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N°1590 vendredi 19 janvier 2024<br />
Quelle est la ville la plus sportive<br />
de France en 2024 ?<br />
Le cabinet Smappen dévoile sa liste des villes les plus sportives de France. Un classement à tendance sudiste puisque<br />
Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) se classe en première position juste devant Mougins (Alpes-Maritimes) et la Teste-de-<br />
Buche (Gironde). Mais pourquoi ?<br />
LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />
iarritz, ville la plus<br />
sportive de France ?<br />
C’est en tout cas ce<br />
qu’indique Smappen, une<br />
start-up toulousaine spécialiste<br />
du géomarketing. Grâce<br />
à l’analyse et au traitement de<br />
milliers de données issues du<br />
web et des bases INSEE<br />
(Institut national de la statistique<br />
et des études économiques),<br />
Smappen départage<br />
les villes « Team sport » des<br />
villes « Team bar », en comparant<br />
le nombre de salles de<br />
sport et de bars, le tout rapporté<br />
à la population en se<br />
concentrant sur les villes de<br />
plus de 20.000 habitants.<br />
Alors, quelles villes seront<br />
les plus aptes à proposer à<br />
leurs habitants un « dry january<br />
» (mois sans alcool)<br />
complété de bonnes résolutions<br />
sportives ?<br />
Pour les villes qui comptent<br />
le plus de salles de sport par<br />
habitant, on arrive au podium<br />
suivant : Biarritz (Pyrénées-<br />
Atlantiques, 1 salle de sport<br />
Sommaire<br />
pour 664 habitants),<br />
Mougins (Alpes-Maritimes,<br />
1 salle pour 1.009 habitants)<br />
et la Teste-de-Buche<br />
(Gironde, 1 salle pour 1.095<br />
habitants). En quatrième position,<br />
cap en Méditerranée,<br />
Castelnau-le-Lez en Hérault<br />
dispose d’1 salle de sport<br />
pour 1.118 habitants. Cannes<br />
(5e), située à une quinzaine<br />
de minutes de Mougins, dispose<br />
d’1 salle de sport pour<br />
1.207 habitants.<br />
Biarritz fait un étrange<br />
doublé<br />
Dans la majorité des villes,<br />
les bars restent largement supérieurs<br />
en nombre et en densité<br />
par habitants : 1 bar pour<br />
978 habitants alors que nous<br />
comptons en moyenne 1 salle<br />
de sport pour 4.461 habitants,<br />
soit plus de 4 fois moins !<br />
Biarritz ne fait pas dans la<br />
demi-mesure. Elle est également<br />
la ville qui compte la<br />
plus grande proportion de<br />
bars par<br />
rapport à<br />
sa population<br />
(1 bar<br />
pour 242<br />
habitants).<br />
L’an dern<br />
i e r ,<br />
Smappen<br />
s’était penché<br />
sur les<br />
villes de<br />
plus de<br />
50.000 habitants<br />
qui<br />
comptaient<br />
le plus<br />
d’espaces<br />
sportifs par<br />
rapport au<br />
n o m b r e<br />
d ’ h a b i -<br />
tants, ce<br />
qui semble<br />
plus représ<br />
e n t a t i f<br />
pour déterminer la notion de<br />
« ville sportive ». Montauban<br />
(Tarn-et-Garonne) arrivait en<br />
tête. Dans la version de 2024,<br />
Ministère<br />
Un super ministère pour Amélie Oudéa-Castéra ...................................................................2<br />
Des missions « à mi-temps » pour Amélie Oudéa-Castéra ?............................................................3<br />
Territoires<br />
Chamonix fête les 100 ans des JO d’hiver...............................................................................4<br />
La « Haute-Savoie Arena » présentée......................................................................................5<br />
International<br />
400.000 commentaires haineux en ligne masqués durant la Coupe du monde féminine 2023 .....6<br />
Une claque pour l’ISU ............................................................................................................7<br />
Montauban pointe au 48e<br />
rang du classement avec une<br />
salle de sport pour 1.990 habitants.<br />
La Lettre de l’économie du sport<br />
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Emmanuel Frattali<br />
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Imprimerie Domenica Media / Espagne
Ministère<br />
N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />
LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />
Un super ministère pour Amélie<br />
Oudéa-Castéra<br />
Quatrième dans l’ordre protocolaire, Amélie Oudéa-Castéra reste dans le<br />
gouvernement et se voit confier un portefeuille élargi. En plus des Sports et des Jeux<br />
olympiques, elle hérite de la responsabilité de l’Éducation nationale, priorité affichée<br />
par le nouveau premier ministre Gabriel Attal, mais aussi du portefeuille de la Jeunesse.<br />
Le super ministère de Jean-Michel Blanquer (2020-2022) est recréé en faisant, presque,<br />
l’unanimité contre lui.<br />
i le maintien d’Amélie<br />
Oudéa-Castéra aux<br />
Sports ne faisaient<br />
guère de doute à six mois et<br />
demi des Jeux Olympiques<br />
de Paris, cette fidèle<br />
d’Emmanuel Macron, camarade<br />
du président à l’ENA,<br />
dans la promotion Senghor,<br />
hérite d’un portefeuille surprise,<br />
même si cette éventualité<br />
l’avait effleurée, ces derniers<br />
mois, depuis que le président<br />
voulait faire du Sport<br />
une grande cause nationale,<br />
essentiellement orientée vers<br />
la jeunesse. Bombardée rue<br />
de Grenelle, elle se voit<br />
confier la responsabilité de<br />
l’Éducation nationale, priorité<br />
affichée par l’exécutif,<br />
mais aussi le portefeuille de la<br />
Jeunesse, en plus du Sport et<br />
des Jeux olympiques. Après<br />
avoir affronté plusieurs crises<br />
dans le monde du sport, cette<br />
ministre à la réputation<br />
« techno » va devoir se<br />
confronter à un monde enseignant<br />
qui lui est complètement<br />
inconnu et devra mettre<br />
en oeuvre les nombreux<br />
chantiers lancés par Gabriel<br />
Attal. Sa première sortie médiatique<br />
dans ses nouveaux<br />
habits et la controverse provoquée<br />
par la la scolarisation<br />
de son fils dans un établissement<br />
privé parisien prestigieux<br />
et visé par une inspection<br />
administrative pour des<br />
pratiques ultra-réactionnaires,<br />
en raison du trop grand<br />
nombre d’heures non remplacées<br />
dans le public a déjà mis<br />
les syndicats et l’opposition<br />
sur les nerfs. La bourde surpasse<br />
sa légendaire sortie devant<br />
les sénateurs à la suite du<br />
fiasco de la finale de la Ligue<br />
des champions 2022 au Stade<br />
de France entre Liverpool et<br />
le Real Madrid. Parmi les arguments<br />
avancés par la néoministre<br />
des Sports d’alors,<br />
elle indiquait qu’organiser<br />
une finale en trois mois (la<br />
Russie l'a perdu en raison de<br />
la guerre en Ukraine, ndlr)<br />
n’était pas simple, notamment<br />
par le fait de « ne<br />
connaître que le 4 mai l'identité<br />
des finalistes. Dont le club<br />
de Liverpool avec la spécificité<br />
très forte de ces supporters,<br />
de leurs techniques etc.<br />
Le temps d’adaptation à leur<br />
façon de faire, aux risques<br />
spécifiques qu’ils présentent,<br />
ce temps nous a été très<br />
compté ».<br />
Quatrième dans l’ordre protocolaire,<br />
Amélie Oudéa-<br />
Castéra devient de facto un<br />
élément stratégique du nouvel<br />
exécutif. « J’emmène<br />
avec moi la cause de l’école<br />
qui doit être la mère des bataille<br />
», a dit Gabriel Attal lors<br />
de son investiture.<br />
Avant même la polémique<br />
sur la scolarisation de son fils<br />
dans un établissement privé,<br />
la décision de confier à une<br />
Bernard Laporte : « Dans trois ans, plus personne ne parlera d’elle »<br />
seule personne un tel portefeuille<br />
a provoqué des remous.<br />
Cette nomination a<br />
provoqué la colère des syndicats<br />
enseignants inquiets de<br />
voir l’éducation reléguée au<br />
« second plan ». « On va<br />
avoir une ministre qui ne<br />
pourra pas traiter les questions<br />
liées à l’éducation à<br />
temps plein », a jugé Sophie<br />
Vénétitay, secrétaire générale<br />
du Snes-FSU, premier syndicat<br />
du second degré. Après<br />
avoir été rattaché au ministère<br />
de l’Éducation en 2020, au<br />
grand dam du monde du<br />
sport (avec Jean-Michel<br />
Blanquer à sa tête et Roxana<br />
Maracineanu en tant que<br />
« ministre déléguée » aux<br />
Sports), le ministère des<br />
Sports était redevenu de plein<br />
exercice en mai 2022 avec la<br />
nomination d’Amélie Oudéa-<br />
Castéra. En matière d’éducation,<br />
AOC a promis dans un<br />
message sur X (ex-twitter) de<br />
suivre le sillon tracé par<br />
Emmanuel Macron et<br />
Gabriel Attal tout en poursuivant<br />
« pleinement » son action<br />
sur les Jeux olympiques.<br />
C’était avant la promotion d’Amélie Oudéa-Castéra à la tête d’un portefeuille très élargi. L’actuel<br />
directeur du rugby de Montpellier et ancien président de la FFR Bernard Laporte a répondu sèchement<br />
aux déclarations Amélie Oudéa-Castéra. La ministre des Sports avait pointé du doigt sur RMC le<br />
manque d’éthique de le nommer à la tête du club de Top 14. Le directeur sportif du Montpellier Hérault<br />
Rugby lui a répondu devant les lecteurs du Midi Libre.<br />
« J’y étais avant elle (au ministère des Sports). Dans trois ans, plus personne ne parlera d’elle, je<br />
connais l’histoire (rires) », a-t-il lâché. « Ils oublient qu’ils sont de passage. Apparemment, elle est<br />
ambitieuse. Elle se verrait présidente de la République. Je ne voterai pas pour elle, je vous le dis de<br />
suite (rires). »<br />
« Quand j’entends la ministre dire qu’avec moi, on a dégringolé… Avant que j’arrive, on n’était rien »,<br />
a encore estimé Bernard Laporte. « Je suis devenu vice-président du VI Nations, de la fédération<br />
internationale et du jour au lendemain, on n’est plus rien. » regrette l’entraîneur aux trois coupes<br />
d’Europe remportées avec Toulon (2013, 2014, 2015).<br />
« Il est capital d’avoir une influence au cœur des instances mondiales et européennes du sport. Je peux<br />
rappeler que c’est sous la présidence de Bernard Laporte que la présence française a reculé […]<br />
Florian Grill (actuel président de la FFR) s’est énormément mobilisé pour reconstruire des tas de liens<br />
de confiance qui avaient été écornés pendant ces mois de 2022 », avait déclaré Amélie Oudéa-Castéra<br />
rappelant ainsi l’affaire pour laquelle l’ancien président de la FFR a écopé d’une condamnation en<br />
première instance avec deux ans de prison avec sursis et plus 75.000 € d’amende pour corruption, trafic<br />
d’influence, prise illégale d’intérêts, abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux. AOC s’est<br />
également interrogée sur le côté éthique de l’arrivée du dirigeant à la tête du MHR : « Est-ce que<br />
Montpellier était le meilleur des choix ? Je n’en suis pas sûre. Dans la mesure où il y a, dans ses liens<br />
avec Altrad, des éléments qui ont été mis en avant par le juge avec des faits de corruption dans leur<br />
relation à tous les deux. »<br />
2
Ministère<br />
N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />
Des missions « à mi-temps » pour Amélie Oudéa-<br />
Castéra ?<br />
Depuis l’annonce d’un ministère rassemblant l’Éducation, la Jeunesse, les Sports et les Jeux olympiques, les syndicats<br />
enseignants s’inquiètent d’avoir « une ministre à mi-temps ». Entre les nombreux chantiers lancés par son<br />
prédécesseur, Gabriel Attal, et l’organisation des JO de Paris 2024, Amélie Oudéa-Castéra aura, en effet, un emploi du<br />
temps bien chargé au cours des prochains mois.<br />
LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />
ne ministre à temps<br />
partiel. C’est la<br />
crainte exprimée depuis<br />
l’annonce du remaniement<br />
par plusieurs syndicats<br />
d’enseignants. Ces six prochains<br />
mois, il y aura effectivement<br />
peu de temps morts<br />
dans l’agenda d’Amélie<br />
Oudéa-Castéra. D’un côté, la<br />
ministre va devoir gérer la<br />
plus grosse administration de<br />
l’État, qui englobe douze<br />
millions d’élèves et 1,2 million<br />
de personnels. Et sur un<br />
autre front, l’ancienne<br />
joueuse de tennis continuera<br />
de préparer un événement attendu<br />
par le monde entier.<br />
En bref<br />
Un casse-tête ? « Des synergies<br />
existent entre l’école et<br />
les sports, répond la super<br />
ministre. Je vais être une ministre<br />
à fond. »<br />
Expérimentation de l’uniforme,<br />
harmonisation des<br />
programmes scolaires… Les<br />
dossiers ne manquent pas.<br />
Pour Sophie Vénétitay, secrétaire<br />
générale du Snes-<br />
FSU, c’est mission impossible<br />
: « La ministre ne<br />
pourra pas traiter les questions<br />
de l’éducation à temps<br />
plein », juge-t-elle. Le remaniement<br />
annoncé est également<br />
loin de séduire sa<br />
consœur Guislaine David,<br />
du Snuipp-FSU : « C’est du<br />
mépris pour les personnels<br />
de ce ministère en crise,<br />
peste celle qui porte la parole<br />
des professeurs des<br />
écoles. Les conditions de travail<br />
se dégradent, l’attractivité<br />
du métier est en berne, et<br />
on se retrouve avec une ministre<br />
qui va être énormément<br />
sollicitée par les JO.<br />
Mais aussi les jeux paralympiques,<br />
organisés… en<br />
pleine rentrée scolaire ! »<br />
Avant Amélie Oudéa-<br />
Castera, Jean-Michel<br />
Blanquer, ministre de<br />
l’Éducation de 2017 à 2022,<br />
s’était lui aussi vu attribuer<br />
un temps le portefeuille des<br />
Sports par Jean Castex, alors<br />
chef du gouvernement. Mais<br />
« le sport était passé un peu<br />
à la trappe », se souvient<br />
Benoît Hubert, du syndicat<br />
des professeurs d’EPS<br />
SNEP-FSU, qui espère un<br />
meilleur équilibre entre les<br />
deux portefeuilles à l’avenir.<br />
Ministre déléguée aux<br />
Sports, au sein d’un grand<br />
ministère réunissant<br />
Éducation nationale,<br />
Jeunesse et Sports de 2020 à<br />
2022, Roxana Maracineanu<br />
voit au contraire du positif<br />
dans cet assemblage.<br />
« C’était à ma demande que<br />
Jean-Michel Blanquer avait<br />
rassemblé les Sports et les<br />
JO avec la Jeunesse et<br />
l’Éducation déjà en 2020,<br />
souligne-t-elle. Je trouvais<br />
que c’était le meilleur héritage<br />
que les Jeux pouvaient<br />
laisser pour l’école. On allait<br />
pouvoir y renforcer le<br />
sport à l’école, faire plus de<br />
liens entre les clubs sportifs<br />
sur et en dehors des temps<br />
scolaires, faire travailler ensemble<br />
les éducateurs et les<br />
professeurs. »<br />
Elle rappelle également que<br />
le rapprochement des ministères<br />
des Sports et de<br />
l’Éducation sous une seule et<br />
même entité date de janvier<br />
2020. « L’organisation de<br />
l’administration a suivi une<br />
réforme que j’ai menée en<br />
2020 durant laquelle les<br />
agents de la Jeunesse et des<br />
Sports ont fusionné et ont été<br />
rattachés à l’Éducation nationale,<br />
avec l’accord des<br />
syndicats, précise-t-elle. Ils<br />
travaillent déjà dans les rectorats<br />
de l’Éducation nationale.<br />
Depuis, effectivement,<br />
on a redonné une étiquette<br />
politique de ministre de plein<br />
exercice et non plus une délégation<br />
concernant le portefeuille<br />
des Sports, mais tout<br />
cela date d’Édouard<br />
Philippe. Et à mon départ,<br />
j’avais préconisé au président<br />
de la République de rapatrier<br />
les Jeux olympiques<br />
et paralympiques dans ce<br />
ministère. »<br />
« J’espère qu’Amélie<br />
Oudéa-Castéra maintiendra<br />
le cap pour que nous basculions<br />
vers une nation active<br />
en ancrant la pratique sportive<br />
à l’école. Mais il ne faut<br />
pas que les sports perdent<br />
leurs prérogatives d’État,<br />
leurs agents, etc. Il faudra<br />
impliquer les collectivités<br />
pour un sport propre,<br />
éthique et intègre, mais cela<br />
doit rester une prérogative<br />
d’État. » Elle se souvient,<br />
enfin, que la charge de travail<br />
d’un ministre des Sports<br />
est « énorme ». Celle du ministère<br />
de l’Éducation ne<br />
l’est pas moins.<br />
Gérald Darmanin remplacé après les JO de Paris 2024 ? Selon le patron de Beauvau lui-même, un « cycle » sera « atteint » au<br />
ministère de l’Intérieur après les Jeux Olympiques de Paris 2024. Dans un reportage du Figaro, le numéro 3 du gouvernement sous-entend<br />
qu’il ne restera donc pas à la tête du ministère, estimant notamment qu’une respiration politique, pour ses collègues comme pour lui, sera<br />
nécessaire une fois l’événement sportif terminé. En attendant, sa « mission » consiste d’abord à « réussir les Jeux olympiques ».<br />
Un « voyage de la mémoire des champions » à Auschwitz. Une vingtaine de sportifs français se sont rendus dimanche dernier au camp<br />
d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, pour un « voyage de la mémoire des champions » chargé de contribuer à lutter, à six<br />
mois et demi des Jeux olympiques de Paris, contre l’antisémitisme et le racisme. La démarche se voulait « humaniste et pédagogique » et<br />
certainement « pas politique », selon Richard Dacoury, parrain du voyage organisé à l’initiative du Crif.<br />
3
Territoires<br />
N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />
Chamonix fête les 100 ans des JO d’hiver<br />
Le 25 janvier 1924 étaient inaugurés les premiers Jeux Olympiques d’hiver à Chamonix (Haute-Savoie). Cette année,<br />
la ville de Haute-Savoie entend célébrer les 100 ans de l’événement au travers de nombreuses animations, expositions<br />
et clins d’œil, notamment lors des différentes rencontres sportives qui s’y tiendront.<br />
LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />
vant que les Alpes<br />
françaises retrouvent<br />
les Jeux olympiques<br />
et paralympiques d’hiver en<br />
2030, Chamonix fête le centenaire<br />
des premiers JO d’hiver<br />
de l’histoire.<br />
L’organisation des JO d’hiver<br />
1924 s’est faite sur le fil.<br />
Il a fallu créer en vitesse<br />
toutes les infrastructures nécessaires<br />
comme un tremplin<br />
de saut à ski, une piste de<br />
bobsleigh, un anneau de vitesse<br />
de 400 m et une patinoire.<br />
La veille de l’ouverture<br />
de la compétition, 1,70<br />
m de neige est tombé, poussant<br />
l’armée et les habitants à<br />
œuvrer toute la nuit pour dégager<br />
les différents espaces.<br />
A l’époque, six disciplines<br />
étaient au programme : hockey<br />
sur glace, patinage de vitesse,<br />
patinage artistique, curling,<br />
bobsleigh et le ski, lequel<br />
ne regroupait que les<br />
disciplines nordiques masculines<br />
(ski de fond, saut à ski,<br />
combiné nordique et le ski<br />
militaire (ancêtre du biathlon).<br />
Jusqu’au 5 février 1924,<br />
260 participants (13 femmes<br />
et 247 hommes) issus de 16<br />
nations ont pu concourir à<br />
Chamonix, applaudis par<br />
près de 10.000 spectateurs.<br />
Trois expositions permettent<br />
de retracer l’histoire de ces<br />
Jeux qui ont fait vibrer la<br />
ville. « Chamonix 1924 :<br />
l’invention des Jeux olympiques<br />
d’hiver » à la maison<br />
de la Mémoire et du<br />
Patrimoine Janny Couttet,<br />
permet de découvrir des<br />
images de l’événement à travers<br />
des photos et archives<br />
vidéo. On y voit les tenues de<br />
l’époque – les sportives<br />
concouraient en robe –, des<br />
images des spectateurs installés<br />
jusque sur le toit des<br />
chalets et des photos de la finale<br />
de hockey sur glace<br />
entre les États-Unis et<br />
Canada, remporté par les<br />
hockeyeurs à la feuille<br />
d’érable.<br />
L’exposition « 100 ans de<br />
Jeux olympiques d’hiver et<br />
les Olympiens chamoniards<br />
», sur la place du triangle<br />
de l’Amitié, permet de<br />
découvrir l’ensemble des affiches<br />
des différents Jeux<br />
d’hiver ainsi que les sportifs<br />
originaires de Chamonix<br />
ayant participé aux compétitions.<br />
De son côté, l’exposition<br />
« Des Champions aux<br />
Jeux olympiques », à la maison<br />
de village d’Argentière,<br />
met aussi en lumière des<br />
compétiteurs de la région.<br />
Des infrastructures encore<br />
visibles<br />
Il reste encore des vestiges de<br />
cette époque dans la ville.<br />
Pour les parcourir, l’office de<br />
tourisme propose des visites<br />
guidées. L’une des infrastructures<br />
les plus visibles est<br />
la piste de bobsleigh.<br />
Construite en pierre sèche<br />
dans la forêt des Pèlerins, elle<br />
est aujourd’hui inscrite au<br />
patrimoine culturel immatériel<br />
de l’Unesco et n’est plus<br />
utilisée. Le tremplin de saut à<br />
ski du Mont aux Bossons,<br />
haut de 60 m, fait lui encore<br />
le bonheur des sportifs. De la<br />
patinoire d’époque, il<br />
n’existe pratiquement plus<br />
rien mais cet espace est encore<br />
aujourd’hui le cœur névralgique<br />
sportif de la ville. Il<br />
accueille la patinoire, un anneau<br />
de vitesse de 400<br />
mètres et une piste de curling,<br />
la Maison des Sports<br />
Karine Ruby, le Foyer de ski<br />
de fond Robert Baisse et le<br />
Centre Sportif Richard<br />
Bozon intégrant notamment<br />
la piscine et la salle multisport<br />
Coubertin ! Le Bistrot<br />
des Sports est toujours là<br />
aussi. C’est dans cet établissement<br />
que les journalistes,<br />
athlètes et membres du<br />
Comité international olympique<br />
(CIO) se retrouvaient.<br />
Désormais détenu par le petit-fils<br />
de Joseph Monard,<br />
triple champion de France de<br />
hockey sur glace qui a participé<br />
aux Jeux de 1924, il est<br />
encore un haut lieu des passionnés<br />
de sports d’hiver.<br />
Le mois de janvier sera<br />
rythmé par cette célébration.<br />
Le 25 janvier, le centenaire<br />
sera célébré cent ans jour<br />
pour jour après la cérémonie<br />
d’ouverture des JO d’hiver<br />
1924. Un gâteau d’anniversaire<br />
sera partagé sur la place<br />
du triangle de l’Amitié. Puis<br />
les animations se poursuivront<br />
jusqu’en juin : le dimanche<br />
23 juin 2024, la<br />
flamme olympique des JO de<br />
Paris fera une étape hautement<br />
symbolique à<br />
Chamonix.<br />
4
Territoires<br />
N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />
LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />
La « Haute-Savoie Arena »<br />
présentée<br />
Le Département de Haute-Savoie dévoile les images de la « Haute-Savoie Arena »,<br />
prévue à La Roche-sur-Foron. Un équipement multifonctions imaginé notamment<br />
dans le cadre des Championnats du monde de cyclisme 2027. La structure doit<br />
accueillir les épreuves sur piste.<br />
’équipement a déjà<br />
fait couler beaucoup<br />
d’encre localement.<br />
Le 24 novembre 2022,<br />
deux mois après l’obtention<br />
de l’organisation des<br />
Mondiaux de cyclisme<br />
2027, le président du<br />
Département de la Haute-<br />
Savoie, Martial Saddier, dévoilait<br />
que le vélodrome,<br />
devant accueillir les<br />
épreuves sur piste, serait<br />
construit à La Roche-sur-<br />
Foron, sur le parking actuel<br />
du parc d’expositions. Une<br />
annonce accompagnée<br />
d’une autre : afin de faire<br />
vivre ce futur espace, c’est<br />
un véritable complexe sportif<br />
et culturel qui va sortir de<br />
terre, baptisé « Haute-<br />
Savoie Arena ». Un an<br />
après cette annonce, les premières<br />
images de ce projet<br />
ont été dévoilées lors d’une<br />
En bref<br />
réunion publique. Il s’agit<br />
d’un équipement de 19.000<br />
m2 modulables en capacité<br />
d’accueillir des événements<br />
culturels, sportifs ou économiques<br />
: de tous types, de<br />
toutes tailles, locaux ou internationaux.<br />
Le cœur des<br />
activités se situera au niveau<br />
1 du bâtiment. C’est là<br />
que sera construit l’anneau<br />
de vitesse de 270 mètres qui<br />
accueillera les épreuves sur<br />
piste des Mondiaux 2027<br />
de cyclisme. L’espace sera<br />
entièrement modulable,<br />
puisqu’il sera aménagé<br />
pour être transformé, selon<br />
les événements organisés,<br />
en halle d’athlétisme couverte,<br />
en terrain de basketball<br />
ou de volley-ball. Mais<br />
également en espace d’exposition<br />
de plus de 1.300<br />
m2 ou en grande salle de<br />
spectacles, avec scène centrale<br />
à 360 degrés, pour accueillir<br />
d’importants spectacles<br />
et près de 8.000<br />
places assises. La Haute-<br />
Savoie Arena sera également<br />
constituée d’espaces<br />
détente, de remise en<br />
forme, d’une bodega et<br />
d’un « laboratoire de performance<br />
» pour les sportifs.<br />
Un grand mur d’escalade<br />
viendra compléter les<br />
équipements : il sera<br />
construit sur les côtés, avec<br />
une vue sur l’extérieur et les<br />
montagnes environnantes.<br />
Pour le grand public, deux<br />
couloirs de course à pied intérieurs<br />
de 330 mètres seront<br />
accessibles via un système<br />
d’abonnements.<br />
Le projet d’envergure suscite<br />
une vive opposition,<br />
notamment à cause de son<br />
coût de 93 M€.<br />
Le Conseil départemental soutient le projet de d’aménagement du site nordique d’Agy.<br />
Situé sur la commune de Saint-Sigismond (Haute-Savoie), le site d’Agy est identifié comme un<br />
élément structurant à développer au sein d’une Zone d’Activité Touristique (ZAT). La communauté<br />
de communes Cluses, Arve et Montagnes (2CCAM), travaillant avec les communes de Saint-<br />
Sigismond et d’Arâches-la-Frasse, a proposé de faire du plateau d’Agy un pôle majeur de ski<br />
nordique dans la vallée avec pour objectif « d’accueillir au mieux les scolaires, d’améliorer<br />
l’accessibilité du site à tous les pratiquants, de concilier les différentes pratiques, de diversifier<br />
l’activité touristique, de sécuriser l’activité du site et de connecter le domaine avec d’autres sites<br />
(Morillon/Les Carroz) tout en construisant un modèle économique équilibré et tout en veillant à<br />
réduire l’impact environnemental des équipements ». Le projet se divise en deux phases. La<br />
première prévoit l’aménagement et la diversification d’un secteur ludique et sportif, paysagers, de<br />
la gestion des flux clients, d’une piste de ski roue, du déplacement du chalet du ski club, de<br />
l’extension du chalet d’alpagiste. La phase 2 prévoit la création d’un bâtiment d’accueil et espace<br />
quatre saisons, d’une tyrolienne et des travaux de voirie et de stationnement attenants. Le coût total<br />
du projet est de 5,8 M€. Le Conseil départemental de la Haute-Savoie participera à hauteur de<br />
4,1 M€, au travers d’une subvention de 1,6 M€ pour la phase 1 et 2,5 M€ pour la phase 2. En<br />
contrepartie, la 2CCAM s’engage à geler les tarifs pour les familles, les enfants, scolaires et les<br />
personnes vulnérables jusqu’en 2027.<br />
Saint-Jorioz :<br />
restructuration du gymnase<br />
intercommunal<br />
Afin d’améliorer les conditions<br />
de pratique sportive des<br />
associations et des collégiens<br />
et répondre à l’évolution des<br />
normes (notamment de compétitions),<br />
le gymnase actuel,<br />
porté par les communes de<br />
Douin, Entrevernes,<br />
Leschaux, La Chapelle-Saint-<br />
Maurice, Saint-Eustache.<br />
Saint-Jorioz et Sevrier<br />
(Haute-Savoie) sera réhabilité.<br />
En plus de la restructuration<br />
des vestiaires et des locaux<br />
techniques, il sera complété<br />
d’une nouvelle structure<br />
qui habitera trois salles pour<br />
l’omnisports, l’escalade avec<br />
un mur d’une hauteur de 15<br />
mètres, et les arts martiaux<br />
avec tatami de 144 m2. Le<br />
nouveau bâtiment intégrera<br />
également la création d’espaces<br />
pour les spectateurs et<br />
un logement pour le gardien.<br />
La superficie totale du gymnase<br />
passera de 1.399 m² à<br />
3.780 m².<br />
Le 29 novembre dernier a eu<br />
lieu la pose de la première<br />
pierre. La livraison est prévue<br />
pour septembre 2025. Le<br />
montant de l’opération<br />
s’élève à 13 M€ TTC. « Le<br />
projet a évolué au niveau de<br />
son coût parce qu’on a pris de<br />
plein fouet la hausse du coût<br />
des matériaux », relate<br />
Michel Béal, le maire de<br />
Saint-Jorioz. Le financement<br />
de l’opération est porté par<br />
l’ensemble des sept communes<br />
de l’Entente au prorata<br />
de leur population (ainsi 34 %<br />
du financement total, déduction<br />
faite des subventions, revient<br />
à Sevrier). Le financement<br />
bénéficiera de subventions<br />
départementales (plus<br />
d’1,6 M€), régionales et de<br />
l’État. Le chantier n’impactera<br />
pas les activités : les travaux<br />
débutent par l’extension<br />
avant la réhabilitation de l’actuel<br />
bâtiment.<br />
5
International<br />
N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />
LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />
Le CIO se mobilise en<br />
soutien des réfugiés<br />
45<br />
Lors du Forum mondial sur<br />
les réfugiés, organisé à<br />
Genève en décembre dernier,<br />
Thomas Bach a présenté l’engagement<br />
du mouvement<br />
sportif international en faveur<br />
des personnes déplacées dans<br />
le monde. Au nom d’une centaine<br />
d’organisations, dont<br />
plus de 40 comités nationaux<br />
olympiques et fédérations internationales,<br />
le président du<br />
CIO a annoncé la mise à disposition<br />
d’un fonds de 45 M$.<br />
Un tiers est spécifiquement<br />
dédié à l’Olympic Refuge<br />
Foundation. Cette somme<br />
permet notamment de soutenir<br />
les athlètes réfugiés, mais<br />
aussi de plaider en faveur<br />
d’un large soutien aux réfugiés<br />
en créant des coalitions<br />
multipartites.<br />
Par ailleurs, le CIO a choisi<br />
son chef de mission pour<br />
l’équipe olympique des réfugiés<br />
de Paris 2024. Comme<br />
pour les JO 2016 et 2020, où<br />
le rôle avait été tenu par la<br />
Kényane Tegla Loroupe,<br />
l’instance a fait le choix d’une<br />
femme avec Masomah Ali<br />
Zada. Engagée en cyclisme au<br />
sein de l‘équipe des réfugiés à<br />
Tokyo 2020, elle est membre<br />
de la commission des athlètes<br />
du CIO. Née en Afghanistan,<br />
elle devenue réfugiée en<br />
2017. Elle a demandé l’asile<br />
en France. Elle poursuit actuellement<br />
ses études en génie<br />
civil à l’Université de Lille.<br />
Elle sera assistée par<br />
Bernadette Castel-<br />
Hollingsworth, directrice adjointe<br />
de la division de la protection<br />
internationale au Haut-<br />
Commissariat des Nations<br />
Unies pour les réfugiés<br />
(HCR), désignée cheffe de<br />
mission adjointe.<br />
400.000 commentaires haineux en<br />
ligne masqués durant la Coupe du<br />
monde féminine 2023<br />
La FIFA et la FIFPRO, le syndicat international des joueurs, publient conjointement<br />
un rapport sur les activités du service de modération sur les réseaux sociaux pendant<br />
la Coupe du monde Féminine 2023. Ce rapport reprend plusieurs statistiques<br />
intéressantes sur le nombre de commentaires analysés, l’étendue de la protection<br />
offerte et les différents types d’insultes masquées.<br />
es conclusions sont<br />
formelles : cette approche<br />
a réduit l’exposition<br />
des joueuses, des<br />
équipes et des arbitres aux<br />
discours haineux en ligne.<br />
En tout, 5,1 millions de publications<br />
dans 35 langues<br />
ont été examinées ; 697<br />
joueuses et entraîneurs propriétaires<br />
de 20111 comptes<br />
sur Facebook, Instagram,<br />
TikTok, X (ex-Twitter) et<br />
YouTube ont ainsi bénéficié<br />
de la protection de ce<br />
service.<br />
En bref<br />
Il ressort de l’étude que 1<br />
joueuse sur 5 (152) concernées<br />
par la Coupe du<br />
Monde Féminine 2023 a<br />
fait l’objet de « publications<br />
discriminatoires, insultantes<br />
ou menaçantes ».<br />
Les commentaires à caractère<br />
homophobe, sexuel ou<br />
sexiste représentent près de<br />
50% des insultes constatées.<br />
Les chances pour une<br />
joueuse participante de la<br />
Coupe du monde féminine<br />
2023 d’être visée par des<br />
insultes en ligne étaient supérieures<br />
de 29% à celles<br />
pour un joueur de la Coupe<br />
du monde 2022.<br />
« Les gens qui insultent ou<br />
menacent les autres, que ce<br />
soit lors de compétitions de<br />
la FIFA ou dans d’autres<br />
circonstances, n’ont pas<br />
leur place sur les réseaux<br />
sociaux, estime Gianni<br />
Infantino, président de la<br />
FIFA. Grâce au Service de<br />
Modération de la FIFA sur<br />
les Réseaux Sociaux, mis en<br />
place il y a un an avec le<br />
soutien de la FIFPRO, la<br />
FIFA a contribué à réduire<br />
l’exposition des joueurs,<br />
des équipes et des officiels<br />
aux abus et aux messages<br />
de haine en ligne en signalant<br />
et en masquant plus de<br />
400.000 commentaires. »<br />
Le service de modération<br />
sur les réseaux sociaux se<br />
veut une réponse à un problème<br />
devenu hélas récurrent<br />
dans le football moderne.<br />
En pratique, il utilise<br />
une intelligence artificielle<br />
(IA) pour protéger les participants<br />
des insultes en<br />
ligne, « nettoyer » leurs fils<br />
d’actualités et leur permettre<br />
de se concentrer sur<br />
leurs performances. Il évite<br />
également à leurs abonnés<br />
de se retrouver exposés à de<br />
tels commentaires. « Cet<br />
environnement en ligne<br />
toxique est un endroit qui<br />
comporte des risques pour<br />
leur santé mentale et leur<br />
bien-être, ajoute le président<br />
de la FIFPRO, David<br />
Aganzo. Le monde du football<br />
a la responsabilité de<br />
protéger les joueurs dans<br />
leur cadre professionnel. »<br />
L’équipe paralympique des réfugiés aidée par la France. L’équipe paralympique des réfugiés<br />
présente aux Jeux paralympiques de Paris 2024 sera soutenue par le Comité international<br />
paralympique (IPC), le ministère français des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, et<br />
par Airbnb, l’un des partenaires mondiaux du CIO au sein du programme TOP. Selon un accord<br />
conclu entre l’IPC et les autorités françaises, les athlètes réfugiés pourront se préparer en France<br />
avant les Jeux. Ils seront réunis pour un stage terminal dans un centre de haut niveau français. Le<br />
ministère des Sports participera financièrement aux « frais d’inscription, de voyage et<br />
d’hébergement ». Il aidera également les athlètes et leurs entraîneurs « dans leur préparation<br />
générale » en facilitant notamment leur participation à des compétitions avant les Jeux. L’équipe<br />
paralympique des réfugiés a été créée pour les Jeux de Rio 2016. Elle comptait seulement deux<br />
athlètes pour sa première participation, puis six compétiteurs cinq ans plus tard aux Jeux de Tokyo<br />
2020. Dix para athlètes maximum possédant le statut de réfugiés seront sélectionnés pour participer<br />
aux Jeux de Paris 2024.<br />
6
International<br />
N°1590 La Lettre de l’économie du sport vendredi 19 janvier 2024<br />
Une claque pour l’ISU<br />
La Cour européenne de justice donne tort à l’Union internationale de patinage (ISU) dans l’affaire qui l’opposait à<br />
deux patineurs de vitesse néerlandais, Mark Tuitert et Niels Kersthol.<br />
in décembre, la Cour<br />
de justice de l’Union<br />
européenne (CJUE) a<br />
rendu non pas un, mais trois<br />
arrêts pour les acteurs du<br />
monde sportif professionnel.<br />
Ces affaires dessinent des limites<br />
au pouvoir réglementaire<br />
des fédérations sportives,<br />
notamment internationales,<br />
et de certaines associations<br />
sportives, pouvoir devant<br />
s’exercer en conformité<br />
avec le droit de l’Union européenne<br />
dès lors que celuici<br />
est applicable.<br />
Dans le cas de l’ISU, le litige<br />
est relatif aux règles d’autorisation<br />
préalable des compétitions<br />
tierces et d’éligibilité<br />
édictées par la fédération<br />
internationale. Les deux athlètes<br />
avaient déposé plainte<br />
après avoir été empêchés par<br />
l’ISU de participer aux lucratives<br />
épreuves du Ice<br />
Derby, une tournée de compétitions<br />
organisée par une<br />
société sud-coréenne. Les<br />
deux Néerlandais avaient été<br />
menacés d’une suspension à<br />
vie s’ils prenaient part à la<br />
tournée.<br />
Comme dans le cas d’A22<br />
Management avec la Super<br />
Ligue face à l’UEFA et la<br />
FIFA, la Cour établit que ces<br />
règles ont un objet anticoncurrentiel,<br />
car elles visent à<br />
dissuader toute compétition<br />
organisée par un promoteur<br />
extérieur, et prévoient de<br />
lourdes sanctions pour les<br />
patineurs qui s’y risqueraient.<br />
Ici encore, le cumul<br />
des fonctions de régulation<br />
avec la conduite d’activités<br />
économiques liées aux compétions<br />
met la fédération en<br />
conflit d’intérêts, car elle a le<br />
pouvoir de décider de façon<br />
arbitraire si une autre « entreprise<br />
» pourrait exercer<br />
une activité similaire. Or selon<br />
la CJUE, « un tel pouvoir<br />
ne peut être conféré qu’à<br />
condition d’être assorti de limites,<br />
d’obligations et d’un<br />
contrôle ». Quant aux sanctions,<br />
elles doivent respecter<br />
le principe de proportionnalité.<br />
Les règles de l’ISU<br />
« confèrent à l’ISU un avantage<br />
manifeste sur ses<br />
concurrents et ont des effets<br />
défavorables pour les athlètes<br />
et pour le public », estime<br />
la Cour dans son jugement.<br />
Dans une décision rendue<br />
en 2017, la Commission<br />
européenne avait déjà pris<br />
parti contre l’ISU, estimant<br />
que les sanctions imposées<br />
aux patineurs étaient « disproportionnées<br />
». Elle avait<br />
également jugé que le règlement<br />
de l’ISU empêchait<br />
l’émergence d’événements<br />
rivaux, allant ainsi à l’encontre<br />
des règles de l’UE en<br />
matière d’ententes et d’abus<br />
de position dominante.<br />
Une conclusion classique<br />
alors les pratiques au sein<br />
des fédérations internationales<br />
en sont généralement<br />
assez éloignées. Par tradition,<br />
elles se considèrent<br />
comme les détentrices d’un<br />
pouvoir de régulation qui n’a<br />
pas à être justifié, ni soumis à<br />
des règles de procédure et de<br />
transparence.<br />
LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />
En bref<br />
Le Brésil retrouve son président. Alors qu’un tribunal brésilien avait démis Ednaldo Rodrigues de ses fonctions de président de la<br />
Fédération de football (CBF), annulant les résultats de l’élection de 2022, un juge de la Cour suprême brésilienne ordonne son retour.<br />
Récusant une ingérence extérieure, la FIFA et la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) avaient averti la CBF qu’elles ne<br />
reconnaissaient pas le président intérimaire. La FIFA, qui menaçait de prononcer des sanctions, salue le rétablissement à son poste du patron<br />
de la Confédération brésilienne de football et dit vouloir garantir son « autonomie ». « Nous sommes heureux et rassurés de la décision de<br />
la Cour suprême qui rétablit le président Ednaldo (Rodrigues) », a déclaré devant des journalistes Emilio Garcia, responsable juridique de<br />
la FIFA, après une réunion au siège de la CBF à Rio de Janeiro. Selon lui, il existait un « risque réel » de voir les clubs brésiliens et la<br />
sélection interdits de participation aux compétitions internationales, si M. Rodrigues n’avait pas retrouvé son poste.<br />
La Russie présente à Paris. Ses équipes nationales sont toujours bannies des compétitions officielles, en Europe et dans le reste du<br />
monde, mais la Russie conserve sa place à l’UEFA. Elle enverra même une délégation au prochain congrès de l’instance continentale du<br />
football, prévu le 8 février à Paris. Le président de la Fédération russe de football (RFU), Alexander Dyukov, a expliqué à l’agence TASS<br />
que la décision était prise, et visiblement acceptée. « La RFU participera au Congrès de l’UEFA en février, a assuré le dirigeant russe. Nous<br />
avons déjà approuvé la liste des participants de notre délégation. » Sauf surprise, la RFU devrait également être représentée au prochain<br />
congrès annuel de la FIFA. Il est prévu le 17 mai 2024 à Bangkok, et sera le premier de l’histoire organisé en Asie du sud-est.<br />
Israël écartée des championnats du monde. La Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) suspend l’équipe d’Israël de<br />
toutes ses compétitions internationales, pour assurer « la sécurité de tous les participants », y compris israéliens. « Après avoir étudié<br />
soigneusement la situation, le Conseil de l’IIHF a décidé que, compte tenu des inquiétudes soulevées autour de la sécurité de tous les<br />
participants aux championnats, Israël ne prendrait plus part aux compétitions de l’IIHF pour le moment », explique l’instance présidée<br />
par le Français Luc Tardif. L’équipe masculine israélienne devait participer au Mondial de la division II-A, prévu en avril en Serbie. La<br />
sélection féminine, de son côté, était engagée au championnat du monde de division III-B en Estonie, au mois de mars.<br />
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