mai-juin - Bibliothèque municipale de Lyon
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© herreneck / Fotolia<br />
PIED-ROUGE<br />
QUESTION<br />
Pouvez-vous m'indiquer s'il existe <strong>de</strong>s ouvrages, <strong>de</strong>s thèses qui ont été publiés sur les<br />
"Pieds-Rouges", ces français qui ont aidé les Algériens après l'indépendance à mettre<br />
en place les infrastructures (?), une nouvelle organisation (?)...<br />
RÉPONSE du département Civilisation<br />
Le terme « pied-rouge » formé en référence au mot « pied-noir », désigne, en effet, les<br />
Français venus s’installer en Algérie à partir <strong>de</strong> 1962 et issus <strong>de</strong> mouvements <strong>de</strong> gauche<br />
ou d'extrême-gauche (d’où l’épithète « rouge »). « Qu’ils soient mé<strong>de</strong>cins, instituteurs,<br />
artistes ou journalistes, qu’ils veuillent « réparer les dégâts » du colonialisme ou qu’ils<br />
rêvent <strong>de</strong> révolution mondiale, tous se veulent du bon côté du mon<strong>de</strong>. Plus précisément :<br />
du Tiers-Mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> ses chambar<strong>de</strong>ments.» C’est cette histoire que relate le livre <strong>de</strong><br />
Catherine Simon : Algérie, les années pieds-rouges (1962-1969), La Découverte, 2011, que<br />
vous pouvez emprunter à la <strong>Bibliothèque</strong>. (…)<br />
Quelques témoignages permettent d’appréhen<strong>de</strong>r la diversité <strong>de</strong> ces "pieds-rouges" et<br />
les ambigüités <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> :<br />
– Juliette Minces, correspondante entre 1963 et 1964 du journal Révolution africaine (fondé<br />
par Jacques Vergès), a rassemblé ses articles et ses souvenirs dans l’ouvrage L'Algérie<br />
<strong>de</strong> la Révolution (1963-1964) (1988) : « En ce qui nous concerne, il était acquis dès le départ<br />
que nous n’étions pas venus en Algérie pour nous y implanter. Ni pour tester notre<br />
conception <strong>de</strong> la Révolution ; nous <strong>de</strong>vions travailler avec les Algériens qui nous<br />
« doublaient » afin <strong>de</strong> pouvoir nous remplacer petit à petit. (…) C’est dans ce sens que le<br />
terme <strong>de</strong> « pieds-rouges », <strong>de</strong>venu par la suite un terme quasi-générique pour désigner<br />
les Français venus hors <strong>de</strong> la coopération s’installer durablement en Algérie, pour en<br />
infléchir la vie politique, était impropre en ce qui nous concerne. »<br />
Juliette Minces fait allusion ici aux militants trotskistes (1/4 <strong>de</strong>s pieds-rouges environ),<br />
qui ont soutenu l’indépendance <strong>de</strong> l’Algérie et qui se sont engagés, à partir <strong>de</strong> 1962, aux<br />
côtés du prési<strong>de</strong>nt Ben Bella. Leur histoire est mieux connue.<br />
– Silvain Pattieu, dans son ouvrage Les camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s frères : trotskistes et libertaires<br />
dans la guerre d'Algérie a étudié l’engagement <strong>de</strong> ces militants français d’extrême-gauche<br />
aux côtés du FLN algérien avant et après l’indépendance (…)<br />
Parmi ces militants, on peut citer Gilbert Marquis et surtout Michel « Pablo » Raptis,<br />
conseiller du prési<strong>de</strong>nt Ben Bella. Ils racontent leur expérience dans une interview <strong>de</strong> la<br />
Revue Autrement (n°38, mars 1982).<br />
Outre ces militants, on peut citer d'autres "pieds-rouges" comme le journaliste Georges<br />
Arnaud, les poètes Jean Sénac ou André Lau<strong>de</strong> ou encore l'avocat Jacques Vergès.<br />
Mais, ces « pieds-rouges » étaient en majorité <strong>de</strong>s anonymes…<br />
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topo : 05-08.12 : page 61