ARP SÉLECTION L'EMPIRE 01h50 B.Dumont A.Vartolomei, L.Khoudri, C.Cottin<br />
LES ACACIAS LE NOM DE LA ROSE 02h12 J.Annaud S.Connery, C.Slater, H.Qualtinger<br />
KMBO LE ROYAUME DES ABYSSES 01h52 T.Xiaopeng W.Tingwen, S.Xin, K.Teng<br />
PATHÉ LES CHÈVRES ! 01h40 F.Cavayé D.Boon, J.Commandeur, C.Chust<br />
TANDEM LES DERNIERS HOMMES 02h00 D.Oelhoffen G.Caprino, N.Lopes, A.Chyra<br />
HAUT ET COURT LE SUCCESSEUR X.Legrand M.Grondin, Y.Jacques, L.Champagne<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS SLEEP 01h35 J.Yu Y.Jeong, S.Lee<br />
CARLOTTA FILMS UNE HISTOIRE VRAIE 01h52 D.Lynch R.Farnsworth, S.Spacek, H.Stanton<br />
SND UNE VIE 01h50 J.Hawes A.Hopkins, H.Bonham Carter, J.Flynn<br />
UFO DISTRIBUTION UNIVERSAL THEORY 01h58 T.Kröger J.Bülow, O.Ross, H.Zischler<br />
CAPRICCI FILMS WALK UP 01h37 H.Sang-Soo H.Kwon, H.Lee, M.Park<br />
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />
régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
21
CHIFFRES<br />
COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />
À l’occasion de la sortie de<br />
Priscilla de Sofia Coppola<br />
(ARP) le 3 <strong>janvier</strong>, retour<br />
en chiffres sur les 5 derniers<br />
longs-métrages de<br />
la cinéaste.<br />
TITRE LES PROIES THE BLING RING SOMEWHERE MARIE ANTOINETTE LOST IN TRANSLATION<br />
Date de sortie 32/08/2017 12/06/2013 05/01/2011 24/05/2006 07/01/2004<br />
Distributeur UNIVERSAL PATHÉ PATHÉ PATHÉ PATHÉ<br />
Cumul des entrées 362 361 436 809 480 423 1 223 207 1 384 220<br />
1 er jour 28 650 31 065 34 387 60 932 24 246<br />
1 er week-end 137 033 137 621 195 565 339 304 185 127<br />
Copies 261 205 174 312 130<br />
Moyenne par<br />
copies 1 er we<br />
Cœfficient<br />
Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />
Taux de transformation<br />
(cumul des entrées/1 er we)<br />
525 671 1 124 1 088 1 424<br />
2,56 2,05 2,24 2,27 2,02<br />
x12,6 x14,1 x14 x20,1 x57,1<br />
Note Spectateur AlloCiné 2,6 2,5 2,4 3,3 3,8<br />
Source CBO-Box Office<br />
TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />
RANG<br />
DATE FILM DISTRI.<br />
COPIES<br />
1 ER WE<br />
ENTRÉES<br />
1 ER WE<br />
SÉANCES<br />
1 ER WE<br />
MOYENNE PAR<br />
SÉANCE 1 ER WE<br />
1 19/07/23 BARBIE WARNER 665 1 166 115 11 351 103<br />
2 05/04/23 SUPER MARIO BROS, LE FILM UNIVERSAL 738 1 364 123 15 101 90<br />
3 01/02/23 ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU PATHÉ 772 1 362 290 16 389 83<br />
4 01/03/23 CREED III WARNER 587 932 355 11 595 80<br />
5 19/07/23 OPPENHEIMER UNIVERSAL 668 842 867 10 636 79<br />
6 17/05/23 FAST & FURIOUS 10 UNIVERSAL 813 1 167 702 15 019 78<br />
7 27/12/23 LES SEGPA AU SKI APOLLO 301 445 913 6 089 73<br />
8 03/05/23 LES GARDIENS DE LA GALAXIE, VOLUME 3 DISNEY 611 1 017 381 14 447 70<br />
9 01/11/23 LE GARÇON ET LE HÉRON WILD BUNCH 461 565 253 8 044 70<br />
10 08/02/23 TITANIC (REP 2023) DISNEY 252 149 351 2 321 64<br />
11 08/11/23 FIVE NIGHTS AT FREDDY'S UNIVERSAL 331 345 966 6 262 55<br />
12 08/02/23 ALIBI.COM 2 STUDIOCANAL 680 727 132 13 485 54<br />
13 28/06/23 INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE DISNEY 689 761 448 14 127 54<br />
14 22/11/23 NAPOLÉON SONY 743 651 893 12 107 54<br />
15 11/10/23 LA PAT' PATROUILLE : LA SUPER PATROUILLE PARAMOUNT 667 478 887 8 912 54<br />
16 02/08/23 EN EAUX TRÈS TROUBLES WARNER 553 527 219 10 007 53<br />
17 18/10/23 SACERDOCE SAJE 144 16 317 318 51<br />
18 05/07/23<br />
ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE (REP<br />
2023)<br />
PATHÉ 405 146 572 2 910 50<br />
19 13/12/23 WONKA WARNER 700 597 940 12 537 48<br />
20 08/03/23 SCREAM VI PARAMOUNT 427 389 918 8 129 48<br />
*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company.<br />
22 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
RENCONTRES PRO<br />
©Claire NICOL<br />
SOMMET DES ARCS 2023,<br />
DES NOUVEAUX INTERLOCUTEURS<br />
ET DE NOUVEAUX INDICATEURS<br />
Cette année, le rendez-vous<br />
réunissant distributeurs et<br />
exploitants indépendants<br />
s’est renforcé d’une<br />
perspective incontournable :<br />
celle des producteurs. Tout en<br />
continuant d'imaginer de<br />
nouvelles pratiques, pour<br />
l’ensemble de la filière.<br />
<strong>Pro</strong>duction-exploitation : the missing<br />
connexion<br />
La table ronde "Du développement à l’écran”, avec deux<br />
études de cas précis <strong>–</strong> Alice et le Maire de Nicolas Pariser<br />
et Le Théorème de Marguerite d’Anna Novion <strong>–</strong>, avait<br />
justement été pensée pour mettre en avant des points<br />
communs nombreux… et les points de rencontre bien<br />
trop rares entre les deux bouts de la filière. L’équipe d’Alice<br />
et le Maire, tourné à Lyon, n’a ainsi eu aucun lien avec<br />
les salles de la ville pendant ses prises de vues, du moins<br />
jusqu’à sa « belle tournée province, dont sa grosse avantpremière<br />
lyonnaise », regrette son producteur Emmanuel<br />
Agneray. Malgré son sujet « audacieux » <strong>–</strong> les discussions<br />
politiques entre un maire dépressif et une jeune femme<br />
qui se cherche <strong>–</strong>, le film, sorti en octobre 2019 chez Bac<br />
Films, réunira 720 000 spectateurs. Carrière salle plus<br />
discrète pour Le Théorème de Marguerite, qui a juste<br />
dépassé les 150 000 billets depuis sa sortie le 1 er novembre<br />
dernier, accompagnée par Pyramide. « Une date où le film<br />
devait être en concurrence avec Dune avant son report, puis<br />
avec Le Garçon et le Héron qui se positionne assez tard,<br />
mais prend rapidement le lead », note le producteur Gilles<br />
Sacuto, bien conscient d’avoir été, cette semaine de sortie,<br />
« le troisième choix de film d’auteur, et le sixième en nombre<br />
de copies ». Le producteur n'hésite donc pas à dénoncer<br />
« les stratégies de sortie procédant de l’éviction, alors que<br />
prendre les séances à la concurrence ne résout pas le problème<br />
de certains titres qui n’ont qu’une semaine pour faire leur<br />
carrière en salles. Et les camarades distributeurs qui achètent<br />
des films étrangers trop chers les sortent trop gros… au<br />
détriment de nos films. »<br />
Ces stratégies de programmation, Stéphanie Jaunay,<br />
exploitante-programmatrice du TNB Cinéma de Rennes,<br />
les connaît bien, son établissement de 3 écrans partageant<br />
un périmètre de 1 km à peine avec les 5 salles de l’Arvor<br />
(programmé par Cinediffusion) et les 13 salles du Pathé.<br />
D’autant plus dans « un marché après-Covid qui a bougé.<br />
Avant, quand un film sortait dans les circuits, je savais qu’il<br />
n’était pas pour moi. Or aujourd’hui on voit de plus en plus<br />
de films programmés en tandem dans les différents types de<br />
salles, et c’est beaucoup moins évident de construire l'identité<br />
de son cinéma à travers ses choix de programmation », déplore<br />
l'exploitante.<br />
24 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
Le lendemain de la table ronde, l’atelier Scare organisé<br />
dans le cadre du Café des indés a émis plusieurs propositions<br />
en vue de prolonger le lien et multiplier les<br />
collaborations entre exploitants et producteurs. Parmi<br />
les pistes, celles de mieux informer les exploitants sur les<br />
tournages en régions (voire d’organiser des visites pour<br />
lesquelles peuvent être sollicités les bureaux d'accueil des<br />
tournages), de créer plus en amont des contenus éditoriaux<br />
sur les films (hors pubs), de repenser l’organisation des<br />
tournées en y intégrant les techniciens (qui répondent à<br />
l'appétence, notamment du public jeune, envers les<br />
métiers du cinéma), de mettre en place des résidences<br />
d'écriture dans les salles, ou encore d’intégrer des exploitants<br />
dans des comités de sélection des aides.<br />
De l’écolo-responsabilité à la Fête des<br />
cinémas de quartier<br />
Parmi les cinq autres ateliers proposés dans le cadre du<br />
Café des indés du Sommet, celui instigué par le Dire<br />
s’est penché sur l’impact environnemental de la diffusion<br />
des œuvres, pour lequel un calculateur carbone est en<br />
cours de transposition. Et si l’idée est de s'appuyer autant<br />
sur la Fresque du Film que la Fresque du Numérique,<br />
c’est qu’il reste encore à déterminer ce qui pollue le plus<br />
entre « le tout physique et le tout numérique », notamment<br />
en matière de DCP ou d’affiches, ou d’événements<br />
multidiffusés par opposition aux tournées d’avant-premières<br />
salle par salle, se sont interrogés les rapporteurs Emmélie<br />
Grée (Ad Vitam) et Mathieu Guetta (CST). Parmi les<br />
actions concrètes proposées : le référencement précis des<br />
moyens d’affichage dans les cinémas (pour ajuster les<br />
envois des distributeurs) et la participation des exploitants<br />
au recensement d'entreprises locales vertueuses pour<br />
l'organisation des tournées (taxis verts, restaurants végétariens…).<br />
Pour pallier au flagrant besoin de formation<br />
et d’exposition des bonnes pratiques existantes et à venir,<br />
les questions énergétiques et d’impact carbone seront au<br />
programme du prochain rendez-vous du département<br />
distribution de la CST, le 20 mars <strong>2024</strong>.<br />
Après les Rencontres du cinéma indépendant de juin, le rendez-vous biannuel du<br />
Café des indé et ses ateliers collaboratifs ont pris leurs quartiers alpins.<br />
Que ce soit pour renforcer une tendance ou aller chercher<br />
un public pas encore convaincu, mieux connaître les<br />
spectateurs d’un film permet aux salles, entre autres, de<br />
mieux adapter les horaires des séances tout comme les<br />
bandes annonces proposées en avant séance.<br />
Or l’atelier Cine Society et Vertigo a mis en avant certains<br />
écarts de perception entre le public “imaginé” et le public<br />
réel des titres. Ainsi, celui de Mon crime était plus mixte<br />
et moins fémininin que présupposé par les exploitants,<br />
et celui d’Anatomie d’une chute plus âgé que pressenti.<br />
Au-delà des informations spectateurs délivrées par les<br />
cartes d’abonnement et de fidélité, l'installation de bornes<br />
spéciales dans un échantillon de cinémas pourrait certes<br />
améliorer cette connaissance du public, mais nécessite<br />
la présence de personnel dédié… et risque d'être moins<br />
utilisé par le public senior.<br />
L’Afcae a invité les participants de son atelier à imaginer<br />
de nouvelles actions clés-en-main, « pour tous les cinémas<br />
de tout le territoire, sans réinventer la roue mais en se<br />
servant de l'existant et en privilégiant le contact humain »,<br />
ont résumé les rapporteurs Christine Dumand (de<br />
l’Association des cinémas du Centre) et Samia Brahimi<br />
(des Alchimistes). Outre l’idée de partager les initiatives<br />
locales via des webinaires ou une plateforme<br />
dédiée de l'Association, deux projets ont émergé, dans<br />
l’idée des avant-premières Coup de cœur : “Ciné<br />
Traversée”, qui proposerait une sélection de 4 films<br />
patrimoine à mettre en avant sur un mois et accompagnés<br />
d'une communication particulière (comme<br />
une playlist de musiques de l’année du film), et<br />
“Maman j’ai raté le ciné”, qui permettrait la reprise<br />
de 3 ou 4 films « qui ont fait peu d’entrées en salles,<br />
mais qui ont des qualités cinématographiques évidentes<br />
et qui se verraient ainsi offrir une seconde vie ».<br />
Palmarès<br />
Les Arcs Film Festival 2023<br />
©M-Films<br />
Slow<br />
Flèche de cristal<br />
Slow de Marija Kavtaradze (Lituanie/Espagne/Suède)<br />
Grand prix du jury<br />
La Salle des profs d’Ilker Çatak (Tandem, 6 mars,<br />
Allemagne)<br />
Prix du public<br />
Le Successeur de Xavier Legrand (Haut et Court, 21<br />
février, France/Canada)<br />
Prix d’interprétation<br />
Dimitra Vlagopoulou dans Animal de Sofia<br />
Exarchou (Shellac, 17 <strong>janvier</strong>, Grèce/Roumanie/Autriche/Bulgarie/<br />
Chypre)<br />
Gáspár Adonyi-Walsh dans Explanation for<br />
Everything de Gábor Reisz (Memento, Hongrie/Slovaquie)<br />
Prix de la meilleure photographie<br />
Nathalie Durand pour Le Successeur de<br />
Xavier Legrand<br />
Prix de la meilleure musique originale<br />
Marvin Miller pour La Salle des profs d’Ilker Çatak<br />
Prix du jury jeune<br />
Sweet Dreams d’Ena Sendijarević (Pays-Bas/Suède/<br />
Indonésie/France)<br />
Prix Cineuropa<br />
Explanation for Everything de Gábor Reisz<br />
Prix Universciné de la sélection hauteur<br />
Green Border d’Agnieszka Holland (Condor, 7 février,<br />
Pologne/France/Belgique/ Tchéquie)<br />
Prix des Cinglés du cinéma<br />
Sous hypnose d’Ernst de Geer (Kinovista, 22 mai, Suède/<br />
France/Norvège)<br />
©CLAIRE NICOL<br />
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
25
RENCONTRES PRO<br />
Le GNCR poursuit l’idée d’une Fête du Cinéma indépendant<br />
se démarquant de la Fête du Cinéma originelle,<br />
d’une “Fête des cinémas de quartier” « qui nous correspond<br />
plus », ont indiqué les rapporteurs de l’atelier Sylvain<br />
Pichon (du Méliès de Saint-Étienne) et Lucie Commiot<br />
(Condor Distribution). Datée au 24 avril, soit en même<br />
temps que la Fête des libraires indépendants (mais<br />
éventuellement sur deux journées), elle pourrait bénéficier<br />
d’une communication nationale comme du relais<br />
des associations de spectateurs ou celui de talents partageant<br />
des vidéos où ils parlent de leur cinéma de quartier.<br />
Le tout en renouant avec le passeport des débuts de la<br />
Fête du Cinéma, soit le principe d’un prix symbolique<br />
après l’achat d’un premier ticket à plein tarif. « Sachant<br />
que les 5 euros de la Fête du Cinéma actuelle, c’est le prix<br />
moyen pratiqué dans nos salles », souligne Sylvain Pichon.<br />
Calculer le succès d’un film : la voie de la<br />
moyenne par séance<br />
« Au mk2 Quai de Seine en octobre dernier, Un prince de<br />
Pierre Creton a été déprogrammé au bout d’une semaine<br />
malgré le fait qu’il présentait la meilleure moyenne par<br />
séance des films à l’affiche », observe Zoé Regnard, chargée<br />
de programmation à l’Acid, instigatrice de l’atelier<br />
“Comment calculer le succès d’un film” au Café des<br />
indés. De son côté, Étienne Ollagnier note que « dans<br />
un classement par moyenne/séance, cette semaine [du 20<br />
décembre 2023], c’est Les Colons, de Felipe Gálvez Haberle<br />
qui arriverait premier avec sa moyenne de 24 spectateurs<br />
par séance à Paris ». Cette mise en perspective est d’autant<br />
plus légitime que « la logique actuelle des négociations du<br />
lundi matin condamne d’avance les films qui ont moins de<br />
séances que les autres, bien qu’ils ne soient pas forcément les<br />
moins performants à la séance », déplore le co-gérant de<br />
Jour2Fête et coprésident du SDI.<br />
La moyenne par séance comme outil d’évaluation du<br />
succès d’un film apparaît d’autant plus légitime à l'heure<br />
du bordereau à la séance, officiellement de rigueur depuis<br />
juillet 2023, mais pas disponible à temps pour servir<br />
d’argument de maintien à l’affiche pour les distributeurs<br />
<strong>–</strong> qui sont d’ailleurs très nombreux à ne pas savoir où se<br />
le procurer <strong>–</strong>, puisque les données ne remontent, au<br />
mieux, qu’à la fin de la semaine cinématographique. Ces<br />
chiffres, qui pourraient mettre en évidence des stratégies<br />
d’occupation d’espace de certains distributeurs, ne sont<br />
donc, pour l’heure, analysables “qu’après coup”.<br />
Une des suggestions de l’atelier est que le CNC et le<br />
Médiateur du Cinéma publient dès lors un baromètre<br />
biannuel des moyennes par séance, par typologie de film.<br />
Un indicateur qui ne remplace pas l’évaluation du nombre<br />
d’entrées à la lumière du budget investi, et « ne doit faire<br />
perdre de vue le fait que le succès d’un film s’évalue aussi au<br />
regard de ce qu’il représente dans la carrière des cinéastes ou<br />
de leur producteur ». Néanmoins, il promet d’objectiver<br />
le succès des films « et de défendre l’action des cinémas à<br />
l’échelle des politiques culturelles territoriales », ajoute Pauline<br />
Chasserieau, directrice générale du Pôle régional image Acap.<br />
Ayşegül Algan<br />
Le Portail Data Scare en AP<br />
Parmi les nouveaux outils présentés au Labo des<br />
initiatives du Sommet, le Syndicat des cinémas d'art,<br />
de répertoire et d'essai a donné un aperçu du portail<br />
qu'il développe depuis un an et demi. De l’open data,<br />
un agenda ouvert interfacé avec différents portails et<br />
guides culturels <strong>–</strong> dont le pass Culture <strong>–</strong>, et qui peut<br />
aussi servir à l’export de bilans événements pour les<br />
salles l’ayant tenu à jour… Les fonctionnalités sont<br />
multiples et « on n’en est qu’au début », déclare la<br />
déléguée générale du Scare Béatrice Boursier qui<br />
promet un outil « révolutionnaire ».<br />
Plus d’infos bientôt dans les colonnes de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>.<br />
Anne Pouliquen, responsable du Sommet des Arcs,<br />
entourée des professionnels organisateurs des<br />
ateliers du Café des indé<br />
C’est l’innovation “Cinematon : tous en cabine !”,<br />
un concept de photomaton mis à disposition des<br />
spectateurs dans les halls des cinémas, qui a été<br />
distinguée au terme du Hackathon du Sommet. Le<br />
projet, et son équipe, intègrent donc la troisième<br />
promotion de Futur@Cinema pour 10 mois<br />
d’incubation, entre février et décembre <strong>2024</strong>. À suivre !<br />
©CLAIRE NICOL ©CLAIRE NICOL<br />
26 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
MARTIN BIDOU<br />
L'ÉMISSION<br />
Faut-il récompenser de la même manière une séance de<br />
Dune et une séance de Fermer les Yeux ?<br />
Le directeur des ventes de<br />
Haut et Court Distribution,<br />
président de Haut et Court<br />
Cinémas, et à ce titre<br />
administrateur du Scare, est<br />
revenu dans l’Émission<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> sur la situation<br />
de l’art et essai en France.<br />
Des cinémas…<br />
L’année 2023 a marqué une étape dans le réseau de salles<br />
Haut et Court après l’acquisition du Diagonal à Montpellier<br />
(6 salles) en décembre 2022, et du Navire à Valence (5<br />
salles) fin avril 2023. Désormais, le groupe dirigé par<br />
Martin Bidou exploite pas moins de 7 cinémas : le Nouvel<br />
Odéon (1 salle) et le Louxor (3 salles) à Paris , l’Astrée<br />
(4 salles) et le Forum (2 salles) à Chambéry, ainsi que le<br />
Sémaphore (6 salles) à Nîmes. Dans l’environnement<br />
urbain et concurrentiel de ses villes d’implantation, les<br />
cinémas Haut et Court proposent une programmation<br />
« à 95 % art et essai », parfois même sans les titres classés<br />
les plus porteurs : « On se partage le marché, sauf à Paris<br />
où le public est cinéphile, et où des circuits généralistes<br />
programment de l’art et essai en VO, comme c’est le cas pour<br />
le dernier Wim Wenders ».<br />
Les débuts de Martin Bidou dans l’exploitation remontent<br />
à sa reprise, fin des années 1990, des cinémas parisiens<br />
le Vincennes et le Max Linder (pour lequel il a revendu<br />
toutes ses parts), en association avec feu Simon Simsi<br />
<strong>–</strong> fondateur de la société de distribution Les Acacias <strong>–</strong>,<br />
son « mentor de l’exploitation ». Si le réseau de salles Haut<br />
et Court s’est désormais bien étoffé, Martin Bidou<br />
l’exploitant n’a « jamais eu le projet de créer un circuit. Les<br />
choses se sont faites ainsi, salle par salle, au fil des des opportunités<br />
et des d’exploitants. » Des opportunités qui ont<br />
permis à Haut et Court Cinémas de cumuler, en 2022,<br />
un peu plus de 500 000 entrées, un total qui grimpera<br />
en cette fin d’année avec la comptabilisation des entrées<br />
du Navire (86 000 en 2022) et du Diagonal (280 000 en<br />
2022). Ce dernier constitue « un petit miracle permanent,<br />
réalisant entre 300 000 et 350 000 entrées annuelles en ne<br />
faisant que de l’art et essai, bien que l’outil soit vieillissant ».<br />
De fait, des travaux sont prévus prochainement pour les<br />
deux cinémas, notamment une rénovation entière pour<br />
le Diagonal.<br />
… et des films<br />
La sortie de Perfect Days de Wim Wenders, le 29 novembre<br />
dernier, a confirmé le « momentum » Haut et Court de<br />
ces dernières années. Si l’acquisition du film passé par la<br />
compétition cannoise <strong>–</strong> où Koji Yakusho a reçu le prix<br />
d’interprétation masculine <strong>–</strong> représente un investissement<br />
conséquent (« avec ce MG on pourrait racheter une salle »),<br />
Perfect Days devrait toutefois atteindre les 300 000 entrées.<br />
De quoi rentrer dans « le club restreint des films “full VO”<br />
qui ont dépassé [cette barre] depuis le Covid » (dont Asteroid<br />
City, La Conspiration du Caire ou encore Sans Filtre). La<br />
performance est d’autant plus remarquable dans le<br />
contexte de durcissement, « depuis 5-6 ans, de l’accès aux<br />
salles, de la durée de vie des films, ou encore du niveau des<br />
MG pour la distribution indépendante… Toutes les semaines<br />
c’est la guerre pour la programmation ». En effet, si le cinéma<br />
reste « un marché de l’offre », Martin Bidou confirme une<br />
« accélération de cadence pour les films qui fonctionnent,<br />
notamment avec la fin des VPF qui nous a permis de servir<br />
plus rapidement les salles de la petite exploitation… Mais<br />
s’il y a une multiplication de la demande pour les films les<br />
plus recherchés, en tant que distributeur, j’ai beaucoup plus<br />
de mal à sortir les films à 50-60 copies. » Par ailleurs,<br />
l’exploitant-programmateur assume le fait d’avoir récemment<br />
sorti L’Abbé Pierre (SND) et Napoléon (Sony), soit<br />
des titres non recommandés, dans les cinémas Haut et<br />
Court, après avoir « raisonné en termes de publics ». Pour<br />
autant, cette logique a un corollaire : celui d’invisibiliser<br />
encore davantage les œuvres à moins de 60 copies, et<br />
participer à la chute de leurs entrées.<br />
Une réforme dans un contexte de tension<br />
On sait que la réforme art et essai devra trouver l'équilibre<br />
entre une logique d’aménagement du territoire et un<br />
soutien accru à la prise de risques des salles. Dans un<br />
contexte où de plus en plus de Régions conditionnent<br />
l’accès aux aides (dont loi Sueur) à un classement art et<br />
essai, le perdre « serait dramatique pour les salles généralistes,<br />
celles en DSP qui doivent obtenir la classification… » Reste<br />
l’idée, dans le souci d’encourager la diversité dans les<br />
salles rurales et de la petite exploitation, d’une pondération<br />
du classement en fonction du plan de sortie : « Faut-il<br />
récompenser de la même manière une séance de Dune et<br />
une séance de Fermer les Yeux ? », interroge à son tour<br />
Martin Bidou, qui avance la possibilité d'un classement<br />
sans subvention art et essais, mais qui vaudrait pour<br />
obtenir des aides territoriales. Les aides art et essai, elles,<br />
sont toujours vitales pour des salles comme celles du<br />
réseau Haut et Court touchant près de 100 000 € par an,<br />
car « ne compensent pas avec des films généralistes réalisant<br />
beaucoup d’entrées ». À cela s’ajoutent d’autres pressions,<br />
comme celle de l’immobilier à Paris, affectant la rentabilité<br />
de cinémas comme le Louxor.<br />
Dans un marché qui « s’est énormément radicalisé, où un<br />
film qui faisait auparavant 80 000 entrées en fait désormais<br />
30 000 », le Syndicat des cinémas d’art, de répertoire et<br />
d’essai, dont Martin Bidou est trésorier, défend donc la<br />
voie d’une réforme axée sur l’exigence de la diffusion,<br />
avec pour objectif de protéger les films de la diversité,<br />
plus que le travail d’animation des salles. En effet, la<br />
situation actuelle est de moins en moins tenable pour<br />
des salles de la diversité telles que celles de Haut et Court :<br />
« En 2013, le premier long-métrage de Justine Triet, La<br />
Bataille de Solférino, avait tout juste dépassé les 30 000<br />
entrées sur 48 copies. Cela ne permet pas aux salles le diffusant<br />
de rembourser leurs frais <strong>–</strong> énergie, salaires, crédits…<br />
<strong>–</strong>, surtout pour celles dont les recettes sont basées uniquement<br />
sur les films, comme les nôtres. Pour que Justine Triet réalise<br />
sa Palme en 2023, on a besoin des salles qui ont sorti son<br />
premier film 10 ans plus tôt. »<br />
Emission à voir ou revoir<br />
sur notre chaîne YouTube<br />
©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
27
FOCUS EXPLOITATION<br />
PREMIER CLAP POUR LE GRAND<br />
SCÉNARIO À SAINT-PRIEST<br />
Depuis le 15 novembre, un complexe de 4 salles renforce l’offre cinématographique<br />
de la commune du sud-est lyonnais, tout comme les établissements gérés par la très<br />
dynamique Urfol.<br />
©Urfol<br />
LES ÉQUIPEMENTS*<br />
GLOBAL<br />
Maître d'ouvrage : SAINT PRIEST CINEMA<br />
Maître d'œuvre / pilote : ID CINE<br />
Bureau de contrôle : SOCOTEC<br />
BÂTIMENT<br />
Gros œuvre : VALENTIN<br />
Electricité et réseaux : INEO<br />
Climatisation/chauffage : INEO<br />
FAÇADE/HALL<br />
Comptoir : LOFOTEN<br />
Système de billetterie : MONNAIE SERVICES<br />
Enseignes façade : SOPREMA / KOMIS<br />
Affichage dynamique : KOMIS<br />
SALLES<br />
Fauteuils : KESLO<br />
CABINES<br />
Installateur : MEDIATECHNIQUE<br />
EXPLOITATION<br />
<strong>Pro</strong>grammation : URFOL CINEMA<br />
*Basé sur le déclaratif de la salle<br />
C’est un nouveau chapitre qui s’est ouvert pour le cinéma<br />
san-priod. En activité dans ses murs actuels depuis la fin<br />
des années 1980, le Scénario a laissé place au Grand<br />
Scénario, à quelques encablures mais toujours dans le<br />
centre-bourg, sur le site de l'ancienne artothèque de la<br />
ville de 45 000 habitants. Un nom plus spacieux qui<br />
correspond à la nouvelle configuration du cinéma,<br />
désormais doté de 4 salles et 726 places, contre les 2<br />
écrans et 395 sièges initiaux. Le projet, qui avait reçu<br />
l’aval de la CDACi du Rhône en mars 2018, a nécessité<br />
14 mois de travaux ainsi qu’un « budget de 6,5 M € TTC,<br />
bénéficiant du soutien de la Ville, de la Région, du CNC,<br />
de la Banque des territoires, de la Sagec associée au projet<br />
et, bien entendu, des fonds propres de l’Union régionale des<br />
fédérations des œuvres laïques Auvergne-Rhône-Alpes »,<br />
détaille son directeur général Antoine Cochet.<br />
Déjà à l’œuvre au Scénario <strong>–</strong> classé et labellisé Jeune<br />
Public et Recherche <strong>–</strong>, l’Urfol poursuit ainsi la gestion<br />
du nouveau site via une concession de service public<br />
signée pour 17 ans. La programmation tout public sera<br />
articulée en bonne intelligence avec le cinéma Les Alizés<br />
de Bron, à une dizaine de minutes en voiture, dont l’Urfol<br />
assure la programmation depuis l’été 2022 [voir ci-contre].<br />
Les dispositifs scolaires sont également pérennisés, de<br />
même que les animations avec les acteurs culturels locaux.<br />
Le Grand Scénario a été conçu par ID Ciné et le cabinet<br />
Architecture et Technique, autour d’un ensemble béton/<br />
métal pour satisfaire au contexte urbain qui imposait de<br />
garder le rez-de-chaussée et le sous-sol de l’ancien bâtiment<br />
©Urfol<br />
Boris Pastou, directeur du cinéma, en<br />
compagnie du comédien Gérard Meylan<br />
abritant anciennement les bureaux de La Poste. À l’intérieur<br />
de l’immense coque dorée, les 4 salles sont réparties<br />
sur deux niveaux, oscillant entre 140 et 225 places, avec<br />
projection laser 4K et son 7.1. Adossée au cinéma, une<br />
brasserie baptisée Le Petit Scénario complète l’offre<br />
des lieux.<br />
Depuis son ouverture il y a plus d’un mois, « le cinéma<br />
répond à toutes les attentes, selon les exactes prévisions qui<br />
avaient été faites », indique Antoine Cochet à propos du<br />
Grand Scénario qui, à terme, attend 110 000 spectateurs<br />
annuels.<br />
Tanguy Colon et Ayşegül Algan<br />
©Urfol<br />
Brasserie le Petit Scénario, qui jouxte le cinéma,<br />
dont l’Urfol Aura a géré le chantier, et qu’elle<br />
exploite via la DSP qui la lie à la Mairie de<br />
Saint-Priest<br />
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />
SALLE PLACES PMR DIM (M) SON<br />
1 140 5 9,30 7.1<br />
2 154 5 9,50 7.1<br />
3 196 5 12 7.1<br />
4 233 5 13,20 7.1<br />
TOTAL 723 20<br />
28 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
ID Ciné :<br />
Requalification de<br />
bâtiment, le bénéfice<br />
bonus<br />
<strong>Pro</strong>jet en zone sismique, « le Grand Rex de Péage l’a été au<br />
sens propre comme au figuré, avec les secousses de la<br />
flambée des coûts », relate Henry Maitre d’ID Ciné en<br />
saluant tous les intervenants du chantier « qui se sont<br />
mobilisés pour y pallier et trouver des solutions ». Mais<br />
pour l’ingénieur spécialisé en cinémas, l’élément le plus<br />
déterminant qui a permis de « canaliser » les débordements<br />
de budget reste le fait d’avoir opté pour une<br />
requalification de bâtiment existant, avec notamment<br />
beaucoup de réemploi, ce qui a permis au chantier<br />
d’être « moins tributaire des marchés internationaux de<br />
matériaux ».<br />
Des cinémas prototypes<br />
Le Grand Scénario de Saint-Priest et le Grand Rex de<br />
Péage-de-Roussillon représentent respectivement les 7 e<br />
et 8 e cinémas livrés par ID Ciné en 6 ans, en répondant<br />
aux trois crédos du constructeur :<br />
« à l'image du client, à l’heure et au prix qu’il voulait »,<br />
précise Henry Maitre. Parmi les prochains projets du<br />
constructeur qui ambitionne de réaliser des « cinémas<br />
prototypes architecturaux permanents » : le nouveau<br />
cinéma de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées (3<br />
salles), attendu pour l’été prochain, et le Véo de La<br />
Cartoucherie (4 salles) à Toulouse, dont les travaux vont<br />
démarrer en juin <strong>2024</strong> pour une livraison à l’été 2025. ID<br />
Ciné accompagne aussi Régis Faure sur ses projets au<br />
Creusot (5 salles) et Montceau-les-Mines (4 salles).<br />
LE GRAND REX DE PÉAGE-DE-<br />
ROUSSILLON PRÊT POUR SES<br />
MILLÉSIMES CINÉMA<br />
Le nouveau cinéma de 5 salles a débuté les séances le 13 décembre dans la commune<br />
iséroise, où il remplace le Rex. Un projet ici encore porté par l’Urfol Auvergne-Rhône-<br />
Alpes, avec le soutien de l'intercommunalité Entre Bièvre et Rhône.<br />
©Urfol<br />
IMAGE<br />
LASER<br />
LASER<br />
4K LASER<br />
4K LASER<br />
©Urfol<br />
Depuis la première pierre posée en juin dernier, il a<br />
fallu à peine 6 mois pour qu’un complexe moderne<br />
émerge dans l'ancienne cave coopérative, mais le projet<br />
<strong>–</strong> tout comme son ambition politique <strong>–</strong> est porté<br />
depuis dix ans. Malgré les contraintes techniques,<br />
dont celles sismiques de la région et celles, acoustiques,<br />
de la voie ferrée voisine, « il nous était fondamental de<br />
garder le bâtiment existant », explique Henry Maitre,<br />
fondateur et dirigeant d’ID Ciné aux manettes de la<br />
restructuration. Le Grand Rex permet ainsi la requalification<br />
d’une friche urbaine de 97 ans, soit « la cave<br />
viticole historique de tout le terroir local, l’une des plus<br />
vieilles de France », précise le maître d’œuvre, tandis<br />
qu’Antoine Cochet, délégué général de l’Urfol Auvergne-<br />
Rhône-Alpes, se réjouit de cette implantation en zone<br />
prioritaire de la ville, en phase avec la mission d'éducation<br />
de sa structure.<br />
Tous les bâtiments ont été gardés, y compris la petite<br />
extension accueillant le stand de dégustation de la<br />
cave à vin, désormais reconvertie en salle d’animation<br />
et bureau de direction pour le cinéma. Mais derrière<br />
la façade et ses inscriptions préservées, la restructuration<br />
intérieure totale a permis d’installer 5 salles de<br />
cinéma dernier cri, avec son 7.1, projecteurs laser 4K<br />
et un total de 719 fauteuils club confort avec un pas<br />
de gradin de 120 cm. Ainsi, de la charpente apparente<br />
des deux grandes salles (de 223 et 201 places) à la<br />
plus petite (46 places) bâtie au sous-sol, à laquelle on<br />
Aurélien Debayle, directeur du cinéma<br />
accède en passant par les cuves à vin, le lieu conserve<br />
toute sa mémoire. Et ceci, dans une ambiance colorimétrique<br />
à dominante rouge vin bien sûr !<br />
L’ensemble du projet à été finalisé pour un total de 5,6<br />
M € HT, soit « pas plus cher que de construire du neuf, vu<br />
que ce chiffre inclut l’ensemble des aménagements extérieurs »,<br />
souligne Henry Maitre, en listant les espaces paysagers<br />
et le parking de 50 places. « Soit 2 000 m² aménagés ».<br />
©Urfol<br />
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
29
FOCUS EXPLOITATION<br />
« Le projet n’aurait pas pu se monter sans le soutien de la<br />
Communauté de communes », souligne de son côté Antoine<br />
Cochet, citant, aux côtés de l'apport propre de l’Urfol,<br />
les soutiens de la Région, du Département, du CNC et<br />
de la Banque des territoires. Pour rappel, l'intercommunalité<br />
Entre Bièvre et Rhône a aussi récemment inauguré<br />
le cinéma L’Oron à Beaurepaire, à 26 km de distance.<br />
©Urfol<br />
Lié à la “com-com” par un bail emphytéotique de 40<br />
ans, le nouveau cinéma de Péage-de-Roussillon prend<br />
donc le relais du Rex (3 salles classées art et essai avec<br />
label jeune public et 70 000 entrées annuelles au meilleur<br />
de ses années) pour lequel la mairie prévoit une reconversion<br />
dans la lignée culturelle. Avec ses 5 écrans, le<br />
Grand Rex continuera de proposer une programmation<br />
généraliste, tout en renforçant son offre art et essai,<br />
notamment dans la “petite” salle des cuves à vin où il<br />
expérimentera « un cinéma un peu plus pointu et intimiste »,<br />
décrit Antoine Cochet de l’Urfol. Le prévisionnel de<br />
fréquentation est établi à 110 000, entrées la première<br />
année pour atteindre 120 000 entrées à N+3.<br />
Ayşegül Algan<br />
Une des deux grands salles à charpente métallique apparente<br />
LES ÉQUIPEMENTS*<br />
GLOBAL<br />
Maître d'ouvrage : ROUSSILLON CINEMA<br />
Maître d'œuvre / pilote : ID CINÉ<br />
Bureau de contrôle : SOCOTEC<br />
BÂTIMENT<br />
Electricité et réseaux : INEO<br />
Climatisation/chauffage : INEO<br />
FAÇADE/HALL<br />
Comptoir : LOFOTEN<br />
Système de billetterie : MONNAIE SERVICES<br />
Affichage dynamique : ADDE<br />
SALLES<br />
Fauteuils : KLESLO<br />
CABINES<br />
Installateur : ADDE<br />
EXPLOITATION<br />
<strong>Pro</strong>grammation : URFOL CINEMA<br />
*Basé sur le déclaratif de la salle<br />
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />
SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />
1 46 2 5x2,09 7.1 NEC NC 100C2 K<br />
2 138 4 9x3,77 7.1 NEC NC 1402L LASER 2K<br />
3 223 6 12,5x5,23 7.1 NEC NC 2443 ML LASER 4K<br />
4 206 6 12,5x5,23 7.1 NEC NC2443ML LASER 4K<br />
5 111 4 9x3,77 7.1 NEC NC1402L LASER 2K<br />
TOTAL 724 22<br />
Urfol Aura, culture pour tous, et tous au ciné !<br />
L’Union régionale des fédérations des œuvres laïques <strong>–</strong> soit l’échelon régional de<br />
la Ligue de l’enseignement <strong>–</strong> est particulièrement active en matière de diffusion<br />
cinéma en Auvergne-Rhône-Alpes.<br />
La structure dédiée à la défense des valeurs de laïcité,<br />
de solidarité et à l'accès à la culture pour tous <strong>–</strong> gère<br />
pas moins de 11 établissements cinématographiques<br />
dans la région. Aux côtés des nouveaux cinémas de<br />
Saint-Priest et de Péage-de-Roussillon, l’Urfol Auvergne-<br />
Rhône-Alpes (Aura) exploite le Ciné Rillieux de<br />
Rillieux-la-Pape (3 salles) et Les Alizés de Bron (2<br />
salles), assure la DSP du Ciné municipal 102 de<br />
Pont-Saint-Esprit, et programme le Cin’éole de<br />
Craponne, Le Strapontin de Sain-Bel, Les Augustins<br />
de Montluel, le Ciné Chazay de Chazay-d’Azergues,<br />
l’Aqueduc de Dardilly et le Cinéma Iris de Francheville.<br />
Ce à quoi s’ajoutent les activités de l’Écran mobile,<br />
avec lequel l’Urfol Aura a fait ses premiers pas dans<br />
le cinéma il y a 40 ans et ses désormais deux circuits<br />
itinérants qui desservent une quarantaine de sites.<br />
Outre ses actions à destination de la jeunesse et de<br />
l’éducation, « aujourd’hui le cinéma représente 60 % de<br />
notre activité », détaille le délégué général Antoine<br />
Cochet, en précisant que l’Urfol Aura est aussi coordinateur<br />
d’École au cinéma sur le département du<br />
Rhône. Aux côtés de collectivités « qui ont une politique<br />
culturelle forte », l’Urfol Aura développe donc son<br />
“parc” avec le souci de proposer « une programmation<br />
éclectique qui fonctionne pour tout le monde, et qui à<br />
la fois permet de faire des découvertes ». Pour ce faire,<br />
l’Union amène régulièrement des spectateurs au<br />
Festival de Cannes, de Marrakech ou de plus petits<br />
rendez-vous cinéphiles, en prenant soin de « diffuser<br />
par la suite le plus possible les films découverts à ces<br />
occasions ».<br />
La culture pour tous implique aussi une facilité d’accès.<br />
« Ce n’est pas parce que nos nouveaux cinémas sont aux<br />
dernières normes de confort et de technicité que nous<br />
devons pratiquer des prix prohibitifs », estime Antoine<br />
Cochet. Au Grand Scénario de Saint-Priest et au<br />
Grand Rex de Péage-de-Roussillon, le plein tarif est,<br />
ainsi, à 8,70 €, et 6 € avec l’abonnement.<br />
De prochains projets ? « L’Urfol en a en réserve, mais<br />
il est trop tôt pour en parler. Nous allons avant tout<br />
consolider notre activité. » Reste que la structure, qui<br />
a gagné la confiance des distributeurs, en gagne encore<br />
plus en augmentant son nombre d’écrans.<br />
30 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
EXPLOITATION<br />
Antoine Cabot a racheté le cinéma de Coulommiers<br />
Le complexe de l'agglomération située en Seine-et-Marne, 50 kilomètres à l’est de<br />
Paris, a changé d’enseigne.<br />
Après 14 années à la tête de l'UGC Ciné Cité Les Halles<br />
(2004-2018) puis à la direction régionale de Pathé<br />
Cinémas (ex Cinémas Pathé Gaumont), Antoine Cabot<br />
passe à une nouvelle étape de sa carrière avec l’acquisition<br />
du Cinéma des Capucins à Coulommiers, effective depuis<br />
le 14 décembre. Précédemment nommé l'Hémisphère<br />
Theater, le complexe de 4 salles est implanté au cœur du<br />
pôle de loisirs “Les Capucins” de la commune de 15 000<br />
habitants, aux côtés d'un centre aquatique, d'équipements<br />
sportifs, d'un vaste parc public, et face à un collège.<br />
Financé par la Communauté d'agglomération Coulommiers<br />
Pays de Brie, le Cinéma des Capucins a été conçu en<br />
2011 par l'architecte Pierre Chican, « avec la volonté de<br />
jouer sur des espaces intérieurs uniformément clairs et une<br />
volumétrie du bâtiment tout en contraste », décrit le<br />
communiqué de presse. « Passer au statut d'exploitant<br />
indépendant avec un cinéma à l'architecture si singulière<br />
et si aboutie représente un rêve devenu réalité », ajoute<br />
Antoine Cabot. L'établissement comprend 4 salles, de<br />
respectivement 280, 144, 88 et 60 fauteuils, et des écrans<br />
allant de 8 m à 14 m de base. Il a rouvert ses portes le<br />
27 décembre dernier.<br />
Au Cinéma des Capucins dont il a confié la programmation<br />
à Noé Cinémas, Antoine Cabot souhaite dessiner<br />
une nouvelle ligne éditoriale, conjuguant titres généralistes,<br />
VF et VO, art et essai et multiples événements, comme<br />
la venue d'équipes de films. Par ailleurs, sous l’impulsion<br />
de son nouvel exploitant, l’établissement intégrera les<br />
dispositifs d'éducation à l'image dès la première année.<br />
L'Hémisphère Theater avait comptabilisé 86 930 entrées<br />
en 2019. Suite à un litige entre son précédent exploitant<br />
Dragan Klisaric et la communauté d’agglomération<br />
propriétaire des murs, le site n’a pas eu d’exploitation<br />
continue depuis la crise Covid et la réouverture des cinémas.<br />
Parmi les cinémas concurrents les plus proches, le<br />
Cinéma des Capucins à Coulommiers compte, à 28<br />
km au nord ouest l’UGC Majestic de Meaux (7 salles),<br />
actuellement en rénovation <strong>–</strong> et dont la réouverture est<br />
attendue pour le printemps <strong>2024</strong> <strong>–</strong> et le mono écran<br />
La Bergerie 30 km au sud.<br />
Ayşegül Algan<br />
Extension en vue au Cosmo de Briançon<br />
Jeudi 14 décembre, la CDACi des Hautes-<br />
Alpes a validé le projet d’agrandissement<br />
du complexe.<br />
Le complexe de 4 écrans exploité par Vincent Aurouze<br />
<strong>–</strong> déjà aux commandes du Palace de Gap <strong>–</strong> a ouvert ses<br />
portes en avril 2019, remplaçant alors le mono écran Le<br />
Vauban de Briançon. Le Cosmo Cinémas devrait prochainement<br />
se doter d’une salle supplémentaire de 98 places,<br />
qui portera sa capacité à 5 salles et 568 places.<br />
À son inauguration, l’établissement misait sur 80 000<br />
entrées annuelles, avec une programmation principalement<br />
généraliste, harmonisée avec celle de l’Eden Studio, le<br />
cinéma art et essai triplement labellisé de la ville. Si le<br />
Cosmo s’apprête à terminer l’année avec une belle<br />
fréquentation de près de 79 000 spectateurs, « le complexe<br />
n’a pas trouvé son équilibre économique », note l'exploitant<br />
qui a connu les difficultés d’une ouverture peu de temps<br />
avant la crise sanitaire, puis de l’augmentation des charges<br />
énergétiques.<br />
À cela s'ajoutant la dissolution, il y a un an, de la MJC<br />
gestionnaire de l’Eden, désormais en régie municipale,<br />
Vincent Aurouze développe l’idée d’une salle supplémentaire,<br />
qui permettrait de développer l’art et essai et<br />
d’être classé. Une évolution d’autant plus logique qu’elle<br />
s’insèrera dans le volume existant, à la place d’un espace<br />
restauration « qui n’a jamais vu le jour, dans un hall de<br />
400 m² clairement disproportionné pour un complexe de 4<br />
salles ». Cette salle supplémentaire permettra, en outre,<br />
d'accueillir des activités de congrès avec son équipement<br />
dédié (scène, prises électriques, tablettes sur les fauteuils),<br />
©Tous Droits Reserves<br />
tout en redynamisant l’art et essai dans une ville de 11 000<br />
habitants (et une zone de chalandise de 16 000 habitants)<br />
à très forte saisonnalité, dans « une logique à la fois économique<br />
et écologique d’unité de lieu ».<br />
Après l'échéance des délais administratifs et des périodes<br />
de recours, le Cosmo Cinémas espère débuter le<br />
chantier au printemps prochain et entamer la saison<br />
hivernale <strong>2024</strong>/25 renforcée de sa cinquième salle.<br />
Ayşegül Algan<br />
Clap de fin pour Le Lumière de La Ciotat<br />
Le cinéma de trois salles, né il y a 110 ans dans la ville des Bouches-du-Rhône, a cessé ses activités le 31 décembre.<br />
©Le Lumière<br />
L’exploitant du Lumière, Jean-Christophe Benbakir, était<br />
en conflit avec la mairie de La Ciotat, propriétaire des<br />
murs, depuis plusieurs années. Après l’échec des procédures<br />
judiciaires, un accord à l’amiable a finalement été trouvé<br />
entre les deux parties et entériné lors du Conseil municipal<br />
du 18 décembre dernier. Un « protocole transactionnel<br />
» a en effet été acté entre la Ville et la SARL Le Lumière,<br />
qui a quitté les lieux le 31 décembre 2023. Le cinéma<br />
de trois salles, qui enregistrait 73 000 entrées en 2019,<br />
avait d'autant plus chuté pendant les années Covid que<br />
CGR s'était entre-temps implanté dans la ville. Selon la<br />
municipalité, « le site conservera pleinement sa vocation<br />
culturelle » et une étude va être lancée en ce sens pour<br />
créer un pôle culturel ambitieux. Si l’on parle d’espace<br />
musical et de salles de répétitions, il n’est pas question<br />
pour l’heure de salle de projection.<br />
Une décision que déplore le Collectif “La Culture ça<br />
urge à la Ciotat”, qui avait lancé une pétition en février<br />
2022 pour « préserver des salles de cinéma dans ce lieu<br />
de Culture et de mémoire, tout en le faisant évoluer » et<br />
dit avoir recueilli plus de 6 000 signatures. Si Le Lumière,<br />
ouvert en 1913 dans une ancienne halle couverte de<br />
la place centrale Evariste Gras, et qui bien sûr doit son<br />
nom à ceux qui filmèrent L'Arrivée d'un train en gare<br />
de La Ciotat, était en effet un lieu emblématique, et<br />
classé art et essai ces dernières années, ce n’est pas le<br />
seul cinéma de La Ciotat. Le mono-écran Éden-théâtre,<br />
construit en 1889, soit le plus ancien cinéma du monde<br />
encore en activité, est exploité en DSP par l’association<br />
Les Lumières de l’Eden depuis 2016 (20 000 entrées<br />
pré Covid). Le CGR La Ciotat - Le Spot, de 8 salles<br />
et 1 307 places, a quant à lui ouvert en novembre 2021.<br />
Selon Jean-Christophe Benbakir que nous interrogions<br />
il y a un an, c’est depuis cette ouverture que la Mairie<br />
voulait l’expulser. L’exploitant gère ailleurs le Ciné<br />
Toiles à Digne-les-Bains, Le Lubéron à Pertuis, et<br />
probablement bientôt le nouveau cinéma de L’Isle-sur-la<br />
Sorgue, tous trois également en Paca.<br />
Cécile Vargoz<br />
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
31
EXPLOITATION<br />
Première Cinémas prend la DSP du Saint-Exupéry à Marignane<br />
Le groupe, dirigé par Charles Vintrou, a remporté l’appel d'offres pour le site de deux<br />
salles dans les Bouches-du-Rhône.<br />
Depuis le 1 er <strong>janvier</strong>, la filiale Artec, acquise en 2022 par<br />
Première Cinémas (anciennement Geci), assure l’exploitation<br />
des deux salles de cinéma intégrées au centre<br />
culturel municipal de Marignane. Cette DSP succède à<br />
la convention de mise à disposition de l’espace public<br />
passée en juin 2021 avec l’Agpa (Association gestion<br />
programmation et animation de cinéma), gérée par Jimi<br />
Andreani et Jean-Paul Enna, qui souhaitait se retirer de<br />
l’exploitation du site.<br />
L’établissement <strong>–</strong> construit en 2005 et classé art et essai<br />
<strong>–</strong> avait réalisé plus de 40 000 entrées en 2019, et 27 000<br />
en 2022.<br />
Cette nouvelle incursion hors de la Gironde, après la<br />
reprise du Ciné Lumière de Chantonnay, confirme<br />
la volonté de Première Cinémas de regrouper ses<br />
activités de délégations de service public sur la société<br />
Artec, dirigée depuis juillet 2022 par Julien Bourges,<br />
le GPCI se concentrant sur son cœur de métier : la<br />
programmation. Ainsi le Parterre de Dourdan est lui<br />
aussi géré par Artec depuis début <strong>janvier</strong>.<br />
Avec le Saint-Exupéry de Marignane, Première Cinémas,<br />
qui avait comptabilisé 600 000 entrées en 2022 sur<br />
son réseau, se renforce d’un 21 e site pour 42 écrans.<br />
©Rita Fernandes<br />
L’Eden de Montmorency change d’exploitant<br />
Après deux mois de fermeture du cinéma, la DSP de la ville du Val-d’Oise a été confiée<br />
à Marc Dingreville.<br />
Depuis le 15 novembre, les deux écrans de l’Eden ont<br />
changé d’enseigne. Marc Dingreville est bien connu<br />
dans la profession et dans le département puisqu'il<br />
exploite depuis 17 ans l’Ermitage, le mono-écran de<br />
Domont, ainsi que les deux salles du Studio Ciné de<br />
Taverny, tous deux distants de respectivement 7 et 10<br />
kilomètres de Montmorency.<br />
L’Eden avait rouvert ses portes en 2013 après 40 ans<br />
d’inactivité. La ville avait alors confié la gestion de la<br />
délégation de service public à Michel Enten (Cinelab),<br />
aussi aux manettes des cinémas de Marly-le-Roi, Chatou<br />
et Maisons-Laffitte.<br />
La Ville et le nouvel exploitant ont réalisé quelques<br />
travaux de modernisation et ont installé un projecteur<br />
laser dans la grande salle de 181 fauteuils. La rénovation<br />
de la salle 2 de 47 sièges reprendra prochainement.<br />
Marc Dingreville prévoit déjà, pour l’année prochaine,<br />
le Festival de la Vallée de Montmorency, qui se déroulera<br />
sur ses trois sites. L’établissement montmorencéen,<br />
classé art et essai et détenteur des labels Jeune public<br />
et Patrimoine/Répertoire, avait réalisé 44 000 entrées<br />
en 2019 et 36 000 en 2022.<br />
Marion Delique<br />
©Eden<br />
Le cinéma Espace Renoir sur son 31<br />
Le complexe de 2 salles de Roanne (42) a fêté la nouvelle année à guichets<br />
fermés, entre projections, repas et concert.<br />
Pour le 31 décembre, l’Espace Renoir a décidé<br />
de voir grand. Le cinéma <strong>–</strong> dirigé par Jonathan<br />
Gipoulou depuis septembre <strong>–</strong> a organisé une<br />
soirée où se sont enchaînés apéro, concert (avec<br />
l’ensemble Unacorda), puis projections. Il y a<br />
tout d’abord eu l’avant-première de Making<br />
Of de Cédric Kahn distribué par Ad Vitam,<br />
et dont la sortie est prévue le 10 <strong>janvier</strong>. Un<br />
repas a ensuite eu lieu dans le hall du cinéma<br />
<strong>–</strong> récemment rénové et agrandi <strong>–</strong>, assuré par<br />
le traiteur local Le Tourdion. Enfin, de minuit<br />
à 7h du matin se sont succédé les projections<br />
de L’Armée des 12 singes de Terry Gilliam,<br />
Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Astérix et<br />
Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat.<br />
S’il avait fixé une jauge maximale de 60<br />
personnes, Jonathan Gipoulou a finalement<br />
« dû l’augmenter à 70, au vu du nombre de<br />
demandes que je recevais ». Le cinéma Espace<br />
Renoir commence ainsi son année <strong>2024</strong> sur<br />
de solides bases, lui qui avait réuni plus de<br />
60 000 spectateurs en 2019.<br />
Jules Dreyfus<br />
©Espace Renoir<br />
32 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
Le Ciné Lumières de Vierzon change de mains<br />
Le cinéma familial géré par la famille Fourneau depuis 2005 cède son site du Cher à<br />
une exploitante bien connue de la profession.<br />
Kinepolis renforce son<br />
offre ScreenX<br />
Aurélie Delage, jusque récemment directrice du Megarama<br />
Garat, et présidente de la commission éducation à l’image<br />
de la FNCF, reprendra le Ciné Lumières de Vierzon, de<br />
sept écrans, dès le 8 <strong>janvier</strong>. « Je suis fière de reprendre le<br />
flambeau de Francis Fourneau, avec qui nous nous sommes<br />
tout de suite compris. J’avais envie d’entreprendre et d'investir<br />
dans un cinéma indépendant de centre ville, ce qui correspond<br />
le mieux à mes valeurs », commente Aurélie Delage.<br />
La nouvelle propriétaire prévoit déjà de proposer des<br />
séances Ciné Lutin le dimanche matin, ou encore les<br />
cycles “Étincelles”, des séances art et essai hebdomadaires.<br />
« Nous continuerons la collaboration avec l'association<br />
cinéphile locale avec des ciné-débats réguliers », complète<br />
Aurélie Delage qui espère retrouver prochainement le<br />
niveau d'entrées pré covid qui s’élevait à presque 150 000<br />
entrées ; le Ciné Lumière en a réalisé plus de 100 000<br />
cette année.<br />
Depuis quelques années, Francis Fourneau avait transmis<br />
à son fils Adrien et sa femme Julie, les affaires familiales<br />
de Vierzon et Romorantin, où ils avaient d’ailleurs<br />
inauguré le nouveau complexe Ciné Sologne en avril<br />
2021. « Cette cession s'inscrit dans le cadre d’un processus<br />
de réorganisation et de transmission à nos enfants. Ils pourront<br />
ainsi, tout en se reconcentrant sur Romorantin, poursuivre<br />
d'autres projets cinéma », conclut Francis Fourneau.<br />
Marion Delique<br />
©Marion Delique<br />
Le circuit d'exploitation renforce son partenariat<br />
avec le sud-coréen CJ 4DPLEX via la création de 21<br />
nouvelles salles ScreenX en Europe et en Amérique<br />
du Nord.<br />
Les inaugurations, prévues courant <strong>2024</strong> et 2025,<br />
permettront à Kinepolis de passer de ses 5 salles<br />
ScreenX déjà exploitées <strong>–</strong> actuellement toutes<br />
implantées en Europe <strong>–</strong> à 25. « Grâce à cette<br />
expansion, Kinepolis aura la plus grande empreinte<br />
ScreenX sur l’ensemble du continent européen », se<br />
félicite le groupe.<br />
Outre les installations européennes, le nouvel<br />
accord prévoit également l’ouverture de 4 ScreenX<br />
au sein des Landmark Cinemas canadiens détenus<br />
par Kinepolis, ainsi que 3 ScreenX dans ses MJR<br />
Theatres du Michigan, aux États-Unis. À noter que<br />
les salles du Michigan seront les toutes premières<br />
de ce type proposées dans cet État. Pour rappel,<br />
ScreenX est une technologie premium de<br />
multi-projection étendue sur les écrans sur les<br />
murs environnants de la salle, qui offre une<br />
expérience à 270 degrés.<br />
Dans la panoplie des offres technologiques<br />
premium de CJ 4DPLEX, Kinepolis dispose<br />
également de 11 salles 4DX, en Belgique, en<br />
France, au Luxembourg et en Espagne. « Ce<br />
[nouveau partenariat] souligne notre engagement<br />
à révolutionner l'expérience cinématographique et<br />
étendre notre présence sur les marchés clés de<br />
l’Europe », indique Jongryul Kim, CEO de la firme<br />
sud-coréenne qui a récemment ouvert un<br />
bureau régional à Londres.<br />
Ayşegül Algan<br />
Cinéville a repris le Ciné Nova de Savenay<br />
Le circuit dirigé par Yves Sutter a acquis la totalité des parts du complexe de 5 écrans<br />
et 662 fauteuils de la commune de Loire-Atlantique.<br />
Le Ciné Nova avait ouvert ses portes en juin 2015 suite<br />
à l’association entre Cinéville et Rémy Sérillon, actionnaire<br />
majoritaire au sein des Écrans du Sillon. Ce dernier,<br />
« désireux de prendre du recul », a cédé, le 27 décembre,<br />
sa participation à Cinéville, désormais seul actionnaire<br />
de l’établissement. Le site qui avait atteint ses objectifs<br />
de fréquentation, avec 160 000 entrées en 2019, a<br />
rassemblé 146 000 spectateurs environ en 2023, dans<br />
une commune de 8 000 habitants.<br />
« Je suis très heureux que Cinéville prenne le relais et poursuive<br />
le travail que j’ai mis en place depuis presque 10 ans »,<br />
a déclaré Rémy Sérillon dans un communiqué. Yves<br />
Sutter, le directeur général du circuit, exprimait lui aussi<br />
sa satisfaction, en soulignant que la proximité de Savenay<br />
avec les agglomérations de Nantes et Saint-Nazaire<br />
« permettra de renforcer les synergies entre nos établissements<br />
de Loire Atlantique ».<br />
©R.Serillon<br />
En effet, le 6 e circuit d’exploitation français qui a réalisé<br />
plus de 3,8 millions d'entrées en 2022, et en annonce<br />
4,9 pour cette année, compte désormais 17 établissements<br />
et 129 écrans situés majoritairement en Bretagne et dans<br />
les Pays de la Loire, le Cinéville de Saint-Nazaire et le<br />
Katorza de Nantes se trouvant respectivement à 25<br />
kilomètres à l’ouest et 35 à l’est.<br />
Le groupe s’apprête par ailleurs à ouvrir un complexe de<br />
5 salles à Beaupréau-en-Mauges (fin <strong>2024</strong>) et un complexe<br />
de 6 salles à Plourin-lès-Morlaix (mi 2025).<br />
Marion Delique<br />
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
33
FOCUS EXPLOITATION<br />
©CinéWest<br />
CINÉWEST S’ÉTOFFE EN BRETAGNE<br />
Le réseau de Daniel Taillandier a inauguré le 22 novembre un<br />
cinéma flambant neuf à Vitré, en remplacement de l’historique<br />
Aurore, renforçant ainsi son implantation bretonne.<br />
Plus qu’une page, c’est un chapitre riche de l’histoire de<br />
la commune située entre Rennes et Laval (Ille-et-Vilaine)<br />
qui s’est tourné cet automne. Ouvert en 1919, d’abord<br />
comme mono-écran avant de passer à 3 salles en 2005,<br />
le cinéma associatif L’Aurore a définitivement éteint ses<br />
projecteurs le 5 novembre dernier. « Comme il est impossible<br />
d’agrandir l’espace cinéma, la seule solution était de<br />
transférer l’activité dans un nouveau bâtiment », indique<br />
Daniel Taillandier. C’est donc à quelques encablures de<br />
l’emplacement initial, toujours sur le boulevard de Laval,<br />
que le nouvel Aurore, siglé myCinéWest, a été dévoilé<br />
le 22 novembre. Inséré dans une zone d’activités comprenant<br />
bowling et pôle de loisirs, l’établissement, d’une<br />
surface de 3 000 m², a été conçu par l’architecte Gilles<br />
Imbert moyennant un budget d’environ 6,5 M €. Dans<br />
l’esprit, il s’apparente au petit frère du Galaxy de Cognac,<br />
ouvert par CinéWest en mars 2020 : une coque en<br />
aluminium noire et dorée, couvrant un vaste hall vitré,<br />
composé d’espaces cosy et d’un comptoir caisse/confiserie.<br />
Réparties sur deux niveaux, les 6 salles restent classiques<br />
dans leur configuration : projection laser et son 7.1 (deux<br />
salles sont en 7.3, avec donc renforts de basses arrière).<br />
De 81 à 333 places, le site totalise ainsi 958 fauteuils,<br />
doublant pratiquement la capacité de l’ex-Aurore (515<br />
sièges). À noter que c’est une ancienne bénévole de<br />
l’association, Karine Peilloux, qui a été nommée directrice<br />
du nouveau cinéma, qui entend « tester les goûts du public<br />
sur les premières semaines pour affiner au fur et à mesure<br />
l’offre de films », orchestrée par Thibaut Martines, le<br />
programmateur de CinéWest. Le classement art et essai<br />
reste un objectif, tandis que les dispositifs scolaires, les<br />
animations et autres séances hors-films vont compléter<br />
une programmation plus étoffée que dans l’ancien cinéma.<br />
Un avant-goût avait d’ailleurs été présenté aux Vitréens<br />
le 19 novembre, lors d’une journée portes ouvertes, qui<br />
a également permis de rôder le matériel. Couronnée de<br />
succès, l’opération a permis d’initier un bon bouche-àoreille<br />
bénéfique pour la notoriété du nouvel Aurore.<br />
©Philippe Johan<br />
34 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
LES ÉQUIPEMENTS*<br />
GLOBAL<br />
Maître d'ouvrage : CINEWEST ROYAN<br />
Maître d'œuvre / pilote : IMBERT ARCHITECTURE ORVAULT<br />
Bureau de contrôle : APAVE PACÉ<br />
BÂTIMENT<br />
Gros œuvre : PLANCHAIS ETRELLES<br />
Electricité et réseaux : MCTI SAINT-MAURICE-DU-DESERT<br />
Climatisation/chauffage : VENTELIS COUËRON<br />
Enseignes/Signalétique : NORSUD VITRÉ<br />
FAÇADE/HALL<br />
Comptoir : CINEMOB MARTIGNÉ-BRIAND<br />
Système de billetterie : CINE OFFICE NANTES<br />
Enseignes/signalétique : CINEMOB MARTIGNÉ-BRIAND<br />
Affichage dynamique : CINE DIGITAL DISPLAY BORDEAUX<br />
SALLES<br />
Fauteuils : LINO SONEGO PIANZANO DI GODEGA<br />
Tentures/sols : VIP CINE NOGENT-LE-ROTROU<br />
CABINES<br />
Installateur : CINE DIGITAL NANTES/BORDEAUX<br />
Marque des projecteurs : CHRISTIE<br />
EXPLOITATION<br />
<strong>Pro</strong>grammation : CINEWEST ROYAN<br />
SITE INTERNET<br />
Conception : CINE OFFICE NANTES<br />
Fournisseur VAD : CINE OFFICE NANTES<br />
*Basé sur le déclaratif de la salle<br />
©Philippe Johan<br />
Installation des loges dans la salle Oma de Mougins<br />
DEUX PROJETS DANS LE SUD<br />
L’ouverture de Vitré actée, c’est dans le Sud de la<br />
France que CinéWest concentre dorénavant une bonne<br />
partie de ses efforts, pour concrétiser deux projets<br />
d’ampleur. À commencer par l’un des dossiers qui<br />
attisent le plus la curiosité : le futur cinéma de Mougins,<br />
sur les hauteurs de Cannes (Var). C’est là que doit<br />
être dévoilée la toute première salle Ōma de France,<br />
ce concept premium atypique, inspiré des loges de<br />
théâtre (voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 26 avril 2023) et imaginé<br />
par les architectes Pierre et Nicolas Chican. Le public<br />
n’y sera plus disposé seulement dans la longueur de<br />
la salle mais également dans sa hauteur, installé dans<br />
des balcons qui feront face à l’écran. En plus de ces<br />
150 places, deux autres salles plus classiques, d’une<br />
soixantaine de sièges, compléteront le complexe<br />
mouginois. « Ce cinéma reste un prototype : rien n’est<br />
totalement figé et nous effectuons encore régulièrement<br />
des ajustements quant à l'aménagement des lieux »,<br />
explique Daniel Taillandier. « Je n’ai pas l’habitude de<br />
développer des projets de cette capacité. Mais comme je<br />
n’ai que 5 salles à La Strada de Mouans-Sartoux, qui ne<br />
peut être agrandi pour des raisons urbaines, j’y ai vu<br />
l’opportunité de former, dans un rayon de 3 km, un<br />
cinéma à deux têtes, de 8 écrans, plus conforme à ma<br />
stratégie. » 420 000 à 450 000 entrées sont visées avec<br />
cette configuration, l’ouverture du complexe étant<br />
espérée pour la première quinzaine de mars.<br />
C’est également avec les architectes Chican que<br />
CinéWest développe un nouveau cinéma de 6 salles<br />
et 850 sièges à Brignoles (Var), dont l’ouverture est<br />
attendue à la rentrée. Implanté au sein du futur Pôle<br />
Liberté, l’établissement va succéder à l’actuel site La<br />
Boîte à images, composée de 2 écrans et 253 places,<br />
exploité en DSP par CinéAzur jusqu’en juin <strong>2024</strong>.<br />
Daniel Taillandier attend la livraison de la coque avant<br />
la fin du premier trimestre pour ensuite procéder aux<br />
aménagements intérieurs. Avec ce complexe, l’objectif<br />
est d’attirer environ 180 000 spectateurs chaque année.<br />
Cela portera ainsi à 13 le nombre de cinémas voguant<br />
sous pavillon CinéWest, le réseau cherchant par ailleurs<br />
toujours à se développer via des acquisitions. Si des<br />
discussions sont en cours, rien d’officiel n’a pour<br />
l’heure été annoncé.<br />
©Oma Cinema - capture YouTube ©Pierre Chican<br />
Tanguy Colon<br />
Perspective du hall du cinéma de Brignoles<br />
N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong><br />
35
FOCUS EXPLOITATION<br />
INFOS PRATIQUES<br />
ADRESSE :<br />
Cinéma Aurore my CinéWest<br />
199 boulevard de Laval, 35500 - Vitré<br />
SITE INTERNET<br />
www.aurorecinema.fr<br />
TARIFS<br />
Plein 8,80 €<br />
Réduit étudiants et - de 16 ans : 6,50 €<br />
Réduit (pour tous de 14h à 18h du lundi au<br />
vendredi sauf jours fériés) 6,50 €<br />
Dimanche matin (sauf jours fériés) 6,50 €<br />
Moins de 14 ans 5 €<br />
De 105 000 <strong>–</strong> « les moins bonnes années » <strong>–</strong> à 120 000 <strong>–</strong> « les<br />
meilleures » <strong>–</strong> entrées annuelles avec l’ancien site, la nouvelle<br />
configuration devrait tutoyer les 180 000 à 200 000 billets<br />
annuels, d’après les prévisions du cabinet CinéConseil.<br />
« La démographie progresse chaque année dans la communauté<br />
de communes, avec notamment un fort développement de<br />
l’activité économique. C’est de bon augure », explique Daniel<br />
Taillandier. « Vitré rentre totalement dans mes critères, à<br />
savoir une ville moyenne où le cinéma actuel n’a pas atteint<br />
son plein potentiel et qui cherche donc à se développer. »<br />
Localement, CinéWest est relativement isolé, les premiers<br />
circuits concurrents se trouvant à plus d’une trentaine<br />
de kilomètres <strong>–</strong> Cinéville à Laval, Vern-sur-Seiche et<br />
Bruz, Pathé à Rennes, voire CGR à La Mézière <strong>–</strong>, les<br />
établissements les plus proches étant des mono-écrans<br />
associatifs ou municipaux.<br />
Avec le cinéma Aurore, le réseau de Daniel Taillandier<br />
pose donc un deuxième pied en Bretagne, trois ans après<br />
avoir conclu l’acquisition du Cinélac de Ploërmel (5<br />
salles), entre Rennes et Lorient. Dans le reste de l’Hexagone,<br />
le groupe exploite également Le Cristal d’Aurillac,<br />
Le CinéMazarin de Nevers, L’Étoile Cinéma de Béthune,<br />
Le Capitole Studios du Pontet, La Strada de Mouans-<br />
Sartoux, Le Lido de Royan, Le Galaxy de Cognac,<br />
L’Atlantic-Ciné de Saintes et Les Toiles du Moun de<br />
Saint-Pierre-du-Mont.<br />
Tanguy Colon<br />
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />
SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />
1 150 5 13m 7.1 Scope<br />
2 94 3 9m 7.1 Scope<br />
3 219 6 14m 7.3 Scope<br />
4 81 3 9m 7.1 Scope<br />
5 333 8 19m 7.3 Scope<br />
6 81 3 9m 7.1 Scope<br />
TOTAL 958 28<br />
©Philippe Johan<br />
36 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
THE<br />
COMPANY<br />
WEBEDIA GROUP<br />
Chers exploitants, chers distributeurs, chers partenaires,<br />
toute l’équipe de The <strong>Boxoffice</strong> Company se joint à nous pour<br />
vous souhaiter le meilleur pour l’année à venir : du bon cinéma,<br />
de nombreuses entrées, du pop corn gourmand, des spectateurs<br />
émus, des outils performants et de bons moments à partager<br />
ensemble tout au long de l’année dans les salles de cinéma.<br />
Julien Marcel<br />
Marilyn Iacovissi
INSTITUTIONNELS<br />
PROCHAINES CDACi/CNACi<br />
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />
04/03/24 CINÉMA CONFLUENCES ROMILLY 5 514<br />
04/03/24 LE LITTORAL 3 457<br />
Disparitions<br />
Gérard Clochard du<br />
Concorde de Nantes…<br />
La figure mythique du<br />
cinéma nantais et ancien<br />
administrateur du Scare<br />
s’est éteinte dans la nuit<br />
du 18 au 19 décembre.<br />
Il avait 72 ans.<br />
CNACi<br />
… et André Oskola,<br />
des Lumières de la ville<br />
à Millau<br />
L’ancien gérant du<br />
cinéma Les Lumières<br />
de la ville, à Millau, est<br />
décédé le 23 décembre.<br />
Lui aussi avait 72 ans.<br />
<strong>Pro</strong>jet de création d'un complexe porté par la SAS<br />
Cinéma Confluences Romilly Romilly-sur-Seine Aube<br />
Communauté de communes des<br />
Portes de Romilly-sur-Seine<br />
<strong>Pro</strong>jet de création d'un complexe porté par la<br />
commune de Fouesnant-les-Glénan Fouesnant-les-Glénan Finistère Pays Fouesnantais<br />
Afcae<br />
Actions <strong>Pro</strong>motion<br />
Green Border de Agnieszka Holland (Condor Distribution,<br />
7 février)<br />
La Mère de tous les mensonges de Asmae El Moudir<br />
(Arizona, 28 février)<br />
Jeune public<br />
Riddle of Fire de Weston Razooli (ASC Distribution, 10 avril)<br />
Le jour où j'ai rencontré ma mère de Zara Dwinger<br />
(Les Films du Préau, 17 avril)<br />
C’est en 1984 que<br />
Gérard Clochard,<br />
ancien ouvrier technicien<br />
des PTT, avait repris, avec sa femme Laurence, le<br />
Concorde du quartier Zola-Chantenay à Nantes. « Mes<br />
parents étaient suffisamment fous pour s’acheter un cinéma<br />
à une époque où ces derniers fermaient », s’amuse leur fils<br />
Sylvain Clochard, à la tête du cinéma depuis 2011.<br />
Sous l'impulsion de Gérard Clochard, le complexe de<br />
quatre salles et 287 fauteuils devient un haut lieu de la<br />
cinéphilie nantaise. Administrateur de Scare (2002 à<br />
2011) ainsi que de l’Association des cinémas de l'ouest<br />
pour la recherche (Acor) dont il a participé à la fondation,<br />
cet ancien syndicaliste a aussi été responsable de la<br />
commission des affaires sociales de la FNCF. « Avant,<br />
pendant et après le Concorde, mon père a toujours été<br />
militant », conclut Sylvain Clochard, qui poursuit l’aventure<br />
familiale, avec notamment le projet d’agrandir le<br />
Concorde de trois salles supplémentaires.<br />
AGENDA DE LA PROFESSION<br />
C’est en avril 1989 que<br />
ce Parisien d'origine,<br />
d’abord menuisier, puis<br />
stagiaire de recherche à<br />
l’ORTF, avait repris, en compagnie d’Yves Lebaron, le<br />
cinéma sud aveyronnais (qui passera en DSP dès le début<br />
des années 1990). Sous sa gouvernance, l’établissement<br />
de 3 salles multiplie les animations, défend l’art et essai,<br />
accueille les différents dispositifs d’éducation à l’image<br />
et s’agrandit, en 1999, d'un quatrième écran qui lui fait<br />
atteindre les 575 fauteuils.<br />
Tout en poursuivant en parallèle une activité de programmateur<br />
dans les cinémas de Decazeville, Capdenac et<br />
Villefranche-de-Rouergue, André Oskola a géré Les<br />
Lumières de la ville jusqu’en 2011.<br />
RENCONTRES RECHERCHES ET DÉCOUVERTES (GNCR) 09 ET 10/01/<strong>2024</strong> MONTREUIL<br />
CONVENTION AD VITAM 12/01/24 PARIS<br />
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE 17 AU 23/01/24 FRANCE<br />
JOURNÉE PRO VIVA CINÉMA 25 et 26/01/24 VALENCE<br />
RENCONTRES DE BRETAGNE 30/01 AU 03/02/24 LA BAULE<br />
CONVENTION PYRAMIDE 07/02/21 PARIS<br />
AG SFTC 14 et 15/03/24 À DÉTERMINER<br />
RENCONTRES DU SUD 18 au 23/03/24 AVIGNON<br />
RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI PATRIMOINE/RÉPERTOIRE 26 au 29/03/24 STRASBOURG<br />
AG VÉO 27 et 28/03/24 SARLAT<br />
RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 8 au 11/04/24 GÉRARDMER<br />
Patrimoine/répertoire<br />
Underground de Emir Kusturica (Malavida, 31 <strong>janvier</strong>)<br />
Bellissima de Luchino Visconti (Les Films du Camélia, 31 <strong>janvier</strong>)<br />
Une histoire vraie de David Lynch (Carlotta, 14 février)<br />
Bushman de David Schickele (Malavida)<br />
Coup de cœur du mois du comité 15-25 de<br />
l'AFCAE<br />
La Zone d'intérêt de Jonathan Glazer (Bac Films, 31 <strong>janvier</strong>)<br />
Un webinaire à destination des adhérents de<br />
l'AFCAE est organisé le 12 <strong>janvier</strong> de 14h à<br />
15h30 afin d'accompagner le film. Il proposera<br />
une partie historique avec le maître de conférences<br />
Nicolas Patin de Bordeaux-Montaigne, et une<br />
partie cinéma avec le critique et scénariste Pierre-<br />
Jean Delvolvé.<br />
ADRC<br />
Soutiens<br />
Moi Capitaine de Matteo Garrone (Pathé, 3 <strong>janvier</strong>)<br />
Si seulement je pouvais hiberner de Zoljargal Purevdash<br />
(Eurozoom, 10 <strong>janvier</strong>)<br />
La Grâce de Ilya Povolotsky (Bodega, 24 <strong>janvier</strong>)<br />
La Zone d'intérêt de Jonathan Glazer (Bac Films, 31 <strong>janvier</strong>)<br />
Léo, la fabuleuse histoire de Léonard de Vinci de Jim<br />
Capobianco et Pierre-Luc Granjon (KMBO, 31 <strong>janvier</strong>)<br />
GNCR<br />
Soutiens<br />
Genèse d'un repas de Luc Moullet (La Traverse, 31 <strong>janvier</strong>)<br />
Tótem de Lila Avilès (Rezo Films, 31 <strong>janvier</strong>)<br />
The Sweat East de Sean Price William (Potemkine Films, 21<br />
février <strong>2024</strong>)<br />
Recommandations<br />
L'Étoile filante de Dominique Abel et Fiona Gordon<br />
(Potemkine, 31 <strong>janvier</strong>)<br />
Le Molière imaginaire de Olivier Py (Memento, 14 février)<br />
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE ENFANTS 13 au 30/04/24 FRANCE<br />
FESTIVAL DE CANNES 14 au 25/05/24 CANNES<br />
CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE<br />
Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />
38 N°459 / 3 <strong>janvier</strong> <strong>2024</strong>
CURIOSA FILMS, FILMS SOUS INFLUENCE ET SND PRÉSENTENT<br />
Y VAN<br />
ATTAL<br />
MAÏWENN<br />
GUILLAUME<br />
CANET<br />
MARIE-JOSÉE<br />
CROZE<br />
UN FILM DE<br />
YVAN ATTAL<br />
CRÉDIT PHOTO : JÉRÔME PRÉBOIS<br />
SORTIE LE 24 JANVIER