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BEAST Magazine #1 2015

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BUSINESS<br />

FINTECH LUXEMBOURG<br />

VOGUE STRATEGY<br />

HR & EXTREMES<br />

BEAUTIFUL LACOSTE<br />

ENTERTAINMENT<br />

TED BIG UNDERSTANDING<br />

WARNER BROS<br />

BACK TO BONNEVOIE<br />

MARKETERS AWARDS<br />

ART<br />

ZIDOUN-BOSSUYT<br />

MONTESSORI & CREATIVITY<br />

NEW FASHION<br />

CONNECTED HOME<br />

SCIENCE<br />

THE NEW SPACE<br />

COMPUTER SAYS NO<br />

LA SANTÉ CONNECTÉE<br />

LUXEMBOURG HEALTHCARE<br />

TECHNOLOGY<br />

GARTNER DIGITAL ETHICS<br />

BOGDANOV QUANTUM IT<br />

DIGITAL TRANSFORMATION<br />

ALD NEW MOBILITY<br />

WINTER<br />

<strong>2015</strong><br />

© Alfred Eisenstaedt<br />

HUGO GERNSBACK | HUGUES DELCOURT | PIERRE ORLAC’H | NICOLAS CARY | EMMA GEARY | SOPHIE FELLER | PATRICK GREGORIUS<br />

SAMUËL LEVY | FRANK BUYTENDIJK | PATRICK MURCK | DOMINIQUE GODARD | JULIE DEMARIGNY | VIOLAINE LANGLET | DON GINSEL<br />

PIERRE-YVES MEERT | KUSTON BEATER | IGOR & GRICHKA BOGDANOV | DOMINIQUE ROGER | JUDITH NICOGOSSIAN | GUY BERCHEM<br />

NAZIR ZUBAIRI | STEVE GERGES | CONSTANCE SMITH | ROBERTO DEL CORNO | OLIVIER POSTY | BAS LANDORP | WILL LOFY<br />

CHRISTOPHE CAUPENNE | RICHARD SAUL WURMAN | PIERRE GRAMEGNA | TOMOKAZU MATSUYAMA


#Edito<br />

3<br />

E<br />

I<br />

O<br />

EN COUVERTURE<br />

D<br />

T<br />

Automne <strong>2015</strong>, 21 octobre. A l’heure de mettre sous presse, l’heure précise<br />

où Marty McFly arrive dans ce futur devenu notre présent, l’humanité bascule<br />

dans la transformation digitale. Le mobile vient de détrôner officiellement<br />

l’ordinateur, nous envoyons dans l’espace des schémas de pièces de rechange<br />

à imprimer en 3D et la Cour de justice de l’Union européenne offre au Bitcoin<br />

une légitimité supplémentaire en en exonérant de TVA son échange avec les<br />

devises traditionnelles.<br />

Près d’un siècle après l’invention du terme «science-fiction» par un natif de<br />

Bonnevoie et 60 ans après sa prescience des Google Glasses, présent et futur<br />

se confondent. Hugo Gernsback (notre couverture) a émigré aux Etats-Unis à<br />

l’âge de vingt ans, un âge où l’aventure demeure l’un des «key drivers» pour<br />

forger une destinée, toutes générations confondues. Si Gernsback et beaucoup<br />

d’autres inventeurs étaient restés ou avaient émigré au Grand-Duché, il est<br />

envisageable qu’aujourd’hui – rêvons un peu – Marvel, Google ou Tesla côtoient<br />

SES, RTL et l’entreprise dans laquelle vous, chers lecteurs, travaillez aujourd’hui.<br />

Si la Silicon Valley a remplacé le New York de 1904, nombre d’européens<br />

lorgnent toujours de l’autre côté de l’Atlantique. Depuis le début du millénaire<br />

pourtant, le Luxembourg muscle considérablement son jeu et assume ses<br />

ambitions. Par l’action du gouvernement qui accélère sa promotion d’un pays<br />

«tremplin vers l’Europe» avec des atouts que le Grand-Duché ne détenait pas<br />

forcément naguère, Digital Lëtzebuerg en tête. Mais aussi du fait des leaders<br />

et influenceurs de tous secteurs, (r)éveillés par un environnement globalement<br />

disruptif quand ce n’est pas par la crainte d’être ubérisé.<br />

Business, Entertainment, Arts, Science, Technology… Nous vous invitons<br />

à découvrir, derrière l’acronyme, un écosystème en mutation, éclectique,<br />

passionnant, où la transformation digitale de nos vies et de nos métiers ne doit<br />

pas nous déconnecter de l’art, de l’éducation et de la quête de sens qui nous<br />

animent.<br />

<strong>BEAST</strong> souhaite être tout cela: une ouverture interactive sur le futur doublée<br />

d’un regard curieux sur notre présent, une interaction entre personnalités<br />

mondiales et locales, pour décrire ensemble ce que nous sommes et ce que<br />

nous pourrions devenir, ensemble. C’est aussi une invitation, au sens littéral,<br />

à y prendre part.<br />

Bienvenue dans ce premier numéro !<br />

FABIEN AMORETTI<br />

Managing Editor<br />

Hugo Gernsback<br />

(Bonnevoie 1884 - New York 1967)<br />

Romancier, homme de presse, inventeur<br />

et entrepreneur.<br />

Considéré comme un des pères de la<br />

science-fiction, et créateur du terme.<br />

A crée plus de 10 magazines,<br />

tels Modern Electrics, Radio news<br />

(1920), Wonder Stories (1930) ou<br />

encore Superworld Comics (1939).<br />

Première oeuvre remarquée Ralph 124C<br />

41+ : A Romance of the Year 2660 en<br />

1911, puis L’Eclair mortel en 1929 et<br />

Ultimate World, publication posthume<br />

en 1971.<br />

124C 41+ s’interprète «one two<br />

four C four one-plus» c’est-à-dire<br />

«one to foresee for many».<br />

A signé des oeuvres sous les<br />

anagrammes Greno Gashbock,<br />

Kars Gugenchob and Gus N Habergock.<br />

Ses prédictions incluent la diffusion<br />

des chaines de télévision par satellite,<br />

l’utilisation des satellites pour<br />

l’espionnage et l’utilisation de l’énergie<br />

solaire.<br />

A inspiré nombre d’auteurs et fait<br />

l’objet d’hommages dans lesquelles son<br />

nom apparaît comme dans Tomorrow<br />

Land avec Georges Clooney (Disney)<br />

sorti en <strong>2015</strong>.<br />

Le plus prestigieux prix de la sciencefiction<br />

porte son nom, le prix Hugo.<br />

Inventeur et un entrepreneur dans<br />

le domaine de la transmission sans fil<br />

et détenteur de 80 brevets à la fin<br />

de sa vie <strong>BEAST</strong> en 1967. MAGAZINE <strong>#1</strong>


4<br />

#Sommaire<br />

#BUSINESS<br />

Interview Pierre Gramegna 4<br />

How to build your own FinTech startup:<br />

A practical guide to transforming<br />

the banking industry 6<br />

Hugues Delcourt: An open approach<br />

to innovation 8<br />

Bitcoin is the new normal 10<br />

Interview Emma Geary 12<br />

Brand Publishing : «vivre des histoires<br />

d’amour… plutôt que des coups d’un soir»14<br />

Lacoste, a unique digital pioneer<br />

/Developing a strong social media<br />

strategy favors innovation 16<br />

ICT SPRING 2016 18<br />

HR & Extremes :<br />

Interview croisée de Sophie Feller<br />

et Christophe Caupenne 22<br />

Les Ressources Humaines, Catalyseur<br />

de la Révolution Numérique 26<br />

Customer Experience : satisfaction<br />

et engagement, deux pas essentiels<br />

avant la co-création 28<br />

#ENTERTAINMENT<br />

Interview Richard Saul Wurman 32<br />

Interview Julie Demarigny 36<br />

Bonnevoie, point de départ<br />

de la science fiction 38<br />

LAN 2.0 par Steve Gerges 40<br />

Luxembourg Marketing & Communication<br />

Awards : les membres du jury ont parlé 42<br />

#ART<br />

Will Lofy 46<br />

Tomokazu Matsuyama 48<br />

Ambiance et harmonie, indissociables<br />

prémices de la créativité artistique<br />

chez l‘enfant 50<br />

Samuel Levy : Un stylo à bille.<br />

De l’inspiration. Des énergies. 54<br />

Kuston Beater 56<br />

La maison de demain :<br />

ultra connectée et smart 58<br />

Quand la mode se met à l’heure des<br />

nouvelles technologies 62<br />

#SCIENCE<br />

Bas Landorp: Fly me to the Moon.<br />

And beyond. 68<br />

Luxembourg & The New Space Race 70<br />

Computer says no 72<br />

Espoirs et enjeux de la santé connectée 74<br />

Violaine Langlet : Les données<br />

au chevet du patient 76<br />

La recherche onco-pédiatrique<br />

et la Fondatioun Kriibskrank Kanner 77<br />

L’anthropologie bioculturelle<br />

ou comment la médecine moderne<br />

rejoint la science-fiction 80<br />

Le Luxembourg à la pointe de<br />

l’innovation dans la lutte contre le cancer 82<br />

Healthcare Summit <strong>2015</strong> 84<br />

#TECHNOLOGY<br />

Frank Buytendijk: Socrates reloaded 86<br />

Transformation Digitale 90<br />

L’Informatique Quantique,<br />

clef de la Nouvelle Intelligence Artificielle 94<br />

Le futur de l’Automobile 98<br />

Jobs 100<br />

Index 104<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


ulthaup b3<br />

suit des convictions,<br />

et non des tendances éphémères.<br />

L’amour du détail joue un rôle tout aussi important<br />

que le concept architectonique global, ce qui fait<br />

de chaque cuisine bulthaup une oeuvre absolument<br />

unique, pour un travail sur mesure authentique,<br />

parfaitement adapté à l’espace et à tous ses occupants.<br />

Espace bulthaup Luxembourg<br />

32, route d'Arlon<br />

L-8008 Strassen<br />

Tél.: +352 45 45 04.<br />

bulthaup@anc.lu


6<br />

#Business | FinTech<br />

LA RÉVOLUTION FINTECH<br />

SELON PIERRE GRAMEGNA<br />

MINISTRE DES FINANCES, GOUVERNEMENT<br />

DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG<br />

INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />

L’alliance stratégique entre les technologies de l’information et<br />

les services financiers, qui ont accompagné une dématérialisation<br />

amorcée de longue date, trouve aujourd’hui son expression dans<br />

l’émergence du secteur FinTech. Les nouveaux entrants nés de<br />

cette rencontre représentent-ils une menace pour l’industrie<br />

financière, une rupture bienvenue susceptible de dynamiser<br />

les activités ou des francs-tireurs qui finiront par rentrer dans<br />

le rang en intégrant les institutions établies ?<br />

Il n’y a pas de réponse générique à cette question. En tout état<br />

de cause, je vois moins une menace pour la finance traditionnelle,<br />

qu’une complémentarité entre les services des uns et des autres.<br />

Le passage au numérique ne se résume pas à la création d’une<br />

« App » comme interface avec une structure restée analogue.<br />

Pour rester compétitifs, les banquiers et autres professionnels<br />

du secteur financier devront repenser des pans entiers<br />

de leur fonctionnement.<br />

En début d’année, vous avez effectué une mission<br />

financière en Corée du Sud. Outre la volonté<br />

d’accroître la collaboration entre les acteurs du<br />

secteur financier des deux pays, il ressort de votre<br />

visite à Séoul que l’expérience du Luxembourg en<br />

matière de FinTech a suscité un grand intérêt<br />

de la part de vos interlocuteurs, notamment<br />

le fait que le Grand-Duché se pose en «hub»<br />

pour le développement des activités de<br />

ce type d’entreprise au travers de l’Union<br />

européenne. Pensez-vous être ainsi en<br />

bonne voie pour concrétiser l’un des axes<br />

de la transformation digitale de l’économie<br />

luxembourgeoise ? D’autres pays ou<br />

régions du monde montrent-ils un intérêt<br />

analogue ?<br />

La stratégie « Digital Lëtzebuerg » montre<br />

que le gouvernement a compris que la<br />

révolution numérique est un phénomène<br />

transversal, qui nous amène à repenser l’ensemble<br />

du fonctionnement de nos procédures. Toute<br />

notre économie sera impactée par la vague<br />

numérique, non seulement le secteur financier.<br />

La question de savoir si le Luxembourg voudra<br />

oui ou non participer à ce mouvement ne se<br />

pose même pas. Nous n’avons pas le choix.<br />

Nous devons nous adapter, le plus rapidement<br />

possible. Dans cet esprit, en tant que ministre<br />

des Finances, j’ai fait du développement du<br />

Fintech une de mes priorités. Des présentations<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

correspondantes font désormais partie intégrante de toutes nos<br />

missions à l’étranger. La Fintech n’est pas un phénomène limité<br />

à une région donnée du monde. Prenez l’Afrique : des millions<br />

d’usagers y ont accès à des services financiers au travers de leur<br />

seul téléphone portable, sans jamais avoir mis le pied dans une<br />

banque traditionnelle. Avec son expertise en matière de services<br />

financiers transfrontaliers, le Luxembourg a un rôle à jouer dans<br />

le développement et la commercialisation de nouveaux produits<br />

et services de ce type, en Europe et ailleurs.<br />

En parallèle à la conférence ICT Spring Europe <strong>2015</strong>, s’est<br />

tenue la première édition de la MorpheusCup, un championnat<br />

numérique européen interuniversitaire. Ce concours a rassemblé<br />

75 équipes issues de 40 écoles et universités européennes.<br />

Selon vous, cette initiative s’inscrit-elle dans l’esprit du<br />

plan stratégique Digital Lëtzebuerg ? D’autres initiatives<br />

de ce type, susceptibles de renforcer l’attractivité du<br />

pays vis-à-vis des talents high-tech nécessaires à sa<br />

transformation digitale, sont-elles en cours, qu’elles<br />

soient d’origine privée - comme la MorpheusCup<br />

- ou publique ?<br />

Oui, évidemment. Je pense que tout l’effort<br />

du Nation Branding va nous aider à mettre le<br />

Luxembourg sur la carte des jeunes talents,<br />

partout au monde, qui cherchent à rejoindre<br />

un endroit vibrant pour démarrer ou<br />

développer leur carrière dans le Fintech.<br />

Les activités de notre Université,<br />

et l’accent mis sur la recherche en<br />

matière de technologies de sécurité<br />

informatique, aideront également à<br />

mieux faire connaître cette facette du<br />

Luxembourg à l’étranger. Je constate<br />

également avec satisfaction la naissance<br />

d’un véritable microcosme de start-ups,<br />

d’incubateurs, d’accélérateurs et d’autres<br />

initiatives, comme le 123 go. Cela crée une<br />

dynamique dont le rayonnement dépasse<br />

nos frontières.<br />

© Oliv’images photographie


#Business | FinTech<br />

7<br />

L’édition <strong>2015</strong> du Programme national de réforme (PNR) présentée au mois d’avril<br />

comprend notamment un état des lieux de la mise en œuvre des cinq objectifs<br />

nationaux que le Luxembourg s’est fixé au niveau national dans le cadre de la stratégie<br />

Europe 2020. Quelles décisions ont été prises et quelles mesures vont-elles être<br />

déployées à l’avenir en faveur de chacun de ces objectifs que sont l’emploi, l’innovation<br />

et la recherche, le changement climatique et l’énergie, l’éducation, et l’inclusion sociale ?<br />

Toutes ces questions sont liées. L’innovation et la recherche sont les clés du<br />

développement continu de notre économie et de la création de nouveaux emplois. Une<br />

bonne éducation prépare aux défis d’un marché de l’emploi de plus en plus exigeant, ce<br />

qui favorise évidemment l’inclusion sociale. En ce qui concerne, en particulier, l’emploi<br />

des jeunes, je citerais notamment l’introduction de la “Garantie pour la jeunesse” en<br />

2014. Pour autant, il faut aussi motiver les jeunes à considérer la création de leur propre<br />

entreprise et les aider à la monter le cas échéant. De nombreuses initiatives existent<br />

à cet égard, et le nombre d’incubateurs et d’accélérateurs pour start-up ne cesse de<br />

croître. En matière de formation, je citerais notamment la réforme de l’organisation de<br />

la Maison de l’Orientation, la création d’une nouvelle école internationale pour mieux<br />

pouvoir tenir compte de la diversité linguistique, ainsi que du développement continu<br />

de l’Université du Luxembourg et des centres de recherche. En matière de réduction<br />

des émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement a initié de nombreuses mesures<br />

pour améliorer le transport public et renforcer l’efficacité énergétique liée à l’habitation.<br />

Nous nous penchons également sur la faisabilité économique d’une réforme de la<br />

fiscalité des produits énergétiques dans le transport, faisant partie des travaux menés<br />

en vue de la réforme fiscale prévue pour 2017.<br />

En se plaçant résolument dès l’année dernière dans une optique de régulation<br />

en matière de monnaies virtuelles, la CSSF a sans aucun doute tracé des pistes<br />

innovantes qui pourraient trouver application dans la pratique. Le fait que le<br />

régulateur ait dit très tôt que monnaie virtuelle et régulation ne sont pas deux<br />

mondes condamnés à s’ignorer donne au Luxembourg un avantage de «first<br />

mover» par rapport à d’autres places plus attentistes. Quelles sont les ambitions du<br />

Luxembourg en ce domaine, qui soulèvent autant d’enthousiasme que d’inquiétude ?<br />

Je partage l’enthousiasme - tout en étant conscient des inquiétudes potentielles. Je<br />

félicite la CSSF, qui a une nouvelle fois montré son ouverture à l’innovation et sa volonté<br />

de concilier le soutien à l’innovation avec l’impératif de protection du consommateur.<br />

On voit ici une illustration de ce pragmatisme bien luxembourgeois qui est une des clés<br />

du succès de notre pays. Les monnaies virtuelles ne sont pas un gadget ou une mode<br />

transitoire. Le Luxembourg est bien positionné pour devenir un hub européen pour les<br />

entreprises qui souhaitent développer ce nouveau marché.<br />

LA STRATÉGIE<br />

« DIGITAL<br />

LËTZEBUERG »<br />

MONTRE QUE<br />

LE GOUVERNEMENT<br />

A COMPRIS QUE<br />

LA RÉVOLUTION<br />

NUMÉRIQUE EST<br />

UN PHÉNOMÈNE<br />

TRANSVERSAL,<br />

QUI NOUS AMÈNE<br />

À REPENSER<br />

L’ENSEMBLE DU<br />

FONCTIONNEMENT<br />

DE NOS<br />

PROCÉDURES.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


8<br />

#Business | FinTech<br />

DON GINSEL & NASIR ZUBAIRI<br />

UNDERSTANDING FINTECH<br />

BY MICHAËL RENOTTE & ALEXANDRE KEILMANN<br />

HOW TO BUILD YOUR OWN FINTECH STARTUP:<br />

A PRACTICAL GUIDE TO TRANSFORMING<br />

THE BANKING INDUSTRY<br />

A practical guide to transforming the banking industry<br />

FinTech is without a doubt the hottest ingredient<br />

in the seething caldron of the finance and banking<br />

sector. Disruptive models and solutions are currently<br />

reshaping an industry which was seen by many as very<br />

conservative. Where does this new set of trends come<br />

from? Consumer habits have changed over the last 10<br />

years thanks to new technologies and the exponential<br />

development of a thing called The Internet. Mobile has<br />

also become an important asset for the banking industry:<br />

$2.3B have been invested worldwide and more than 470<br />

mobile-first startups founded since 2010. <strong>BEAST</strong> met<br />

with Don Ginsel from Holland FinTech and Nasir Zubairi,<br />

Venture Partner at FinLeap, to understand the creation<br />

process of a FinTech startup.<br />

When he joined the financial industry, Don Ginsel, who<br />

had a background in engineering, was struck by the lack<br />

of innovation due to the large number of processes to<br />

follow. He therefore focused on how he could bring the<br />

technology to the banking sector to “change the core<br />

banking industry”. Tools were not necessarily available<br />

then…but FinTech startups were beginning to develop and<br />

Don soon realized that these startups were going to be<br />

the ones changing the world we live in. Nasir Zubairi can<br />

only agree: “I think that FinTech can solve the problem<br />

around credit and address the issue of underbanking<br />

in developing countries: as a matter of fact, around 3<br />

billion people do not have access to the banking system”.<br />

He adds: “FinTech is about dividing the value chain of<br />

financial services, creating better services and turning<br />

providers into much more efficient ones, just like we<br />

have seen in other industries, like Telco”.<br />

The success of a FinTech startup notably depends on its<br />

collaboration with banks and the understanding of the<br />

current legal framework. According to Zubairi, creating<br />

a FinTech startup is a “combination of good strategy<br />

and good execution”. Understanding the market is key,<br />

but what’s even more important is to understand the<br />

customers and their needs, and demands. In this respect,<br />

one of the most important steps for a FinTech startup to<br />

skyrocket is the validation of the test customer market<br />

within a short period of time. Results need to be scalable<br />

from the first days of test. While Don Ginsel is located<br />

in Holland, Zubairi chose Berlin. One must also think of<br />

London as one of the key FinTech enablers and of course<br />

Luxembourg, which has been home to many successful<br />

FinTech companies such as Digicash, FLASHiZ or Yapital.<br />

Ginsel says:<br />

“A NEW FINTECH COMPANY SHOULD BE SETTLED<br />

IN AN ENVIRONMENT IN WHICH MULTIPLE<br />

FINTECH COMPANIES ARE ALREADY OPERATING<br />

WHO HAVE DEVELOPED A HIGH SKILLED<br />

LABOR FORCE”<br />

Plus, competition drives quality for companies and<br />

a wholesome ecosystem is more enticing to venture<br />

capitalists, potential customers and talents than an<br />

isolated company.<br />

What better place to nurse a FinTech startup<br />

than Luxembourg?<br />

In Luxembourg, startups, banks and the government are<br />

all on the same page when it comes to developing a strong<br />

FinTech ecosystem, the best example being the launch,<br />

in October 2014, of the Digital Lëtzebuerg initiative, which<br />

aims to prepare companies and the entire local economy<br />

for the digital transformation. The country launched<br />

massive investments in tech infrastructures: half a billion<br />

was spent on ultra-high speed network, international<br />

connectivity and top tier data centers over the past five<br />

years. With its proactive strategy of digital transformation,<br />

the government put innovation in financial services on<br />

top of its priority list. Government and industry experts<br />

work together in dedicated committees to discuss how<br />

to make the country more attractive to innovative high<br />

tech and financial companies, and improve the regulatory<br />

framework.<br />

In addition to state-of-the-art infrastructures and a<br />

friendly business environment, the Luxembourg financial<br />

center is recognized for its excellence in asset and wealth<br />

management, cross-border transactions and global<br />

fund distribution. This financial excellence that serves<br />

an international clientele would benefit from high tech<br />

entrepreneurs to become more customer-centric and<br />

develop innovative solutions in data processing, analytics<br />

and cybersecurity to name a few. There is a huge pool<br />

of financial institutions ready to invest. To facilitate the<br />

development of such companies, Luxembourg has many<br />

incubators and accelerators that support innovative<br />

businesses by providing them with active guidance,<br />

along with IT providers and law firms.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


Meet our<br />

new<br />

Partners<br />

This is<br />

Michael Eichmüller<br />

de Souza<br />

when he’s just being<br />

Michael<br />

#justKPMG<br />

www.kpmg.lu/justmichael<br />

© <strong>2015</strong> KPMG Luxembourg, Société coopérative, a Luxembourg entity and a member firm of the KPMG network of independent<br />

member firms affiliated with KPMG International Cooperative (“KPMG International”), a Swiss entity. All rights reserved.


10<br />

#Business | FinTech<br />

HUGUES<br />

CEO OF BIL GROUP<br />

DELCOURT<br />

INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />

The strategic alliance between ICT<br />

and financial services, long practised<br />

through a dematerialization process<br />

started years ago, is expressed today<br />

through the emergence of the FinTech<br />

sector. Do the newcommers born from<br />

this encounter represent a threat to the<br />

financial industry or a refreshing break<br />

likely to boost activities?<br />

Hugues Delcourt, CEO of BIL Group,<br />

explains how Luxembourg’s oldest bank<br />

chose to look to the future rather than<br />

regret the past.<br />

© Oliv’images photographie<br />

What is your definition of FinTech?<br />

FinTech is where technology meets financial<br />

services, with a disruptive twist. It involves a wide<br />

variety of industries – from P2P lending, roboinvesting,<br />

payments and crowd funding to digital<br />

currencies and big-data – all in the service of<br />

financial companies. All these companies share a<br />

common trait in that they aim to make financial<br />

services and markets more efficient, while<br />

offering a better user experience.<br />

Where does Luxembourg have a role to play in<br />

the development of FinTech?<br />

Luxembourg has a lot to offer. BIL, as a major<br />

institution in the country, has the duty to support<br />

the many efforts to make it a more attractive<br />

place for this sector to do business. This will have<br />

a positive impact on the national economy. All of<br />

the relevant actors are working together, much<br />

as we did in the 80s and 90s to attract the fund<br />

industry to Luxembourg.<br />

This country has the potential to become the<br />

European HQ of mature foreign FinTechs because<br />

of several advantages. It can offer the European<br />

passporting of regulated companies, by setting<br />

up an appropriate regulatory framework.<br />

It offers a state-of-the-art IT infrastructure that provides top-quality connectivity<br />

and managed or cloud services. Luxembourg also offers recognised know-how in<br />

financial engineering, which is needed by some FinTech activities, like specialised<br />

vehicles, securitisation for instance. Most of all, it offers a business-friendly<br />

environment that allows innovative companies to thrive.<br />

Of course, there are also challenges ahead: access to funding, especially start-up<br />

funding, has not yet been resolved. But even more fundamentally, Luxembourg<br />

needs to offer a human resources pool that offers the kind of tech profiles this<br />

sector needs.<br />

Are Luxemburgish customers ready to switch to FinTech services?<br />

With 75% of the population now using smartphones, Luxembourgers are amongst<br />

the most intensive mobile users in Europe. This is combined with a state-of-theart<br />

IT infrastructure and a strong local expertise in providing financial services. All<br />

together, this makes Luxembourg a very attractive place for FinTech operators.<br />

What one must keep in mind, however, is that for “pure players” - a company<br />

that focusses on a single product or service in order to obtain a large market<br />

share - Luxembourg falls a bit short of the critical mass usually required for tech<br />

investments targeting only the domestic market to be able to break even.<br />

We can observe that our mobile banking usage statistics demonstrate that our<br />

clients are willing to embrace technology whenever it offers them a clear addedvalue.<br />

But since an alternative offer barely exists at this point, it’s hard to say<br />

more than this.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Business | FinTech<br />

11<br />

Would you rather develop your own FinTech<br />

services or work with startups?<br />

Our approach will involve doing some of both,<br />

by following an open approach to innovation.<br />

We have developed our own know how in<br />

mobile banking application development, «Quick<br />

Banking». We are the first bank in Luxembourg<br />

to offer instant access to the main features of<br />

its banking app without the use of a token and<br />

to make possible Touch-ID authentication for<br />

users of Apple devices.<br />

AN OPEN<br />

APPROACH<br />

TO INNOVATION<br />

We are looking forward to engaging with FinTech<br />

companies as part as our open approach to<br />

innovation. We wish to have a mutually beneficial<br />

exchange between them and our teams, not<br />

only on technological aspects, but also about<br />

business models, entrepreneurial and innovation<br />

culture.<br />

We are aware that we can’t turn a supertanker<br />

into a speedboat within a matter of weeks.<br />

Working with start-ups is an opportunity to<br />

benefit from their innovative approach and<br />

technology, and offer a best time-to-market to<br />

deliver innovative products to our clients.<br />

FinTech mostly helps to save time. Can it help to<br />

save money?<br />

Fintech-derived products and services can save<br />

both time and money.<br />

For a bank, for example, value propositions from<br />

FinTech firms such as Ripple mean being both<br />

more time and cost efficient in bank-to-bank<br />

money transfers. Integrating existing offers from<br />

FinTech firms makes it possible to offer such a<br />

service for a fraction of the development price<br />

or time we would have had to invest on our own.<br />

For end-users, FinTech-based real-time<br />

settlement offers represent a relevant alternative<br />

to traditional cross-border money-transfer<br />

solutions, for a fraction of the cost. To give<br />

another example, Exchange-traded fund based<br />

robo-investment approaches offer a relevant<br />

value-proposition compared to traditional broker<br />

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Innovative solutions like the new mobile banking<br />

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insights to encourage savings, discourage impulse<br />

purchases and empower customers. Also, simple.<br />

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users with relevant insights to better understand<br />

and master their spending habits.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


12<br />

#Business | FinTech<br />

BITCOIN<br />

IS THE<br />

NEW NORMAL<br />

BY ALEXANDRE KEILMANN<br />

The flagship of digital currency first<br />

appeared in the financial landscape less<br />

than a decade ago. Last September<br />

it officially became a commodity in the<br />

US, along with gold, wheat or oil. <strong>BEAST</strong><br />

asked top-notch Bitcoin experts Patrick<br />

Murck and Nicolas Cary about the growing<br />

importance of digital currencies among<br />

new means of payment. The latter was<br />

awarded the European Digital Leader of the<br />

Year award during ICT Spring Europe <strong>2015</strong>.<br />

According to Nicolas Cary, «Bitcoin allows us to<br />

think about money in a completely new context.<br />

We spend our entire lives in the pursuit of money.<br />

Bitcoin is money for the digital age». The new<br />

status of Bitcoin is opening new opportunities<br />

for companies and customers: several hundred<br />

thousand transactions are happening every day.<br />

The digital leader even thinks that «Bitcoin and<br />

digital money will shortly reshape and reinvent<br />

industries and re-event the way we think<br />

about money». Fellow American Bitcoin expert<br />

Patrick Murck agrees: «Bitcoin allows smarter<br />

payments and creates an unbelievable number<br />

of opportunities for the people who wish to<br />

build new businesses and services».<br />

A better form of money?<br />

Bitcoin allows people to travel all over the world and make transaction with no fee.<br />

The digital currency is easily divisible, fungible and it is impossible to counterfeit.<br />

It only makes sense that more and more people start using it. Today, giants like<br />

DELL and Microsoft are accepting Bitcoins, and people can make «digital currency<br />

donations» to Wikipedia and the American Red Cross. Actually, using Bitcoin is a<br />

no-brainer for companies, according to Nicolas Cary: «If you accept payments in<br />

Bitcoins, you get 100% of the transaction’s value, while credit card companies take<br />

fees. Plus you get the money instantly».<br />

Endless possibilities and numerous advantages<br />

Bitcoin has the opportunity to become the first-ever global and digital platform<br />

which will interface with all the devices surrounding us that we use every day.<br />

Besides creating a global tool which will eventually eliminate currency frontiers,<br />

freedom in payment, security and transparency, it is seducing an increasing number<br />

of individuals, companies, and even financial institutions. In October, Luxembourg<br />

Finance Minister Pierre Gramegna announced that the first Bitlicence in Europe<br />

had been granted to SnapSwap, a company established in Luxembourg. CEO Denis<br />

Kiselev could only agree with Murck and Cary and commented on his arrival in<br />

Luxembourg: «Our mission is to build innovative financial products that allow<br />

consumers and businesses to participate in the global economy by bringing down<br />

barriers such as cost, complexity and processing delays».<br />

Sure, Bitcoin is not perfect (yet), volatility is still a big issue, but the more people<br />

use it, the more stable digital currency will be. But lately,<br />

governments, commerce giants and financial institutions have<br />

been backing Bitcoins in an exponential way and the future<br />

looks bright for digital currencies.<br />

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14<br />

#Business | Digital<br />

THE VOGUE STRATEGY<br />

BY EMMA GEARY<br />

DIGITAL CREATIVE SOLUTIONS MANAGER<br />

BRITISH VOGUE INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

As Digital Creative Solutions Manager for British Vogue, Emma Geary is an amazing brand<br />

ambassador for the magazine, with core focus on ambitious digital advertising solutions.<br />

Part of her job is analyzing data and using it to deliver the most relevant content to<br />

the readers. Video, native advertising, assimilating brand DNA: during in passing through<br />

Luxembourg, Emma Geary gives the <strong>BEAST</strong> readers her ingredients for success.<br />

You like to talk about “assimilating brand DNA”. What does it actually mean?<br />

Native advertising has been a huge buzz word in the industry for the past couple of years.<br />

It implies bringing together the voices of the brand with the editorial content of Vogue or whichever<br />

publishing platform. Assimilating brand DNA means going a step further and blending the DNA of<br />

each brand to the extent that you create an almost third entity. According to<br />

me, it can be seen as the final frontier of native advertising. In this respect,<br />

I think that assimilating brand DNA is the future option to pursue.<br />

Vogue is one of the best known and most influential women’s fashion<br />

magazines in the world. Could you tell us how you achieved this<br />

success? What’s your magic formula?<br />

Unfortunately there is no magic formula; but we are very ambitious<br />

and work very hard every single day. Fashion is an industry which<br />

brings together many strong personalities and we therefore need<br />

to be calm, respectful and diplomatic. I have always been told that<br />

people need to dress for the job they want to be in, and not for the<br />

job they are in. It is actually pretty funny because I used to dress<br />

like a publishing director when I was 20… but looked like I was 35!<br />

What it actually means is that pioneering ideas and innovation makes<br />

you and your company stand out in the crowd, and drives business<br />

forward. So my personal magic formula would actually be to go for<br />

anything that adds value to the company… and the people!<br />

You are currently working as a Digital Creative Solutions Manager<br />

for British Vogue. What is the company’s digital strategy all<br />

about?<br />

Our strategy is tied to four different pillars. First of all, 65%<br />

of the traffic comes from mobile devices – 10% from tablets<br />

and 55% from smartphones – therefore mobile first design is<br />

crucial. This huge shift from desktop to mobile has now come<br />

to the UK, and I think that the saturation point will be around<br />

70-75%. This mobile first design needs to welcome native<br />

advertising that feels “editorially integrated” as I like to say.<br />

Moreover, in order for the reader to trust us, he needs to know<br />

that sponsored content and promotions have been integrated.<br />

We are also using data informed content plans. Our programmatic<br />

exchanges tell us what our readers are searching on the internet and<br />

we are now able to tailor our content, editorial and native advertising<br />

strategies.


We are similarly working on video as it probably is the most<br />

impactful way to get to our readers. Vogue has launched its<br />

official video strategy last June and we are extremely excited<br />

as video is probably the most compelling method of storytelling<br />

there is. Overall, our ambitious and young team full of fresh<br />

perspectives leads that digital charge.<br />

Among all of the different digital platforms that you work with, is<br />

there one which appears to you to be particularly efficient and<br />

useful?<br />

I’d say Instagram from a branding perspective, not from a trafficdriving<br />

perspective as it brings almost no traffic to our site. But<br />

the depth of engagement and the real dialogues it can open with<br />

the public, readers and users is fantastic. With any sponsored<br />

posts that we publish on British Vogue Instagram channels, we<br />

have overwhelming responses: we have almost more «likes»<br />

than we get click-through rates. The depth of engagement is<br />

so strong that it sparks genuine conversations. This means real<br />

feedback in real time. Instagram is incredibly dynamic and I think<br />

that its value is yet to be fully recognized.<br />

“VIDEO IS STILL THE<br />

BEST STORYTELLING<br />

METHOD”<br />

What is the Vogue strategy for the 5 coming years?<br />

In my opinion, video is going to be the real pioneer and we are<br />

really going to push ahead with it. It is a great method of<br />

storytelling and it is fantastic for editorial purposes. All<br />

of our writers are fantastic storytellers and Vogue<br />

is all about crafting fantasy, and what better way<br />

to communicate that than through video? We<br />

are known for our beautiful glossy shoots and<br />

the real enhancement and extension to that<br />

is to show it in 360 full colour in-depth<br />

interviews that can be viral and have a<br />

great social capacity. I also think that more<br />

and more publishers will start acting as<br />

creative agencies. Vogue in particular,<br />

also GQ, has a very strong little black<br />

box of creative talent. We have great<br />

networks, great photographers, and<br />

great model contacts across the<br />

world and relationships which<br />

go back so many years that we<br />

can really leverage it on brands<br />

behalf.<br />

© Oliv’images photographie


16 #Business | Brands<br />

BRAND PUBLISHING<br />

PIERRE ORLAC’H<br />

DIRECTEUR BRAND PUBLISHING GENTSIDE<br />

INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />

Spécialiste du marketing de contenu, Pierre Orlac’h exerce<br />

désormais ses talents au sein du Groupe Cerise, une entreprise de<br />

presse digitale qui affiche de grandes ambitions. Son domaine de<br />

prédilection ? Le Brand Publishing.<br />

Quelle est votre définition du Brand Publishing ?<br />

Le Brand Publishing est très différent du Brand Content, lequel repose<br />

essentiellement sur des campagnes. Chez Groupe Cerise, nous créons du<br />

contenu et nous essayons de le rendre visible, c’est en quelque sorte de<br />

l’événementiel. Finalement, le Brand Publishing, c’est avant tout inciter les<br />

marques à aller plus loin.<br />

Il faut le voir comme une histoire d’amour : il faut d’abord construire une<br />

confiance avec sa cible et son audience. Bien sûr, cela ne peut pas durer<br />

des mois, mais l’idée est de créer un média. Il s’agit finalement de faire de<br />

la marque un vrai média. Notre objectif, en proposant ce type de service,<br />

est d’amener les marques à préempter un territoire, une thématique et être<br />

visibles sur celle-ci pour enfin en devenir leader. Il faut créer un lien très fort,<br />

comme dans une histoire d’amour, avec la cible et l’audience, et par la suite<br />

constater en les résultats à travers par les ventes et le ROI. Nous pensons<br />

nos projets sur le long terme: il faut au minimum un an pour engager une<br />

vraie histoire de Brand Publishing. Sur nos médias, il y a bien sûr parfois des<br />

opérations spéciales qui durent moins longtemps et qui sont davantage<br />

événementielles, mais notre objectif principal est de pousser les marques à<br />

vivre des histoires d’amour… plutôt que des coups d’un soir.<br />

Le Groupe Cerise envisage de lancer sa propre plateforme vidéo people, dans<br />

un marché dominé par YouTube et Dailymotion. Comment pensez-vous faire<br />

en faire une référence dans un marché très fermé ?<br />

Le marché est dominé par ce que j’appelle les anciennes plateformes<br />

d’hébergement de vidéos. Notre objectif avec Kol est de créer un nouveau<br />

type de plateforme et de mettre en relation les meilleurs créateurs de<br />

contenus de la planète avec les meilleurs éditeurs. Il ne s’agit pas uniquement<br />

de créer une plateforme de vidéo pour mettre en relation des utilisateurs<br />

qui pourraient se partager la dernière vidéo en vogue sur la toile. Il faut<br />

plutôt mettre en évidence ces individus, amateurs ou professionnels, qui<br />

créent de magnifiques contenus et pourraient être encore plus visibles,<br />

si les éditeurs étaient vraiment intéressés à les diffuser. Aujourd’hui, les<br />

éditeurs qui travaillent avec YouTube et Dailymotion ont très peu de<br />

retombées financières: notre objectif est de créer un lien entre les créateurs<br />

de contenus et les éditeurs. Il s’agit d’un nouveau type de plateforme,<br />

où, encore une fois, nous racontons une nouvelle histoire. Avec Kol, nous<br />

entrons dans la nouvelle ère des plateformes de vidéo.<br />

Vous venez de créer deux nouvelles versions du site<br />

Gentside, dédié au public masculin, l’une en Allemagne<br />

et l’autre en Espagne. Pourquoi avoir choisi ces deux<br />

pays ?<br />

Nous avons créé deux nouveaux médias chez Gentside<br />

et chez Ohmymag (destiné à un public féminin, ndlr).<br />

Cependant, nous ne les avons pas créés en Espagne<br />

et en Allemagne, mais en espagnol et en allemand,<br />

ce qui est totalement différent. Avec l’espagnol, nous<br />

visons essentiellement le marché sud-américain,<br />

tandis qu’avec l’allemand nous voulons investir un<br />

marché plus proche du marché français, en termes<br />

de médias et de publicité. Ces projets s’inscrivent<br />

dans une stratégie de développement international:<br />

nous souhaitons les tester dans différents pays et les<br />

premiers résultats de la version espagnole semblent<br />

confirmer une tendance très positive. Nous arrivons<br />

à obtenir un modèle ‘sclalable’ nous permettant de<br />

poursuivre des développements. Nous ne sommes plus<br />

uniquement une entreprise média française mais bien<br />

un groupe international.<br />

Cette dynamique a été créée en peu de temps:<br />

Gentside a été lancé en 2011 et Ohmymag fin 2013. Et<br />

à l’heure actuelle, le Groupe Cerise occupe la huitième<br />

place dans le classement des médias digitaux français,<br />

devant Canal+ !<br />

Quelles sont les objectifs du Groupe Cerise pour<br />

les 5 années à venir ?<br />

Pour résumer, je pense que le digital se définit de la<br />

manière suivante: ‘Test, Learn, Agilité, Changement’.<br />

Ce que nous serons dans 5 ans, nous pouvons bien<br />

entendu le projeter voire le deviner, mais pas l’écrire<br />

de manière définitive, car le monde du numérique a<br />

besoin d’agilité. Ce qui est sûr, c’est que d’une part<br />

nous nous dirigeons vers la vidéo avec la plateforme<br />

Kol, qui tend à nous sortir de nos frontières en<br />

lançant nos médias à l’international. D’autre part, nous<br />

continuerons à travailler avec les marques puisque<br />

notre baseline, depuis le départ, est de générer des<br />

audiences massives et de l’engagement pour ces<br />

marques. La R&D faisant véritablement partie de notre<br />

ADN, vous pouvez être assurés que nous lancerons à<br />

l’avenir de nombreux projets. Le Groupe Cerise aime<br />

être challengé. Pour être concis, nous allons continuer<br />

à avancer.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Business | Brands 17<br />

Comment envisagez-vous l’avenir<br />

du Brand Publishing ?<br />

Le digital offre des opportunités aux<br />

marques que je qualifierais de ‘géniales’:<br />

il y a aujourd’hui plus de cartes SIM<br />

connectées que d’êtres humains … les<br />

marques peuvent entrer dans le quotidien<br />

de chaque individu et accompagner les<br />

utilisateurs de manière précise et efficace.<br />

Le Brand Publishing de demain sera<br />

surtout lié à une vision média des marques.<br />

Aujourd’hui les marques, mais également<br />

les PME, ne doivent plus se contenter<br />

de leur statut. Elles doivent laisser de<br />

côté cette ancienne vision du marketing<br />

pour véritablement essayer d’entrer<br />

dans le quotidien du consommateur:<br />

elles doivent être plus présentes, tenir le<br />

consommateur par la main et exister hors<br />

des temps forts publicitaires. Il s’agit en<br />

quelque sorte du Brand Publishing que<br />

nous proposons déjà aujourd’hui: faire<br />

des marques de vrais médias, les aider<br />

à préempter des thématiques. Il s’agit<br />

de créer du lien et générer des résultats<br />

grâce à cette relation. Le marketing de<br />

demain, c’est faire du contenu de marque<br />

un centre de profit.<br />

«VIVRE DES<br />

HISTOIRES<br />

D’AMOUR…<br />

PLUTÔT QUE<br />

DES COUPS<br />

D’UN SOIR»<br />

© Oliv’images photographie<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


18<br />

#Business | Digital<br />

DIGITAL IS A<br />

BEAUTIFUL SPORT<br />

CONSTANCE SMITH<br />

INTERNATIONAL DIGITAL COMMUNICATIONS<br />

& SOCIAL MEDIA MANAGER<br />

INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />

Lacoste is one of the oldest French brands.<br />

To stay on top of the social media game<br />

- which is vital to the digital generation –<br />

Lacoste’s Internal Digital Communications<br />

& Social Media Manager, Constance Smith,<br />

has to try, test and, above all, innovate.<br />

The <strong>BEAST</strong> team met with the Frenchwoman<br />

right after her inspiring ICT Spring Europe<br />

speech, last May in Luxembourg.<br />

What role does digital marketing play at Lacoste?<br />

Digital Marketing plays a very important<br />

role at Lacoste. First of all, we use Digital<br />

and particularly Digital Content to continue<br />

to anchor our brand and its promise, Life<br />

is a Beautiful Sport. Digital helps us interact<br />

with our consumers. Therefore, we have<br />

developed a consumer centric approach when<br />

it comes to both digital and social. Unique and<br />

inspiring content, such as storytelling, plays<br />

a big part in this digital strategy and helps<br />

engaging the consumers. We are now able<br />

to use the power of digital in the retail<br />

environment to have an impact on our<br />

consumers and grow internationally.<br />

DEVELOPING<br />

A STRONG<br />

SOCIAL MEDIA<br />

STRATEGY FAVORS<br />

INNOVATION<br />

Lacoste maintains a strong presence on the<br />

web and social media. What are your objectives<br />

with this strategy?<br />

The brand has 3 key objectives in terms of social<br />

media. First of all, we use social media to inspire<br />

consumers and fans by exploiting the content<br />

that we leverage on our different platforms.<br />

It needs to be carefully targeted as it has<br />

to inspire different communities. We also<br />

use these platforms to directly interact<br />

with our consumers on all the different<br />

touch points on multiple channels such<br />

as Pinterest, Tumblr, Facebook and<br />

Instagram. The consumer is able to talk<br />

to his favorite brand. Finally, we use social media<br />

to innovate, test and learn. Over the years,<br />

Lacoste has proven to be a leader and a unique<br />

digital pioneer.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Business | Digital<br />

19<br />

What is your view on Social<br />

Commerce? In your opinion which<br />

platform is the most suited for this<br />

kind of purchasing?<br />

Ironically, I think that Instagram<br />

is very interesting in terms of social<br />

commerce. We all know that one image<br />

is worth a thousand words, and today,<br />

one image is actually worth a thousand<br />

clicks. As a matter of fact, visual media<br />

and visual imagery is a faster and<br />

more effective way to communicate<br />

and also inspires emotion and action.<br />

To me, Instagram has the potential to<br />

become the first platform to unleash<br />

the immense potential of social<br />

commerce. A number of studies have<br />

already shown that brands can improve<br />

their conversion rate by around 7%,<br />

by using this user generated content<br />

on Instagram.<br />

During your presentation at ICT<br />

Spring Europe, you listed the best<br />

reasons to invest in social and digital<br />

content. Could you tell us a bit more?<br />

© Oliv’images photographie<br />

There is a large number of reasons<br />

to definitively adopt a strong and<br />

consistent digital social strategy.<br />

Brands have to believe in the<br />

power of social media. Platforms like<br />

Instagram and Facebook give brands<br />

an incredible reach. Social media are<br />

also great in terms of brand building;<br />

we have seen it with Instagram lately.<br />

To reach a bigger scale, Facebook is<br />

still number one. A third advantage<br />

is that social media helps with brand<br />

engagement: brands can interact<br />

with their consumers. The focus is<br />

really put on exchange and on what<br />

fans desire. In this respect, another<br />

platform to consider in the very next<br />

future is SnapChat. As a matter of<br />

fact, having a social media strategy<br />

favors innovation: brands need to test<br />

and learn. Brands can take calculated<br />

risks and then progressively optimize<br />

their digital and social media strategy.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


20<br />

#Business | ICT SPRING 2016<br />

LUXEMBOURG, HISTOIRE<br />

D’UN PRINTEMPS DIGITAL<br />

ICT SPRING 2016<br />

Aussi loin que l’on se souvienne, le Luxembourg a toujours<br />

été féru de technologie et d’innovation, et même... de<br />

science-fiction. Des générations d’inventeurs, d’industriels<br />

et de scientifiques ont, au fil des décennies, contribué<br />

à placer le Grand-Duché sur la carte des nations les plus<br />

remarquables. Ces dernières années, les efforts ont<br />

redoublé sous l’impulsion de politiques visionnaires en<br />

matière d’infrastructures, de synergies entre secteurs, mais<br />

aussi de quelques «coups» retentissants à mettre à l’actif<br />

d’investisseurs, de startups et d’une génération d’experts<br />

pressés d’exploiter au mieux les niches encore à leur<br />

disposition. Puis Amazon, Skype, EuroDNS et de nombreux<br />

autres se sont remis à créer ce qu’une nation toute entière<br />

attendait depuis 30 ans et qui manquait depuis l’apparition<br />

de RTL et de SES: de la matière.<br />

Un détonateur évènementiel<br />

Lorsque l’on souhaite cristalliser l’attention de milliers de décideurs<br />

et d’influenceurs internationaux afin d’accélérer une tendance,<br />

amplifier une notoriété ou un élément particulier d’un nation<br />

branding, rien de tel qu’un détonateur évènementiel.<br />

Il y a 7 ans, avant l’avènement d’un WebSummit porté par une<br />

diaspora, un écosystème et des liaisons aériennes en pleine<br />

expansion, le benchmark européen était sans conteste incarné par<br />

LeWeb, initié par Loïc LeMeur: le patron de Google y côtoyait celui<br />

de Renault, la capitale française déroulait le tapis rouge à grands<br />

renforts de réceptions privées, les marques s’y pressaient et l’idée<br />

de créer Uber germait dans l’esprit de visiteurs échaudés par la<br />

conduite des taxis parisiens. Un cercle vertueux, mais aussi un coup<br />

de jeune pour la carte postale parisienne.<br />

Les stars du web convergent vers le Kirchberg<br />

ICT Spring fut créé au Luxembourg avec la volonté d’offrir au<br />

pays son sommet du web. Passées les hésitations des débuts, on<br />

y croisera les fondateurs de Skype et de Wikipedia, des acteurs<br />

comme Christophe Lambert, les stratèges marketing de Facebook,<br />

des émissaires de Twitter ou d’Electronic Arts.<br />

PAR FABIEN AMORETTI<br />

Initialement tourné vers les infrastructures, le cloud et le gaming,<br />

l’événement se transformera, avec l’aide de ses sponsors et<br />

du gouvernement, pour prendre ses marques dans le domaine<br />

digital (avec Vogue, Dailymotion et Warner Bros., notamment), les<br />

ressources humaines (LinkedIn) et bien sûr le FinTech, réunissant un<br />

plateau d’intervenants stars et de startups surprenantes, autorisant<br />

la création d’une signature européenne, et saturant au passage la<br />

capacité hôtelière du pays avec plus de 5.200 visiteurs venus de 72<br />

pays différents en <strong>2015</strong>.<br />

© Oliv’images photographie<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


SAVE THE DATE<br />

#Business | XXXX<br />

21<br />

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<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


22<br />

#Business | ICT SPRING 2016<br />

© Oliv’images photographie<br />

La contagion aux autres secteurs<br />

En quelques années, la transformation digitale a rapidement<br />

tourné à l’obsession et les incubateurs se sont mis à fleurir au<br />

Luxembourg. Investir dans l’innovation est devenu une mode, une<br />

passion, une aventure, tout autant qu’une alternative à une vie<br />

professionnelle prévisible et à des prix de l’immobilier délirants. La<br />

volonté des jeunes générations de réformer un monde dirigé par<br />

des gens qui ne les comprennent pas n’est pas pour rien non plus<br />

dans cet engouement.<br />

La linguistique est désormais massacrée dans les textos et le<br />

vocabulaire business lui-même est bousculé: on se fait disrupter,<br />

ubériser. Aucun secteur, aucune entreprise, aucune carrière n’est<br />

plus à l’abri. Les modes de consommation - donc de distribution<br />

et de paiement - ont changé. Mais aussi la façon de recruter,<br />

d’attirer et de retenir des talents liés à l’accès et à la diffusion<br />

des informations, aux rencontres, au tourisme, à l’éducation,<br />

la création, le financement, la construction, …<br />

L’avènement d’un printemps 2.0<br />

2016 sera une année charnière pour ICT Spring, avec un<br />

programme dense pour les marketers (Cannes Lions, Disney, Canal+<br />

et Publicis sont déjà confirmés) et les technophiles, avec un circuit<br />

de conférences pour les DRH, un autre pour les financiers, ultrachoyés<br />

par un agenda FinTech unique en Europe.<br />

Et puis, parmi les nouveautés, un SpaceForum inédit. Car la<br />

prochaine révolution étant à nos portes, autant l’anticiper. Elle<br />

vient de très haut: de l’espace. Espace qui, depuis dix ans, attire les<br />

convoitises d’Elon Musk, de Richard Branson, de Mark Zuckerberg,<br />

de Jeff Bezos et de tous ceux qui savent depuis longtemps que<br />

ce qui se trame aujourd’hui là-haut n’est ni plus ni moins que la<br />

maîtrise de la sécurité, de la mobilité et de l’accès à l’information.<br />

Le Luxembourg en a eu très tôt l’intuition, en s’investissant dans<br />

l’industrie des satellites notamment. Mais aujourd’hui, la vision de<br />

notre futur proche qui en résulte doit être partagée, débattue et<br />

nos entreprises éduquées à un formidable potentiel qui, sans cela,<br />

ne représenterait qu’une obscure menace.<br />

Le Luxembourg en a eu tôt l’intuition, dans les satellites notamment,<br />

mais aujourd’hui cette vision du futur proche doit être partagée,<br />

débattue, et nos entreprises éduquées à ce potentiel, qui sinon<br />

ne sera qu’une menace.<br />

Investir dans l’éducation<br />

L’éducation, vaste débat. Car le machine learning, les robots et<br />

l’intelligence artificielle sont déjà là, à notre disposition, parfois à<br />

notre insu. Plus proche de nous, plus concrets et plus humains sont<br />

les étudiants issus d’une centaine de grands campus européens<br />

qui convergeront vers le Grand-Duché, le 10 mai prochain, pour<br />

disputer la Morpheus Cup, une compétition entre universités et<br />

grandes écoles unique au monde. Cette compétition attire chaque<br />

jour de jeunes talents venant de plus en plus loin pour découvrir<br />

ce que leurs futurs employeurs ont à leur offrir ... et inversement.<br />

Jean-Jacques Dordain, directeur sortant de l’Agence Spatiale<br />

Européenne, Philippe Pouletty, co-créateur du cœur artificiel<br />

Carmat, Richard Wurman, le célèbre créateur des conférences<br />

TED, et Paul Helminger, que l’on ne présente plus, seront membres<br />

du Jury de la Morpheus Cup, parmi une dizaine de personnalités<br />

mondiales.<br />

Il y a aura bien sûr quelques robots, déambulant dans les allées.<br />

Business, Entertainment, Art, Science et Technologie : un mélange<br />

inspirant, au cœur d’une expérience lecteur qu’ICT Spring vous<br />

propose de transformer en expérience visiteur les 10 et 11 mai<br />

2016. Save the Date !<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


CAMILLE


24<br />

#Business | RH & Management<br />

REPENSER<br />

LE MANAGEMENT<br />

DES SITUATIONS<br />

PAR ALEXANDRE<br />

KEILMANN<br />

EXTRÊMES<br />

<strong>BEAST</strong> a choisi de réunir deux experts des relations humaines, issus de mondes a priori très différents,<br />

mais animés par une passion commune.<br />

D’un côté - honneur aux dames - Sophie Feller, une dirigeante luxembourgeoise reconnue, à la tête de Novelia<br />

Services, dotée d’une personnalité solaire qui tire sa richesse d’un engagement personnel jamais démenti au<br />

cours d’une carrière orientée vers l’humain et renforcée par une solide formation en sciences sociales et en<br />

management de la qualité.<br />

De l’autre, Christophe Caupenne, ancien négociateur du RAID, une référence mondiale, qui a tout connu en 350<br />

opérations : prises d’otages, kidnappings à l’étranger, mutineries,... une expertise tirée de situations extrêmes<br />

qui offre des voies d’améliorations en entreprise, en performance managériale, mais aussi en conduite du<br />

changement et gestion des risques.<br />

Vos équipes et vous-mêmes êtes confrontés chaque jour à des situations similaires, qui requièrent un esprit affuté mais aussi une approche<br />

particulière de l’humain. On devine un respect réciproque en la matière, comment est-il né ?<br />

Sophie Feller : Christophe véhicule au quotidien des valeurs à la fois<br />

nobles et rigoureuses mais il a développé en outre une sensibilité et<br />

une humanité très importantes, à un niveau selon moi insoupçonné<br />

dans son métier. Ces qualités ont immédiatement éveillé mon intérêt<br />

à son égard et continuent à me passionner encore aujourd’hui. Je<br />

me suis moi-même construite sur une dualité similaire: une rigueur<br />

militaire associée à une empathie naturelle et éducationnelle très<br />

développée. J’ai découvert Christophe lors d’un reportage, puis me<br />

suis documentée à son sujet car sa personnalité, ses valeurs et nos<br />

similitudes m’ont forcément interpelée. Doté d’un charisme et d’une<br />

intelligence double - à la fois classique et émotionnelle, Christophe<br />

m’émeut plus encore par son humilité et sa sincérité.<br />

Christophe Caupenne : La gestion d’une entreprise prend en<br />

considération des aspects qui ne sont pas affichés au bilan : sa<br />

richesse, son patrimoine, sa réussite et sa plus-value. La réputation<br />

d’une entreprise est une chose; l’humain, les hommes qui y travaillent<br />

en sont une autre. Sophie Feller place l’humain, ses collaborateurs et<br />

ses patients au centre de ses préoccupations. Il s’agit, selon moi, du<br />

management du futur car rien ne se fera sans l’humain. En tant que<br />

chef d’entreprise, j’adhère complètement à cette approche visionnaire.<br />

Commençons par les sources de votre vocation, à quel moment, avez décidé de suivre une voie aussi singulière ?<br />

SF : J’ai naturellement un intérêt sincère et<br />

véritable pour autrui. Mon souci principal<br />

a toujours été de vouloir soutenir et aider<br />

mon prochain. J’ai donc suivi très tôt cette<br />

voie sociale, choix que je n’ai jamais regretté,<br />

car inhérent à ma nature profonde: d’aussi<br />

longtemps que je me souvienne, j’ai toujours<br />

eu cette envie de comprendre l’être humain<br />

dans toute sa complexité. J’ai donc entrepris<br />

des études dans le domaine des sciences<br />

sociales que j’ai combinées avec un domaine<br />

d’expertise plus rigoureux, le management en<br />

qualité.<br />

CC : J’y suis arrivé par hasard. En effet, je n’avais pas de vocation particulière pour les sciences<br />

humaines. J’étais, et je le suis toujours, très intéressé par la criminologie et la victimologie.<br />

Cependant, je suis arrivé dans un secteur - en groupe criminel et répression du banditisme -<br />

où nous créons de la relation humaine. Nous nous intéressons à la nature humaine, à travers<br />

le passage à l’acte. Lorsque j’ai intégré le RAID, je me suis véritablement rendu compte que<br />

le risque était majeur: toute erreur de notre part est payée immédiatement par la perte de<br />

l’otage, du preneur d’otage ou d’un de nos hommes. D’où la nécessité d’avoir des processus<br />

mais également un langage extrêmement professionnel, opérationnel et compréhensible de<br />

tous. Dans ce type de situation, le plan B existe toujours. En effet, si je n’arrive pas à<br />

négocier, il y a intervention. Afin de m’améliorer, je me pose la question suivante : «que<br />

se passe-t-il s’il n’y a pas de plan B ?» Il est alors primordial pour moi d’atteindre cette<br />

excellence en allant chercher les ressources ou les technologies nécessaires.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Business | RH & Management<br />

25<br />

Assouvir une quête de sens et évoluer à ce niveau requiert une formation et des connaissances précises. Mais derrière des linguistes<br />

ou psychanalystes incontournables tels Freud ou Dumézil, on retrouve chez vous des inspirations moins évidentes comme Konrad Lorenz<br />

et Simone Weil, voire Homère, Dostoïevski, …<br />

SF : Lorsque que l’on étudie les ressorts de l’esprit<br />

humain, les références deviennent très vite<br />

éclectiques. Tout ce qui inspire, construit l’esprit<br />

et façonne notre compréhension du monde y<br />

contribue. C’est une philosophie qui s’enrichit<br />

au contact de références majeures en sociologie<br />

comme Émile Durkheim, Auguste Comte ou Daniel<br />

Goleman.<br />

CC : On ne peut passer ni à côté des grands penseurs de l’antiquité, ni à côté des<br />

grands philosophes des XIX ème et XX ème siècles. Aujourd’hui, il y a de nombreux auteurs<br />

qui donnent à réfléchir. Je pense notamment à Marc Trévidic, magistrat instructeur et<br />

spécialiste du pôle anti-terroriste, qui a notamment écrit un livre intitulé Terroristes: les<br />

7 piliers de la déraison. Il ne s’agit pas d’un auteur classique, mais d’un spécialiste qui<br />

a produit des analyses et des conclusions extrêmement pertinentes pour comprendre<br />

le monde dans lequel nous vivons actuellement, puis anticiper ce que nous devons<br />

mettre en place pour le futur.<br />

Je pense qu’il n’y a pas de limite au travail intellectuel. Je fais de la<br />

recherche avec des scientifiques et des psychologues pour arriver<br />

à comprendre la motivation et la prise de décision. L’objectif est la<br />

performance: rendre le dirigeant meilleur, plus efficace, moins stressé,<br />

moins soumis aux aléas de sa fonction. Les sportifs utilisent notamment<br />

ces techniques d’optimisation du potentiel. Nous les amenons à mieux<br />

gérer la fatigue, à s’adapter à de nouveaux écosystèmes ou à de<br />

nouveaux rythmes. Tout cela est transposable aux chefs d’entreprise. Ils<br />

doivent pouvoir profiter des neurosciences qui peuvent être très utiles<br />

aux dirigeants.<br />

Un exemple particulier d’une situation de terrain que vous retenez ?<br />

SF : Un exemple me vient à l’esprit: j’ai été contactée pour prendre en<br />

charge un patient atteint de troubles psychotiques, au comportement<br />

particulièrement agressif, totalement reclus. La profondeur même de son<br />

problème n’avait pas été prise en considération de manière adéquate.<br />

Mon équipe et moi-même avons décidé de l’écouter, réellement, puis<br />

nous nous sommes battus pour qu’il puisse rester à domicile avec son<br />

épouse, malgré les avis contraires. Le placer dans une institution fermée<br />

n’aurait pas amélioré sa situation et aurait été en total désaccord avec<br />

sa volonté et celle de son épouse. C’était il y a 8 ans et depuis, il a pu<br />

rester à son domicile, entouré des siens, avec un traitement adapté<br />

car personnalisé. Souvent, prendre simplement le temps de comprendre<br />

l’autre, d’écouter ce qui le fait souffrir et pourquoi – même si c’est<br />

difficile – change toute la donne pour lui, pour nous comme tout son<br />

entourage.<br />

CC : De nombreuses affaires m’ont marqué, certaines à forte charge<br />

émotionnelle, d’autres avec des enjeux majeurs. Lorsque vous vous<br />

occupez d’une affaire de chantage exercé par un groupe terroriste<br />

sur l’Etat français, cela vous impacte fortement car il y a une véritable<br />

menace contre l’Etat et les citoyens. A d’autres moments, ce sont des<br />

situations de vie, des gens qui deviennent des forcenés suite à leurs<br />

expériences de vie. Ces situations peuvent être très déstabilisantes,<br />

notamment lorsque des enfants sont pris en otage ou sont victimes<br />

du système. C’est à ce moment-là que vous prenez conscience de<br />

votre responsabilité. Il y a également les prises d’otage à l’étranger,<br />

très délicates lorsque vous ne bénéficiez pas de toute l’infrastructure<br />

logistique dont vous bénéficiez en France, d’un groupe d’assaut, etc. A<br />

l’étranger, vous êtes seul, en contact avec le Quai d’Orsay mais votre<br />

prise de décision est majeure. Certaines missions furent extrêmement<br />

périlleuses, réussies par chance, mais avec des niveaux de risque parfois<br />

déraisonnables.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


26<br />

#Business | RH & Management<br />

En amont de situations extrêmes, quelles dimensions devraient<br />

développer les managers aujourd’hui pour inspirer davantage et<br />

engager leurs équipes derrière eux ?<br />

SF : Asseoir son management sur des valeurs essentielles telles<br />

que la loyauté, l’intégrité, la considération et l’échange me semble<br />

indispensable. On en revient toujours à des vertus très simples, mais<br />

essentielles.<br />

« SOUVENT,<br />

PRENDRE<br />

SIMPLEMENT<br />

LE TEMPS DE<br />

COMPRENDRE<br />

L’AUTRE, D’ÉCOUTER<br />

CE QUI LE FAIT<br />

SOUFFRIR, CHANGE<br />

TOUTE LA DONNE<br />

POUR LUI COMME<br />

POUR NOUS »<br />

SOPHIE FELLER<br />

CC : Aujourd’hui, beaucoup considèrent la formation professionnelle comme la réponse logique à<br />

l’amélioration des compétences des collaborateurs. Je pense sincèrement que les dirigeants doivent être<br />

soulagés d’une partie de leurs contraintes. Nous le savons, la gravité des décisions, la vitesse du traitement<br />

de l’information, les crises subies dans l’entreprise, ne laissent que très peu de temps au dirigeant pour<br />

s’occuper de lui, idéologiquement, psychologiquement ou de manière organisationnelle. De nombreux<br />

sujets doivent être pris en main de manière à soulager le dirigeant. Mieux réguler les éléments personnels<br />

permettra aux dirigeants d’exercer un management efficace et d’éviter des dysfonctionnements dans<br />

les prises de décision.<br />

Votre engagement passe aussi par le fait de transmettre un savoir à des équipes,<br />

à des générations futures, ...<br />

SF : La transmission doit être permanente, lissée dans le<br />

temps, et s’opérer par plusieurs biais: conférences, formation<br />

professionnelle ou continue, entretiens à divers niveaux, etc. La<br />

remise en question quotidienne doit également rester à l’esprit<br />

de chacun car rien n’est jamais acquis. Finalement, valeurs et<br />

compétences se transmettent chaque jour. Il ne s’agit plus<br />

uniquement de se construire et de trouver un sens profond à<br />

son action mais aussi de transmettre. Evoquer le partage des<br />

connaissances, c’est prendre en compte les connaissances<br />

mais aussi et surtout le partage, sans lequel les premières n’ont<br />

finalement que peu d’intérêt.<br />

SOPHIE FELLER EN 5 DATES :<br />

1999 : Ouverture de la Maison de soin<br />

«Am Schmëttbesch».<br />

2007 : Création de CAMILLE<br />

aides et soins à domicile.<br />

2010 : Ouverture du Foyer de Jour «Beim Buer».<br />

2011 : Ouverture du Foyer de jour «Liewensfreed».<br />

2013 : Création du pôle soin-santé NOVELIA<br />

Senior Services.<br />

CC : A partir du moment où nous avons acquis des compétences et des<br />

connaissances, il est de notre devoir de les transmettre. C’est la seule chose<br />

qui fait sens. Notre mission est d’amener ces connaissances et ces diagnostics<br />

aux générations futures. Cette transmission est selon moi fondamentale.<br />

Celui qui sait n’a pas d’excuse pour ne pas transmettre: nous avons tous les<br />

outils informatiques nécessaires. Le savoir passe également par la gratuité<br />

qui est essentielle pour faire évoluer notre société. Cette gratuité permet à<br />

tout le monde d’accéder au maximum à la connaissance et à l’information.<br />

Cette transmission a guidé toute mon action sur le terrain. Mon but n’était<br />

pas de réaliser une mission avec succès mais plutôt de comprendre ce qui<br />

m’avait permis de la mener à bien. De cette façon, demain, nous pourrons<br />

gérer une situation similaire plus rapidement tout en étant plus efficaces.<br />

Cette dimension pédagogique est très importante.<br />

Nous entrons dans une période particulière pour l’humanité. Quelle est votre vision des temps à venir et comment s’y préparer ?<br />

Comment décririez-vous le futur du «vivre ensemble» ?<br />

CC : Nous vivons aujourd’hui une dématérialisation importante du savoir et de l’information. De ce fait, la dimension habituelle du travail, avec<br />

une territorialité, n’a plus trop de sens. Nous savons que les transports sont pesants pour l’entreprise et représentent une perte colossale<br />

de temps au détriment du travail. Au sein de mon entreprise, j’ai mis en place un télétravail systématique pour mes équipes car beaucoup de<br />

tâches peuvent être effectuées à distance. Cette dématérialisation va permettre, demain, de rendre le travail plus conforme à ce dont nous<br />

avons véritablement besoin: une meilleure qualité du travail en général.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Business | RH & Management<br />

27<br />

De nos jours, les managers sont challengés par leurs équipes, un concept<br />

totalement disruptif. C’est le personnel qui évalue le dirigeant sur ses qualités<br />

de manager. Il y a donc une nécessité d’exemplarité, un terme auquel je crois<br />

beaucoup. Il s’agit d’un moteur formidable: on ne peut rien vous reprocher<br />

lorsque vous faites tous les efforts nécessaires. C’est coûteux, indiscutablement,<br />

mais la dynamique autour de l’exemplarité permet de transcender les gens et<br />

leur motivation. Je pense que nous devrions être moins attachés au cursus car<br />

ce qui compte, finalement, c’est ce que nous faisons de nos carrières, ce que<br />

nous apportons à l’entreprise, à la société, à l’humain. Quand un employé sent<br />

bien dans une entreprise, je pense que le dirigeant a réussi son pari. Puis, en<br />

général, la réussite de l’entreprise va de pair. L’entreprise du futur doit avoir un<br />

bon écosystème interne.<br />

On ressent chez vous un optimisme omniprésent malgré un engagement<br />

permanent et des situations difficiles à gérer au quotidien. Comment vous<br />

ressourcez-vous ?<br />

CC : Aujourd’hui, j’ai les manettes pour mener les entreprises comme je le pense<br />

et faire du bien aux autres, c’est me faire du bien à moi. Les gens vous renvoient<br />

ce que vous dégagez : respect, enthousiasme, justice, etc. Lorsque vous veillez<br />

à votre ligne de conduite, vos employés le ressentent et leur motivation est<br />

décuplée. Je suis également optimiste. L’homme part de loin; il est allé à la<br />

conquête de l’espace et veut désormais aller encore plus loin. C’est un signe<br />

exceptionnel de notre capacité à surmonter les crises. Il s’agit finalement d’un<br />

optimisme de constat, car je crois profondément dans les qualités de l’homme<br />

et dans ses capacités de résilience par rapport à tous les drames que d’autres<br />

hommes savent imposer à l’histoire. Il y a une véritable dynamique de vie qui<br />

laisse présager que nous sommes capables de faire de grandes choses. J’essaie<br />

d’apporter ma pierre à l’édifice en espérant baliser le terrain pour d’autres.<br />

Je participe ainsi à cet effort collectif.participe ainsi à cet effort collectif.<br />

SF : Optimiste de nature, j’aime relever chaque jour de nouveaux défis. Vouer<br />

une véritable passion à son métier rend la vie professionnelle très différente.<br />

«Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour<br />

de votre vie», disait Confucius. Cela n’est vrai que si cette passion est associée à<br />

une quête de professionnalisme et à une réelle orientation patient ou client, car<br />

on ne travaille pas que pour soi. Et pour un client, la passion ne suffit pas. Pour<br />

me ressourcer, je passe un maximum de temps auprès de ma famille, et puis il y<br />

a le fitness et le sport automobile. Les bienfaits du sport sur le corps humain ne<br />

sont pas une légende. Cet équilibre vie professionnelle - vie privée est primordial<br />

car ces deux mondes ne sont pas cloisonnés et influent énormément l’un sur<br />

l’autre.<br />

SF : Il faut en premier lieu se recentrer sur les valeurs<br />

essentielles que sont le respect, la fiabilité et l’honnêteté.<br />

Selon moi, ces valeurs se perdent et il y a un véritable<br />

travail éducationnel à faire. L’intergénérationnalité est<br />

également une source d’enrichissement personnel<br />

phénoménal mais malheureusement sous-estimée.<br />

Les échanges avec les personnes âgées sont en effet<br />

particulièrement bénéfiques aux plus jeunes. Cette<br />

interaction éminemment constructive est ainsi menée au<br />

quotidien dans notre maison de soins Am Schmëttbesch<br />

de Schifflange et dans nos foyers de jours où enfants et<br />

seniors se rencontrent et s’apportent énormément.<br />

« LORSQUE<br />

J’AI INTÉGRÉ<br />

LE RAID, JE ME SUIS<br />

VÉRITABLEMENT<br />

RENDU COMPTE<br />

QUE LE RISQUE<br />

ÉTAIT MAJEUR »<br />

CHRISTOPHE<br />

CAUPENNE<br />

C. CAUPENNE EN 5 CHIFFRES CLÉS :<br />

Chef des négociateurs au sein de l’unité d’élite<br />

du RAID pendant 12 ans.<br />

Est intervenu sur plus de 350 affaires.<br />

À participé à 23 affaires de négociation<br />

de kidnapping à l’étranger.<br />

80% de taux de résolution.<br />

A passé 13 ans au sein de la Police Judiciaire.<br />

Christophe Caupenne<br />

www.caupenne-conseil.com<br />

Sophie Feller<br />

www.compass-group.lu/novelia/camille<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


28<br />

#Business | Digital HR Transformation<br />

La transformation digitale de l’entreprise, c’est d’abord<br />

l’intégration d’outils et de technologies numériques<br />

dans l’environnement de travail. Mais c’est aussi<br />

l’adoption de nouveaux comportements pour répondre<br />

efficacement aux évolutions des usages en marketing,<br />

en relation client ou encore en ressources humaines.<br />

D’une fonction purement administrative qu’elle était il y a<br />

encore dix ans, la gestion du capital humain prend désormais<br />

une nouvelle dimension. Nombreux sont les avantages<br />

qu’apporte le numérique: gestion des absences, fiches de paye<br />

digitales, et bien plus encore. Les nouveaux outils ne changent<br />

pas le métier - dont la préoccupation numéro un reste le<br />

développement des compétences, la recherche de talents, et<br />

in fine, le développement des activités de la société. Ceux-ci<br />

permettent simplement le déplacement des centres d’intérêt,<br />

rendant le métier de DRH bien plus stratégique. Pour preuve, le<br />

rôle prépondérant que les responsables RH occupent désormais<br />

dans de nombreux comités de direction.<br />

Une génération de talents 100% digitale<br />

La recherche de talents reste le nerf de la guerre pour les<br />

entreprises luxembourgeoises. Les générations Y et Z sont<br />

«digital natives»: elles sont nées avec le numérique et sont<br />

omniprésentes sur les réseaux sociaux. Pour les séduire, les<br />

entreprises doivent utiliser ces moyens de communication<br />

numériques. Etape suivante, les conserver: la communication<br />

interne se digitalise également. Géraldine Hassler, Head of<br />

HR chez KPMG Luxembourg le confirme: «Adopter un mode<br />

de travail et un environnement collaboratif où le partage<br />

de l’information est des savoirs est central». A l’heure du<br />

digital, comment les entreprises peuvent-elles se passer des<br />

réseaux sociaux professionnels et notamment de LinkedIn?<br />

Recrutement passif - ou actif, communication interne, création<br />

de communautés: marketing et RH s’entremêlent. Les entreprises<br />

luxembourgeoises sont présentes sur de nombreux canaux<br />

digitaux et travaillent au quotidien leur marque employeur.<br />

Agilité et flexibilité dans le développement des compétences<br />

L’e-learning - la formation à distance - occupe une place<br />

grandissante dans le contexte économique actuel avec ses<br />

horaires allongés et la nécessité de développer rapidement les<br />

palettes de compétences. Ces outils offrent une plus grande<br />

flexibilité et un éventail de formations inégalable. C’est le choix<br />

qu’ont fait RTL Group et son Executive Vice President Corporate<br />

Human Resources, Romain Mannelli: «Bertelmanns vient de<br />

signer un accord avec un des plus grands fournisseurs en ligne,<br />

avec vidéos et tutoriels. Nous pourrons bientôt offrir tout un<br />

éventail de formations, 3.800 au total, à tous nos collaborateurs<br />

dans le monde». Même son de cloche du côté de Swiss Life, où<br />

le Head of HR, David Brandt, propose désormais une multitude<br />

de formations et de sessions de coaching, allant de la gestion<br />

des priorités au règlement des conflits en passant par l’énergie,<br />

«dans le but d’accompagner les collaborateurs dans un contexte<br />

LES RESSOURCES<br />

HUMAINES,<br />

CATALYSEURS DE<br />

LA RÉVOLUTION<br />

NUMÉRIQUE<br />

PAR ALEXANDRE<br />

KEILMANN<br />

économique qui met de plus en plus de pression sur leurs épaules».<br />

David Brandt ajoute: «Lorsque nous parlons de développement,<br />

il ne s’agit pas nécessairement de compétences techniques, mais<br />

bien relationnelles. C’est un équilibre que nous essayons d’atteindre».<br />

Le digital permet d’atteindre cet équilibre, ou de s’en approcher.<br />

«Le cœur de notre métier ne change pas»<br />

Selon le DRH de BGL BNP Paribas, Patrick Gregorius, la digitalisation<br />

des ressources humaines doit faciliter la mise en relation des différents<br />

intervenants du monde professionnels: le manager, l’employé et les<br />

ressources humaines. «C’est en utilisant de manière optimale les<br />

données et les informations récoltées sur l’employé que nous pourrons<br />

l’accompagner au mieux dans son épanouissement au travail et obtenir<br />

ainsi de meilleurs résultats», explique-t-il.<br />

Patrizia Ascani abonde dans le même sens: la DRH du CHEM assure que<br />

la digitalisation va donner les moyens de travailler davantage en qualité<br />

et moins en quantité, et ainsi d’être plus proche du collaborateur. Le<br />

digital va, finalement, laisser plus de temps pour gérer l’humain: «Nous<br />

gérons l’humain et non le virtuel. Cette partie digitale nous est d’une<br />

grande aide et nous fait gagner du temps qu’il faut investir dans des<br />

actions et des stratégies qui prouvent la valeur ajoutée des RH. Ces<br />

stratégies et ces accompagnements doivent servir nos collaborateurs».<br />

Automatisation et optimisation du temps de travail sont les termes<br />

utilisés par Béatrice Soldà, du groupe Compass, lorsque nous évoquons la<br />

digitalisation de la profession de responsable des Ressources Humaines.<br />

Cependant, intégrer le digital aux ressources humaines reste un véritable<br />

challenge comme le confirment Géraldine Hassler et Claude Olinger, Vice<br />

President Human Resources chez Luxair. En effet, définir les besoins des<br />

managers, des responsables RH et des clients internes requiert un audit<br />

complet et des rencontres récurrentes entre les différents départements<br />

concernés. Suivront des périodes de formation. La transition digitale est<br />

en route, mais celle-ci peut parfois être sinueuse. La transformation<br />

digitale peut-être apparentée à un «rebranding» ou à un plan social et<br />

requiert une méthodologie particulière de «Change Management».<br />

Interrogés sur leurs priorités pour l’année 2016, les DRH des principales<br />

sociétés du Grand-Duché répondent au diapason: «la gestion des<br />

compétences et le management de la performance», deux priorités qui,<br />

grâce au recours aux outils digitaux et au temps qu’ils font gagner,<br />

risquent de rapidement se muer en réalité.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


6000 formations référencées<br />

Diplômes accessibles en formation continue<br />

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Infoligne : 26 20 40<br />

Une initiative de l’Institut national<br />

pour le développement de la formation professionnelle continue


30<br />

#Business | Case Study<br />

CUSTOMER EXPERIENCE :<br />

SATISFACTION ET ENGAGEMENT,<br />

DEUX PAS ESSENTIELS AVANT<br />

PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />

LA CO-CRÉATION<br />

Contre-courant. Dans cette ère de transformation digitale qui est la nôtre, les termes « disruption », « technologie » et « innovation » font<br />

désormais partie du quotidien. À l’image du village gaulois d’Astérix, nombre de sociétés réagissent pourtant à cette digitalisation – parfois<br />

entamée il y a vingt ans - et misent avant tout sur un relationnel codifié pour créer une confiance et une proximité qui font parfois défaut<br />

à leurs concurrents.<br />

Lorsque l’on sait que l’acquisition d’un nouveau client coûte 6 à 7 fois<br />

plus cher que de le conserver, repenser les fondamentaux de la relation<br />

client est devenu une priorité dans pratiquement tous les secteurs.<br />

On oublie parfois qu’une des dimensions de la réussite d’Uber, et la<br />

motivation originelle de la création de l’application, était d’offrir une<br />

alternative à l’expérience offerte par les taxis parisiens, mondialement<br />

connue comme exécrable.<br />

À l’image des banques qui digitalisent, voire automatisent de plus en plus<br />

leurs interactions client, le conseil face-to-face reprend parallèlement<br />

une importance grandissante. Si les opérations quotidiennes se font<br />

effectivement via smartphone ou tablette, la relation privilégiée avec la<br />

banque et ses représentants qui se spécialisent désormais davantage<br />

dans le conseil et l’accompagnement des clients, a été repensée en<br />

profondeur. Cette approche «back to basics» est encore une fois<br />

d’origine anglo-saxonne. Pour des secteurs a priori bondés d’acteurs et<br />

ultra-concurrentiels, la codification des relations clients, la formation<br />

du personnel, l’accent permanent mis sur la qualité suffit à garantir<br />

une pénétration aisée, une croissance phénoménale et une fidélisation<br />

optimale.<br />

Arrivé sur le marché luxembourgeois en 2007 et filiale de l’Irlandais<br />

Saongroup, le site de recrutement jobs.lu est, comme son nom l’indique,<br />

un outil de recrutement en ligne. Rien de disruptif sur l’interface web de<br />

la société luxembourgeoise, juste de l’information de qualité, diffusée<br />

directement vers la cible. Les partenaires du site de recrutement sont<br />

nombreux et le jobboard fait désormais de l’ombre au mastodonte<br />

Monster qui dominait le marché numérique du recrutement au<br />

Luxembourg avec une situation quasi monopolistique jusqu’en 2007.<br />

Tout cela a désormais changé avec jobs.lu, dont le slogan «Recruitment<br />

made simple» est parlant au possible pour les recruteurs, mais<br />

également pour les candidats à la recherche d’une nouvelle opportunité<br />

professionnelle. Une philosophie «User Experience» simple, un objectif<br />

prioritaire de satisfaction client et une équipe alignée sur ces deux<br />

objectifs.<br />

C’est en 2014 que le site devient définitivement une marque de<br />

référence en matière de recrutement en ligne au Grand-Duché, suite<br />

à son intégration au Groupe StepStone, filiale d’Axel Springer SE, et<br />

à son partenariat exclusif avec The Network, réseau international de<br />

sites d’emplois locaux reconnus sur leurs marchés respectifs, rendant<br />

le recrutement encore plus simple. Quels sont les éléments qui ont<br />

fait de la société luxembourgeoise un leader dans un domaine ultra<br />

compétitif ? La capacité à proposer des profils adéquats, une ouverture<br />

internationale et des synergies de réseau, une interface simplifiée, mais<br />

aussi une relation client irréprochable. Une approche qui permet à<br />

ces derniers de s’engager pour la marque : le rêve de tout marketer.<br />

Troy Bankhead (KNEIP), énumérait récemment ainsi les différentes<br />

étapes de la fidélisation client : strangers, visitors, leads, customers,<br />

promoters. Transformer un contact étranger à la marque en client, puis<br />

en promoteur est un véritable aboutissement.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

Car si avoir un bon slogan est une chose, mettre la majorité du secteur<br />

d’accord sur la qualité de son service en est une autre. Matthieu<br />

Cisowski est le HR Manager de la société CERATIZIT : « jobs.lu est un<br />

site de référence au Luxembourg. Sa bonne position sur le marché et<br />

son envergure nous apportent une grande visibilité. C’est un partenaire<br />

privilégié ». Anne Pasquel, Head of Recruitment chez LuxairGroup rejoint<br />

M. Cisowski et fait appel aux services de la société luxembourgeoise. Elle<br />

en vente les mérites et les résultats sont probants : « Nous procédons<br />

à environ 300 recrutements par an via jobs.lu aussi bien en CDD qu’en<br />

CDI. Nous utilisons aussi d’autres canaux comme les réseaux sociaux<br />

ou notre propre site internet, mais jobs.lu est notre source principale ».<br />

Prouesse ultime et preuve indéniable d’engagement, ces anciens clients<br />

et candidats deviennent donc aujourd’hui de véritables ambassadeurs<br />

de la marque, jusqu’à s’afficher dans les dernières campagnes de<br />

communication du jobboard.<br />

Des success stories amenées à se multiplier dans un pays où nombre<br />

de secteurs ont sous-évalué la nécessité de revoir leur approche client.<br />

Enterprise Rent-A-Car est une société de location de véhicule court<br />

et long termes, fondée en 1957 et qui compte aujourd’hui plus de<br />

8 200 agences et autant de collaborateurs dans le monde. Au<br />

printemps dernier, Enterprise s’implante sur le marché belge, plus<br />

précisément à l’aéroport de Zaventem. Qualité de service, qualité de<br />

la relation client, mais aussi et surtout une codification précise des<br />

interactions permettent à la société de littéralement exploser dans<br />

la capitale belge. Le résultat ? Les 30 places de parking initialement<br />

réservées en mai dernier par l’opérateur se sont transformées en 350<br />

véhicules en l’espace d’un mois.<br />

Enterprise Rent-A-Car prendra ses quartiers au Findel en janvier 2016<br />

à travers la société RentMe SA. L’histoire va-t-elle ? se répéter ? Rien<br />

n’est moins sûr. D’autant plus que la société américaine ne compte<br />

pas s’arrêter là, avec un focus business dans les mois et les années à<br />

venir afin de renforcer son offre de services à valeur ajoutée autour<br />

de la mobilité et de la rapidité, mais aussi l’instauration en octobre du<br />

SQi (Service Quality index) dans de nouveaux pays en Europe. Via cet<br />

index, 200.000 clients d’Enterprise seront invités chaque mois à noter<br />

les services de la marque.<br />

Un pas de plus vers la symbiose entreprise-client prônée un peu<br />

partout dans le monde, un phénomène que Charles Darwin identifiait<br />

déjà en dénombrant les espèces qui avaient co-évolué pour survivre.<br />

En ligne de mire, une ère collaborative où les clients seront davantage<br />

associés à la co-création.


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32 #Entertainment | Ideas<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Entertainment | Ideas<br />

33<br />

”I’m not interested in Big Data.<br />

I’m interested in Big Understanding„<br />

RICHARD SAUL WURMAN<br />

Founder, TED<br />

Discover<br />

RICHARD SAUL<br />

WURMAN<br />

at ICT SPRING<br />

2016<br />

RICHARD<br />

SAUL WURMAN<br />

IS AN AMERICAN<br />

ARCHITECT AND<br />

GRAPHIC DESIGNER<br />

© The Society of News Design<br />

He has written and designed over 80<br />

books, created the TED (Technology,<br />

Entertainment, and Design) conference,<br />

as well as the EG conference, TEDMED<br />

and the WWW suite of gatherings. With<br />

the publication of his first book in 1962<br />

at the age of 26, Richard Saul Wurman<br />

began the singular passion of his life: that<br />

of making information understandable.<br />

At the age of 80, he continues to work<br />

on his Urban Observatory project, a<br />

comparative cartographic initiative<br />

for mapping urban settings, and on<br />

a new book about the essence of<br />

understanding, that he describes as<br />

one of the big breakthroughs in his life.<br />

Ahead of the 2016 edition of ICT Spring<br />

Europe, where Richard Wurman will be<br />

one of the guest speakers, we asked<br />

the father of Information Architecture<br />

about «the black hole between data<br />

and knowledge» and the resulting<br />

anxiety.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


34<br />

#Entertainment | Ideas<br />

RICHARD SAUL WURMAN<br />

INTERVIEW SPEAKER ICT SPRING 2016<br />

INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />

25 years ago, in your book Information Anxiety,<br />

you were expressing concern about the gap<br />

between data and knowledge as well as between<br />

what we understand and what we think<br />

we should understand. What is this breach<br />

and how does it cause anxiety?<br />

«Ok, let’s get back to the beginning. Everything else<br />

I do, to me, is the ordinary basic way of thinking<br />

about this. When you go back 25 years and talk<br />

about the information anxiety, basically is the fact<br />

that I read things that I don’t understand. I look<br />

at the front page of the newspaper, I read the<br />

headline of the New York Times or some story –<br />

even if it’s a long story in continued – and I can’t<br />

hope to find the simplest of questions answered.<br />

What is the fact? Where did it take place? I just<br />

can’t get the simplest question answered!»<br />

«There is a big gap between what we think is<br />

information - a word that is mostly dominated by<br />

the part of the word inform – and what we think<br />

information should be. And it doesn’t inform me.<br />

So if information doesn’t inform me, there is<br />

obviously a gap between what we think should<br />

inform us and what actually informs us. And that<br />

is the anxiety we have. All this stuff around us<br />

we should understand because after all it’s words<br />

– it’s in the New York Times, in the Wall Street<br />

Journal – it’s something that we think should be<br />

understandable.<br />

But it isn’t. And we don’t understand school; we<br />

don’t understand most professors because most<br />

professors have the disease of familiarity: they are<br />

so familiar with the subjects that they miss the<br />

way in. The door is some place over the horizon:<br />

they want you to lose those few first steps and<br />

so you never understand the subject. And what<br />

is stupid is just that they don’t understand what<br />

it’s like not to understand. They’ve lost the ability<br />

a long time ago. That ability is my fundamental<br />

continuous continuum of thought process all day<br />

long: understand what it’s like to not understand.»<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

It seems that you are a pretty atypical<br />

personality. How would you describe yourself<br />

to someone who does not know you?<br />

«Elephants walking around think that all the<br />

other animals are peculiar. They don’t think to<br />

themselves being peculiar, having a long trunk<br />

and big ears, and being so large, apparently loving<br />

their children and the other elephants. They<br />

don’t think that it’s peculiar, because that’s the<br />

elephant life, that’s who they are! Likewise, I don’t<br />

think I am in any way different. I think everybody<br />

else is different. So I think I am hyper-normal,<br />

I think that I am more normal than other people.»<br />

«I see no alternative but designing your life. To me,<br />

that’s the big design problem. I don’t understand<br />

the idea of asking somebody «How is everything<br />

going?», because it’s a moron question. I can’t<br />

answer that question or nod to something I don’t<br />

understand, making believe I do understand it:<br />

it’s something that seems interesting but I want<br />

to seem smart. I don’t understand that continual<br />

lie of things. Well, other people do and I won’t<br />

criticize them. That’s fine for them.»<br />

«I don’t find that doing what I do is in a list of<br />

‘unusual’: I’m on that side of the street and I want<br />

to get to the other side, so I figure out a way of<br />

going there without getting killed or hurt. It’s a<br />

journey. It’s your own journey and you do it by<br />

yourself. And so I find that I am ordinary, that I<br />

have an ordinary life that’s interesting to me, and<br />

would not be interesting to others. I accept the<br />

fact that comfort is not my friend even though<br />

I was taught that one should always strive for<br />

comfort but I don’t find that unusual.<br />

It was an early discovery that actually terror is my<br />

friend and that along with terror, I’m confident;<br />

not in a braggadocio sense but I know how to do<br />

something because I’m always kept in check by<br />

this gentleman walking right next to me and in<br />

my same body of terror. To me, everybody must<br />

feel that way. Or at least it’s my operative to feel<br />

that everybody else feels that way because it<br />

would be really uncomfortable to feel that I was<br />

different.»<br />

© James Duncan Davidson


35<br />

TED<br />

THE GREATEST<br />

PLATFORM WORTH<br />

SHARING<br />

133 countries<br />

& 1.200 cities<br />

around the world have<br />

hosted one or more<br />

TEDx event<br />

4.300<br />

events have happened<br />

around the world<br />

16.500<br />

TEDxTALKS<br />

2,4 M<br />

Facebook likes<br />

42 M views of the<br />

TEDxTALKS on the<br />

Youtube channel<br />

Sources :<br />

http://churchm.ag/ted-talks-tedx-infographic/<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


36<br />

#Entertainment | Ideas<br />

Do you agree if I say that boredom is instrumental<br />

in your motivation - your intellectual engine?<br />

«To me, the word interest is. Learning is remembering what you<br />

are interested in. Tell me something wrong with that statement:<br />

Learning is remembering what you are interested in. If you don’t<br />

remember it, you haven’t learned it. You don’t remember anything<br />

that you are not interested in. So learning is remembering what you<br />

are interested in and that’s the antithesis of how every educational<br />

system is setup. If you just did a very simple mathematical<br />

equation, you would see that the educational system is worthless.<br />

It’s top-down: people reading from the book they want you to<br />

buy because they wrote it and it’s in the college book store. And<br />

they read it to you. It should be from the bottom-up. No matter<br />

what you’re interested in, you can shout out a subject and I will<br />

build the whole course of study on that, whether it’s automobiles<br />

or chairs (he’s looking around the room and at the window, Ed.<br />

note), whether it’s the making of a book, a book itself, typefaces,<br />

graph, painting, anything you say. I can connect to everything else<br />

and make all field of study become of your interest and guide you<br />

through a world of interesting things. That’s the way you learn,<br />

the way I learn, the way everybody actually learns, it’s learning<br />

itself.»<br />

«We don’t have a board of learning; we have a board of education.<br />

Education is from the top down. We keep on saying the educational<br />

system is broken, and all the effort and the big money now is<br />

going into making this broken educational system bigger through<br />

technology. And we’re going to have a bigger broken system. I<br />

think that the system doesn’t work and that there shouldn’t be<br />

teachers but guides that help you with your interest connection.<br />

Perhaps that can happen; certainly not in my lifetime. I can only<br />

talk about how I live my life.»<br />

In 1996, you published Information Architects, in light of you<br />

underlined the importance of the structure and design of data<br />

for creating clear and efficient communication and learning<br />

processes. The current Big Data wave seems to confirm how right<br />

you were at a time when the information age was in its infancy.<br />

What is your vision of information design and of the role of data<br />

architects in the light of the tremendous amounts of data people<br />

and organizations have to deal with today?<br />

«I was asked to give a keynote at a Forbes economist conference<br />

in San-Francisco a year and a half ago and the subject of the<br />

conference was Big Data. I gave the keynote and said: it’s worship.<br />

I’m not interested in Big Data. I’m interested in Big Understanding.<br />

This Big Data, number crunching or more stuff has nothing to do<br />

with humanity. It’s a Big Understanding I’m interested in. As we<br />

have access to more data, we have to put it through a filter to<br />

make it into Big Understanding and nothing has been done to do<br />

that. The bragging rights go to the people handling more data, not<br />

their understanding. It’s very similar to the climate change. If you<br />

have a billion dollars, you should spend half a billion trying to lower<br />

the carbon footprint and half a billion on how to prepare for the<br />

rise in temperature which is going to occur anyway. In other words,<br />

almost every issue is bifurcated into how the world is prepared for<br />

something, what are the unattended consequences of everything.<br />

You just can’t have Big Data without Big Understanding. You can’t<br />

have temperature change without preparation. So I just look at<br />

everything in a bifurcated way: I have two ears, two nostrils and<br />

two eyes. I don’t park my head in the middle but I think I should!<br />

You are known as the creator of the TED conferences and as a<br />

prolific writer. What projects are you working on today and what<br />

would you like to develop in the future?<br />

I created TED (Technology Entertainment Design) in 1984, ran it<br />

for 18 years, and I don’t go there anymore because it has lost<br />

the fundamentals of what the intention was. Not the TEDx part,<br />

which is very good - I didn’t invent it and I didn’t run it during my<br />

tenure - but the fundamental take of the TED conference itself<br />

has been denigrated.<br />

I’m working on two major projects. One is the continuation of the<br />

Urban Observatory and if you go online, you’ll have fun: look at<br />

the Urban Observatory web site (http://www.urbanobservatory.<br />

org/preview/uo/, Ed. note), and you will see. I think we have 78<br />

or 80 cities that you can look at. Pull up 3 cities and look at any<br />

one of the 23 subject areas all presented in a new cartography<br />

I’ve invented which is a comparative cartography, because no two<br />

cities in the world do their maps at the same scale with the same<br />

legends. Therefore, there is no common language, there’s no way<br />

cities can talk to each other. If you and I weren’t speaking English,<br />

we couldn’t have this conversation. We need a common language.<br />

You need a common language in science but there is no common<br />

language in science. Astrophysicists and small particle physicists<br />

look at the periodic table differently. And there are several specific<br />

words or physics concepts they look at a different way. Different<br />

fields of medicine actually use different measuring systems,<br />

sometimes the English system, and sometimes the metric system.<br />

How are we going to be operated on with those two different<br />

systems? There’s no common language in urbanism which is<br />

obviously our largest invention, I mean the city. 51% of the people<br />

live in cities and they will be 70% within 25 years.<br />

The second project is a major book called Understanding,<br />

Understanding. It’s one of the big breakthroughs in my life that<br />

will be out in a year - I hope you’re healthy and you’ll live that<br />

long! It’s a book that is shocking me, that is surprising to me as I’m<br />

discovering the myriad ways, fundamental ways of understanding,<br />

a magnitude larger, more esoteric and idiosyncratic than I ever<br />

thought, as I am doing this book. It’s a very exciting book about<br />

what understanding is and there are no four or six different ways<br />

or information theories on how to understand. I find it much more<br />

complex and exciting, and simpler, than I thought, which makes it<br />

very interesting to work on.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Entertainment | Ideas<br />

37<br />

RICHARD SAUL WURMAN’S<br />

PEOPLE CAN BE MOTIVATED<br />

TO CREATIVITY SIMPLY WITH<br />

THE INSTRUCTION<br />

TO «BE CREATIVE»<br />

© Danny Stolzman<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


38<br />

#Entertainment | Content Distribution<br />

JULIE DEMARIGNY<br />

INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />

Julie Demarigny occupe le poste de vice-présidente mondiale au<br />

sein de Warner Bros. Digital, la branche du groupe de divertissement<br />

chargée d’élaborer de nouveaux schémas de distribution pour<br />

diffuser auprès du public des contenus accessibles à travers<br />

autant de canaux, de plateformes et de terminaux que possible.<br />

Applications mobiles, engagement des utilisateurs, marketing viral,<br />

analyse des données : Julie Demarigny est une fervente avocate<br />

des nouveaux médias digitaux.<br />

De 3 Suisses à Warner Bros., des prémices du multimédia à la révolution<br />

digitale, voilà 20 ans que vous êtes l’un des témoins privilégiés de l’évolution<br />

de l’internet commercial, de la diffusion électronique de contenu et du<br />

marketing numérique. Quelles sont selon vous les avancées technologiques<br />

- et les nouveaux usages qui en découlent - qui ont marqué ces deux<br />

dernières décennies ?<br />

En 20 ans, beaucoup de choses ont évolué. Le début des années ‘90<br />

annonçait les balbutiements de l’e-commerce et des nouveaux contenus<br />

sur internet. La bande passante a également fait évoluer internet: le fait<br />

de pouvoir proposer des contenus vidéo plus interactifs et l’explosion des<br />

réseaux sociaux ont révolutionné dramatiquement tout ce que nous pouvons<br />

faire en termes de marketing ou de promotion.<br />

En matière d’usages, tous les nouveaux services qui se créent permettent<br />

aux gens d’interagir entre eux. C’est finalement une succession d’innovations<br />

technologiques qui a révolutionné l’industrie du divertissement, à savoir la<br />

musique, le cinéma et toutes les activités qui y sont associées.<br />

Alors que l’industrie du disque a espéré que le téléchargement légal vienne<br />

un jour compenser la chute des ventes de CD, celui-ci ne cesse de reculer<br />

en volume depuis deux ans. Désormais, le marché musical numérique semble<br />

se restructurer autour du streaming. L’essor de ce dernier ne suffit toutefois<br />

pas à compenser la baisse du marché physique, qui représente encore<br />

la majeure partie des revenus du secteur et du téléchargement légal<br />

également en baisse. Quelle est votre analyse de l’évolution de l’industrie<br />

musicale à moyen terme ?<br />

Il est vrai que le streaming à travers l’abonnement ou les revenus de la publicité<br />

représente maintenant une part importante des revenus de l’industrie. Selon<br />

moi, les technologies digitales apportent une chance incroyable en termes<br />

de découverte de nouveaux artistes. Dès le début, les artistes peuvent être<br />

facilement visibles, que cela soit auprès de leurs fans ou des maisons de<br />

disque. Cela change complètement la donne.<br />

En termes de distribution, nous remarquons effectivement une baisse des<br />

revenus, à la fois pour les artistes et pour l’industrie, mais je reste sur ma<br />

position: c’est une chance incroyable pour les maisons de disque comme<br />

pour les start-up de découvrir de nouveaux artistes et de pouvoir en faire la<br />

promotion de manière non traditionnelle. Alors que nous misions auparavant<br />

sur la promotion à la TV, à la radio et dans la presse, nous utilisons aujourd’hui<br />

les réseaux sociaux, le marketing viral, l’analyse des datas. De nouveaux<br />

modèles sont ainsi en train de se façonner et donnent un nouvel essor au<br />

secteur.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Entertainment | Content Distribution<br />

39<br />

Ils permettent également aux artistes de prendre en main leur<br />

carrière et de développer, s’ils le souhaitent, leur propre distribution<br />

et leur propre promotion.<br />

D’autre part, le secteur dispose toujours des revenus liés aux<br />

concerts et aux produits dérivés. Ces revenus ne sont pas affectés<br />

aujourd’hui par une «crise de la musique» qui est surtout une<br />

crise liée au marché physique.<br />

En quoi la norme Ultraviolet, lancée en 2011 aux Etats-Unis<br />

et arrivée sur le vieux continent il y a un peu plus d’un an,<br />

consiste-t-elle ?<br />

Ultraviolet est une norme qui permet au consommateur qui achète<br />

un titre, sur un support physique ou dans sa forme digitale, de le<br />

regarder sur toute les plateformes, peu importe où il a été acheté.<br />

Ainsi, ce que nous appelons la digital copy est l’association d’une<br />

copie digitale avec l’achat d’un produit physique. Il s’agit de donner<br />

la liberté à l’acheteur, lorsqu’il se procure un film, de le regarder sur<br />

une tablette ou un téléphone et de ne pas être limité à son lecteur<br />

DVD ou Blu-ray de salon. Il s’agit de lui offrir directement l’accès<br />

à plusieurs écrans et de lui permettre de regarder un contenu où<br />

qu’il soit, quand il le souhaite, et de le partager avec sa famille. Le<br />

contenu doit être accessible depuis le cloud et autoriser chaque<br />

utilisateur à gérer sa collection, à savoir où sont ses titres, quel<br />

que soit le lieu où il se trouve et l’endroit où il les a achetés.<br />

Concrètement, cela signifie que si je souhaite acheter aujourd’hui<br />

un produit en grande surface et que j’en achète parallèlement un<br />

autre sur internet, je dois être capable de les retrouver au même<br />

endroit sans avoir à me demander s’il s’agit de produits iTunes ou<br />

Amazon et si je peux ou non les utiliser sur chaque plateforme.<br />

La transformation des entreprises par le numérique représentet-elle,<br />

selon vous, une opportunité pour les femmes d’accéder<br />

d’avantage aux fonctions managériales et aux postes de décision<br />

dans les entreprises, à commencer par celles qui intègrent<br />

une forte proportion de digital dans leurs processus ?<br />

Comme dans de nombreuses industries, malheureusement,<br />

la femme n’est encore assez représentée dans le secteur du<br />

divertissement. Cependant, de plus en plus de femmes sont<br />

actives dans les nouvelles technologies. Nous voyons notamment<br />

de nombreuses «entrepreneuses» lancer leur propre activité, leur<br />

propre start-up.<br />

Une chose est sûre : le digital n’est pas une barrière pour les<br />

femmes et j’espère qu’à l’avenir, nous verrons de plus en plus<br />

de femmes dans ces métiers.<br />

« SELON MOI, LES FEMMES SONT PLUS<br />

CRÉATIVESET AMÈNENT UNE FAÇON<br />

DE RÉFLÉCHIR DIFFÉRENTE DE CELLES<br />

QUE J’OBSERVE DANS LES INDUSTRIES<br />

STRUCTURÉES DE MANIÈRE CLASSIQUE. ».<br />

Les femmes pensent davantage «out<br />

of the box» et contribuent ainsi à développer<br />

de nouveaux services susceptibles de<br />

redéfinir l’industrie du divertissement.<br />

Des initiatives de la part de Warner Bros. Digital en matière<br />

d’Expérience Client sont-elles en cours de réalisation ?<br />

Quelles sont ces initiatives et s’appuient-elles sur les nouvelles<br />

technologies de traitement de l’information ?<br />

Aujourd’hui il y a énormément d’initiatives en cours qui mettent le<br />

client au centre de nos stratégies et les data sont clairement ce<br />

qui «drive» ces initiatives. Notre objectif est de mieux comprendre<br />

le consommateur à travers ses utilisations afin de lui proposer<br />

des services et des contenus qui répondent exactement à ses<br />

attentes.<br />

A l’heure actuelle, nos industries évoluent à grande vitesse: les<br />

consommateurs ne regardent plus les contenus de façon linéaire<br />

devant une télé mais lorsqu’ils en ont envie. Très souvent, ils<br />

visionnent tous les épisodes d’une série les uns à la suite des<br />

autres: c’est le phénomène du «binge watching». Nous devons<br />

comprendre les consommateurs et adapter les contenus et leurs<br />

formats mais également les supports sur lesquels ils vont être<br />

proposés. De plus, des services annexes aux contenus vont être<br />

mis à la disposition des utilisateurs: faut-il ajouter de l’interaction<br />

à un contenu, permettre au consommateur d’y accéder plus<br />

tôt ? Aujourd’hui, nous plaçons le consommateur au centre de<br />

notre stratégie et nous créons des services qui permettent cette<br />

flexibilité.<br />

© Oliv’images photographie


40<br />

#Entertainment | Science Fiction<br />

C’est officiel depuis quelques semaines : l’action de retour vers le Futur se déroule désormais entièrement dans le passé. Certains objets<br />

imaginés il y a presque 30 ans peuplent aujourd’hui notre quotidien. On pense au cinéma 3D, aux lunettes connectées, aux tablettes<br />

tactiles, bien sûr. Mais aussi au Slide, le terrible HoverBoard de Lexus, à la Nike Air Mag à fermeture automatique commercialisée cet<br />

automne - à moins que les deux sociétés nancéiennes Zohr Tech et Digistole prennent la marque américaine de vitesse - ou prochainement<br />

à l’AeroMobil 3.0, dont la sortie prévue pour 2017 en réponse à la DeLorean DMC-12 volante coûtera un petit million d’euros. Beaucoup<br />

d’excellentes raisons pour se préparer à ce qui est désormais devant nous.<br />

BONNEVOIE, POINT DE DÉPART<br />

DE LA SCIENCE FICTION PAR FABIEN AMORETTI<br />

Les Hugo Awards,<br />

prix récompensant depuis<br />

1953 les meilleures œuvres<br />

de science-fiction, ont été<br />

nommés ainsi pour rendre<br />

hommage à Hugo Gernsback.<br />

Le fondateur d’un des premiers<br />

magazines de science-fiction<br />

américains (Amazing Stories)<br />

est né à… Bonnevoie. Une rue<br />

porte également son nom<br />

à Luxembourg : celle qui sépare<br />

Utopolis de Luxexpo, tout un<br />

symbole. Cette année, le prix<br />

du meilleur roman - le plus<br />

prestigieux des awards remis -<br />

a été accordé à l’auteur chinois<br />

Liu Cixin pour The Three Body<br />

Problem.<br />

2019 Les androïdes sont parmi nous<br />

Blade Runner<br />

(Ridley Scott, 1982)<br />

2019 Les humains<br />

se réveillent mutants<br />

Akira<br />

(Katsuhiro Otomo, 1982)<br />

2030 Une intelligence<br />

artificielle nous manipule<br />

pour se reproduire<br />

via un androïde<br />

Ghost in the Shell<br />

(Mamasume Shirow, 1991)<br />

2029 Machines et humains<br />

s’affrontent à mort<br />

Terminator 3<br />

(Jonathan Mostow, 2003)<br />

2052 ONU et terroristes<br />

s’affrontent sur fond de<br />

guerre bactériologique<br />

Deus Ex (Eidos, 2000)<br />

2054 Precrime vous<br />

repère avant que vous ne<br />

commettiez un meurtre<br />

Minority Report<br />

(Philip K. Dick<br />

/Steven Spielberg, 2002)<br />

YOU ARE HERE<br />

<strong>2015</strong> Beast magazine<br />

sort le 17 novembre,<br />

juste après l’arrivée<br />

de Marty McFly<br />

dans Retour vers le futur 2<br />

2021 Les passeurs de données<br />

se dopent aux implants mémoires<br />

Johnny Mnemonic<br />

(William Gibson/Robert Longo, 1995)<br />

2026 Les ouvriers menés<br />

à la rebellion par un robot<br />

Metropolis (Fritz Lang, 1927)<br />

2059 Les humains<br />

rallument le soleil<br />

en voie d’extinction<br />

Sunshine<br />

(Danny Boyle, 2007)<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

2023 Guerre d’aliens<br />

sur Terre<br />

Perfect Dark (Rare Ware)<br />

2025 Love story<br />

avec une intelligence<br />

artificielle<br />

Her (Spike Jonze, 2013)<br />

2062 Zorglub Jr étend<br />

sa dictature au monde<br />

et abolit le temps<br />

Le réveil du Z<br />

(Tome et Janry, 1985)


#Entertainment | Science Fiction<br />

41<br />

2070 Paris ensablée<br />

Peut-être<br />

(Cédric Klapisch, 1999)<br />

2090 Un androïde domestique<br />

tue son propriétaire<br />

Animatrix:<br />

The Second Renaissance<br />

(Mahiro Maeda, 2003)<br />

2122 Un vaisseau<br />

extraterrestre découvert<br />

suite à un SOS<br />

Alien (Ridley Scott, 1979)<br />

2145 Nous habitons tous au<br />

Groenland<br />

Le Monde englouti<br />

(J. G. Ballard, 1962)<br />

2688 Les cancres du<br />

présent tiennent le futur<br />

de l’humanité entre leurs<br />

mains<br />

Bill and Ted’s Excellent<br />

Adventure<br />

(Stephen Herek, 1989)<br />

2660 Ralph 124C 41+<br />

teste la résurrection<br />

canine<br />

Ralph 124C 41+:<br />

A Romance of the Year<br />

2660<br />

(Hugo Gernsback 1911)<br />

2583 Ca se confirme,<br />

il faut guérir le mal<br />

par le mal<br />

Les Chroniques<br />

de Riddick<br />

(David Twohy 2004)<br />

2500 Les humains<br />

ont fui sur Venus, l’âge<br />

de pierre règne sur Terre<br />

Niourk (Stefan Wul, 1957)<br />

2495 Drogue et sexe<br />

dirigent un monde<br />

« parfait »<br />

Le Meilleur des mondes<br />

(Aldous Huxley, 1932)<br />

2805 L’humanité est obèse<br />

à 100%<br />

Wall-e (Andrew Stanton 2008)<br />

2899 Nous vivons sous l’eau<br />

et communiquons par<br />

«telephote» La Journée d’un<br />

journaliste américain en 2889<br />

(Jules Verne, 1889)<br />

3085 Trois astronautes<br />

découvrent une planète<br />

dominée par les singes, la Terre<br />

Planet of the Apes<br />

(Pierre Boule, 1963)<br />

10 191 L’épice devient essentiel<br />

pour les voyages dans l’espace<br />

Dune (Frank Herbert 1965,<br />

David Lynch 1984)<br />

5 milliards Adi a merci, soirée<br />

mondaine de clôture pour<br />

la destruction de la terre<br />

Doctor Who (Sydney Newman<br />

/Donald Wilson , 2005)<br />

802 701 Nous sommes devenus<br />

des androgynes simplets à<br />

la merci nocturne<br />

et vorace des Morlocks<br />

La Machine à explorer le Temps<br />

(H.G. Welles, 1895)<br />

40 000 Barbarella voyage<br />

de planète en planète<br />

et découvre l’orgasmotron<br />

(Jean-Claude Forest 1962)<br />

22 000 Un mathématicien exilé<br />

dans l’espace veut rassembler<br />

le savoir d’une humanité<br />

dispersée<br />

Fondation<br />

(Isaac Asimov, 1942)<br />

THIS IS THE END...<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


42<br />

#Entertainment | Motion Design<br />

«LES<br />

POSSIBILITÉS<br />

SONT<br />

INFINIES»<br />

INTERVIEW<br />

SOLVEIG PARANGO<br />

STEVE GERGES<br />

En <strong>2015</strong>, le Luxembourgeois Steve Gerges revient aux Rotondes<br />

avec une version plus approfondie de LAN : LAN2.0, une création<br />

déroutante dans laquelle les images se mêlent aux sons – et au<br />

public – et invitent ainsi le spectateur à se pencher sur la délicate<br />

question des connexions sociales. L’occasion était trop belle pour<br />

ne pas nous entretenir avec lui et évoquer cette toute nouvelle<br />

forme d’art qui, si elle en est encore à ses prémices, annonce<br />

résolument un tournant dans l’art contemporain. Rencontre.<br />

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et rappeler les<br />

grandes lignes de votre parcours ?<br />

Je m’appelle Steve Gerges, j’ai 38 ans. Je suis Motion<br />

Designer depuis 15 ans environ.<br />

Au début des années 2000, avec quelques amis, nous<br />

avons créé le collectif Visual Delight. Tout a commencé<br />

par un contact, qui nous a permis de nous produire en<br />

boîte – nous avons d’ailleurs eu une résidence d’un an,<br />

environ, au Melusina. Nous étions alors les pionniers dans<br />

le domaine, c’était encore très inédit de mélanger images<br />

et sons comme nous le faisions alors. Et puis, nous avons<br />

levé le pied, nous avions tous de ‘vrais métiers’ à côté et,<br />

il faut le dire, les weekends, nous étions vraiment épuisés.<br />

Ça s’est essoufflé tout seul, en fait. C’est il y a 5 ou 6 ans<br />

que j’ai eu envie d’y revenir. L’étincelle a été produite par<br />

ma rencontre avec Artaban. Ils cherchaient alors un Video<br />

Jockey et moi, je voulais faire plus que simplement passer<br />

des images en boîte. Créer de vrais sets me semblait plus<br />

intéressant.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Entertainment | Motion Design<br />

43<br />

C’est dans cet esprit que vous en êtes venu à des projets qui<br />

mêlent invariablement images et sons. L’un sans l’autre est-il<br />

inconcevable pour vous ?<br />

Oui, c’est cela qui rend l’expérience intéressante. Ensuite,<br />

j’ai poussé la facette interactive du projet, en injectant un<br />

côté audio-réactif dans les visuels de base. C’était pour<br />

la release du dernier album d’Artaban il y a trois ans, à<br />

l’Exit07. J’ai trouvé ça véritablement très intéressant, bien<br />

plus que de simplement diffuser des vidéos. Cela a donné<br />

un aspect plus aléatoire, plus alternatif, qui aboutissait à<br />

un résultat non figé, à davantage de liberté. Comme avec<br />

un instrument de musique, en quelque sorte.<br />

Qu’est-ce qui a motivé le projet LAN en 2014 ?<br />

Il y a quatre ans, j’ai eu la chance de faire partie d’une<br />

délégation francophone pour découvrir le Festival Elektra,<br />

à Montréal. Là, j’ai découvert les possibilités infinies qui se<br />

cachent derrière la notion d’art électronique. De l’image au<br />

son, en passant par la technique, les capteurs, etc. Ça a été<br />

un véritable électrochoc. Aussi, en rentrant, je me suis dit<br />

qu’il était temps de passer à l’action, de faire quelque chose<br />

de tout ce que je venais de découvrir et d’emmagasiner.<br />

Je connaissais déjà Steph Meyers, car j’avais réalisé une<br />

vidéo LOOP, et je connaissais les lieux. De ce fait, tout s’est<br />

enchaîné assez naturellement. J’avais envie de jouer avec<br />

des caméras 3D et de voir ce que l’on pouvait générer<br />

comme visuels… C’était l’idée première. Je voulais aboutir<br />

à une représentation graphique des connexions sociales<br />

dans un endroit clos.<br />

De façon concrète, la caméra capte une position, une<br />

distance, puis toutes ces informations sont injectées dans<br />

un programme spécifique qui génère les visuels. Chaque<br />

personne est représentée par un triangle. Si moins de deux<br />

mètres séparent deux personnes, une ligne se connecte<br />

entre ces deux triangles. Il y a également une bulle, qui<br />

symbolise l’espace personnel qui peut grandir, se mélanger<br />

et se briser. En somme, toutes ces formes définissent les<br />

êtres et les rapports qui existent entre eux.<br />

Le projet LAN 2.0 est décrit comme une version plus élaborée<br />

par rapport à la première version. Comment cela se matérialiset-il<br />

?<br />

Entre les points et les lignes, on trouve désormais de grands<br />

triangles qui représentent le tissu social. En revanche, il<br />

y a eu un bug dans le soft. Par moment, les triangles se<br />

déchirent. Alors, bien sûr, les développeurs ont tout de suite<br />

voulu y remédier, mais moi, j’ai insisté pour que l’on laisse ce<br />

bug, parce que ça apportait une dimension supplémentaire<br />

au projet. Le tissu social lui aussi se déchire, parfois. Sur<br />

le plan technique, LAN 2.0 se caractérise par toute une<br />

réécriture du software, il y a désormais une vraie interface.<br />

Pourquoi est-ce important d’intégrer le public dans vos œuvres ?<br />

Est-ce une façon de donner au mot ‘connecté’ une dimension plus<br />

concrète ?<br />

Je ne cherche pas tant que ça à intégrer le public à mes créations.<br />

Ce qui m’intéresse, c’est l’art génératif, c’est-à-dire l’art généré<br />

de façon aléatoire par l’ordinateur. Je donne des paramètres à<br />

l’ordinateur et, ensuite, je le laisse faire et engendrer des visuels.<br />

En quoi cela relève-t-il de l’art ?<br />

Il faudrait poser à la question à des historiens de l’art (rires)!<br />

Mes créations ne se définissent pas seulement comme un simple<br />

jouet technologique. Il y a une réflexion derrière. Ici, c’est le<br />

contexte sociologique. En définitive, c’est comme une œuvre<br />

picturale lambda: derrière l’œuvre, il a y toujours une réflexion<br />

propre à l’artiste, une réflexion qu’il essaye de retranscrire avec<br />

différents moyens, que ce soit la peinture ou la vidéo. Ça n’est<br />

pas juste un jeu vidéo.<br />

Le public est-il réceptif à cette nouvelle forme d’art ?<br />

C’est quelque chose de très récent ici au Luxembourg. Mais les<br />

gens ont été assez réceptifs. Le souci, c’est qu’il y a encore<br />

toute une éducation à faire. C’est encore très neuf. Par exemple,<br />

lors du premier vernissage de LAN, j’ai passé toute la soirée<br />

à expliquer le projet au public. Mais cela va en ‘s’améliorant’.<br />

Il y a deux semaines, j’ai assisté à la conférence Multiplica,<br />

aux Rotondes et, même entre les professionnels, les opinions<br />

divergent. Pour certains, les nouvelles technologies ont donné<br />

naissance à cette forme d’art. Pour d’autres, les artistes sont<br />

le point de départ. À mon avis, les deux sont intimement liés.<br />

Les studios poussent toujours la démarche un peu plus loin. Par<br />

exemple, quand Xbox a lancé sa caméra Kinect il y a cinq ans,<br />

elle a aussitôt été détournée par les hackers et par les artistes.<br />

Pour mon projet aussi, à la base, il n’y a que de simples caméras<br />

de surveillance. On est de nouveau dans le détournement de la<br />

technologie pour arriver à une matière artistique. Les possibilités<br />

sont infinies.<br />

LAN 2.0, À VOIR AUX ROTONDES<br />

JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE <strong>2015</strong><br />

Suite au grand succès du loop LAN créé par Steve<br />

Gerges en 2014, une version plus élaborée vient d’être<br />

mise au point: l’animation interactive est toujours<br />

nourrie par le positionnement et les mouvements des<br />

personnes, mais elle inclut de nouveaux paramètres,<br />

afin de représenter au plus près l’interconnectivité du<br />

public, ce qui se traduit par une œuvre vidéo plus riche<br />

et plus variée.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


44<br />

#Entertainment | Marketers Day <strong>2015</strong><br />

LUXEMBOURG AWARDS <strong>2015</strong><br />

LUXEMBOURG MARKETING<br />

& COMMUNICATION AWARDS :<br />

LES MEMBRES DU JURY ONT PARLÉ<br />

BEST WEBSITE DESIGN<br />

Le OF jeudi THE 22 YEAR octobre, plus de 1000 professionnels du secteur Marcom s’étaient donné rendez-vous à la Halle Victor Hugo,<br />

au cœur de Luxembourg, pour la 7 ème édition des Luxembourg Marketing & Communication Awards. La cérémonie de remise<br />

des prix a clôturé une journée riche en innovation, partage et bonnes pratiques, avec de nombreuses interventions<br />

d’experts locaux et internationaux. Budgets, stratégie, mais également créativité et une bonne dose d’humour étaient<br />

au programme.<br />

Le Premier ministre Xavier Bettel, via un message vidéo, ouvert<br />

officiellement la 7 ème cérémonie des Luxembourg Marketing<br />

& Communication Awards.<br />

Celle-ci a débuté avec la catégorie des Digital Excellence Awards.<br />

Nvision a remporté l’award Best Website Design of the Year, avec le<br />

site internet rosportlife.com, dont le contenu est basé sur les intérêts<br />

des habitants luxembourgeois.<br />

C’est ensuite La Bâloise qui s’est vue récompensée pour son<br />

application Game of Roads : la compagnie d’assurance a convaincu les<br />

membres du jury et remporte le précieux Best Mobile App of the Year<br />

Award. Un app qui fait mouche !<br />

Réseaux sociaux et sécurité routière font bon ménage : Mikado a raflé<br />

le prix de Best Social Media Strategy of the Year avec un concept<br />

original visant à sensibiliser le grand public sur l’alcool au volant. Une<br />

réussite !<br />

Trois lettres, un seul lauréat : le prix de la Best SEO Strategy of the<br />

Year, est revenu à Vanksen pour les publications et animations<br />

émotionnellement engageantes mises en place dans le cadre d’une<br />

ligne éditoriale en lien avec la marqueFelix et son univers !<br />

Le repos fut de courte durée pour Vanksen : à peine de retour à<br />

leurs places, les dirigeants de l’agence digitale ont remis le couvert. Le<br />

Best Online Customer Experience Award leur a été attribué, grâce au<br />

lancement digital du film le Hobbit, la Bataille des Cinq Armées !<br />

Jamais deux sans trois ! Vanksen a remporté le prix de la Best Digital<br />

Agency of the Year. Les points forts de l’agence ? Toujours à l’écoute<br />

du marché, des tendances sociétales et technologiques, mais aussi un<br />

développement permanant de son offre digitale.<br />

Le prix du Young Marcom Talent of the Year, remis par Tommy Lehnert<br />

de SAS est revenu cette année à Aurélien Luiselli, de VOUS. La double<br />

compétence marketing/digital et les connaissances pointues du 360°<br />

Communication and Digital Strategist ont convaincu ses pairs.<br />

Pour débuter la session des Creative Excellence Awards,<br />

l’agence binsfeld, avec la réalisation du nouveau sport<br />

corporate d’Enovos, a remporté le Best Brand Image Award.<br />

Une première pour les Luxembourg Marketing & Communication<br />

Awards : Nvision, pour la nouvelle identité graphique de<br />

Rosport, et Bunker Place, pour fêter le début de la présidence<br />

européenne du Luxembourg, ont fini ex-aequo. Ils se partagent<br />

le prix du Best Design & Graphic Art.<br />

Qu’en est-il du Best Marketing Strategy Award ? C’est Plan K qui a<br />

raflé, au nez et à la barbe de ses concurrents le prix tant convoité,<br />

grâce à la pyramide de livres d’Ernster. Un record du monde.<br />

KPMG Luxembourg, pour la première édition de KPMG Plage<br />

s’est vu décerner le prix du Best Event Project ! Une expérience<br />

unique au Grand-Duché qui sera, à coup sûr, renouvelée.<br />

Et de deux pour KPMG, qui a séduit le jury avec la projection<br />

en hologramme du Premier Ministre Xavier Bettel lors de<br />

l’inauguration de ses nouveaux locaux. La société de conseil<br />

remporte le Best Customer Experience Award.<br />

Est ensuite venue l’heure de récompenser la Best Brand and<br />

Creative Agency of the Year : c’est une nouvelle fois Vanksen<br />

qui remporte le précieux trophée et qui nous promet des<br />

projets ambitieux pour l’avenir, et notamment le déploiement<br />

d’une nouvelle identité en 2016 !<br />

Dernier prix, et non des moindres : le Marketing &<br />

Communication Manager of the Year Award, remis par<br />

Alexandre Guytard, de Sitecore Luxembourg ! Le lauréat<br />

<strong>2015</strong> est Christian Carbonne, de Luxair Group qui voit ses<br />

nombreuses actions de digitalisation du groupe récompensées.<br />

Félicitations aux lauréats ainsi qu’à tous les candidats des<br />

Luxembourg Marketing & Communication Awards <strong>2015</strong> et à<br />

l’année prochaine !<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Entertainment | Marketers Day <strong>2015</strong><br />

45<br />

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<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


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48<br />

#Art | Exhibitions<br />

WILL LOFY<br />

ZIDOUN-BOSSUYT GALLERY<br />

PAR NATHALIE BECKER<br />

Historiquement installée à Luxembourg<br />

dans le quartier de la gare depuis 2008,<br />

la galerie Zidoun-Bossuyt a creusé un<br />

sillon original dans le paysage artistique<br />

luxembourgeois en faisant découvrir<br />

au grand public des plasticiens afroaméricains<br />

remarquables. Cependant,<br />

depuis son déplacement en avril <strong>2015</strong><br />

dans une prestigieuse demeure séculaire<br />

de la rue St-Ulric au Grund, la galerie<br />

connaît une nouvelle dynamique.<br />

Son superbe espace conçu par l’architecte<br />

Stefano Moreno offre de nouvelles<br />

possibilités et surtout, Nordine Zidoun<br />

et Audrey Bossuyt ont choisi de faire la<br />

place belle aux artistes luxembourgeois.<br />

La prestigieuse exposition consacrée à<br />

Martine Feipel et à Jean Bechameil en est<br />

un exemple éloquent.<br />

Ainsi, pour sa première participation à<br />

Luxembourg Art Week, la galerie met entre<br />

autres à l’honneur des œuvres d’une figure<br />

historique de l’art local, Wil Lofy. Enfant<br />

des Terres-Rouges, né le 31 janvier 1937 à<br />

Esch-sur-Alzette, Lofy va, dès 1959, laisser<br />

libre cours à sa passion pour l’art et partir<br />

se former à Florence, Sesto Fiorentino<br />

puis à l’Académie des Beaux-Arts de Paris.<br />

Rapidement, il affirme son tempérament<br />

hors-norme et son talent pour le dessin, la<br />

peinture et la sculpture. Un brin libertaire,<br />

faisant fi des écoles et des tendances de<br />

tout poil, Lofy est un plasticien qui va<br />

marquer l’art et le paysage luxembourgeois<br />

au propre comme au figuré.<br />

En effet, bon nombre de ses œuvres<br />

gouailleuses et pittoresques vont s’égailler<br />

au fil des années dans l’espace public.<br />

Nous lui devons la fameuse fontaine<br />

Hämmelsmarsch, laquelle, du haut de<br />

ses 2,80 m, marque l’emplacement du<br />

séculaire puits rouge à Luxembourg. A<br />

Mondorf, c’est sa sémillante Maus Kitty<br />

réalisée en hommage au poète August<br />

Liesch qui, depuis 1986, ravit les passants.<br />

A Grevenmacher, l’émouvant Violoniste et<br />

Chanteur de rue aveugle déambule depuis<br />

1991 alors que sur l’esplanade de Remich,<br />

un truculent Bacchus chevauchant son<br />

tonneau (1999) nous rappelle la suavité<br />

des vins de Moselle. Citons encore sans<br />

être exhaustifs, La laitière d’Ettelbruck ou<br />

bien encore à Mamer, le monument à la<br />

mémoire Josy Barthel et Nicolas Frantz, les<br />

deux illustres sportifs luxembourgeois.<br />

La galerie Zidoun-Bossuyt nous offre<br />

la possibilité de découvrir une œuvre<br />

originale de Wil Lofy ainsi que deux tirages<br />

en plâtre acrylique. Nous pouvons de ce<br />

fait appréhender l’amplitude de l’univers<br />

de l’artiste qui s’exprime aussi bien dans<br />

la pierre, le bois que dans l’os de baleine,<br />

un matériau inédit qui lui permet de<br />

faire entrer en symbiose son imaginaire<br />

effervescent et l’influence des arts premiers<br />

qu’il affectionne tant.<br />

Il faut dire que Lofy, l’artiste bourlingueur, le<br />

voyageur au long cours avide d’embruns et<br />

de Terra Incognita ne peut se satisfaire ni<br />

de matériau traditionnel, ni de thématique<br />

classique. Dans son art, l’exotique, le<br />

décalé et même l’anticonformisme règnent<br />

en maître. De plus, ce grand marin, un<br />

peu flibustier, éprouve pour l’élément<br />

aquatique et les sujets pisciformes un vif<br />

intérêt. Ainsi, sirènes telles notre Mélusine,<br />

sélaciens peu accorts ou poissons aux<br />

allures antédiluviennes sont des modèles<br />

de prédilection qui prennent forme en<br />

dessin ou en sculpture.<br />

Le bois flotté, des éléments rapportés,<br />

des petits trésors collectés ça et là sur les<br />

rivages chiliens qu’il a fait siens, donnent<br />

corps à des bestioles marines aussi<br />

effrayantes qu’ogresses. Sur un os caudal<br />

de baleine s’épanouissant en éventail,<br />

l’artiste nous représente une scène<br />

cynégétique Inuit aux accents melvilliens.<br />

Là encore, Wil Lofy tourne son regard vers<br />

les expressions originelles et authentiques<br />

de l’art et aime à mêler dans son travail des<br />

références à l’art amérindien, Inuit et précolombien<br />

au panthéon hindouiste. Une<br />

symbiose jubilatoire qui donne naissance à<br />

un foisonnant bestiaire et à des œuvres<br />

pittoresques, hybrides et pleines de verve,<br />

à l’instar de son auteur.<br />

Photos studios Lofy «Photos by David Laurent»<br />

Photos oeuvres «Courtesy of Lofy and Zidoun-Bossuyt Gallery»<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


49<br />

6, rue Saint-Ulric<br />

L-2651 Luxembourg<br />

Open Tuesday to Friday 10am to 6pm<br />

Saturday 11am to 5pm<br />

Tél. : +352 2629 6449<br />

contact@zidoun-bossuyt.com<br />

www.zidoun-bossuyt.com<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


50<br />

#Art | Exhibitions<br />

TOMOKAZU<br />

MATSUYAMA<br />

In The Midnight Hour, <strong>2015</strong><br />

Acrylic & mixed media on canvas<br />

This month, the Brooklyn-based<br />

Japanese artist, Tomokazu Matsuyama,<br />

is coming to Luxembourg for his second<br />

solo exhibition at Zidoun-Bossuyt<br />

Gallery where he will continue the<br />

exploration of his dual US & Japanese<br />

heritage in his imagery.<br />

Tomokazu Matsuyama will debut a selection<br />

of new paintings and a series of steel<br />

sculptures rendered in monochromatic<br />

gold and silver. With this collection of<br />

works, the artist traces the canon of the<br />

history of Western art while filtering it<br />

through his idiosyncratic imagery, where<br />

the flatness of Eastern painting meets the<br />

bold vigor of American pop.<br />

Matsuyama’s work responds to his own bicultural<br />

experience of growing up between<br />

Japan and America by bringing together<br />

aspects of both Eastern and Western<br />

aesthetic systems. His practice repositions<br />

traditional icons within a broader global<br />

context in order to create a distinctive<br />

style that resists cultural categorization<br />

and embodies what the artist refers to<br />

as the “struggle of reckoning the familiar<br />

local with the familiar global.” By raising<br />

questions of national and individual<br />

identity through the formal qualities and<br />

subject matter of his paintings, Matsuyama<br />

examines the “natural chaos” of our social<br />

environments and challenges viewers to<br />

confront their own conceptions of cultural<br />

homogeneity.<br />

Matsuyama is influenced by a variety of<br />

subjects, including Japanese art from<br />

the Edo and Meiji eras, classical Greek<br />

and Roman statuary, French Renaissance<br />

painting, post- war contemporary art,<br />

and the visual language of global, popular<br />

culture as embodied by mass-produced<br />

commodities. He approaches his sculptural<br />

works in a painterly fashion, playing with<br />

color, shadow, and depth to achieve<br />

an effect that is simultaneously threedimensional<br />

and flat, creating an immersive<br />

experience where viewers are invited to<br />

physically walk around and through the<br />

forms.<br />

The sculptures refer to diverse art<br />

historical references ranging from Italian<br />

Renaissance sculptures like Gian Lorenzo<br />

Bernini’s bust of Louis XIV at Versailles<br />

to a Hadrianic copy of the iconic Greek<br />

Crouching Venus statue rendered by<br />

Doidalsas in the 3 rd century BC, and from<br />

the French Neoclassical painting Napoleon<br />

Crossing the Alps by Jacques-Louis David<br />

to Edo drawings by the Japanese artist<br />

Katshushika Hokusai. Through this series<br />

of sculptures, Matsuyama also plays with<br />

image distortion: as the viewer approaches<br />

each piece from a different angle, the<br />

figurative essence of the piece begins<br />

to dissolve and morph into something<br />

different and less recognizable, presenting<br />

a completely new experience of the work.<br />

The new paintings feature the<br />

expressionless figures against expressive<br />

floral patterns, surface covered with real<br />

flowers and floral wall patterns which<br />

artist calls « Deco-florative « derived<br />

from traditional Japanese techniques and<br />

sensibility, that are characteristic of the<br />

artist’s work but also incorporate abstract<br />

imagery, as they are conceived as an<br />

homage to Abstract Expressionist painters<br />

of the New York School. In order to create<br />

an effect that mimics a gestural approach,<br />

the artist utilizes a painstakingly precise<br />

technique of layering paint in a very<br />

controlled manner. Matsuyama says, “While<br />

Tomokazu Matsuyama<br />

(To be titled), <strong>2015</strong><br />

Stainless steel 304<br />

my work is about integration into a new<br />

world order of urban cosmopolitanism,<br />

what remains is the underlining of<br />

specific iconographies that inform my<br />

cultural and historical past as Japanese.<br />

The work is placed, somewhat nonsensibly,<br />

into another context, in which I<br />

am constantly trying to reinterpret what<br />

the image means within a shifting global<br />

dialogue.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

Tomokazu Matsuyama, “SOMEWHERE HERE”<br />

November 19 th , <strong>2015</strong> until January 9 th , 2016<br />

The show opens on November 18 th with the artist in attendance.


6 rue Saint-Ulric<br />

L-2651 Luxembourg<br />

Tel : +352 2629 6449<br />

contact@zidoun-bossuyt.com<br />

www.zidoun-bossuyt.com<br />

Open Tuesday to Friday 10am to 6pm<br />

Saturday 11am to 5pm


52<br />

#Art | Education<br />

AMBIANCE ET HARMONIE,<br />

INDISSOCIABLES PRÉMICES<br />

DE LA CRÉATIVITÉ ARTISTIQUE<br />

PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />

CHEZ L‘ENFANT<br />

Sergueï Brin et Larry Page, les deux fondateurs de Google, Jeff Bezos,<br />

le PDG d’Amazon, Jimmy Wales, le créateur de Wikipédia… les plus grands<br />

entrepreneurs ont fréquenté une école Montessori. Ces méthodes se<br />

développent depuis plus d’un siècle, notamment au Luxembourg. Dix règles<br />

d’or, une stimulation de la créativité et des environnements harmonieux,<br />

telles sont quelques-unes des bases de l’approche montessorienne.<br />

Dominique Godard présente à <strong>BEAST</strong> les bienfaits de ces méthodes sur<br />

la créativité des enfants.<br />

Les fonctions créatives ou d’imagination créative apparaissent très tôt chez l’être<br />

humain. Quels sont les premiers signes perceptibles ?<br />

L’enfant a tout d’abord besoin d’harmonie autour de lui. Il s’agit d’une des bases<br />

de la pédagogie Montessori. Chaque pièce de vie, ou « ambiance », doit être<br />

agencée de façon à faciliter les apprentissages et en totale harmonie de couleur.<br />

La Communauté Enfantine est rouge : nappes, vaisselle, cache-pots, car les fleurs<br />

et les plantes sont très présentes dans nos ambiances. Par contre, pour ne pas<br />

brimer la créativité des enfants et des bébés, qui peuvent nous rejoindre à partir<br />

de 3 mois, nous ne peignons pas les murs, qui restent blancs. De cette façon nous<br />

n’attirons pas l’attention des enfants vers ces murs, mais plutôt vers les objets qui<br />

les entourent. Nous fixons notamment des tableaux représentant des animaux, des<br />

paysages, ou des créations d’artistes (La mère à l’enfant, de Picasso, notamment).<br />

Ces tableaux sont fixés au mur, à une hauteur variant selon l’âge de l’enfant (pour<br />

les bébés, ils sont à 30cm du sol), toujours en respectant cette harmonie.<br />

Ensuite, dès que l’enfant arrive à ramper, il va automatiquement manipuler. Nous<br />

remarquons que de très jeunes enfants, âgés d’environ 9 mois, se mettent à<br />

ranger et à ordonner le matériel à leur disposition. C’est très impressionnant. Maria<br />

Montessori a observé, dans l’évolution de l’enfant, des périodes durant lesquelles<br />

il apprend sans aucune contrainte. Ces périodes, dites « sensibles » illustrées<br />

ci-dessus, est celle de l’ordre. Cette période dure jusqu’à 2-3 ans, elle est au cœur<br />

de l’apprentissage.<br />

Quelles seront les activités créatives qui découleront de ces premières activités<br />

de découverte ?<br />

Plus tard, les enfants seront capables de manipuler, de réaliser des activités<br />

de modelages et de peinture. La peinture se fait tout d’abord debout, sur un<br />

chevalet ou directement sur papier au mur. En se tenant debout, les enfants<br />

peuvent plus facilement développer la motricité de leur poignet, étape très<br />

importante pour l’apprentissage de l’écriture qui arrivera quelques mois plus<br />

tard. Une activité doit toujours amener à une autre, et in fine, à l’apprentissage<br />

des pré-requis. Lorsqu’ils sont plus âgés, ils ont à leur disposition des plateaux<br />

d’art avec feuilles, crayons, et différents matériels pour l’expression artistique.<br />

Le travail ne leur est pas mâché, nous ne sommes pas dans la production, ce<br />

qui a parfois tendance à frustrer les parents. Je pense également aux activités<br />

sensorielles et à une en particulier : les barres rouges, qui font travailler la<br />

discrimination des dimensions. Les enfants placent ces barres, mesurant de<br />

10cm à 1m, en forme d’escargots. Ils pourront ensuite remplir les endroits dits<br />

« vides » avec perles, coquillages, etc. Ils réaliseront ainsi une activité mettant<br />

leur sensibilité artistique en lumière. Et bien d’autres exemples …. Les enfants<br />

sont très spontanés et très concentrés sur de genre de travail. Quelques années<br />

plus tard, lorsqu’ils entrent à l’école Maria Montessori, ils ont accès à une<br />

salle d’art, dans laquelle nous utilisons les techniques d’Arno Stern. Pendant<br />

la seconde guerre mondiale, M. Stern venait en aide aux enfants défavorisés.<br />

Il a créé une technique de peinture debout, dans<br />

laquelle il décrit la Trace. Son approche s’abstient<br />

de toute interprétation subjective et révèle<br />

une manifestation appelée «la Formulation».<br />

Les préceptes de Stern et de Montessori<br />

se rejoignent en de nombreux points.<br />

Comment protéger et développer ces dons créatifs ?<br />

A l’Enfant Roi, nous suivons l’approche<br />

montessorienne. Le meilleur moyen de protéger<br />

cette créativité chez l’enfant est de lui offrir une<br />

ambiance propice. Celle-ci doit être physique, avec<br />

tout le matériel à leur disposition, mais également<br />

psychologique. Pour cela, nous formons nos<br />

éducatrices, pour qu’elles soient constamment<br />

bienveillantes. Il faut absolument éviter les violences<br />

institutionnelles, de type « tu as le nez sale ».<br />

L’éducatrice s’approche de l’enfant, de face, et lui<br />

mouche simplement le nez en lui expliquant ce qu’elle<br />

est en train de faire. En effet, le décalogue que Maria<br />

Montessori a écrit est une bible pour nous : nous ne<br />

devons pas porter de jugement, qu’il soit négatif ou<br />

positif ! L’enfant travaille pour lui. Cette spontanéité<br />

est la clé de leur bonheur: certains enfants sont<br />

extrêmement doués et dessinent des animaux ou<br />

paysages avec des détails extraordinaires. L’adulte<br />

ne doit pas briser ces élans créatifs en jugeant<br />

les productions des enfants. Un jugement négatif<br />

peut avoir des conséquences qui perdureront<br />

à l’âge adulte et peuvent créer un blocage.<br />

Autre moyen de développer cette créativité,<br />

le mélange des âges, si cher à Maria Montessori<br />

(0 à 3 ans, 3 à 6 ans, 6 à 9 ans et enfant 9 à 12 ans).<br />

Le principe est le suivant : les petits apprennent<br />

des grands, et les grands apprennent aux petits.<br />

Cette étape est primordiale et travaille énormément<br />

l’entraide. Nous respectons ce principe dans<br />

les crèches et dans notre école où un enfant en<br />

première année de maternelle va rester 3 ans dans<br />

la même classe, et aura donc 3 ans pour assimiler<br />

et acquérir les connaissances pour intégrer la classe<br />

primaire primaire.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


54<br />

#Art | Education<br />

Le principe est similaire en crèches : les Nidos rassemblent des<br />

enfants âgés de 3 mois jusqu’à la marche assurée, soit environ<br />

24 mois. Après le Nido, ils évoluent dans les Communautés<br />

Enfantines, jusqu’à l’âge de 3 ans. C’est dans ces groupes<br />

qu’une grande partie du développement psychomoteur et<br />

sensoriel s’acquiert. Le raffinement sensoriel est travaillé avec<br />

le matériel de vie pratique également est mis en place dans<br />

ces modules.<br />

De 3 à 4 ans, les enfants peuvent intégrer, si les parents<br />

ne souhaitent pas qu’ils rejoignent directement une école<br />

maternelle, la Maison des Enfants ou l’accent est mis sur les<br />

apprentissages intellectuels, comme la lecture, la géométrie,<br />

la géographie, etc... Après leur passage à l’Enfant Roi,<br />

les enfants peuvent intégrer, à 3 ou 4 ans, n’importe quelle<br />

école du pays, car ils auront déjà travaillé l’apprentissage des<br />

langues.<br />

Quelle sera l’actualité des crèches l’Enfant Roi en 2016 ?<br />

Lorsque nous avons ouvert la crèche dans le quartier<br />

du Kirchberg, nous avons connu une situation inédite :<br />

la crèche était complète, soit 84 enfants inscrits, avant même<br />

d’ouvrir. Cela requiert un très important travail d’intégration<br />

et d’adaptation pour les enfants, mais également pour les<br />

éducatrices. Les parents nous sollicitent, dans ce quartier<br />

où le nombre de jeunes parents au travail est important et<br />

c’est pour cette raison que nous ouvrirons une nouvelle<br />

structure dans ce quartier. Nous réfléchissons également<br />

à d’autres projets. La Cloche d’Or est une zone en fort<br />

développement, mais beaucoup de paramètres rentrent en<br />

compte. L’endroit où L’Enfant Roi s’installe est primordial.<br />

Les bâtiments abritant nos crèches à l’Atrium, Findel et<br />

Kirchberg, sont aux dernières normes en matière de sécurité,<br />

isolation, niveau sonore, etc. L’environnement extérieur et<br />

notamment l’absence de bruit sont centraux lorsque nous<br />

souhaitons développer une crèche. De plus, elles doivent être<br />

facilement accessibles pour les parents, afin que ces derniers<br />

puissent se rendre au travail rapidement, avec le moins<br />

d’embouteillage possible et sans trop polluer. Les dimensions<br />

parentale ou environnementale sont des paramètres essentiels<br />

également dans notre démarche.<br />

3 LIVRES À LIRE POUR<br />

STIMULER LA CRÉATIVITÉ<br />

DE VOS ENFANTS<br />

L’enfant<br />

Maria Montessori<br />

L’esprit absorbant de l’enfant<br />

Maria Montessori<br />

Une nouvelle compréhension<br />

de l’art enfantin<br />

Arno Stern<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Art | Education<br />

55<br />

LE DÉCALOGUE DE MARIA MONTESSORI<br />

1. Ne touchez jamais l’enfant sauf s’il vous y invite (d’une manière ou d’une autre).<br />

2. Ne dites jamais du mal d’un enfant en sa présence ou en son absence.<br />

3. Concentrez votre effort à renforcer et à aider le développement de ce qui est positif en l’enfant.<br />

4. Mettez toute votre énergie dans la préparation du milieu, prenez en soin d’une façon méticuleuse. Aidez l’enfant à établir<br />

de bonnes relations avec le milieu. Montrez-lui où se range le matériel et indiquez-lui comment il doit s’en servir.<br />

5. Soyez toujours prêt(e) à répondre à l’appel de l’enfant qui a besoin de vous, écoutez, répondez toujours à l’enfant<br />

qui a recours à vous.<br />

6. Respectez l’enfant qui a fait une erreur et qui peut se corriger de lui-même mais arrêtez fermement et immédiatement<br />

tout mauvais usage du matériel et toute action qui met en danger cet enfant, son développement ou les autres enfants.<br />

7. Respectez l’enfant qui se repose, qui regarde les autres travailler, réfléchit à ce qu’il fait, veut faire ou fera. Ne l’appelez<br />

pas et ne le contraignez pas à une autre forme d’activité.<br />

8. Aidez ceux qui cherchent une activité et qui n’en trouvent pas.<br />

9. Présentez inlassablement des activités à l’enfant qui les a refusées auparavant. Aidez-le à acquérir ce qu’il n’a pas<br />

encore et à surmonter ses imperfections. Faites tout ceci en animant avec soin le milieu, en ayant volontairement<br />

une attitude réservée, en usant de mots aimables, en étant une présence aimante. Faites que votre présence et votre<br />

disponibilité soient ressenties par l’enfant qui cherche et demeurent cachées à celui qui a déjà trouvé.<br />

10. Traitez toujours l’enfant avec la plus grande politesse et offrez-lui le meilleur de ce dont vous disposez.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


56<br />

#Art | Fine Drawing<br />

SAMUËL LEVY<br />

PAR<br />

ALEXANDRE KEILMANN<br />

UN STYLO À BILLE.<br />

DE L’INSPIRATION.<br />

DES ÉNERGIES.<br />

Voici trois mots qui<br />

définissent Samuël Levy,<br />

dont l’œuvre ne cesse de<br />

propérer depuis plus de 15<br />

ans dans la Grande Région<br />

et au-delà.<br />

«Je suis très à l’écoute de ce qui m’entoure : médias, images,<br />

énergies,… Je me sens comme un catalyseur d’énergies, j’ai le<br />

sentiment d’emmagasiner des éléments divers, je les laisse s’imposer<br />

et ils sont ensuite mixés et retranscrits sur divers supports. Le plus<br />

souvent, je travaille sans idée préconçue, sans concept établi. C’est<br />

le rapport énergétique, l’interaction entre les éléments externes et<br />

l’œuvre qui m’intéressent», explique l’artiste d’origine belge qui vit<br />

et réalise ses toiles et ses dessins au Luxembourg.<br />

Pour éviter un formatage quasi obligatoire, brimant les artistes et<br />

les réduisant à seulement quelques modes de pensée, Samuël Levy<br />

n’a jamais suivi de cursus académique complet. Véritable électron<br />

libre, cet artiste des temps moderne exprime désormais sa créativité<br />

à travers le dessin, stylo à bille à la main, pour retranscrire sa vision<br />

des choses, une vision unique. Mais pourquoi le dessin au stylo à<br />

bille ? Parce qu’il renvoie à l’écriture, à l’enfance, au graffiti. Et puis,<br />

le «bic» est accessible à tous. Pour Samuël, «l’art est une sorte de<br />

vecteur qui permet à l’homme, par le biais d’outils plastiques, de<br />

rendre visible l’invisible. Il offre une vision moins étriquée du monde<br />

extérieur et il nous renvoie souvent une image plus vraie de nousmêmes».<br />

L’art, cela ne se regarde pas uniquement. Cela se vit. La collaboration<br />

entre Samuël Levy et les participants à l’édition <strong>2015</strong> du Marketers<br />

Day à Luxembourg le prouve: «Il y a une véritable interaction entre<br />

l’œuvre et le public présent. Permettre au public d’agir sur un<br />

support le rend acteur et non simple spectateur. Les participants<br />

créent, les uns après les autres, un ensemble, une pièce unique et<br />

authentique. De plus, cela permet une meilleure approche et une<br />

meilleure compréhension de l’œuvre».<br />

Samuël Levy le dit lui-même : ses œuvres sont souvent du<br />

«pur freestyle». Il préfère laisser le dessin s’adapter à un lieu, se<br />

développer au sein de l’espace, et c’est souvent dans cette liberté<br />

d’agir que l’œuvre prend toute sa dimension. Alors faites comme<br />

Samuël, exprimez votre créativité avec un simple bic, sur un post-it<br />

ou un sous-bock …<br />

© Studion Photography.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


58<br />

#Art | Music<br />

KUSTON BEATER<br />

«IL FAUT QUE ÇA RESTE DU PLAISIR»<br />

INTERVIEW SOLVEIG PARANGO<br />

Son rapport à la musique ?<br />

«Hédoniste mais pas égoïste». C’est ainsi que le Disc-Jockey<br />

– appellation, certes alt-mödisch, mais qu’il préfère à celle<br />

trop ronflante de DJ – se définit. Kuston Beater sévit depuis<br />

maintenant plus de 20 ans sur le dance-floor. Enfin, pas<br />

vraiment, car ce qu’il aime, ce n’est pas tant de faire danser<br />

les gens que de leur faire découvrir des morceaux, leur<br />

donner à écouter de la bonne musique.<br />

De graphiste à DJ ou de DJ à graphiste, raconte-moi ton parcours ?<br />

Graphiste de formation, j’ai commencé en 1996, mais c’est en<br />

1998 que j’ai commencé à travailler à Luxembourg. D’abord<br />

en tant que salarié, pour différentes boîtes, avant de créer<br />

george(s), ma propre agence. C’était en 2003.<br />

C’est en 2000 que j’ai commencé à mixer devant un public,<br />

dans les quelques rares bars aventureux qui étaient ok pour<br />

me laisser jouer: Le Péché Mignon (ex-Dcliq et Gudde Wellen,<br />

ndlr.), et le H2O. En réalité, c’est dans mon salon que tout a<br />

commencé: j’y produisais de la musique avant même de mixer.<br />

Ca m’a quand même pris 15 ans avant de sortir un EP (sur le<br />

label lorrain Chez Kito Kat).<br />

Bientôt un second disque alors ?<br />

Ca fait trois ans que je dis à tout le monde que je bosse<br />

dessus. Alors, je ne le dis plus (rires).<br />

Comment définis-tu ton univers musical ?<br />

Indéfinissable. Je peux aussi bien jouer un morceau ultra rude<br />

et électro, et enchaîner direct avec une mélodie dégoulinante<br />

de violons, passer d’un vieux truc de variété italienne à de la<br />

house, un pastiche avec son original, des extraits de recettes<br />

de cuisine sur un beat électro… j’aime surtout confronter<br />

l’ancien et le moderne. Et avant tout surprendre.<br />

Un choix qui te place assez en marge de ce que l’on peut<br />

trouver actuellement en la matière, donc ?<br />

La plupart du temps, tu as l’impression d’entendre toujours<br />

le même beat, le même type de musique. Je trouve ça trop<br />

redondant. Moi, j’écoute plein de choses différentes, et j’ai<br />

envie de faire partager ça. C’est ça ma raison d’être dans le<br />

milieu.<br />

En revanche, je trouve que la scène à Luxembourg a bien<br />

évolué ces dernières années. Ça va dans le bon sens, en<br />

tous cas dans les endroits alternatifs que je fréquente.<br />

Enfin, alternatif,... C’est un grand mot à Luxembourg (sourire).<br />

J’apprécie le travail de Napoleon Gold, Fred Baus, Lowic ou<br />

encore LeGenco.<br />

Comment construis-tu tes sets ?<br />

Je ne prépare jamais. J’y vais toujours au feeling. Ou au bpm,<br />

même si ça ne fait pas tout. Je télécharge – légalement et<br />

illégalement –, j’achète des CDs, des vinyles. Et je prends<br />

toujours tout avec moi. C’est un problème, ça, d’ailleurs (rires).<br />

Penses-tu que l’on puisse concilier humour et musique ?<br />

C’est la première fois que l’on me demande ça…<br />

Il faut dire que tu ne te prends pas vraiment au sérieux !<br />

Le monde des DJs m’intéresse assez peu. Le côté paillettes…<br />

tout ça. Je ne me prends pas pour un DJ, je n’ai aucune<br />

prétention de ce côté-là. Je fais ça parce que j’y prends<br />

un vrai plaisir. C’est même égoïste, parce que je ne suis pas<br />

consensuel. J’aime aller là où l’on ne m’attend pas. J’essaye<br />

toujours de surprendre mon public, de le caresser à contrepoil…<br />

en intercalant par exemple une vieillerie absurde entre<br />

deux autres morceaux. En général, ça provoque le sourire, et<br />

ça, c’est ce qui me plaît.<br />

Tu viens récemment de jouer au Japon. Une consécration ?<br />

Tout à fait. C’est la classe, je peux me retirer, maintenant<br />

(rires). Plus sérieusement, ce fut une très belle opportunité,<br />

plutôt qu’une consécration. Un truc pour joindre l’utile<br />

à l’agréable, pendant mon séjour à Tokyo. Je me suis adressé<br />

à Victor Ferreira (Sun Glitters, ndlr), qui fait des sorties au<br />

Japon. Ma cherie m’a aussi beaucoup encouragé à le faire.<br />

C’était un petit set, devant 30 ou 40 personnes. Mais tout de<br />

même dans un petit bar de Shibuya, quand même! Le public<br />

était hyper réactif, c’était vraiment une expérience très cool.<br />

D’autant plus que j’y ai joué un mix de mes propres morceaux.<br />

Une première pour moi. J’ai réitéré depuis, d’ailleurs. Aux<br />

Rotondes (où il joue un vendredi par mois, ndlr).<br />

Pourrais-tu en vivre ?<br />

Je ne peux pas et je ne veux pas. Ça reviendrait à entrer dans<br />

une routine, jouer par obligation. C’est un side job, et c’est<br />

parfait ainsi. Il faut que ça reste du pur plaisir.<br />

SA PLAYLIST :<br />

Ça n’est pas une playlist idéale ni exhaustive, mais plutôt<br />

faite dans l’instant, avec mes derniers coups de cœur -<br />

A.R. & Machines, Cosmic Vibration et Adriano Celentano,<br />

L’unica Chance Hai Visto Mai – et des morceaux que<br />

j’aime vraiment. Il y a aussi quelques noms connus,<br />

comme Serge Gainsbourg ou Johnny Halliday, mais avec<br />

des chansons moins connues.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Art | Music<br />

59<br />

soundcloud.com/kuston-beater<br />

© Audrey Dhyvert<br />

A.R. & Machines - Cosmic Vibration<br />

Stereolab - Super Electric<br />

Jean Jacques Perrey - Cœur Synthétique<br />

Serge Gainsbourg - Vue de l’extérieur<br />

Adriano Celentano - L’unica Chance Hai Visto Mai<br />

Silver Apples - Oscillations<br />

Flash Atkins - Summer Of Love (The Emperor Machine Mix)<br />

Glass Candy - Digital Versicolor<br />

David Axelrod - The Human Abstract<br />

Janko Nilovic - Pop Impressions<br />

Jimmy Edgar - Hot, Raw, Sex<br />

Johnny Halliday - Jesus Christ<br />

Trans Volta - Disco Computer<br />

Synthesize - Autumnw<br />

Nino Ferrer - Looking for You<br />

Alan Moorhouse - Expo in Tokyo


60<br />

#Art | Design<br />

LA MAISON DE DEMAIN :<br />

ULTRA CONNECTÉE ET SMART<br />

La maison n’échappe pas à la tendance et se met également à l’heure du design connecté.<br />

Tant et si bien que d’ici 2017, on devrait enregistrer une hausse de 20% du marché des objets<br />

connectés. Bien sûr, on pense aux appareils électro-ménagers et autres équipements hi-fi. Mais<br />

bien plus, nos meubles traditionnels se sont laissé happer par les nouvelles technologies pour<br />

offrir aux utilisateurs une expérience toujours plus facile et intuitive.<br />

Comment Ikea transforme vos meubles en chargeur<br />

pour téléphones et tablettes.<br />

Adieu prise disgracieuse et fils qui traînent. Ikea révolutionne<br />

le secteur en lançant une collection d’articles d’ameublement<br />

intégrant un chargeur sans fil pour téléphones portables et tablettes.<br />

Baptisée Home Restart, cette collection innovante vise à faciliter la vie<br />

à la maison. De 29,9€ à 89,90€ à shopper sur www.ikea.be<br />

PAR<br />

SOLVEIG PARANGO<br />

La table basse connectée : une expérience à vivre en famille ou entre amis<br />

Parce que le salon est l’endroit qui rassemble le plus notre famille et nos<br />

amis, Callisto est avant tout une table basse dont l’écran tactile a été<br />

subtilement intégré au design. Eteint, son écran se fond dans la table, presque<br />

imperceptible. Une fois Callisto allumé, c’est une nouvelle façon de partager,<br />

de jouer et d’interagir avec ses proches qui prend forme. Différents meubles<br />

qui reposent sut cette technologie sont à prévus pour 2016.<br />

Prix sur demande, en précommande sur www.yourcallisto.com<br />

Tarkett et sa moquette connectée<br />

La société française commercialise depuis plus d’un an un parquet ainsi qu’une moquette, sous lesquelles se trouve un revêtement…<br />

connecté. Floor in Motion est un véritable sol intelligent. Son intérêt ? Utilisé notamment dans des établissements de santé, il permet<br />

de détecter la chute d’une personne et notifie instantanément le personnel voire les secours.<br />

Intéressons-nous au côté technique. Une sous-couche piézoélectrique est ajoutée sous la moquette et un courant électrique est<br />

généré lorsqu’une pression est exercée sur celle-ci. En cas d’anomalie, un signal est transmis à une carte électronique, relayé par<br />

ondes radio. L’alerte peut également être transmise par Internet à une application…<br />

Informations supplémentaires : www.floorinmotion.lu<br />

Cuisiner de façon intuitive : la Cook top de Whirlpool<br />

Présentée sur un salon, la table de cuisson Whirlpool fait partie de ces objets<br />

dont on aimerait qu’ils sautent le pas de la fabrication – et c’est pour bientôt,<br />

on vous rassure. D’ici là, on vous laisse imaginer combien il est aisé de cuisiner<br />

avec cette table de cuisson. Déjà parce qu’elle se présente comme une large<br />

«zone flexible», c’est-à-dire que les emplacements de cuissons d’adaptent à<br />

la taille du plat utilisé. Bien sûr, elle est connectée à Internet et permet ainsi<br />

d’accéder à des informations de tout type nécessitant une connexion, à l’instar<br />

des réseaux sociaux, consultation de courriers électroniques, simple surf sur<br />

la Toile... ou évidemment pour dénicher une recette. Enfin, elle est également<br />

connectée aux autres appareils électroménagers de la cuisine, Whirlpool ayant<br />

lancé récemment sur le marché une gamme d’appareils connectés 6 ème Sens Live.<br />

Cela fonctionne avec tous les appareils, mais c’est surtout intéressant dans son<br />

rapport au réfrigérateur, pour dénicher des recettes en fonction des ressources<br />

de celui-ci. Un rêve donc, dont on attend la sortie avec impatience.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Art | Design<br />

61<br />

Le plaisir de la musique en toute simplicité<br />

Allier design aux lignes scandinaves et ultra connectivité, c’est la nouvelle<br />

idée de BoConcept qui intègre à son bureau Cupertino deux enceintes<br />

Bluetooth pour allier l’utile à l’agréable. Disposées des deux côtés du<br />

bureau, elles boostent ses lignes et permettent d’offrir un son d’une qualité<br />

irréprochable.<br />

À partir de 799€ (le bureau) + 239€ (les enceintes),<br />

à shopper chez BoConcept, 74 Route de Longwy, Bertrange<br />

www.boconcept.com<br />

Le Zeppelin maintenant doté du Bluetooh<br />

Les iconiques enceintes Zeppelin de Bowers & Wilkins ont subi un petit lifting cette<br />

année. Bien sûr, elles conservent leur forme identifiable entre mille – hors de question<br />

de toucher à ce qui a fait le succès du produit – mais elles sont désormais 100% sans fil,<br />

grâce à une connexion Bluetooth, qui vient remplacer le connecteur Lightning. Bien sûr,<br />

on peut toujours l’utiliser en Wi-Fi, via AirPlay. Sa structure interne a elle-aussi été revue<br />

et corrigée pour améliorer la qualité du son. Elles se dotent ainsi d’un haut-parleur plus<br />

puissant dédié aux basses et le Zeppelin Wireless est compatible 192kHz/24bit pour les<br />

morceaux de meilleure qualité.<br />

À shopper chez L’audiophile, 1 place de Paris à Luxembourg<br />

ou chez Lineheart, 1 rue Drosbach à Leudelange<br />

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11-13 Boulevard Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg www.langlais.lu<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


62<br />

#Art | Design<br />

Lave-linge intelligent ou le luxe de la ménagère de moins de 50 ans<br />

Le dernier lave-linge de la marque est une petite prouesse technologique et une véritable vitrine<br />

pour Samsung qui réalise là un coup de maître. Design irréprochable et lignes épurées, répondant aux<br />

normes actuelles en matière d’économie d’eau ou d’énergie, le Crystal Blue se dote en plus d’une<br />

connectivité Wi-Fi.<br />

À partir de 1899€, à shopper chez Saturn, 45-47 avenue De la Gare, Luxembourg-ville.<br />

Maison connectée = sécurité ?<br />

L’ultra connectivité au service de la sécurité ? C’est la dernière identité<br />

imaginée par l’assureur AXA, qui a lancé fin octobre un projet pilote<br />

baptisé Maison Connectée. L’idée? Offrir tout un panel de services<br />

destinés à assurer la sécurité de ses clients contre les risques d’incendie<br />

ou d’intrusion grâce à l’application mobile Mon AXA.<br />

Disponible à la carte ou via un forfait (week-end, semaine, mois, année), ce<br />

service permet d’équiper la maison de différents appareils de surveillance<br />

(caméras, détecteurs de fumée, etc.), qui peuvent tous être actionnés ou<br />

désactivés à distance, via l’application mobile Mon AXA.<br />

Mais l’assureur a voulu aller plus loin que la simple surveillance et permet<br />

également de prévenir les clients – ainsi qu’une tierce personne, voisins<br />

ou amis par exemple – en cas de détection d’une présence humaine ou<br />

de particules suspectes. Ainsi, il est possible de visionner les caméras et<br />

de prévenir en deux clics les secours ou service d’assistance si l’alerte<br />

est justifiée.<br />

UN PARTENARIAT AVEC DIFFÉRENTS FABRICANTS POUR UNE OFFRE PERSONNALISÉE<br />

Pour développer son projet, AXA a choisi de s’entourer de différents fabricants, afin d’offrir un large choix à ses clients. Capteur de<br />

présence Myfox, ampoules intelligentes Philips, détecteur de fumée Nest… mais le client peut également mettre à profit ses propres<br />

objets s’il en possède déjà, en les connectant simplement au hub.<br />

PRÉVENIR PLUTÔT QUE GUÉRIR<br />

Si, pour l’heure, le projet est à l’essai pendant une période de six mois, AXA envisage par la suite d’intégrer cette prestation à son offre<br />

déjà existante et de créer ainsi un contrat spécifique autour de ce hub, avec à la clé différents avantages, parmi lesquels une réduction<br />

des primes de risques d’assurance.<br />

3,90€ le week-end,<br />

6,90€ la semaine,<br />

14,90€ le mois,<br />

69,90€ l’année.<br />

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#Art | XXXX<br />

63<br />

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64<br />

#Art | Lifestyle<br />

QUAND LA MODE SE MET<br />

À L’HEURE DES NOUVELLES<br />

TECHNOLOGIES<br />

PAR SOLVEIG PARANGO<br />

Résolument, il y a eu un avant, et un après. Dans notre approche de la mode, bien sûr, qui a été<br />

révolutionnée par l’arrivée fulgurante des réseaux sociaux, mais bien plus. La mode connectée se<br />

traduit également par l’intelligence de la matière, voire de l’accessoire que l’on porte. Une véritable<br />

révolution, en somme, qui, si elle fait de nombreux addicts chez les geeks que nous sommes devenus,<br />

est une matière inépuisable d’inspiration pour les créateurs qui jubilent.<br />

L’intérêt de la mode connectée ? Favoriser les interactions, en même temps que ces nouveaux produits<br />

permettent de «réactiver le dialogue avec le public à travers un nouveau langage», comme le soulignait<br />

le directeur de la création de Swatch International, Carlo Giordanetti, à l’occasion du lancement de la<br />

toute première montre connectée de la marque, la Touch Zero One.<br />

Un secteur en plein essor<br />

Un engouement généralisé chez les pros, qui se traduit par différentes manifestations complètement<br />

dédiées à la mode connectée. Ainsi, le CCM Benchmark Institut organise le 17 novembre prochain toute<br />

une journée sous la thématique When Digital meets Fashion qui étudiera le large impact de l’hyper<br />

connectivité dans notre rapport à la mode et au shopping : nouvelles façons d’acheter et matières<br />

innovantes, ou comment les wearables nous font passer d’une logique de gadget à l’adoption d’une<br />

seconde peau hybride bioélectronique.<br />

De la même façon, cette tendance a donné naissance aux E-Fashion Awards, un concours international<br />

de mode où les étudiants présentent, à travers des créations originales, leur vision de la mode et des<br />

nouvelles technologies. Présidé par le très connecté Alexis Mabille, l’édition <strong>2015</strong> a salué le talent de la<br />

toute jeune Karen Topacio qui a utilisé un logiciel interactif d’enregistrement de mouvements capable<br />

de générer des volumes aléatoires servant de base à la conception de la collection.<br />

Focus sur la montre connectée<br />

Pionnière dans le domaine, la montre connectée, si elle a peiné à trouver son public, est en passe<br />

de devenir le symbole le plus emblématique de la tendance. Vedette de l’édition <strong>2015</strong> du salon de<br />

l’électronique IFA à Berlin, la montre connectée, sacralisée par l’iWatch fait des émules. Car oui, là<br />

encore il y a eu un avant et un après. Et l’iWatch a donné un sacré coup de boost aux ventes. En<br />

<strong>2015</strong>, elle se fait d’ailleurs encore plus désirable: une collaboration avec la prestigieuse maison Hermès<br />

devrait lui donner ce côté chic que l’on attendait.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


SHOPPING LIST<br />

LA STAR iWatch,<br />

Boîtier en acier inoxydable<br />

de 42 mm avec Bracelet Sport<br />

blanc, 699€, disponible chez<br />

Lineheart, 84 Grand Rue,<br />

Luxembourg-ville.<br />

Home Stories for Winter. A gift for all.<br />

LE MEILLEUR RAPPORT<br />

QUALITÉ/PRIX<br />

Sony SmartWatch 3<br />

à partir de 229€<br />

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POUR ELLE<br />

iWatch x Hermès, Hermès<br />

13, Rue Philippe II, Luxembourg<br />

1450€<br />

Lounge Chair<br />

Design: Charles & Ray Eames, 1956<br />

Purchase a Lounge Chair or a Grand Repos between<br />

1 November <strong>2015</strong> and 31 January 2016 and choose<br />

from a selected range from the ‘Black Collection’ as a gift.<br />

v<br />

OBJET DE DÉSIR<br />

ULTIME POUR LUI<br />

Montblanc TimeWalker<br />

Urban Speed e-Strap<br />

3.215€<br />

LA + GEEK<br />

Samsung Gear S2<br />

à partir de 349€<br />

LA PETITE NOUVELLE SWATCH Touch Zero one<br />

Cadran Montres CC Auchan Kirchberg<br />

LA + ACCESSIBLE Pebble Time, à partir de 129€<br />

LA + SMART LG Watch Urbane Wearable Smart Watch<br />

à partir de 399€<br />

Home Stories for Winter. A gift for all.<br />

“Home Stories for Winter” tells a story about gifts and the gesture of givin<br />

A story of how to spread joy to others and to one’s self. Purchase a Loung<br />

a Grand Repos between 1 November <strong>2015</strong> 31 January 2016 and choo<br />

Grand Repos<br />

selected range from the ‘Black Collection’ as a gift. Available from select<br />

22, Zone Artisanale | B-6700 Weyler<br />

Tél : +32 63 23 33 22 | E-mail : info@side.be<br />

Lounge Chair Design: Charles & Ray Eames, 1956<br />

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www.side.be<br />

Design: Antonio Citterio


66<br />

#Art | Lifestyle<br />

TOTAL<br />

GROWTH:<br />

YEAR<br />

OVER<br />

YEAR<br />

= 457,3%<br />

GLOBAL<br />

SMARTWATCH<br />

VENDOR<br />

SHIPMENTS<br />

& MARKETSHARE<br />

Sources :<br />

IN <strong>2015</strong><br />

Strategy Analytics<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Global smartwatch<br />

vendor marketshare<br />

1. APPLE<br />

2. SAMSUNG<br />

1. OTHERS<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

0,0% 75,5%<br />

73,6% 7,5%<br />

26,4% 17%<br />

2014 <strong>2015</strong><br />

+75,5%<br />

-66,1%<br />

-9,4%


ART GALLERY - AGENCEMENT & DECORATION D’INTÉRIEUR<br />

INSULA LIFESTYLE<br />

Cuisines<br />

Dessings<br />

NOUVEAU<br />

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Galerie d’Art<br />

Séjours<br />

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Tél. : 27 12 62 13<br />

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Du lundi au vendredi<br />

de 10h à 18h.<br />

Le Samedi sur rendez-vous.<br />

Installation<br />

Luxembourg, France et Belgique


68<br />

#Art | Gastronomy<br />

HOTEL<br />

LE ROYAL<br />

LUXEMBOURG<br />

HOTEL<br />

Le compte à rebours a commencé à l’hôtel Le Royal… Vous pourrez<br />

découvrir d’ici quelques jours le magnifique résultat d’une année de<br />

travaux. Près de 170 chambres ont été entièrement rénovées : nouveau<br />

mobilier, nouvelles technologies. Tout a été pensé pour allier élégance,<br />

luxe et confort, faisant vivre ainsi au client une expérience unique.<br />

Le Piano Bar et le nouveau restaurant vous dévoileront leurs nouveaux<br />

espaces courant décembre. Luminosité, originalité et raffinement seront<br />

au rendez-vous.<br />

Quelques nouveautés en avant-première : un sublime espace fumoir<br />

avec une ambiance très cosy pour le Piano Bar, une entrée côté<br />

boulevard Prince Henri pour le restaurant.<br />

L’hôtel Le Royal fait briller ses 5 étoiles. A ne pas manquer !<br />

12, boulevard Royal<br />

L-2449 Luxembourg<br />

www.leroyalluxembourg.com<br />

CIBO’S<br />

RESTAURANT<br />

Amoureux des terroirs et de ce qu’ils comptent de<br />

beaux produits naturels, le chef de cette cuisine,<br />

Etienne-Jean Labarrere-Claverie puise son inspiration<br />

culinaire dans les aliments du terroir, une véritable<br />

alchimie des saveurs et des ingrédients qui éveillera<br />

vos sens gustatifs dans une simplicité de produits de<br />

qualité, du ‘fait maison’ et de la cuisine saisonnière.<br />

Une carte des plus appétissantes saupoudrée de<br />

suggestions du moment, trois menus conceptuels où<br />

vous vous en remettez au chef, qui va s’employer<br />

à surprendre vos papilles sans rien vous dévoiler<br />

d’autres que les mets de dégustation. Vous n’aurez<br />

qu’à savourer ce monde d’ivresse gustative pour le<br />

plus grand des plaisirs de bouche.<br />

Guide gault & millau : 14/20 • une toque<br />

8, rue james-hillard polk<br />

L-3275 bettembourg<br />

www.cibos.lu<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Art | Gastronomy<br />

69<br />

BRASSERIE HERVÉ<br />

RESTAURANT<br />

Bienvenue dans votre Brasserie... Lieu atypique, chic, et design, la Brasserie Hervé vous propose<br />

une carte légère à base de produits frais. La Brasserie Hervé est l’endroit idéal pour un verre ou<br />

pour un déjeuner/dîner entre amis.<br />

Venez découvrir les afterworks tous les jours à partir de 18h30 avec DJ Live & Italian Finger-food.<br />

Privatisation sur demande pour vos cocktails, soirées, anniversaires ou Christmas Party.<br />

Brasserie ouverte non-stop de 6h00 à 23h00 - Petit déjeuner de 6h00 à 11h00 - Cuisine<br />

ouverte non-stop de 11h30 à 14h30 et de 19h30 à 22h30.<br />

Brasserie Hervé<br />

4, rue Joseph Junck<br />

L-1839 Luxembourg<br />

Tél. : +325 621 323 366<br />

contact@herve.lu<br />

www.herve.lu<br />

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POUR DÉCOUVRIR LA GASTRONOMIE LIBANAISE & SYRIENNE.<br />

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DU LUNDI AU SAMEDI DE MIDI À MINUIT - LE DIMANCHE DE MIDI À 14H30 (WWW.PHENICIA.LU)


70<br />

#Science | Space<br />

BAS LANDORP<br />

CEO, MARS ONE INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />

FLY ME<br />

TO THE MOON.<br />

AND BEYOND<br />

We all have a dream. Are we all going to pursue this dream? Some will.<br />

Most won’t. Bas Landorp is a Dutch entrepreneur who has been working<br />

on sending the first human mission to Mars. In just 4 years he has<br />

galvanised investors, scientists and millions of curious fans to make<br />

this dream come true. We were eager to learn more about the genesis of<br />

Mars One, the recruitment of its candidates and the future steps of the<br />

project. Bas Landorp told us the story.<br />

What gave you the idea of organising a one-way trip to Mars?<br />

The idea came a long time ago, in 1998 to be specific. At that time, I was still<br />

studying and knew that, as a Dutch citizen, I would not be able to enlist with NASA.<br />

Therefore, the only way to realize my dream was to organize my own mission. That<br />

is how, very naively, I started my project 4 years ago. I first had to find a way to<br />

finance such a mission. Once I got it, I sold my shares from my previous company<br />

and officially started the Mars One project.<br />

You have been looking for the ideal candidates for a few months now, and training<br />

will last almost a decade. What are the main selection criteria?<br />

At NASA, astronauts are always selected for the most difficult part of their specific<br />

job. That is why you have engineers, pilots and scientists leaving on the same<br />

mission. The Mars One project is not about engineering or medicine. Sure these<br />

skills are very important, but theoretically, we can teach them to anyone with “a<br />

good brain”. Our main challenge is to find a crew of four people who are all willing<br />

to leave everything behind and make history! The Mars One project is, according to<br />

me, the ultimate team challenge. Sure, we will, during the ten years of training you<br />

mentioned, teach them all they need to know to make the mission a success.<br />

Once selected, how will the candidates be trained?<br />

Preparation is actually the most important part of our process and I think that<br />

selecting and training our candidates is a bigger challenge for Mars than the finance<br />

process or the technology of our mission. The final candidates will have to overcome<br />

never seen before challenges: their survival on Mars will depend on each other’s<br />

willingness to cooperate and live as one. To train them, we will lock the teams up for<br />

an undetermined period of time, on a copy of the Mars outpost on Earth. Actually,<br />

they won’t know how long this training period will last: could be three days or 5<br />

years. Therefore, we will be able to observe them in everyday life situations and<br />

make sure they can work as team.<br />

107 countries are represented<br />

in the shorlist.<br />

Out of 1.058<br />

shortlist participants:<br />

The youngest participant<br />

is 18 years old<br />

55% 77% are employed<br />

45% 45% are still in school<br />

The oldest participant<br />

is 81 years old<br />

Sources :<br />

mars-one.com<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

2024<br />

The first humans to colonize Mars<br />

© Brenda de Vries


#Science | Space<br />

71<br />

Is a 6 billion dollar-funding enough for such<br />

a complex mission? How does the donation<br />

system work?<br />

We estimate the cost of our mission to be about<br />

6 billion US dollars which is obviously a lot of<br />

money. Yet, a lot of people still question if that<br />

will be enough. What people tend to forget is<br />

that the Mars One project cannot be compared<br />

to the NASA missions to Mars. To compare, the<br />

lowest cost figure that I have seen for a NASA<br />

mission to Mars was 65 billion US dollars. The<br />

main difference is that Mars One is a permanent<br />

settlement mission, a one way trip. We won’t be<br />

bringing our astronauts back. In this respect, we<br />

don’t have to develop bigger rockets, don’t have<br />

to develop new landing systems and don’t have<br />

to develop the capability of launching people<br />

from Mars back to Earth, the latter being the<br />

bigger challenge for NASA.<br />

This mission will be funded through a number of<br />

different revenue streams, the most important<br />

being investors coming on board, if I may say,<br />

because they believe that our revenue model<br />

can give them a good return on investment.<br />

Part of the revenue stream is also donations,<br />

coming from all over the world. Donations were<br />

actually initiated by people, we did not ask for<br />

anything! People support us and believe in our<br />

mission. Every step we take is leading us in the<br />

right direction and we hope to land our first<br />

unmanned mission in 2020.<br />

Can there be a delay in the planned timing<br />

for the mission? If so, what would be the<br />

consequences?<br />

Going to Mars is immensely ambitious and<br />

difficult, I don’t even think that there is a bigger<br />

challenge you can take on. There is actually a<br />

huge “risk” of delay. What we present here is an<br />

ideal situation if we have all the finance in place<br />

in the right time, if no significant technology<br />

problems occur, etc. For example, 5 to 10% of<br />

all rocket launchers go wrong to some extent:<br />

there is either an explosion, which is a very<br />

serious problem of course, or the satellite<br />

just enters into the wrong orbit. Many things<br />

can happen on the way to Mars but all the<br />

stakeholders, investors, partners and candidates<br />

are aware of it, yet, we still are convinced that<br />

we are moving the right direction. Actually<br />

I think, we would all be surprised if we were to<br />

stay on schedule. What’s most important for us<br />

is to progress step by step.<br />

“THERE IS<br />

NO BIGGER<br />

CHALLENGE<br />

THAN<br />

SENDING<br />

A CREW<br />

TO MARS”<br />

Elon Musk suggests to<br />

terraform mars by nuking it<br />

Popular Science / Mashable<br />

extracts «The billionaire<br />

supervillain clarified his idea<br />

to terraform Mars.<br />

He doesn’t want to bomb<br />

Mars. He just wants to bomb<br />

the sky above Mars every few<br />

seconds. «What I was talking<br />

about,» said Musk, «was<br />

having a series of very large,<br />

by our standards, but very<br />

small by calamity standards<br />

- essentially having two tiny<br />

pulsing suns over the poles.”<br />

[…] Musk says that the two<br />

“tiny suns,” formed by fusion<br />

bombs, would warm up Mars’<br />

frozen carbon dioxide so that<br />

it turns into gas that could<br />

help capture heat, creating<br />

a greenhouse effect on Mars. »<br />

Sarcastic Rover<br />

C’est le nom du compte<br />

twitter @SarcasticRover<br />

créé par Jason Filiatrault,<br />

scénariste canadien, pour<br />

exprimer les pensées du<br />

rover Mars Curiosity, mêlant<br />

commentaires d’images de la<br />

NASA et blagues de l’auteur.<br />

Parmi les perles recensées<br />

«Is there life on Mars?<br />

There is no life on Mars.<br />

Trust me. I’m here, and I have<br />

no life». Egalement «With<br />

the discovery of salt water<br />

on Mars, the probability of<br />

Martian-Shark attacks just<br />

went up, like 9000%. » ou<br />

encore son tweet Future<br />

elections on Mars, ci-dessus.


72<br />

#Science | Space<br />

PAR FABIEN AMORETTI<br />

Depuis 2012,<br />

le nombre de<br />

business angels<br />

dédié au spatial a<br />

été multiplié par 3.<br />

Virgin, Google,<br />

Facebook, Amazon :<br />

les géants en font<br />

une priorité.<br />

Peter Diamandis<br />

et James Cameron<br />

investissent<br />

ensemble dans<br />

le Space mining.<br />

Deep Space<br />

Industries s’est<br />

installé au<br />

printemps <strong>2015</strong><br />

au Luxembourg.<br />

Emplois,<br />

investissements,<br />

contrats sont en<br />

hausse et l’espace<br />

pourrait bientôt<br />

représenter 10%<br />

de l’économie<br />

mondiale.<br />

Qu’il s’agisse d’ICT, de mobilité, de telecommunications ou d’environnement,<br />

aucun secteur ne devrait être épargné par les changements fondamentaux<br />

induits par le nouveau paradigme spatial. Car le modèle de l’industrie spatiale<br />

est en train de basculer, entraînant des mouvements de fonds dans l’ensemble<br />

de l’industrie informatique, automobile, sécurité… mais aussi dans l’accès<br />

à l’information.<br />

Le secteur privé aux Etats-Unis a repris la main depuis quelques années, soutenu certes<br />

toujours par les commandes publiques, et généré des progrès fulgurants. L ‘Europe tente de<br />

refaire son retard et commence à se structurer, entre opérateurs privés, clusters, startups et<br />

investisseurs...<br />

Résultat, experts du spatial partent à la recherche de partenaires dans les secteurs IT, industriel<br />

et digital. Le SpaceForum sera les 10 & 11 mai 2016 à Luxembourg, le premier événement de<br />

l’alliance du spatial avec le digital, combiné avec ICT Spring. Le monde spatial, les clusters et les<br />

nouveaux acteurs de ce secteur d’avenir rencontreront à cette occasion le monde du Digital.<br />

Les thèmes de débats et d’exposition seront la connectivité globale, la mobilité et les objets<br />

connectés, la cyber- sécurité et les opportunités d’investissements dans les secteurs privés<br />

et public.<br />

L’ESA, le CNES, Space Angels Network, HITEC, le fond national de la recherche du Luxembourg,<br />

LeoSat, Starburst Accelerator, X Prize, Thales, 4skies/Novanano sont les premiers invités au<br />

SpaceForum - ICT, le monde du digital étant représenté entre autres par des personnalités<br />

de TED, Carmat, TomTom, Fiat, Canal +, Disney, Cannes Lions, ING, Publicis... Le spatial est depuis<br />

longtemps dans notre quotidien mais il sort de ses rencontres habituelles : un évènement<br />

annoncé comme exceptionnel en 2016.<br />

Plus d’informations : sur www.spaceforum.eu ou tél. : +352 26 27 69 1.<br />

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RESIDENT FACULTY MEMBER<br />

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JEAN-YVES LE GALL<br />

PRESIDENT<br />

MEET ALSO NICHI VENDOLA (NEREUS), SPAS BALINOV (4SKIES), FRANÇOIS CHOPARD (STABURST ACCELERATOR)… AND MANY MORE.<br />

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74<br />

#Science | Artificial Intelligence<br />

Les robots sont parmi nous mais cela nous mènera-t-il à l’extinction ?<br />

<strong>2015</strong> a été dans tous les cas une année de prise de conscience générale<br />

de la montée en puissance des AI (Artificial Intelligence), renforcée par les<br />

sorties alarmistes de Bill Gates, Stephen Hawking ou Elon Musk, récemment<br />

au Luxembourg. Un avertissement de ce dernier mais aussi une bourse de<br />

7 millions de dollars distribuée à 37 équipes de recherche via le Future of Life<br />

Institute (FLI) afin « de garder l’IA fiable et bénéfique ». Voici en attendant de<br />

quoi briller en networking cocktail quand le sujet est sur la table.<br />

COMPUTER<br />

SAYS NO<br />

PAR FABIEN AMORETTI<br />

Turc Mécanique : le débat des faux AI<br />

Cette supercherie date de plus de deux siècles, mais le terme est<br />

de retour aujourd’hui. A l’époque, un automate joueur d’échec<br />

(représentant un Turc) gagnait contre tous les adversaires qui<br />

se présentaient. Napoléon Bonaparte comme Benjamin Franklin<br />

tombèrent dans le panneau : un joueur chevronné étant tout<br />

simplement dissimulé dans un compartiment secret. Aujourd’hui,<br />

de nombreux “retailers” en ligne utilisent de fait des “turkers” pour<br />

guider le choix de l’internaute ou remplir des tâches simples ou<br />

fragmentées. Cela, sans pour autant s’en cacher : Amazon présente<br />

cela avec humour sous le label “artificial artificial intelligence”, et<br />

500.000 digital workers s’y seraient essayés en 10 ans. Intéressés ?<br />

Visitez mturk.com. Un bémol toutefois : ces travaux sont associés à<br />

des rémunérations minimes (10 à 25 cents) et à un temps imparti : si<br />

vous prenez la tâche et ne la réalisez pas dans le temps alloué, elle<br />

est remise sur le marché. Bonne nouvelle : si vous ne vous sentez<br />

pas l’âme d’un Turker, Amazon Luxembourg recherche également<br />

une centaine de hauts profils pour rejoindre ses rangs à Clausen.<br />

RankBrain<br />

On connaissait PageRank, qui mesure chez Google l’importance<br />

d’une page web par le nombre de liens qui y mènent. Mais depuis<br />

quelques mois, c’est une intelligence artificielle, RankBrain, qui<br />

convertit votre recherche en valeurs mathématiques, et représente<br />

aujourd’hui une très grande partie des résultats proposés par le<br />

géant de Mountain View. Dans un test, des employés de Google<br />

ont prédit la pertinence des pages à 70 % tandis que RankBrain<br />

affichait une performance à 80 %. Le Machine Learning a de beaux<br />

jours devant lui, et les marketers luxembourgeois de nouveaux<br />

défis, à commencer par Vanksen, Best SEO Strategy of the Year<br />

lors du MarketersDay <strong>2015</strong> et Christian Carbonne, élu Marketing &<br />

Communication Manager of the Year (Luxair). La lumière pourrait<br />

également venir de Mikado (Social Media Strategy of the Year), ou<br />

encore de l’agence VOUS, dont le prometteur Aurélien Luiselli a<br />

décroché le Young Marcom Talent of the Year cette année.<br />

52% DES EMPLOIS AU LUXEMBOURG<br />

MENACÉS PAR LES ROBOTS<br />

Arts & Robots au Mudam<br />

Luxembourg vous offre de communiquer avec un humanoïde. Une<br />

collaboration initiée par le Dr Patrice Caire en collaboration avec<br />

le SnT et la Ville de Luxembourg. Le robot serait-il le médiateur<br />

culturel du futur ? Vous avez jusqu’au 15 janvier 2016 pour vous<br />

faire une idée.<br />

IA contre avocats<br />

35 % des dirigeants de cabinets d’avocats sondés en <strong>2015</strong> par<br />

Altman Weil ont estimé qu’ils pourraient utiliser une intelligence<br />

artificielle similaire au Watson d’IBM dans les 10 prochaines<br />

années… et remplacer les jeunes avocats par des IA. Il n’étaient<br />

que 25% l’année dernière. Dentons, présent dans plus de 50 pays,<br />

utiliserait déjà une intelligence artificielle - appelée ROSS - pour<br />

les affaires de faillite. Pour le moment au Luxembourg, les sujets<br />

tournent sur l’utilisation des données et sur les perspectives de<br />

l’homme augmenté. Un domaine animé tout récemment au Grand-<br />

Duché lors d’un colloque organisé en collaboration avec l’Union<br />

Internationale des Avocats (UIA). Me Rosario Grasso, bâtonnier<br />

du Barreau de Luxembourg, Mme Tine A. Larsen, présidente de<br />

la CNPD et Me Alain Grosjean, Partner, Bonn & Schmitt étaient<br />

à l’avant garde des débats.<br />

Un AI “luxembourgeois” dans Tomorrowland ?<br />

Dans cette production Walt Disney Pictures de <strong>2015</strong> (À la poursuite<br />

de demain, en français) et qui compte pour acteurs Brittany<br />

Robertson, George Clooney ou encore Hugh Laurie, un des deux<br />

robots humanoïdes AA porte le nom d’Hugo. Une référence directe<br />

à Hugo Gernsback (notre couverture).<br />

52% des emplois au Luxembourg menacés par les robots<br />

99.807 emplois au Luxembourg sur les 190.709 considérés dans<br />

l’étude La révolution technologique au Luxembourg menée par ING,<br />

pourraient être robotisés. Managers, professions intellectuelles,<br />

scientifiques et artistiques seraient les moins exposés.<br />

A l’opposé, on retrouve parmi les professions en danger les emplois<br />

administratifs et… les mannequins.<br />

Luxembourg AI jobs : go Belval<br />

Si vous recherchez un job au Luxembourg vantant l’attrait de<br />

son management pour l’intelligence artificielle, vous ne trouverez<br />

qu’une annonce actuellement. Elle émane d’Airbox, une start-up<br />

créée par Jacques Touillon et Inouk Bourgon, les créateurs du<br />

Footbot, installés au Technoport. L’objet : un moniteur de contrôle<br />

de la qualité de l’air intérieur. Le List (Luxembourg Institute of<br />

Science and Technology) travaille également sur le projet, et l’UNI<br />

devrait prochainement rejoindre le rang des partenaires du projet.<br />

Computer says No<br />

Série britannique offrant des sketches désopilants avec des<br />

répliques déjà cultes dans laquelle les acteurs, incarnés par Carol<br />

Beer suivent aveuglément les instructions des ordinateurs. Banque,<br />

agence de voyage, hôpital : un florilège de situations qui nous<br />

renvoie à notre propre interprétation du “comportement” des<br />

ordinateurs. Jean Hilger, CIO et Vice Président de la BCEE, serait<br />

un grand fan.<br />

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76<br />

#Science | Healthcare<br />

ESPOIRS ET ENJEUX<br />

DE LA SANTÉ CONNECTÉE<br />

PAR MAUD BAERENZUNG<br />

Il y a un peu plus de 15 ans, l’eSanté connaissait<br />

ses premiers balbutiements avec l’apparition de la<br />

télémédecine. Cette nouvelle discipline avait pour<br />

vocation de mêler actions cliniques et curatives, avec<br />

le support des systèmes de télécommunications.<br />

Aujourd’hui, la version 3.0 de la santé connectée s’appuie sur<br />

les Technologies de l’Information, sur Internet et sur la révolution<br />

numérique à des fins cliniques, éducatives et administratives. La<br />

dynamique devrait encore s’accélérer d’ici 2020, le ministère<br />

luxembourgeois de la Santé affichant des objectifs ambitieux pour<br />

le secteur. Le ministère entend notamment développer la promotion<br />

de services médicaux de grande qualité en proposant des soins<br />

mieux ciblés et plus efficaces. A terme, on s’ouvre sur un vrai<br />

processus de réflexion - qu’il reste à ancrer parmi les décideurs<br />

de la santé publique - pour proposer une médecine adaptée et<br />

personnalisée au nombre le plus large possible de citoyens.<br />

De l’accompagnement classique aux objets connectés<br />

En première ligne de la digitalisation du secteur, on trouve les<br />

objets connectés, plébiscités par les professionnels de la santé.<br />

Nouveaux alliés du corps médical, des patients, mais aussi des<br />

sportifs, les objets connectés se présentent sous de nombreuses<br />

formes (bracelets, gammes de vêtements, montres, capteurs de<br />

mouvement, etc.) et sont en mesure de surveiller et de mesurer les<br />

paramètres vitaux, comme les performances cardiaques. Le marché<br />

des objets connectés et des applications connaît aujourd’hui un<br />

essor considérable, porté par un vrai engouement pour de nouveaux<br />

services de santé numériques accessibles de façon apparemment<br />

illimitée. Les objets connectés servent un public qui s’élargit, animé<br />

par la simple volonté de mettre à profit les nouvelles technologies<br />

pour vivre mieux. Les patients y voient une manière de veiller plus<br />

facilement sur leur capital santé; les professionnels y trouvent un<br />

moyen d’assurer un meilleur suivi des malades et de personnaliser<br />

les traitements.<br />

Destination eSanté<br />

Avec l’apparition de ces innovations technologiques, une nouvelle<br />

forme de médecine connectée se dessine: l’eSanté, qui propose<br />

une vision actualisée de la médecine, conjuguant numérique et<br />

personnalisation. Les atouts de l’eSanté profitent à des domaines<br />

de plus en plus variés comme la télémédecine, la prévention, le<br />

maintien à domicile, le suivi des maladies chroniques à distance,<br />

les dossiers médicaux électroniques, mais contribue également<br />

au développement de nouvelles applications et de nouveaux<br />

objets connectés. L’eSanté s’avère être une solution palliative aux<br />

difficultés que rencontrent les systèmes de santé. Ces derniers sont<br />

en effet confrontés à l’accroissement des défis majeurs que sont le<br />

vieillissement de la population, la gestion de la dépendance, l’accès<br />

universel à une prise en charge de qualité ou encore l’accroissement<br />

des maladies chroniques.<br />

mSanté, vocations et perspectives<br />

Au même titre que la révolution mobile s’impose dans tous les<br />

secteurs, on retrouve son avatar médical avec la mSanté. Comprenez<br />

«un ensemble de pratiques médicales et de santé publique, reposant<br />

sur des dispositifs mobiles» tels que les téléphones portables, les<br />

systèmes de surveillance des patients, les assistants numériques<br />

personnels et autres appareils sans fil. La mSanté balaye plus de<br />

14 catégories différentes reconnues par l’OMS - du centre d’appel<br />

aux systèmes d’aide à la décision médicale en passant par la<br />

télémédecine mobile, la surveillance et le monitoring des patients<br />

- et son périmètre d’actions s’étend du simple SMS jusqu’à des<br />

fonctionnalités sophistiquées.<br />

Côté chiffres, on estimait qu’en 2013, plus de 3 millions de patients<br />

au niveau mondial utilisaient déjà des dispositifs de monitoring<br />

à domicile. D’ici 2018, on devrait franchir le cap des 19 millions<br />

de malades en télésurveillance, dont les 2/3 seront des patients<br />

équipés de dispositifs cardiaques implantables. Cette expansion<br />

a été permise par la démocratisation des objets connectés, au<br />

nombre de 15 milliards aujourd’hui, dans l’attente des 80 milliards<br />

prévus pour 2020. (Source : Idate)<br />

La vision de la santé connectée dans le monde<br />

Pour mesurer l’impact et l’avancement des mesures de santé<br />

connectée dans le monde, L’OMS a réalisé une étude comparative<br />

sur près de 115 pays. Les résultats sont mitigés selon les zones et<br />

les critères. 12% des pays étudiés seulement s’intéressent à l’impact<br />

de la prise d’initiatives nationales en matière de mSanté, avec<br />

à peine un peu plus de 25.000 publications consacrées à ce<br />

domaine. L’eSanté s’adresse pourtant à tous en offrant aux pays<br />

à revenus élevés l’opportunité de faire baisser leurs dépenses de<br />

santé, et aux pays à revenus plus modestes la possibilité d’améliorer<br />

l’accès aux soins de santé primaires. Aujourd’hui, même si l’on sait<br />

que la cause est noble et porteuse de progrès, l’OMS n’est pas<br />

encore à même d’identifier clairement les projets d’eSanté ayant<br />

eu un impact suffisamment significatif pour mériter d’être imité et<br />

pérennisé sans distinction, partout dans le monde.<br />

L’Union Européenne encourage cependant cette nouvelle forme<br />

de médecine en mettant en avant trois aspects positifs majeurs<br />

de cette révolution, avec au premier plan le développement de<br />

campagnes de prévention en matière de maladie, d’accident et<br />

de qualité de vie. On pourra en outre compter à l’avenir sur des<br />

systèmes de santé plus efficients, plus durables et qui tendront à<br />

renforcer la responsabilité des patients.<br />

La mSanté s’inscrit désormais dans le paysage médical mondial,<br />

et devrait prendre de plus en plus d’importance avec les années,<br />

l’accroissement de la population et le développement des<br />

technologies. Améliorer l’accès aux services en ligne, optimiser la<br />

consultation des bases de données et la communication entre<br />

les professionnels, développer la télésurveillance médicale de<br />

patients à domicile, …. autant d’actions et d’ambitions qui seront<br />

rendues possibles par la démocratisation portée par l’eSanté. Il est<br />

cependant nécessaire de veiller en parallèle à la règlementation et<br />

aux questions éthiques dans ce domaine sensible. L’objet de ces<br />

nouveaux usages est avant tout d’apporter une aide et un appui<br />

au médecin dans sa relation avec son patient, et vice versa. Veillons<br />

donc à ne pas nous écarter de cette démarche d’accompagnement<br />

et de faire en sorte que la technologie serve l’homme, sans jouer<br />

en sa défaveur.<br />

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78<br />

#Science | Healthcare<br />

LES DONNÉES<br />

AU CHEVET DU PATIENT<br />

VIOLAINE LANGLET<br />

INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />

Violaine Langlet est le Data Protection Officer de l’Agence<br />

eSanté. Elle apporte la protection de la loi à un système de<br />

santé qui, même s’il est de plus en plus connecté, place toujours<br />

davantage le patient au centre de ses préoccupations.<br />

Comment les données ont-t-elles changé le secteur de la santé ? Quel en<br />

est l’impact au quotidien ?<br />

D’une manière générale, les données apportent énormément d’informations<br />

et de retours d’expériences, ce qui nous permet de mieux appréhender<br />

les problèmes de santé et leurs conséquences. Les statistiques et la<br />

recherche en sont les premières bénéficiaires: les données récoltées sont<br />

actualisées, vérifiées et permettent d’obtenir des résultats plus probants.<br />

Je pense notamment à des retours sur les statistiques épidémiologiques<br />

ou encore au suivi des grippes saisonnières, ou même d’Ebola. La santé<br />

publique et les patients ne peuvent qu’en bénéficier.<br />

Quel est le rôle de l’Agence eSanté ?<br />

L’Agence eSanté a été créée en 2011 pour concevoir et exploiter une<br />

plateforme destinée à faciliter l’échange des données de santé entre<br />

professionnels, mais également entre ceux-ci et les patients. Elle participe<br />

ainsi à l’évolution du secteur de la santé au sein d’un environnement qui<br />

se numérise.<br />

Le projet phare de l’Agence est le Dossier de Soins Partagé (DSP) dans<br />

le cadre duquel le professionnel de santé ayant un lien direct avec le<br />

patient – c’est ce que l’on appelle le lien thérapeutique - peut accéder<br />

aux données du patient et y ajouter des données pertinentes pour la<br />

prise en charge coordonnée. Des mécanismes d’autodétermination ont<br />

été mis en place pour permettre au patient de faire part de son accord<br />

- ou non - à l’accès à son DSP et à sa transmission auprès d’autres<br />

professionnels de la santé. Rien ne peut se faire sans l’accord du patient,<br />

pierre angulaire du DSP. De plus, tout accès au DSP est tracé et visible<br />

pour le patient.<br />

L’Agence met également à disposition d’autres services ou programmes<br />

destinés à améliorer la sécurité des échanges, comme une messagerie<br />

sécurisée, ou permettre à des établissements et des médecins d’utiliser<br />

des logiciels pour la gestion de leurs propres dossiers médicaux, lesquels<br />

pourront être connectés au DSP.<br />

Comment la législation luxembourgeoise est-elle appelée à évoluer ?<br />

En termes de protection des données à caractère personnel, c’est plutôt<br />

la législation européenne qui va évoluer, notamment avec le projet de<br />

règlement européen qui devrait prendre effet très prochainement. Il y a<br />

effectivement beaucoup de choses qui bougent actuellement.<br />

Au sein de l’Agence, nous anticipons bien évidemment cette<br />

évolution, en travaillant main dans la main avec la CNPD, mais<br />

également avec d’autres acteurs luxembourgeois actifs dans<br />

l’analyse des risques et la sécurité de l’information.<br />

En ce qui concerne le DSP, nous attendons le règlement grandducal<br />

qui permettra sa généralisation, mais, de manière plus<br />

globale, nous agissons pour que la législation tende vers plus<br />

de cohérence de façon à ce qu’ensemble avec les acteurs<br />

du secteur de la santé au Luxembourg, nous puissions tous<br />

avancer dans la même direction, en gardant toujours à l’esprit<br />

le respect de chacun et en évitant les zones de flou trop<br />

importantes qui pourraient bloquer l’innovation. Inversement,<br />

un trop grand nombre d’abus peut effrayer les professionnels<br />

et les patients. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus avoir<br />

d’un côté, une législation sur les nouvelles technologies et<br />

de l’autre, une législation sur la santé: elles doivent évoluer<br />

ensemble car elles sont interconnectées. Les différents<br />

experts, qu’ils soient médecins, techniciens, informaticiens,<br />

doivent travailler ensemble. C’est justement là que se situe<br />

l’action de l’Agence, qui rassemble ces acteurs, définit un<br />

système de schéma directeur, puis détermine les référentiels<br />

de sécurité. Des groupes de travail sont organisés sur les<br />

différents aspects techniques et législatifs. Une commission<br />

éthique, notamment, rassemble professionnels de la santé,<br />

pharmaciens, organismes de sécurité sociale, juristes de la<br />

CNPD, la Patientevertriedung et le Ministère de la Santé. Nous<br />

essayons ainsi d’avoir le recul nécessaire pour déterminer un<br />

schéma directeur moins technique et plus juridique.<br />

Quelles sont vos missions au sein de l’Agence eSanté ?<br />

Ma mission est de garantir que l’activité de l’Agence se fait<br />

conformément à la loi luxembourgeoise sur la protection<br />

des données à caractère personnel et plus largement aux<br />

principes de protection des données et au respect de la vie<br />

privée du patient. En quelque sorte, j’accompagne l’innovation<br />

pour assurer sa conformité et que les actions de l’Agence et<br />

les services de la Plateforme respectent le cadre légal, pour<br />

ainsi pouvoir apporter des gages de confiance aux patients<br />

et aux professionnels de la santé. [...]<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Science | Healthcare<br />

79<br />

LA RECHERCHE<br />

ONCO-PÉDIATRIQUE<br />

ET LA FONDATIOUN<br />

KRIIBSKRANK KANNER<br />

PAR VEERLE DIERICK<br />

Le cancer chez l’enfant est une maladie rare. Il n’y a pas un cancer,<br />

mais plus de 60 maladies différentes nécessitant des traitements<br />

différents. Chaque année, en Europe, 35.000 enfants sont<br />

diagnostiqués d’un cancer, dont 6.000 qui ne seront pas guéris par<br />

les traitements actuels. Même si la guérison est obtenue dans la<br />

majorité des cas, il ne faut pas oublier les nombreuses séquelles chez<br />

environ 2/3 des patients. Malgré toutes ces données, seulement 2%<br />

des fonds de la recherche en oncologie sont alloués à la pédiatrie.<br />

La Fondatioun Kriibskrank Kanner lutte pour une recherche onco-pédiatrique<br />

davantage développé et mieux adaptée afin de permettre de guérir plus et mieux !<br />

Depuis plus de 25 ans, la fondation, qui se finance uniquement grâce à la générosité<br />

du grand public, offre une prise en charge individuelle à partir du diagnostic. Elle<br />

fournit un soutien psychosocial, administratif et financier et propose de l’aideménagère<br />

et un soutien pédagogique et scolaire, ainsi que des divertissements<br />

à l’enfant malade et à sa fratrie.<br />

Son engagement dans la recherche onco-pédiatrique est devenu une évidence et<br />

la Fondatioun Kriibskrank Kanner soutient ainsi plusieurs projets onco-pédiatriques<br />

européens afin d’améliorer la condition de l’enfant et de l’adolescent atteint d’un<br />

cancer.<br />

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<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


80<br />

#Science | Healthcare<br />

[...] Pour cela, j’interagis au quotidien avec la direction de l’Agence,<br />

les équipes opérationnelles, mais également avec nos partenaires<br />

au Luxembourg et notamment avec la CNPD, ainsi qu’avec le<br />

Ministère de la Santé : nous avons alors une vision transversale qui<br />

permet à l’innovation de se mettre en place dans un cadre régulé !<br />

Quel est votre parcours professionnel ?<br />

J’ai fait des études de droit en France avec une spécialité en droit<br />

de la propriété industrielle. Cela fait bientôt 9 ans que j’ai rejoint<br />

le Luxembourg, tout d’abord dans une agence de communication<br />

digitale au sein de laquelle j’ai pu me spécialiser dans la protection<br />

des données, car j’ai débuté en même temps que Facebook !<br />

Nous réalisions des campagnes de communication sur les réseaux<br />

sociaux et la question de la protection des données est très vite<br />

apparue, aussi bien en interne que vis-à-vis des clients. Il y a<br />

un an et demi, j’ai rejoint l’Agence eSanté, et je suis désormais<br />

spécialiste de la protection des données à caractère personnel et<br />

de la gestion de la sécurité de l’information: un côté tant juridique<br />

que technique.<br />

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6 OCTOBRE 2016<br />

HOTEL LE ROYAL<br />

6<br />

Si vous aviez un rêve concernant l’eSanté, quel serait-il ?<br />

Personnellement, j’aimerais pouvoir utiliser une application de<br />

santé via les objets connectés, ce qui n’est pas le cas actuellement.<br />

En effet, je ne fais pas suffisamment confiance aux opérateurs<br />

offrant actuellement des applications techniques de santé sur le<br />

plan du respect de la protection des données.<br />

De nombreuses innovations émergent, mais elles doivent se<br />

démocratiser pour apporter des solutions dès la conception.<br />

Je pense notamment à des solutions de cryptologie ou encore<br />

d’anonymisation, qui permettent aux chercheurs l’accès à des<br />

données actuelles et de qualité sans qu’elles ne puissent être<br />

associées à des patients.<br />

Pour que nous puissions arriver à un niveau de confiance<br />

satisfaisant, il faut que les industriels arrêtent de considérer la<br />

protection de données comme une contrainte, mais plutôt comme<br />

une opportunité, une valeur ajoutée. Confiance et transparence<br />

sont les maîtres-mots. Les parties prenantes doivent sortir de<br />

leurs «cases» de médecin, d’informaticien ou de juriste. Arrêtons<br />

de nous poser des questions métaphysiques et concentrons-nous<br />

sur du concret, afin de créer des solutions qui servent dans la vie<br />

de tous les jours. Et surtout, utilisons uniquement les données qui<br />

nous sont nécessaires.<br />

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82<br />

#Science | Healthcare<br />

L’ANTHROPOLOGIE<br />

BIOCULTURELLE<br />

OU COMMENT<br />

LA MÉDECINE<br />

MODERNE REJOINT<br />

LA SCIENCE-FICTION<br />

INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />

Dans le cadre de sa participation à la deuxième<br />

édition du Luxembourg Healthcare Summit,<br />

le Dr. Judith Nicogossian, spécialiste<br />

en anthropologie bioculturelle nous parle<br />

de les recherches sur les corps hybrides<br />

qu’elle a entamées en Australie<br />

et sur lesquelles elle travaille toujours,<br />

l’innovation dans le domaine étant constante.<br />

Steve Austin, Darth Vador, et autres humains-cyborgs :<br />

sommes-nous déjà passés du mythe à la réalité ?<br />

La réalité a aujourd’hui rejoint la science-fiction et nous<br />

nous en sommes clairement inspirés, ces quelques dernières<br />

années, pour mettre au point des ingénieries médicales.<br />

L’imagination des écrivains et réalisateurs a en quelque sorte<br />

nourri les espoirs, voire les rêves, du corps médical. Les choses<br />

ont désormais changé : nous retrouvons en médecine, et<br />

notamment en anthropologie, de nombreuses technologies<br />

inspirée de films ou d’ouvrages de science-fiction. Je pense<br />

notamment à l’exosquelette, ces machines alimentées par des<br />

moteurs et portées par l’homme afin de transférer de l’énergie<br />

pour les mouvements de ses membres, que l’on retrouvait<br />

déjà dans la série télé «L’Homme qui valait trois milliards»<br />

dans les années ‘80. L’implantation, dans le cerveau, de<br />

composants électroniques basés sur la RFID, s’est également<br />

muée en pratique médicale. Ces développements ont une<br />

dizaine d’années, mais leur progression est exponentielle.<br />

Pour ma part, j’ai réalisé la première thèse du CNRS sur le<br />

corps hybride. Le sujet était alors totalement novateur et<br />

mes camarades de laboratoire me regardaient bien souvent<br />

avec des grands yeux lorsque j’abordais les biotechnologies<br />

et leur impact sur le corps humain.<br />

Comment les objets connectés peuvent-ils améliorer la vie<br />

d’un patient ? Quel en est, selon vous, le meilleur exemple ?<br />

Les objets connectés sont des inventions fabuleuses.<br />

Ils permettent d’améliorer les conditions de vie des patients,<br />

aident la médecine à résoudre de nombreux problèmes et<br />

profitent aux institutions, notamment en termes de suivi<br />

des patients. Citons notamment les ‘Ingestible Sensors’,<br />

DR. JUDITH<br />

NICOGOSSIAN<br />

de petits composants intégrés aux médicaments et qui, après ingestion,<br />

permettent de contrôler le suivi de la prise du médicament. Cette<br />

technologie est révolutionnaire, notamment pour les patients bipolaires<br />

ou atteints de schizophrénie. Des études ont en effet démontré que<br />

50% des patients n’ingèrent pas leur médication, ce qui entraîne<br />

rechutes et donc de nouveaux coûts d’hospitalisation et de soins, etc.<br />

Selon vous, quelle est la prochaine technologie qui va améliorer<br />

de façon significative la vie des patients ?<br />

Il s’agit d’une invention qui est toujours en phase de test: la biopile<br />

au glucose. Comme son nom l’indique, cette pile permet de résoudre<br />

les problèmes de batterie des implants. Même si nous possédons<br />

actuellement de formidables outils et mécanismes que nous implantons<br />

dans le corps humain et qui sauvent des vies, l’alimentation en énergie<br />

de ces implants reste un problème majeur. Les médecins doivent<br />

souvent réopérer les patients quelques années après une implantation<br />

pour remplacer une pile arrivée en fin de vie. Grâce à une telle biopile<br />

qui fonctionne avec le glucose du corps humain, l’implant pourrait ne<br />

jamais devoir être remplacé. Il s’agirait d’implants ‘à long terme’. Mais<br />

actuellement la biopile consomme encore trop de glucose et place le<br />

patient en hypoglycémie: la route est encore longue.<br />

Finalement, comment définiriez-vous le patient du futur ?<br />

Le patient du futur, ce serait un patient qui utiliserait toute une multitude<br />

de biotechnologies afin de s’auto-diagnostiquer. Il pratiquerait ainsi une<br />

auto-santé et n’aurait plus recours aux institutions et aux médecins, du<br />

moins, tels que nous les connaissons aujourd’hui. Par contre, ce patient<br />

devrait se méfier des technologies qu’il utilise, à savoir toujours les<br />

intégrer à son bien-être et non pas se laisser aller dans les travers, qui<br />

peuvent être nombreux … et tentants! En effet, certaines biotechnologies<br />

pourraient empêcher le développement humain que nous considérons<br />

comme naturel, mais également porter atteinte à la liberté du patient<br />

ou celle d’autrui.<br />

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MSD est à la pointe de la recherche qui,<br />

nous l’espérons, permettra de faire<br />

avancer le traitement contre le cancer.<br />

— Dr. Scot Ebbinghaus<br />

Directeur exécutif, recherche clinique en oncologie de MSD<br />

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84<br />

#Science | Healthcare<br />

LE LUXEMBOURG<br />

À LA POINTE DE L’INNOVATION<br />

DANS LA LUTTE CONTRE<br />

PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />

LE CANCER<br />

Au Luxembourg comme aux quatre coins du monde, le cancer<br />

reste l’une des principales causes de décès. Malgré les nombreuses<br />

avancées médicales et la recherche, qui ont permis d’améliorer de<br />

manière significative la santé des patients atteints de la maladie,<br />

ce sont près de 2.500 cas qui sont répertoriés chaque année au<br />

Grand-Duché. Parmi eux, 120 cas de mélanome, la forme de cancer de<br />

la peau la plus grave, sont diagnostiqués tous les ans. Un chiffre qui<br />

ne devrait cesser d’augmenter selon l’OMS. Nouvel espoir, l’arrivée<br />

au Luxembourg d’une nouvelle classe d’immunothérapies avec le<br />

pembrolizumab, un anti-PD-1 : ce traitement innovant est désormais<br />

disponible et remboursé pour les patients atteins de mélanome<br />

avancé.<br />

« L’immunothérapie a le potentiel d’augmenter la survie sur le long terme<br />

et d’améliorer la qualité de vie des patients. L’arrivée des anti-PD-1 dans le<br />

traitement du mélanome avancé donne un nouvelle espoir à ceux dont la vie ne<br />

tient plus qu’à un fil » s’enthousiasme le Dr. Guy Berchem, Oncologue médical<br />

au CHL Luxembourg, Président de la Société Luxembourgeoise d’Oncologie<br />

(SLO) et du nouvel Institut National du Cancer (INC).<br />

Ce nouvel espoir fait donc suite à l’approbation réglementaire en juillet dernier<br />

du pembrolizumab, produit du laboratoire MSD (Merck Sharp & Dohme), par<br />

la Commission européenne, laquelle s’est basée sur des données cliniques<br />

menées chez plus de 1.500 patients atteints de mélanome avancé en<br />

traitement de première intention et traités préalablement. Le pembrolizumab<br />

a reçu l’approbation réglementaire de la Commission européenne basée sur<br />

des données de Phase 3. Ces dernières ont montré que le pembrolizumab<br />

constitue la première et seule thérapie anti-PD1 apportant un bénéfice en<br />

termes de survie statistiquement supérieur en tant que monothérapie par<br />

rapport à l’ipilimumab, une norme actuelle en matière de soins contre le<br />

mélanome avancé.<br />

MSD rappelle la longue marche nécessaire à tout processus d’innovation médicale<br />

qui a abouti à cette mise à disposition pour les patients luxembourgeois d’un<br />

traitement révolutionnaire. « Le laboratoire MSD est fier de sa contribution à la<br />

lutte contre le cancer en mettant à disposition des patients, le plus rapidement<br />

possible, une thérapie innovante qui a fait ses preuves dans le mélanome<br />

avancé » déclare Dr. Isabelle Mayné, responsable médicale oncologie, MSD<br />

Belgique et Luxembourg.<br />

L’immunothérapie est en effet une nouvelle arme<br />

contre le cancer : elle booste le système immunitaire<br />

pour qu’il puisse retrouver son rôle initial : attaquer la<br />

tumeur cancéreuse sans endommager les cellules saines.<br />

Cette nouvelle approche thérapeutique permet de<br />

produire des résultats durables chez un grand nombre<br />

de malades atteints d’un mélanome métastasé. Il s’agit<br />

d’une importante innovation, car certains cancers,<br />

bien que traités avec la chimiothérapie (apparue dans<br />

les années 1940), offraient très peu d’espoir. C’était<br />

notamment le cas du mélanome pour lequel la durée<br />

médiane de survie était d’une année à peine.<br />

Grâce à cette nouvelle classe d’immunothérapies, si un<br />

patient atteint de mélanome avancé survit 3 années,<br />

le risque lié à la maladie est quasi nul. Cette nouvelle<br />

approche thérapeutique ouvre ainsi de nouvelles<br />

perspectives dans le traitement du cancer et suscite<br />

un nouvel espoir pour les patients.<br />

La lutte contre le cancer est une priorité pour l’état<br />

luxembourgeois et pour la Ministre de la Santé, Lydia<br />

Mutsch ; preuve en est la mise en œuvre du Plan<br />

National Cancer (PNC) 2014-2018 en septembre 2014.<br />

Cette phase active d’implémentation mobilise 116<br />

acteurs du secteur de la santé au Grand-Duché.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


86<br />

#Science | Healthcare Summit <strong>2015</strong><br />

5<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Science | Healthcare Summit <strong>2015</strong><br />

87<br />

Découvrez<br />

l’ensemble<br />

des photos<br />

et lauréats<br />

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<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


88<br />

#Technology | Digital Ethics<br />

FRANK<br />

BUYTENDIJK<br />

SOCRATES<br />

RELOADED<br />

GARTNER<br />

BY MICHAËL RENOTTE<br />

Frank Buytendijk is a Gartner Research Analyst and a pioneer of digital<br />

ethics helping organizations to do the «right thing» with technology and<br />

avoid «messing up». Within the broad topic of Information Innovation,<br />

he specializes in information management strategies, Big Data and<br />

analytics. He also covers the impact of technology on society. Frank<br />

Buytendijk is the author of five books, including «Socrates Reloaded»<br />

which explores the philosophy and ethics of information technology. We<br />

accompanied Franck in a journey through a practice that should become<br />

increasingly relevant in the future.<br />

What do ethics have to do with digital?<br />

Digital ethics are basically a branch of general<br />

ethics: it’s about what is good and what is bad.<br />

That’s a bit of an issue in business life because<br />

we forgot how to have ethical discussions,<br />

as we’ve always seen - it’s in our DNA - an<br />

organization as an amoral construct. Digital<br />

ethics try to bring the discussion back in the<br />

digital world for digital business by asking two<br />

important questions: the first one is how to<br />

not mess up with all those new technologies,<br />

and to avoid taking things too far, across what<br />

I call the creepy line. The second question is<br />

«How can you contribute to the good life with<br />

digital technology, how can you use technology<br />

in a virtuous way»? Those are basically two<br />

questions that can last a life time; it’s a difficult<br />

but important topic.<br />

Why do digital ethics matter?<br />

Well, whenever technological innovation goes<br />

so fast that we - as people, as businesses or<br />

as society at large – can’t put our arms around<br />

it, can we understand all of what’s happening?<br />

Whenever technology innovation goes faster,<br />

then we have to ask ourselves at one moment:<br />

«Is this good»? «Is this desirable or not»?<br />

«Do we want this innovation to take place<br />

autonomously, without supervision, or do we<br />

want at least some discussion about it and<br />

perhaps put some control around it»? I think<br />

we can all feel the development of Big Data,<br />

social media and the cloud. And with mobile<br />

technology, smart machines and the Internet<br />

of Things, those new trends are developing so<br />

fast that we just can’t see the magnitude of it.<br />

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<strong>2015</strong>


90<br />

#Technology | Digital Ethics<br />

How candigital ethics apply to organizations on a day to day basis?<br />

Digital Ethics caused a media buzz when Professor Stephen Hawking said<br />

that Artificial intelligence - and digital technology - could spell the end<br />

of the human race, or when Elon Musk, the CEO of Tesla Motors, one of<br />

the biggest visionaries of the Silicon Valley, compared building AI to<br />

«summoning the demon». Although it’s important that these luminaries<br />

give attention to the topic, their claims or statements don’t really help on<br />

a daily basis. They are too big and they are not actionable. On a daily basis,<br />

I think we can all see examples in our environment, our businesses, where we<br />

can easily take things too far. The question we have to ask ourselves at this<br />

particular moment is «How far do we go with Big Data?» Every time you deal<br />

with information that says something about a customer, per definition you<br />

have to ask yourself «What does this mean to the privacy of the consumers,<br />

of our customers»? It’s very easy to take that too far, particularly in the<br />

sensitive market in which we live now, where, consumers are easily upset.<br />

So I’m not suggesting that you shouldn’t do Big Data on customer data -<br />

I think, you should, that it’s important - but make sure you understand what<br />

the limitations are; how far you can go before customers feel that their privacy<br />

is being threatened.<br />

THE<br />

CASE<br />

FOR<br />

ETHICS<br />

IN<br />

BUSINESS &<br />

TECHNOLOGY<br />

How can business leaders ensure that they are going in the right «ethical»<br />

direction? Is there an existing code?<br />

There is nothing you can guarantee. You can do the right thing and still<br />

mess up in the eye of the public. After the scandal with the NSA, people<br />

are extremely sensitive and the media have their own agenda as well.<br />

So, sometimes they actually misrepresent a situation and accuse companies<br />

of things that didn’t even happen. Moreover, if something really bad happens<br />

which threatens privacy or security, in most cases, it is unintended. So there<br />

is no such thing as a general code of conduct here. Recently, we published<br />

a research report analyzing 70 cases of digital ethics worldwide. A lot of<br />

guidance is coming out of it but it would be too easy to just absorb all<br />

these examples and rules and say: «Right, now I have rules, now I have best<br />

practices, so if I follow them we’re fine». In the end, there is only one rule that<br />

stands out and that rule is: «Can you look into your eyes in the mirror and tell<br />

yourself you’re doing the right thing?» It’s not about following best practices<br />

but about discovering what you believe in as a leader.<br />

What do company leaders need to do to ensure that their employees are<br />

conscious of digital ethics?<br />

As a leader, of course, you should be more aware than anyone else - that’s<br />

why you are the leader! You should start the discussion, you should ask<br />

the difficult questions, you should challenge people, and you should not<br />

approve business cases that have not explored «the other side». It’s not only<br />

about efficiency, not only about effectiveness, but also about ethics. This is<br />

more than risk management - not doing something because you are afraid<br />

to get caught. By asking the right questions and being persistent about it,<br />

you create awareness among the bigger group of people making them think<br />

for themselves and discuss with each other as well. There is no single way<br />

of defining what is good or what is bad. For a leader, creating a «pluriform»<br />

discussion in which many voices get a chance to speak up and provide<br />

arguments for or against a certain use of technology is massively helpful.<br />

So start, lead the discussion and involve as many voices as possible.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


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92<br />

#Technology | Reshaping IT<br />

TRANSFORMATION<br />

DIGITALE INTERVIEW PAR MICHAËL RENOTTE<br />

L’adoption accélérée des services cloud, des technologies<br />

mobiles et l’exploitation massive des données introduit non<br />

seulement des changements radicaux dans la manière dont<br />

les entreprises doivent élaborer et diffuser leurs produits<br />

et services, mais la révolution numérique exige également<br />

une transformation profonde de la part des fournisseurs de<br />

services ICT eux-mêmes. Nous avons demandé à Roberto Del<br />

Corno, Chief Operating Officer Europe chez Dimension Data,<br />

et à Olivier Posty, nommé récemment au poste de Managing<br />

Director de la filiale luxembourgeoise du groupe mondial<br />

de services et de solutions ICT, de décrypter les nouvelles<br />

tendances qui sous-tendent l’économie numérique et leur<br />

impact tant sur les consommateurs que sur les producteurs<br />

de services.<br />

«LES PREMIÈRES<br />

À ÊTRE<br />

TOUCHÉES<br />

PAR LA VAGUE<br />

NUMÉRIQUE<br />

SONT LES<br />

ENTREPRISES IT»<br />

© Oliv’images photographie<br />

ROBERTO DEL CORNO<br />

CHIEF OPERATING<br />

OFFICER EUROPE<br />

DIMENSION DATA<br />

«Du métier d’intégrateur de réseaux», rappelle Olivier<br />

Posty, «nous avons accéléré notre propre transformation<br />

en investissant davantage dans les infrastructures de<br />

nos clients dans le but affirmé de les accompagner dans<br />

le déplacement de leurs activités vers le cloud et de les<br />

aider à réussir leur transformation opérationnelle». Les<br />

investissements consentis par Dimension Data pour soutenir<br />

l’engagement pris envers ses clients sont de taille: le groupe<br />

peut aujourd’hui compter sur trois plateformes de cloud<br />

public en Europe, installées au Royaume-Uni, aux Pays-Bas<br />

et, depuis peu, en Allemagne. Ce choix, qui marque une<br />

présence en Europe plus forte encore que celle d’acteurs<br />

comme Microsoft ou Amazon, par exemple, découle de la<br />

volonté du groupe de développer une relation de proximité<br />

avec ses clients européens. C’est aussi la raison essentielle<br />

pour laquelle Dimension Data a entrepris de se doter<br />

de solides capacités en matière de cloud et de services<br />

d’entreprise.<br />

Les premiers touchés...<br />

Avec le recul, on se rend compte aujourd’hui que les<br />

premières entreprises à avoir été transformées par la<br />

révolution du cloud et du numérique ont bel et bien été les<br />

fournisseurs de services ICT. L’irruption dans leur périmètre<br />

de la téléphonie sur IP ou de la vidéoconférence a bien<br />

constitué un changement inattendu pour les prestataires<br />

informatiques, ces technologies ne relevant pas jusque-là de<br />

leur champ d’activité, mais les possibilités nouvelles ouvertes<br />

par le cloud sont quant à elles en train de transformer en<br />

profondeur ces entreprises. «La façon d’aborder le marché,<br />

de concevoir et de livrer nos services, l’organisation interne,<br />

les méthodes de travail des commerciaux, tout cela est en<br />

train de changer complètement.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Technology | Reshaping IT<br />

93<br />

C’est bien au sein de sociétés comme la nôtre que les<br />

changements initiaux doivent se produire et c’est seulement<br />

dans un deuxième temps que nous pourrons transférer<br />

au client les résultats produits par cette transformation»,<br />

témoigne Roberto Del Corno.<br />

«Chez Dimension Data», poursuit-il, «nous avons profondément<br />

transformé nos propres infrastructures - ce qui est d’ailleurs<br />

un peu frustrant parce ce qu’il s’agit de quelque chose<br />

que nos clients ne peuvent pas appréhender directement!<br />

Les services cloud, le Next Generation Data Center, les<br />

problématiques d’externalisation, les nouveaux modèles<br />

de gestion des opérations informatiques - outsourcing,<br />

insourcing, multisourcing : nous sommes engagés aux côtés<br />

de nos clients à travers de nombreux canaux». Ces clients<br />

sont à la recherche de nouveaux moyens pour acquérir<br />

autrement les services ICT dont ils ont besoin. Il ne s’agit<br />

plus pour eux d’acheter du matériel ou du logiciel mais bien<br />

de consommer un service. «Ce changement est énorme<br />

pour nous, fournisseurs, car il bouleverse complètement<br />

notre position. Au bout du compte, ce que nous livrons à<br />

nos clients semble inchangé, mais les modèles de vente et<br />

distribution sont si différents que nous devons renforcer<br />

drastiquement nos capacités en la matière», admet le COO<br />

Europe de Dimension Data.<br />

Si Dimension Data a consenti d’énormes investissements pour<br />

se doter, au niveau mondial, d’un maillage d’infrastructures<br />

de très haut niveau, c’est parce que c’est le seul moyen pour<br />

atteindre l’objectif que la société s’est fixé - servir ses clients<br />

de la même manière, où qu’ils soient. Roberto Del Corno s’en<br />

explique: «Nous avons de nombreux clients internationaux<br />

qui s’attendent à obtenir le même niveau de service au<br />

Luxembourg, en Allemagne, en Australie ou à Singapour.<br />

Nous ne pourrons les satisfaire que si nous disposons d’une<br />

plateforme globale commune en termes de systèmes et<br />

de services. C’est pour cette raison que tout ce que nous<br />

développons aujourd’hui est normalisé et standardisé, même<br />

si nos services peuvent toujours être teintés d’une couleur<br />

locale».<br />

«CE CHANGEMENT<br />

EST ÉNORME POUR<br />

NOUS, FOURNISSEURS,<br />

CAR IL BOULEVERSE<br />

COMPLÈTEMENT<br />

NOTRE POSITION»<br />

OLIVIER POSTY<br />

MANAGING DIRECTOR<br />

DIMENSION DATA LUXEMBOURG<br />

Transformation de l’entreprise et expérience client<br />

Considérons maintenant la numérisation des entreprises du point<br />

de vue de l’expérience client. «Il s’agit également de quelque chose<br />

de nouveau pour nous dans la mesure où l’utilisateur final n’est pas<br />

confronté à un changement radical de son environnement de travail.<br />

C’est l’expression du glissement auquel nous assistons : de science<br />

qu’elle était, l’IT devient progressivement une simple marchandise.<br />

Par contre, les espaces de collaboration et les plateformes que nous<br />

développons et déployons aujourd’hui sont littéralement en train de<br />

transformer l’expérience utilisateur. Et cela, c’est quelque chose que<br />

le client peut appréhender. Il ne s’agit plus seulement d’infrastructure<br />

mais d’une autre façon d’aborder les technologies de l’information,<br />

d’une manière différente d’en tirer parti dans le cadre des activités<br />

quotidiennes de l’entreprise», souligne Roberto Del Corno.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

© Oliv’images photographie


94<br />

#Technology | Reshaping IT<br />

«Nous devons être prudents lorsque nous abordons ces deux<br />

moteurs du changement dans la mesure où s’il est vrai qu’ils émergent<br />

simultanément, l’événement déclencheur – la révolution du cloud et<br />

du numérique - ne doit pas être confondu pour autant avec ce que<br />

le client attend – des services rapides et flexibles», précise le COO<br />

Europe. «Un exemple nous en est offert par l’industrie de la mode<br />

en Italie. Pendant les années de crise que nous venons de traverser,<br />

nos clients actifs dans ce secteur ont paradoxalement connu une<br />

croissance à deux chiffres. Ils vivaient une phase d’expansion telle<br />

qu’il leur fallait ouvrir de nouveaux points de vente à travers le<br />

monde dans des délais très courts que les modèles traditionnels ne<br />

pouvaient pas rencontrer». Ouvrir un nouveau centre d’opérations<br />

dans ces conditions serait trop coûteux et prendrait trop de temps.<br />

La seule solution, c’est de fournir à ces clients une infrastructure<br />

dans le cloud, entièrement adaptée à leur besoin, rapidement et<br />

pour un coût contrôlé. «Les solutions que nous sommes capables<br />

de déployer aujourd’hui, entièrement basées sur le cloud, nous<br />

permettent de fournir très rapidement à nos clients les services<br />

dont ils ont un besoin immédiat. Ils peuvent ainsi développer leurs<br />

activités - et les réduire – selon leurs besoins».<br />

Déployer une valeur locale au-dessus d’une offre globale<br />

Le secteur financier doit lui aussi se réinventer. Les banques<br />

s’adressent aujourd’hui à de nouveaux clients, hors d’Europe, au<br />

Moyen-Orient ou en Asie, ce qui implique d’adopter une manière<br />

complètement nouvelle de communiquer. Les acteurs du secteur<br />

ont besoin de nouveaux systèmes de communication, rapides et<br />

fiables, comme la vidéoconférence disponible partout sur tout type<br />

de terminaux, par exemple. Pour répondre à leurs nouveaux clients,<br />

ils doivent pouvoir disposer de ressources supplémentaires dans un<br />

court laps de temps et être en mesure d’augmenter ou diminuer<br />

leurs capacités tout aussi rapidement. Il leur faut impérativement<br />

s’appuyer sur un partenaire capable de les accompagner dans la<br />

mise en œuvre de nouveaux modèles opérationnels. C’est sans<br />

doute là que réside l’atout majeur que Dimension Data Luxembourg<br />

peut offrir au marché, la raison pour laquelle la société est désormais<br />

un élément clé de l’industrie digitale pour les grandes entreprises.<br />

«Nous voulons consacrer le temps et les moyens nécessaires pour<br />

comprendre en profondeur les besoins et les attentes de nos<br />

clients, développer de solides relations locales, de manière à être<br />

en mesure de déployer notre propre valeur au-dessus de l’offre<br />

globale du groupe. Notre volonté est de développer au Luxembourg<br />

une forte expertise dans l’économie numérique pour le secteur<br />

financier, parce que c’est notre marché comme l’industrie de la<br />

mode est celui de nos confrères italiens», affirme Olivier Posty.<br />

Changement de paradigme<br />

«Nous travaillons de longue date en partenariat avec les grands<br />

fournisseurs de solutions technologiques, mais nous assistons<br />

aujourd’hui à un changement de paradigme significatif», reprend<br />

Roberto Del Corno. Jadis, le rôle de l’intégrateur de systèmes était<br />

de sélectionner les meilleures technologies, de les intégrer, de les<br />

déployer et puis de les gérer tout au long de leur cycle de vie.<br />

«Aujourd’hui, grâce aux capacités que nous avons acquises en<br />

matière de cloud, nous sommes nous-mêmes devenus, dans une<br />

certaine mesure, des fournisseurs de technologie parce que nous<br />

élaborons nos propres solutions. Le grand changement réside<br />

dans le fait que nous entretenons maintenant des relations d’égal<br />

à égal avec les grands constructeurs et éditeurs – à travers de<br />

nouvelles alliances stratégiques comme The Catalyst Alliance avec<br />

EMC ou l’Intercloud de Cisco – dans la mesure où nous alimentons<br />

leur propre offre cloud. Bien sûr, nous continuons à tirer parti de<br />

leurs technologies - nous ne nous sommes pas pour autant mués<br />

en constructeurs - mais en même temps, ces équipementiers<br />

s’appuient sur notre expertise, nos infrastructures et notre force<br />

de vente pour distribuer leurs produits sur le marché», conclut-il.<br />

«NOUS ENTRETENONS<br />

MAINTENANT DES<br />

RELATIONS D’ÉGAL<br />

À ÉGAL AVEC<br />

LES GRANDS<br />

CONSTRUCTEURS<br />

À TRAVERS DE<br />

NOUVELLES ALLIANCES<br />

STRATÉGIQUES»<br />

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96<br />

#Technology | Quantum Computing<br />

L’INFORMATIQUE<br />

QUANTIQUE,<br />

CLEF DE LA NOUVELLE<br />

INTELLIGENCE<br />

ARTIFICIELLE<br />

INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />

On ne présente plus Igor et Grichka Bogdanov. Les jumeaux les plus populaires du paysage cathodique français ont<br />

fait le déplacement à Luxembourg en mai dernier. Résultat, une salle comble curieuse de découvrir en quoi consiste<br />

la Nouvelle Intelligence Artificielle. <strong>BEAST</strong> a sauté sur l’occasion et a recueilli les propos de l’inséparable duo.<br />

Bizarre… vous avez dit bizarre ?<br />

On peut lire à votre sujet que vous êtes dotés d’une culture véritablement encyclopédique.<br />

Pouvez-vous nous décrire votre parcours académique ?<br />

GRICHKA : Notre parcours est avant tout fondé sur la gémellité. Quand on est deux,<br />

on se pose des questions que l’autre ne se pose pas et vice versa. Si bien que nous<br />

avons pu progresser rapidement dans des territoires qui se sont étendus. L’expansion,<br />

si l’on peut dire, de cet espace de connaissance s’est faite assez vite. En ce qui<br />

me concerne, j’ai passé le Bac puis j’ai rejoint la section Service Public de l’Institut<br />

d’Etudes Politiques de Paris, plus communément appelé Science Po. J’y ai construit<br />

des modèles économétriques, puis de mathématiques appliquées. C’est probablement<br />

lors de cette période que s’est fait le sous-sol de ma culture mathématique. Après<br />

plusieurs années en doctorat, notamment avec le grand penseur Roland Barthes, est<br />

venue l’émergence de la télévision avec Temps X. Chaque samedi, nous revêtions<br />

notre costume d’astronaute et cela, pendant 10 ans. Au terme de cette aventure,<br />

nous avons préféré reprendre nos thèses interrompues : j’ai soutenu une thèse<br />

de doctorat en mathématiques appliquées à la cosmologie primordiale, avant de<br />

découvrir qu’il y avait le Big Bang !<br />

IGOR : Grischka et moi-même<br />

nous sommes polyvalents. Nous<br />

nous intéressons bien sûr aux<br />

mathématiques mais également<br />

à la philosophie, aux arts et à la<br />

musique, qu’elle soit moderne ou<br />

ancienne. Nous avons beaucoup<br />

lu, de la littérature classique à la<br />

science-fiction, et avons même<br />

écrit un ouvrage intitulé Clefs<br />

pour la science-fiction. Nous nous<br />

intéressons à peu près à tout…<br />

et avec passion !<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Technology | Quantum Computing<br />

97<br />

C’est donc en 1976 que vous publiez votre premier livre, Clefs pour la science-fiction, préfacé<br />

par Roland Barthes, lequel estimait que votre ouvrage était empreint d’une bienveillance<br />

profonde; profonde en ce qu’elle remonte à une certaine idée du bonheur. Vous avez par la suite<br />

fréquenté son petit séminaire jusqu’à sa mort, en 1980. Quel souvenir gardez-vous de ce brillant<br />

sémiologue et quels enseignements en avez-vous retenu ?<br />

IGOR : Nous en avons retenu d’abord une image profondément humaine. Roland Barthes nous a<br />

fascinés au préalable uniquement à travers ses livres : Grichka et moi avions acheté Mythologies.<br />

Il s’agissait d’une incroyable découverte, une pensée absolument extraordinaire, un style<br />

absolument spécifique et unique, une façon de partager en profondeur son savoir qui nous a<br />

littéralement enchantés. C’est la raison pour laquelle, l’année suivante, après avoir lu tous ses<br />

livres, nous sommes allés le rencontrer. Il donnait une conférence à Science Po, là où Grichka était<br />

étudiant : c’est ainsi que nous nous sommes rapprochés de lui, à travers la préface qu’il a consenti<br />

pour notre ouvrage, mais également au-delà, à travers les deux années études que nous allions<br />

poursuivre à l’IHES (Institut des Hautes Etudes Scientifiques).<br />

Sur la base, semble-t-il, des travaux de Vint Cerf et Robert Kahn, à la fin des années 70, au sein<br />

du programme de recherche DARFA de l’armée américaine, vous évoquez dès 1980 la création<br />

d’un réseau mondial que vous baptisez Internex. A l’époque, vous suiviez donc de près ces<br />

recherches spécifiques, connues seulement de quelques spécialistes ?<br />

GRICHKA : Lorsque nous parlons d’interconnexion, ou Internex, nous évoquons le principe de<br />

la liaison entre des ordinateurs distants les uns des autres, et c’est là probablement l’origine de<br />

notre intuition. Dans les années 70, nous avions chacun des ordinateurs différents, Igor avait son<br />

ordinateur et moi le mien, ces derniers étaient donc complétement déconnectés. Passionnés par les<br />

mathématiques appliquées et par la possibilité de créer cette liaison, nous avons relié, connecté, nos<br />

deux ordinateurs. Cette connexion nous a semblé naturelle. Nous nous connections à travers des<br />

protocoles que nous avions fabriqués nous-mêmes, c’était très efficace et fonctionnait très bien.<br />

IGOR : Nous avons de suite compris que du temps serait gagné si nous arrivions à échanger<br />

nos données. Nous avons interfacé ces deux ordinateurs à travers un disque dur externe, qui<br />

envoyait des données aussi bien vers l’un que vers l’autre. Nous voulions tout d’abord l’appeler<br />

Interconnex, mais c’était trop long. Nous avons donc choisi Internex !<br />

GRICHKA : Il s’agissait alors du tout premier Internet! Nous avons alors cherché à enrichir<br />

nos connaissances et nous sommes allés puiser dans d’autres banques de données. De cette<br />

expérience très individuelle est née une intuition. Par la suite, nous nous sommes informés en<br />

observant notamment ce qui avait été fait dans l’effort militaire, le CERN, au sein duquel nous<br />

avons effectué nos études en physiques théoriques et en mathématiques. Nous avons dès lors<br />

découvert les différents éléments qui ont permis à Internet d’apparaître, notamment le langage<br />

HTML. Finalement, tout cela est né de cet effort de ne pas séparer deux ordinateurs … jumeaux.<br />

Quels auteurs - ou quel auteur - d’anticipation ont-ils, par le passé, dépeint de la manière la plus<br />

juste le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui ?<br />

IGOR : Je pense tout d’abord à Philip K. Dick qui, à travers Ubik, a décrit d’une manière complètement<br />

impressionniste le monde d’aujourd’hui. Les personnes ayant lu Ubik se souviennent des images<br />

publicitaires qui surgissent en faisant un simple geste avec la main. Le héros découvre des messages<br />

lorsqu’il décroche un téléphone dans une cabine téléphonique. Selon Grichka et moi-même, Philip<br />

Dick est un grand visionnaire du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


98<br />

#Technology | Quantum Computing<br />

De la même manière, quel est, à l’époque actuelle, celui qui décrit de la façon la plus<br />

plausible la société de demain ?<br />

IGOR : Dans la Science-fiction actuelle, nous devons distinguer plusieurs types de vecteurs :<br />

il y a le vecteur écrit, mais également le support cinématographique. Certains fabricants<br />

d’univers sont aujourd’hui des productivistes comme Christopher Nolan qui, avec Interstellar,<br />

projette un univers possible, l’hypothétique réalité de demain. Le voyage interstellaire nous<br />

est encore refusé mais il existera un jour.<br />

Nous nous projetons très volontiers dans ces univers très lointain, mais l’hypothèse<br />

d’Interstellar n’est pas la nôtre. D’un point de vue scientifique, nous ne pensons pas plausible<br />

la communication via des trous noirs. En revanche, cette notion d’hyper espace permettra<br />

de connecter instantanément des régions très distantes de l’univers. Voilà pourquoi nous<br />

pensons qu’à travers le cinéma de science-fiction, il y a une transposition d’un mode de<br />

vie existentiel qui pourrait se révéler possible dans un futur proche.<br />

Vous êtes à l’origine d’une dizaine d’émissions de télévision<br />

– dont le programme culte Temps X – et les auteurs de nombreux<br />

ouvrages de vulgarisation scientifique. Quels sont les projets qui<br />

vous tiennent à cœur aujourd’hui ?<br />

GRICHKA : Nous sommes en train de concevoir un programme court qui<br />

correspond plus au mode de consommation actuel. Internet nous oblige<br />

aujourd’hui à la pensée courte, à la consommation courte. Il faut être<br />

rapide et nous devons alors concentrer énormément de connaissances<br />

en peu de temps et parvenir à affecter le spectateur. C’est ce que nous<br />

avions fait naguère sur France 2 avec Rayon X, une expérience qui a<br />

duré près de 8 ans. Ce format était très court puisqu’il durait 2 minutes.<br />

Nous sommes aujourd’hui en train d’étendre ce format à 5 minutes,<br />

trois fois dans la semaine. Ce programme sera installé sur TV5 Monde,<br />

ce qui nous permettra d’aller au-delà des frontières françaises et de<br />

toucher toute la population francophone et encore au-delà puisque<br />

nous pensons proposer ce produit en plusieurs langues: anglais, russe,<br />

allemand, espagnol, et peut être chinois et arabe. L’idée est vraiment de<br />

faire en sorte que cette image de la modernité façonnée par la science<br />

et présentée de manière conviviale puisse émigrer dans le monde entier.<br />

Les émissions de ce genre peuvent, selon nous, réduire les fractures<br />

sociales ou de civilisation.<br />

AUJOURD’HUI,<br />

LORSQUE NOUS<br />

PARLONS DE PRÉVISIONS<br />

MÉTÉOROLOGIQUES,<br />

IL FAUT 5 ANS POUR<br />

ARRIVER À PRÉVOIR<br />

CE QU’IL VA SE<br />

PASSER EXACTEMENT<br />

DANS UN MOIS. AVEC<br />

LES ORDINATEURS<br />

QUANTIQUES, NOUS<br />

FERONS CETTE PRÉVISION<br />

EN QUELQUES INSTANTS.<br />

IGOR : Grichka et moi-même avons les mêmes objectifs. En octobre, nous allons publier un<br />

livre intitulé Le code secret de l’univers, qui permettra aux lecteurs de comprendre que<br />

l’univers peut être interprété comme un message à décoder, un peu comme les archéologues<br />

des temps anciens qui se sont confrontés aux pyramides et devaient en déchiffrer le<br />

langage. En plus de cela, nous allons revenir sur le front de l’audiovisuel, parce que nous<br />

pensons qu’il s’agit d’un moyen de communication qui correspond profondément à notre<br />

mode de consommation actuelle.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Technology | Quantum Computing<br />

99<br />

Lors de la convention ICT Spring Europe <strong>2015</strong>, vous avez<br />

abordé la Nouvelle Intelligence Artificielle. Quelle est-elle ?<br />

GRICHKA : Cette nouvelle intelligence artificielle est<br />

caractérisée par une nouvelle génération d’ordinateurs<br />

que les scientifiques appellent quantiques. Les ordinateurs<br />

quantiques fonctionnent sur des modes opératoires qui ne<br />

sont pas du tout comparables aux ordinateurs classiques. Ces<br />

derniers sont fondés sur le calcul binaire basé sur le 0 et le<br />

1. Ce protocole est très contraignant : le courant passe ou il<br />

ne passe pas. En revanche, avec les ordinateurs quantiques, le<br />

bit d’information sera étendu vers ce qu’on appelle un cubit :<br />

un codage qui n’est plus basé sur le 0 et le 1, mais sur 0, 1 et<br />

la superposition, au sens quantique du terme, de 0 et 1. Il n’y<br />

a plus simplement deux états mais une superposition d’états.<br />

Nous pouvons en tirer des ordinateurs avec des applications<br />

vertigineuses en termes de codage et de cryptologie. Nous<br />

allons pouvoir fabriquer des codes inviolables et bénéficier<br />

d’une rapidité quasi instantanée sur des très longues files<br />

d’information. Aujourd’hui, lorsque nous parlons de prévisions<br />

météorologiques, il faut 5 ans pour arriver à prévoir ce qu’il<br />

va se passer exactement dans un mois. Avec les ordinateurs<br />

quantiques, nous ferons cette prévision en quelques instants.<br />

© Oliv’images photographie<br />

IGOR : Evidemment, la grande question qui se pose est de<br />

savoir ce qui se passera à l’intérieur de ces machines qui<br />

seront capables de traiter des informations à une vitesse<br />

vertigineuse. Viennent alors des questions comme celles<br />

posées par Stephen Hawking, il y a quelques mois, sur les<br />

caractéristiques de cette machine. Comme elle sera capable<br />

de penser beaucoup plus vite que nous et de traiter un<br />

nombre phénoménal d’informations, aura-t-elle accès à la<br />

pensée ? Aura-t-elle accès à la conscience ? Comme le disait<br />

le mathématicien britannique Roger Penrose, notre cerveau<br />

fonctionne sur la superposition des états quantique. Ne vat-on<br />

pas reproduire les caractéristiques du cerveau humain<br />

en créant une telle machine ? Ces machines auront-elles<br />

accès à la pensée floue qui est la nôtre ? Souvent nous ne<br />

pensons pas blanc ou noir, mais plutôt gris. Selon certaines<br />

interprétations, ces machines auront accès au peut-être et à<br />

partir de là, à une conscience proche ou comparable à celle<br />

des êtres humains. C’est une des nombreuses questions qui<br />

apparaissent à la périphérie des ordinateurs quantiques qui<br />

apparaîtront, selon nous, vers 2025.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


100<br />

#Technology | XXXX Mobility<br />

LE FUTUR DE L’AUTOMOBILE<br />

La conduite 100% autonome<br />

La conduite autonome est déjà<br />

une réalité dans des champs<br />

d’application limités, il ne s’agit<br />

pas toujours de transport<br />

de personnes d’ailleurs. Nous<br />

y croyons mais que restera-t-il<br />

du plaisir de conduire ?<br />

10 8 10<br />

Une détection<br />

de somnolence<br />

La sécurité de nos conducteurs<br />

peut certainement encore être<br />

améliorée, au-delà d’y croire<br />

nous pensons surtout que c’est<br />

une obligation d’innover en<br />

matière de sécurité.<br />

6 8 10<br />

Une boîte noire dans les<br />

véhicules personnels<br />

La télématique, souvent décriée<br />

et associée à «Big brother<br />

is watching you». L’avantage<br />

pour l’utilisateur dépendra<br />

de l’utilisation faite des<br />

données récoltées (coaching,<br />

jeu d’entreprise, …). Le sujet est<br />

cependant sensible (protection<br />

des données) et doit être bien<br />

encadré.<br />

6 6 7<br />

Une conduite de nuit<br />

infrarouge<br />

Nous ne pensons pas que<br />

la vision de nuit se fera<br />

entièrement par infrarouge mais<br />

la technologie sera utilisée pour<br />

l’aide à la conduite.<br />

7 7 5<br />

PIERRE-YVES MEERT<br />

MOBILITY PROGRAM MANAGER BENELUX<br />

ALD AUTOMOTIVE<br />

Le tour de force des<br />

véhicules électriques<br />

Le véhicule électrique existe<br />

depuis très longtemps, nous<br />

attendons cependant son tour<br />

de force. Aujourd’hui l’offre<br />

s’améliore et les limitations liées<br />

à l’autonomie et au réseau de<br />

recharge disparaîtront à terme.<br />

Le véhicule électrique connaîtra<br />

son moment de gloire, nous<br />

sommes cependant convaincus<br />

que le parc automobile du futur<br />

sera composé d’une association<br />

des divers types de motorisations.<br />

Une protection contre les<br />

attaques biologiques<br />

L’option est annoncée par Elon<br />

Musk sur la prochaine Tesla X,<br />

nous supposons que d’autres<br />

marques développeront des<br />

solutions similaires voire iront<br />

plus loin encore.<br />

10 5 5<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

La charge à induction<br />

des véhicules électriques<br />

Plusieurs initiatives existent,<br />

même si la technologie ne semble<br />

pas encore 100% au point<br />

ce serait une grande avancée<br />

et cela permettrait d’améliorer<br />

le réseau de recharge.<br />

8 10 7<br />

6 6 9<br />

Le texting bloqué au volant<br />

7 5 5


#Technology | Mobility<br />

101<br />

L’arrivée de la voiture<br />

volante<br />

A quelques semaines de la sortie<br />

du 7 ème épisode de Starwars<br />

nous ne pouvons qu’y croire,<br />

seulement il ne s’agira plus<br />

d’une voiture.<br />

10 7 4<br />

DISRUPTIF<br />

AVANTAGE<br />

UTILISATEUR<br />

3 QUESTIONS À<br />

DOMINIQUE ROGER<br />

INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />

Quels sont les atouts du marché luxembourgeois en termes<br />

d’innovation ?<br />

Le Luxembourg s’avère très attractif pour les entreprises qui<br />

misent sur l’innovation en matière de prestation de services ou<br />

sur la mise en place de nouveaux produits sur le marché.<br />

Ces atouts sont non négligeables dans une société où le «time<br />

to market» doit être le plus réduit possible.<br />

La diversité de sa population dont 45% provient d’autres recoins<br />

du monde ; une stabilité politique et un confort de vie important<br />

; la situation géographique du pays, au cœur de l’Europe ; sont<br />

autant d’atouts qui font du Luxembourg un pays d’enjeu en<br />

matière d’innovation.<br />

Conduire son véhicule<br />

avec sa montre connectée<br />

Utiliser une interface pour<br />

conduire son véhicule est<br />

certes quelque chose de<br />

très futuriste et également<br />

de l’ordre du possible, nous<br />

pensons cependant que cette<br />

innovation sera vite dépassée<br />

par la conduite 100% autonome.<br />

Le véhicule exécutera donc<br />

par lui-même les commandes<br />

préprogrammées et sélectionnées<br />

par son... «conducteur».<br />

8 5 6<br />

ON Y CROIT<br />

(10 = fort & 1 = faible)<br />

Comment cette innovation se traduit-elle chez ALD Automotive ?<br />

Au niveau du groupe, ALD Automotive Luxembourg a pour<br />

mandat l’expérimentation et le développement de nouvelles<br />

initiatives innovantes. Avec plus de 160 000 frontaliers et le<br />

trafic qui en découle, la mobilité devient problématique.<br />

C’est dans ce contexte qu’ALD Automotive Luxembourg<br />

a commercialisé le service appelé ALD Swtich. Cette innovation<br />

offre la possibilité de combiner, dans un seul budget mobilité,<br />

l’utilisation d’un véhicule principal en alternance avec d’autres<br />

types de véhicules en fonction des besoins ponctuels de<br />

l’utilisateur.<br />

Qu’en est-il de la collaboration avec les start-ups ?<br />

En tant qu’intégrateur de services, nous sommes continuellement<br />

à la recherche de nouveaux partenaires actifs dans le domaine<br />

de la mobilité.<br />

La collaboration entre les start-up et les grandes entreprises<br />

est enrichissante tant du point de vue de la méthodologie<br />

que du point de vue des connaissances du marché. Les startup<br />

innovent beaucoup plus rapidement mais font alors face à<br />

d’autres difficultés comme celles de l’approche du marché ou<br />

du financement. Il s’agit alors de trouver un juste équilibre afin<br />

d’entrer dans une situation win-win.<br />

Se télétransporter<br />

d’un point A à un point B<br />

Si les lois de la physique<br />

le permettent, pourquoi pas.<br />

L’innovation est une de nos<br />

passions. On aime y croire.<br />

DOMINIQUE ROGER<br />

COUNTRY MANAGER<br />

ALD LUXEMBOURG<br />

10 10 4<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


102<br />

#Jobs<br />

10A, rue des Mérovingiens<br />

L-1080 Luxembourg<br />

T +352 26 27 69 1<br />

recrutement@farvest.com<br />

SOCIAL MEDIA MANAGER<br />

Community marketing leader<br />

Farvest is looking for someone with a great attitude, and a passion for Web and Social Media<br />

to join our Marketing team.<br />

You will be an important part of a creative team committed to continually evolving our brand<br />

and delivering meaningful experiences to our users.<br />

Be ready to explore all aspects of the job — from writing and engaging ours fans to analysis<br />

and strategy — be ready to have fun while you do it.<br />

You will work closely with the head of Digital, Account Officers, and Brand Managers.<br />

Responsibilities<br />

Keep abreast of the latest in B2B culture, world events, as well as the latest trends<br />

in Social Media and the entire Web culture.<br />

To be able to write kick ass posts for a variety of different brands<br />

and in different tones of voice.<br />

Plan out content calendars and coordinate projects.<br />

LiveTweet Event moments and respond to users.<br />

Engage with users on multiple social platforms.<br />

Conduct brand research, industry benchmarking, and write up LiveTweet reports.<br />

Create visuals to accompany social media posts.<br />

Find innovative ways to promote the shows and brands we work with.<br />

Work with brands like Marketers, Warren, ICT Spring, Morpheus Cup, Automotion,<br />

ITOne, HROne, Beast.<br />

Secteur | Marketing B2B<br />

Lieu de travail | Bertrange<br />

Langue | FR, EN<br />

Type de contrat | Internship<br />

Contact | recrutement@farvest.com<br />

www.farvest.com<br />

FARVEST OPPORTUNITIES<br />

ALSO INCLUDE :<br />

Senior Manager of Synergy<br />

and Special Projects<br />

Content Managers<br />

Web integrator / developer<br />

Front End<br />

Internships in Marketing<br />

& Communication<br />

Skills & Requirements<br />

You are studying or have a wealth of knowledge in Communications,<br />

Marketing, and Audiovisual media.<br />

Be familiar with the brands we work with and their content.<br />

Can multitask and meet tight deadlines.<br />

Possess strong interpersonal skills with an open and creative mind.<br />

Be a team player that is self motivated.<br />

Basic Adobe Photoshop skills is a plus.<br />

Have strong writing abilities in French and English.<br />

Other Info<br />

This is a fun-loving, hard working agency that is looking for individuals to break<br />

the internet and constantly push the boundaries of what is normal.<br />

Ideally, a 6 month internship.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


#Jobs<br />

103<br />

36, rue du Laboratoire<br />

L-1911 Luxembourg<br />

T +352 26 29 45 1<br />

contact@therecruiter.lu<br />

THE RECRUITER IS CURRENTLY LOOKING FOR THE FOLLOWING PROFILES:<br />

HEAD OF PRESALES TEAM<br />

Cloud Services provider<br />

Our client is a leading Hosting, IT Security, Cloud and IT Managed Services provider with<br />

an on-going growth of more than 15 years.<br />

You understand very well how “Could IT Transformation services” can maximize organization’s<br />

effectiveness in supporting business goals. You are used to discuss such topics with CXO<br />

and Executives.<br />

You have a minimum of 10 years of experience working in IT with a significant background<br />

in a business-driven position.<br />

You have a relevant people management experience and you really like working with people.<br />

You consider yourself as a great people manager.<br />

You have a large scope of technical knowledge related to IT Infrastructure management,<br />

IaaS, SaaS, Cloud and Managed Services solutions.<br />

You are fluent in French and in English, a good level of German will be considered as an asset.<br />

Secteur | Cloud Services provider<br />

Lieu de travail | Luxembourg<br />

Langue | FR, EN, DE<br />

Type de contrat | CDI<br />

Expérience | 10 ans<br />

Contact | +352 26 29 45 1<br />

www.therecruiter.lu<br />

SENIOR DIGITAL PRODUCT MANAGER<br />

E-Commerce company<br />

Our client is a leading and growing E-Commerce company part of an international group<br />

based in Ocean and European countries.<br />

You are familiar with UX and UI principles with a relevant hands-on marketing experience<br />

from the digital industry.<br />

You will be in charge of the following topics on several high-audience web portals: Online<br />

& Mobile Product development, Value Proposition, Pricing strategy, Sales activation, Go To<br />

Market strategy, Customer experience analysis (UX, UI).<br />

You work with the IT Development, Business Development and Executive management team<br />

to build up new digital solutions that bring an added value to the current offer.<br />

You are fluent in French and in English.<br />

Secteur | E-Commerce company<br />

Lieu de travail | Luxembourg<br />

Langue | FR, EN<br />

Type de contrat | CDI<br />

Contact | +352 26 29 45 1<br />

www.therecruiter.lu<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


104<br />

#Jobs<br />

10A, rue des Mérovingiens<br />

L-1080 Luxembourg<br />

T +352 26 27 69 1<br />

recrutement@farvest.com<br />

DEVELOPPEUR/INTEGRATEUR WEB (H/F)<br />

OFFRE DE STAGE<br />

Farvest, laboratoire marketing débordant de projets est à la recherche active d’un ou<br />

plusieurs stagiaires en développement web et/ou intégration web (H/F). L’étudiant peut être<br />

à temps complet ou en alternance.<br />

A noter que cette dernière s’adresse principalement à des étudiants en fin de cycle,<br />

désireux d’acquérir une expérience enrichissante de longue durée auprès de professionnels<br />

et spécialistes du marketing B2B au Luxembourg. Les étudiants de premières années,<br />

mais très motivés, sont également les bienvenus.<br />

Profil<br />

Ces technologies ne vous sont pas étrangères ou vous intéressent fortement :<br />

- HTML5, CSS3, Javascript<br />

- Php, CMS Wordpress/Drupal<br />

- Bases de données MySQL<br />

- Apache, Nginx sous Linux<br />

- La connaissance de l’anglais (technique) est un atout appréciable.<br />

Modalités<br />

Durée : 3 mois minimum<br />

(dès que possible)<br />

Convention : souhaitée<br />

Rémunération : oui<br />

Secteur | Marketing B2B<br />

Lieu de travail | Bertrange<br />

Langue | FR, (EN)<br />

Type de contrat | Internship<br />

Contact | recrutement@farvest.com<br />

www.farvest.com<br />

STAGIAIRE EN WEBMARKETING (H/F)<br />

OFFRE DE STAGE<br />

Les responsabilités de nos prochains équipiers englobent :<br />

1. Pilotage de projets d’évolution de l’activité digitale :<br />

- Définition, encadrement et conception des projets en lien avec les utilisateurs clés<br />

- Suivi du planning et des développements<br />

- Reportings d’avancements et gestion des risques<br />

- Pilotage des budgets projets<br />

2. Lancement de nouveaux sites/applications :<br />

- Recueillir et synthétiser les besoins<br />

- Participer à la rédaction des spécificités fonctionnelles<br />

- Coordonner les différents acteurs<br />

- Réaliser et piloter le planning<br />

- Valider les livrables<br />

- Préparer, organiser et accompagner le changement<br />

3. Amélioration de l’expérience client digitale évolutions :<br />

- Proposition de mise en place de nouvelles fonctionnalités<br />

- Recommandation de nouveaux services/fonctionnalités innovantes<br />

- Participation à la construction de la roadmap de projets digitaux<br />

Niveau(x) d’études<br />

Bac+3 minimum, avec une<br />

spécialisation : marketing,<br />

webmarketing, informatique<br />

Modalités<br />

Rémunération : oui<br />

Durée : 3 mois minimum<br />

(dès que possible)<br />

Secteur | Marketing B2B<br />

Lieu de travail | Bertrange<br />

Langue | FR, EN<br />

Type de contrat | Internship<br />

Contact | recrutement@farvest.com<br />

www.farvest.com<br />

Compétences requises<br />

Vous disposez d’une parfaite maîtrise de la suite MS Office et la maîtrise des logiciels<br />

de PAO de la Creative Suite 5.5 (Photoshop, InDesign, Illustrator…) ainsi que de Google<br />

Analytics sera considérée comme un avantage.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>


Training executives,<br />

forging key talents<br />

Construisons ensemble<br />

votre formation<br />

intra-entreprise sur mesure<br />

Organisme luxembourgeois de formation en partenariat exclusif avec Solvay Brussels School<br />

www.brainforge.lu<br />

anne.reginster@brainforge.lu T: +352 691 563 101


106<br />

#Index | Beast<br />

MANAGING EDITOR<br />

Fabien Amoretti<br />

ADVERTISING CONTACTS<br />

Tel : (+352) 26 27 69 1<br />

Aurélie Dethier Sales & partnerships<br />

aurelie@beast.media<br />

EDITORIAL TEAM<br />

Fabien Amoretti, Kamel Amroune<br />

Alexandre Keilmann, Michaël Renotte<br />

Maud Baerenzung, Nathalie Becker,<br />

Solveig Parango<br />

DESIGN<br />

Vincianne Masson Head of Production<br />

Rachel Friio Head of Digital<br />

Arnaud Meisch Art Director<br />

Cover Alfred Eisenstaedt - The LIFE<br />

Picture Collection - Getty Images.<br />

Photography Oliv’images photographie,<br />

Studion Photography, Danny Stolzman,<br />

James Duncan Davidson,<br />

The Society of News Design.<br />

Distribution by Post Luxembourg<br />

EDITOR<br />

Farvest<br />

10A, rue des Mérovingiens<br />

Z.I.A Bourmicht<br />

L-8070 Bertrange<br />

Tél. : +352 26 27 69 1<br />

Fax : +352 26 27 69 32<br />

RCS : B76419<br />

The next print edition of <strong>BEAST</strong><br />

will be published in April 2016.<br />

For the run up to ICT Spring Europe 2016,<br />

<strong>BEAST</strong> meets with hosts of international<br />

ICT experts to discuss digital strategies,<br />

FinTech and groundbreaking innovation .<br />

100% <strong>BEAST</strong>, 200% disruption.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />

PERSONNALITÉS<br />

Aldous Huxley 39<br />

Andrew Stanton 39<br />

Arno Stern 50, 52<br />

Bas Landorp 68-69<br />

Bil Gates72<br />

Cédric Klapisch 39<br />

Christophe Caupenne 20-23<br />

Christophe Lambert 18<br />

Constance Smith 16-17<br />

Danny Boyle 38<br />

David Lynch 39<br />

David Twohy 39<br />

Dominique Roger 98-99<br />

Donald Wilson 39<br />

Don Ginsel 6<br />

Dr. Judith Nicogossian 80<br />

Emma Geary 12-13<br />

Elon Musk 20<br />

Fabien Amoretti 1<br />

Frank Buytendijk 86, 88<br />

Frank Herbert 39<br />

Fritz Lang 38<br />

H.G. Welles 39<br />

Hugues Delcourt 8-9<br />

Hugo Gemsback 1, 38-39<br />

IIgor & Grichka Bogdanov 94-97<br />

Isaac Asimov 39<br />

J. G. Ballard 39<br />

Jean-Claude Forest 39<br />

Jean-Jacques Dordain 20<br />

Jeff Bezos 20, 50<br />

Jonathan Mostow 38<br />

Julie Demarigny 36-37<br />

Jules Verne 39<br />

Katsuhiro Otomo 38<br />

Kuston Beater 56-57<br />

Mahiro Maeda 39<br />

Mamasume Shirow 38<br />

Maria Montessori 50, 52, 53<br />

Mark Zuckerberg 20<br />

Marty McFly 38<br />

Nasir Zubairi 6<br />

Nicolas Cary 10<br />

Olivier Posty 90-92<br />

Patrick Murck 10<br />

Paul Helminger 20<br />

Philippe Pouletty 20<br />

Philip K. Dick 38<br />

Pierre Boule 39<br />

Pierre Gramegna 4-5, 10<br />

Pierre Orlac’h 14-15<br />

Pierre-Yves Meert 98-99<br />

Richard Branson 20<br />

Richard Saul Wurman 20, 30-35<br />

Ridley Scott 38-39<br />

Robert Longo 38<br />

Roberto Del Corno 90-92<br />

Samuël Levy 54-55<br />

Sophie Feller 22-25<br />

Spike Jonze 38<br />

Stefan Wul 39<br />

Stephen Herek 39<br />

Steve Gerges 40-41<br />

Steven Spielberg 38<br />

Sydney Newman 39<br />

Tome et Janry 38<br />

Tomokazu Matsuyama 48<br />

Violaine Langlet 76-78<br />

Will Lofy 46-47, 49<br />

William Gibson 38<br />

SOCIÉTÉS<br />

ALD Automotive 73, 98-99<br />

Agence eSanté 76-78, 85<br />

Amazon 18, 50<br />

Apple 9, 64<br />

Auchan Kirchberg 63<br />

AXA 60<br />

Berlitz Luxembourg 29<br />

BEV 44<br />

BGL BNP Paribas26<br />

BIL Group 8-9; 11<br />

Bitcoin Foundation 10<br />

Blockchain 10<br />

Blandin & Delloye 44<br />

BoConcept 59<br />

Bowers & Wilkins 59<br />

Brasserie Hervé 67<br />

British Vogue 12-13<br />

Canal+ 20, 70, 93<br />

Cannes Lion 20<br />

Callisto 58<br />

Caupenne Conseil 20-23<br />

Chambre des Métiers 19<br />

CIBO’S RESTAURANT 66<br />

CSSF5<br />

DailyMotion 18<br />

Digicash6<br />

Dimension Data 90-92<br />

Disney 20, 70<br />

EBRC 87<br />

Eidos 38<br />

Electronic Arts 18, 72<br />

Espace bulthaup<br />

Luxembourg 3<br />

EuroDNS18<br />

EY 75<br />

Facebook 17, 18<br />

Farvest 100<br />

FinLeap 6<br />

FLASHiZ6<br />

Fondatioun Kriibskrank<br />

Kanner 77, 79<br />

Garage Intini 24<br />

Gartner 86, 88<br />

Groupe Cerise 14-15<br />

Google 1, 18<br />

Hermès 63<br />

Holland FinTech 6<br />

Hostellerie Le Claimarais 45<br />

Hôtel Le Royal 66<br />

ICT Spring 2016 18, 93<br />

Ikea 58<br />

INFPC 27<br />

Insula Lifestyle S.A. 65<br />

iWatch 63<br />

jobs.lu 28, 101<br />

KPMG 7, 26, 42<br />

L’audiophile 59<br />

L’Enfant Roi 50-53<br />

Lacoste 16-17<br />

Langlais & Langlais 59<br />

Larry Page50<br />

LLLC / CSL103<br />

LG Watch 63<br />

Lineheart 59, 63<br />

Linkedin 18<br />

Luxair Group 26, 28, 42 ,72<br />

Luxembourg Healthcare<br />

Summit <strong>2015</strong> 78, 84<br />

Mars One68,69<br />

Marketers 42-43<br />

Ministère des Finances 4-5,10<br />

Marvel1<br />

Mont-Blanc 63<br />

Morpheus Cup 19, 20<br />

MSD 81<br />

my start / Chambre<br />

de Commerce<br />

- Espace Entreprises 19<br />

Myfox 60<br />

Nest 60<br />

Novelia Services 22-25<br />

Phenicia 67<br />

Philips 60<br />

Publicis 20<br />

RAID22-25<br />

Rareware 38<br />

Renault 18<br />

Renoma 44<br />

RTL 1, 26<br />

Samsung 60, 63-64<br />

Saturn 60<br />

Saumur Crystal Club 61<br />

SES1<br />

ShowStyle 44<br />

Side design Store 44, 63<br />

Skype 18<br />

Snapchat10<br />

Ripple Labs9<br />

Sony 63<br />

Space Forum 71<br />

Swatch 63<br />

Tarkett 58<br />

Technoport 89<br />

TED 20, 30-35<br />

Tesla1<br />

The Recruiter 101<br />

Twitter18<br />

Uber18<br />

Vogue18<br />

Warner Bros 18, 36-37<br />

Whirlpool 58<br />

Yapital6<br />

Zidoun-Bossuyt 46-47, 49


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