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19 CULTURE & SOCIÉTÉ Jeudi 28 avril 2005 L’Express Par Dominique Bosshard Moser est trèss<strong>en</strong>sibleàlamusi- «Anne-Cécile que, c’est un média qu’elle intègre dans ses spectacles». Proposé par la jeune metteure <strong>en</strong> scène vaudoise aujourd’hui et demain à Neu<strong>ch</strong>âtel, «Le songe d’une nuit d’été» ne fait pas exception. De même que des effets visuels, un important matériau sonore s’est immiscé dans cette féerie de Shakespeare, par l’intermédiaire du musici<strong>en</strong> André Décosterd. Un travail <strong>en</strong> finesse Pour le Loclois, cette expéri<strong>en</strong>ce théâtrale est une première. Il est interv<strong>en</strong>u sur des morceaux et des séqu<strong>en</strong>ces <strong>ch</strong>oisis dans un premier temps par Patricia Bosshard, au cours du travail préparatoire avec la metteure <strong>en</strong> scène et les comédi<strong>en</strong>s. Un matériau qu’André Décosterd a <strong>en</strong>suite resculpté, Sons d’une nuit d’été THÉÂTRE Musici<strong>en</strong> loclois, André Décosterd crée la texture sonore du «Songe d’une nuit d’été», de Shakespeare. Une incursion dans le monde du théâtre or<strong>ch</strong>estrée par Anne-Cécile Moser, metteure <strong>en</strong> scène. A voir à Neu<strong>ch</strong>âtel André Décosterd est né au Locle <strong>en</strong> 1967. Facteur d’orgues, il s’est <strong>en</strong>suite formé à l’Ejma (Ecoledejazzetdemusique actuelle) de Lausanne. Avec son frère Mi<strong>ch</strong>el, il fonde Cod.Act, une démar<strong>ch</strong>e d’expérim<strong>en</strong>tation perman<strong>en</strong>te: <strong>en</strong>semble, ils conçoiv<strong>en</strong>t des ma<strong>ch</strong>ines électrote<strong>ch</strong>niques, sonores et visuelles, pour des interv<strong>en</strong>tions et des performances ciblées. André Décosterd vit et travaille à Lausanne. réinterprété, retraité via ses outils électroniques. «Cette expéri<strong>en</strong>ce scénique a ses contraintes.Lessonsrest<strong>en</strong>t<strong>en</strong>retrait, ils accompagn<strong>en</strong>t et serv<strong>en</strong>t lescomédi<strong>en</strong>s.Enmêmetemps,le son doit être dynamique, faire preuve d’une certaine ri<strong>ch</strong>esse. Il a fallu travailler <strong>en</strong> finesse, pour trouver l’équilibre subtil <strong>en</strong>tre la musiqueetletextequi,bi<strong>en</strong>sûr, doit rester intelligible». De même que <strong>ch</strong>aque élém<strong>en</strong>t de la mise <strong>en</strong> scène, la texture sonore donne corps et substance à ce ÀVOIRAU THÉÂTRE DU POMMIER L’obus de la douleur Le public du théâtre du Pommier pourra découvrir ce soir et demain, à 20h30, l’écriture de Wajdi Mouawad dans «Un obus dans mon cœur». Cet auteur libanais qui vit à Montéral s’était fait connaître <strong>en</strong> France avec la prés<strong>en</strong>tation de «Littoral» au Festival d’Avignon <strong>en</strong> 2001, puis <strong>en</strong> 2003 avec «Inc<strong>en</strong>dies». Ces textes sont aussi marqués par destitresassezdrôlescomme «Partie de ca<strong>ch</strong>e-ca<strong>ch</strong>e <strong>en</strong>tre deux T<strong>ch</strong>écoslovaques au début du siècle» ou «Willy Protectoras <strong>en</strong>fermé dans les toilettes». Son premier roman, «Visage retrouvé», est paru <strong>en</strong> 2003. La pièce que l’on pourra voir à Neu<strong>ch</strong>âtel raconte l’histoire de la colère de Walid réveillé dans la nuit, <strong>en</strong> pleine tempêted<strong>en</strong>eige,parlasonnerie du téléphone. Sur la route qui le conduit à l’hôpital, au <strong>ch</strong>evet de sa mère mourante, tout se mélange dans sa tête. «Un texte bouleversant» Olivier Constant, seul sur scène, alterne <strong>en</strong>tre mom<strong>en</strong>ts de rage et abs<strong>en</strong>ces méditatives. «On se laisse <strong>en</strong>traîner sur ce André Décosterd, magici<strong>en</strong> du son, accompagne les comédi<strong>en</strong>s (médaillon: Madeleine Assas, Mauro Bellucci).PHOTO MARCHON <strong>ch</strong>emin de la mémoire, <strong>ch</strong>auffé à blanc mais oxygéné de fantasmes. Acteur incandesc<strong>en</strong>t, Olivier Constant a tout pour brûler les plan<strong>ch</strong>es. Un texte qui bouleverse autant qu’il questionne», écrit Marie-Céline Nivière, de «Pariscope». Le héros se r<strong>en</strong>d à la vie La mise <strong>en</strong> scène est signée Christian Gagneron qui parle ainsi de ce texte: «Cet univers dontlaforc<strong>en</strong>’estpassansgriffes et qu’il a fallu apprivoiser.» Un bref et int<strong>en</strong>se <strong>ch</strong>emin de la mémoire, au bout duquel pr<strong>en</strong>ant consci<strong>en</strong>ce que sa mère restera au cœur de ses douleurs, le héros accepte de se r<strong>en</strong>dre à la vie. Un récit qui convoque l’intime et l’épopée, l’autobiographie et la fiction. Le personnage accomplit un trajet analytique, mais aussi poétique et ironique, au bout duquel, il est prêt à accepter le monde, la vie, la mort et lui-même. Images fantasques dev<strong>en</strong>ues symboles, mom<strong>en</strong>ts où se sont noués <strong>en</strong> lui peur et culpabilité. /comm-réd Neu<strong>ch</strong>âtel, théâtre du Pommier, jeudi 28 et v<strong>en</strong>dredi 29, à 20h30 monde des rêves et des métamorphoses, aux retournem<strong>en</strong>ts de situations de ce conte fantasmagorique qui noue et dénoue les couples au gré de la fantaisie d’un lutin. «Dans la forêt, par exemple, on perçoitle<strong>ch</strong>antdesoiseaux,leson de la pluie, etc. Puis, soudainem<strong>en</strong>t, ces sons se transform<strong>en</strong>t, les gouttes d’eau devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’affreuses cascades, on plonge dans le cau<strong>ch</strong>emar». Sollicité par Anne-Cécile Moser, André Décosterd a <strong>en</strong> outre découvert un processus de création théâtrale particulier où tous les élém<strong>en</strong>ts – le jeu, les éclairages, le son – sont élaborés <strong>en</strong>semble. «Tout le monde est prés<strong>en</strong>t sur le plateau. Anne-Cécile est époustouflante car elle reste à l’écoute de <strong>ch</strong>acundesmédiasmis<strong>en</strong>jeu. Elle ne laisse ri<strong>en</strong> de côté, elle est capabledegérertouslesparamètres. Pour ma part, j’ai dû concevoir un outil informatique d’une grande souplesse, qui me permette de modifier rapidem<strong>en</strong>t ma ma- tière sonore, d’interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> temps réel». Cette souplesse a largem<strong>en</strong>t débordé le cadre des répétitions: depuis la première à l’Octogone <strong>en</strong> avril dernier, le musici<strong>en</strong> intervi<strong>en</strong>t à <strong>ch</strong>aque représ<strong>en</strong>tation. «Le son est, <strong>en</strong> grande partie, travaillé <strong>en</strong> direct. Cela me permet de participer à la dramaturgie, de réagir au jeu des comédi<strong>en</strong>s». /DBO Neu<strong>ch</strong>âtel, théâtre du Passage, jeudi 28, v<strong>en</strong>dredi 29 avril, 20h Du breakdance plein les mirettes CASE À CHOCS Six groupes de danse s’affronteront sur scène dans un show hip-hop ficelé par Unik Version Ils ont appris à danser dans la rue, port<strong>en</strong>t casquette ou nombril à l’air, et <strong>ch</strong>aloup<strong>en</strong>t des han<strong>ch</strong>es au moindre rythme. Jeunes adultes au sommet de leur art, ils rêv<strong>en</strong>t de pouvoir vivre de la danse. L’association neu<strong>ch</strong>âteloise Unik Version leur propose de faire la démonstration de leur pot<strong>en</strong>tiel, demain soir à la Case à <strong>ch</strong>ocs, à Neu<strong>ch</strong>âtel. «Notre but est d’offrir une animation pour les jeunes du milieu hip-hop dans le canton de Neu<strong>ch</strong>âtel», explique Avni Krasniqi, organisateur. Danse acrobatique A la clé du concours, la promotion du groupe gagnant par l’ag<strong>en</strong>ce artistique Pro Création, nouvellem<strong>en</strong>t créée par le danseur David Haeberli. Il apparti<strong>en</strong>dra au public d’élire le meilleur des six groupes de danse hip-hop et de breakdance – d’origine neu<strong>ch</strong>âteloise pour trois d’<strong>en</strong>tre eux, de Lausanne et de G<strong>en</strong>ève – qui prés<strong>en</strong>teront leurs <strong>ch</strong>orégraphies sur scène. «On yverradesstylesdiffér<strong>en</strong>ts, les <strong>en</strong>- La scène de la Case se transformera <strong>en</strong> piste de danse hip-hop le temps d’une soirée. PHOTO ARCH-GALLEY sembles féminins préfèr<strong>en</strong>t la danse debout, ragga, new style, etc., décrit le danseur. Les gars aim<strong>en</strong>t les styles plus acrobatique du break. Un jury de trois danseurs, dont je fais partie, donnera aussi son avis sur la qualité de mise <strong>en</strong> scène, de syn<strong>ch</strong>ronisation et d’originalité.» Le jury a intérêt à faire preuve d’impartialité... Il prés<strong>en</strong>tera <strong>en</strong>suite un extrait du spectacle que les trois danseurs prépar<strong>en</strong>t: «Shewoam». «Ça veut dire «<strong>ch</strong>ez moi» <strong>en</strong> verlan, explique David Haeberli, son créateur. Le <strong>ch</strong>ez soi, c’est l’<strong>en</strong>droit où l’on se replie lorsqu’on a des problèmes. C’est aussi le moi intérieur.» En fin de soirée, la piste de danse apparti<strong>en</strong>dra aux spectateurs, <strong>en</strong>traînés par les DJ’s Luciano, Markomix et Style. /yvt Neu<strong>ch</strong>âtel, Case à <strong>ch</strong>ocs, v<strong>en</strong>dredi 29 avril, dès 22h Pour solde de tout conte Dans une Athènes improbable, le roi des Grecs décide d’épouser la reine des Amazones au terme d’une longue guerre qui les a opposés. Arriv<strong>en</strong>t deux jeunes g<strong>en</strong>s piégés par un dilemme amoureux. Dans une forêt propice aux sortilèges, peuplée d’elfes et de lutins, les histoires de ces couples s’<strong>en</strong>tremêl<strong>en</strong>t. Et si tout n’était que «Le songe d’une nuit d’été»? Entraînés par Anne-Cécile Moser, les comédi<strong>en</strong>s Yvette Théraulaz, Yves Adam, Elidan Arzoni, Madeleine Assas, Mauro Belluci, Shin Iglesias, Franziska Kahl et T<strong>ch</strong>ili se lanc<strong>en</strong>t au cœur du merveilleux pour explorer les folles dérives de l’aveuglem<strong>en</strong>t amoureux. /sp-réd TERRE DES HOMMES Dimitri au Passage Le clown-mime-musici<strong>en</strong> Dimitri donne une représ<strong>en</strong>tation de son spectacle culte «Porteur» samedi au théâtre du Passage, à Neu<strong>ch</strong>âtel. Le bénéfice de la soirée sera consacré au traitem<strong>en</strong>t médical d’un <strong>en</strong>fant accueilli par Terre des hommes à la maison de Massongex. Conçu <strong>en</strong> 1962, «Porteur» est le plus anci<strong>en</strong> des spectacles de l’artiste tessinois. La trame évolue autour d’une valise et de son cont<strong>en</strong>u. En première partie, Dimitri improvise des numéros clownesques et artistiques avec ce qu’il trouve dans un grand coffre qui semble sans fond. Plus les objets sont petits, plus grands sont sa surprise et son plaisir lorsqu’il trouve le moy<strong>en</strong> d’<strong>en</strong> faire usage de manière bi<strong>en</strong> sûr toujours inatt<strong>en</strong>due. Puis on retrouve Dimitri <strong>en</strong> porteur dans une gare. Un train part <strong>en</strong> laissant sur le quai toute une série de valises. Titillé par la curiosité, le porteur ne résiste pas à la t<strong>en</strong>tation de les ouvrir. /comm-réd Neu<strong>ch</strong>âtel, théâtre du Passage, samedi 30 avril, à 20h