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LES1590

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N°1590 vendredi 19 janvier 2024<br />

Quelle est la ville la plus sportive<br />

de France en 2024 ?<br />

Le cabinet Smappen dévoile sa liste des villes les plus sportives de France. Un classement à tendance sudiste puisque<br />

Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) se classe en première position juste devant Mougins (Alpes-Maritimes) et la Teste-de-<br />

Buche (Gironde). Mais pourquoi ?<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

iarritz, ville la plus<br />

sportive de France ?<br />

C’est en tout cas ce<br />

qu’indique Smappen, une<br />

start-up toulousaine spécialiste<br />

du géomarketing. Grâce<br />

à l’analyse et au traitement de<br />

milliers de données issues du<br />

web et des bases INSEE<br />

(Institut national de la statistique<br />

et des études économiques),<br />

Smappen départage<br />

les villes « Team sport » des<br />

villes « Team bar », en comparant<br />

le nombre de salles de<br />

sport et de bars, le tout rapporté<br />

à la population en se<br />

concentrant sur les villes de<br />

plus de 20.000 habitants.<br />

Alors, quelles villes seront<br />

les plus aptes à proposer à<br />

leurs habitants un « dry january<br />

» (mois sans alcool)<br />

complété de bonnes résolutions<br />

sportives ?<br />

Pour les villes qui comptent<br />

le plus de salles de sport par<br />

habitant, on arrive au podium<br />

suivant : Biarritz (Pyrénées-<br />

Atlantiques, 1 salle de sport<br />

Sommaire<br />

pour 664 habitants),<br />

Mougins (Alpes-Maritimes,<br />

1 salle pour 1.009 habitants)<br />

et la Teste-de-Buche<br />

(Gironde, 1 salle pour 1.095<br />

habitants). En quatrième position,<br />

cap en Méditerranée,<br />

Castelnau-le-Lez en Hérault<br />

dispose d’1 salle de sport<br />

pour 1.118 habitants. Cannes<br />

(5e), située à une quinzaine<br />

de minutes de Mougins, dispose<br />

d’1 salle de sport pour<br />

1.207 habitants.<br />

Biarritz fait un étrange<br />

doublé<br />

Dans la majorité des villes,<br />

les bars restent largement supérieurs<br />

en nombre et en densité<br />

par habitants : 1 bar pour<br />

978 habitants alors que nous<br />

comptons en moyenne 1 salle<br />

de sport pour 4.461 habitants,<br />

soit plus de 4 fois moins !<br />

Biarritz ne fait pas dans la<br />

demi-mesure. Elle est également<br />

la ville qui compte la<br />

plus grande proportion de<br />

bars par<br />

rapport à<br />

sa population<br />

(1 bar<br />

pour 242<br />

habitants).<br />

L’an dern<br />

i e r ,<br />

Smappen<br />

s’était penché<br />

sur les<br />

villes de<br />

plus de<br />

50.000 habitants<br />

qui<br />

comptaient<br />

le plus<br />

d’espaces<br />

sportifs par<br />

rapport au<br />

n o m b r e<br />

d ’ h a b i -<br />

tants, ce<br />

qui semble<br />

plus représ<br />

e n t a t i f<br />

pour déterminer la notion de<br />

« ville sportive ». Montauban<br />

(Tarn-et-Garonne) arrivait en<br />

tête. Dans la version de 2024,<br />

Ministère<br />

Un super ministère pour Amélie Oudéa-Castéra ...................................................................2<br />

Des missions « à mi-temps » pour Amélie Oudéa-Castéra ?............................................................3<br />

Territoires<br />

Chamonix fête les 100 ans des JO d’hiver...............................................................................4<br />

La « Haute-Savoie Arena » présentée......................................................................................5<br />

International<br />

400.000 commentaires haineux en ligne masqués durant la Coupe du monde féminine 2023 .....6<br />

Une claque pour l’ISU ............................................................................................................7<br />

Montauban pointe au 48e<br />

rang du classement avec une<br />

salle de sport pour 1.990 habitants.<br />

La Lettre de l’économie du sport<br />

GROUPE SPORT.FR SA<br />

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Directeur de la publication :<br />

David Tomaszek<br />

Rédacteur en chef :<br />

Emmanuel Frattali<br />

Dépôt légal à parution<br />

ISSN 0767-9769<br />

Commission paritaire 1024I82126<br />

Imprimerie Domenica Media / Espagne


Ministère<br />

N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

Un super ministère pour Amélie<br />

Oudéa-Castéra<br />

Quatrième dans l’ordre protocolaire, Amélie Oudéa-Castéra reste dans le<br />

gouvernement et se voit confier un portefeuille élargi. En plus des Sports et des Jeux<br />

olympiques, elle hérite de la responsabilité de l’Éducation nationale, priorité affichée<br />

par le nouveau premier ministre Gabriel Attal, mais aussi du portefeuille de la Jeunesse.<br />

Le super ministère de Jean-Michel Blanquer (2020-2022) est recréé en faisant, presque,<br />

l’unanimité contre lui.<br />

i le maintien d’Amélie<br />

Oudéa-Castéra aux<br />

Sports ne faisaient<br />

guère de doute à six mois et<br />

demi des Jeux Olympiques<br />

de Paris, cette fidèle<br />

d’Emmanuel Macron, camarade<br />

du président à l’ENA,<br />

dans la promotion Senghor,<br />

hérite d’un portefeuille surprise,<br />

même si cette éventualité<br />

l’avait effleurée, ces derniers<br />

mois, depuis que le président<br />

voulait faire du Sport<br />

une grande cause nationale,<br />

essentiellement orientée vers<br />

la jeunesse. Bombardée rue<br />

de Grenelle, elle se voit<br />

confier la responsabilité de<br />

l’Éducation nationale, priorité<br />

affichée par l’exécutif,<br />

mais aussi le portefeuille de la<br />

Jeunesse, en plus du Sport et<br />

des Jeux olympiques. Après<br />

avoir affronté plusieurs crises<br />

dans le monde du sport, cette<br />

ministre à la réputation<br />

« techno » va devoir se<br />

confronter à un monde enseignant<br />

qui lui est complètement<br />

inconnu et devra mettre<br />

en oeuvre les nombreux<br />

chantiers lancés par Gabriel<br />

Attal. Sa première sortie médiatique<br />

dans ses nouveaux<br />

habits et la controverse provoquée<br />

par la la scolarisation<br />

de son fils dans un établissement<br />

privé parisien prestigieux<br />

et visé par une inspection<br />

administrative pour des<br />

pratiques ultra-réactionnaires,<br />

en raison du trop grand<br />

nombre d’heures non remplacées<br />

dans le public a déjà mis<br />

les syndicats et l’opposition<br />

sur les nerfs. La bourde surpasse<br />

sa légendaire sortie devant<br />

les sénateurs à la suite du<br />

fiasco de la finale de la Ligue<br />

des champions 2022 au Stade<br />

de France entre Liverpool et<br />

le Real Madrid. Parmi les arguments<br />

avancés par la néoministre<br />

des Sports d’alors,<br />

elle indiquait qu’organiser<br />

une finale en trois mois (la<br />

Russie l'a perdu en raison de<br />

la guerre en Ukraine, ndlr)<br />

n’était pas simple, notamment<br />

par le fait de « ne<br />

connaître que le 4 mai l'identité<br />

des finalistes. Dont le club<br />

de Liverpool avec la spécificité<br />

très forte de ces supporters,<br />

de leurs techniques etc.<br />

Le temps d’adaptation à leur<br />

façon de faire, aux risques<br />

spécifiques qu’ils présentent,<br />

ce temps nous a été très<br />

compté ».<br />

Quatrième dans l’ordre protocolaire,<br />

Amélie Oudéa-<br />

Castéra devient de facto un<br />

élément stratégique du nouvel<br />

exécutif. « J’emmène<br />

avec moi la cause de l’école<br />

qui doit être la mère des bataille<br />

», a dit Gabriel Attal lors<br />

de son investiture.<br />

Avant même la polémique<br />

sur la scolarisation de son fils<br />

dans un établissement privé,<br />

la décision de confier à une<br />

Bernard Laporte : « Dans trois ans, plus personne ne parlera d’elle »<br />

seule personne un tel portefeuille<br />

a provoqué des remous.<br />

Cette nomination a<br />

provoqué la colère des syndicats<br />

enseignants inquiets de<br />

voir l’éducation reléguée au<br />

« second plan ». « On va<br />

avoir une ministre qui ne<br />

pourra pas traiter les questions<br />

liées à l’éducation à<br />

temps plein », a jugé Sophie<br />

Vénétitay, secrétaire générale<br />

du Snes-FSU, premier syndicat<br />

du second degré. Après<br />

avoir été rattaché au ministère<br />

de l’Éducation en 2020, au<br />

grand dam du monde du<br />

sport (avec Jean-Michel<br />

Blanquer à sa tête et Roxana<br />

Maracineanu en tant que<br />

« ministre déléguée » aux<br />

Sports), le ministère des<br />

Sports était redevenu de plein<br />

exercice en mai 2022 avec la<br />

nomination d’Amélie Oudéa-<br />

Castéra. En matière d’éducation,<br />

AOC a promis dans un<br />

message sur X (ex-twitter) de<br />

suivre le sillon tracé par<br />

Emmanuel Macron et<br />

Gabriel Attal tout en poursuivant<br />

« pleinement » son action<br />

sur les Jeux olympiques.<br />

C’était avant la promotion d’Amélie Oudéa-Castéra à la tête d’un portefeuille très élargi. L’actuel<br />

directeur du rugby de Montpellier et ancien président de la FFR Bernard Laporte a répondu sèchement<br />

aux déclarations Amélie Oudéa-Castéra. La ministre des Sports avait pointé du doigt sur RMC le<br />

manque d’éthique de le nommer à la tête du club de Top 14. Le directeur sportif du Montpellier Hérault<br />

Rugby lui a répondu devant les lecteurs du Midi Libre.<br />

« J’y étais avant elle (au ministère des Sports). Dans trois ans, plus personne ne parlera d’elle, je<br />

connais l’histoire (rires) », a-t-il lâché. « Ils oublient qu’ils sont de passage. Apparemment, elle est<br />

ambitieuse. Elle se verrait présidente de la République. Je ne voterai pas pour elle, je vous le dis de<br />

suite (rires). »<br />

« Quand j’entends la ministre dire qu’avec moi, on a dégringolé… Avant que j’arrive, on n’était rien »,<br />

a encore estimé Bernard Laporte. « Je suis devenu vice-président du VI Nations, de la fédération<br />

internationale et du jour au lendemain, on n’est plus rien. » regrette l’entraîneur aux trois coupes<br />

d’Europe remportées avec Toulon (2013, 2014, 2015).<br />

« Il est capital d’avoir une influence au cœur des instances mondiales et européennes du sport. Je peux<br />

rappeler que c’est sous la présidence de Bernard Laporte que la présence française a reculé […]<br />

Florian Grill (actuel président de la FFR) s’est énormément mobilisé pour reconstruire des tas de liens<br />

de confiance qui avaient été écornés pendant ces mois de 2022 », avait déclaré Amélie Oudéa-Castéra<br />

rappelant ainsi l’affaire pour laquelle l’ancien président de la FFR a écopé d’une condamnation en<br />

première instance avec deux ans de prison avec sursis et plus 75.000 € d’amende pour corruption, trafic<br />

d’influence, prise illégale d’intérêts, abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux. AOC s’est<br />

également interrogée sur le côté éthique de l’arrivée du dirigeant à la tête du MHR : « Est-ce que<br />

Montpellier était le meilleur des choix ? Je n’en suis pas sûre. Dans la mesure où il y a, dans ses liens<br />

avec Altrad, des éléments qui ont été mis en avant par le juge avec des faits de corruption dans leur<br />

relation à tous les deux. »<br />

2


Ministère<br />

N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />

Des missions « à mi-temps » pour Amélie Oudéa-<br />

Castéra ?<br />

Depuis l’annonce d’un ministère rassemblant l’Éducation, la Jeunesse, les Sports et les Jeux olympiques, les syndicats<br />

enseignants s’inquiètent d’avoir « une ministre à mi-temps ». Entre les nombreux chantiers lancés par son<br />

prédécesseur, Gabriel Attal, et l’organisation des JO de Paris 2024, Amélie Oudéa-Castéra aura, en effet, un emploi du<br />

temps bien chargé au cours des prochains mois.<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

ne ministre à temps<br />

partiel. C’est la<br />

crainte exprimée depuis<br />

l’annonce du remaniement<br />

par plusieurs syndicats<br />

d’enseignants. Ces six prochains<br />

mois, il y aura effectivement<br />

peu de temps morts<br />

dans l’agenda d’Amélie<br />

Oudéa-Castéra. D’un côté, la<br />

ministre va devoir gérer la<br />

plus grosse administration de<br />

l’État, qui englobe douze<br />

millions d’élèves et 1,2 million<br />

de personnels. Et sur un<br />

autre front, l’ancienne<br />

joueuse de tennis continuera<br />

de préparer un événement attendu<br />

par le monde entier.<br />

En bref<br />

Un casse-tête ? « Des synergies<br />

existent entre l’école et<br />

les sports, répond la super<br />

ministre. Je vais être une ministre<br />

à fond. »<br />

Expérimentation de l’uniforme,<br />

harmonisation des<br />

programmes scolaires… Les<br />

dossiers ne manquent pas.<br />

Pour Sophie Vénétitay, secrétaire<br />

générale du Snes-<br />

FSU, c’est mission impossible<br />

: « La ministre ne<br />

pourra pas traiter les questions<br />

de l’éducation à temps<br />

plein », juge-t-elle. Le remaniement<br />

annoncé est également<br />

loin de séduire sa<br />

consœur Guislaine David,<br />

du Snuipp-FSU : « C’est du<br />

mépris pour les personnels<br />

de ce ministère en crise,<br />

peste celle qui porte la parole<br />

des professeurs des<br />

écoles. Les conditions de travail<br />

se dégradent, l’attractivité<br />

du métier est en berne, et<br />

on se retrouve avec une ministre<br />

qui va être énormément<br />

sollicitée par les JO.<br />

Mais aussi les jeux paralympiques,<br />

organisés… en<br />

pleine rentrée scolaire ! »<br />

Avant Amélie Oudéa-<br />

Castera, Jean-Michel<br />

Blanquer, ministre de<br />

l’Éducation de 2017 à 2022,<br />

s’était lui aussi vu attribuer<br />

un temps le portefeuille des<br />

Sports par Jean Castex, alors<br />

chef du gouvernement. Mais<br />

« le sport était passé un peu<br />

à la trappe », se souvient<br />

Benoît Hubert, du syndicat<br />

des professeurs d’EPS<br />

SNEP-FSU, qui espère un<br />

meilleur équilibre entre les<br />

deux portefeuilles à l’avenir.<br />

Ministre déléguée aux<br />

Sports, au sein d’un grand<br />

ministère réunissant<br />

Éducation nationale,<br />

Jeunesse et Sports de 2020 à<br />

2022, Roxana Maracineanu<br />

voit au contraire du positif<br />

dans cet assemblage.<br />

« C’était à ma demande que<br />

Jean-Michel Blanquer avait<br />

rassemblé les Sports et les<br />

JO avec la Jeunesse et<br />

l’Éducation déjà en 2020,<br />

souligne-t-elle. Je trouvais<br />

que c’était le meilleur héritage<br />

que les Jeux pouvaient<br />

laisser pour l’école. On allait<br />

pouvoir y renforcer le<br />

sport à l’école, faire plus de<br />

liens entre les clubs sportifs<br />

sur et en dehors des temps<br />

scolaires, faire travailler ensemble<br />

les éducateurs et les<br />

professeurs. »<br />

Elle rappelle également que<br />

le rapprochement des ministères<br />

des Sports et de<br />

l’Éducation sous une seule et<br />

même entité date de janvier<br />

2020. « L’organisation de<br />

l’administration a suivi une<br />

réforme que j’ai menée en<br />

2020 durant laquelle les<br />

agents de la Jeunesse et des<br />

Sports ont fusionné et ont été<br />

rattachés à l’Éducation nationale,<br />

avec l’accord des<br />

syndicats, précise-t-elle. Ils<br />

travaillent déjà dans les rectorats<br />

de l’Éducation nationale.<br />

Depuis, effectivement,<br />

on a redonné une étiquette<br />

politique de ministre de plein<br />

exercice et non plus une délégation<br />

concernant le portefeuille<br />

des Sports, mais tout<br />

cela date d’Édouard<br />

Philippe. Et à mon départ,<br />

j’avais préconisé au président<br />

de la République de rapatrier<br />

les Jeux olympiques<br />

et paralympiques dans ce<br />

ministère. »<br />

« J’espère qu’Amélie<br />

Oudéa-Castéra maintiendra<br />

le cap pour que nous basculions<br />

vers une nation active<br />

en ancrant la pratique sportive<br />

à l’école. Mais il ne faut<br />

pas que les sports perdent<br />

leurs prérogatives d’État,<br />

leurs agents, etc. Il faudra<br />

impliquer les collectivités<br />

pour un sport propre,<br />

éthique et intègre, mais cela<br />

doit rester une prérogative<br />

d’État. » Elle se souvient,<br />

enfin, que la charge de travail<br />

d’un ministre des Sports<br />

est « énorme ». Celle du ministère<br />

de l’Éducation ne<br />

l’est pas moins.<br />

Gérald Darmanin remplacé après les JO de Paris 2024 ? Selon le patron de Beauvau lui-même, un « cycle » sera « atteint » au<br />

ministère de l’Intérieur après les Jeux Olympiques de Paris 2024. Dans un reportage du Figaro, le numéro 3 du gouvernement sous-entend<br />

qu’il ne restera donc pas à la tête du ministère, estimant notamment qu’une respiration politique, pour ses collègues comme pour lui, sera<br />

nécessaire une fois l’événement sportif terminé. En attendant, sa « mission » consiste d’abord à « réussir les Jeux olympiques ».<br />

Un « voyage de la mémoire des champions » à Auschwitz. Une vingtaine de sportifs français se sont rendus dimanche dernier au camp<br />

d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, pour un « voyage de la mémoire des champions » chargé de contribuer à lutter, à six<br />

mois et demi des Jeux olympiques de Paris, contre l’antisémitisme et le racisme. La démarche se voulait « humaniste et pédagogique » et<br />

certainement « pas politique », selon Richard Dacoury, parrain du voyage organisé à l’initiative du Crif.<br />

3


Territoires<br />

N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />

Chamonix fête les 100 ans des JO d’hiver<br />

Le 25 janvier 1924 étaient inaugurés les premiers Jeux Olympiques d’hiver à Chamonix (Haute-Savoie). Cette année,<br />

la ville de Haute-Savoie entend célébrer les 100 ans de l’événement au travers de nombreuses animations, expositions<br />

et clins d’œil, notamment lors des différentes rencontres sportives qui s’y tiendront.<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

vant que les Alpes<br />

françaises retrouvent<br />

les Jeux olympiques<br />

et paralympiques d’hiver en<br />

2030, Chamonix fête le centenaire<br />

des premiers JO d’hiver<br />

de l’histoire.<br />

L’organisation des JO d’hiver<br />

1924 s’est faite sur le fil.<br />

Il a fallu créer en vitesse<br />

toutes les infrastructures nécessaires<br />

comme un tremplin<br />

de saut à ski, une piste de<br />

bobsleigh, un anneau de vitesse<br />

de 400 m et une patinoire.<br />

La veille de l’ouverture<br />

de la compétition, 1,70<br />

m de neige est tombé, poussant<br />

l’armée et les habitants à<br />

œuvrer toute la nuit pour dégager<br />

les différents espaces.<br />

A l’époque, six disciplines<br />

étaient au programme : hockey<br />

sur glace, patinage de vitesse,<br />

patinage artistique, curling,<br />

bobsleigh et le ski, lequel<br />

ne regroupait que les<br />

disciplines nordiques masculines<br />

(ski de fond, saut à ski,<br />

combiné nordique et le ski<br />

militaire (ancêtre du biathlon).<br />

Jusqu’au 5 février 1924,<br />

260 participants (13 femmes<br />

et 247 hommes) issus de 16<br />

nations ont pu concourir à<br />

Chamonix, applaudis par<br />

près de 10.000 spectateurs.<br />

Trois expositions permettent<br />

de retracer l’histoire de ces<br />

Jeux qui ont fait vibrer la<br />

ville. « Chamonix 1924 :<br />

l’invention des Jeux olympiques<br />

d’hiver » à la maison<br />

de la Mémoire et du<br />

Patrimoine Janny Couttet,<br />

permet de découvrir des<br />

images de l’événement à travers<br />

des photos et archives<br />

vidéo. On y voit les tenues de<br />

l’époque – les sportives<br />

concouraient en robe –, des<br />

images des spectateurs installés<br />

jusque sur le toit des<br />

chalets et des photos de la finale<br />

de hockey sur glace<br />

entre les États-Unis et<br />

Canada, remporté par les<br />

hockeyeurs à la feuille<br />

d’érable.<br />

L’exposition « 100 ans de<br />

Jeux olympiques d’hiver et<br />

les Olympiens chamoniards<br />

», sur la place du triangle<br />

de l’Amitié, permet de<br />

découvrir l’ensemble des affiches<br />

des différents Jeux<br />

d’hiver ainsi que les sportifs<br />

originaires de Chamonix<br />

ayant participé aux compétitions.<br />

De son côté, l’exposition<br />

« Des Champions aux<br />

Jeux olympiques », à la maison<br />

de village d’Argentière,<br />

met aussi en lumière des<br />

compétiteurs de la région.<br />

Des infrastructures encore<br />

visibles<br />

Il reste encore des vestiges de<br />

cette époque dans la ville.<br />

Pour les parcourir, l’office de<br />

tourisme propose des visites<br />

guidées. L’une des infrastructures<br />

les plus visibles est<br />

la piste de bobsleigh.<br />

Construite en pierre sèche<br />

dans la forêt des Pèlerins, elle<br />

est aujourd’hui inscrite au<br />

patrimoine culturel immatériel<br />

de l’Unesco et n’est plus<br />

utilisée. Le tremplin de saut à<br />

ski du Mont aux Bossons,<br />

haut de 60 m, fait lui encore<br />

le bonheur des sportifs. De la<br />

patinoire d’époque, il<br />

n’existe pratiquement plus<br />

rien mais cet espace est encore<br />

aujourd’hui le cœur névralgique<br />

sportif de la ville. Il<br />

accueille la patinoire, un anneau<br />

de vitesse de 400<br />

mètres et une piste de curling,<br />

la Maison des Sports<br />

Karine Ruby, le Foyer de ski<br />

de fond Robert Baisse et le<br />

Centre Sportif Richard<br />

Bozon intégrant notamment<br />

la piscine et la salle multisport<br />

Coubertin ! Le Bistrot<br />

des Sports est toujours là<br />

aussi. C’est dans cet établissement<br />

que les journalistes,<br />

athlètes et membres du<br />

Comité international olympique<br />

(CIO) se retrouvaient.<br />

Désormais détenu par le petit-fils<br />

de Joseph Monard,<br />

triple champion de France de<br />

hockey sur glace qui a participé<br />

aux Jeux de 1924, il est<br />

encore un haut lieu des passionnés<br />

de sports d’hiver.<br />

Le mois de janvier sera<br />

rythmé par cette célébration.<br />

Le 25 janvier, le centenaire<br />

sera célébré cent ans jour<br />

pour jour après la cérémonie<br />

d’ouverture des JO d’hiver<br />

1924. Un gâteau d’anniversaire<br />

sera partagé sur la place<br />

du triangle de l’Amitié. Puis<br />

les animations se poursuivront<br />

jusqu’en juin : le dimanche<br />

23 juin 2024, la<br />

flamme olympique des JO de<br />

Paris fera une étape hautement<br />

symbolique à<br />

Chamonix.<br />

4


Territoires<br />

N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

La « Haute-Savoie Arena »<br />

présentée<br />

Le Département de Haute-Savoie dévoile les images de la « Haute-Savoie Arena »,<br />

prévue à La Roche-sur-Foron. Un équipement multifonctions imaginé notamment<br />

dans le cadre des Championnats du monde de cyclisme 2027. La structure doit<br />

accueillir les épreuves sur piste.<br />

’équipement a déjà<br />

fait couler beaucoup<br />

d’encre localement.<br />

Le 24 novembre 2022,<br />

deux mois après l’obtention<br />

de l’organisation des<br />

Mondiaux de cyclisme<br />

2027, le président du<br />

Département de la Haute-<br />

Savoie, Martial Saddier, dévoilait<br />

que le vélodrome,<br />

devant accueillir les<br />

épreuves sur piste, serait<br />

construit à La Roche-sur-<br />

Foron, sur le parking actuel<br />

du parc d’expositions. Une<br />

annonce accompagnée<br />

d’une autre : afin de faire<br />

vivre ce futur espace, c’est<br />

un véritable complexe sportif<br />

et culturel qui va sortir de<br />

terre, baptisé « Haute-<br />

Savoie Arena ». Un an<br />

après cette annonce, les premières<br />

images de ce projet<br />

ont été dévoilées lors d’une<br />

En bref<br />

réunion publique. Il s’agit<br />

d’un équipement de 19.000<br />

m2 modulables en capacité<br />

d’accueillir des événements<br />

culturels, sportifs ou économiques<br />

: de tous types, de<br />

toutes tailles, locaux ou internationaux.<br />

Le cœur des<br />

activités se situera au niveau<br />

1 du bâtiment. C’est là<br />

que sera construit l’anneau<br />

de vitesse de 270 mètres qui<br />

accueillera les épreuves sur<br />

piste des Mondiaux 2027<br />

de cyclisme. L’espace sera<br />

entièrement modulable,<br />

puisqu’il sera aménagé<br />

pour être transformé, selon<br />

les événements organisés,<br />

en halle d’athlétisme couverte,<br />

en terrain de basketball<br />

ou de volley-ball. Mais<br />

également en espace d’exposition<br />

de plus de 1.300<br />

m2 ou en grande salle de<br />

spectacles, avec scène centrale<br />

à 360 degrés, pour accueillir<br />

d’importants spectacles<br />

et près de 8.000<br />

places assises. La Haute-<br />

Savoie Arena sera également<br />

constituée d’espaces<br />

détente, de remise en<br />

forme, d’une bodega et<br />

d’un « laboratoire de performance<br />

» pour les sportifs.<br />

Un grand mur d’escalade<br />

viendra compléter les<br />

équipements : il sera<br />

construit sur les côtés, avec<br />

une vue sur l’extérieur et les<br />

montagnes environnantes.<br />

Pour le grand public, deux<br />

couloirs de course à pied intérieurs<br />

de 330 mètres seront<br />

accessibles via un système<br />

d’abonnements.<br />

Le projet d’envergure suscite<br />

une vive opposition,<br />

notamment à cause de son<br />

coût de 93 M€.<br />

Le Conseil départemental soutient le projet de d’aménagement du site nordique d’Agy.<br />

Situé sur la commune de Saint-Sigismond (Haute-Savoie), le site d’Agy est identifié comme un<br />

élément structurant à développer au sein d’une Zone d’Activité Touristique (ZAT). La communauté<br />

de communes Cluses, Arve et Montagnes (2CCAM), travaillant avec les communes de Saint-<br />

Sigismond et d’Arâches-la-Frasse, a proposé de faire du plateau d’Agy un pôle majeur de ski<br />

nordique dans la vallée avec pour objectif « d’accueillir au mieux les scolaires, d’améliorer<br />

l’accessibilité du site à tous les pratiquants, de concilier les différentes pratiques, de diversifier<br />

l’activité touristique, de sécuriser l’activité du site et de connecter le domaine avec d’autres sites<br />

(Morillon/Les Carroz) tout en construisant un modèle économique équilibré et tout en veillant à<br />

réduire l’impact environnemental des équipements ». Le projet se divise en deux phases. La<br />

première prévoit l’aménagement et la diversification d’un secteur ludique et sportif, paysagers, de<br />

la gestion des flux clients, d’une piste de ski roue, du déplacement du chalet du ski club, de<br />

l’extension du chalet d’alpagiste. La phase 2 prévoit la création d’un bâtiment d’accueil et espace<br />

quatre saisons, d’une tyrolienne et des travaux de voirie et de stationnement attenants. Le coût total<br />

du projet est de 5,8 M€. Le Conseil départemental de la Haute-Savoie participera à hauteur de<br />

4,1 M€, au travers d’une subvention de 1,6 M€ pour la phase 1 et 2,5 M€ pour la phase 2. En<br />

contrepartie, la 2CCAM s’engage à geler les tarifs pour les familles, les enfants, scolaires et les<br />

personnes vulnérables jusqu’en 2027.<br />

Saint-Jorioz :<br />

restructuration du gymnase<br />

intercommunal<br />

Afin d’améliorer les conditions<br />

de pratique sportive des<br />

associations et des collégiens<br />

et répondre à l’évolution des<br />

normes (notamment de compétitions),<br />

le gymnase actuel,<br />

porté par les communes de<br />

Douin, Entrevernes,<br />

Leschaux, La Chapelle-Saint-<br />

Maurice, Saint-Eustache.<br />

Saint-Jorioz et Sevrier<br />

(Haute-Savoie) sera réhabilité.<br />

En plus de la restructuration<br />

des vestiaires et des locaux<br />

techniques, il sera complété<br />

d’une nouvelle structure<br />

qui habitera trois salles pour<br />

l’omnisports, l’escalade avec<br />

un mur d’une hauteur de 15<br />

mètres, et les arts martiaux<br />

avec tatami de 144 m2. Le<br />

nouveau bâtiment intégrera<br />

également la création d’espaces<br />

pour les spectateurs et<br />

un logement pour le gardien.<br />

La superficie totale du gymnase<br />

passera de 1.399 m² à<br />

3.780 m².<br />

Le 29 novembre dernier a eu<br />

lieu la pose de la première<br />

pierre. La livraison est prévue<br />

pour septembre 2025. Le<br />

montant de l’opération<br />

s’élève à 13 M€ TTC. « Le<br />

projet a évolué au niveau de<br />

son coût parce qu’on a pris de<br />

plein fouet la hausse du coût<br />

des matériaux », relate<br />

Michel Béal, le maire de<br />

Saint-Jorioz. Le financement<br />

de l’opération est porté par<br />

l’ensemble des sept communes<br />

de l’Entente au prorata<br />

de leur population (ainsi 34 %<br />

du financement total, déduction<br />

faite des subventions, revient<br />

à Sevrier). Le financement<br />

bénéficiera de subventions<br />

départementales (plus<br />

d’1,6 M€), régionales et de<br />

l’État. Le chantier n’impactera<br />

pas les activités : les travaux<br />

débutent par l’extension<br />

avant la réhabilitation de l’actuel<br />

bâtiment.<br />

5


International<br />

N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

Le CIO se mobilise en<br />

soutien des réfugiés<br />

45<br />

Lors du Forum mondial sur<br />

les réfugiés, organisé à<br />

Genève en décembre dernier,<br />

Thomas Bach a présenté l’engagement<br />

du mouvement<br />

sportif international en faveur<br />

des personnes déplacées dans<br />

le monde. Au nom d’une centaine<br />

d’organisations, dont<br />

plus de 40 comités nationaux<br />

olympiques et fédérations internationales,<br />

le président du<br />

CIO a annoncé la mise à disposition<br />

d’un fonds de 45 M$.<br />

Un tiers est spécifiquement<br />

dédié à l’Olympic Refuge<br />

Foundation. Cette somme<br />

permet notamment de soutenir<br />

les athlètes réfugiés, mais<br />

aussi de plaider en faveur<br />

d’un large soutien aux réfugiés<br />

en créant des coalitions<br />

multipartites.<br />

Par ailleurs, le CIO a choisi<br />

son chef de mission pour<br />

l’équipe olympique des réfugiés<br />

de Paris 2024. Comme<br />

pour les JO 2016 et 2020, où<br />

le rôle avait été tenu par la<br />

Kényane Tegla Loroupe,<br />

l’instance a fait le choix d’une<br />

femme avec Masomah Ali<br />

Zada. Engagée en cyclisme au<br />

sein de l‘équipe des réfugiés à<br />

Tokyo 2020, elle est membre<br />

de la commission des athlètes<br />

du CIO. Née en Afghanistan,<br />

elle devenue réfugiée en<br />

2017. Elle a demandé l’asile<br />

en France. Elle poursuit actuellement<br />

ses études en génie<br />

civil à l’Université de Lille.<br />

Elle sera assistée par<br />

Bernadette Castel-<br />

Hollingsworth, directrice adjointe<br />

de la division de la protection<br />

internationale au Haut-<br />

Commissariat des Nations<br />

Unies pour les réfugiés<br />

(HCR), désignée cheffe de<br />

mission adjointe.<br />

400.000 commentaires haineux en<br />

ligne masqués durant la Coupe du<br />

monde féminine 2023<br />

La FIFA et la FIFPRO, le syndicat international des joueurs, publient conjointement<br />

un rapport sur les activités du service de modération sur les réseaux sociaux pendant<br />

la Coupe du monde Féminine 2023. Ce rapport reprend plusieurs statistiques<br />

intéressantes sur le nombre de commentaires analysés, l’étendue de la protection<br />

offerte et les différents types d’insultes masquées.<br />

es conclusions sont<br />

formelles : cette approche<br />

a réduit l’exposition<br />

des joueuses, des<br />

équipes et des arbitres aux<br />

discours haineux en ligne.<br />

En tout, 5,1 millions de publications<br />

dans 35 langues<br />

ont été examinées ; 697<br />

joueuses et entraîneurs propriétaires<br />

de 20111 comptes<br />

sur Facebook, Instagram,<br />

TikTok, X (ex-Twitter) et<br />

YouTube ont ainsi bénéficié<br />

de la protection de ce<br />

service.<br />

En bref<br />

Il ressort de l’étude que 1<br />

joueuse sur 5 (152) concernées<br />

par la Coupe du<br />

Monde Féminine 2023 a<br />

fait l’objet de « publications<br />

discriminatoires, insultantes<br />

ou menaçantes ».<br />

Les commentaires à caractère<br />

homophobe, sexuel ou<br />

sexiste représentent près de<br />

50% des insultes constatées.<br />

Les chances pour une<br />

joueuse participante de la<br />

Coupe du monde féminine<br />

2023 d’être visée par des<br />

insultes en ligne étaient supérieures<br />

de 29% à celles<br />

pour un joueur de la Coupe<br />

du monde 2022.<br />

« Les gens qui insultent ou<br />

menacent les autres, que ce<br />

soit lors de compétitions de<br />

la FIFA ou dans d’autres<br />

circonstances, n’ont pas<br />

leur place sur les réseaux<br />

sociaux, estime Gianni<br />

Infantino, président de la<br />

FIFA. Grâce au Service de<br />

Modération de la FIFA sur<br />

les Réseaux Sociaux, mis en<br />

place il y a un an avec le<br />

soutien de la FIFPRO, la<br />

FIFA a contribué à réduire<br />

l’exposition des joueurs,<br />

des équipes et des officiels<br />

aux abus et aux messages<br />

de haine en ligne en signalant<br />

et en masquant plus de<br />

400.000 commentaires. »<br />

Le service de modération<br />

sur les réseaux sociaux se<br />

veut une réponse à un problème<br />

devenu hélas récurrent<br />

dans le football moderne.<br />

En pratique, il utilise<br />

une intelligence artificielle<br />

(IA) pour protéger les participants<br />

des insultes en<br />

ligne, « nettoyer » leurs fils<br />

d’actualités et leur permettre<br />

de se concentrer sur<br />

leurs performances. Il évite<br />

également à leurs abonnés<br />

de se retrouver exposés à de<br />

tels commentaires. « Cet<br />

environnement en ligne<br />

toxique est un endroit qui<br />

comporte des risques pour<br />

leur santé mentale et leur<br />

bien-être, ajoute le président<br />

de la FIFPRO, David<br />

Aganzo. Le monde du football<br />

a la responsabilité de<br />

protéger les joueurs dans<br />

leur cadre professionnel. »<br />

L’équipe paralympique des réfugiés aidée par la France. L’équipe paralympique des réfugiés<br />

présente aux Jeux paralympiques de Paris 2024 sera soutenue par le Comité international<br />

paralympique (IPC), le ministère français des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, et<br />

par Airbnb, l’un des partenaires mondiaux du CIO au sein du programme TOP. Selon un accord<br />

conclu entre l’IPC et les autorités françaises, les athlètes réfugiés pourront se préparer en France<br />

avant les Jeux. Ils seront réunis pour un stage terminal dans un centre de haut niveau français. Le<br />

ministère des Sports participera financièrement aux « frais d’inscription, de voyage et<br />

d’hébergement ». Il aidera également les athlètes et leurs entraîneurs « dans leur préparation<br />

générale » en facilitant notamment leur participation à des compétitions avant les Jeux. L’équipe<br />

paralympique des réfugiés a été créée pour les Jeux de Rio 2016. Elle comptait seulement deux<br />

athlètes pour sa première participation, puis six compétiteurs cinq ans plus tard aux Jeux de Tokyo<br />

2020. Dix para athlètes maximum possédant le statut de réfugiés seront sélectionnés pour participer<br />

aux Jeux de Paris 2024.<br />

6


International<br />

N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />

Une claque pour l’ISU<br />

La Cour européenne de justice donne tort à l’Union internationale de patinage (ISU) dans l’affaire qui l’opposait à<br />

deux patineurs de vitesse néerlandais, Mark Tuitert et Niels Kersthol.<br />

in décembre, la Cour<br />

de justice de l’Union<br />

européenne (CJUE) a<br />

rendu non pas un, mais trois<br />

arrêts pour les acteurs du<br />

monde sportif professionnel.<br />

Ces affaires dessinent des limites<br />

au pouvoir réglementaire<br />

des fédérations sportives,<br />

notamment internationales,<br />

et de certaines associations<br />

sportives, pouvoir devant<br />

s’exercer en conformité<br />

avec le droit de l’Union européenne<br />

dès lors que celuici<br />

est applicable.<br />

Dans le cas de l’ISU, le litige<br />

est relatif aux règles d’autorisation<br />

préalable des compétitions<br />

tierces et d’éligibilité<br />

édictées par la fédération<br />

internationale. Les deux athlètes<br />

avaient déposé plainte<br />

après avoir été empêchés par<br />

l’ISU de participer aux lucratives<br />

épreuves du Ice<br />

Derby, une tournée de compétitions<br />

organisée par une<br />

société sud-coréenne. Les<br />

deux Néerlandais avaient été<br />

menacés d’une suspension à<br />

vie s’ils prenaient part à la<br />

tournée.<br />

Comme dans le cas d’A22<br />

Management avec la Super<br />

Ligue face à l’UEFA et la<br />

FIFA, la Cour établit que ces<br />

règles ont un objet anticoncurrentiel,<br />

car elles visent à<br />

dissuader toute compétition<br />

organisée par un promoteur<br />

extérieur, et prévoient de<br />

lourdes sanctions pour les<br />

patineurs qui s’y risqueraient.<br />

Ici encore, le cumul<br />

des fonctions de régulation<br />

avec la conduite d’activités<br />

économiques liées aux compétions<br />

met la fédération en<br />

conflit d’intérêts, car elle a le<br />

pouvoir de décider de façon<br />

arbitraire si une autre « entreprise<br />

» pourrait exercer<br />

une activité similaire. Or selon<br />

la CJUE, « un tel pouvoir<br />

ne peut être conféré qu’à<br />

condition d’être assorti de limites,<br />

d’obligations et d’un<br />

contrôle ». Quant aux sanctions,<br />

elles doivent respecter<br />

le principe de proportionnalité.<br />

Les règles de l’ISU<br />

« confèrent à l’ISU un avantage<br />

manifeste sur ses<br />

concurrents et ont des effets<br />

défavorables pour les athlètes<br />

et pour le public », estime<br />

la Cour dans son jugement.<br />

Dans une décision rendue<br />

en 2017, la Commission<br />

européenne avait déjà pris<br />

parti contre l’ISU, estimant<br />

que les sanctions imposées<br />

aux patineurs étaient « disproportionnées<br />

». Elle avait<br />

également jugé que le règlement<br />

de l’ISU empêchait<br />

l’émergence d’événements<br />

rivaux, allant ainsi à l’encontre<br />

des règles de l’UE en<br />

matière d’ententes et d’abus<br />

de position dominante.<br />

Une conclusion classique<br />

alors les pratiques au sein<br />

des fédérations internationales<br />

en sont généralement<br />

assez éloignées. Par tradition,<br />

elles se considèrent<br />

comme les détentrices d’un<br />

pouvoir de régulation qui n’a<br />

pas à être justifié, ni soumis à<br />

des règles de procédure et de<br />

transparence.<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

En bref<br />

Le Brésil retrouve son président. Alors qu’un tribunal brésilien avait démis Ednaldo Rodrigues de ses fonctions de président de la<br />

Fédération de football (CBF), annulant les résultats de l’élection de 2022, un juge de la Cour suprême brésilienne ordonne son retour.<br />

Récusant une ingérence extérieure, la FIFA et la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) avaient averti la CBF qu’elles ne<br />

reconnaissaient pas le président intérimaire. La FIFA, qui menaçait de prononcer des sanctions, salue le rétablissement à son poste du patron<br />

de la Confédération brésilienne de football et dit vouloir garantir son « autonomie ». « Nous sommes heureux et rassurés de la décision de<br />

la Cour suprême qui rétablit le président Ednaldo (Rodrigues) », a déclaré devant des journalistes Emilio Garcia, responsable juridique de<br />

la FIFA, après une réunion au siège de la CBF à Rio de Janeiro. Selon lui, il existait un « risque réel » de voir les clubs brésiliens et la<br />

sélection interdits de participation aux compétitions internationales, si M. Rodrigues n’avait pas retrouvé son poste.<br />

La Russie présente à Paris. Ses équipes nationales sont toujours bannies des compétitions officielles, en Europe et dans le reste du<br />

monde, mais la Russie conserve sa place à l’UEFA. Elle enverra même une délégation au prochain congrès de l’instance continentale du<br />

football, prévu le 8 février à Paris. Le président de la Fédération russe de football (RFU), Alexander Dyukov, a expliqué à l’agence TASS<br />

que la décision était prise, et visiblement acceptée. « La RFU participera au Congrès de l’UEFA en février, a assuré le dirigeant russe. Nous<br />

avons déjà approuvé la liste des participants de notre délégation. » Sauf surprise, la RFU devrait également être représentée au prochain<br />

congrès annuel de la FIFA. Il est prévu le 17 mai 2024 à Bangkok, et sera le premier de l’histoire organisé en Asie du sud-est.<br />

Israël écartée des championnats du monde. La Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) suspend l’équipe d’Israël de<br />

toutes ses compétitions internationales, pour assurer « la sécurité de tous les participants », y compris israéliens. « Après avoir étudié<br />

soigneusement la situation, le Conseil de l’IIHF a décidé que, compte tenu des inquiétudes soulevées autour de la sécurité de tous les<br />

participants aux championnats, Israël ne prendrait plus part aux compétitions de l’IIHF pour le moment », explique l’instance présidée<br />

par le Français Luc Tardif. L’équipe masculine israélienne devait participer au Mondial de la division II-A, prévu en avril en Serbie. La<br />

sélection féminine, de son côté, était engagée au championnat du monde de division III-B en Estonie, au mois de mars.<br />

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