Essais & Simulations 155

ESSAIS ET MODÉLISATION
EN APPLICATION
Quand l’IA s’ouvre
aux bureaux
d’études
En s’ouvrant vers l’IA, Altair entend bien
bouleverser (dans le bon sens) le travail
des bureaux d’études. Avec plusieurs
exemples industriels, l’éditeur de logiciels
de simulation numérique montre en quoi
– et comment – l’intelligence artificielle
peut aider les entreprises industrielles à
développer et à mettre plus rapidement
leurs produits sur le marché.
Pour certaines entreprises, la crise du Covid-19 aura permis de
repenser leur offre dans un marché en plein bouleversement.
C’est le cas de l’éditeur de logiciel Altair, acteur bien connu de la
simulation numérique, qui a multiplié les acquisitions, et pas des
plus prévisibles. « En l’espace de quelques années, Altair a racheté trois sociétés
dont deux plutôt orientées vers la banque et la finance, souligne François
Weiler, directeur da filiale française. Cela s’explique par le fait que ces
deux domaines d’activité sont à
la pointe dans la data-science
et l’IA ».
De la suite dans les idées donc,
avec pour même objectif de
converger ses trois solutions
: la simulation numérique, le
Cloud-HPC et la data/IA. Et
cette stratégie prend forme.
C’est le cas notamment de
RapidMiner (la troisième
société ayant été mise il y a un
an sous la coupe d’Altair), une
plateforme de convergence
pour l'analyse des données et
l'intelligence artificielle. « Avec
ces multiples acquisitions, l’idée
est de nous adresser à tous les
services de l’entreprise mais
aussi de nous ouvrir à d’autres
secteurs d’activité tels que l’énergie
et la santé ».
Pour François Weiler, le but est de ne
plus seulement « parler » aux bureaux
d’études mais aussi aux essais et aux architectes
pouvant enrichir les modèles de
simulation et ainsi obtenir une vision
complète. « Cela change radicalement la
manière de travailler des BE ; nous travaillons
par exemple avec des constructeurs
automobiles devant repenser les architectures
depuis l’arrivée de l’électrique. Or
ceux-ci travaillent depuis toujours sur des
moteurs thermiques ; il est difficile de tout
remettre en question ». En ce sens, l’IA
doit apporter une compréhension fine
de tout ce qui se passe dans la chaîne de
développement et de production, mais
aussi émettre des propositions.
DES EXEMPLES INDUSTRIELS À L’APPUI
En janvier 2020, Altair a signé un protocole d'accord avec Rolls-Royce Allemagne
afin de connecter de manière collaborative l'intelligence artificielle (IA)
et l'ingénierie afin de créer de la valeur commerciale dans les domaines de
l'ingénierie, des essais et de la conception des moteurs aéronautiques de Rolls-
Royce. Cette collaboration porte sur une grande variété de cas d'utilisation, y
compris l'application de la science des données aux vastes quantités de données
d'essais d'ingénierie visant à une réduire le nombre de capteurs nécessaires.
Le constructeur bavarois rencontrait des problèmes de conception de carrosserie en blanc plutôt coûteux en matière de calcul
26 IESSAIS & SIMULATIONS • N°155 • Novembre - Décembre - Janvier 2024