mai-juin - Bibliothèque municipale de Lyon
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© Marc Garanger. Collection BM<strong>Lyon</strong><br />
� HISTOIRE<br />
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topo : 05-08.12 : page 58<br />
À L'OCCASION DU 50 E ANNIVERSAIRE DE L'INDÉPENDANCE DE L'ALGÉRIE, LA<br />
BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE LYON PROGRAMME PLUSIEURS RENCONTRES.<br />
FEMMES ALGÉRIENNES<br />
Exposition <strong>de</strong> photographies <strong>de</strong> Marc Garanger, issues <strong>de</strong>s collections <strong>de</strong> la <strong>Bibliothèque</strong><br />
<strong>municipale</strong> <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong>.<br />
Marc Garanger, né en 1935 dans un petit village <strong>de</strong> Normandie, est photographe<br />
et cinéaste. En 1958, il obtient son premier poste <strong>de</strong> photographe au Centre Régional<br />
<strong>de</strong> la Documentation Pédagogique <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong>. Il rencontre alors Roger<br />
Vaillant et prend parti pour ses thèses qui dénoncent cette guerre coloniale qui<br />
ne voulait pas dire son nom. Après avoir retardé au maximum le moment <strong>de</strong> partir<br />
faire son service militaire en Algérie, il est incorporé en 1960 à l'âge <strong>de</strong> 25 ans.<br />
Vivant très mal son affectation au secrétariat d'un régiment d’infanterie, dans<br />
les montagnes <strong>de</strong> Kabylie, il parvient à être nommé photographe du régiment pendant<br />
les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières années. Dans les <strong>de</strong>rniers mois <strong>de</strong> la guerre, l'armée française<br />
en Algérie déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> ficher la population autochtone en lui attribuant <strong>de</strong>s<br />
« cartes d'i<strong>de</strong>ntité française », pour contrôler ses déplacements. Marc Garanger<br />
est alors chargé <strong>de</strong> faire ces photos d'i<strong>de</strong>ntité. Il photographie ainsi plus <strong>de</strong> 200<br />
personnes par jour, essentiellement <strong>de</strong>s femmes, beaucoup d'hommes se trouvant<br />
au maquis... ces femmes algériennes qui <strong>de</strong>vaient alors baisser leur voile<br />
<strong>de</strong>vant l'objectif, une terrible mise à nu <strong>de</strong>s visages, au mépris <strong>de</strong> toutes leurs<br />
traditions. Cette expérience <strong>de</strong> photographe-témoin marquera toute sa carrière.<br />
Cette exposition montre les images réalisées par Marc Garanger <strong>de</strong> 1960 à 1962.<br />
Le choix <strong>de</strong> cadrage large permet <strong>de</strong> saisir les détails <strong>de</strong>s costumes, les turbans,<br />
les coiffures, les bijoux artisanaux ou tatouages, une manière <strong>de</strong> photographier<br />
qui relève plus <strong>de</strong> l'ethnologie que du simple portrait d'i<strong>de</strong>ntité. « Je me suis dit<br />
que ces femmes, dont on ne parle généralement pas dans une guerre <strong>de</strong> rébellion,<br />
témoigneraient <strong>de</strong> leur lutte et <strong>de</strong> leur révolte......je me suis juré <strong>de</strong> lancer un jour<br />
ces images à la face du mon<strong>de</strong> .... » (Extrait <strong>de</strong> la postface à Femmes algériennes<br />
1960, paru aux éditions Atlantica en mars 2002)<br />
Marc Garanger a reçu le prix Niepce en 1966, et les portraits <strong>de</strong>s femmes algériennes<br />
sont parus alors dans la presse photographique du mon<strong>de</strong> entier.<br />
JEUDI 24 MAI À 18H30 : vernissage <strong>de</strong> l’exposition en présence <strong>de</strong> Marc Garanger<br />
BIBLIOTHÈQUE<br />
DU 1ER EXPOSITION<br />
DU 23 MAI<br />
AU 9 JUIN<br />
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HORS-<br />
LA-LOI<br />
MÉDIATHÈQUE<br />
DU BACHUT<br />
PROJECTION<br />
VENDREDI 1ER JUIN<br />
À 18H00<br />
Hors-la-loi, un film <strong>de</strong> Rachid Bouchareb, avec<br />
Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila<br />
(2010, 2h18).<br />
Chassés <strong>de</strong> leur terre algérienne, trois frères et leur<br />
mère sont séparés. Messaoud s’engage en Indochine.<br />
À Paris, Ab<strong>de</strong>lka<strong>de</strong>r prend la tête du mouvement<br />
pour l’Indépendance <strong>de</strong> l’Algérie et Saïd fait<br />
fortune dans les bouges et les clubs <strong>de</strong> boxe <strong>de</strong> Pigalle.<br />
Leur <strong>de</strong>stin, scellé autour <strong>de</strong> l’amour d’une<br />
mère, se mêlera inexorablement à celui d’une nation<br />
en lutte pour sa liberté. Commencant par le massacre<br />
<strong>de</strong> Sétif <strong>de</strong> 1945, ce film, dès sa sortie en 2010<br />
et à l'occasion du festival <strong>de</strong> Cannes, n'a pas manqué<br />
<strong>de</strong> créer la polémique. Rachid Bouchareb a en<br />
effet expliqué que le film «va sans doute rétablir une<br />
vérité historique confinée<br />
dans les coffres. Je voudrais,<br />
à travers le cinéma, mettre la<br />
lumière sur une partie <strong>de</strong><br />
l’histoire commune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
nations». «On va tout déballer<br />
à travers ce film !».<br />
La séance est ouverte à tous<br />
(à partir <strong>de</strong> 13 ans).