BEAST Magazine #1 2015
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
BUSINESS<br />
FINTECH LUXEMBOURG<br />
VOGUE STRATEGY<br />
HR & EXTREMES<br />
BEAUTIFUL LACOSTE<br />
ENTERTAINMENT<br />
TED BIG UNDERSTANDING<br />
WARNER BROS<br />
BACK TO BONNEVOIE<br />
MARKETERS AWARDS<br />
ART<br />
ZIDOUN-BOSSUYT<br />
MONTESSORI & CREATIVITY<br />
NEW FASHION<br />
CONNECTED HOME<br />
SCIENCE<br />
THE NEW SPACE<br />
COMPUTER SAYS NO<br />
LA SANTÉ CONNECTÉE<br />
LUXEMBOURG HEALTHCARE<br />
TECHNOLOGY<br />
GARTNER DIGITAL ETHICS<br />
BOGDANOV QUANTUM IT<br />
DIGITAL TRANSFORMATION<br />
ALD NEW MOBILITY<br />
WINTER<br />
<strong>2015</strong><br />
© Alfred Eisenstaedt<br />
HUGO GERNSBACK | HUGUES DELCOURT | PIERRE ORLAC’H | NICOLAS CARY | EMMA GEARY | SOPHIE FELLER | PATRICK GREGORIUS<br />
SAMUËL LEVY | FRANK BUYTENDIJK | PATRICK MURCK | DOMINIQUE GODARD | JULIE DEMARIGNY | VIOLAINE LANGLET | DON GINSEL<br />
PIERRE-YVES MEERT | KUSTON BEATER | IGOR & GRICHKA BOGDANOV | DOMINIQUE ROGER | JUDITH NICOGOSSIAN | GUY BERCHEM<br />
NAZIR ZUBAIRI | STEVE GERGES | CONSTANCE SMITH | ROBERTO DEL CORNO | OLIVIER POSTY | BAS LANDORP | WILL LOFY<br />
CHRISTOPHE CAUPENNE | RICHARD SAUL WURMAN | PIERRE GRAMEGNA | TOMOKAZU MATSUYAMA
#Edito<br />
3<br />
E<br />
I<br />
O<br />
EN COUVERTURE<br />
D<br />
T<br />
Automne <strong>2015</strong>, 21 octobre. A l’heure de mettre sous presse, l’heure précise<br />
où Marty McFly arrive dans ce futur devenu notre présent, l’humanité bascule<br />
dans la transformation digitale. Le mobile vient de détrôner officiellement<br />
l’ordinateur, nous envoyons dans l’espace des schémas de pièces de rechange<br />
à imprimer en 3D et la Cour de justice de l’Union européenne offre au Bitcoin<br />
une légitimité supplémentaire en en exonérant de TVA son échange avec les<br />
devises traditionnelles.<br />
Près d’un siècle après l’invention du terme «science-fiction» par un natif de<br />
Bonnevoie et 60 ans après sa prescience des Google Glasses, présent et futur<br />
se confondent. Hugo Gernsback (notre couverture) a émigré aux Etats-Unis à<br />
l’âge de vingt ans, un âge où l’aventure demeure l’un des «key drivers» pour<br />
forger une destinée, toutes générations confondues. Si Gernsback et beaucoup<br />
d’autres inventeurs étaient restés ou avaient émigré au Grand-Duché, il est<br />
envisageable qu’aujourd’hui – rêvons un peu – Marvel, Google ou Tesla côtoient<br />
SES, RTL et l’entreprise dans laquelle vous, chers lecteurs, travaillez aujourd’hui.<br />
Si la Silicon Valley a remplacé le New York de 1904, nombre d’européens<br />
lorgnent toujours de l’autre côté de l’Atlantique. Depuis le début du millénaire<br />
pourtant, le Luxembourg muscle considérablement son jeu et assume ses<br />
ambitions. Par l’action du gouvernement qui accélère sa promotion d’un pays<br />
«tremplin vers l’Europe» avec des atouts que le Grand-Duché ne détenait pas<br />
forcément naguère, Digital Lëtzebuerg en tête. Mais aussi du fait des leaders<br />
et influenceurs de tous secteurs, (r)éveillés par un environnement globalement<br />
disruptif quand ce n’est pas par la crainte d’être ubérisé.<br />
Business, Entertainment, Arts, Science, Technology… Nous vous invitons<br />
à découvrir, derrière l’acronyme, un écosystème en mutation, éclectique,<br />
passionnant, où la transformation digitale de nos vies et de nos métiers ne doit<br />
pas nous déconnecter de l’art, de l’éducation et de la quête de sens qui nous<br />
animent.<br />
<strong>BEAST</strong> souhaite être tout cela: une ouverture interactive sur le futur doublée<br />
d’un regard curieux sur notre présent, une interaction entre personnalités<br />
mondiales et locales, pour décrire ensemble ce que nous sommes et ce que<br />
nous pourrions devenir, ensemble. C’est aussi une invitation, au sens littéral,<br />
à y prendre part.<br />
Bienvenue dans ce premier numéro !<br />
FABIEN AMORETTI<br />
Managing Editor<br />
Hugo Gernsback<br />
(Bonnevoie 1884 - New York 1967)<br />
Romancier, homme de presse, inventeur<br />
et entrepreneur.<br />
Considéré comme un des pères de la<br />
science-fiction, et créateur du terme.<br />
A crée plus de 10 magazines,<br />
tels Modern Electrics, Radio news<br />
(1920), Wonder Stories (1930) ou<br />
encore Superworld Comics (1939).<br />
Première oeuvre remarquée Ralph 124C<br />
41+ : A Romance of the Year 2660 en<br />
1911, puis L’Eclair mortel en 1929 et<br />
Ultimate World, publication posthume<br />
en 1971.<br />
124C 41+ s’interprète «one two<br />
four C four one-plus» c’est-à-dire<br />
«one to foresee for many».<br />
A signé des oeuvres sous les<br />
anagrammes Greno Gashbock,<br />
Kars Gugenchob and Gus N Habergock.<br />
Ses prédictions incluent la diffusion<br />
des chaines de télévision par satellite,<br />
l’utilisation des satellites pour<br />
l’espionnage et l’utilisation de l’énergie<br />
solaire.<br />
A inspiré nombre d’auteurs et fait<br />
l’objet d’hommages dans lesquelles son<br />
nom apparaît comme dans Tomorrow<br />
Land avec Georges Clooney (Disney)<br />
sorti en <strong>2015</strong>.<br />
Le plus prestigieux prix de la sciencefiction<br />
porte son nom, le prix Hugo.<br />
Inventeur et un entrepreneur dans<br />
le domaine de la transmission sans fil<br />
et détenteur de 80 brevets à la fin<br />
de sa vie <strong>BEAST</strong> en 1967. MAGAZINE <strong>#1</strong>
4<br />
#Sommaire<br />
#BUSINESS<br />
Interview Pierre Gramegna 4<br />
How to build your own FinTech startup:<br />
A practical guide to transforming<br />
the banking industry 6<br />
Hugues Delcourt: An open approach<br />
to innovation 8<br />
Bitcoin is the new normal 10<br />
Interview Emma Geary 12<br />
Brand Publishing : «vivre des histoires<br />
d’amour… plutôt que des coups d’un soir»14<br />
Lacoste, a unique digital pioneer<br />
/Developing a strong social media<br />
strategy favors innovation 16<br />
ICT SPRING 2016 18<br />
HR & Extremes :<br />
Interview croisée de Sophie Feller<br />
et Christophe Caupenne 22<br />
Les Ressources Humaines, Catalyseur<br />
de la Révolution Numérique 26<br />
Customer Experience : satisfaction<br />
et engagement, deux pas essentiels<br />
avant la co-création 28<br />
#ENTERTAINMENT<br />
Interview Richard Saul Wurman 32<br />
Interview Julie Demarigny 36<br />
Bonnevoie, point de départ<br />
de la science fiction 38<br />
LAN 2.0 par Steve Gerges 40<br />
Luxembourg Marketing & Communication<br />
Awards : les membres du jury ont parlé 42<br />
#ART<br />
Will Lofy 46<br />
Tomokazu Matsuyama 48<br />
Ambiance et harmonie, indissociables<br />
prémices de la créativité artistique<br />
chez l‘enfant 50<br />
Samuel Levy : Un stylo à bille.<br />
De l’inspiration. Des énergies. 54<br />
Kuston Beater 56<br />
La maison de demain :<br />
ultra connectée et smart 58<br />
Quand la mode se met à l’heure des<br />
nouvelles technologies 62<br />
#SCIENCE<br />
Bas Landorp: Fly me to the Moon.<br />
And beyond. 68<br />
Luxembourg & The New Space Race 70<br />
Computer says no 72<br />
Espoirs et enjeux de la santé connectée 74<br />
Violaine Langlet : Les données<br />
au chevet du patient 76<br />
La recherche onco-pédiatrique<br />
et la Fondatioun Kriibskrank Kanner 77<br />
L’anthropologie bioculturelle<br />
ou comment la médecine moderne<br />
rejoint la science-fiction 80<br />
Le Luxembourg à la pointe de<br />
l’innovation dans la lutte contre le cancer 82<br />
Healthcare Summit <strong>2015</strong> 84<br />
#TECHNOLOGY<br />
Frank Buytendijk: Socrates reloaded 86<br />
Transformation Digitale 90<br />
L’Informatique Quantique,<br />
clef de la Nouvelle Intelligence Artificielle 94<br />
Le futur de l’Automobile 98<br />
Jobs 100<br />
Index 104<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
ulthaup b3<br />
suit des convictions,<br />
et non des tendances éphémères.<br />
L’amour du détail joue un rôle tout aussi important<br />
que le concept architectonique global, ce qui fait<br />
de chaque cuisine bulthaup une oeuvre absolument<br />
unique, pour un travail sur mesure authentique,<br />
parfaitement adapté à l’espace et à tous ses occupants.<br />
Espace bulthaup Luxembourg<br />
32, route d'Arlon<br />
L-8008 Strassen<br />
Tél.: +352 45 45 04.<br />
bulthaup@anc.lu
6<br />
#Business | FinTech<br />
LA RÉVOLUTION FINTECH<br />
SELON PIERRE GRAMEGNA<br />
MINISTRE DES FINANCES, GOUVERNEMENT<br />
DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG<br />
INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />
L’alliance stratégique entre les technologies de l’information et<br />
les services financiers, qui ont accompagné une dématérialisation<br />
amorcée de longue date, trouve aujourd’hui son expression dans<br />
l’émergence du secteur FinTech. Les nouveaux entrants nés de<br />
cette rencontre représentent-ils une menace pour l’industrie<br />
financière, une rupture bienvenue susceptible de dynamiser<br />
les activités ou des francs-tireurs qui finiront par rentrer dans<br />
le rang en intégrant les institutions établies ?<br />
Il n’y a pas de réponse générique à cette question. En tout état<br />
de cause, je vois moins une menace pour la finance traditionnelle,<br />
qu’une complémentarité entre les services des uns et des autres.<br />
Le passage au numérique ne se résume pas à la création d’une<br />
« App » comme interface avec une structure restée analogue.<br />
Pour rester compétitifs, les banquiers et autres professionnels<br />
du secteur financier devront repenser des pans entiers<br />
de leur fonctionnement.<br />
En début d’année, vous avez effectué une mission<br />
financière en Corée du Sud. Outre la volonté<br />
d’accroître la collaboration entre les acteurs du<br />
secteur financier des deux pays, il ressort de votre<br />
visite à Séoul que l’expérience du Luxembourg en<br />
matière de FinTech a suscité un grand intérêt<br />
de la part de vos interlocuteurs, notamment<br />
le fait que le Grand-Duché se pose en «hub»<br />
pour le développement des activités de<br />
ce type d’entreprise au travers de l’Union<br />
européenne. Pensez-vous être ainsi en<br />
bonne voie pour concrétiser l’un des axes<br />
de la transformation digitale de l’économie<br />
luxembourgeoise ? D’autres pays ou<br />
régions du monde montrent-ils un intérêt<br />
analogue ?<br />
La stratégie « Digital Lëtzebuerg » montre<br />
que le gouvernement a compris que la<br />
révolution numérique est un phénomène<br />
transversal, qui nous amène à repenser l’ensemble<br />
du fonctionnement de nos procédures. Toute<br />
notre économie sera impactée par la vague<br />
numérique, non seulement le secteur financier.<br />
La question de savoir si le Luxembourg voudra<br />
oui ou non participer à ce mouvement ne se<br />
pose même pas. Nous n’avons pas le choix.<br />
Nous devons nous adapter, le plus rapidement<br />
possible. Dans cet esprit, en tant que ministre<br />
des Finances, j’ai fait du développement du<br />
Fintech une de mes priorités. Des présentations<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
correspondantes font désormais partie intégrante de toutes nos<br />
missions à l’étranger. La Fintech n’est pas un phénomène limité<br />
à une région donnée du monde. Prenez l’Afrique : des millions<br />
d’usagers y ont accès à des services financiers au travers de leur<br />
seul téléphone portable, sans jamais avoir mis le pied dans une<br />
banque traditionnelle. Avec son expertise en matière de services<br />
financiers transfrontaliers, le Luxembourg a un rôle à jouer dans<br />
le développement et la commercialisation de nouveaux produits<br />
et services de ce type, en Europe et ailleurs.<br />
En parallèle à la conférence ICT Spring Europe <strong>2015</strong>, s’est<br />
tenue la première édition de la MorpheusCup, un championnat<br />
numérique européen interuniversitaire. Ce concours a rassemblé<br />
75 équipes issues de 40 écoles et universités européennes.<br />
Selon vous, cette initiative s’inscrit-elle dans l’esprit du<br />
plan stratégique Digital Lëtzebuerg ? D’autres initiatives<br />
de ce type, susceptibles de renforcer l’attractivité du<br />
pays vis-à-vis des talents high-tech nécessaires à sa<br />
transformation digitale, sont-elles en cours, qu’elles<br />
soient d’origine privée - comme la MorpheusCup<br />
- ou publique ?<br />
Oui, évidemment. Je pense que tout l’effort<br />
du Nation Branding va nous aider à mettre le<br />
Luxembourg sur la carte des jeunes talents,<br />
partout au monde, qui cherchent à rejoindre<br />
un endroit vibrant pour démarrer ou<br />
développer leur carrière dans le Fintech.<br />
Les activités de notre Université,<br />
et l’accent mis sur la recherche en<br />
matière de technologies de sécurité<br />
informatique, aideront également à<br />
mieux faire connaître cette facette du<br />
Luxembourg à l’étranger. Je constate<br />
également avec satisfaction la naissance<br />
d’un véritable microcosme de start-ups,<br />
d’incubateurs, d’accélérateurs et d’autres<br />
initiatives, comme le 123 go. Cela crée une<br />
dynamique dont le rayonnement dépasse<br />
nos frontières.<br />
© Oliv’images photographie
#Business | FinTech<br />
7<br />
L’édition <strong>2015</strong> du Programme national de réforme (PNR) présentée au mois d’avril<br />
comprend notamment un état des lieux de la mise en œuvre des cinq objectifs<br />
nationaux que le Luxembourg s’est fixé au niveau national dans le cadre de la stratégie<br />
Europe 2020. Quelles décisions ont été prises et quelles mesures vont-elles être<br />
déployées à l’avenir en faveur de chacun de ces objectifs que sont l’emploi, l’innovation<br />
et la recherche, le changement climatique et l’énergie, l’éducation, et l’inclusion sociale ?<br />
Toutes ces questions sont liées. L’innovation et la recherche sont les clés du<br />
développement continu de notre économie et de la création de nouveaux emplois. Une<br />
bonne éducation prépare aux défis d’un marché de l’emploi de plus en plus exigeant, ce<br />
qui favorise évidemment l’inclusion sociale. En ce qui concerne, en particulier, l’emploi<br />
des jeunes, je citerais notamment l’introduction de la “Garantie pour la jeunesse” en<br />
2014. Pour autant, il faut aussi motiver les jeunes à considérer la création de leur propre<br />
entreprise et les aider à la monter le cas échéant. De nombreuses initiatives existent<br />
à cet égard, et le nombre d’incubateurs et d’accélérateurs pour start-up ne cesse de<br />
croître. En matière de formation, je citerais notamment la réforme de l’organisation de<br />
la Maison de l’Orientation, la création d’une nouvelle école internationale pour mieux<br />
pouvoir tenir compte de la diversité linguistique, ainsi que du développement continu<br />
de l’Université du Luxembourg et des centres de recherche. En matière de réduction<br />
des émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement a initié de nombreuses mesures<br />
pour améliorer le transport public et renforcer l’efficacité énergétique liée à l’habitation.<br />
Nous nous penchons également sur la faisabilité économique d’une réforme de la<br />
fiscalité des produits énergétiques dans le transport, faisant partie des travaux menés<br />
en vue de la réforme fiscale prévue pour 2017.<br />
En se plaçant résolument dès l’année dernière dans une optique de régulation<br />
en matière de monnaies virtuelles, la CSSF a sans aucun doute tracé des pistes<br />
innovantes qui pourraient trouver application dans la pratique. Le fait que le<br />
régulateur ait dit très tôt que monnaie virtuelle et régulation ne sont pas deux<br />
mondes condamnés à s’ignorer donne au Luxembourg un avantage de «first<br />
mover» par rapport à d’autres places plus attentistes. Quelles sont les ambitions du<br />
Luxembourg en ce domaine, qui soulèvent autant d’enthousiasme que d’inquiétude ?<br />
Je partage l’enthousiasme - tout en étant conscient des inquiétudes potentielles. Je<br />
félicite la CSSF, qui a une nouvelle fois montré son ouverture à l’innovation et sa volonté<br />
de concilier le soutien à l’innovation avec l’impératif de protection du consommateur.<br />
On voit ici une illustration de ce pragmatisme bien luxembourgeois qui est une des clés<br />
du succès de notre pays. Les monnaies virtuelles ne sont pas un gadget ou une mode<br />
transitoire. Le Luxembourg est bien positionné pour devenir un hub européen pour les<br />
entreprises qui souhaitent développer ce nouveau marché.<br />
LA STRATÉGIE<br />
« DIGITAL<br />
LËTZEBUERG »<br />
MONTRE QUE<br />
LE GOUVERNEMENT<br />
A COMPRIS QUE<br />
LA RÉVOLUTION<br />
NUMÉRIQUE EST<br />
UN PHÉNOMÈNE<br />
TRANSVERSAL,<br />
QUI NOUS AMÈNE<br />
À REPENSER<br />
L’ENSEMBLE DU<br />
FONCTIONNEMENT<br />
DE NOS<br />
PROCÉDURES.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
8<br />
#Business | FinTech<br />
DON GINSEL & NASIR ZUBAIRI<br />
UNDERSTANDING FINTECH<br />
BY MICHAËL RENOTTE & ALEXANDRE KEILMANN<br />
HOW TO BUILD YOUR OWN FINTECH STARTUP:<br />
A PRACTICAL GUIDE TO TRANSFORMING<br />
THE BANKING INDUSTRY<br />
A practical guide to transforming the banking industry<br />
FinTech is without a doubt the hottest ingredient<br />
in the seething caldron of the finance and banking<br />
sector. Disruptive models and solutions are currently<br />
reshaping an industry which was seen by many as very<br />
conservative. Where does this new set of trends come<br />
from? Consumer habits have changed over the last 10<br />
years thanks to new technologies and the exponential<br />
development of a thing called The Internet. Mobile has<br />
also become an important asset for the banking industry:<br />
$2.3B have been invested worldwide and more than 470<br />
mobile-first startups founded since 2010. <strong>BEAST</strong> met<br />
with Don Ginsel from Holland FinTech and Nasir Zubairi,<br />
Venture Partner at FinLeap, to understand the creation<br />
process of a FinTech startup.<br />
When he joined the financial industry, Don Ginsel, who<br />
had a background in engineering, was struck by the lack<br />
of innovation due to the large number of processes to<br />
follow. He therefore focused on how he could bring the<br />
technology to the banking sector to “change the core<br />
banking industry”. Tools were not necessarily available<br />
then…but FinTech startups were beginning to develop and<br />
Don soon realized that these startups were going to be<br />
the ones changing the world we live in. Nasir Zubairi can<br />
only agree: “I think that FinTech can solve the problem<br />
around credit and address the issue of underbanking<br />
in developing countries: as a matter of fact, around 3<br />
billion people do not have access to the banking system”.<br />
He adds: “FinTech is about dividing the value chain of<br />
financial services, creating better services and turning<br />
providers into much more efficient ones, just like we<br />
have seen in other industries, like Telco”.<br />
The success of a FinTech startup notably depends on its<br />
collaboration with banks and the understanding of the<br />
current legal framework. According to Zubairi, creating<br />
a FinTech startup is a “combination of good strategy<br />
and good execution”. Understanding the market is key,<br />
but what’s even more important is to understand the<br />
customers and their needs, and demands. In this respect,<br />
one of the most important steps for a FinTech startup to<br />
skyrocket is the validation of the test customer market<br />
within a short period of time. Results need to be scalable<br />
from the first days of test. While Don Ginsel is located<br />
in Holland, Zubairi chose Berlin. One must also think of<br />
London as one of the key FinTech enablers and of course<br />
Luxembourg, which has been home to many successful<br />
FinTech companies such as Digicash, FLASHiZ or Yapital.<br />
Ginsel says:<br />
“A NEW FINTECH COMPANY SHOULD BE SETTLED<br />
IN AN ENVIRONMENT IN WHICH MULTIPLE<br />
FINTECH COMPANIES ARE ALREADY OPERATING<br />
WHO HAVE DEVELOPED A HIGH SKILLED<br />
LABOR FORCE”<br />
Plus, competition drives quality for companies and<br />
a wholesome ecosystem is more enticing to venture<br />
capitalists, potential customers and talents than an<br />
isolated company.<br />
What better place to nurse a FinTech startup<br />
than Luxembourg?<br />
In Luxembourg, startups, banks and the government are<br />
all on the same page when it comes to developing a strong<br />
FinTech ecosystem, the best example being the launch,<br />
in October 2014, of the Digital Lëtzebuerg initiative, which<br />
aims to prepare companies and the entire local economy<br />
for the digital transformation. The country launched<br />
massive investments in tech infrastructures: half a billion<br />
was spent on ultra-high speed network, international<br />
connectivity and top tier data centers over the past five<br />
years. With its proactive strategy of digital transformation,<br />
the government put innovation in financial services on<br />
top of its priority list. Government and industry experts<br />
work together in dedicated committees to discuss how<br />
to make the country more attractive to innovative high<br />
tech and financial companies, and improve the regulatory<br />
framework.<br />
In addition to state-of-the-art infrastructures and a<br />
friendly business environment, the Luxembourg financial<br />
center is recognized for its excellence in asset and wealth<br />
management, cross-border transactions and global<br />
fund distribution. This financial excellence that serves<br />
an international clientele would benefit from high tech<br />
entrepreneurs to become more customer-centric and<br />
develop innovative solutions in data processing, analytics<br />
and cybersecurity to name a few. There is a huge pool<br />
of financial institutions ready to invest. To facilitate the<br />
development of such companies, Luxembourg has many<br />
incubators and accelerators that support innovative<br />
businesses by providing them with active guidance,<br />
along with IT providers and law firms.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
Meet our<br />
new<br />
Partners<br />
This is<br />
Michael Eichmüller<br />
de Souza<br />
when he’s just being<br />
Michael<br />
#justKPMG<br />
www.kpmg.lu/justmichael<br />
© <strong>2015</strong> KPMG Luxembourg, Société coopérative, a Luxembourg entity and a member firm of the KPMG network of independent<br />
member firms affiliated with KPMG International Cooperative (“KPMG International”), a Swiss entity. All rights reserved.
10<br />
#Business | FinTech<br />
HUGUES<br />
CEO OF BIL GROUP<br />
DELCOURT<br />
INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />
The strategic alliance between ICT<br />
and financial services, long practised<br />
through a dematerialization process<br />
started years ago, is expressed today<br />
through the emergence of the FinTech<br />
sector. Do the newcommers born from<br />
this encounter represent a threat to the<br />
financial industry or a refreshing break<br />
likely to boost activities?<br />
Hugues Delcourt, CEO of BIL Group,<br />
explains how Luxembourg’s oldest bank<br />
chose to look to the future rather than<br />
regret the past.<br />
© Oliv’images photographie<br />
What is your definition of FinTech?<br />
FinTech is where technology meets financial<br />
services, with a disruptive twist. It involves a wide<br />
variety of industries – from P2P lending, roboinvesting,<br />
payments and crowd funding to digital<br />
currencies and big-data – all in the service of<br />
financial companies. All these companies share a<br />
common trait in that they aim to make financial<br />
services and markets more efficient, while<br />
offering a better user experience.<br />
Where does Luxembourg have a role to play in<br />
the development of FinTech?<br />
Luxembourg has a lot to offer. BIL, as a major<br />
institution in the country, has the duty to support<br />
the many efforts to make it a more attractive<br />
place for this sector to do business. This will have<br />
a positive impact on the national economy. All of<br />
the relevant actors are working together, much<br />
as we did in the 80s and 90s to attract the fund<br />
industry to Luxembourg.<br />
This country has the potential to become the<br />
European HQ of mature foreign FinTechs because<br />
of several advantages. It can offer the European<br />
passporting of regulated companies, by setting<br />
up an appropriate regulatory framework.<br />
It offers a state-of-the-art IT infrastructure that provides top-quality connectivity<br />
and managed or cloud services. Luxembourg also offers recognised know-how in<br />
financial engineering, which is needed by some FinTech activities, like specialised<br />
vehicles, securitisation for instance. Most of all, it offers a business-friendly<br />
environment that allows innovative companies to thrive.<br />
Of course, there are also challenges ahead: access to funding, especially start-up<br />
funding, has not yet been resolved. But even more fundamentally, Luxembourg<br />
needs to offer a human resources pool that offers the kind of tech profiles this<br />
sector needs.<br />
Are Luxemburgish customers ready to switch to FinTech services?<br />
With 75% of the population now using smartphones, Luxembourgers are amongst<br />
the most intensive mobile users in Europe. This is combined with a state-of-theart<br />
IT infrastructure and a strong local expertise in providing financial services. All<br />
together, this makes Luxembourg a very attractive place for FinTech operators.<br />
What one must keep in mind, however, is that for “pure players” - a company<br />
that focusses on a single product or service in order to obtain a large market<br />
share - Luxembourg falls a bit short of the critical mass usually required for tech<br />
investments targeting only the domestic market to be able to break even.<br />
We can observe that our mobile banking usage statistics demonstrate that our<br />
clients are willing to embrace technology whenever it offers them a clear addedvalue.<br />
But since an alternative offer barely exists at this point, it’s hard to say<br />
more than this.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Business | FinTech<br />
11<br />
Would you rather develop your own FinTech<br />
services or work with startups?<br />
Our approach will involve doing some of both,<br />
by following an open approach to innovation.<br />
We have developed our own know how in<br />
mobile banking application development, «Quick<br />
Banking». We are the first bank in Luxembourg<br />
to offer instant access to the main features of<br />
its banking app without the use of a token and<br />
to make possible Touch-ID authentication for<br />
users of Apple devices.<br />
AN OPEN<br />
APPROACH<br />
TO INNOVATION<br />
We are looking forward to engaging with FinTech<br />
companies as part as our open approach to<br />
innovation. We wish to have a mutually beneficial<br />
exchange between them and our teams, not<br />
only on technological aspects, but also about<br />
business models, entrepreneurial and innovation<br />
culture.<br />
We are aware that we can’t turn a supertanker<br />
into a speedboat within a matter of weeks.<br />
Working with start-ups is an opportunity to<br />
benefit from their innovative approach and<br />
technology, and offer a best time-to-market to<br />
deliver innovative products to our clients.<br />
FinTech mostly helps to save time. Can it help to<br />
save money?<br />
Fintech-derived products and services can save<br />
both time and money.<br />
For a bank, for example, value propositions from<br />
FinTech firms such as Ripple mean being both<br />
more time and cost efficient in bank-to-bank<br />
money transfers. Integrating existing offers from<br />
FinTech firms makes it possible to offer such a<br />
service for a fraction of the development price<br />
or time we would have had to invest on our own.<br />
For end-users, FinTech-based real-time<br />
settlement offers represent a relevant alternative<br />
to traditional cross-border money-transfer<br />
solutions, for a fraction of the cost. To give<br />
another example, Exchange-traded fund based<br />
robo-investment approaches offer a relevant<br />
value-proposition compared to traditional broker<br />
fees.<br />
Innovative solutions like the new mobile banking<br />
app from Moven leverage real-time contextual<br />
insights to encourage savings, discourage impulse<br />
purchases and empower customers. Also, simple.<br />
com’s personal financial management provides<br />
users with relevant insights to better understand<br />
and master their spending habits.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
12<br />
#Business | FinTech<br />
BITCOIN<br />
IS THE<br />
NEW NORMAL<br />
BY ALEXANDRE KEILMANN<br />
The flagship of digital currency first<br />
appeared in the financial landscape less<br />
than a decade ago. Last September<br />
it officially became a commodity in the<br />
US, along with gold, wheat or oil. <strong>BEAST</strong><br />
asked top-notch Bitcoin experts Patrick<br />
Murck and Nicolas Cary about the growing<br />
importance of digital currencies among<br />
new means of payment. The latter was<br />
awarded the European Digital Leader of the<br />
Year award during ICT Spring Europe <strong>2015</strong>.<br />
According to Nicolas Cary, «Bitcoin allows us to<br />
think about money in a completely new context.<br />
We spend our entire lives in the pursuit of money.<br />
Bitcoin is money for the digital age». The new<br />
status of Bitcoin is opening new opportunities<br />
for companies and customers: several hundred<br />
thousand transactions are happening every day.<br />
The digital leader even thinks that «Bitcoin and<br />
digital money will shortly reshape and reinvent<br />
industries and re-event the way we think<br />
about money». Fellow American Bitcoin expert<br />
Patrick Murck agrees: «Bitcoin allows smarter<br />
payments and creates an unbelievable number<br />
of opportunities for the people who wish to<br />
build new businesses and services».<br />
A better form of money?<br />
Bitcoin allows people to travel all over the world and make transaction with no fee.<br />
The digital currency is easily divisible, fungible and it is impossible to counterfeit.<br />
It only makes sense that more and more people start using it. Today, giants like<br />
DELL and Microsoft are accepting Bitcoins, and people can make «digital currency<br />
donations» to Wikipedia and the American Red Cross. Actually, using Bitcoin is a<br />
no-brainer for companies, according to Nicolas Cary: «If you accept payments in<br />
Bitcoins, you get 100% of the transaction’s value, while credit card companies take<br />
fees. Plus you get the money instantly».<br />
Endless possibilities and numerous advantages<br />
Bitcoin has the opportunity to become the first-ever global and digital platform<br />
which will interface with all the devices surrounding us that we use every day.<br />
Besides creating a global tool which will eventually eliminate currency frontiers,<br />
freedom in payment, security and transparency, it is seducing an increasing number<br />
of individuals, companies, and even financial institutions. In October, Luxembourg<br />
Finance Minister Pierre Gramegna announced that the first Bitlicence in Europe<br />
had been granted to SnapSwap, a company established in Luxembourg. CEO Denis<br />
Kiselev could only agree with Murck and Cary and commented on his arrival in<br />
Luxembourg: «Our mission is to build innovative financial products that allow<br />
consumers and businesses to participate in the global economy by bringing down<br />
barriers such as cost, complexity and processing delays».<br />
Sure, Bitcoin is not perfect (yet), volatility is still a big issue, but the more people<br />
use it, the more stable digital currency will be. But lately,<br />
governments, commerce giants and financial institutions have<br />
been backing Bitcoins in an exponential way and the future<br />
looks bright for digital currencies.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
BIL Start.<br />
Get your business off the ground.<br />
BEST BANK<br />
IN LUXEMBOURG<br />
BIL Start, the comprehensive solution for ensuring your project’s<br />
success: personalised support until financing for your business<br />
has been secured.<br />
With BIL Start, you receive support from our experts at each stage of your business’s development,<br />
with a free banking package and the best financing options for you.<br />
Get an appointment now by calling 4590-3000.<br />
More information is available at www.bil.com<br />
Offer subject to conditions available in-branch. Subject to approval of your application.<br />
Together for you<br />
Find us on<br />
Banque Internationale à Luxembourg SA, 69 route d’Esch, L-2953 Luxembourg, RCS Luxembourg B-6307
14<br />
#Business | Digital<br />
THE VOGUE STRATEGY<br />
BY EMMA GEARY<br />
DIGITAL CREATIVE SOLUTIONS MANAGER<br />
BRITISH VOGUE INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
As Digital Creative Solutions Manager for British Vogue, Emma Geary is an amazing brand<br />
ambassador for the magazine, with core focus on ambitious digital advertising solutions.<br />
Part of her job is analyzing data and using it to deliver the most relevant content to<br />
the readers. Video, native advertising, assimilating brand DNA: during in passing through<br />
Luxembourg, Emma Geary gives the <strong>BEAST</strong> readers her ingredients for success.<br />
You like to talk about “assimilating brand DNA”. What does it actually mean?<br />
Native advertising has been a huge buzz word in the industry for the past couple of years.<br />
It implies bringing together the voices of the brand with the editorial content of Vogue or whichever<br />
publishing platform. Assimilating brand DNA means going a step further and blending the DNA of<br />
each brand to the extent that you create an almost third entity. According to<br />
me, it can be seen as the final frontier of native advertising. In this respect,<br />
I think that assimilating brand DNA is the future option to pursue.<br />
Vogue is one of the best known and most influential women’s fashion<br />
magazines in the world. Could you tell us how you achieved this<br />
success? What’s your magic formula?<br />
Unfortunately there is no magic formula; but we are very ambitious<br />
and work very hard every single day. Fashion is an industry which<br />
brings together many strong personalities and we therefore need<br />
to be calm, respectful and diplomatic. I have always been told that<br />
people need to dress for the job they want to be in, and not for the<br />
job they are in. It is actually pretty funny because I used to dress<br />
like a publishing director when I was 20… but looked like I was 35!<br />
What it actually means is that pioneering ideas and innovation makes<br />
you and your company stand out in the crowd, and drives business<br />
forward. So my personal magic formula would actually be to go for<br />
anything that adds value to the company… and the people!<br />
You are currently working as a Digital Creative Solutions Manager<br />
for British Vogue. What is the company’s digital strategy all<br />
about?<br />
Our strategy is tied to four different pillars. First of all, 65%<br />
of the traffic comes from mobile devices – 10% from tablets<br />
and 55% from smartphones – therefore mobile first design is<br />
crucial. This huge shift from desktop to mobile has now come<br />
to the UK, and I think that the saturation point will be around<br />
70-75%. This mobile first design needs to welcome native<br />
advertising that feels “editorially integrated” as I like to say.<br />
Moreover, in order for the reader to trust us, he needs to know<br />
that sponsored content and promotions have been integrated.<br />
We are also using data informed content plans. Our programmatic<br />
exchanges tell us what our readers are searching on the internet and<br />
we are now able to tailor our content, editorial and native advertising<br />
strategies.
We are similarly working on video as it probably is the most<br />
impactful way to get to our readers. Vogue has launched its<br />
official video strategy last June and we are extremely excited<br />
as video is probably the most compelling method of storytelling<br />
there is. Overall, our ambitious and young team full of fresh<br />
perspectives leads that digital charge.<br />
Among all of the different digital platforms that you work with, is<br />
there one which appears to you to be particularly efficient and<br />
useful?<br />
I’d say Instagram from a branding perspective, not from a trafficdriving<br />
perspective as it brings almost no traffic to our site. But<br />
the depth of engagement and the real dialogues it can open with<br />
the public, readers and users is fantastic. With any sponsored<br />
posts that we publish on British Vogue Instagram channels, we<br />
have overwhelming responses: we have almost more «likes»<br />
than we get click-through rates. The depth of engagement is<br />
so strong that it sparks genuine conversations. This means real<br />
feedback in real time. Instagram is incredibly dynamic and I think<br />
that its value is yet to be fully recognized.<br />
“VIDEO IS STILL THE<br />
BEST STORYTELLING<br />
METHOD”<br />
What is the Vogue strategy for the 5 coming years?<br />
In my opinion, video is going to be the real pioneer and we are<br />
really going to push ahead with it. It is a great method of<br />
storytelling and it is fantastic for editorial purposes. All<br />
of our writers are fantastic storytellers and Vogue<br />
is all about crafting fantasy, and what better way<br />
to communicate that than through video? We<br />
are known for our beautiful glossy shoots and<br />
the real enhancement and extension to that<br />
is to show it in 360 full colour in-depth<br />
interviews that can be viral and have a<br />
great social capacity. I also think that more<br />
and more publishers will start acting as<br />
creative agencies. Vogue in particular,<br />
also GQ, has a very strong little black<br />
box of creative talent. We have great<br />
networks, great photographers, and<br />
great model contacts across the<br />
world and relationships which<br />
go back so many years that we<br />
can really leverage it on brands<br />
behalf.<br />
© Oliv’images photographie
16 #Business | Brands<br />
BRAND PUBLISHING<br />
PIERRE ORLAC’H<br />
DIRECTEUR BRAND PUBLISHING GENTSIDE<br />
INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />
Spécialiste du marketing de contenu, Pierre Orlac’h exerce<br />
désormais ses talents au sein du Groupe Cerise, une entreprise de<br />
presse digitale qui affiche de grandes ambitions. Son domaine de<br />
prédilection ? Le Brand Publishing.<br />
Quelle est votre définition du Brand Publishing ?<br />
Le Brand Publishing est très différent du Brand Content, lequel repose<br />
essentiellement sur des campagnes. Chez Groupe Cerise, nous créons du<br />
contenu et nous essayons de le rendre visible, c’est en quelque sorte de<br />
l’événementiel. Finalement, le Brand Publishing, c’est avant tout inciter les<br />
marques à aller plus loin.<br />
Il faut le voir comme une histoire d’amour : il faut d’abord construire une<br />
confiance avec sa cible et son audience. Bien sûr, cela ne peut pas durer<br />
des mois, mais l’idée est de créer un média. Il s’agit finalement de faire de<br />
la marque un vrai média. Notre objectif, en proposant ce type de service,<br />
est d’amener les marques à préempter un territoire, une thématique et être<br />
visibles sur celle-ci pour enfin en devenir leader. Il faut créer un lien très fort,<br />
comme dans une histoire d’amour, avec la cible et l’audience, et par la suite<br />
constater en les résultats à travers par les ventes et le ROI. Nous pensons<br />
nos projets sur le long terme: il faut au minimum un an pour engager une<br />
vraie histoire de Brand Publishing. Sur nos médias, il y a bien sûr parfois des<br />
opérations spéciales qui durent moins longtemps et qui sont davantage<br />
événementielles, mais notre objectif principal est de pousser les marques à<br />
vivre des histoires d’amour… plutôt que des coups d’un soir.<br />
Le Groupe Cerise envisage de lancer sa propre plateforme vidéo people, dans<br />
un marché dominé par YouTube et Dailymotion. Comment pensez-vous faire<br />
en faire une référence dans un marché très fermé ?<br />
Le marché est dominé par ce que j’appelle les anciennes plateformes<br />
d’hébergement de vidéos. Notre objectif avec Kol est de créer un nouveau<br />
type de plateforme et de mettre en relation les meilleurs créateurs de<br />
contenus de la planète avec les meilleurs éditeurs. Il ne s’agit pas uniquement<br />
de créer une plateforme de vidéo pour mettre en relation des utilisateurs<br />
qui pourraient se partager la dernière vidéo en vogue sur la toile. Il faut<br />
plutôt mettre en évidence ces individus, amateurs ou professionnels, qui<br />
créent de magnifiques contenus et pourraient être encore plus visibles,<br />
si les éditeurs étaient vraiment intéressés à les diffuser. Aujourd’hui, les<br />
éditeurs qui travaillent avec YouTube et Dailymotion ont très peu de<br />
retombées financières: notre objectif est de créer un lien entre les créateurs<br />
de contenus et les éditeurs. Il s’agit d’un nouveau type de plateforme,<br />
où, encore une fois, nous racontons une nouvelle histoire. Avec Kol, nous<br />
entrons dans la nouvelle ère des plateformes de vidéo.<br />
Vous venez de créer deux nouvelles versions du site<br />
Gentside, dédié au public masculin, l’une en Allemagne<br />
et l’autre en Espagne. Pourquoi avoir choisi ces deux<br />
pays ?<br />
Nous avons créé deux nouveaux médias chez Gentside<br />
et chez Ohmymag (destiné à un public féminin, ndlr).<br />
Cependant, nous ne les avons pas créés en Espagne<br />
et en Allemagne, mais en espagnol et en allemand,<br />
ce qui est totalement différent. Avec l’espagnol, nous<br />
visons essentiellement le marché sud-américain,<br />
tandis qu’avec l’allemand nous voulons investir un<br />
marché plus proche du marché français, en termes<br />
de médias et de publicité. Ces projets s’inscrivent<br />
dans une stratégie de développement international:<br />
nous souhaitons les tester dans différents pays et les<br />
premiers résultats de la version espagnole semblent<br />
confirmer une tendance très positive. Nous arrivons<br />
à obtenir un modèle ‘sclalable’ nous permettant de<br />
poursuivre des développements. Nous ne sommes plus<br />
uniquement une entreprise média française mais bien<br />
un groupe international.<br />
Cette dynamique a été créée en peu de temps:<br />
Gentside a été lancé en 2011 et Ohmymag fin 2013. Et<br />
à l’heure actuelle, le Groupe Cerise occupe la huitième<br />
place dans le classement des médias digitaux français,<br />
devant Canal+ !<br />
Quelles sont les objectifs du Groupe Cerise pour<br />
les 5 années à venir ?<br />
Pour résumer, je pense que le digital se définit de la<br />
manière suivante: ‘Test, Learn, Agilité, Changement’.<br />
Ce que nous serons dans 5 ans, nous pouvons bien<br />
entendu le projeter voire le deviner, mais pas l’écrire<br />
de manière définitive, car le monde du numérique a<br />
besoin d’agilité. Ce qui est sûr, c’est que d’une part<br />
nous nous dirigeons vers la vidéo avec la plateforme<br />
Kol, qui tend à nous sortir de nos frontières en<br />
lançant nos médias à l’international. D’autre part, nous<br />
continuerons à travailler avec les marques puisque<br />
notre baseline, depuis le départ, est de générer des<br />
audiences massives et de l’engagement pour ces<br />
marques. La R&D faisant véritablement partie de notre<br />
ADN, vous pouvez être assurés que nous lancerons à<br />
l’avenir de nombreux projets. Le Groupe Cerise aime<br />
être challengé. Pour être concis, nous allons continuer<br />
à avancer.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Business | Brands 17<br />
Comment envisagez-vous l’avenir<br />
du Brand Publishing ?<br />
Le digital offre des opportunités aux<br />
marques que je qualifierais de ‘géniales’:<br />
il y a aujourd’hui plus de cartes SIM<br />
connectées que d’êtres humains … les<br />
marques peuvent entrer dans le quotidien<br />
de chaque individu et accompagner les<br />
utilisateurs de manière précise et efficace.<br />
Le Brand Publishing de demain sera<br />
surtout lié à une vision média des marques.<br />
Aujourd’hui les marques, mais également<br />
les PME, ne doivent plus se contenter<br />
de leur statut. Elles doivent laisser de<br />
côté cette ancienne vision du marketing<br />
pour véritablement essayer d’entrer<br />
dans le quotidien du consommateur:<br />
elles doivent être plus présentes, tenir le<br />
consommateur par la main et exister hors<br />
des temps forts publicitaires. Il s’agit en<br />
quelque sorte du Brand Publishing que<br />
nous proposons déjà aujourd’hui: faire<br />
des marques de vrais médias, les aider<br />
à préempter des thématiques. Il s’agit<br />
de créer du lien et générer des résultats<br />
grâce à cette relation. Le marketing de<br />
demain, c’est faire du contenu de marque<br />
un centre de profit.<br />
«VIVRE DES<br />
HISTOIRES<br />
D’AMOUR…<br />
PLUTÔT QUE<br />
DES COUPS<br />
D’UN SOIR»<br />
© Oliv’images photographie<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
18<br />
#Business | Digital<br />
DIGITAL IS A<br />
BEAUTIFUL SPORT<br />
CONSTANCE SMITH<br />
INTERNATIONAL DIGITAL COMMUNICATIONS<br />
& SOCIAL MEDIA MANAGER<br />
INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />
Lacoste is one of the oldest French brands.<br />
To stay on top of the social media game<br />
- which is vital to the digital generation –<br />
Lacoste’s Internal Digital Communications<br />
& Social Media Manager, Constance Smith,<br />
has to try, test and, above all, innovate.<br />
The <strong>BEAST</strong> team met with the Frenchwoman<br />
right after her inspiring ICT Spring Europe<br />
speech, last May in Luxembourg.<br />
What role does digital marketing play at Lacoste?<br />
Digital Marketing plays a very important<br />
role at Lacoste. First of all, we use Digital<br />
and particularly Digital Content to continue<br />
to anchor our brand and its promise, Life<br />
is a Beautiful Sport. Digital helps us interact<br />
with our consumers. Therefore, we have<br />
developed a consumer centric approach when<br />
it comes to both digital and social. Unique and<br />
inspiring content, such as storytelling, plays<br />
a big part in this digital strategy and helps<br />
engaging the consumers. We are now able<br />
to use the power of digital in the retail<br />
environment to have an impact on our<br />
consumers and grow internationally.<br />
DEVELOPING<br />
A STRONG<br />
SOCIAL MEDIA<br />
STRATEGY FAVORS<br />
INNOVATION<br />
Lacoste maintains a strong presence on the<br />
web and social media. What are your objectives<br />
with this strategy?<br />
The brand has 3 key objectives in terms of social<br />
media. First of all, we use social media to inspire<br />
consumers and fans by exploiting the content<br />
that we leverage on our different platforms.<br />
It needs to be carefully targeted as it has<br />
to inspire different communities. We also<br />
use these platforms to directly interact<br />
with our consumers on all the different<br />
touch points on multiple channels such<br />
as Pinterest, Tumblr, Facebook and<br />
Instagram. The consumer is able to talk<br />
to his favorite brand. Finally, we use social media<br />
to innovate, test and learn. Over the years,<br />
Lacoste has proven to be a leader and a unique<br />
digital pioneer.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Business | Digital<br />
19<br />
What is your view on Social<br />
Commerce? In your opinion which<br />
platform is the most suited for this<br />
kind of purchasing?<br />
Ironically, I think that Instagram<br />
is very interesting in terms of social<br />
commerce. We all know that one image<br />
is worth a thousand words, and today,<br />
one image is actually worth a thousand<br />
clicks. As a matter of fact, visual media<br />
and visual imagery is a faster and<br />
more effective way to communicate<br />
and also inspires emotion and action.<br />
To me, Instagram has the potential to<br />
become the first platform to unleash<br />
the immense potential of social<br />
commerce. A number of studies have<br />
already shown that brands can improve<br />
their conversion rate by around 7%,<br />
by using this user generated content<br />
on Instagram.<br />
During your presentation at ICT<br />
Spring Europe, you listed the best<br />
reasons to invest in social and digital<br />
content. Could you tell us a bit more?<br />
© Oliv’images photographie<br />
There is a large number of reasons<br />
to definitively adopt a strong and<br />
consistent digital social strategy.<br />
Brands have to believe in the<br />
power of social media. Platforms like<br />
Instagram and Facebook give brands<br />
an incredible reach. Social media are<br />
also great in terms of brand building;<br />
we have seen it with Instagram lately.<br />
To reach a bigger scale, Facebook is<br />
still number one. A third advantage<br />
is that social media helps with brand<br />
engagement: brands can interact<br />
with their consumers. The focus is<br />
really put on exchange and on what<br />
fans desire. In this respect, another<br />
platform to consider in the very next<br />
future is SnapChat. As a matter of<br />
fact, having a social media strategy<br />
favors innovation: brands need to test<br />
and learn. Brands can take calculated<br />
risks and then progressively optimize<br />
their digital and social media strategy.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
20<br />
#Business | ICT SPRING 2016<br />
LUXEMBOURG, HISTOIRE<br />
D’UN PRINTEMPS DIGITAL<br />
ICT SPRING 2016<br />
Aussi loin que l’on se souvienne, le Luxembourg a toujours<br />
été féru de technologie et d’innovation, et même... de<br />
science-fiction. Des générations d’inventeurs, d’industriels<br />
et de scientifiques ont, au fil des décennies, contribué<br />
à placer le Grand-Duché sur la carte des nations les plus<br />
remarquables. Ces dernières années, les efforts ont<br />
redoublé sous l’impulsion de politiques visionnaires en<br />
matière d’infrastructures, de synergies entre secteurs, mais<br />
aussi de quelques «coups» retentissants à mettre à l’actif<br />
d’investisseurs, de startups et d’une génération d’experts<br />
pressés d’exploiter au mieux les niches encore à leur<br />
disposition. Puis Amazon, Skype, EuroDNS et de nombreux<br />
autres se sont remis à créer ce qu’une nation toute entière<br />
attendait depuis 30 ans et qui manquait depuis l’apparition<br />
de RTL et de SES: de la matière.<br />
Un détonateur évènementiel<br />
Lorsque l’on souhaite cristalliser l’attention de milliers de décideurs<br />
et d’influenceurs internationaux afin d’accélérer une tendance,<br />
amplifier une notoriété ou un élément particulier d’un nation<br />
branding, rien de tel qu’un détonateur évènementiel.<br />
Il y a 7 ans, avant l’avènement d’un WebSummit porté par une<br />
diaspora, un écosystème et des liaisons aériennes en pleine<br />
expansion, le benchmark européen était sans conteste incarné par<br />
LeWeb, initié par Loïc LeMeur: le patron de Google y côtoyait celui<br />
de Renault, la capitale française déroulait le tapis rouge à grands<br />
renforts de réceptions privées, les marques s’y pressaient et l’idée<br />
de créer Uber germait dans l’esprit de visiteurs échaudés par la<br />
conduite des taxis parisiens. Un cercle vertueux, mais aussi un coup<br />
de jeune pour la carte postale parisienne.<br />
Les stars du web convergent vers le Kirchberg<br />
ICT Spring fut créé au Luxembourg avec la volonté d’offrir au<br />
pays son sommet du web. Passées les hésitations des débuts, on<br />
y croisera les fondateurs de Skype et de Wikipedia, des acteurs<br />
comme Christophe Lambert, les stratèges marketing de Facebook,<br />
des émissaires de Twitter ou d’Electronic Arts.<br />
PAR FABIEN AMORETTI<br />
Initialement tourné vers les infrastructures, le cloud et le gaming,<br />
l’événement se transformera, avec l’aide de ses sponsors et<br />
du gouvernement, pour prendre ses marques dans le domaine<br />
digital (avec Vogue, Dailymotion et Warner Bros., notamment), les<br />
ressources humaines (LinkedIn) et bien sûr le FinTech, réunissant un<br />
plateau d’intervenants stars et de startups surprenantes, autorisant<br />
la création d’une signature européenne, et saturant au passage la<br />
capacité hôtelière du pays avec plus de 5.200 visiteurs venus de 72<br />
pays différents en <strong>2015</strong>.<br />
© Oliv’images photographie<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
SAVE THE DATE<br />
#Business | XXXX<br />
21<br />
MAY 10 TH , 2016<br />
THE NEXT GENERATION OF EUROPEAN TOP TALENTS GATHERS IN LUXEMBOURG<br />
200 TEAMS 100 CAMPUSES<br />
INTERNATIONAL<br />
JURY MEMBERS<br />
20 COUNTRIES<br />
REPRESENTED<br />
JOIN US - APPLY AS A STUDENT TEAM OR CREATE AN EMPLOYER CHALLENGE<br />
WWW.MORPHEUSCUP.COM<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
22<br />
#Business | ICT SPRING 2016<br />
© Oliv’images photographie<br />
La contagion aux autres secteurs<br />
En quelques années, la transformation digitale a rapidement<br />
tourné à l’obsession et les incubateurs se sont mis à fleurir au<br />
Luxembourg. Investir dans l’innovation est devenu une mode, une<br />
passion, une aventure, tout autant qu’une alternative à une vie<br />
professionnelle prévisible et à des prix de l’immobilier délirants. La<br />
volonté des jeunes générations de réformer un monde dirigé par<br />
des gens qui ne les comprennent pas n’est pas pour rien non plus<br />
dans cet engouement.<br />
La linguistique est désormais massacrée dans les textos et le<br />
vocabulaire business lui-même est bousculé: on se fait disrupter,<br />
ubériser. Aucun secteur, aucune entreprise, aucune carrière n’est<br />
plus à l’abri. Les modes de consommation - donc de distribution<br />
et de paiement - ont changé. Mais aussi la façon de recruter,<br />
d’attirer et de retenir des talents liés à l’accès et à la diffusion<br />
des informations, aux rencontres, au tourisme, à l’éducation,<br />
la création, le financement, la construction, …<br />
L’avènement d’un printemps 2.0<br />
2016 sera une année charnière pour ICT Spring, avec un<br />
programme dense pour les marketers (Cannes Lions, Disney, Canal+<br />
et Publicis sont déjà confirmés) et les technophiles, avec un circuit<br />
de conférences pour les DRH, un autre pour les financiers, ultrachoyés<br />
par un agenda FinTech unique en Europe.<br />
Et puis, parmi les nouveautés, un SpaceForum inédit. Car la<br />
prochaine révolution étant à nos portes, autant l’anticiper. Elle<br />
vient de très haut: de l’espace. Espace qui, depuis dix ans, attire les<br />
convoitises d’Elon Musk, de Richard Branson, de Mark Zuckerberg,<br />
de Jeff Bezos et de tous ceux qui savent depuis longtemps que<br />
ce qui se trame aujourd’hui là-haut n’est ni plus ni moins que la<br />
maîtrise de la sécurité, de la mobilité et de l’accès à l’information.<br />
Le Luxembourg en a eu très tôt l’intuition, en s’investissant dans<br />
l’industrie des satellites notamment. Mais aujourd’hui, la vision de<br />
notre futur proche qui en résulte doit être partagée, débattue et<br />
nos entreprises éduquées à un formidable potentiel qui, sans cela,<br />
ne représenterait qu’une obscure menace.<br />
Le Luxembourg en a eu tôt l’intuition, dans les satellites notamment,<br />
mais aujourd’hui cette vision du futur proche doit être partagée,<br />
débattue, et nos entreprises éduquées à ce potentiel, qui sinon<br />
ne sera qu’une menace.<br />
Investir dans l’éducation<br />
L’éducation, vaste débat. Car le machine learning, les robots et<br />
l’intelligence artificielle sont déjà là, à notre disposition, parfois à<br />
notre insu. Plus proche de nous, plus concrets et plus humains sont<br />
les étudiants issus d’une centaine de grands campus européens<br />
qui convergeront vers le Grand-Duché, le 10 mai prochain, pour<br />
disputer la Morpheus Cup, une compétition entre universités et<br />
grandes écoles unique au monde. Cette compétition attire chaque<br />
jour de jeunes talents venant de plus en plus loin pour découvrir<br />
ce que leurs futurs employeurs ont à leur offrir ... et inversement.<br />
Jean-Jacques Dordain, directeur sortant de l’Agence Spatiale<br />
Européenne, Philippe Pouletty, co-créateur du cœur artificiel<br />
Carmat, Richard Wurman, le célèbre créateur des conférences<br />
TED, et Paul Helminger, que l’on ne présente plus, seront membres<br />
du Jury de la Morpheus Cup, parmi une dizaine de personnalités<br />
mondiales.<br />
Il y a aura bien sûr quelques robots, déambulant dans les allées.<br />
Business, Entertainment, Art, Science et Technologie : un mélange<br />
inspirant, au cœur d’une expérience lecteur qu’ICT Spring vous<br />
propose de transformer en expérience visiteur les 10 et 11 mai<br />
2016. Save the Date !<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
CAMILLE
24<br />
#Business | RH & Management<br />
REPENSER<br />
LE MANAGEMENT<br />
DES SITUATIONS<br />
PAR ALEXANDRE<br />
KEILMANN<br />
EXTRÊMES<br />
<strong>BEAST</strong> a choisi de réunir deux experts des relations humaines, issus de mondes a priori très différents,<br />
mais animés par une passion commune.<br />
D’un côté - honneur aux dames - Sophie Feller, une dirigeante luxembourgeoise reconnue, à la tête de Novelia<br />
Services, dotée d’une personnalité solaire qui tire sa richesse d’un engagement personnel jamais démenti au<br />
cours d’une carrière orientée vers l’humain et renforcée par une solide formation en sciences sociales et en<br />
management de la qualité.<br />
De l’autre, Christophe Caupenne, ancien négociateur du RAID, une référence mondiale, qui a tout connu en 350<br />
opérations : prises d’otages, kidnappings à l’étranger, mutineries,... une expertise tirée de situations extrêmes<br />
qui offre des voies d’améliorations en entreprise, en performance managériale, mais aussi en conduite du<br />
changement et gestion des risques.<br />
Vos équipes et vous-mêmes êtes confrontés chaque jour à des situations similaires, qui requièrent un esprit affuté mais aussi une approche<br />
particulière de l’humain. On devine un respect réciproque en la matière, comment est-il né ?<br />
Sophie Feller : Christophe véhicule au quotidien des valeurs à la fois<br />
nobles et rigoureuses mais il a développé en outre une sensibilité et<br />
une humanité très importantes, à un niveau selon moi insoupçonné<br />
dans son métier. Ces qualités ont immédiatement éveillé mon intérêt<br />
à son égard et continuent à me passionner encore aujourd’hui. Je<br />
me suis moi-même construite sur une dualité similaire: une rigueur<br />
militaire associée à une empathie naturelle et éducationnelle très<br />
développée. J’ai découvert Christophe lors d’un reportage, puis me<br />
suis documentée à son sujet car sa personnalité, ses valeurs et nos<br />
similitudes m’ont forcément interpelée. Doté d’un charisme et d’une<br />
intelligence double - à la fois classique et émotionnelle, Christophe<br />
m’émeut plus encore par son humilité et sa sincérité.<br />
Christophe Caupenne : La gestion d’une entreprise prend en<br />
considération des aspects qui ne sont pas affichés au bilan : sa<br />
richesse, son patrimoine, sa réussite et sa plus-value. La réputation<br />
d’une entreprise est une chose; l’humain, les hommes qui y travaillent<br />
en sont une autre. Sophie Feller place l’humain, ses collaborateurs et<br />
ses patients au centre de ses préoccupations. Il s’agit, selon moi, du<br />
management du futur car rien ne se fera sans l’humain. En tant que<br />
chef d’entreprise, j’adhère complètement à cette approche visionnaire.<br />
Commençons par les sources de votre vocation, à quel moment, avez décidé de suivre une voie aussi singulière ?<br />
SF : J’ai naturellement un intérêt sincère et<br />
véritable pour autrui. Mon souci principal<br />
a toujours été de vouloir soutenir et aider<br />
mon prochain. J’ai donc suivi très tôt cette<br />
voie sociale, choix que je n’ai jamais regretté,<br />
car inhérent à ma nature profonde: d’aussi<br />
longtemps que je me souvienne, j’ai toujours<br />
eu cette envie de comprendre l’être humain<br />
dans toute sa complexité. J’ai donc entrepris<br />
des études dans le domaine des sciences<br />
sociales que j’ai combinées avec un domaine<br />
d’expertise plus rigoureux, le management en<br />
qualité.<br />
CC : J’y suis arrivé par hasard. En effet, je n’avais pas de vocation particulière pour les sciences<br />
humaines. J’étais, et je le suis toujours, très intéressé par la criminologie et la victimologie.<br />
Cependant, je suis arrivé dans un secteur - en groupe criminel et répression du banditisme -<br />
où nous créons de la relation humaine. Nous nous intéressons à la nature humaine, à travers<br />
le passage à l’acte. Lorsque j’ai intégré le RAID, je me suis véritablement rendu compte que<br />
le risque était majeur: toute erreur de notre part est payée immédiatement par la perte de<br />
l’otage, du preneur d’otage ou d’un de nos hommes. D’où la nécessité d’avoir des processus<br />
mais également un langage extrêmement professionnel, opérationnel et compréhensible de<br />
tous. Dans ce type de situation, le plan B existe toujours. En effet, si je n’arrive pas à<br />
négocier, il y a intervention. Afin de m’améliorer, je me pose la question suivante : «que<br />
se passe-t-il s’il n’y a pas de plan B ?» Il est alors primordial pour moi d’atteindre cette<br />
excellence en allant chercher les ressources ou les technologies nécessaires.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Business | RH & Management<br />
25<br />
Assouvir une quête de sens et évoluer à ce niveau requiert une formation et des connaissances précises. Mais derrière des linguistes<br />
ou psychanalystes incontournables tels Freud ou Dumézil, on retrouve chez vous des inspirations moins évidentes comme Konrad Lorenz<br />
et Simone Weil, voire Homère, Dostoïevski, …<br />
SF : Lorsque que l’on étudie les ressorts de l’esprit<br />
humain, les références deviennent très vite<br />
éclectiques. Tout ce qui inspire, construit l’esprit<br />
et façonne notre compréhension du monde y<br />
contribue. C’est une philosophie qui s’enrichit<br />
au contact de références majeures en sociologie<br />
comme Émile Durkheim, Auguste Comte ou Daniel<br />
Goleman.<br />
CC : On ne peut passer ni à côté des grands penseurs de l’antiquité, ni à côté des<br />
grands philosophes des XIX ème et XX ème siècles. Aujourd’hui, il y a de nombreux auteurs<br />
qui donnent à réfléchir. Je pense notamment à Marc Trévidic, magistrat instructeur et<br />
spécialiste du pôle anti-terroriste, qui a notamment écrit un livre intitulé Terroristes: les<br />
7 piliers de la déraison. Il ne s’agit pas d’un auteur classique, mais d’un spécialiste qui<br />
a produit des analyses et des conclusions extrêmement pertinentes pour comprendre<br />
le monde dans lequel nous vivons actuellement, puis anticiper ce que nous devons<br />
mettre en place pour le futur.<br />
Je pense qu’il n’y a pas de limite au travail intellectuel. Je fais de la<br />
recherche avec des scientifiques et des psychologues pour arriver<br />
à comprendre la motivation et la prise de décision. L’objectif est la<br />
performance: rendre le dirigeant meilleur, plus efficace, moins stressé,<br />
moins soumis aux aléas de sa fonction. Les sportifs utilisent notamment<br />
ces techniques d’optimisation du potentiel. Nous les amenons à mieux<br />
gérer la fatigue, à s’adapter à de nouveaux écosystèmes ou à de<br />
nouveaux rythmes. Tout cela est transposable aux chefs d’entreprise. Ils<br />
doivent pouvoir profiter des neurosciences qui peuvent être très utiles<br />
aux dirigeants.<br />
Un exemple particulier d’une situation de terrain que vous retenez ?<br />
SF : Un exemple me vient à l’esprit: j’ai été contactée pour prendre en<br />
charge un patient atteint de troubles psychotiques, au comportement<br />
particulièrement agressif, totalement reclus. La profondeur même de son<br />
problème n’avait pas été prise en considération de manière adéquate.<br />
Mon équipe et moi-même avons décidé de l’écouter, réellement, puis<br />
nous nous sommes battus pour qu’il puisse rester à domicile avec son<br />
épouse, malgré les avis contraires. Le placer dans une institution fermée<br />
n’aurait pas amélioré sa situation et aurait été en total désaccord avec<br />
sa volonté et celle de son épouse. C’était il y a 8 ans et depuis, il a pu<br />
rester à son domicile, entouré des siens, avec un traitement adapté<br />
car personnalisé. Souvent, prendre simplement le temps de comprendre<br />
l’autre, d’écouter ce qui le fait souffrir et pourquoi – même si c’est<br />
difficile – change toute la donne pour lui, pour nous comme tout son<br />
entourage.<br />
CC : De nombreuses affaires m’ont marqué, certaines à forte charge<br />
émotionnelle, d’autres avec des enjeux majeurs. Lorsque vous vous<br />
occupez d’une affaire de chantage exercé par un groupe terroriste<br />
sur l’Etat français, cela vous impacte fortement car il y a une véritable<br />
menace contre l’Etat et les citoyens. A d’autres moments, ce sont des<br />
situations de vie, des gens qui deviennent des forcenés suite à leurs<br />
expériences de vie. Ces situations peuvent être très déstabilisantes,<br />
notamment lorsque des enfants sont pris en otage ou sont victimes<br />
du système. C’est à ce moment-là que vous prenez conscience de<br />
votre responsabilité. Il y a également les prises d’otage à l’étranger,<br />
très délicates lorsque vous ne bénéficiez pas de toute l’infrastructure<br />
logistique dont vous bénéficiez en France, d’un groupe d’assaut, etc. A<br />
l’étranger, vous êtes seul, en contact avec le Quai d’Orsay mais votre<br />
prise de décision est majeure. Certaines missions furent extrêmement<br />
périlleuses, réussies par chance, mais avec des niveaux de risque parfois<br />
déraisonnables.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
26<br />
#Business | RH & Management<br />
En amont de situations extrêmes, quelles dimensions devraient<br />
développer les managers aujourd’hui pour inspirer davantage et<br />
engager leurs équipes derrière eux ?<br />
SF : Asseoir son management sur des valeurs essentielles telles<br />
que la loyauté, l’intégrité, la considération et l’échange me semble<br />
indispensable. On en revient toujours à des vertus très simples, mais<br />
essentielles.<br />
« SOUVENT,<br />
PRENDRE<br />
SIMPLEMENT<br />
LE TEMPS DE<br />
COMPRENDRE<br />
L’AUTRE, D’ÉCOUTER<br />
CE QUI LE FAIT<br />
SOUFFRIR, CHANGE<br />
TOUTE LA DONNE<br />
POUR LUI COMME<br />
POUR NOUS »<br />
SOPHIE FELLER<br />
CC : Aujourd’hui, beaucoup considèrent la formation professionnelle comme la réponse logique à<br />
l’amélioration des compétences des collaborateurs. Je pense sincèrement que les dirigeants doivent être<br />
soulagés d’une partie de leurs contraintes. Nous le savons, la gravité des décisions, la vitesse du traitement<br />
de l’information, les crises subies dans l’entreprise, ne laissent que très peu de temps au dirigeant pour<br />
s’occuper de lui, idéologiquement, psychologiquement ou de manière organisationnelle. De nombreux<br />
sujets doivent être pris en main de manière à soulager le dirigeant. Mieux réguler les éléments personnels<br />
permettra aux dirigeants d’exercer un management efficace et d’éviter des dysfonctionnements dans<br />
les prises de décision.<br />
Votre engagement passe aussi par le fait de transmettre un savoir à des équipes,<br />
à des générations futures, ...<br />
SF : La transmission doit être permanente, lissée dans le<br />
temps, et s’opérer par plusieurs biais: conférences, formation<br />
professionnelle ou continue, entretiens à divers niveaux, etc. La<br />
remise en question quotidienne doit également rester à l’esprit<br />
de chacun car rien n’est jamais acquis. Finalement, valeurs et<br />
compétences se transmettent chaque jour. Il ne s’agit plus<br />
uniquement de se construire et de trouver un sens profond à<br />
son action mais aussi de transmettre. Evoquer le partage des<br />
connaissances, c’est prendre en compte les connaissances<br />
mais aussi et surtout le partage, sans lequel les premières n’ont<br />
finalement que peu d’intérêt.<br />
SOPHIE FELLER EN 5 DATES :<br />
1999 : Ouverture de la Maison de soin<br />
«Am Schmëttbesch».<br />
2007 : Création de CAMILLE<br />
aides et soins à domicile.<br />
2010 : Ouverture du Foyer de Jour «Beim Buer».<br />
2011 : Ouverture du Foyer de jour «Liewensfreed».<br />
2013 : Création du pôle soin-santé NOVELIA<br />
Senior Services.<br />
CC : A partir du moment où nous avons acquis des compétences et des<br />
connaissances, il est de notre devoir de les transmettre. C’est la seule chose<br />
qui fait sens. Notre mission est d’amener ces connaissances et ces diagnostics<br />
aux générations futures. Cette transmission est selon moi fondamentale.<br />
Celui qui sait n’a pas d’excuse pour ne pas transmettre: nous avons tous les<br />
outils informatiques nécessaires. Le savoir passe également par la gratuité<br />
qui est essentielle pour faire évoluer notre société. Cette gratuité permet à<br />
tout le monde d’accéder au maximum à la connaissance et à l’information.<br />
Cette transmission a guidé toute mon action sur le terrain. Mon but n’était<br />
pas de réaliser une mission avec succès mais plutôt de comprendre ce qui<br />
m’avait permis de la mener à bien. De cette façon, demain, nous pourrons<br />
gérer une situation similaire plus rapidement tout en étant plus efficaces.<br />
Cette dimension pédagogique est très importante.<br />
Nous entrons dans une période particulière pour l’humanité. Quelle est votre vision des temps à venir et comment s’y préparer ?<br />
Comment décririez-vous le futur du «vivre ensemble» ?<br />
CC : Nous vivons aujourd’hui une dématérialisation importante du savoir et de l’information. De ce fait, la dimension habituelle du travail, avec<br />
une territorialité, n’a plus trop de sens. Nous savons que les transports sont pesants pour l’entreprise et représentent une perte colossale<br />
de temps au détriment du travail. Au sein de mon entreprise, j’ai mis en place un télétravail systématique pour mes équipes car beaucoup de<br />
tâches peuvent être effectuées à distance. Cette dématérialisation va permettre, demain, de rendre le travail plus conforme à ce dont nous<br />
avons véritablement besoin: une meilleure qualité du travail en général.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Business | RH & Management<br />
27<br />
De nos jours, les managers sont challengés par leurs équipes, un concept<br />
totalement disruptif. C’est le personnel qui évalue le dirigeant sur ses qualités<br />
de manager. Il y a donc une nécessité d’exemplarité, un terme auquel je crois<br />
beaucoup. Il s’agit d’un moteur formidable: on ne peut rien vous reprocher<br />
lorsque vous faites tous les efforts nécessaires. C’est coûteux, indiscutablement,<br />
mais la dynamique autour de l’exemplarité permet de transcender les gens et<br />
leur motivation. Je pense que nous devrions être moins attachés au cursus car<br />
ce qui compte, finalement, c’est ce que nous faisons de nos carrières, ce que<br />
nous apportons à l’entreprise, à la société, à l’humain. Quand un employé sent<br />
bien dans une entreprise, je pense que le dirigeant a réussi son pari. Puis, en<br />
général, la réussite de l’entreprise va de pair. L’entreprise du futur doit avoir un<br />
bon écosystème interne.<br />
On ressent chez vous un optimisme omniprésent malgré un engagement<br />
permanent et des situations difficiles à gérer au quotidien. Comment vous<br />
ressourcez-vous ?<br />
CC : Aujourd’hui, j’ai les manettes pour mener les entreprises comme je le pense<br />
et faire du bien aux autres, c’est me faire du bien à moi. Les gens vous renvoient<br />
ce que vous dégagez : respect, enthousiasme, justice, etc. Lorsque vous veillez<br />
à votre ligne de conduite, vos employés le ressentent et leur motivation est<br />
décuplée. Je suis également optimiste. L’homme part de loin; il est allé à la<br />
conquête de l’espace et veut désormais aller encore plus loin. C’est un signe<br />
exceptionnel de notre capacité à surmonter les crises. Il s’agit finalement d’un<br />
optimisme de constat, car je crois profondément dans les qualités de l’homme<br />
et dans ses capacités de résilience par rapport à tous les drames que d’autres<br />
hommes savent imposer à l’histoire. Il y a une véritable dynamique de vie qui<br />
laisse présager que nous sommes capables de faire de grandes choses. J’essaie<br />
d’apporter ma pierre à l’édifice en espérant baliser le terrain pour d’autres.<br />
Je participe ainsi à cet effort collectif.participe ainsi à cet effort collectif.<br />
SF : Optimiste de nature, j’aime relever chaque jour de nouveaux défis. Vouer<br />
une véritable passion à son métier rend la vie professionnelle très différente.<br />
«Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour<br />
de votre vie», disait Confucius. Cela n’est vrai que si cette passion est associée à<br />
une quête de professionnalisme et à une réelle orientation patient ou client, car<br />
on ne travaille pas que pour soi. Et pour un client, la passion ne suffit pas. Pour<br />
me ressourcer, je passe un maximum de temps auprès de ma famille, et puis il y<br />
a le fitness et le sport automobile. Les bienfaits du sport sur le corps humain ne<br />
sont pas une légende. Cet équilibre vie professionnelle - vie privée est primordial<br />
car ces deux mondes ne sont pas cloisonnés et influent énormément l’un sur<br />
l’autre.<br />
SF : Il faut en premier lieu se recentrer sur les valeurs<br />
essentielles que sont le respect, la fiabilité et l’honnêteté.<br />
Selon moi, ces valeurs se perdent et il y a un véritable<br />
travail éducationnel à faire. L’intergénérationnalité est<br />
également une source d’enrichissement personnel<br />
phénoménal mais malheureusement sous-estimée.<br />
Les échanges avec les personnes âgées sont en effet<br />
particulièrement bénéfiques aux plus jeunes. Cette<br />
interaction éminemment constructive est ainsi menée au<br />
quotidien dans notre maison de soins Am Schmëttbesch<br />
de Schifflange et dans nos foyers de jours où enfants et<br />
seniors se rencontrent et s’apportent énormément.<br />
« LORSQUE<br />
J’AI INTÉGRÉ<br />
LE RAID, JE ME SUIS<br />
VÉRITABLEMENT<br />
RENDU COMPTE<br />
QUE LE RISQUE<br />
ÉTAIT MAJEUR »<br />
CHRISTOPHE<br />
CAUPENNE<br />
C. CAUPENNE EN 5 CHIFFRES CLÉS :<br />
Chef des négociateurs au sein de l’unité d’élite<br />
du RAID pendant 12 ans.<br />
Est intervenu sur plus de 350 affaires.<br />
À participé à 23 affaires de négociation<br />
de kidnapping à l’étranger.<br />
80% de taux de résolution.<br />
A passé 13 ans au sein de la Police Judiciaire.<br />
Christophe Caupenne<br />
www.caupenne-conseil.com<br />
Sophie Feller<br />
www.compass-group.lu/novelia/camille<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
28<br />
#Business | Digital HR Transformation<br />
La transformation digitale de l’entreprise, c’est d’abord<br />
l’intégration d’outils et de technologies numériques<br />
dans l’environnement de travail. Mais c’est aussi<br />
l’adoption de nouveaux comportements pour répondre<br />
efficacement aux évolutions des usages en marketing,<br />
en relation client ou encore en ressources humaines.<br />
D’une fonction purement administrative qu’elle était il y a<br />
encore dix ans, la gestion du capital humain prend désormais<br />
une nouvelle dimension. Nombreux sont les avantages<br />
qu’apporte le numérique: gestion des absences, fiches de paye<br />
digitales, et bien plus encore. Les nouveaux outils ne changent<br />
pas le métier - dont la préoccupation numéro un reste le<br />
développement des compétences, la recherche de talents, et<br />
in fine, le développement des activités de la société. Ceux-ci<br />
permettent simplement le déplacement des centres d’intérêt,<br />
rendant le métier de DRH bien plus stratégique. Pour preuve, le<br />
rôle prépondérant que les responsables RH occupent désormais<br />
dans de nombreux comités de direction.<br />
Une génération de talents 100% digitale<br />
La recherche de talents reste le nerf de la guerre pour les<br />
entreprises luxembourgeoises. Les générations Y et Z sont<br />
«digital natives»: elles sont nées avec le numérique et sont<br />
omniprésentes sur les réseaux sociaux. Pour les séduire, les<br />
entreprises doivent utiliser ces moyens de communication<br />
numériques. Etape suivante, les conserver: la communication<br />
interne se digitalise également. Géraldine Hassler, Head of<br />
HR chez KPMG Luxembourg le confirme: «Adopter un mode<br />
de travail et un environnement collaboratif où le partage<br />
de l’information est des savoirs est central». A l’heure du<br />
digital, comment les entreprises peuvent-elles se passer des<br />
réseaux sociaux professionnels et notamment de LinkedIn?<br />
Recrutement passif - ou actif, communication interne, création<br />
de communautés: marketing et RH s’entremêlent. Les entreprises<br />
luxembourgeoises sont présentes sur de nombreux canaux<br />
digitaux et travaillent au quotidien leur marque employeur.<br />
Agilité et flexibilité dans le développement des compétences<br />
L’e-learning - la formation à distance - occupe une place<br />
grandissante dans le contexte économique actuel avec ses<br />
horaires allongés et la nécessité de développer rapidement les<br />
palettes de compétences. Ces outils offrent une plus grande<br />
flexibilité et un éventail de formations inégalable. C’est le choix<br />
qu’ont fait RTL Group et son Executive Vice President Corporate<br />
Human Resources, Romain Mannelli: «Bertelmanns vient de<br />
signer un accord avec un des plus grands fournisseurs en ligne,<br />
avec vidéos et tutoriels. Nous pourrons bientôt offrir tout un<br />
éventail de formations, 3.800 au total, à tous nos collaborateurs<br />
dans le monde». Même son de cloche du côté de Swiss Life, où<br />
le Head of HR, David Brandt, propose désormais une multitude<br />
de formations et de sessions de coaching, allant de la gestion<br />
des priorités au règlement des conflits en passant par l’énergie,<br />
«dans le but d’accompagner les collaborateurs dans un contexte<br />
LES RESSOURCES<br />
HUMAINES,<br />
CATALYSEURS DE<br />
LA RÉVOLUTION<br />
NUMÉRIQUE<br />
PAR ALEXANDRE<br />
KEILMANN<br />
économique qui met de plus en plus de pression sur leurs épaules».<br />
David Brandt ajoute: «Lorsque nous parlons de développement,<br />
il ne s’agit pas nécessairement de compétences techniques, mais<br />
bien relationnelles. C’est un équilibre que nous essayons d’atteindre».<br />
Le digital permet d’atteindre cet équilibre, ou de s’en approcher.<br />
«Le cœur de notre métier ne change pas»<br />
Selon le DRH de BGL BNP Paribas, Patrick Gregorius, la digitalisation<br />
des ressources humaines doit faciliter la mise en relation des différents<br />
intervenants du monde professionnels: le manager, l’employé et les<br />
ressources humaines. «C’est en utilisant de manière optimale les<br />
données et les informations récoltées sur l’employé que nous pourrons<br />
l’accompagner au mieux dans son épanouissement au travail et obtenir<br />
ainsi de meilleurs résultats», explique-t-il.<br />
Patrizia Ascani abonde dans le même sens: la DRH du CHEM assure que<br />
la digitalisation va donner les moyens de travailler davantage en qualité<br />
et moins en quantité, et ainsi d’être plus proche du collaborateur. Le<br />
digital va, finalement, laisser plus de temps pour gérer l’humain: «Nous<br />
gérons l’humain et non le virtuel. Cette partie digitale nous est d’une<br />
grande aide et nous fait gagner du temps qu’il faut investir dans des<br />
actions et des stratégies qui prouvent la valeur ajoutée des RH. Ces<br />
stratégies et ces accompagnements doivent servir nos collaborateurs».<br />
Automatisation et optimisation du temps de travail sont les termes<br />
utilisés par Béatrice Soldà, du groupe Compass, lorsque nous évoquons la<br />
digitalisation de la profession de responsable des Ressources Humaines.<br />
Cependant, intégrer le digital aux ressources humaines reste un véritable<br />
challenge comme le confirment Géraldine Hassler et Claude Olinger, Vice<br />
President Human Resources chez Luxair. En effet, définir les besoins des<br />
managers, des responsables RH et des clients internes requiert un audit<br />
complet et des rencontres récurrentes entre les différents départements<br />
concernés. Suivront des périodes de formation. La transition digitale est<br />
en route, mais celle-ci peut parfois être sinueuse. La transformation<br />
digitale peut-être apparentée à un «rebranding» ou à un plan social et<br />
requiert une méthodologie particulière de «Change Management».<br />
Interrogés sur leurs priorités pour l’année 2016, les DRH des principales<br />
sociétés du Grand-Duché répondent au diapason: «la gestion des<br />
compétences et le management de la performance», deux priorités qui,<br />
grâce au recours aux outils digitaux et au temps qu’ils font gagner,<br />
risquent de rapidement se muer en réalité.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
6000 formations référencées<br />
Diplômes accessibles en formation continue<br />
Aides à la formation<br />
Développez vos compétences : lifelong-learning.lu<br />
Infoligne : 26 20 40<br />
Une initiative de l’Institut national<br />
pour le développement de la formation professionnelle continue
30<br />
#Business | Case Study<br />
CUSTOMER EXPERIENCE :<br />
SATISFACTION ET ENGAGEMENT,<br />
DEUX PAS ESSENTIELS AVANT<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
LA CO-CRÉATION<br />
Contre-courant. Dans cette ère de transformation digitale qui est la nôtre, les termes « disruption », « technologie » et « innovation » font<br />
désormais partie du quotidien. À l’image du village gaulois d’Astérix, nombre de sociétés réagissent pourtant à cette digitalisation – parfois<br />
entamée il y a vingt ans - et misent avant tout sur un relationnel codifié pour créer une confiance et une proximité qui font parfois défaut<br />
à leurs concurrents.<br />
Lorsque l’on sait que l’acquisition d’un nouveau client coûte 6 à 7 fois<br />
plus cher que de le conserver, repenser les fondamentaux de la relation<br />
client est devenu une priorité dans pratiquement tous les secteurs.<br />
On oublie parfois qu’une des dimensions de la réussite d’Uber, et la<br />
motivation originelle de la création de l’application, était d’offrir une<br />
alternative à l’expérience offerte par les taxis parisiens, mondialement<br />
connue comme exécrable.<br />
À l’image des banques qui digitalisent, voire automatisent de plus en plus<br />
leurs interactions client, le conseil face-to-face reprend parallèlement<br />
une importance grandissante. Si les opérations quotidiennes se font<br />
effectivement via smartphone ou tablette, la relation privilégiée avec la<br />
banque et ses représentants qui se spécialisent désormais davantage<br />
dans le conseil et l’accompagnement des clients, a été repensée en<br />
profondeur. Cette approche «back to basics» est encore une fois<br />
d’origine anglo-saxonne. Pour des secteurs a priori bondés d’acteurs et<br />
ultra-concurrentiels, la codification des relations clients, la formation<br />
du personnel, l’accent permanent mis sur la qualité suffit à garantir<br />
une pénétration aisée, une croissance phénoménale et une fidélisation<br />
optimale.<br />
Arrivé sur le marché luxembourgeois en 2007 et filiale de l’Irlandais<br />
Saongroup, le site de recrutement jobs.lu est, comme son nom l’indique,<br />
un outil de recrutement en ligne. Rien de disruptif sur l’interface web de<br />
la société luxembourgeoise, juste de l’information de qualité, diffusée<br />
directement vers la cible. Les partenaires du site de recrutement sont<br />
nombreux et le jobboard fait désormais de l’ombre au mastodonte<br />
Monster qui dominait le marché numérique du recrutement au<br />
Luxembourg avec une situation quasi monopolistique jusqu’en 2007.<br />
Tout cela a désormais changé avec jobs.lu, dont le slogan «Recruitment<br />
made simple» est parlant au possible pour les recruteurs, mais<br />
également pour les candidats à la recherche d’une nouvelle opportunité<br />
professionnelle. Une philosophie «User Experience» simple, un objectif<br />
prioritaire de satisfaction client et une équipe alignée sur ces deux<br />
objectifs.<br />
C’est en 2014 que le site devient définitivement une marque de<br />
référence en matière de recrutement en ligne au Grand-Duché, suite<br />
à son intégration au Groupe StepStone, filiale d’Axel Springer SE, et<br />
à son partenariat exclusif avec The Network, réseau international de<br />
sites d’emplois locaux reconnus sur leurs marchés respectifs, rendant<br />
le recrutement encore plus simple. Quels sont les éléments qui ont<br />
fait de la société luxembourgeoise un leader dans un domaine ultra<br />
compétitif ? La capacité à proposer des profils adéquats, une ouverture<br />
internationale et des synergies de réseau, une interface simplifiée, mais<br />
aussi une relation client irréprochable. Une approche qui permet à<br />
ces derniers de s’engager pour la marque : le rêve de tout marketer.<br />
Troy Bankhead (KNEIP), énumérait récemment ainsi les différentes<br />
étapes de la fidélisation client : strangers, visitors, leads, customers,<br />
promoters. Transformer un contact étranger à la marque en client, puis<br />
en promoteur est un véritable aboutissement.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
Car si avoir un bon slogan est une chose, mettre la majorité du secteur<br />
d’accord sur la qualité de son service en est une autre. Matthieu<br />
Cisowski est le HR Manager de la société CERATIZIT : « jobs.lu est un<br />
site de référence au Luxembourg. Sa bonne position sur le marché et<br />
son envergure nous apportent une grande visibilité. C’est un partenaire<br />
privilégié ». Anne Pasquel, Head of Recruitment chez LuxairGroup rejoint<br />
M. Cisowski et fait appel aux services de la société luxembourgeoise. Elle<br />
en vente les mérites et les résultats sont probants : « Nous procédons<br />
à environ 300 recrutements par an via jobs.lu aussi bien en CDD qu’en<br />
CDI. Nous utilisons aussi d’autres canaux comme les réseaux sociaux<br />
ou notre propre site internet, mais jobs.lu est notre source principale ».<br />
Prouesse ultime et preuve indéniable d’engagement, ces anciens clients<br />
et candidats deviennent donc aujourd’hui de véritables ambassadeurs<br />
de la marque, jusqu’à s’afficher dans les dernières campagnes de<br />
communication du jobboard.<br />
Des success stories amenées à se multiplier dans un pays où nombre<br />
de secteurs ont sous-évalué la nécessité de revoir leur approche client.<br />
Enterprise Rent-A-Car est une société de location de véhicule court<br />
et long termes, fondée en 1957 et qui compte aujourd’hui plus de<br />
8 200 agences et autant de collaborateurs dans le monde. Au<br />
printemps dernier, Enterprise s’implante sur le marché belge, plus<br />
précisément à l’aéroport de Zaventem. Qualité de service, qualité de<br />
la relation client, mais aussi et surtout une codification précise des<br />
interactions permettent à la société de littéralement exploser dans<br />
la capitale belge. Le résultat ? Les 30 places de parking initialement<br />
réservées en mai dernier par l’opérateur se sont transformées en 350<br />
véhicules en l’espace d’un mois.<br />
Enterprise Rent-A-Car prendra ses quartiers au Findel en janvier 2016<br />
à travers la société RentMe SA. L’histoire va-t-elle ? se répéter ? Rien<br />
n’est moins sûr. D’autant plus que la société américaine ne compte<br />
pas s’arrêter là, avec un focus business dans les mois et les années à<br />
venir afin de renforcer son offre de services à valeur ajoutée autour<br />
de la mobilité et de la rapidité, mais aussi l’instauration en octobre du<br />
SQi (Service Quality index) dans de nouveaux pays en Europe. Via cet<br />
index, 200.000 clients d’Enterprise seront invités chaque mois à noter<br />
les services de la marque.<br />
Un pas de plus vers la symbiose entreprise-client prônée un peu<br />
partout dans le monde, un phénomène que Charles Darwin identifiait<br />
déjà en dénombrant les espèces qui avaient co-évolué pour survivre.<br />
En ligne de mire, une ère collaborative où les clients seront davantage<br />
associés à la co-création.
Be free and choose to learn languages wherever you are…<br />
eBerlitz<br />
Innovative learning<br />
tailored to your requirements<br />
• E-Learning with CyberTeachers<br />
Online self-study platform providing<br />
a 24/7 tailor-made training program<br />
featuring interactive exercises, Speech<br />
Trainer, Memorizer tools and much more.<br />
• Individual instruction by phone<br />
Personal live instruction over the telephone<br />
with a native speaker – highly specialized<br />
content and short units to ensure maximum<br />
success.<br />
• Berlitz Virtual Classroom<br />
BVC<br />
Interactive language training on the<br />
internet with a Berlitz language instructor.<br />
• Blended Learning<br />
Combination of individual<br />
telephone instruction and<br />
a license for CyberTeachers.<br />
We offer a special discount on our e-Learning<br />
platform CyberTeachers for readers of ‘<strong>BEAST</strong>’ who<br />
book by 31 st January 2016:<br />
Book six months of individual e-Learning and three<br />
months of them will be free (for yourself or a friend).<br />
Please mention the voucher code 221 when booking.<br />
Berlitz Luxembourg<br />
89–93, Grand-Rue, 1661 Luxembourg<br />
Tel. +352 26 38 32 48<br />
info@berlitz.lu, www.berlitz.lu
32 #Entertainment | Ideas<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Entertainment | Ideas<br />
33<br />
”I’m not interested in Big Data.<br />
I’m interested in Big Understanding„<br />
RICHARD SAUL WURMAN<br />
Founder, TED<br />
Discover<br />
RICHARD SAUL<br />
WURMAN<br />
at ICT SPRING<br />
2016<br />
RICHARD<br />
SAUL WURMAN<br />
IS AN AMERICAN<br />
ARCHITECT AND<br />
GRAPHIC DESIGNER<br />
© The Society of News Design<br />
He has written and designed over 80<br />
books, created the TED (Technology,<br />
Entertainment, and Design) conference,<br />
as well as the EG conference, TEDMED<br />
and the WWW suite of gatherings. With<br />
the publication of his first book in 1962<br />
at the age of 26, Richard Saul Wurman<br />
began the singular passion of his life: that<br />
of making information understandable.<br />
At the age of 80, he continues to work<br />
on his Urban Observatory project, a<br />
comparative cartographic initiative<br />
for mapping urban settings, and on<br />
a new book about the essence of<br />
understanding, that he describes as<br />
one of the big breakthroughs in his life.<br />
Ahead of the 2016 edition of ICT Spring<br />
Europe, where Richard Wurman will be<br />
one of the guest speakers, we asked<br />
the father of Information Architecture<br />
about «the black hole between data<br />
and knowledge» and the resulting<br />
anxiety.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
34<br />
#Entertainment | Ideas<br />
RICHARD SAUL WURMAN<br />
INTERVIEW SPEAKER ICT SPRING 2016<br />
INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />
25 years ago, in your book Information Anxiety,<br />
you were expressing concern about the gap<br />
between data and knowledge as well as between<br />
what we understand and what we think<br />
we should understand. What is this breach<br />
and how does it cause anxiety?<br />
«Ok, let’s get back to the beginning. Everything else<br />
I do, to me, is the ordinary basic way of thinking<br />
about this. When you go back 25 years and talk<br />
about the information anxiety, basically is the fact<br />
that I read things that I don’t understand. I look<br />
at the front page of the newspaper, I read the<br />
headline of the New York Times or some story –<br />
even if it’s a long story in continued – and I can’t<br />
hope to find the simplest of questions answered.<br />
What is the fact? Where did it take place? I just<br />
can’t get the simplest question answered!»<br />
«There is a big gap between what we think is<br />
information - a word that is mostly dominated by<br />
the part of the word inform – and what we think<br />
information should be. And it doesn’t inform me.<br />
So if information doesn’t inform me, there is<br />
obviously a gap between what we think should<br />
inform us and what actually informs us. And that<br />
is the anxiety we have. All this stuff around us<br />
we should understand because after all it’s words<br />
– it’s in the New York Times, in the Wall Street<br />
Journal – it’s something that we think should be<br />
understandable.<br />
But it isn’t. And we don’t understand school; we<br />
don’t understand most professors because most<br />
professors have the disease of familiarity: they are<br />
so familiar with the subjects that they miss the<br />
way in. The door is some place over the horizon:<br />
they want you to lose those few first steps and<br />
so you never understand the subject. And what<br />
is stupid is just that they don’t understand what<br />
it’s like not to understand. They’ve lost the ability<br />
a long time ago. That ability is my fundamental<br />
continuous continuum of thought process all day<br />
long: understand what it’s like to not understand.»<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
It seems that you are a pretty atypical<br />
personality. How would you describe yourself<br />
to someone who does not know you?<br />
«Elephants walking around think that all the<br />
other animals are peculiar. They don’t think to<br />
themselves being peculiar, having a long trunk<br />
and big ears, and being so large, apparently loving<br />
their children and the other elephants. They<br />
don’t think that it’s peculiar, because that’s the<br />
elephant life, that’s who they are! Likewise, I don’t<br />
think I am in any way different. I think everybody<br />
else is different. So I think I am hyper-normal,<br />
I think that I am more normal than other people.»<br />
«I see no alternative but designing your life. To me,<br />
that’s the big design problem. I don’t understand<br />
the idea of asking somebody «How is everything<br />
going?», because it’s a moron question. I can’t<br />
answer that question or nod to something I don’t<br />
understand, making believe I do understand it:<br />
it’s something that seems interesting but I want<br />
to seem smart. I don’t understand that continual<br />
lie of things. Well, other people do and I won’t<br />
criticize them. That’s fine for them.»<br />
«I don’t find that doing what I do is in a list of<br />
‘unusual’: I’m on that side of the street and I want<br />
to get to the other side, so I figure out a way of<br />
going there without getting killed or hurt. It’s a<br />
journey. It’s your own journey and you do it by<br />
yourself. And so I find that I am ordinary, that I<br />
have an ordinary life that’s interesting to me, and<br />
would not be interesting to others. I accept the<br />
fact that comfort is not my friend even though<br />
I was taught that one should always strive for<br />
comfort but I don’t find that unusual.<br />
It was an early discovery that actually terror is my<br />
friend and that along with terror, I’m confident;<br />
not in a braggadocio sense but I know how to do<br />
something because I’m always kept in check by<br />
this gentleman walking right next to me and in<br />
my same body of terror. To me, everybody must<br />
feel that way. Or at least it’s my operative to feel<br />
that everybody else feels that way because it<br />
would be really uncomfortable to feel that I was<br />
different.»<br />
© James Duncan Davidson
35<br />
TED<br />
THE GREATEST<br />
PLATFORM WORTH<br />
SHARING<br />
133 countries<br />
& 1.200 cities<br />
around the world have<br />
hosted one or more<br />
TEDx event<br />
4.300<br />
events have happened<br />
around the world<br />
16.500<br />
TEDxTALKS<br />
2,4 M<br />
Facebook likes<br />
42 M views of the<br />
TEDxTALKS on the<br />
Youtube channel<br />
Sources :<br />
http://churchm.ag/ted-talks-tedx-infographic/<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
36<br />
#Entertainment | Ideas<br />
Do you agree if I say that boredom is instrumental<br />
in your motivation - your intellectual engine?<br />
«To me, the word interest is. Learning is remembering what you<br />
are interested in. Tell me something wrong with that statement:<br />
Learning is remembering what you are interested in. If you don’t<br />
remember it, you haven’t learned it. You don’t remember anything<br />
that you are not interested in. So learning is remembering what you<br />
are interested in and that’s the antithesis of how every educational<br />
system is setup. If you just did a very simple mathematical<br />
equation, you would see that the educational system is worthless.<br />
It’s top-down: people reading from the book they want you to<br />
buy because they wrote it and it’s in the college book store. And<br />
they read it to you. It should be from the bottom-up. No matter<br />
what you’re interested in, you can shout out a subject and I will<br />
build the whole course of study on that, whether it’s automobiles<br />
or chairs (he’s looking around the room and at the window, Ed.<br />
note), whether it’s the making of a book, a book itself, typefaces,<br />
graph, painting, anything you say. I can connect to everything else<br />
and make all field of study become of your interest and guide you<br />
through a world of interesting things. That’s the way you learn,<br />
the way I learn, the way everybody actually learns, it’s learning<br />
itself.»<br />
«We don’t have a board of learning; we have a board of education.<br />
Education is from the top down. We keep on saying the educational<br />
system is broken, and all the effort and the big money now is<br />
going into making this broken educational system bigger through<br />
technology. And we’re going to have a bigger broken system. I<br />
think that the system doesn’t work and that there shouldn’t be<br />
teachers but guides that help you with your interest connection.<br />
Perhaps that can happen; certainly not in my lifetime. I can only<br />
talk about how I live my life.»<br />
In 1996, you published Information Architects, in light of you<br />
underlined the importance of the structure and design of data<br />
for creating clear and efficient communication and learning<br />
processes. The current Big Data wave seems to confirm how right<br />
you were at a time when the information age was in its infancy.<br />
What is your vision of information design and of the role of data<br />
architects in the light of the tremendous amounts of data people<br />
and organizations have to deal with today?<br />
«I was asked to give a keynote at a Forbes economist conference<br />
in San-Francisco a year and a half ago and the subject of the<br />
conference was Big Data. I gave the keynote and said: it’s worship.<br />
I’m not interested in Big Data. I’m interested in Big Understanding.<br />
This Big Data, number crunching or more stuff has nothing to do<br />
with humanity. It’s a Big Understanding I’m interested in. As we<br />
have access to more data, we have to put it through a filter to<br />
make it into Big Understanding and nothing has been done to do<br />
that. The bragging rights go to the people handling more data, not<br />
their understanding. It’s very similar to the climate change. If you<br />
have a billion dollars, you should spend half a billion trying to lower<br />
the carbon footprint and half a billion on how to prepare for the<br />
rise in temperature which is going to occur anyway. In other words,<br />
almost every issue is bifurcated into how the world is prepared for<br />
something, what are the unattended consequences of everything.<br />
You just can’t have Big Data without Big Understanding. You can’t<br />
have temperature change without preparation. So I just look at<br />
everything in a bifurcated way: I have two ears, two nostrils and<br />
two eyes. I don’t park my head in the middle but I think I should!<br />
You are known as the creator of the TED conferences and as a<br />
prolific writer. What projects are you working on today and what<br />
would you like to develop in the future?<br />
I created TED (Technology Entertainment Design) in 1984, ran it<br />
for 18 years, and I don’t go there anymore because it has lost<br />
the fundamentals of what the intention was. Not the TEDx part,<br />
which is very good - I didn’t invent it and I didn’t run it during my<br />
tenure - but the fundamental take of the TED conference itself<br />
has been denigrated.<br />
I’m working on two major projects. One is the continuation of the<br />
Urban Observatory and if you go online, you’ll have fun: look at<br />
the Urban Observatory web site (http://www.urbanobservatory.<br />
org/preview/uo/, Ed. note), and you will see. I think we have 78<br />
or 80 cities that you can look at. Pull up 3 cities and look at any<br />
one of the 23 subject areas all presented in a new cartography<br />
I’ve invented which is a comparative cartography, because no two<br />
cities in the world do their maps at the same scale with the same<br />
legends. Therefore, there is no common language, there’s no way<br />
cities can talk to each other. If you and I weren’t speaking English,<br />
we couldn’t have this conversation. We need a common language.<br />
You need a common language in science but there is no common<br />
language in science. Astrophysicists and small particle physicists<br />
look at the periodic table differently. And there are several specific<br />
words or physics concepts they look at a different way. Different<br />
fields of medicine actually use different measuring systems,<br />
sometimes the English system, and sometimes the metric system.<br />
How are we going to be operated on with those two different<br />
systems? There’s no common language in urbanism which is<br />
obviously our largest invention, I mean the city. 51% of the people<br />
live in cities and they will be 70% within 25 years.<br />
The second project is a major book called Understanding,<br />
Understanding. It’s one of the big breakthroughs in my life that<br />
will be out in a year - I hope you’re healthy and you’ll live that<br />
long! It’s a book that is shocking me, that is surprising to me as I’m<br />
discovering the myriad ways, fundamental ways of understanding,<br />
a magnitude larger, more esoteric and idiosyncratic than I ever<br />
thought, as I am doing this book. It’s a very exciting book about<br />
what understanding is and there are no four or six different ways<br />
or information theories on how to understand. I find it much more<br />
complex and exciting, and simpler, than I thought, which makes it<br />
very interesting to work on.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Entertainment | Ideas<br />
37<br />
RICHARD SAUL WURMAN’S<br />
PEOPLE CAN BE MOTIVATED<br />
TO CREATIVITY SIMPLY WITH<br />
THE INSTRUCTION<br />
TO «BE CREATIVE»<br />
© Danny Stolzman<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
38<br />
#Entertainment | Content Distribution<br />
JULIE DEMARIGNY<br />
INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />
Julie Demarigny occupe le poste de vice-présidente mondiale au<br />
sein de Warner Bros. Digital, la branche du groupe de divertissement<br />
chargée d’élaborer de nouveaux schémas de distribution pour<br />
diffuser auprès du public des contenus accessibles à travers<br />
autant de canaux, de plateformes et de terminaux que possible.<br />
Applications mobiles, engagement des utilisateurs, marketing viral,<br />
analyse des données : Julie Demarigny est une fervente avocate<br />
des nouveaux médias digitaux.<br />
De 3 Suisses à Warner Bros., des prémices du multimédia à la révolution<br />
digitale, voilà 20 ans que vous êtes l’un des témoins privilégiés de l’évolution<br />
de l’internet commercial, de la diffusion électronique de contenu et du<br />
marketing numérique. Quelles sont selon vous les avancées technologiques<br />
- et les nouveaux usages qui en découlent - qui ont marqué ces deux<br />
dernières décennies ?<br />
En 20 ans, beaucoup de choses ont évolué. Le début des années ‘90<br />
annonçait les balbutiements de l’e-commerce et des nouveaux contenus<br />
sur internet. La bande passante a également fait évoluer internet: le fait<br />
de pouvoir proposer des contenus vidéo plus interactifs et l’explosion des<br />
réseaux sociaux ont révolutionné dramatiquement tout ce que nous pouvons<br />
faire en termes de marketing ou de promotion.<br />
En matière d’usages, tous les nouveaux services qui se créent permettent<br />
aux gens d’interagir entre eux. C’est finalement une succession d’innovations<br />
technologiques qui a révolutionné l’industrie du divertissement, à savoir la<br />
musique, le cinéma et toutes les activités qui y sont associées.<br />
Alors que l’industrie du disque a espéré que le téléchargement légal vienne<br />
un jour compenser la chute des ventes de CD, celui-ci ne cesse de reculer<br />
en volume depuis deux ans. Désormais, le marché musical numérique semble<br />
se restructurer autour du streaming. L’essor de ce dernier ne suffit toutefois<br />
pas à compenser la baisse du marché physique, qui représente encore<br />
la majeure partie des revenus du secteur et du téléchargement légal<br />
également en baisse. Quelle est votre analyse de l’évolution de l’industrie<br />
musicale à moyen terme ?<br />
Il est vrai que le streaming à travers l’abonnement ou les revenus de la publicité<br />
représente maintenant une part importante des revenus de l’industrie. Selon<br />
moi, les technologies digitales apportent une chance incroyable en termes<br />
de découverte de nouveaux artistes. Dès le début, les artistes peuvent être<br />
facilement visibles, que cela soit auprès de leurs fans ou des maisons de<br />
disque. Cela change complètement la donne.<br />
En termes de distribution, nous remarquons effectivement une baisse des<br />
revenus, à la fois pour les artistes et pour l’industrie, mais je reste sur ma<br />
position: c’est une chance incroyable pour les maisons de disque comme<br />
pour les start-up de découvrir de nouveaux artistes et de pouvoir en faire la<br />
promotion de manière non traditionnelle. Alors que nous misions auparavant<br />
sur la promotion à la TV, à la radio et dans la presse, nous utilisons aujourd’hui<br />
les réseaux sociaux, le marketing viral, l’analyse des datas. De nouveaux<br />
modèles sont ainsi en train de se façonner et donnent un nouvel essor au<br />
secteur.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Entertainment | Content Distribution<br />
39<br />
Ils permettent également aux artistes de prendre en main leur<br />
carrière et de développer, s’ils le souhaitent, leur propre distribution<br />
et leur propre promotion.<br />
D’autre part, le secteur dispose toujours des revenus liés aux<br />
concerts et aux produits dérivés. Ces revenus ne sont pas affectés<br />
aujourd’hui par une «crise de la musique» qui est surtout une<br />
crise liée au marché physique.<br />
En quoi la norme Ultraviolet, lancée en 2011 aux Etats-Unis<br />
et arrivée sur le vieux continent il y a un peu plus d’un an,<br />
consiste-t-elle ?<br />
Ultraviolet est une norme qui permet au consommateur qui achète<br />
un titre, sur un support physique ou dans sa forme digitale, de le<br />
regarder sur toute les plateformes, peu importe où il a été acheté.<br />
Ainsi, ce que nous appelons la digital copy est l’association d’une<br />
copie digitale avec l’achat d’un produit physique. Il s’agit de donner<br />
la liberté à l’acheteur, lorsqu’il se procure un film, de le regarder sur<br />
une tablette ou un téléphone et de ne pas être limité à son lecteur<br />
DVD ou Blu-ray de salon. Il s’agit de lui offrir directement l’accès<br />
à plusieurs écrans et de lui permettre de regarder un contenu où<br />
qu’il soit, quand il le souhaite, et de le partager avec sa famille. Le<br />
contenu doit être accessible depuis le cloud et autoriser chaque<br />
utilisateur à gérer sa collection, à savoir où sont ses titres, quel<br />
que soit le lieu où il se trouve et l’endroit où il les a achetés.<br />
Concrètement, cela signifie que si je souhaite acheter aujourd’hui<br />
un produit en grande surface et que j’en achète parallèlement un<br />
autre sur internet, je dois être capable de les retrouver au même<br />
endroit sans avoir à me demander s’il s’agit de produits iTunes ou<br />
Amazon et si je peux ou non les utiliser sur chaque plateforme.<br />
La transformation des entreprises par le numérique représentet-elle,<br />
selon vous, une opportunité pour les femmes d’accéder<br />
d’avantage aux fonctions managériales et aux postes de décision<br />
dans les entreprises, à commencer par celles qui intègrent<br />
une forte proportion de digital dans leurs processus ?<br />
Comme dans de nombreuses industries, malheureusement,<br />
la femme n’est encore assez représentée dans le secteur du<br />
divertissement. Cependant, de plus en plus de femmes sont<br />
actives dans les nouvelles technologies. Nous voyons notamment<br />
de nombreuses «entrepreneuses» lancer leur propre activité, leur<br />
propre start-up.<br />
Une chose est sûre : le digital n’est pas une barrière pour les<br />
femmes et j’espère qu’à l’avenir, nous verrons de plus en plus<br />
de femmes dans ces métiers.<br />
« SELON MOI, LES FEMMES SONT PLUS<br />
CRÉATIVESET AMÈNENT UNE FAÇON<br />
DE RÉFLÉCHIR DIFFÉRENTE DE CELLES<br />
QUE J’OBSERVE DANS LES INDUSTRIES<br />
STRUCTURÉES DE MANIÈRE CLASSIQUE. ».<br />
Les femmes pensent davantage «out<br />
of the box» et contribuent ainsi à développer<br />
de nouveaux services susceptibles de<br />
redéfinir l’industrie du divertissement.<br />
Des initiatives de la part de Warner Bros. Digital en matière<br />
d’Expérience Client sont-elles en cours de réalisation ?<br />
Quelles sont ces initiatives et s’appuient-elles sur les nouvelles<br />
technologies de traitement de l’information ?<br />
Aujourd’hui il y a énormément d’initiatives en cours qui mettent le<br />
client au centre de nos stratégies et les data sont clairement ce<br />
qui «drive» ces initiatives. Notre objectif est de mieux comprendre<br />
le consommateur à travers ses utilisations afin de lui proposer<br />
des services et des contenus qui répondent exactement à ses<br />
attentes.<br />
A l’heure actuelle, nos industries évoluent à grande vitesse: les<br />
consommateurs ne regardent plus les contenus de façon linéaire<br />
devant une télé mais lorsqu’ils en ont envie. Très souvent, ils<br />
visionnent tous les épisodes d’une série les uns à la suite des<br />
autres: c’est le phénomène du «binge watching». Nous devons<br />
comprendre les consommateurs et adapter les contenus et leurs<br />
formats mais également les supports sur lesquels ils vont être<br />
proposés. De plus, des services annexes aux contenus vont être<br />
mis à la disposition des utilisateurs: faut-il ajouter de l’interaction<br />
à un contenu, permettre au consommateur d’y accéder plus<br />
tôt ? Aujourd’hui, nous plaçons le consommateur au centre de<br />
notre stratégie et nous créons des services qui permettent cette<br />
flexibilité.<br />
© Oliv’images photographie
40<br />
#Entertainment | Science Fiction<br />
C’est officiel depuis quelques semaines : l’action de retour vers le Futur se déroule désormais entièrement dans le passé. Certains objets<br />
imaginés il y a presque 30 ans peuplent aujourd’hui notre quotidien. On pense au cinéma 3D, aux lunettes connectées, aux tablettes<br />
tactiles, bien sûr. Mais aussi au Slide, le terrible HoverBoard de Lexus, à la Nike Air Mag à fermeture automatique commercialisée cet<br />
automne - à moins que les deux sociétés nancéiennes Zohr Tech et Digistole prennent la marque américaine de vitesse - ou prochainement<br />
à l’AeroMobil 3.0, dont la sortie prévue pour 2017 en réponse à la DeLorean DMC-12 volante coûtera un petit million d’euros. Beaucoup<br />
d’excellentes raisons pour se préparer à ce qui est désormais devant nous.<br />
BONNEVOIE, POINT DE DÉPART<br />
DE LA SCIENCE FICTION PAR FABIEN AMORETTI<br />
Les Hugo Awards,<br />
prix récompensant depuis<br />
1953 les meilleures œuvres<br />
de science-fiction, ont été<br />
nommés ainsi pour rendre<br />
hommage à Hugo Gernsback.<br />
Le fondateur d’un des premiers<br />
magazines de science-fiction<br />
américains (Amazing Stories)<br />
est né à… Bonnevoie. Une rue<br />
porte également son nom<br />
à Luxembourg : celle qui sépare<br />
Utopolis de Luxexpo, tout un<br />
symbole. Cette année, le prix<br />
du meilleur roman - le plus<br />
prestigieux des awards remis -<br />
a été accordé à l’auteur chinois<br />
Liu Cixin pour The Three Body<br />
Problem.<br />
2019 Les androïdes sont parmi nous<br />
Blade Runner<br />
(Ridley Scott, 1982)<br />
2019 Les humains<br />
se réveillent mutants<br />
Akira<br />
(Katsuhiro Otomo, 1982)<br />
2030 Une intelligence<br />
artificielle nous manipule<br />
pour se reproduire<br />
via un androïde<br />
Ghost in the Shell<br />
(Mamasume Shirow, 1991)<br />
2029 Machines et humains<br />
s’affrontent à mort<br />
Terminator 3<br />
(Jonathan Mostow, 2003)<br />
2052 ONU et terroristes<br />
s’affrontent sur fond de<br />
guerre bactériologique<br />
Deus Ex (Eidos, 2000)<br />
2054 Precrime vous<br />
repère avant que vous ne<br />
commettiez un meurtre<br />
Minority Report<br />
(Philip K. Dick<br />
/Steven Spielberg, 2002)<br />
YOU ARE HERE<br />
<strong>2015</strong> Beast magazine<br />
sort le 17 novembre,<br />
juste après l’arrivée<br />
de Marty McFly<br />
dans Retour vers le futur 2<br />
2021 Les passeurs de données<br />
se dopent aux implants mémoires<br />
Johnny Mnemonic<br />
(William Gibson/Robert Longo, 1995)<br />
2026 Les ouvriers menés<br />
à la rebellion par un robot<br />
Metropolis (Fritz Lang, 1927)<br />
2059 Les humains<br />
rallument le soleil<br />
en voie d’extinction<br />
Sunshine<br />
(Danny Boyle, 2007)<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
2023 Guerre d’aliens<br />
sur Terre<br />
Perfect Dark (Rare Ware)<br />
2025 Love story<br />
avec une intelligence<br />
artificielle<br />
Her (Spike Jonze, 2013)<br />
2062 Zorglub Jr étend<br />
sa dictature au monde<br />
et abolit le temps<br />
Le réveil du Z<br />
(Tome et Janry, 1985)
#Entertainment | Science Fiction<br />
41<br />
2070 Paris ensablée<br />
Peut-être<br />
(Cédric Klapisch, 1999)<br />
2090 Un androïde domestique<br />
tue son propriétaire<br />
Animatrix:<br />
The Second Renaissance<br />
(Mahiro Maeda, 2003)<br />
2122 Un vaisseau<br />
extraterrestre découvert<br />
suite à un SOS<br />
Alien (Ridley Scott, 1979)<br />
2145 Nous habitons tous au<br />
Groenland<br />
Le Monde englouti<br />
(J. G. Ballard, 1962)<br />
2688 Les cancres du<br />
présent tiennent le futur<br />
de l’humanité entre leurs<br />
mains<br />
Bill and Ted’s Excellent<br />
Adventure<br />
(Stephen Herek, 1989)<br />
2660 Ralph 124C 41+<br />
teste la résurrection<br />
canine<br />
Ralph 124C 41+:<br />
A Romance of the Year<br />
2660<br />
(Hugo Gernsback 1911)<br />
2583 Ca se confirme,<br />
il faut guérir le mal<br />
par le mal<br />
Les Chroniques<br />
de Riddick<br />
(David Twohy 2004)<br />
2500 Les humains<br />
ont fui sur Venus, l’âge<br />
de pierre règne sur Terre<br />
Niourk (Stefan Wul, 1957)<br />
2495 Drogue et sexe<br />
dirigent un monde<br />
« parfait »<br />
Le Meilleur des mondes<br />
(Aldous Huxley, 1932)<br />
2805 L’humanité est obèse<br />
à 100%<br />
Wall-e (Andrew Stanton 2008)<br />
2899 Nous vivons sous l’eau<br />
et communiquons par<br />
«telephote» La Journée d’un<br />
journaliste américain en 2889<br />
(Jules Verne, 1889)<br />
3085 Trois astronautes<br />
découvrent une planète<br />
dominée par les singes, la Terre<br />
Planet of the Apes<br />
(Pierre Boule, 1963)<br />
10 191 L’épice devient essentiel<br />
pour les voyages dans l’espace<br />
Dune (Frank Herbert 1965,<br />
David Lynch 1984)<br />
5 milliards Adi a merci, soirée<br />
mondaine de clôture pour<br />
la destruction de la terre<br />
Doctor Who (Sydney Newman<br />
/Donald Wilson , 2005)<br />
802 701 Nous sommes devenus<br />
des androgynes simplets à<br />
la merci nocturne<br />
et vorace des Morlocks<br />
La Machine à explorer le Temps<br />
(H.G. Welles, 1895)<br />
40 000 Barbarella voyage<br />
de planète en planète<br />
et découvre l’orgasmotron<br />
(Jean-Claude Forest 1962)<br />
22 000 Un mathématicien exilé<br />
dans l’espace veut rassembler<br />
le savoir d’une humanité<br />
dispersée<br />
Fondation<br />
(Isaac Asimov, 1942)<br />
THIS IS THE END...<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
42<br />
#Entertainment | Motion Design<br />
«LES<br />
POSSIBILITÉS<br />
SONT<br />
INFINIES»<br />
INTERVIEW<br />
SOLVEIG PARANGO<br />
STEVE GERGES<br />
En <strong>2015</strong>, le Luxembourgeois Steve Gerges revient aux Rotondes<br />
avec une version plus approfondie de LAN : LAN2.0, une création<br />
déroutante dans laquelle les images se mêlent aux sons – et au<br />
public – et invitent ainsi le spectateur à se pencher sur la délicate<br />
question des connexions sociales. L’occasion était trop belle pour<br />
ne pas nous entretenir avec lui et évoquer cette toute nouvelle<br />
forme d’art qui, si elle en est encore à ses prémices, annonce<br />
résolument un tournant dans l’art contemporain. Rencontre.<br />
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et rappeler les<br />
grandes lignes de votre parcours ?<br />
Je m’appelle Steve Gerges, j’ai 38 ans. Je suis Motion<br />
Designer depuis 15 ans environ.<br />
Au début des années 2000, avec quelques amis, nous<br />
avons créé le collectif Visual Delight. Tout a commencé<br />
par un contact, qui nous a permis de nous produire en<br />
boîte – nous avons d’ailleurs eu une résidence d’un an,<br />
environ, au Melusina. Nous étions alors les pionniers dans<br />
le domaine, c’était encore très inédit de mélanger images<br />
et sons comme nous le faisions alors. Et puis, nous avons<br />
levé le pied, nous avions tous de ‘vrais métiers’ à côté et,<br />
il faut le dire, les weekends, nous étions vraiment épuisés.<br />
Ça s’est essoufflé tout seul, en fait. C’est il y a 5 ou 6 ans<br />
que j’ai eu envie d’y revenir. L’étincelle a été produite par<br />
ma rencontre avec Artaban. Ils cherchaient alors un Video<br />
Jockey et moi, je voulais faire plus que simplement passer<br />
des images en boîte. Créer de vrais sets me semblait plus<br />
intéressant.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Entertainment | Motion Design<br />
43<br />
C’est dans cet esprit que vous en êtes venu à des projets qui<br />
mêlent invariablement images et sons. L’un sans l’autre est-il<br />
inconcevable pour vous ?<br />
Oui, c’est cela qui rend l’expérience intéressante. Ensuite,<br />
j’ai poussé la facette interactive du projet, en injectant un<br />
côté audio-réactif dans les visuels de base. C’était pour<br />
la release du dernier album d’Artaban il y a trois ans, à<br />
l’Exit07. J’ai trouvé ça véritablement très intéressant, bien<br />
plus que de simplement diffuser des vidéos. Cela a donné<br />
un aspect plus aléatoire, plus alternatif, qui aboutissait à<br />
un résultat non figé, à davantage de liberté. Comme avec<br />
un instrument de musique, en quelque sorte.<br />
Qu’est-ce qui a motivé le projet LAN en 2014 ?<br />
Il y a quatre ans, j’ai eu la chance de faire partie d’une<br />
délégation francophone pour découvrir le Festival Elektra,<br />
à Montréal. Là, j’ai découvert les possibilités infinies qui se<br />
cachent derrière la notion d’art électronique. De l’image au<br />
son, en passant par la technique, les capteurs, etc. Ça a été<br />
un véritable électrochoc. Aussi, en rentrant, je me suis dit<br />
qu’il était temps de passer à l’action, de faire quelque chose<br />
de tout ce que je venais de découvrir et d’emmagasiner.<br />
Je connaissais déjà Steph Meyers, car j’avais réalisé une<br />
vidéo LOOP, et je connaissais les lieux. De ce fait, tout s’est<br />
enchaîné assez naturellement. J’avais envie de jouer avec<br />
des caméras 3D et de voir ce que l’on pouvait générer<br />
comme visuels… C’était l’idée première. Je voulais aboutir<br />
à une représentation graphique des connexions sociales<br />
dans un endroit clos.<br />
De façon concrète, la caméra capte une position, une<br />
distance, puis toutes ces informations sont injectées dans<br />
un programme spécifique qui génère les visuels. Chaque<br />
personne est représentée par un triangle. Si moins de deux<br />
mètres séparent deux personnes, une ligne se connecte<br />
entre ces deux triangles. Il y a également une bulle, qui<br />
symbolise l’espace personnel qui peut grandir, se mélanger<br />
et se briser. En somme, toutes ces formes définissent les<br />
êtres et les rapports qui existent entre eux.<br />
Le projet LAN 2.0 est décrit comme une version plus élaborée<br />
par rapport à la première version. Comment cela se matérialiset-il<br />
?<br />
Entre les points et les lignes, on trouve désormais de grands<br />
triangles qui représentent le tissu social. En revanche, il<br />
y a eu un bug dans le soft. Par moment, les triangles se<br />
déchirent. Alors, bien sûr, les développeurs ont tout de suite<br />
voulu y remédier, mais moi, j’ai insisté pour que l’on laisse ce<br />
bug, parce que ça apportait une dimension supplémentaire<br />
au projet. Le tissu social lui aussi se déchire, parfois. Sur<br />
le plan technique, LAN 2.0 se caractérise par toute une<br />
réécriture du software, il y a désormais une vraie interface.<br />
Pourquoi est-ce important d’intégrer le public dans vos œuvres ?<br />
Est-ce une façon de donner au mot ‘connecté’ une dimension plus<br />
concrète ?<br />
Je ne cherche pas tant que ça à intégrer le public à mes créations.<br />
Ce qui m’intéresse, c’est l’art génératif, c’est-à-dire l’art généré<br />
de façon aléatoire par l’ordinateur. Je donne des paramètres à<br />
l’ordinateur et, ensuite, je le laisse faire et engendrer des visuels.<br />
En quoi cela relève-t-il de l’art ?<br />
Il faudrait poser à la question à des historiens de l’art (rires)!<br />
Mes créations ne se définissent pas seulement comme un simple<br />
jouet technologique. Il y a une réflexion derrière. Ici, c’est le<br />
contexte sociologique. En définitive, c’est comme une œuvre<br />
picturale lambda: derrière l’œuvre, il a y toujours une réflexion<br />
propre à l’artiste, une réflexion qu’il essaye de retranscrire avec<br />
différents moyens, que ce soit la peinture ou la vidéo. Ça n’est<br />
pas juste un jeu vidéo.<br />
Le public est-il réceptif à cette nouvelle forme d’art ?<br />
C’est quelque chose de très récent ici au Luxembourg. Mais les<br />
gens ont été assez réceptifs. Le souci, c’est qu’il y a encore<br />
toute une éducation à faire. C’est encore très neuf. Par exemple,<br />
lors du premier vernissage de LAN, j’ai passé toute la soirée<br />
à expliquer le projet au public. Mais cela va en ‘s’améliorant’.<br />
Il y a deux semaines, j’ai assisté à la conférence Multiplica,<br />
aux Rotondes et, même entre les professionnels, les opinions<br />
divergent. Pour certains, les nouvelles technologies ont donné<br />
naissance à cette forme d’art. Pour d’autres, les artistes sont<br />
le point de départ. À mon avis, les deux sont intimement liés.<br />
Les studios poussent toujours la démarche un peu plus loin. Par<br />
exemple, quand Xbox a lancé sa caméra Kinect il y a cinq ans,<br />
elle a aussitôt été détournée par les hackers et par les artistes.<br />
Pour mon projet aussi, à la base, il n’y a que de simples caméras<br />
de surveillance. On est de nouveau dans le détournement de la<br />
technologie pour arriver à une matière artistique. Les possibilités<br />
sont infinies.<br />
LAN 2.0, À VOIR AUX ROTONDES<br />
JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE <strong>2015</strong><br />
Suite au grand succès du loop LAN créé par Steve<br />
Gerges en 2014, une version plus élaborée vient d’être<br />
mise au point: l’animation interactive est toujours<br />
nourrie par le positionnement et les mouvements des<br />
personnes, mais elle inclut de nouveaux paramètres,<br />
afin de représenter au plus près l’interconnectivité du<br />
public, ce qui se traduit par une œuvre vidéo plus riche<br />
et plus variée.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
44<br />
#Entertainment | Marketers Day <strong>2015</strong><br />
LUXEMBOURG AWARDS <strong>2015</strong><br />
LUXEMBOURG MARKETING<br />
& COMMUNICATION AWARDS :<br />
LES MEMBRES DU JURY ONT PARLÉ<br />
BEST WEBSITE DESIGN<br />
Le OF jeudi THE 22 YEAR octobre, plus de 1000 professionnels du secteur Marcom s’étaient donné rendez-vous à la Halle Victor Hugo,<br />
au cœur de Luxembourg, pour la 7 ème édition des Luxembourg Marketing & Communication Awards. La cérémonie de remise<br />
des prix a clôturé une journée riche en innovation, partage et bonnes pratiques, avec de nombreuses interventions<br />
d’experts locaux et internationaux. Budgets, stratégie, mais également créativité et une bonne dose d’humour étaient<br />
au programme.<br />
Le Premier ministre Xavier Bettel, via un message vidéo, ouvert<br />
officiellement la 7 ème cérémonie des Luxembourg Marketing<br />
& Communication Awards.<br />
Celle-ci a débuté avec la catégorie des Digital Excellence Awards.<br />
Nvision a remporté l’award Best Website Design of the Year, avec le<br />
site internet rosportlife.com, dont le contenu est basé sur les intérêts<br />
des habitants luxembourgeois.<br />
C’est ensuite La Bâloise qui s’est vue récompensée pour son<br />
application Game of Roads : la compagnie d’assurance a convaincu les<br />
membres du jury et remporte le précieux Best Mobile App of the Year<br />
Award. Un app qui fait mouche !<br />
Réseaux sociaux et sécurité routière font bon ménage : Mikado a raflé<br />
le prix de Best Social Media Strategy of the Year avec un concept<br />
original visant à sensibiliser le grand public sur l’alcool au volant. Une<br />
réussite !<br />
Trois lettres, un seul lauréat : le prix de la Best SEO Strategy of the<br />
Year, est revenu à Vanksen pour les publications et animations<br />
émotionnellement engageantes mises en place dans le cadre d’une<br />
ligne éditoriale en lien avec la marqueFelix et son univers !<br />
Le repos fut de courte durée pour Vanksen : à peine de retour à<br />
leurs places, les dirigeants de l’agence digitale ont remis le couvert. Le<br />
Best Online Customer Experience Award leur a été attribué, grâce au<br />
lancement digital du film le Hobbit, la Bataille des Cinq Armées !<br />
Jamais deux sans trois ! Vanksen a remporté le prix de la Best Digital<br />
Agency of the Year. Les points forts de l’agence ? Toujours à l’écoute<br />
du marché, des tendances sociétales et technologiques, mais aussi un<br />
développement permanant de son offre digitale.<br />
Le prix du Young Marcom Talent of the Year, remis par Tommy Lehnert<br />
de SAS est revenu cette année à Aurélien Luiselli, de VOUS. La double<br />
compétence marketing/digital et les connaissances pointues du 360°<br />
Communication and Digital Strategist ont convaincu ses pairs.<br />
Pour débuter la session des Creative Excellence Awards,<br />
l’agence binsfeld, avec la réalisation du nouveau sport<br />
corporate d’Enovos, a remporté le Best Brand Image Award.<br />
Une première pour les Luxembourg Marketing & Communication<br />
Awards : Nvision, pour la nouvelle identité graphique de<br />
Rosport, et Bunker Place, pour fêter le début de la présidence<br />
européenne du Luxembourg, ont fini ex-aequo. Ils se partagent<br />
le prix du Best Design & Graphic Art.<br />
Qu’en est-il du Best Marketing Strategy Award ? C’est Plan K qui a<br />
raflé, au nez et à la barbe de ses concurrents le prix tant convoité,<br />
grâce à la pyramide de livres d’Ernster. Un record du monde.<br />
KPMG Luxembourg, pour la première édition de KPMG Plage<br />
s’est vu décerner le prix du Best Event Project ! Une expérience<br />
unique au Grand-Duché qui sera, à coup sûr, renouvelée.<br />
Et de deux pour KPMG, qui a séduit le jury avec la projection<br />
en hologramme du Premier Ministre Xavier Bettel lors de<br />
l’inauguration de ses nouveaux locaux. La société de conseil<br />
remporte le Best Customer Experience Award.<br />
Est ensuite venue l’heure de récompenser la Best Brand and<br />
Creative Agency of the Year : c’est une nouvelle fois Vanksen<br />
qui remporte le précieux trophée et qui nous promet des<br />
projets ambitieux pour l’avenir, et notamment le déploiement<br />
d’une nouvelle identité en 2016 !<br />
Dernier prix, et non des moindres : le Marketing &<br />
Communication Manager of the Year Award, remis par<br />
Alexandre Guytard, de Sitecore Luxembourg ! Le lauréat<br />
<strong>2015</strong> est Christian Carbonne, de Luxair Group qui voit ses<br />
nombreuses actions de digitalisation du groupe récompensées.<br />
Félicitations aux lauréats ainsi qu’à tous les candidats des<br />
Luxembourg Marketing & Communication Awards <strong>2015</strong> et à<br />
l’année prochaine !<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Entertainment | Marketers Day <strong>2015</strong><br />
45<br />
Découvrez l’ensemble<br />
des photos sur<br />
www.marketersday.lu<br />
© Studion Photography & Oliv’images photographie<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
46<br />
#Entertainment | Shopping<br />
Découvrez de nombreux produits<br />
de grandes marques sur<br />
www.side.be<br />
www.showstyle.lu<br />
BLANDIN & DELLOYE<br />
Derby en cuir brun<br />
Pénétrez dans l’univers «club»<br />
gentleman et cosy de Blandin<br />
& Delloye. En cuir véritable de veau,<br />
ces chaussures de ville fabriquées<br />
à la main proposent une ligne<br />
contemporaine et résistante au temps.<br />
Prix : 160€<br />
STÉFANIE RENOMA<br />
Veste de smoking Noire<br />
Porté depuis sa création<br />
par Françoise Hardy, Jane Birkin,<br />
Charlotte Gainsbourg,<br />
Fanny Ardant, le smoking Renoma<br />
est un incontournable du vestiaire<br />
de la femme qui joue des genres<br />
et se joue des diktats.<br />
Prix : 380€<br />
DE RIGUEUR<br />
Le BEV (Marron Vintage)<br />
Inspiré du « Baise-En-Ville »<br />
des années 40, le BEV simplifie<br />
votre vie quotidienne de façon<br />
pratique et élégante. Fabriqué<br />
à la main en France par les meilleurs<br />
artisans maroquiniers, il s’adresse<br />
aux hommes de goût.<br />
Prix : 350€<br />
(+30€ pour les initiales gravées main)<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
L’Hostellerie Le Claimarais<br />
vous propose une pause gastronomique<br />
dans un lieu d’exception.<br />
Formule<br />
«Lunch»<br />
servie<br />
du mercredi midi<br />
au vendredi soir.<br />
L’Hostellerie le Claimarais<br />
c’est un lieu inoubliable pour organiser<br />
votre mariage et vos réceptions privées<br />
ou professionnelles.<br />
Réservez dès aujourd’hui<br />
votre mariage clés en main<br />
et profitez de nos offres exceptionnelles<br />
sur notre site www.leclaimarais.be<br />
30 rue du Clémarais | B-6790 Aubange<br />
Tél.: +32 (0)63 37 11 02 | Fax: +32(0)63 37 10 83<br />
www.claimarais.be | info@claimarais.be<br />
2, Grand RueImmeuble Bertogne<br />
L-1660 Luxembourg<br />
Tél. : +352 26 26 21 62<br />
alazio.lu
48<br />
#Art | Exhibitions<br />
WILL LOFY<br />
ZIDOUN-BOSSUYT GALLERY<br />
PAR NATHALIE BECKER<br />
Historiquement installée à Luxembourg<br />
dans le quartier de la gare depuis 2008,<br />
la galerie Zidoun-Bossuyt a creusé un<br />
sillon original dans le paysage artistique<br />
luxembourgeois en faisant découvrir<br />
au grand public des plasticiens afroaméricains<br />
remarquables. Cependant,<br />
depuis son déplacement en avril <strong>2015</strong><br />
dans une prestigieuse demeure séculaire<br />
de la rue St-Ulric au Grund, la galerie<br />
connaît une nouvelle dynamique.<br />
Son superbe espace conçu par l’architecte<br />
Stefano Moreno offre de nouvelles<br />
possibilités et surtout, Nordine Zidoun<br />
et Audrey Bossuyt ont choisi de faire la<br />
place belle aux artistes luxembourgeois.<br />
La prestigieuse exposition consacrée à<br />
Martine Feipel et à Jean Bechameil en est<br />
un exemple éloquent.<br />
Ainsi, pour sa première participation à<br />
Luxembourg Art Week, la galerie met entre<br />
autres à l’honneur des œuvres d’une figure<br />
historique de l’art local, Wil Lofy. Enfant<br />
des Terres-Rouges, né le 31 janvier 1937 à<br />
Esch-sur-Alzette, Lofy va, dès 1959, laisser<br />
libre cours à sa passion pour l’art et partir<br />
se former à Florence, Sesto Fiorentino<br />
puis à l’Académie des Beaux-Arts de Paris.<br />
Rapidement, il affirme son tempérament<br />
hors-norme et son talent pour le dessin, la<br />
peinture et la sculpture. Un brin libertaire,<br />
faisant fi des écoles et des tendances de<br />
tout poil, Lofy est un plasticien qui va<br />
marquer l’art et le paysage luxembourgeois<br />
au propre comme au figuré.<br />
En effet, bon nombre de ses œuvres<br />
gouailleuses et pittoresques vont s’égailler<br />
au fil des années dans l’espace public.<br />
Nous lui devons la fameuse fontaine<br />
Hämmelsmarsch, laquelle, du haut de<br />
ses 2,80 m, marque l’emplacement du<br />
séculaire puits rouge à Luxembourg. A<br />
Mondorf, c’est sa sémillante Maus Kitty<br />
réalisée en hommage au poète August<br />
Liesch qui, depuis 1986, ravit les passants.<br />
A Grevenmacher, l’émouvant Violoniste et<br />
Chanteur de rue aveugle déambule depuis<br />
1991 alors que sur l’esplanade de Remich,<br />
un truculent Bacchus chevauchant son<br />
tonneau (1999) nous rappelle la suavité<br />
des vins de Moselle. Citons encore sans<br />
être exhaustifs, La laitière d’Ettelbruck ou<br />
bien encore à Mamer, le monument à la<br />
mémoire Josy Barthel et Nicolas Frantz, les<br />
deux illustres sportifs luxembourgeois.<br />
La galerie Zidoun-Bossuyt nous offre<br />
la possibilité de découvrir une œuvre<br />
originale de Wil Lofy ainsi que deux tirages<br />
en plâtre acrylique. Nous pouvons de ce<br />
fait appréhender l’amplitude de l’univers<br />
de l’artiste qui s’exprime aussi bien dans<br />
la pierre, le bois que dans l’os de baleine,<br />
un matériau inédit qui lui permet de<br />
faire entrer en symbiose son imaginaire<br />
effervescent et l’influence des arts premiers<br />
qu’il affectionne tant.<br />
Il faut dire que Lofy, l’artiste bourlingueur, le<br />
voyageur au long cours avide d’embruns et<br />
de Terra Incognita ne peut se satisfaire ni<br />
de matériau traditionnel, ni de thématique<br />
classique. Dans son art, l’exotique, le<br />
décalé et même l’anticonformisme règnent<br />
en maître. De plus, ce grand marin, un<br />
peu flibustier, éprouve pour l’élément<br />
aquatique et les sujets pisciformes un vif<br />
intérêt. Ainsi, sirènes telles notre Mélusine,<br />
sélaciens peu accorts ou poissons aux<br />
allures antédiluviennes sont des modèles<br />
de prédilection qui prennent forme en<br />
dessin ou en sculpture.<br />
Le bois flotté, des éléments rapportés,<br />
des petits trésors collectés ça et là sur les<br />
rivages chiliens qu’il a fait siens, donnent<br />
corps à des bestioles marines aussi<br />
effrayantes qu’ogresses. Sur un os caudal<br />
de baleine s’épanouissant en éventail,<br />
l’artiste nous représente une scène<br />
cynégétique Inuit aux accents melvilliens.<br />
Là encore, Wil Lofy tourne son regard vers<br />
les expressions originelles et authentiques<br />
de l’art et aime à mêler dans son travail des<br />
références à l’art amérindien, Inuit et précolombien<br />
au panthéon hindouiste. Une<br />
symbiose jubilatoire qui donne naissance à<br />
un foisonnant bestiaire et à des œuvres<br />
pittoresques, hybrides et pleines de verve,<br />
à l’instar de son auteur.<br />
Photos studios Lofy «Photos by David Laurent»<br />
Photos oeuvres «Courtesy of Lofy and Zidoun-Bossuyt Gallery»<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
49<br />
6, rue Saint-Ulric<br />
L-2651 Luxembourg<br />
Open Tuesday to Friday 10am to 6pm<br />
Saturday 11am to 5pm<br />
Tél. : +352 2629 6449<br />
contact@zidoun-bossuyt.com<br />
www.zidoun-bossuyt.com<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
50<br />
#Art | Exhibitions<br />
TOMOKAZU<br />
MATSUYAMA<br />
In The Midnight Hour, <strong>2015</strong><br />
Acrylic & mixed media on canvas<br />
This month, the Brooklyn-based<br />
Japanese artist, Tomokazu Matsuyama,<br />
is coming to Luxembourg for his second<br />
solo exhibition at Zidoun-Bossuyt<br />
Gallery where he will continue the<br />
exploration of his dual US & Japanese<br />
heritage in his imagery.<br />
Tomokazu Matsuyama will debut a selection<br />
of new paintings and a series of steel<br />
sculptures rendered in monochromatic<br />
gold and silver. With this collection of<br />
works, the artist traces the canon of the<br />
history of Western art while filtering it<br />
through his idiosyncratic imagery, where<br />
the flatness of Eastern painting meets the<br />
bold vigor of American pop.<br />
Matsuyama’s work responds to his own bicultural<br />
experience of growing up between<br />
Japan and America by bringing together<br />
aspects of both Eastern and Western<br />
aesthetic systems. His practice repositions<br />
traditional icons within a broader global<br />
context in order to create a distinctive<br />
style that resists cultural categorization<br />
and embodies what the artist refers to<br />
as the “struggle of reckoning the familiar<br />
local with the familiar global.” By raising<br />
questions of national and individual<br />
identity through the formal qualities and<br />
subject matter of his paintings, Matsuyama<br />
examines the “natural chaos” of our social<br />
environments and challenges viewers to<br />
confront their own conceptions of cultural<br />
homogeneity.<br />
Matsuyama is influenced by a variety of<br />
subjects, including Japanese art from<br />
the Edo and Meiji eras, classical Greek<br />
and Roman statuary, French Renaissance<br />
painting, post- war contemporary art,<br />
and the visual language of global, popular<br />
culture as embodied by mass-produced<br />
commodities. He approaches his sculptural<br />
works in a painterly fashion, playing with<br />
color, shadow, and depth to achieve<br />
an effect that is simultaneously threedimensional<br />
and flat, creating an immersive<br />
experience where viewers are invited to<br />
physically walk around and through the<br />
forms.<br />
The sculptures refer to diverse art<br />
historical references ranging from Italian<br />
Renaissance sculptures like Gian Lorenzo<br />
Bernini’s bust of Louis XIV at Versailles<br />
to a Hadrianic copy of the iconic Greek<br />
Crouching Venus statue rendered by<br />
Doidalsas in the 3 rd century BC, and from<br />
the French Neoclassical painting Napoleon<br />
Crossing the Alps by Jacques-Louis David<br />
to Edo drawings by the Japanese artist<br />
Katshushika Hokusai. Through this series<br />
of sculptures, Matsuyama also plays with<br />
image distortion: as the viewer approaches<br />
each piece from a different angle, the<br />
figurative essence of the piece begins<br />
to dissolve and morph into something<br />
different and less recognizable, presenting<br />
a completely new experience of the work.<br />
The new paintings feature the<br />
expressionless figures against expressive<br />
floral patterns, surface covered with real<br />
flowers and floral wall patterns which<br />
artist calls « Deco-florative « derived<br />
from traditional Japanese techniques and<br />
sensibility, that are characteristic of the<br />
artist’s work but also incorporate abstract<br />
imagery, as they are conceived as an<br />
homage to Abstract Expressionist painters<br />
of the New York School. In order to create<br />
an effect that mimics a gestural approach,<br />
the artist utilizes a painstakingly precise<br />
technique of layering paint in a very<br />
controlled manner. Matsuyama says, “While<br />
Tomokazu Matsuyama<br />
(To be titled), <strong>2015</strong><br />
Stainless steel 304<br />
my work is about integration into a new<br />
world order of urban cosmopolitanism,<br />
what remains is the underlining of<br />
specific iconographies that inform my<br />
cultural and historical past as Japanese.<br />
The work is placed, somewhat nonsensibly,<br />
into another context, in which I<br />
am constantly trying to reinterpret what<br />
the image means within a shifting global<br />
dialogue.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
Tomokazu Matsuyama, “SOMEWHERE HERE”<br />
November 19 th , <strong>2015</strong> until January 9 th , 2016<br />
The show opens on November 18 th with the artist in attendance.
6 rue Saint-Ulric<br />
L-2651 Luxembourg<br />
Tel : +352 2629 6449<br />
contact@zidoun-bossuyt.com<br />
www.zidoun-bossuyt.com<br />
Open Tuesday to Friday 10am to 6pm<br />
Saturday 11am to 5pm
52<br />
#Art | Education<br />
AMBIANCE ET HARMONIE,<br />
INDISSOCIABLES PRÉMICES<br />
DE LA CRÉATIVITÉ ARTISTIQUE<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
CHEZ L‘ENFANT<br />
Sergueï Brin et Larry Page, les deux fondateurs de Google, Jeff Bezos,<br />
le PDG d’Amazon, Jimmy Wales, le créateur de Wikipédia… les plus grands<br />
entrepreneurs ont fréquenté une école Montessori. Ces méthodes se<br />
développent depuis plus d’un siècle, notamment au Luxembourg. Dix règles<br />
d’or, une stimulation de la créativité et des environnements harmonieux,<br />
telles sont quelques-unes des bases de l’approche montessorienne.<br />
Dominique Godard présente à <strong>BEAST</strong> les bienfaits de ces méthodes sur<br />
la créativité des enfants.<br />
Les fonctions créatives ou d’imagination créative apparaissent très tôt chez l’être<br />
humain. Quels sont les premiers signes perceptibles ?<br />
L’enfant a tout d’abord besoin d’harmonie autour de lui. Il s’agit d’une des bases<br />
de la pédagogie Montessori. Chaque pièce de vie, ou « ambiance », doit être<br />
agencée de façon à faciliter les apprentissages et en totale harmonie de couleur.<br />
La Communauté Enfantine est rouge : nappes, vaisselle, cache-pots, car les fleurs<br />
et les plantes sont très présentes dans nos ambiances. Par contre, pour ne pas<br />
brimer la créativité des enfants et des bébés, qui peuvent nous rejoindre à partir<br />
de 3 mois, nous ne peignons pas les murs, qui restent blancs. De cette façon nous<br />
n’attirons pas l’attention des enfants vers ces murs, mais plutôt vers les objets qui<br />
les entourent. Nous fixons notamment des tableaux représentant des animaux, des<br />
paysages, ou des créations d’artistes (La mère à l’enfant, de Picasso, notamment).<br />
Ces tableaux sont fixés au mur, à une hauteur variant selon l’âge de l’enfant (pour<br />
les bébés, ils sont à 30cm du sol), toujours en respectant cette harmonie.<br />
Ensuite, dès que l’enfant arrive à ramper, il va automatiquement manipuler. Nous<br />
remarquons que de très jeunes enfants, âgés d’environ 9 mois, se mettent à<br />
ranger et à ordonner le matériel à leur disposition. C’est très impressionnant. Maria<br />
Montessori a observé, dans l’évolution de l’enfant, des périodes durant lesquelles<br />
il apprend sans aucune contrainte. Ces périodes, dites « sensibles » illustrées<br />
ci-dessus, est celle de l’ordre. Cette période dure jusqu’à 2-3 ans, elle est au cœur<br />
de l’apprentissage.<br />
Quelles seront les activités créatives qui découleront de ces premières activités<br />
de découverte ?<br />
Plus tard, les enfants seront capables de manipuler, de réaliser des activités<br />
de modelages et de peinture. La peinture se fait tout d’abord debout, sur un<br />
chevalet ou directement sur papier au mur. En se tenant debout, les enfants<br />
peuvent plus facilement développer la motricité de leur poignet, étape très<br />
importante pour l’apprentissage de l’écriture qui arrivera quelques mois plus<br />
tard. Une activité doit toujours amener à une autre, et in fine, à l’apprentissage<br />
des pré-requis. Lorsqu’ils sont plus âgés, ils ont à leur disposition des plateaux<br />
d’art avec feuilles, crayons, et différents matériels pour l’expression artistique.<br />
Le travail ne leur est pas mâché, nous ne sommes pas dans la production, ce<br />
qui a parfois tendance à frustrer les parents. Je pense également aux activités<br />
sensorielles et à une en particulier : les barres rouges, qui font travailler la<br />
discrimination des dimensions. Les enfants placent ces barres, mesurant de<br />
10cm à 1m, en forme d’escargots. Ils pourront ensuite remplir les endroits dits<br />
« vides » avec perles, coquillages, etc. Ils réaliseront ainsi une activité mettant<br />
leur sensibilité artistique en lumière. Et bien d’autres exemples …. Les enfants<br />
sont très spontanés et très concentrés sur de genre de travail. Quelques années<br />
plus tard, lorsqu’ils entrent à l’école Maria Montessori, ils ont accès à une<br />
salle d’art, dans laquelle nous utilisons les techniques d’Arno Stern. Pendant<br />
la seconde guerre mondiale, M. Stern venait en aide aux enfants défavorisés.<br />
Il a créé une technique de peinture debout, dans<br />
laquelle il décrit la Trace. Son approche s’abstient<br />
de toute interprétation subjective et révèle<br />
une manifestation appelée «la Formulation».<br />
Les préceptes de Stern et de Montessori<br />
se rejoignent en de nombreux points.<br />
Comment protéger et développer ces dons créatifs ?<br />
A l’Enfant Roi, nous suivons l’approche<br />
montessorienne. Le meilleur moyen de protéger<br />
cette créativité chez l’enfant est de lui offrir une<br />
ambiance propice. Celle-ci doit être physique, avec<br />
tout le matériel à leur disposition, mais également<br />
psychologique. Pour cela, nous formons nos<br />
éducatrices, pour qu’elles soient constamment<br />
bienveillantes. Il faut absolument éviter les violences<br />
institutionnelles, de type « tu as le nez sale ».<br />
L’éducatrice s’approche de l’enfant, de face, et lui<br />
mouche simplement le nez en lui expliquant ce qu’elle<br />
est en train de faire. En effet, le décalogue que Maria<br />
Montessori a écrit est une bible pour nous : nous ne<br />
devons pas porter de jugement, qu’il soit négatif ou<br />
positif ! L’enfant travaille pour lui. Cette spontanéité<br />
est la clé de leur bonheur: certains enfants sont<br />
extrêmement doués et dessinent des animaux ou<br />
paysages avec des détails extraordinaires. L’adulte<br />
ne doit pas briser ces élans créatifs en jugeant<br />
les productions des enfants. Un jugement négatif<br />
peut avoir des conséquences qui perdureront<br />
à l’âge adulte et peuvent créer un blocage.<br />
Autre moyen de développer cette créativité,<br />
le mélange des âges, si cher à Maria Montessori<br />
(0 à 3 ans, 3 à 6 ans, 6 à 9 ans et enfant 9 à 12 ans).<br />
Le principe est le suivant : les petits apprennent<br />
des grands, et les grands apprennent aux petits.<br />
Cette étape est primordiale et travaille énormément<br />
l’entraide. Nous respectons ce principe dans<br />
les crèches et dans notre école où un enfant en<br />
première année de maternelle va rester 3 ans dans<br />
la même classe, et aura donc 3 ans pour assimiler<br />
et acquérir les connaissances pour intégrer la classe<br />
primaire primaire.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
54<br />
#Art | Education<br />
Le principe est similaire en crèches : les Nidos rassemblent des<br />
enfants âgés de 3 mois jusqu’à la marche assurée, soit environ<br />
24 mois. Après le Nido, ils évoluent dans les Communautés<br />
Enfantines, jusqu’à l’âge de 3 ans. C’est dans ces groupes<br />
qu’une grande partie du développement psychomoteur et<br />
sensoriel s’acquiert. Le raffinement sensoriel est travaillé avec<br />
le matériel de vie pratique également est mis en place dans<br />
ces modules.<br />
De 3 à 4 ans, les enfants peuvent intégrer, si les parents<br />
ne souhaitent pas qu’ils rejoignent directement une école<br />
maternelle, la Maison des Enfants ou l’accent est mis sur les<br />
apprentissages intellectuels, comme la lecture, la géométrie,<br />
la géographie, etc... Après leur passage à l’Enfant Roi,<br />
les enfants peuvent intégrer, à 3 ou 4 ans, n’importe quelle<br />
école du pays, car ils auront déjà travaillé l’apprentissage des<br />
langues.<br />
Quelle sera l’actualité des crèches l’Enfant Roi en 2016 ?<br />
Lorsque nous avons ouvert la crèche dans le quartier<br />
du Kirchberg, nous avons connu une situation inédite :<br />
la crèche était complète, soit 84 enfants inscrits, avant même<br />
d’ouvrir. Cela requiert un très important travail d’intégration<br />
et d’adaptation pour les enfants, mais également pour les<br />
éducatrices. Les parents nous sollicitent, dans ce quartier<br />
où le nombre de jeunes parents au travail est important et<br />
c’est pour cette raison que nous ouvrirons une nouvelle<br />
structure dans ce quartier. Nous réfléchissons également<br />
à d’autres projets. La Cloche d’Or est une zone en fort<br />
développement, mais beaucoup de paramètres rentrent en<br />
compte. L’endroit où L’Enfant Roi s’installe est primordial.<br />
Les bâtiments abritant nos crèches à l’Atrium, Findel et<br />
Kirchberg, sont aux dernières normes en matière de sécurité,<br />
isolation, niveau sonore, etc. L’environnement extérieur et<br />
notamment l’absence de bruit sont centraux lorsque nous<br />
souhaitons développer une crèche. De plus, elles doivent être<br />
facilement accessibles pour les parents, afin que ces derniers<br />
puissent se rendre au travail rapidement, avec le moins<br />
d’embouteillage possible et sans trop polluer. Les dimensions<br />
parentale ou environnementale sont des paramètres essentiels<br />
également dans notre démarche.<br />
3 LIVRES À LIRE POUR<br />
STIMULER LA CRÉATIVITÉ<br />
DE VOS ENFANTS<br />
L’enfant<br />
Maria Montessori<br />
L’esprit absorbant de l’enfant<br />
Maria Montessori<br />
Une nouvelle compréhension<br />
de l’art enfantin<br />
Arno Stern<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Art | Education<br />
55<br />
LE DÉCALOGUE DE MARIA MONTESSORI<br />
1. Ne touchez jamais l’enfant sauf s’il vous y invite (d’une manière ou d’une autre).<br />
2. Ne dites jamais du mal d’un enfant en sa présence ou en son absence.<br />
3. Concentrez votre effort à renforcer et à aider le développement de ce qui est positif en l’enfant.<br />
4. Mettez toute votre énergie dans la préparation du milieu, prenez en soin d’une façon méticuleuse. Aidez l’enfant à établir<br />
de bonnes relations avec le milieu. Montrez-lui où se range le matériel et indiquez-lui comment il doit s’en servir.<br />
5. Soyez toujours prêt(e) à répondre à l’appel de l’enfant qui a besoin de vous, écoutez, répondez toujours à l’enfant<br />
qui a recours à vous.<br />
6. Respectez l’enfant qui a fait une erreur et qui peut se corriger de lui-même mais arrêtez fermement et immédiatement<br />
tout mauvais usage du matériel et toute action qui met en danger cet enfant, son développement ou les autres enfants.<br />
7. Respectez l’enfant qui se repose, qui regarde les autres travailler, réfléchit à ce qu’il fait, veut faire ou fera. Ne l’appelez<br />
pas et ne le contraignez pas à une autre forme d’activité.<br />
8. Aidez ceux qui cherchent une activité et qui n’en trouvent pas.<br />
9. Présentez inlassablement des activités à l’enfant qui les a refusées auparavant. Aidez-le à acquérir ce qu’il n’a pas<br />
encore et à surmonter ses imperfections. Faites tout ceci en animant avec soin le milieu, en ayant volontairement<br />
une attitude réservée, en usant de mots aimables, en étant une présence aimante. Faites que votre présence et votre<br />
disponibilité soient ressenties par l’enfant qui cherche et demeurent cachées à celui qui a déjà trouvé.<br />
10. Traitez toujours l’enfant avec la plus grande politesse et offrez-lui le meilleur de ce dont vous disposez.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
56<br />
#Art | Fine Drawing<br />
SAMUËL LEVY<br />
PAR<br />
ALEXANDRE KEILMANN<br />
UN STYLO À BILLE.<br />
DE L’INSPIRATION.<br />
DES ÉNERGIES.<br />
Voici trois mots qui<br />
définissent Samuël Levy,<br />
dont l’œuvre ne cesse de<br />
propérer depuis plus de 15<br />
ans dans la Grande Région<br />
et au-delà.<br />
«Je suis très à l’écoute de ce qui m’entoure : médias, images,<br />
énergies,… Je me sens comme un catalyseur d’énergies, j’ai le<br />
sentiment d’emmagasiner des éléments divers, je les laisse s’imposer<br />
et ils sont ensuite mixés et retranscrits sur divers supports. Le plus<br />
souvent, je travaille sans idée préconçue, sans concept établi. C’est<br />
le rapport énergétique, l’interaction entre les éléments externes et<br />
l’œuvre qui m’intéressent», explique l’artiste d’origine belge qui vit<br />
et réalise ses toiles et ses dessins au Luxembourg.<br />
Pour éviter un formatage quasi obligatoire, brimant les artistes et<br />
les réduisant à seulement quelques modes de pensée, Samuël Levy<br />
n’a jamais suivi de cursus académique complet. Véritable électron<br />
libre, cet artiste des temps moderne exprime désormais sa créativité<br />
à travers le dessin, stylo à bille à la main, pour retranscrire sa vision<br />
des choses, une vision unique. Mais pourquoi le dessin au stylo à<br />
bille ? Parce qu’il renvoie à l’écriture, à l’enfance, au graffiti. Et puis,<br />
le «bic» est accessible à tous. Pour Samuël, «l’art est une sorte de<br />
vecteur qui permet à l’homme, par le biais d’outils plastiques, de<br />
rendre visible l’invisible. Il offre une vision moins étriquée du monde<br />
extérieur et il nous renvoie souvent une image plus vraie de nousmêmes».<br />
L’art, cela ne se regarde pas uniquement. Cela se vit. La collaboration<br />
entre Samuël Levy et les participants à l’édition <strong>2015</strong> du Marketers<br />
Day à Luxembourg le prouve: «Il y a une véritable interaction entre<br />
l’œuvre et le public présent. Permettre au public d’agir sur un<br />
support le rend acteur et non simple spectateur. Les participants<br />
créent, les uns après les autres, un ensemble, une pièce unique et<br />
authentique. De plus, cela permet une meilleure approche et une<br />
meilleure compréhension de l’œuvre».<br />
Samuël Levy le dit lui-même : ses œuvres sont souvent du<br />
«pur freestyle». Il préfère laisser le dessin s’adapter à un lieu, se<br />
développer au sein de l’espace, et c’est souvent dans cette liberté<br />
d’agir que l’œuvre prend toute sa dimension. Alors faites comme<br />
Samuël, exprimez votre créativité avec un simple bic, sur un post-it<br />
ou un sous-bock …<br />
© Studion Photography.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
58<br />
#Art | Music<br />
KUSTON BEATER<br />
«IL FAUT QUE ÇA RESTE DU PLAISIR»<br />
INTERVIEW SOLVEIG PARANGO<br />
Son rapport à la musique ?<br />
«Hédoniste mais pas égoïste». C’est ainsi que le Disc-Jockey<br />
– appellation, certes alt-mödisch, mais qu’il préfère à celle<br />
trop ronflante de DJ – se définit. Kuston Beater sévit depuis<br />
maintenant plus de 20 ans sur le dance-floor. Enfin, pas<br />
vraiment, car ce qu’il aime, ce n’est pas tant de faire danser<br />
les gens que de leur faire découvrir des morceaux, leur<br />
donner à écouter de la bonne musique.<br />
De graphiste à DJ ou de DJ à graphiste, raconte-moi ton parcours ?<br />
Graphiste de formation, j’ai commencé en 1996, mais c’est en<br />
1998 que j’ai commencé à travailler à Luxembourg. D’abord<br />
en tant que salarié, pour différentes boîtes, avant de créer<br />
george(s), ma propre agence. C’était en 2003.<br />
C’est en 2000 que j’ai commencé à mixer devant un public,<br />
dans les quelques rares bars aventureux qui étaient ok pour<br />
me laisser jouer: Le Péché Mignon (ex-Dcliq et Gudde Wellen,<br />
ndlr.), et le H2O. En réalité, c’est dans mon salon que tout a<br />
commencé: j’y produisais de la musique avant même de mixer.<br />
Ca m’a quand même pris 15 ans avant de sortir un EP (sur le<br />
label lorrain Chez Kito Kat).<br />
Bientôt un second disque alors ?<br />
Ca fait trois ans que je dis à tout le monde que je bosse<br />
dessus. Alors, je ne le dis plus (rires).<br />
Comment définis-tu ton univers musical ?<br />
Indéfinissable. Je peux aussi bien jouer un morceau ultra rude<br />
et électro, et enchaîner direct avec une mélodie dégoulinante<br />
de violons, passer d’un vieux truc de variété italienne à de la<br />
house, un pastiche avec son original, des extraits de recettes<br />
de cuisine sur un beat électro… j’aime surtout confronter<br />
l’ancien et le moderne. Et avant tout surprendre.<br />
Un choix qui te place assez en marge de ce que l’on peut<br />
trouver actuellement en la matière, donc ?<br />
La plupart du temps, tu as l’impression d’entendre toujours<br />
le même beat, le même type de musique. Je trouve ça trop<br />
redondant. Moi, j’écoute plein de choses différentes, et j’ai<br />
envie de faire partager ça. C’est ça ma raison d’être dans le<br />
milieu.<br />
En revanche, je trouve que la scène à Luxembourg a bien<br />
évolué ces dernières années. Ça va dans le bon sens, en<br />
tous cas dans les endroits alternatifs que je fréquente.<br />
Enfin, alternatif,... C’est un grand mot à Luxembourg (sourire).<br />
J’apprécie le travail de Napoleon Gold, Fred Baus, Lowic ou<br />
encore LeGenco.<br />
Comment construis-tu tes sets ?<br />
Je ne prépare jamais. J’y vais toujours au feeling. Ou au bpm,<br />
même si ça ne fait pas tout. Je télécharge – légalement et<br />
illégalement –, j’achète des CDs, des vinyles. Et je prends<br />
toujours tout avec moi. C’est un problème, ça, d’ailleurs (rires).<br />
Penses-tu que l’on puisse concilier humour et musique ?<br />
C’est la première fois que l’on me demande ça…<br />
Il faut dire que tu ne te prends pas vraiment au sérieux !<br />
Le monde des DJs m’intéresse assez peu. Le côté paillettes…<br />
tout ça. Je ne me prends pas pour un DJ, je n’ai aucune<br />
prétention de ce côté-là. Je fais ça parce que j’y prends<br />
un vrai plaisir. C’est même égoïste, parce que je ne suis pas<br />
consensuel. J’aime aller là où l’on ne m’attend pas. J’essaye<br />
toujours de surprendre mon public, de le caresser à contrepoil…<br />
en intercalant par exemple une vieillerie absurde entre<br />
deux autres morceaux. En général, ça provoque le sourire, et<br />
ça, c’est ce qui me plaît.<br />
Tu viens récemment de jouer au Japon. Une consécration ?<br />
Tout à fait. C’est la classe, je peux me retirer, maintenant<br />
(rires). Plus sérieusement, ce fut une très belle opportunité,<br />
plutôt qu’une consécration. Un truc pour joindre l’utile<br />
à l’agréable, pendant mon séjour à Tokyo. Je me suis adressé<br />
à Victor Ferreira (Sun Glitters, ndlr), qui fait des sorties au<br />
Japon. Ma cherie m’a aussi beaucoup encouragé à le faire.<br />
C’était un petit set, devant 30 ou 40 personnes. Mais tout de<br />
même dans un petit bar de Shibuya, quand même! Le public<br />
était hyper réactif, c’était vraiment une expérience très cool.<br />
D’autant plus que j’y ai joué un mix de mes propres morceaux.<br />
Une première pour moi. J’ai réitéré depuis, d’ailleurs. Aux<br />
Rotondes (où il joue un vendredi par mois, ndlr).<br />
Pourrais-tu en vivre ?<br />
Je ne peux pas et je ne veux pas. Ça reviendrait à entrer dans<br />
une routine, jouer par obligation. C’est un side job, et c’est<br />
parfait ainsi. Il faut que ça reste du pur plaisir.<br />
SA PLAYLIST :<br />
Ça n’est pas une playlist idéale ni exhaustive, mais plutôt<br />
faite dans l’instant, avec mes derniers coups de cœur -<br />
A.R. & Machines, Cosmic Vibration et Adriano Celentano,<br />
L’unica Chance Hai Visto Mai – et des morceaux que<br />
j’aime vraiment. Il y a aussi quelques noms connus,<br />
comme Serge Gainsbourg ou Johnny Halliday, mais avec<br />
des chansons moins connues.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Art | Music<br />
59<br />
soundcloud.com/kuston-beater<br />
© Audrey Dhyvert<br />
A.R. & Machines - Cosmic Vibration<br />
Stereolab - Super Electric<br />
Jean Jacques Perrey - Cœur Synthétique<br />
Serge Gainsbourg - Vue de l’extérieur<br />
Adriano Celentano - L’unica Chance Hai Visto Mai<br />
Silver Apples - Oscillations<br />
Flash Atkins - Summer Of Love (The Emperor Machine Mix)<br />
Glass Candy - Digital Versicolor<br />
David Axelrod - The Human Abstract<br />
Janko Nilovic - Pop Impressions<br />
Jimmy Edgar - Hot, Raw, Sex<br />
Johnny Halliday - Jesus Christ<br />
Trans Volta - Disco Computer<br />
Synthesize - Autumnw<br />
Nino Ferrer - Looking for You<br />
Alan Moorhouse - Expo in Tokyo
60<br />
#Art | Design<br />
LA MAISON DE DEMAIN :<br />
ULTRA CONNECTÉE ET SMART<br />
La maison n’échappe pas à la tendance et se met également à l’heure du design connecté.<br />
Tant et si bien que d’ici 2017, on devrait enregistrer une hausse de 20% du marché des objets<br />
connectés. Bien sûr, on pense aux appareils électro-ménagers et autres équipements hi-fi. Mais<br />
bien plus, nos meubles traditionnels se sont laissé happer par les nouvelles technologies pour<br />
offrir aux utilisateurs une expérience toujours plus facile et intuitive.<br />
Comment Ikea transforme vos meubles en chargeur<br />
pour téléphones et tablettes.<br />
Adieu prise disgracieuse et fils qui traînent. Ikea révolutionne<br />
le secteur en lançant une collection d’articles d’ameublement<br />
intégrant un chargeur sans fil pour téléphones portables et tablettes.<br />
Baptisée Home Restart, cette collection innovante vise à faciliter la vie<br />
à la maison. De 29,9€ à 89,90€ à shopper sur www.ikea.be<br />
PAR<br />
SOLVEIG PARANGO<br />
La table basse connectée : une expérience à vivre en famille ou entre amis<br />
Parce que le salon est l’endroit qui rassemble le plus notre famille et nos<br />
amis, Callisto est avant tout une table basse dont l’écran tactile a été<br />
subtilement intégré au design. Eteint, son écran se fond dans la table, presque<br />
imperceptible. Une fois Callisto allumé, c’est une nouvelle façon de partager,<br />
de jouer et d’interagir avec ses proches qui prend forme. Différents meubles<br />
qui reposent sut cette technologie sont à prévus pour 2016.<br />
Prix sur demande, en précommande sur www.yourcallisto.com<br />
Tarkett et sa moquette connectée<br />
La société française commercialise depuis plus d’un an un parquet ainsi qu’une moquette, sous lesquelles se trouve un revêtement…<br />
connecté. Floor in Motion est un véritable sol intelligent. Son intérêt ? Utilisé notamment dans des établissements de santé, il permet<br />
de détecter la chute d’une personne et notifie instantanément le personnel voire les secours.<br />
Intéressons-nous au côté technique. Une sous-couche piézoélectrique est ajoutée sous la moquette et un courant électrique est<br />
généré lorsqu’une pression est exercée sur celle-ci. En cas d’anomalie, un signal est transmis à une carte électronique, relayé par<br />
ondes radio. L’alerte peut également être transmise par Internet à une application…<br />
Informations supplémentaires : www.floorinmotion.lu<br />
Cuisiner de façon intuitive : la Cook top de Whirlpool<br />
Présentée sur un salon, la table de cuisson Whirlpool fait partie de ces objets<br />
dont on aimerait qu’ils sautent le pas de la fabrication – et c’est pour bientôt,<br />
on vous rassure. D’ici là, on vous laisse imaginer combien il est aisé de cuisiner<br />
avec cette table de cuisson. Déjà parce qu’elle se présente comme une large<br />
«zone flexible», c’est-à-dire que les emplacements de cuissons d’adaptent à<br />
la taille du plat utilisé. Bien sûr, elle est connectée à Internet et permet ainsi<br />
d’accéder à des informations de tout type nécessitant une connexion, à l’instar<br />
des réseaux sociaux, consultation de courriers électroniques, simple surf sur<br />
la Toile... ou évidemment pour dénicher une recette. Enfin, elle est également<br />
connectée aux autres appareils électroménagers de la cuisine, Whirlpool ayant<br />
lancé récemment sur le marché une gamme d’appareils connectés 6 ème Sens Live.<br />
Cela fonctionne avec tous les appareils, mais c’est surtout intéressant dans son<br />
rapport au réfrigérateur, pour dénicher des recettes en fonction des ressources<br />
de celui-ci. Un rêve donc, dont on attend la sortie avec impatience.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Art | Design<br />
61<br />
Le plaisir de la musique en toute simplicité<br />
Allier design aux lignes scandinaves et ultra connectivité, c’est la nouvelle<br />
idée de BoConcept qui intègre à son bureau Cupertino deux enceintes<br />
Bluetooth pour allier l’utile à l’agréable. Disposées des deux côtés du<br />
bureau, elles boostent ses lignes et permettent d’offrir un son d’une qualité<br />
irréprochable.<br />
À partir de 799€ (le bureau) + 239€ (les enceintes),<br />
à shopper chez BoConcept, 74 Route de Longwy, Bertrange<br />
www.boconcept.com<br />
Le Zeppelin maintenant doté du Bluetooh<br />
Les iconiques enceintes Zeppelin de Bowers & Wilkins ont subi un petit lifting cette<br />
année. Bien sûr, elles conservent leur forme identifiable entre mille – hors de question<br />
de toucher à ce qui a fait le succès du produit – mais elles sont désormais 100% sans fil,<br />
grâce à une connexion Bluetooth, qui vient remplacer le connecteur Lightning. Bien sûr,<br />
on peut toujours l’utiliser en Wi-Fi, via AirPlay. Sa structure interne a elle-aussi été revue<br />
et corrigée pour améliorer la qualité du son. Elles se dotent ainsi d’un haut-parleur plus<br />
puissant dédié aux basses et le Zeppelin Wireless est compatible 192kHz/24bit pour les<br />
morceaux de meilleure qualité.<br />
À shopper chez L’audiophile, 1 place de Paris à Luxembourg<br />
ou chez Lineheart, 1 rue Drosbach à Leudelange<br />
PEOPLE HAVE EXPECTATIONS<br />
www.langlais.lu t +352 27 21 21<br />
JEAN-CHRISTOPHE LANGLAIS<br />
jcl@langlais.lu<br />
SEBASTIEN LANGLAIS<br />
sl@langlais.lu<br />
11-13 Boulevard Grande-Duchesse Charlotte L-1331 Luxembourg www.langlais.lu<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
62<br />
#Art | Design<br />
Lave-linge intelligent ou le luxe de la ménagère de moins de 50 ans<br />
Le dernier lave-linge de la marque est une petite prouesse technologique et une véritable vitrine<br />
pour Samsung qui réalise là un coup de maître. Design irréprochable et lignes épurées, répondant aux<br />
normes actuelles en matière d’économie d’eau ou d’énergie, le Crystal Blue se dote en plus d’une<br />
connectivité Wi-Fi.<br />
À partir de 1899€, à shopper chez Saturn, 45-47 avenue De la Gare, Luxembourg-ville.<br />
Maison connectée = sécurité ?<br />
L’ultra connectivité au service de la sécurité ? C’est la dernière identité<br />
imaginée par l’assureur AXA, qui a lancé fin octobre un projet pilote<br />
baptisé Maison Connectée. L’idée? Offrir tout un panel de services<br />
destinés à assurer la sécurité de ses clients contre les risques d’incendie<br />
ou d’intrusion grâce à l’application mobile Mon AXA.<br />
Disponible à la carte ou via un forfait (week-end, semaine, mois, année), ce<br />
service permet d’équiper la maison de différents appareils de surveillance<br />
(caméras, détecteurs de fumée, etc.), qui peuvent tous être actionnés ou<br />
désactivés à distance, via l’application mobile Mon AXA.<br />
Mais l’assureur a voulu aller plus loin que la simple surveillance et permet<br />
également de prévenir les clients – ainsi qu’une tierce personne, voisins<br />
ou amis par exemple – en cas de détection d’une présence humaine ou<br />
de particules suspectes. Ainsi, il est possible de visionner les caméras et<br />
de prévenir en deux clics les secours ou service d’assistance si l’alerte<br />
est justifiée.<br />
UN PARTENARIAT AVEC DIFFÉRENTS FABRICANTS POUR UNE OFFRE PERSONNALISÉE<br />
Pour développer son projet, AXA a choisi de s’entourer de différents fabricants, afin d’offrir un large choix à ses clients. Capteur de<br />
présence Myfox, ampoules intelligentes Philips, détecteur de fumée Nest… mais le client peut également mettre à profit ses propres<br />
objets s’il en possède déjà, en les connectant simplement au hub.<br />
PRÉVENIR PLUTÔT QUE GUÉRIR<br />
Si, pour l’heure, le projet est à l’essai pendant une période de six mois, AXA envisage par la suite d’intégrer cette prestation à son offre<br />
déjà existante et de créer ainsi un contrat spécifique autour de ce hub, avec à la clé différents avantages, parmi lesquels une réduction<br />
des primes de risques d’assurance.<br />
3,90€ le week-end,<br />
6,90€ la semaine,<br />
14,90€ le mois,<br />
69,90€ l’année.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
Discover one of the most amazing<br />
venues in Luxembourg<br />
#Art | XXXX<br />
63<br />
NIGHT BAR • RESTAURANT • STRIP BAR<br />
UNDER ONE SINGLE ROOF<br />
WWW.SAUMUR.LU<br />
Tél. +352 49 05 52 • GSM +352 621 183 135 • contact@saumur.lu <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
64<br />
#Art | Lifestyle<br />
QUAND LA MODE SE MET<br />
À L’HEURE DES NOUVELLES<br />
TECHNOLOGIES<br />
PAR SOLVEIG PARANGO<br />
Résolument, il y a eu un avant, et un après. Dans notre approche de la mode, bien sûr, qui a été<br />
révolutionnée par l’arrivée fulgurante des réseaux sociaux, mais bien plus. La mode connectée se<br />
traduit également par l’intelligence de la matière, voire de l’accessoire que l’on porte. Une véritable<br />
révolution, en somme, qui, si elle fait de nombreux addicts chez les geeks que nous sommes devenus,<br />
est une matière inépuisable d’inspiration pour les créateurs qui jubilent.<br />
L’intérêt de la mode connectée ? Favoriser les interactions, en même temps que ces nouveaux produits<br />
permettent de «réactiver le dialogue avec le public à travers un nouveau langage», comme le soulignait<br />
le directeur de la création de Swatch International, Carlo Giordanetti, à l’occasion du lancement de la<br />
toute première montre connectée de la marque, la Touch Zero One.<br />
Un secteur en plein essor<br />
Un engouement généralisé chez les pros, qui se traduit par différentes manifestations complètement<br />
dédiées à la mode connectée. Ainsi, le CCM Benchmark Institut organise le 17 novembre prochain toute<br />
une journée sous la thématique When Digital meets Fashion qui étudiera le large impact de l’hyper<br />
connectivité dans notre rapport à la mode et au shopping : nouvelles façons d’acheter et matières<br />
innovantes, ou comment les wearables nous font passer d’une logique de gadget à l’adoption d’une<br />
seconde peau hybride bioélectronique.<br />
De la même façon, cette tendance a donné naissance aux E-Fashion Awards, un concours international<br />
de mode où les étudiants présentent, à travers des créations originales, leur vision de la mode et des<br />
nouvelles technologies. Présidé par le très connecté Alexis Mabille, l’édition <strong>2015</strong> a salué le talent de la<br />
toute jeune Karen Topacio qui a utilisé un logiciel interactif d’enregistrement de mouvements capable<br />
de générer des volumes aléatoires servant de base à la conception de la collection.<br />
Focus sur la montre connectée<br />
Pionnière dans le domaine, la montre connectée, si elle a peiné à trouver son public, est en passe<br />
de devenir le symbole le plus emblématique de la tendance. Vedette de l’édition <strong>2015</strong> du salon de<br />
l’électronique IFA à Berlin, la montre connectée, sacralisée par l’iWatch fait des émules. Car oui, là<br />
encore il y a eu un avant et un après. Et l’iWatch a donné un sacré coup de boost aux ventes. En<br />
<strong>2015</strong>, elle se fait d’ailleurs encore plus désirable: une collaboration avec la prestigieuse maison Hermès<br />
devrait lui donner ce côté chic que l’on attendait.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
SHOPPING LIST<br />
LA STAR iWatch,<br />
Boîtier en acier inoxydable<br />
de 42 mm avec Bracelet Sport<br />
blanc, 699€, disponible chez<br />
Lineheart, 84 Grand Rue,<br />
Luxembourg-ville.<br />
Home Stories for Winter. A gift for all.<br />
LE MEILLEUR RAPPORT<br />
QUALITÉ/PRIX<br />
Sony SmartWatch 3<br />
à partir de 229€<br />
OBJET DE DÉSIR ULTIME<br />
POUR ELLE<br />
iWatch x Hermès, Hermès<br />
13, Rue Philippe II, Luxembourg<br />
1450€<br />
Lounge Chair<br />
Design: Charles & Ray Eames, 1956<br />
Purchase a Lounge Chair or a Grand Repos between<br />
1 November <strong>2015</strong> and 31 January 2016 and choose<br />
from a selected range from the ‘Black Collection’ as a gift.<br />
v<br />
OBJET DE DÉSIR<br />
ULTIME POUR LUI<br />
Montblanc TimeWalker<br />
Urban Speed e-Strap<br />
3.215€<br />
LA + GEEK<br />
Samsung Gear S2<br />
à partir de 349€<br />
LA PETITE NOUVELLE SWATCH Touch Zero one<br />
Cadran Montres CC Auchan Kirchberg<br />
LA + ACCESSIBLE Pebble Time, à partir de 129€<br />
LA + SMART LG Watch Urbane Wearable Smart Watch<br />
à partir de 399€<br />
Home Stories for Winter. A gift for all.<br />
“Home Stories for Winter” tells a story about gifts and the gesture of givin<br />
A story of how to spread joy to others and to one’s self. Purchase a Loung<br />
a Grand Repos between 1 November <strong>2015</strong> 31 January 2016 and choo<br />
Grand Repos<br />
selected range from the ‘Black Collection’ as a gift. Available from select<br />
22, Zone Artisanale | B-6700 Weyler<br />
Tél : +32 63 23 33 22 | E-mail : info@side.be<br />
Lounge Chair Design: Charles & Ray Eames, 1956<br />
Go to www.vitra.com/dealer to find Vitra retail partners in your area.<br />
www.side.be<br />
Design: Antonio Citterio
66<br />
#Art | Lifestyle<br />
TOTAL<br />
GROWTH:<br />
YEAR<br />
OVER<br />
YEAR<br />
= 457,3%<br />
GLOBAL<br />
SMARTWATCH<br />
VENDOR<br />
SHIPMENTS<br />
& MARKETSHARE<br />
Sources :<br />
IN <strong>2015</strong><br />
Strategy Analytics<br />
3<br />
2<br />
1<br />
Global smartwatch<br />
vendor marketshare<br />
1. APPLE<br />
2. SAMSUNG<br />
1. OTHERS<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
0,0% 75,5%<br />
73,6% 7,5%<br />
26,4% 17%<br />
2014 <strong>2015</strong><br />
+75,5%<br />
-66,1%<br />
-9,4%
ART GALLERY - AGENCEMENT & DECORATION D’INTÉRIEUR<br />
INSULA LIFESTYLE<br />
Cuisines<br />
Dessings<br />
NOUVEAU<br />
Placards<br />
Galerie d’Art<br />
Séjours<br />
Salons<br />
Rangements<br />
Literie<br />
INSULA UN CONCEPT GLOBAL DÉDIÉ À L’AGENCEMENT ET LA DÉCORATION<br />
DE TOUS VOS ESPACES DE VIE. VISITEZ NOTRE SHOWROOM 200m 2 .<br />
COMPAREZ AVANT<br />
DE VOUS DÉCIDER<br />
DEVIS GRATUIT<br />
SUR DEMANDE<br />
OUVERTURE<br />
INSULA LIFESTYLE S.A.<br />
70, route d’Esch • Entrée : 2, rue A. Meyer<br />
L-2152 Luxembourg ville<br />
Tél. : 27 12 62 13<br />
www.insulalifestyle.com<br />
Du lundi au vendredi<br />
de 10h à 18h.<br />
Le Samedi sur rendez-vous.<br />
Installation<br />
Luxembourg, France et Belgique
68<br />
#Art | Gastronomy<br />
HOTEL<br />
LE ROYAL<br />
LUXEMBOURG<br />
HOTEL<br />
Le compte à rebours a commencé à l’hôtel Le Royal… Vous pourrez<br />
découvrir d’ici quelques jours le magnifique résultat d’une année de<br />
travaux. Près de 170 chambres ont été entièrement rénovées : nouveau<br />
mobilier, nouvelles technologies. Tout a été pensé pour allier élégance,<br />
luxe et confort, faisant vivre ainsi au client une expérience unique.<br />
Le Piano Bar et le nouveau restaurant vous dévoileront leurs nouveaux<br />
espaces courant décembre. Luminosité, originalité et raffinement seront<br />
au rendez-vous.<br />
Quelques nouveautés en avant-première : un sublime espace fumoir<br />
avec une ambiance très cosy pour le Piano Bar, une entrée côté<br />
boulevard Prince Henri pour le restaurant.<br />
L’hôtel Le Royal fait briller ses 5 étoiles. A ne pas manquer !<br />
12, boulevard Royal<br />
L-2449 Luxembourg<br />
www.leroyalluxembourg.com<br />
CIBO’S<br />
RESTAURANT<br />
Amoureux des terroirs et de ce qu’ils comptent de<br />
beaux produits naturels, le chef de cette cuisine,<br />
Etienne-Jean Labarrere-Claverie puise son inspiration<br />
culinaire dans les aliments du terroir, une véritable<br />
alchimie des saveurs et des ingrédients qui éveillera<br />
vos sens gustatifs dans une simplicité de produits de<br />
qualité, du ‘fait maison’ et de la cuisine saisonnière.<br />
Une carte des plus appétissantes saupoudrée de<br />
suggestions du moment, trois menus conceptuels où<br />
vous vous en remettez au chef, qui va s’employer<br />
à surprendre vos papilles sans rien vous dévoiler<br />
d’autres que les mets de dégustation. Vous n’aurez<br />
qu’à savourer ce monde d’ivresse gustative pour le<br />
plus grand des plaisirs de bouche.<br />
Guide gault & millau : 14/20 • une toque<br />
8, rue james-hillard polk<br />
L-3275 bettembourg<br />
www.cibos.lu<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Art | Gastronomy<br />
69<br />
BRASSERIE HERVÉ<br />
RESTAURANT<br />
Bienvenue dans votre Brasserie... Lieu atypique, chic, et design, la Brasserie Hervé vous propose<br />
une carte légère à base de produits frais. La Brasserie Hervé est l’endroit idéal pour un verre ou<br />
pour un déjeuner/dîner entre amis.<br />
Venez découvrir les afterworks tous les jours à partir de 18h30 avec DJ Live & Italian Finger-food.<br />
Privatisation sur demande pour vos cocktails, soirées, anniversaires ou Christmas Party.<br />
Brasserie ouverte non-stop de 6h00 à 23h00 - Petit déjeuner de 6h00 à 11h00 - Cuisine<br />
ouverte non-stop de 11h30 à 14h30 et de 19h30 à 22h30.<br />
Brasserie Hervé<br />
4, rue Joseph Junck<br />
L-1839 Luxembourg<br />
Tél. : +325 621 323 366<br />
contact@herve.lu<br />
www.herve.lu<br />
DANS UN CADRE CHALEUREUX ALLIANT TRADITION ET MODERNITÉ LE PHENICIA EST L’UNIQUE ADRESSE À LUXEMBOURG<br />
POUR DÉCOUVRIR LA GASTRONOMIE LIBANAISE & SYRIENNE.<br />
5, RUE ANDRÉ DUCHSCHER • L-1424 LUXEMBOURG • TÉL : 27 84 86 00 • OUVERT 7 JOURS <strong>BEAST</strong> SUR MAGAZINE 7 <strong>#1</strong><br />
DU LUNDI AU SAMEDI DE MIDI À MINUIT - LE DIMANCHE DE MIDI À 14H30 (WWW.PHENICIA.LU)
70<br />
#Science | Space<br />
BAS LANDORP<br />
CEO, MARS ONE INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />
FLY ME<br />
TO THE MOON.<br />
AND BEYOND<br />
We all have a dream. Are we all going to pursue this dream? Some will.<br />
Most won’t. Bas Landorp is a Dutch entrepreneur who has been working<br />
on sending the first human mission to Mars. In just 4 years he has<br />
galvanised investors, scientists and millions of curious fans to make<br />
this dream come true. We were eager to learn more about the genesis of<br />
Mars One, the recruitment of its candidates and the future steps of the<br />
project. Bas Landorp told us the story.<br />
What gave you the idea of organising a one-way trip to Mars?<br />
The idea came a long time ago, in 1998 to be specific. At that time, I was still<br />
studying and knew that, as a Dutch citizen, I would not be able to enlist with NASA.<br />
Therefore, the only way to realize my dream was to organize my own mission. That<br />
is how, very naively, I started my project 4 years ago. I first had to find a way to<br />
finance such a mission. Once I got it, I sold my shares from my previous company<br />
and officially started the Mars One project.<br />
You have been looking for the ideal candidates for a few months now, and training<br />
will last almost a decade. What are the main selection criteria?<br />
At NASA, astronauts are always selected for the most difficult part of their specific<br />
job. That is why you have engineers, pilots and scientists leaving on the same<br />
mission. The Mars One project is not about engineering or medicine. Sure these<br />
skills are very important, but theoretically, we can teach them to anyone with “a<br />
good brain”. Our main challenge is to find a crew of four people who are all willing<br />
to leave everything behind and make history! The Mars One project is, according to<br />
me, the ultimate team challenge. Sure, we will, during the ten years of training you<br />
mentioned, teach them all they need to know to make the mission a success.<br />
Once selected, how will the candidates be trained?<br />
Preparation is actually the most important part of our process and I think that<br />
selecting and training our candidates is a bigger challenge for Mars than the finance<br />
process or the technology of our mission. The final candidates will have to overcome<br />
never seen before challenges: their survival on Mars will depend on each other’s<br />
willingness to cooperate and live as one. To train them, we will lock the teams up for<br />
an undetermined period of time, on a copy of the Mars outpost on Earth. Actually,<br />
they won’t know how long this training period will last: could be three days or 5<br />
years. Therefore, we will be able to observe them in everyday life situations and<br />
make sure they can work as team.<br />
107 countries are represented<br />
in the shorlist.<br />
Out of 1.058<br />
shortlist participants:<br />
The youngest participant<br />
is 18 years old<br />
55% 77% are employed<br />
45% 45% are still in school<br />
The oldest participant<br />
is 81 years old<br />
Sources :<br />
mars-one.com<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
2024<br />
The first humans to colonize Mars<br />
© Brenda de Vries
#Science | Space<br />
71<br />
Is a 6 billion dollar-funding enough for such<br />
a complex mission? How does the donation<br />
system work?<br />
We estimate the cost of our mission to be about<br />
6 billion US dollars which is obviously a lot of<br />
money. Yet, a lot of people still question if that<br />
will be enough. What people tend to forget is<br />
that the Mars One project cannot be compared<br />
to the NASA missions to Mars. To compare, the<br />
lowest cost figure that I have seen for a NASA<br />
mission to Mars was 65 billion US dollars. The<br />
main difference is that Mars One is a permanent<br />
settlement mission, a one way trip. We won’t be<br />
bringing our astronauts back. In this respect, we<br />
don’t have to develop bigger rockets, don’t have<br />
to develop new landing systems and don’t have<br />
to develop the capability of launching people<br />
from Mars back to Earth, the latter being the<br />
bigger challenge for NASA.<br />
This mission will be funded through a number of<br />
different revenue streams, the most important<br />
being investors coming on board, if I may say,<br />
because they believe that our revenue model<br />
can give them a good return on investment.<br />
Part of the revenue stream is also donations,<br />
coming from all over the world. Donations were<br />
actually initiated by people, we did not ask for<br />
anything! People support us and believe in our<br />
mission. Every step we take is leading us in the<br />
right direction and we hope to land our first<br />
unmanned mission in 2020.<br />
Can there be a delay in the planned timing<br />
for the mission? If so, what would be the<br />
consequences?<br />
Going to Mars is immensely ambitious and<br />
difficult, I don’t even think that there is a bigger<br />
challenge you can take on. There is actually a<br />
huge “risk” of delay. What we present here is an<br />
ideal situation if we have all the finance in place<br />
in the right time, if no significant technology<br />
problems occur, etc. For example, 5 to 10% of<br />
all rocket launchers go wrong to some extent:<br />
there is either an explosion, which is a very<br />
serious problem of course, or the satellite<br />
just enters into the wrong orbit. Many things<br />
can happen on the way to Mars but all the<br />
stakeholders, investors, partners and candidates<br />
are aware of it, yet, we still are convinced that<br />
we are moving the right direction. Actually<br />
I think, we would all be surprised if we were to<br />
stay on schedule. What’s most important for us<br />
is to progress step by step.<br />
“THERE IS<br />
NO BIGGER<br />
CHALLENGE<br />
THAN<br />
SENDING<br />
A CREW<br />
TO MARS”<br />
Elon Musk suggests to<br />
terraform mars by nuking it<br />
Popular Science / Mashable<br />
extracts «The billionaire<br />
supervillain clarified his idea<br />
to terraform Mars.<br />
He doesn’t want to bomb<br />
Mars. He just wants to bomb<br />
the sky above Mars every few<br />
seconds. «What I was talking<br />
about,» said Musk, «was<br />
having a series of very large,<br />
by our standards, but very<br />
small by calamity standards<br />
- essentially having two tiny<br />
pulsing suns over the poles.”<br />
[…] Musk says that the two<br />
“tiny suns,” formed by fusion<br />
bombs, would warm up Mars’<br />
frozen carbon dioxide so that<br />
it turns into gas that could<br />
help capture heat, creating<br />
a greenhouse effect on Mars. »<br />
Sarcastic Rover<br />
C’est le nom du compte<br />
twitter @SarcasticRover<br />
créé par Jason Filiatrault,<br />
scénariste canadien, pour<br />
exprimer les pensées du<br />
rover Mars Curiosity, mêlant<br />
commentaires d’images de la<br />
NASA et blagues de l’auteur.<br />
Parmi les perles recensées<br />
«Is there life on Mars?<br />
There is no life on Mars.<br />
Trust me. I’m here, and I have<br />
no life». Egalement «With<br />
the discovery of salt water<br />
on Mars, the probability of<br />
Martian-Shark attacks just<br />
went up, like 9000%. » ou<br />
encore son tweet Future<br />
elections on Mars, ci-dessus.
72<br />
#Science | Space<br />
PAR FABIEN AMORETTI<br />
Depuis 2012,<br />
le nombre de<br />
business angels<br />
dédié au spatial a<br />
été multiplié par 3.<br />
Virgin, Google,<br />
Facebook, Amazon :<br />
les géants en font<br />
une priorité.<br />
Peter Diamandis<br />
et James Cameron<br />
investissent<br />
ensemble dans<br />
le Space mining.<br />
Deep Space<br />
Industries s’est<br />
installé au<br />
printemps <strong>2015</strong><br />
au Luxembourg.<br />
Emplois,<br />
investissements,<br />
contrats sont en<br />
hausse et l’espace<br />
pourrait bientôt<br />
représenter 10%<br />
de l’économie<br />
mondiale.<br />
Qu’il s’agisse d’ICT, de mobilité, de telecommunications ou d’environnement,<br />
aucun secteur ne devrait être épargné par les changements fondamentaux<br />
induits par le nouveau paradigme spatial. Car le modèle de l’industrie spatiale<br />
est en train de basculer, entraînant des mouvements de fonds dans l’ensemble<br />
de l’industrie informatique, automobile, sécurité… mais aussi dans l’accès<br />
à l’information.<br />
Le secteur privé aux Etats-Unis a repris la main depuis quelques années, soutenu certes<br />
toujours par les commandes publiques, et généré des progrès fulgurants. L ‘Europe tente de<br />
refaire son retard et commence à se structurer, entre opérateurs privés, clusters, startups et<br />
investisseurs...<br />
Résultat, experts du spatial partent à la recherche de partenaires dans les secteurs IT, industriel<br />
et digital. Le SpaceForum sera les 10 & 11 mai 2016 à Luxembourg, le premier événement de<br />
l’alliance du spatial avec le digital, combiné avec ICT Spring. Le monde spatial, les clusters et les<br />
nouveaux acteurs de ce secteur d’avenir rencontreront à cette occasion le monde du Digital.<br />
Les thèmes de débats et d’exposition seront la connectivité globale, la mobilité et les objets<br />
connectés, la cyber- sécurité et les opportunités d’investissements dans les secteurs privés<br />
et public.<br />
L’ESA, le CNES, Space Angels Network, HITEC, le fond national de la recherche du Luxembourg,<br />
LeoSat, Starburst Accelerator, X Prize, Thales, 4skies/Novanano sont les premiers invités au<br />
SpaceForum - ICT, le monde du digital étant représenté entre autres par des personnalités<br />
de TED, Carmat, TomTom, Fiat, Canal +, Disney, Cannes Lions, ING, Publicis... Le spatial est depuis<br />
longtemps dans notre quotidien mais il sort de ses rencontres habituelles : un évènement<br />
annoncé comme exceptionnel en 2016.<br />
Plus d’informations : sur www.spaceforum.eu ou tél. : +352 26 27 69 1.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
EUROPEAN CONVENTION CENTER LUXEMBOURG<br />
ICT AND SPACE ALLIANCE<br />
MAY 10 - 11 TH , 2016<br />
CHAD ANDERSON<br />
MANAGING DIRECTOR<br />
RICHARD SAUL WURMAN<br />
FOUNDER<br />
FRANK M. SALZGEBER<br />
HEAD OF TECHNOLOGY<br />
TRANSFER PROGRAMME OFFICE<br />
PROF. CHRIS WELCH<br />
RESIDENT FACULTY MEMBER<br />
YVES ELSEN<br />
CHAIRMAN OF THE BOARD<br />
JEAN-YVES LE GALL<br />
PRESIDENT<br />
MEET ALSO NICHI VENDOLA (NEREUS), SPAS BALINOV (4SKIES), FRANÇOIS CHOPARD (STABURST ACCELERATOR)… AND MANY MORE.<br />
REGISTER NOW<br />
WWW.SPACEFORUM.EU | WWW.ICTSPRING.COM<br />
CREATED & POWERED BY FARVEST
74<br />
#Science | Artificial Intelligence<br />
Les robots sont parmi nous mais cela nous mènera-t-il à l’extinction ?<br />
<strong>2015</strong> a été dans tous les cas une année de prise de conscience générale<br />
de la montée en puissance des AI (Artificial Intelligence), renforcée par les<br />
sorties alarmistes de Bill Gates, Stephen Hawking ou Elon Musk, récemment<br />
au Luxembourg. Un avertissement de ce dernier mais aussi une bourse de<br />
7 millions de dollars distribuée à 37 équipes de recherche via le Future of Life<br />
Institute (FLI) afin « de garder l’IA fiable et bénéfique ». Voici en attendant de<br />
quoi briller en networking cocktail quand le sujet est sur la table.<br />
COMPUTER<br />
SAYS NO<br />
PAR FABIEN AMORETTI<br />
Turc Mécanique : le débat des faux AI<br />
Cette supercherie date de plus de deux siècles, mais le terme est<br />
de retour aujourd’hui. A l’époque, un automate joueur d’échec<br />
(représentant un Turc) gagnait contre tous les adversaires qui<br />
se présentaient. Napoléon Bonaparte comme Benjamin Franklin<br />
tombèrent dans le panneau : un joueur chevronné étant tout<br />
simplement dissimulé dans un compartiment secret. Aujourd’hui,<br />
de nombreux “retailers” en ligne utilisent de fait des “turkers” pour<br />
guider le choix de l’internaute ou remplir des tâches simples ou<br />
fragmentées. Cela, sans pour autant s’en cacher : Amazon présente<br />
cela avec humour sous le label “artificial artificial intelligence”, et<br />
500.000 digital workers s’y seraient essayés en 10 ans. Intéressés ?<br />
Visitez mturk.com. Un bémol toutefois : ces travaux sont associés à<br />
des rémunérations minimes (10 à 25 cents) et à un temps imparti : si<br />
vous prenez la tâche et ne la réalisez pas dans le temps alloué, elle<br />
est remise sur le marché. Bonne nouvelle : si vous ne vous sentez<br />
pas l’âme d’un Turker, Amazon Luxembourg recherche également<br />
une centaine de hauts profils pour rejoindre ses rangs à Clausen.<br />
RankBrain<br />
On connaissait PageRank, qui mesure chez Google l’importance<br />
d’une page web par le nombre de liens qui y mènent. Mais depuis<br />
quelques mois, c’est une intelligence artificielle, RankBrain, qui<br />
convertit votre recherche en valeurs mathématiques, et représente<br />
aujourd’hui une très grande partie des résultats proposés par le<br />
géant de Mountain View. Dans un test, des employés de Google<br />
ont prédit la pertinence des pages à 70 % tandis que RankBrain<br />
affichait une performance à 80 %. Le Machine Learning a de beaux<br />
jours devant lui, et les marketers luxembourgeois de nouveaux<br />
défis, à commencer par Vanksen, Best SEO Strategy of the Year<br />
lors du MarketersDay <strong>2015</strong> et Christian Carbonne, élu Marketing &<br />
Communication Manager of the Year (Luxair). La lumière pourrait<br />
également venir de Mikado (Social Media Strategy of the Year), ou<br />
encore de l’agence VOUS, dont le prometteur Aurélien Luiselli a<br />
décroché le Young Marcom Talent of the Year cette année.<br />
52% DES EMPLOIS AU LUXEMBOURG<br />
MENACÉS PAR LES ROBOTS<br />
Arts & Robots au Mudam<br />
Luxembourg vous offre de communiquer avec un humanoïde. Une<br />
collaboration initiée par le Dr Patrice Caire en collaboration avec<br />
le SnT et la Ville de Luxembourg. Le robot serait-il le médiateur<br />
culturel du futur ? Vous avez jusqu’au 15 janvier 2016 pour vous<br />
faire une idée.<br />
IA contre avocats<br />
35 % des dirigeants de cabinets d’avocats sondés en <strong>2015</strong> par<br />
Altman Weil ont estimé qu’ils pourraient utiliser une intelligence<br />
artificielle similaire au Watson d’IBM dans les 10 prochaines<br />
années… et remplacer les jeunes avocats par des IA. Il n’étaient<br />
que 25% l’année dernière. Dentons, présent dans plus de 50 pays,<br />
utiliserait déjà une intelligence artificielle - appelée ROSS - pour<br />
les affaires de faillite. Pour le moment au Luxembourg, les sujets<br />
tournent sur l’utilisation des données et sur les perspectives de<br />
l’homme augmenté. Un domaine animé tout récemment au Grand-<br />
Duché lors d’un colloque organisé en collaboration avec l’Union<br />
Internationale des Avocats (UIA). Me Rosario Grasso, bâtonnier<br />
du Barreau de Luxembourg, Mme Tine A. Larsen, présidente de<br />
la CNPD et Me Alain Grosjean, Partner, Bonn & Schmitt étaient<br />
à l’avant garde des débats.<br />
Un AI “luxembourgeois” dans Tomorrowland ?<br />
Dans cette production Walt Disney Pictures de <strong>2015</strong> (À la poursuite<br />
de demain, en français) et qui compte pour acteurs Brittany<br />
Robertson, George Clooney ou encore Hugh Laurie, un des deux<br />
robots humanoïdes AA porte le nom d’Hugo. Une référence directe<br />
à Hugo Gernsback (notre couverture).<br />
52% des emplois au Luxembourg menacés par les robots<br />
99.807 emplois au Luxembourg sur les 190.709 considérés dans<br />
l’étude La révolution technologique au Luxembourg menée par ING,<br />
pourraient être robotisés. Managers, professions intellectuelles,<br />
scientifiques et artistiques seraient les moins exposés.<br />
A l’opposé, on retrouve parmi les professions en danger les emplois<br />
administratifs et… les mannequins.<br />
Luxembourg AI jobs : go Belval<br />
Si vous recherchez un job au Luxembourg vantant l’attrait de<br />
son management pour l’intelligence artificielle, vous ne trouverez<br />
qu’une annonce actuellement. Elle émane d’Airbox, une start-up<br />
créée par Jacques Touillon et Inouk Bourgon, les créateurs du<br />
Footbot, installés au Technoport. L’objet : un moniteur de contrôle<br />
de la qualité de l’air intérieur. Le List (Luxembourg Institute of<br />
Science and Technology) travaille également sur le projet, et l’UNI<br />
devrait prochainement rejoindre le rang des partenaires du projet.<br />
Computer says No<br />
Série britannique offrant des sketches désopilants avec des<br />
répliques déjà cultes dans laquelle les acteurs, incarnés par Carol<br />
Beer suivent aveuglément les instructions des ordinateurs. Banque,<br />
agence de voyage, hôpital : un florilège de situations qui nous<br />
renvoie à notre propre interprétation du “comportement” des<br />
ordinateurs. Jean Hilger, CIO et Vice Président de la BCEE, serait<br />
un grand fan.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
ALD SWITCH<br />
CHANGEZ DE VÉHICULE<br />
QUAND VOUS VOULEZ !<br />
Vous déménagez ? Vous prévoyez un séjour entre amis ? Un week-end en amoureux ?<br />
Ou des vacances dans le sud ? ALD Switch vous propose de changer de véhicule afin d’assurer<br />
la mobilité la plus adaptée à vos projets et surtout à votre budget !<br />
Plus d’infos sur www.aldautomotive.lu/switch<br />
ALD SWITCH<br />
THE RIGHT CAR, AT THE RIGHT TIME
76<br />
#Science | Healthcare<br />
ESPOIRS ET ENJEUX<br />
DE LA SANTÉ CONNECTÉE<br />
PAR MAUD BAERENZUNG<br />
Il y a un peu plus de 15 ans, l’eSanté connaissait<br />
ses premiers balbutiements avec l’apparition de la<br />
télémédecine. Cette nouvelle discipline avait pour<br />
vocation de mêler actions cliniques et curatives, avec<br />
le support des systèmes de télécommunications.<br />
Aujourd’hui, la version 3.0 de la santé connectée s’appuie sur<br />
les Technologies de l’Information, sur Internet et sur la révolution<br />
numérique à des fins cliniques, éducatives et administratives. La<br />
dynamique devrait encore s’accélérer d’ici 2020, le ministère<br />
luxembourgeois de la Santé affichant des objectifs ambitieux pour<br />
le secteur. Le ministère entend notamment développer la promotion<br />
de services médicaux de grande qualité en proposant des soins<br />
mieux ciblés et plus efficaces. A terme, on s’ouvre sur un vrai<br />
processus de réflexion - qu’il reste à ancrer parmi les décideurs<br />
de la santé publique - pour proposer une médecine adaptée et<br />
personnalisée au nombre le plus large possible de citoyens.<br />
De l’accompagnement classique aux objets connectés<br />
En première ligne de la digitalisation du secteur, on trouve les<br />
objets connectés, plébiscités par les professionnels de la santé.<br />
Nouveaux alliés du corps médical, des patients, mais aussi des<br />
sportifs, les objets connectés se présentent sous de nombreuses<br />
formes (bracelets, gammes de vêtements, montres, capteurs de<br />
mouvement, etc.) et sont en mesure de surveiller et de mesurer les<br />
paramètres vitaux, comme les performances cardiaques. Le marché<br />
des objets connectés et des applications connaît aujourd’hui un<br />
essor considérable, porté par un vrai engouement pour de nouveaux<br />
services de santé numériques accessibles de façon apparemment<br />
illimitée. Les objets connectés servent un public qui s’élargit, animé<br />
par la simple volonté de mettre à profit les nouvelles technologies<br />
pour vivre mieux. Les patients y voient une manière de veiller plus<br />
facilement sur leur capital santé; les professionnels y trouvent un<br />
moyen d’assurer un meilleur suivi des malades et de personnaliser<br />
les traitements.<br />
Destination eSanté<br />
Avec l’apparition de ces innovations technologiques, une nouvelle<br />
forme de médecine connectée se dessine: l’eSanté, qui propose<br />
une vision actualisée de la médecine, conjuguant numérique et<br />
personnalisation. Les atouts de l’eSanté profitent à des domaines<br />
de plus en plus variés comme la télémédecine, la prévention, le<br />
maintien à domicile, le suivi des maladies chroniques à distance,<br />
les dossiers médicaux électroniques, mais contribue également<br />
au développement de nouvelles applications et de nouveaux<br />
objets connectés. L’eSanté s’avère être une solution palliative aux<br />
difficultés que rencontrent les systèmes de santé. Ces derniers sont<br />
en effet confrontés à l’accroissement des défis majeurs que sont le<br />
vieillissement de la population, la gestion de la dépendance, l’accès<br />
universel à une prise en charge de qualité ou encore l’accroissement<br />
des maladies chroniques.<br />
mSanté, vocations et perspectives<br />
Au même titre que la révolution mobile s’impose dans tous les<br />
secteurs, on retrouve son avatar médical avec la mSanté. Comprenez<br />
«un ensemble de pratiques médicales et de santé publique, reposant<br />
sur des dispositifs mobiles» tels que les téléphones portables, les<br />
systèmes de surveillance des patients, les assistants numériques<br />
personnels et autres appareils sans fil. La mSanté balaye plus de<br />
14 catégories différentes reconnues par l’OMS - du centre d’appel<br />
aux systèmes d’aide à la décision médicale en passant par la<br />
télémédecine mobile, la surveillance et le monitoring des patients<br />
- et son périmètre d’actions s’étend du simple SMS jusqu’à des<br />
fonctionnalités sophistiquées.<br />
Côté chiffres, on estimait qu’en 2013, plus de 3 millions de patients<br />
au niveau mondial utilisaient déjà des dispositifs de monitoring<br />
à domicile. D’ici 2018, on devrait franchir le cap des 19 millions<br />
de malades en télésurveillance, dont les 2/3 seront des patients<br />
équipés de dispositifs cardiaques implantables. Cette expansion<br />
a été permise par la démocratisation des objets connectés, au<br />
nombre de 15 milliards aujourd’hui, dans l’attente des 80 milliards<br />
prévus pour 2020. (Source : Idate)<br />
La vision de la santé connectée dans le monde<br />
Pour mesurer l’impact et l’avancement des mesures de santé<br />
connectée dans le monde, L’OMS a réalisé une étude comparative<br />
sur près de 115 pays. Les résultats sont mitigés selon les zones et<br />
les critères. 12% des pays étudiés seulement s’intéressent à l’impact<br />
de la prise d’initiatives nationales en matière de mSanté, avec<br />
à peine un peu plus de 25.000 publications consacrées à ce<br />
domaine. L’eSanté s’adresse pourtant à tous en offrant aux pays<br />
à revenus élevés l’opportunité de faire baisser leurs dépenses de<br />
santé, et aux pays à revenus plus modestes la possibilité d’améliorer<br />
l’accès aux soins de santé primaires. Aujourd’hui, même si l’on sait<br />
que la cause est noble et porteuse de progrès, l’OMS n’est pas<br />
encore à même d’identifier clairement les projets d’eSanté ayant<br />
eu un impact suffisamment significatif pour mériter d’être imité et<br />
pérennisé sans distinction, partout dans le monde.<br />
L’Union Européenne encourage cependant cette nouvelle forme<br />
de médecine en mettant en avant trois aspects positifs majeurs<br />
de cette révolution, avec au premier plan le développement de<br />
campagnes de prévention en matière de maladie, d’accident et<br />
de qualité de vie. On pourra en outre compter à l’avenir sur des<br />
systèmes de santé plus efficients, plus durables et qui tendront à<br />
renforcer la responsabilité des patients.<br />
La mSanté s’inscrit désormais dans le paysage médical mondial,<br />
et devrait prendre de plus en plus d’importance avec les années,<br />
l’accroissement de la population et le développement des<br />
technologies. Améliorer l’accès aux services en ligne, optimiser la<br />
consultation des bases de données et la communication entre<br />
les professionnels, développer la télésurveillance médicale de<br />
patients à domicile, …. autant d’actions et d’ambitions qui seront<br />
rendues possibles par la démocratisation portée par l’eSanté. Il est<br />
cependant nécessaire de veiller en parallèle à la règlementation et<br />
aux questions éthiques dans ce domaine sensible. L’objet de ces<br />
nouveaux usages est avant tout d’apporter une aide et un appui<br />
au médecin dans sa relation avec son patient, et vice versa. Veillons<br />
donc à ne pas nous écarter de cette démarche d’accompagnement<br />
et de faire en sorte que la technologie serve l’homme, sans jouer<br />
en sa défaveur.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
© <strong>2015</strong> EYGM Limited. All Rights Reserved.<br />
Start-ups.<br />
Can you become a<br />
market leader?<br />
The EYnovation one-stop shop program offers startups<br />
and fast-growing companies easy and effective<br />
access to the EY tailored solutions to help them achieve<br />
their growth ambitions.<br />
ey.com/lu/telecommunications
78<br />
#Science | Healthcare<br />
LES DONNÉES<br />
AU CHEVET DU PATIENT<br />
VIOLAINE LANGLET<br />
INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />
Violaine Langlet est le Data Protection Officer de l’Agence<br />
eSanté. Elle apporte la protection de la loi à un système de<br />
santé qui, même s’il est de plus en plus connecté, place toujours<br />
davantage le patient au centre de ses préoccupations.<br />
Comment les données ont-t-elles changé le secteur de la santé ? Quel en<br />
est l’impact au quotidien ?<br />
D’une manière générale, les données apportent énormément d’informations<br />
et de retours d’expériences, ce qui nous permet de mieux appréhender<br />
les problèmes de santé et leurs conséquences. Les statistiques et la<br />
recherche en sont les premières bénéficiaires: les données récoltées sont<br />
actualisées, vérifiées et permettent d’obtenir des résultats plus probants.<br />
Je pense notamment à des retours sur les statistiques épidémiologiques<br />
ou encore au suivi des grippes saisonnières, ou même d’Ebola. La santé<br />
publique et les patients ne peuvent qu’en bénéficier.<br />
Quel est le rôle de l’Agence eSanté ?<br />
L’Agence eSanté a été créée en 2011 pour concevoir et exploiter une<br />
plateforme destinée à faciliter l’échange des données de santé entre<br />
professionnels, mais également entre ceux-ci et les patients. Elle participe<br />
ainsi à l’évolution du secteur de la santé au sein d’un environnement qui<br />
se numérise.<br />
Le projet phare de l’Agence est le Dossier de Soins Partagé (DSP) dans<br />
le cadre duquel le professionnel de santé ayant un lien direct avec le<br />
patient – c’est ce que l’on appelle le lien thérapeutique - peut accéder<br />
aux données du patient et y ajouter des données pertinentes pour la<br />
prise en charge coordonnée. Des mécanismes d’autodétermination ont<br />
été mis en place pour permettre au patient de faire part de son accord<br />
- ou non - à l’accès à son DSP et à sa transmission auprès d’autres<br />
professionnels de la santé. Rien ne peut se faire sans l’accord du patient,<br />
pierre angulaire du DSP. De plus, tout accès au DSP est tracé et visible<br />
pour le patient.<br />
L’Agence met également à disposition d’autres services ou programmes<br />
destinés à améliorer la sécurité des échanges, comme une messagerie<br />
sécurisée, ou permettre à des établissements et des médecins d’utiliser<br />
des logiciels pour la gestion de leurs propres dossiers médicaux, lesquels<br />
pourront être connectés au DSP.<br />
Comment la législation luxembourgeoise est-elle appelée à évoluer ?<br />
En termes de protection des données à caractère personnel, c’est plutôt<br />
la législation européenne qui va évoluer, notamment avec le projet de<br />
règlement européen qui devrait prendre effet très prochainement. Il y a<br />
effectivement beaucoup de choses qui bougent actuellement.<br />
Au sein de l’Agence, nous anticipons bien évidemment cette<br />
évolution, en travaillant main dans la main avec la CNPD, mais<br />
également avec d’autres acteurs luxembourgeois actifs dans<br />
l’analyse des risques et la sécurité de l’information.<br />
En ce qui concerne le DSP, nous attendons le règlement grandducal<br />
qui permettra sa généralisation, mais, de manière plus<br />
globale, nous agissons pour que la législation tende vers plus<br />
de cohérence de façon à ce qu’ensemble avec les acteurs<br />
du secteur de la santé au Luxembourg, nous puissions tous<br />
avancer dans la même direction, en gardant toujours à l’esprit<br />
le respect de chacun et en évitant les zones de flou trop<br />
importantes qui pourraient bloquer l’innovation. Inversement,<br />
un trop grand nombre d’abus peut effrayer les professionnels<br />
et les patients. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus avoir<br />
d’un côté, une législation sur les nouvelles technologies et<br />
de l’autre, une législation sur la santé: elles doivent évoluer<br />
ensemble car elles sont interconnectées. Les différents<br />
experts, qu’ils soient médecins, techniciens, informaticiens,<br />
doivent travailler ensemble. C’est justement là que se situe<br />
l’action de l’Agence, qui rassemble ces acteurs, définit un<br />
système de schéma directeur, puis détermine les référentiels<br />
de sécurité. Des groupes de travail sont organisés sur les<br />
différents aspects techniques et législatifs. Une commission<br />
éthique, notamment, rassemble professionnels de la santé,<br />
pharmaciens, organismes de sécurité sociale, juristes de la<br />
CNPD, la Patientevertriedung et le Ministère de la Santé. Nous<br />
essayons ainsi d’avoir le recul nécessaire pour déterminer un<br />
schéma directeur moins technique et plus juridique.<br />
Quelles sont vos missions au sein de l’Agence eSanté ?<br />
Ma mission est de garantir que l’activité de l’Agence se fait<br />
conformément à la loi luxembourgeoise sur la protection<br />
des données à caractère personnel et plus largement aux<br />
principes de protection des données et au respect de la vie<br />
privée du patient. En quelque sorte, j’accompagne l’innovation<br />
pour assurer sa conformité et que les actions de l’Agence et<br />
les services de la Plateforme respectent le cadre légal, pour<br />
ainsi pouvoir apporter des gages de confiance aux patients<br />
et aux professionnels de la santé. [...]<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Science | Healthcare<br />
79<br />
LA RECHERCHE<br />
ONCO-PÉDIATRIQUE<br />
ET LA FONDATIOUN<br />
KRIIBSKRANK KANNER<br />
PAR VEERLE DIERICK<br />
Le cancer chez l’enfant est une maladie rare. Il n’y a pas un cancer,<br />
mais plus de 60 maladies différentes nécessitant des traitements<br />
différents. Chaque année, en Europe, 35.000 enfants sont<br />
diagnostiqués d’un cancer, dont 6.000 qui ne seront pas guéris par<br />
les traitements actuels. Même si la guérison est obtenue dans la<br />
majorité des cas, il ne faut pas oublier les nombreuses séquelles chez<br />
environ 2/3 des patients. Malgré toutes ces données, seulement 2%<br />
des fonds de la recherche en oncologie sont alloués à la pédiatrie.<br />
La Fondatioun Kriibskrank Kanner lutte pour une recherche onco-pédiatrique<br />
davantage développé et mieux adaptée afin de permettre de guérir plus et mieux !<br />
Depuis plus de 25 ans, la fondation, qui se finance uniquement grâce à la générosité<br />
du grand public, offre une prise en charge individuelle à partir du diagnostic. Elle<br />
fournit un soutien psychosocial, administratif et financier et propose de l’aideménagère<br />
et un soutien pédagogique et scolaire, ainsi que des divertissements<br />
à l’enfant malade et à sa fratrie.<br />
Son engagement dans la recherche onco-pédiatrique est devenu une évidence et<br />
la Fondatioun Kriibskrank Kanner soutient ainsi plusieurs projets onco-pédiatriques<br />
européens afin d’améliorer la condition de l’enfant et de l’adolescent atteint d’un<br />
cancer.<br />
WWW.FONDATIOUN.LU<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
80<br />
#Science | Healthcare<br />
[...] Pour cela, j’interagis au quotidien avec la direction de l’Agence,<br />
les équipes opérationnelles, mais également avec nos partenaires<br />
au Luxembourg et notamment avec la CNPD, ainsi qu’avec le<br />
Ministère de la Santé : nous avons alors une vision transversale qui<br />
permet à l’innovation de se mettre en place dans un cadre régulé !<br />
Quel est votre parcours professionnel ?<br />
J’ai fait des études de droit en France avec une spécialité en droit<br />
de la propriété industrielle. Cela fait bientôt 9 ans que j’ai rejoint<br />
le Luxembourg, tout d’abord dans une agence de communication<br />
digitale au sein de laquelle j’ai pu me spécialiser dans la protection<br />
des données, car j’ai débuté en même temps que Facebook !<br />
Nous réalisions des campagnes de communication sur les réseaux<br />
sociaux et la question de la protection des données est très vite<br />
apparue, aussi bien en interne que vis-à-vis des clients. Il y a<br />
un an et demi, j’ai rejoint l’Agence eSanté, et je suis désormais<br />
spécialiste de la protection des données à caractère personnel et<br />
de la gestion de la sécurité de l’information: un côté tant juridique<br />
que technique.<br />
SAVE THE DATE<br />
6 OCTOBRE 2016<br />
HOTEL LE ROYAL<br />
6<br />
Si vous aviez un rêve concernant l’eSanté, quel serait-il ?<br />
Personnellement, j’aimerais pouvoir utiliser une application de<br />
santé via les objets connectés, ce qui n’est pas le cas actuellement.<br />
En effet, je ne fais pas suffisamment confiance aux opérateurs<br />
offrant actuellement des applications techniques de santé sur le<br />
plan du respect de la protection des données.<br />
De nombreuses innovations émergent, mais elles doivent se<br />
démocratiser pour apporter des solutions dès la conception.<br />
Je pense notamment à des solutions de cryptologie ou encore<br />
d’anonymisation, qui permettent aux chercheurs l’accès à des<br />
données actuelles et de qualité sans qu’elles ne puissent être<br />
associées à des patients.<br />
Pour que nous puissions arriver à un niveau de confiance<br />
satisfaisant, il faut que les industriels arrêtent de considérer la<br />
protection de données comme une contrainte, mais plutôt comme<br />
une opportunité, une valeur ajoutée. Confiance et transparence<br />
sont les maîtres-mots. Les parties prenantes doivent sortir de<br />
leurs «cases» de médecin, d’informaticien ou de juriste. Arrêtons<br />
de nous poser des questions métaphysiques et concentrons-nous<br />
sur du concret, afin de créer des solutions qui servent dans la vie<br />
de tous les jours. Et surtout, utilisons uniquement les données qui<br />
nous sont nécessaires.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
WWW.HEALTHCARE.LU
www.fondatioun.lu
82<br />
#Science | Healthcare<br />
L’ANTHROPOLOGIE<br />
BIOCULTURELLE<br />
OU COMMENT<br />
LA MÉDECINE<br />
MODERNE REJOINT<br />
LA SCIENCE-FICTION<br />
INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />
Dans le cadre de sa participation à la deuxième<br />
édition du Luxembourg Healthcare Summit,<br />
le Dr. Judith Nicogossian, spécialiste<br />
en anthropologie bioculturelle nous parle<br />
de les recherches sur les corps hybrides<br />
qu’elle a entamées en Australie<br />
et sur lesquelles elle travaille toujours,<br />
l’innovation dans le domaine étant constante.<br />
Steve Austin, Darth Vador, et autres humains-cyborgs :<br />
sommes-nous déjà passés du mythe à la réalité ?<br />
La réalité a aujourd’hui rejoint la science-fiction et nous<br />
nous en sommes clairement inspirés, ces quelques dernières<br />
années, pour mettre au point des ingénieries médicales.<br />
L’imagination des écrivains et réalisateurs a en quelque sorte<br />
nourri les espoirs, voire les rêves, du corps médical. Les choses<br />
ont désormais changé : nous retrouvons en médecine, et<br />
notamment en anthropologie, de nombreuses technologies<br />
inspirée de films ou d’ouvrages de science-fiction. Je pense<br />
notamment à l’exosquelette, ces machines alimentées par des<br />
moteurs et portées par l’homme afin de transférer de l’énergie<br />
pour les mouvements de ses membres, que l’on retrouvait<br />
déjà dans la série télé «L’Homme qui valait trois milliards»<br />
dans les années ‘80. L’implantation, dans le cerveau, de<br />
composants électroniques basés sur la RFID, s’est également<br />
muée en pratique médicale. Ces développements ont une<br />
dizaine d’années, mais leur progression est exponentielle.<br />
Pour ma part, j’ai réalisé la première thèse du CNRS sur le<br />
corps hybride. Le sujet était alors totalement novateur et<br />
mes camarades de laboratoire me regardaient bien souvent<br />
avec des grands yeux lorsque j’abordais les biotechnologies<br />
et leur impact sur le corps humain.<br />
Comment les objets connectés peuvent-ils améliorer la vie<br />
d’un patient ? Quel en est, selon vous, le meilleur exemple ?<br />
Les objets connectés sont des inventions fabuleuses.<br />
Ils permettent d’améliorer les conditions de vie des patients,<br />
aident la médecine à résoudre de nombreux problèmes et<br />
profitent aux institutions, notamment en termes de suivi<br />
des patients. Citons notamment les ‘Ingestible Sensors’,<br />
DR. JUDITH<br />
NICOGOSSIAN<br />
de petits composants intégrés aux médicaments et qui, après ingestion,<br />
permettent de contrôler le suivi de la prise du médicament. Cette<br />
technologie est révolutionnaire, notamment pour les patients bipolaires<br />
ou atteints de schizophrénie. Des études ont en effet démontré que<br />
50% des patients n’ingèrent pas leur médication, ce qui entraîne<br />
rechutes et donc de nouveaux coûts d’hospitalisation et de soins, etc.<br />
Selon vous, quelle est la prochaine technologie qui va améliorer<br />
de façon significative la vie des patients ?<br />
Il s’agit d’une invention qui est toujours en phase de test: la biopile<br />
au glucose. Comme son nom l’indique, cette pile permet de résoudre<br />
les problèmes de batterie des implants. Même si nous possédons<br />
actuellement de formidables outils et mécanismes que nous implantons<br />
dans le corps humain et qui sauvent des vies, l’alimentation en énergie<br />
de ces implants reste un problème majeur. Les médecins doivent<br />
souvent réopérer les patients quelques années après une implantation<br />
pour remplacer une pile arrivée en fin de vie. Grâce à une telle biopile<br />
qui fonctionne avec le glucose du corps humain, l’implant pourrait ne<br />
jamais devoir être remplacé. Il s’agirait d’implants ‘à long terme’. Mais<br />
actuellement la biopile consomme encore trop de glucose et place le<br />
patient en hypoglycémie: la route est encore longue.<br />
Finalement, comment définiriez-vous le patient du futur ?<br />
Le patient du futur, ce serait un patient qui utiliserait toute une multitude<br />
de biotechnologies afin de s’auto-diagnostiquer. Il pratiquerait ainsi une<br />
auto-santé et n’aurait plus recours aux institutions et aux médecins, du<br />
moins, tels que nous les connaissons aujourd’hui. Par contre, ce patient<br />
devrait se méfier des technologies qu’il utilise, à savoir toujours les<br />
intégrer à son bien-être et non pas se laisser aller dans les travers, qui<br />
peuvent être nombreux … et tentants! En effet, certaines biotechnologies<br />
pourraient empêcher le développement humain que nous considérons<br />
comme naturel, mais également porter atteinte à la liberté du patient<br />
ou celle d’autrui.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
MSD est à la pointe de la recherche qui,<br />
nous l’espérons, permettra de faire<br />
avancer le traitement contre le cancer.<br />
— Dr. Scot Ebbinghaus<br />
Directeur exécutif, recherche clinique en oncologie de MSD<br />
SCIENCE VISIONNAIRE ET<br />
IMMUNO-ONCOLOGIE :<br />
DES IDÉES AUX RÉSULTATS<br />
Pour en savoir plus, rendez-vous sur<br />
www.msd-belgium.be<br />
MSD Belgium sprl – Clos du Lynx, 5 – 1200 Bruxelles<br />
ONCO-1163361-0000 Date of last revision 10/<strong>2015</strong>
84<br />
#Science | Healthcare<br />
LE LUXEMBOURG<br />
À LA POINTE DE L’INNOVATION<br />
DANS LA LUTTE CONTRE<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
LE CANCER<br />
Au Luxembourg comme aux quatre coins du monde, le cancer<br />
reste l’une des principales causes de décès. Malgré les nombreuses<br />
avancées médicales et la recherche, qui ont permis d’améliorer de<br />
manière significative la santé des patients atteints de la maladie,<br />
ce sont près de 2.500 cas qui sont répertoriés chaque année au<br />
Grand-Duché. Parmi eux, 120 cas de mélanome, la forme de cancer de<br />
la peau la plus grave, sont diagnostiqués tous les ans. Un chiffre qui<br />
ne devrait cesser d’augmenter selon l’OMS. Nouvel espoir, l’arrivée<br />
au Luxembourg d’une nouvelle classe d’immunothérapies avec le<br />
pembrolizumab, un anti-PD-1 : ce traitement innovant est désormais<br />
disponible et remboursé pour les patients atteins de mélanome<br />
avancé.<br />
« L’immunothérapie a le potentiel d’augmenter la survie sur le long terme<br />
et d’améliorer la qualité de vie des patients. L’arrivée des anti-PD-1 dans le<br />
traitement du mélanome avancé donne un nouvelle espoir à ceux dont la vie ne<br />
tient plus qu’à un fil » s’enthousiasme le Dr. Guy Berchem, Oncologue médical<br />
au CHL Luxembourg, Président de la Société Luxembourgeoise d’Oncologie<br />
(SLO) et du nouvel Institut National du Cancer (INC).<br />
Ce nouvel espoir fait donc suite à l’approbation réglementaire en juillet dernier<br />
du pembrolizumab, produit du laboratoire MSD (Merck Sharp & Dohme), par<br />
la Commission européenne, laquelle s’est basée sur des données cliniques<br />
menées chez plus de 1.500 patients atteints de mélanome avancé en<br />
traitement de première intention et traités préalablement. Le pembrolizumab<br />
a reçu l’approbation réglementaire de la Commission européenne basée sur<br />
des données de Phase 3. Ces dernières ont montré que le pembrolizumab<br />
constitue la première et seule thérapie anti-PD1 apportant un bénéfice en<br />
termes de survie statistiquement supérieur en tant que monothérapie par<br />
rapport à l’ipilimumab, une norme actuelle en matière de soins contre le<br />
mélanome avancé.<br />
MSD rappelle la longue marche nécessaire à tout processus d’innovation médicale<br />
qui a abouti à cette mise à disposition pour les patients luxembourgeois d’un<br />
traitement révolutionnaire. « Le laboratoire MSD est fier de sa contribution à la<br />
lutte contre le cancer en mettant à disposition des patients, le plus rapidement<br />
possible, une thérapie innovante qui a fait ses preuves dans le mélanome<br />
avancé » déclare Dr. Isabelle Mayné, responsable médicale oncologie, MSD<br />
Belgique et Luxembourg.<br />
L’immunothérapie est en effet une nouvelle arme<br />
contre le cancer : elle booste le système immunitaire<br />
pour qu’il puisse retrouver son rôle initial : attaquer la<br />
tumeur cancéreuse sans endommager les cellules saines.<br />
Cette nouvelle approche thérapeutique permet de<br />
produire des résultats durables chez un grand nombre<br />
de malades atteints d’un mélanome métastasé. Il s’agit<br />
d’une importante innovation, car certains cancers,<br />
bien que traités avec la chimiothérapie (apparue dans<br />
les années 1940), offraient très peu d’espoir. C’était<br />
notamment le cas du mélanome pour lequel la durée<br />
médiane de survie était d’une année à peine.<br />
Grâce à cette nouvelle classe d’immunothérapies, si un<br />
patient atteint de mélanome avancé survit 3 années,<br />
le risque lié à la maladie est quasi nul. Cette nouvelle<br />
approche thérapeutique ouvre ainsi de nouvelles<br />
perspectives dans le traitement du cancer et suscite<br />
un nouvel espoir pour les patients.<br />
La lutte contre le cancer est une priorité pour l’état<br />
luxembourgeois et pour la Ministre de la Santé, Lydia<br />
Mutsch ; preuve en est la mise en œuvre du Plan<br />
National Cancer (PNC) 2014-2018 en septembre 2014.<br />
Cette phase active d’implémentation mobilise 116<br />
acteurs du secteur de la santé au Grand-Duché.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
86<br />
#Science | Healthcare Summit <strong>2015</strong><br />
5<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Science | Healthcare Summit <strong>2015</strong><br />
87<br />
Découvrez<br />
l’ensemble<br />
des photos<br />
et lauréats<br />
sur<br />
healthcare.lu<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
88<br />
#Technology | Digital Ethics<br />
FRANK<br />
BUYTENDIJK<br />
SOCRATES<br />
RELOADED<br />
GARTNER<br />
BY MICHAËL RENOTTE<br />
Frank Buytendijk is a Gartner Research Analyst and a pioneer of digital<br />
ethics helping organizations to do the «right thing» with technology and<br />
avoid «messing up». Within the broad topic of Information Innovation,<br />
he specializes in information management strategies, Big Data and<br />
analytics. He also covers the impact of technology on society. Frank<br />
Buytendijk is the author of five books, including «Socrates Reloaded»<br />
which explores the philosophy and ethics of information technology. We<br />
accompanied Franck in a journey through a practice that should become<br />
increasingly relevant in the future.<br />
What do ethics have to do with digital?<br />
Digital ethics are basically a branch of general<br />
ethics: it’s about what is good and what is bad.<br />
That’s a bit of an issue in business life because<br />
we forgot how to have ethical discussions,<br />
as we’ve always seen - it’s in our DNA - an<br />
organization as an amoral construct. Digital<br />
ethics try to bring the discussion back in the<br />
digital world for digital business by asking two<br />
important questions: the first one is how to<br />
not mess up with all those new technologies,<br />
and to avoid taking things too far, across what<br />
I call the creepy line. The second question is<br />
«How can you contribute to the good life with<br />
digital technology, how can you use technology<br />
in a virtuous way»? Those are basically two<br />
questions that can last a life time; it’s a difficult<br />
but important topic.<br />
Why do digital ethics matter?<br />
Well, whenever technological innovation goes<br />
so fast that we - as people, as businesses or<br />
as society at large – can’t put our arms around<br />
it, can we understand all of what’s happening?<br />
Whenever technology innovation goes faster,<br />
then we have to ask ourselves at one moment:<br />
«Is this good»? «Is this desirable or not»?<br />
«Do we want this innovation to take place<br />
autonomously, without supervision, or do we<br />
want at least some discussion about it and<br />
perhaps put some control around it»? I think<br />
we can all feel the development of Big Data,<br />
social media and the cloud. And with mobile<br />
technology, smart machines and the Internet<br />
of Things, those new trends are developing so<br />
fast that we just can’t see the magnitude of it.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
Trusted Services Europe<br />
Innovate & Conquer the European Market<br />
Trusted<br />
Advisory<br />
Services<br />
Trusted<br />
Managed<br />
Services<br />
Trusted<br />
Cloud<br />
Europe<br />
Trusted<br />
Security<br />
Europe<br />
Trusted<br />
Resilience<br />
Services<br />
Trusted<br />
Data Centre<br />
Services<br />
Data Center Facilities Management EMEA<br />
Best Cloud Transformation Methods<br />
Cloud Service Provider Europe<br />
e-Commerce<br />
BioTech<br />
& HealthCare<br />
International<br />
Institutions<br />
Media<br />
e-Payment<br />
Banking<br />
& Finance<br />
<strong>2015</strong>
90<br />
#Technology | Digital Ethics<br />
How candigital ethics apply to organizations on a day to day basis?<br />
Digital Ethics caused a media buzz when Professor Stephen Hawking said<br />
that Artificial intelligence - and digital technology - could spell the end<br />
of the human race, or when Elon Musk, the CEO of Tesla Motors, one of<br />
the biggest visionaries of the Silicon Valley, compared building AI to<br />
«summoning the demon». Although it’s important that these luminaries<br />
give attention to the topic, their claims or statements don’t really help on<br />
a daily basis. They are too big and they are not actionable. On a daily basis,<br />
I think we can all see examples in our environment, our businesses, where we<br />
can easily take things too far. The question we have to ask ourselves at this<br />
particular moment is «How far do we go with Big Data?» Every time you deal<br />
with information that says something about a customer, per definition you<br />
have to ask yourself «What does this mean to the privacy of the consumers,<br />
of our customers»? It’s very easy to take that too far, particularly in the<br />
sensitive market in which we live now, where, consumers are easily upset.<br />
So I’m not suggesting that you shouldn’t do Big Data on customer data -<br />
I think, you should, that it’s important - but make sure you understand what<br />
the limitations are; how far you can go before customers feel that their privacy<br />
is being threatened.<br />
THE<br />
CASE<br />
FOR<br />
ETHICS<br />
IN<br />
BUSINESS &<br />
TECHNOLOGY<br />
How can business leaders ensure that they are going in the right «ethical»<br />
direction? Is there an existing code?<br />
There is nothing you can guarantee. You can do the right thing and still<br />
mess up in the eye of the public. After the scandal with the NSA, people<br />
are extremely sensitive and the media have their own agenda as well.<br />
So, sometimes they actually misrepresent a situation and accuse companies<br />
of things that didn’t even happen. Moreover, if something really bad happens<br />
which threatens privacy or security, in most cases, it is unintended. So there<br />
is no such thing as a general code of conduct here. Recently, we published<br />
a research report analyzing 70 cases of digital ethics worldwide. A lot of<br />
guidance is coming out of it but it would be too easy to just absorb all<br />
these examples and rules and say: «Right, now I have rules, now I have best<br />
practices, so if I follow them we’re fine». In the end, there is only one rule that<br />
stands out and that rule is: «Can you look into your eyes in the mirror and tell<br />
yourself you’re doing the right thing?» It’s not about following best practices<br />
but about discovering what you believe in as a leader.<br />
What do company leaders need to do to ensure that their employees are<br />
conscious of digital ethics?<br />
As a leader, of course, you should be more aware than anyone else - that’s<br />
why you are the leader! You should start the discussion, you should ask<br />
the difficult questions, you should challenge people, and you should not<br />
approve business cases that have not explored «the other side». It’s not only<br />
about efficiency, not only about effectiveness, but also about ethics. This is<br />
more than risk management - not doing something because you are afraid<br />
to get caught. By asking the right questions and being persistent about it,<br />
you create awareness among the bigger group of people making them think<br />
for themselves and discuss with each other as well. There is no single way<br />
of defining what is good or what is bad. For a leader, creating a «pluriform»<br />
discussion in which many voices get a chance to speak up and provide<br />
arguments for or against a certain use of technology is massively helpful.<br />
So start, lead the discussion and involve as many voices as possible.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
WANTED<br />
SEARCHING<br />
FOR<br />
CHAMPIONS<br />
FOR PRODUCT<br />
CO-DESIGN!<br />
JOIN US<br />
&<br />
TEST<br />
ADAPT<br />
New Products for the<br />
European Market<br />
www.lilaproject.eu<br />
TECHNOPORT proud<br />
being ranked #5 within TOP 10<br />
European university associated<br />
business incubators in <strong>2015</strong>!<br />
UBI GLOBAL<br />
TOP UNIVERSITY ASSOCIATED BUSINESS INCUBATOR<br />
<strong>2015</strong><br />
EUROPE TOP 10<br />
We would like to thank<br />
all our partners and especially<br />
as well as our entrepreneurs<br />
for their support and trust.<br />
www.technoport.lu
92<br />
#Technology | Reshaping IT<br />
TRANSFORMATION<br />
DIGITALE INTERVIEW PAR MICHAËL RENOTTE<br />
L’adoption accélérée des services cloud, des technologies<br />
mobiles et l’exploitation massive des données introduit non<br />
seulement des changements radicaux dans la manière dont<br />
les entreprises doivent élaborer et diffuser leurs produits<br />
et services, mais la révolution numérique exige également<br />
une transformation profonde de la part des fournisseurs de<br />
services ICT eux-mêmes. Nous avons demandé à Roberto Del<br />
Corno, Chief Operating Officer Europe chez Dimension Data,<br />
et à Olivier Posty, nommé récemment au poste de Managing<br />
Director de la filiale luxembourgeoise du groupe mondial<br />
de services et de solutions ICT, de décrypter les nouvelles<br />
tendances qui sous-tendent l’économie numérique et leur<br />
impact tant sur les consommateurs que sur les producteurs<br />
de services.<br />
«LES PREMIÈRES<br />
À ÊTRE<br />
TOUCHÉES<br />
PAR LA VAGUE<br />
NUMÉRIQUE<br />
SONT LES<br />
ENTREPRISES IT»<br />
© Oliv’images photographie<br />
ROBERTO DEL CORNO<br />
CHIEF OPERATING<br />
OFFICER EUROPE<br />
DIMENSION DATA<br />
«Du métier d’intégrateur de réseaux», rappelle Olivier<br />
Posty, «nous avons accéléré notre propre transformation<br />
en investissant davantage dans les infrastructures de<br />
nos clients dans le but affirmé de les accompagner dans<br />
le déplacement de leurs activités vers le cloud et de les<br />
aider à réussir leur transformation opérationnelle». Les<br />
investissements consentis par Dimension Data pour soutenir<br />
l’engagement pris envers ses clients sont de taille: le groupe<br />
peut aujourd’hui compter sur trois plateformes de cloud<br />
public en Europe, installées au Royaume-Uni, aux Pays-Bas<br />
et, depuis peu, en Allemagne. Ce choix, qui marque une<br />
présence en Europe plus forte encore que celle d’acteurs<br />
comme Microsoft ou Amazon, par exemple, découle de la<br />
volonté du groupe de développer une relation de proximité<br />
avec ses clients européens. C’est aussi la raison essentielle<br />
pour laquelle Dimension Data a entrepris de se doter<br />
de solides capacités en matière de cloud et de services<br />
d’entreprise.<br />
Les premiers touchés...<br />
Avec le recul, on se rend compte aujourd’hui que les<br />
premières entreprises à avoir été transformées par la<br />
révolution du cloud et du numérique ont bel et bien été les<br />
fournisseurs de services ICT. L’irruption dans leur périmètre<br />
de la téléphonie sur IP ou de la vidéoconférence a bien<br />
constitué un changement inattendu pour les prestataires<br />
informatiques, ces technologies ne relevant pas jusque-là de<br />
leur champ d’activité, mais les possibilités nouvelles ouvertes<br />
par le cloud sont quant à elles en train de transformer en<br />
profondeur ces entreprises. «La façon d’aborder le marché,<br />
de concevoir et de livrer nos services, l’organisation interne,<br />
les méthodes de travail des commerciaux, tout cela est en<br />
train de changer complètement.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Technology | Reshaping IT<br />
93<br />
C’est bien au sein de sociétés comme la nôtre que les<br />
changements initiaux doivent se produire et c’est seulement<br />
dans un deuxième temps que nous pourrons transférer<br />
au client les résultats produits par cette transformation»,<br />
témoigne Roberto Del Corno.<br />
«Chez Dimension Data», poursuit-il, «nous avons profondément<br />
transformé nos propres infrastructures - ce qui est d’ailleurs<br />
un peu frustrant parce ce qu’il s’agit de quelque chose<br />
que nos clients ne peuvent pas appréhender directement!<br />
Les services cloud, le Next Generation Data Center, les<br />
problématiques d’externalisation, les nouveaux modèles<br />
de gestion des opérations informatiques - outsourcing,<br />
insourcing, multisourcing : nous sommes engagés aux côtés<br />
de nos clients à travers de nombreux canaux». Ces clients<br />
sont à la recherche de nouveaux moyens pour acquérir<br />
autrement les services ICT dont ils ont besoin. Il ne s’agit<br />
plus pour eux d’acheter du matériel ou du logiciel mais bien<br />
de consommer un service. «Ce changement est énorme<br />
pour nous, fournisseurs, car il bouleverse complètement<br />
notre position. Au bout du compte, ce que nous livrons à<br />
nos clients semble inchangé, mais les modèles de vente et<br />
distribution sont si différents que nous devons renforcer<br />
drastiquement nos capacités en la matière», admet le COO<br />
Europe de Dimension Data.<br />
Si Dimension Data a consenti d’énormes investissements pour<br />
se doter, au niveau mondial, d’un maillage d’infrastructures<br />
de très haut niveau, c’est parce que c’est le seul moyen pour<br />
atteindre l’objectif que la société s’est fixé - servir ses clients<br />
de la même manière, où qu’ils soient. Roberto Del Corno s’en<br />
explique: «Nous avons de nombreux clients internationaux<br />
qui s’attendent à obtenir le même niveau de service au<br />
Luxembourg, en Allemagne, en Australie ou à Singapour.<br />
Nous ne pourrons les satisfaire que si nous disposons d’une<br />
plateforme globale commune en termes de systèmes et<br />
de services. C’est pour cette raison que tout ce que nous<br />
développons aujourd’hui est normalisé et standardisé, même<br />
si nos services peuvent toujours être teintés d’une couleur<br />
locale».<br />
«CE CHANGEMENT<br />
EST ÉNORME POUR<br />
NOUS, FOURNISSEURS,<br />
CAR IL BOULEVERSE<br />
COMPLÈTEMENT<br />
NOTRE POSITION»<br />
OLIVIER POSTY<br />
MANAGING DIRECTOR<br />
DIMENSION DATA LUXEMBOURG<br />
Transformation de l’entreprise et expérience client<br />
Considérons maintenant la numérisation des entreprises du point<br />
de vue de l’expérience client. «Il s’agit également de quelque chose<br />
de nouveau pour nous dans la mesure où l’utilisateur final n’est pas<br />
confronté à un changement radical de son environnement de travail.<br />
C’est l’expression du glissement auquel nous assistons : de science<br />
qu’elle était, l’IT devient progressivement une simple marchandise.<br />
Par contre, les espaces de collaboration et les plateformes que nous<br />
développons et déployons aujourd’hui sont littéralement en train de<br />
transformer l’expérience utilisateur. Et cela, c’est quelque chose que<br />
le client peut appréhender. Il ne s’agit plus seulement d’infrastructure<br />
mais d’une autre façon d’aborder les technologies de l’information,<br />
d’une manière différente d’en tirer parti dans le cadre des activités<br />
quotidiennes de l’entreprise», souligne Roberto Del Corno.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
© Oliv’images photographie
94<br />
#Technology | Reshaping IT<br />
«Nous devons être prudents lorsque nous abordons ces deux<br />
moteurs du changement dans la mesure où s’il est vrai qu’ils émergent<br />
simultanément, l’événement déclencheur – la révolution du cloud et<br />
du numérique - ne doit pas être confondu pour autant avec ce que<br />
le client attend – des services rapides et flexibles», précise le COO<br />
Europe. «Un exemple nous en est offert par l’industrie de la mode<br />
en Italie. Pendant les années de crise que nous venons de traverser,<br />
nos clients actifs dans ce secteur ont paradoxalement connu une<br />
croissance à deux chiffres. Ils vivaient une phase d’expansion telle<br />
qu’il leur fallait ouvrir de nouveaux points de vente à travers le<br />
monde dans des délais très courts que les modèles traditionnels ne<br />
pouvaient pas rencontrer». Ouvrir un nouveau centre d’opérations<br />
dans ces conditions serait trop coûteux et prendrait trop de temps.<br />
La seule solution, c’est de fournir à ces clients une infrastructure<br />
dans le cloud, entièrement adaptée à leur besoin, rapidement et<br />
pour un coût contrôlé. «Les solutions que nous sommes capables<br />
de déployer aujourd’hui, entièrement basées sur le cloud, nous<br />
permettent de fournir très rapidement à nos clients les services<br />
dont ils ont un besoin immédiat. Ils peuvent ainsi développer leurs<br />
activités - et les réduire – selon leurs besoins».<br />
Déployer une valeur locale au-dessus d’une offre globale<br />
Le secteur financier doit lui aussi se réinventer. Les banques<br />
s’adressent aujourd’hui à de nouveaux clients, hors d’Europe, au<br />
Moyen-Orient ou en Asie, ce qui implique d’adopter une manière<br />
complètement nouvelle de communiquer. Les acteurs du secteur<br />
ont besoin de nouveaux systèmes de communication, rapides et<br />
fiables, comme la vidéoconférence disponible partout sur tout type<br />
de terminaux, par exemple. Pour répondre à leurs nouveaux clients,<br />
ils doivent pouvoir disposer de ressources supplémentaires dans un<br />
court laps de temps et être en mesure d’augmenter ou diminuer<br />
leurs capacités tout aussi rapidement. Il leur faut impérativement<br />
s’appuyer sur un partenaire capable de les accompagner dans la<br />
mise en œuvre de nouveaux modèles opérationnels. C’est sans<br />
doute là que réside l’atout majeur que Dimension Data Luxembourg<br />
peut offrir au marché, la raison pour laquelle la société est désormais<br />
un élément clé de l’industrie digitale pour les grandes entreprises.<br />
«Nous voulons consacrer le temps et les moyens nécessaires pour<br />
comprendre en profondeur les besoins et les attentes de nos<br />
clients, développer de solides relations locales, de manière à être<br />
en mesure de déployer notre propre valeur au-dessus de l’offre<br />
globale du groupe. Notre volonté est de développer au Luxembourg<br />
une forte expertise dans l’économie numérique pour le secteur<br />
financier, parce que c’est notre marché comme l’industrie de la<br />
mode est celui de nos confrères italiens», affirme Olivier Posty.<br />
Changement de paradigme<br />
«Nous travaillons de longue date en partenariat avec les grands<br />
fournisseurs de solutions technologiques, mais nous assistons<br />
aujourd’hui à un changement de paradigme significatif», reprend<br />
Roberto Del Corno. Jadis, le rôle de l’intégrateur de systèmes était<br />
de sélectionner les meilleures technologies, de les intégrer, de les<br />
déployer et puis de les gérer tout au long de leur cycle de vie.<br />
«Aujourd’hui, grâce aux capacités que nous avons acquises en<br />
matière de cloud, nous sommes nous-mêmes devenus, dans une<br />
certaine mesure, des fournisseurs de technologie parce que nous<br />
élaborons nos propres solutions. Le grand changement réside<br />
dans le fait que nous entretenons maintenant des relations d’égal<br />
à égal avec les grands constructeurs et éditeurs – à travers de<br />
nouvelles alliances stratégiques comme The Catalyst Alliance avec<br />
EMC ou l’Intercloud de Cisco – dans la mesure où nous alimentons<br />
leur propre offre cloud. Bien sûr, nous continuons à tirer parti de<br />
leurs technologies - nous ne nous sommes pas pour autant mués<br />
en constructeurs - mais en même temps, ces équipementiers<br />
s’appuient sur notre expertise, nos infrastructures et notre force<br />
de vente pour distribuer leurs produits sur le marché», conclut-il.<br />
«NOUS ENTRETENONS<br />
MAINTENANT DES<br />
RELATIONS D’ÉGAL<br />
À ÉGAL AVEC<br />
LES GRANDS<br />
CONSTRUCTEURS<br />
À TRAVERS DE<br />
NOUVELLES ALLIANCES<br />
STRATÉGIQUES»<br />
© Oliv’images photographie<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
ICT SPRING EUROPE 2016<br />
EUROPEAN CONVENTION CENTER LUXEMBOURG<br />
6000+ VISITORS IN <strong>2015</strong><br />
JOIN US!<br />
CALL FOR<br />
SPEAKERS | STARTUPS | SPONSORS | PARTNERS<br />
THEY CONFIRMED THEIR PARTICIPATION<br />
Olivier<br />
Schaack<br />
Directeur Artistique<br />
Canal+<br />
Thibaud Brunet<br />
Charpentier<br />
Communication<br />
Digitale & Social Media<br />
Disneyland Paris<br />
Richard Saul<br />
Wurman<br />
Founder<br />
TED Conference<br />
Xenia<br />
Tchoumitcheva<br />
Blogger, Entrepreneur<br />
& Swiss celebrity<br />
Chic Overdose<br />
Benoit<br />
Legrand<br />
Head of FinTech<br />
ING Group<br />
CONTACT US:<br />
TEAM@ICTSPRING.COM<br />
WWW.ICTSPRING.COM
96<br />
#Technology | Quantum Computing<br />
L’INFORMATIQUE<br />
QUANTIQUE,<br />
CLEF DE LA NOUVELLE<br />
INTELLIGENCE<br />
ARTIFICIELLE<br />
INTERVIEW MICHAËL RENOTTE<br />
On ne présente plus Igor et Grichka Bogdanov. Les jumeaux les plus populaires du paysage cathodique français ont<br />
fait le déplacement à Luxembourg en mai dernier. Résultat, une salle comble curieuse de découvrir en quoi consiste<br />
la Nouvelle Intelligence Artificielle. <strong>BEAST</strong> a sauté sur l’occasion et a recueilli les propos de l’inséparable duo.<br />
Bizarre… vous avez dit bizarre ?<br />
On peut lire à votre sujet que vous êtes dotés d’une culture véritablement encyclopédique.<br />
Pouvez-vous nous décrire votre parcours académique ?<br />
GRICHKA : Notre parcours est avant tout fondé sur la gémellité. Quand on est deux,<br />
on se pose des questions que l’autre ne se pose pas et vice versa. Si bien que nous<br />
avons pu progresser rapidement dans des territoires qui se sont étendus. L’expansion,<br />
si l’on peut dire, de cet espace de connaissance s’est faite assez vite. En ce qui<br />
me concerne, j’ai passé le Bac puis j’ai rejoint la section Service Public de l’Institut<br />
d’Etudes Politiques de Paris, plus communément appelé Science Po. J’y ai construit<br />
des modèles économétriques, puis de mathématiques appliquées. C’est probablement<br />
lors de cette période que s’est fait le sous-sol de ma culture mathématique. Après<br />
plusieurs années en doctorat, notamment avec le grand penseur Roland Barthes, est<br />
venue l’émergence de la télévision avec Temps X. Chaque samedi, nous revêtions<br />
notre costume d’astronaute et cela, pendant 10 ans. Au terme de cette aventure,<br />
nous avons préféré reprendre nos thèses interrompues : j’ai soutenu une thèse<br />
de doctorat en mathématiques appliquées à la cosmologie primordiale, avant de<br />
découvrir qu’il y avait le Big Bang !<br />
IGOR : Grischka et moi-même<br />
nous sommes polyvalents. Nous<br />
nous intéressons bien sûr aux<br />
mathématiques mais également<br />
à la philosophie, aux arts et à la<br />
musique, qu’elle soit moderne ou<br />
ancienne. Nous avons beaucoup<br />
lu, de la littérature classique à la<br />
science-fiction, et avons même<br />
écrit un ouvrage intitulé Clefs<br />
pour la science-fiction. Nous nous<br />
intéressons à peu près à tout…<br />
et avec passion !<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Technology | Quantum Computing<br />
97<br />
C’est donc en 1976 que vous publiez votre premier livre, Clefs pour la science-fiction, préfacé<br />
par Roland Barthes, lequel estimait que votre ouvrage était empreint d’une bienveillance<br />
profonde; profonde en ce qu’elle remonte à une certaine idée du bonheur. Vous avez par la suite<br />
fréquenté son petit séminaire jusqu’à sa mort, en 1980. Quel souvenir gardez-vous de ce brillant<br />
sémiologue et quels enseignements en avez-vous retenu ?<br />
IGOR : Nous en avons retenu d’abord une image profondément humaine. Roland Barthes nous a<br />
fascinés au préalable uniquement à travers ses livres : Grichka et moi avions acheté Mythologies.<br />
Il s’agissait d’une incroyable découverte, une pensée absolument extraordinaire, un style<br />
absolument spécifique et unique, une façon de partager en profondeur son savoir qui nous a<br />
littéralement enchantés. C’est la raison pour laquelle, l’année suivante, après avoir lu tous ses<br />
livres, nous sommes allés le rencontrer. Il donnait une conférence à Science Po, là où Grichka était<br />
étudiant : c’est ainsi que nous nous sommes rapprochés de lui, à travers la préface qu’il a consenti<br />
pour notre ouvrage, mais également au-delà, à travers les deux années études que nous allions<br />
poursuivre à l’IHES (Institut des Hautes Etudes Scientifiques).<br />
Sur la base, semble-t-il, des travaux de Vint Cerf et Robert Kahn, à la fin des années 70, au sein<br />
du programme de recherche DARFA de l’armée américaine, vous évoquez dès 1980 la création<br />
d’un réseau mondial que vous baptisez Internex. A l’époque, vous suiviez donc de près ces<br />
recherches spécifiques, connues seulement de quelques spécialistes ?<br />
GRICHKA : Lorsque nous parlons d’interconnexion, ou Internex, nous évoquons le principe de<br />
la liaison entre des ordinateurs distants les uns des autres, et c’est là probablement l’origine de<br />
notre intuition. Dans les années 70, nous avions chacun des ordinateurs différents, Igor avait son<br />
ordinateur et moi le mien, ces derniers étaient donc complétement déconnectés. Passionnés par les<br />
mathématiques appliquées et par la possibilité de créer cette liaison, nous avons relié, connecté, nos<br />
deux ordinateurs. Cette connexion nous a semblé naturelle. Nous nous connections à travers des<br />
protocoles que nous avions fabriqués nous-mêmes, c’était très efficace et fonctionnait très bien.<br />
IGOR : Nous avons de suite compris que du temps serait gagné si nous arrivions à échanger<br />
nos données. Nous avons interfacé ces deux ordinateurs à travers un disque dur externe, qui<br />
envoyait des données aussi bien vers l’un que vers l’autre. Nous voulions tout d’abord l’appeler<br />
Interconnex, mais c’était trop long. Nous avons donc choisi Internex !<br />
GRICHKA : Il s’agissait alors du tout premier Internet! Nous avons alors cherché à enrichir<br />
nos connaissances et nous sommes allés puiser dans d’autres banques de données. De cette<br />
expérience très individuelle est née une intuition. Par la suite, nous nous sommes informés en<br />
observant notamment ce qui avait été fait dans l’effort militaire, le CERN, au sein duquel nous<br />
avons effectué nos études en physiques théoriques et en mathématiques. Nous avons dès lors<br />
découvert les différents éléments qui ont permis à Internet d’apparaître, notamment le langage<br />
HTML. Finalement, tout cela est né de cet effort de ne pas séparer deux ordinateurs … jumeaux.<br />
Quels auteurs - ou quel auteur - d’anticipation ont-ils, par le passé, dépeint de la manière la plus<br />
juste le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui ?<br />
IGOR : Je pense tout d’abord à Philip K. Dick qui, à travers Ubik, a décrit d’une manière complètement<br />
impressionniste le monde d’aujourd’hui. Les personnes ayant lu Ubik se souviennent des images<br />
publicitaires qui surgissent en faisant un simple geste avec la main. Le héros découvre des messages<br />
lorsqu’il décroche un téléphone dans une cabine téléphonique. Selon Grichka et moi-même, Philip<br />
Dick est un grand visionnaire du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
98<br />
#Technology | Quantum Computing<br />
De la même manière, quel est, à l’époque actuelle, celui qui décrit de la façon la plus<br />
plausible la société de demain ?<br />
IGOR : Dans la Science-fiction actuelle, nous devons distinguer plusieurs types de vecteurs :<br />
il y a le vecteur écrit, mais également le support cinématographique. Certains fabricants<br />
d’univers sont aujourd’hui des productivistes comme Christopher Nolan qui, avec Interstellar,<br />
projette un univers possible, l’hypothétique réalité de demain. Le voyage interstellaire nous<br />
est encore refusé mais il existera un jour.<br />
Nous nous projetons très volontiers dans ces univers très lointain, mais l’hypothèse<br />
d’Interstellar n’est pas la nôtre. D’un point de vue scientifique, nous ne pensons pas plausible<br />
la communication via des trous noirs. En revanche, cette notion d’hyper espace permettra<br />
de connecter instantanément des régions très distantes de l’univers. Voilà pourquoi nous<br />
pensons qu’à travers le cinéma de science-fiction, il y a une transposition d’un mode de<br />
vie existentiel qui pourrait se révéler possible dans un futur proche.<br />
Vous êtes à l’origine d’une dizaine d’émissions de télévision<br />
– dont le programme culte Temps X – et les auteurs de nombreux<br />
ouvrages de vulgarisation scientifique. Quels sont les projets qui<br />
vous tiennent à cœur aujourd’hui ?<br />
GRICHKA : Nous sommes en train de concevoir un programme court qui<br />
correspond plus au mode de consommation actuel. Internet nous oblige<br />
aujourd’hui à la pensée courte, à la consommation courte. Il faut être<br />
rapide et nous devons alors concentrer énormément de connaissances<br />
en peu de temps et parvenir à affecter le spectateur. C’est ce que nous<br />
avions fait naguère sur France 2 avec Rayon X, une expérience qui a<br />
duré près de 8 ans. Ce format était très court puisqu’il durait 2 minutes.<br />
Nous sommes aujourd’hui en train d’étendre ce format à 5 minutes,<br />
trois fois dans la semaine. Ce programme sera installé sur TV5 Monde,<br />
ce qui nous permettra d’aller au-delà des frontières françaises et de<br />
toucher toute la population francophone et encore au-delà puisque<br />
nous pensons proposer ce produit en plusieurs langues: anglais, russe,<br />
allemand, espagnol, et peut être chinois et arabe. L’idée est vraiment de<br />
faire en sorte que cette image de la modernité façonnée par la science<br />
et présentée de manière conviviale puisse émigrer dans le monde entier.<br />
Les émissions de ce genre peuvent, selon nous, réduire les fractures<br />
sociales ou de civilisation.<br />
AUJOURD’HUI,<br />
LORSQUE NOUS<br />
PARLONS DE PRÉVISIONS<br />
MÉTÉOROLOGIQUES,<br />
IL FAUT 5 ANS POUR<br />
ARRIVER À PRÉVOIR<br />
CE QU’IL VA SE<br />
PASSER EXACTEMENT<br />
DANS UN MOIS. AVEC<br />
LES ORDINATEURS<br />
QUANTIQUES, NOUS<br />
FERONS CETTE PRÉVISION<br />
EN QUELQUES INSTANTS.<br />
IGOR : Grichka et moi-même avons les mêmes objectifs. En octobre, nous allons publier un<br />
livre intitulé Le code secret de l’univers, qui permettra aux lecteurs de comprendre que<br />
l’univers peut être interprété comme un message à décoder, un peu comme les archéologues<br />
des temps anciens qui se sont confrontés aux pyramides et devaient en déchiffrer le<br />
langage. En plus de cela, nous allons revenir sur le front de l’audiovisuel, parce que nous<br />
pensons qu’il s’agit d’un moyen de communication qui correspond profondément à notre<br />
mode de consommation actuelle.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Technology | Quantum Computing<br />
99<br />
Lors de la convention ICT Spring Europe <strong>2015</strong>, vous avez<br />
abordé la Nouvelle Intelligence Artificielle. Quelle est-elle ?<br />
GRICHKA : Cette nouvelle intelligence artificielle est<br />
caractérisée par une nouvelle génération d’ordinateurs<br />
que les scientifiques appellent quantiques. Les ordinateurs<br />
quantiques fonctionnent sur des modes opératoires qui ne<br />
sont pas du tout comparables aux ordinateurs classiques. Ces<br />
derniers sont fondés sur le calcul binaire basé sur le 0 et le<br />
1. Ce protocole est très contraignant : le courant passe ou il<br />
ne passe pas. En revanche, avec les ordinateurs quantiques, le<br />
bit d’information sera étendu vers ce qu’on appelle un cubit :<br />
un codage qui n’est plus basé sur le 0 et le 1, mais sur 0, 1 et<br />
la superposition, au sens quantique du terme, de 0 et 1. Il n’y<br />
a plus simplement deux états mais une superposition d’états.<br />
Nous pouvons en tirer des ordinateurs avec des applications<br />
vertigineuses en termes de codage et de cryptologie. Nous<br />
allons pouvoir fabriquer des codes inviolables et bénéficier<br />
d’une rapidité quasi instantanée sur des très longues files<br />
d’information. Aujourd’hui, lorsque nous parlons de prévisions<br />
météorologiques, il faut 5 ans pour arriver à prévoir ce qu’il<br />
va se passer exactement dans un mois. Avec les ordinateurs<br />
quantiques, nous ferons cette prévision en quelques instants.<br />
© Oliv’images photographie<br />
IGOR : Evidemment, la grande question qui se pose est de<br />
savoir ce qui se passera à l’intérieur de ces machines qui<br />
seront capables de traiter des informations à une vitesse<br />
vertigineuse. Viennent alors des questions comme celles<br />
posées par Stephen Hawking, il y a quelques mois, sur les<br />
caractéristiques de cette machine. Comme elle sera capable<br />
de penser beaucoup plus vite que nous et de traiter un<br />
nombre phénoménal d’informations, aura-t-elle accès à la<br />
pensée ? Aura-t-elle accès à la conscience ? Comme le disait<br />
le mathématicien britannique Roger Penrose, notre cerveau<br />
fonctionne sur la superposition des états quantique. Ne vat-on<br />
pas reproduire les caractéristiques du cerveau humain<br />
en créant une telle machine ? Ces machines auront-elles<br />
accès à la pensée floue qui est la nôtre ? Souvent nous ne<br />
pensons pas blanc ou noir, mais plutôt gris. Selon certaines<br />
interprétations, ces machines auront accès au peut-être et à<br />
partir de là, à une conscience proche ou comparable à celle<br />
des êtres humains. C’est une des nombreuses questions qui<br />
apparaissent à la périphérie des ordinateurs quantiques qui<br />
apparaîtront, selon nous, vers 2025.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
100<br />
#Technology | XXXX Mobility<br />
LE FUTUR DE L’AUTOMOBILE<br />
La conduite 100% autonome<br />
La conduite autonome est déjà<br />
une réalité dans des champs<br />
d’application limités, il ne s’agit<br />
pas toujours de transport<br />
de personnes d’ailleurs. Nous<br />
y croyons mais que restera-t-il<br />
du plaisir de conduire ?<br />
10 8 10<br />
Une détection<br />
de somnolence<br />
La sécurité de nos conducteurs<br />
peut certainement encore être<br />
améliorée, au-delà d’y croire<br />
nous pensons surtout que c’est<br />
une obligation d’innover en<br />
matière de sécurité.<br />
6 8 10<br />
Une boîte noire dans les<br />
véhicules personnels<br />
La télématique, souvent décriée<br />
et associée à «Big brother<br />
is watching you». L’avantage<br />
pour l’utilisateur dépendra<br />
de l’utilisation faite des<br />
données récoltées (coaching,<br />
jeu d’entreprise, …). Le sujet est<br />
cependant sensible (protection<br />
des données) et doit être bien<br />
encadré.<br />
6 6 7<br />
Une conduite de nuit<br />
infrarouge<br />
Nous ne pensons pas que<br />
la vision de nuit se fera<br />
entièrement par infrarouge mais<br />
la technologie sera utilisée pour<br />
l’aide à la conduite.<br />
7 7 5<br />
PIERRE-YVES MEERT<br />
MOBILITY PROGRAM MANAGER BENELUX<br />
ALD AUTOMOTIVE<br />
Le tour de force des<br />
véhicules électriques<br />
Le véhicule électrique existe<br />
depuis très longtemps, nous<br />
attendons cependant son tour<br />
de force. Aujourd’hui l’offre<br />
s’améliore et les limitations liées<br />
à l’autonomie et au réseau de<br />
recharge disparaîtront à terme.<br />
Le véhicule électrique connaîtra<br />
son moment de gloire, nous<br />
sommes cependant convaincus<br />
que le parc automobile du futur<br />
sera composé d’une association<br />
des divers types de motorisations.<br />
Une protection contre les<br />
attaques biologiques<br />
L’option est annoncée par Elon<br />
Musk sur la prochaine Tesla X,<br />
nous supposons que d’autres<br />
marques développeront des<br />
solutions similaires voire iront<br />
plus loin encore.<br />
10 5 5<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
La charge à induction<br />
des véhicules électriques<br />
Plusieurs initiatives existent,<br />
même si la technologie ne semble<br />
pas encore 100% au point<br />
ce serait une grande avancée<br />
et cela permettrait d’améliorer<br />
le réseau de recharge.<br />
8 10 7<br />
6 6 9<br />
Le texting bloqué au volant<br />
7 5 5
#Technology | Mobility<br />
101<br />
L’arrivée de la voiture<br />
volante<br />
A quelques semaines de la sortie<br />
du 7 ème épisode de Starwars<br />
nous ne pouvons qu’y croire,<br />
seulement il ne s’agira plus<br />
d’une voiture.<br />
10 7 4<br />
DISRUPTIF<br />
AVANTAGE<br />
UTILISATEUR<br />
3 QUESTIONS À<br />
DOMINIQUE ROGER<br />
INTERVIEW ALEXANDRE KEILMANN<br />
Quels sont les atouts du marché luxembourgeois en termes<br />
d’innovation ?<br />
Le Luxembourg s’avère très attractif pour les entreprises qui<br />
misent sur l’innovation en matière de prestation de services ou<br />
sur la mise en place de nouveaux produits sur le marché.<br />
Ces atouts sont non négligeables dans une société où le «time<br />
to market» doit être le plus réduit possible.<br />
La diversité de sa population dont 45% provient d’autres recoins<br />
du monde ; une stabilité politique et un confort de vie important<br />
; la situation géographique du pays, au cœur de l’Europe ; sont<br />
autant d’atouts qui font du Luxembourg un pays d’enjeu en<br />
matière d’innovation.<br />
Conduire son véhicule<br />
avec sa montre connectée<br />
Utiliser une interface pour<br />
conduire son véhicule est<br />
certes quelque chose de<br />
très futuriste et également<br />
de l’ordre du possible, nous<br />
pensons cependant que cette<br />
innovation sera vite dépassée<br />
par la conduite 100% autonome.<br />
Le véhicule exécutera donc<br />
par lui-même les commandes<br />
préprogrammées et sélectionnées<br />
par son... «conducteur».<br />
8 5 6<br />
ON Y CROIT<br />
(10 = fort & 1 = faible)<br />
Comment cette innovation se traduit-elle chez ALD Automotive ?<br />
Au niveau du groupe, ALD Automotive Luxembourg a pour<br />
mandat l’expérimentation et le développement de nouvelles<br />
initiatives innovantes. Avec plus de 160 000 frontaliers et le<br />
trafic qui en découle, la mobilité devient problématique.<br />
C’est dans ce contexte qu’ALD Automotive Luxembourg<br />
a commercialisé le service appelé ALD Swtich. Cette innovation<br />
offre la possibilité de combiner, dans un seul budget mobilité,<br />
l’utilisation d’un véhicule principal en alternance avec d’autres<br />
types de véhicules en fonction des besoins ponctuels de<br />
l’utilisateur.<br />
Qu’en est-il de la collaboration avec les start-ups ?<br />
En tant qu’intégrateur de services, nous sommes continuellement<br />
à la recherche de nouveaux partenaires actifs dans le domaine<br />
de la mobilité.<br />
La collaboration entre les start-up et les grandes entreprises<br />
est enrichissante tant du point de vue de la méthodologie<br />
que du point de vue des connaissances du marché. Les startup<br />
innovent beaucoup plus rapidement mais font alors face à<br />
d’autres difficultés comme celles de l’approche du marché ou<br />
du financement. Il s’agit alors de trouver un juste équilibre afin<br />
d’entrer dans une situation win-win.<br />
Se télétransporter<br />
d’un point A à un point B<br />
Si les lois de la physique<br />
le permettent, pourquoi pas.<br />
L’innovation est une de nos<br />
passions. On aime y croire.<br />
DOMINIQUE ROGER<br />
COUNTRY MANAGER<br />
ALD LUXEMBOURG<br />
10 10 4<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
102<br />
#Jobs<br />
10A, rue des Mérovingiens<br />
L-1080 Luxembourg<br />
T +352 26 27 69 1<br />
recrutement@farvest.com<br />
SOCIAL MEDIA MANAGER<br />
Community marketing leader<br />
Farvest is looking for someone with a great attitude, and a passion for Web and Social Media<br />
to join our Marketing team.<br />
You will be an important part of a creative team committed to continually evolving our brand<br />
and delivering meaningful experiences to our users.<br />
Be ready to explore all aspects of the job — from writing and engaging ours fans to analysis<br />
and strategy — be ready to have fun while you do it.<br />
You will work closely with the head of Digital, Account Officers, and Brand Managers.<br />
Responsibilities<br />
Keep abreast of the latest in B2B culture, world events, as well as the latest trends<br />
in Social Media and the entire Web culture.<br />
To be able to write kick ass posts for a variety of different brands<br />
and in different tones of voice.<br />
Plan out content calendars and coordinate projects.<br />
LiveTweet Event moments and respond to users.<br />
Engage with users on multiple social platforms.<br />
Conduct brand research, industry benchmarking, and write up LiveTweet reports.<br />
Create visuals to accompany social media posts.<br />
Find innovative ways to promote the shows and brands we work with.<br />
Work with brands like Marketers, Warren, ICT Spring, Morpheus Cup, Automotion,<br />
ITOne, HROne, Beast.<br />
Secteur | Marketing B2B<br />
Lieu de travail | Bertrange<br />
Langue | FR, EN<br />
Type de contrat | Internship<br />
Contact | recrutement@farvest.com<br />
www.farvest.com<br />
FARVEST OPPORTUNITIES<br />
ALSO INCLUDE :<br />
Senior Manager of Synergy<br />
and Special Projects<br />
Content Managers<br />
Web integrator / developer<br />
Front End<br />
Internships in Marketing<br />
& Communication<br />
Skills & Requirements<br />
You are studying or have a wealth of knowledge in Communications,<br />
Marketing, and Audiovisual media.<br />
Be familiar with the brands we work with and their content.<br />
Can multitask and meet tight deadlines.<br />
Possess strong interpersonal skills with an open and creative mind.<br />
Be a team player that is self motivated.<br />
Basic Adobe Photoshop skills is a plus.<br />
Have strong writing abilities in French and English.<br />
Other Info<br />
This is a fun-loving, hard working agency that is looking for individuals to break<br />
the internet and constantly push the boundaries of what is normal.<br />
Ideally, a 6 month internship.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
#Jobs<br />
103<br />
36, rue du Laboratoire<br />
L-1911 Luxembourg<br />
T +352 26 29 45 1<br />
contact@therecruiter.lu<br />
THE RECRUITER IS CURRENTLY LOOKING FOR THE FOLLOWING PROFILES:<br />
HEAD OF PRESALES TEAM<br />
Cloud Services provider<br />
Our client is a leading Hosting, IT Security, Cloud and IT Managed Services provider with<br />
an on-going growth of more than 15 years.<br />
You understand very well how “Could IT Transformation services” can maximize organization’s<br />
effectiveness in supporting business goals. You are used to discuss such topics with CXO<br />
and Executives.<br />
You have a minimum of 10 years of experience working in IT with a significant background<br />
in a business-driven position.<br />
You have a relevant people management experience and you really like working with people.<br />
You consider yourself as a great people manager.<br />
You have a large scope of technical knowledge related to IT Infrastructure management,<br />
IaaS, SaaS, Cloud and Managed Services solutions.<br />
You are fluent in French and in English, a good level of German will be considered as an asset.<br />
Secteur | Cloud Services provider<br />
Lieu de travail | Luxembourg<br />
Langue | FR, EN, DE<br />
Type de contrat | CDI<br />
Expérience | 10 ans<br />
Contact | +352 26 29 45 1<br />
www.therecruiter.lu<br />
SENIOR DIGITAL PRODUCT MANAGER<br />
E-Commerce company<br />
Our client is a leading and growing E-Commerce company part of an international group<br />
based in Ocean and European countries.<br />
You are familiar with UX and UI principles with a relevant hands-on marketing experience<br />
from the digital industry.<br />
You will be in charge of the following topics on several high-audience web portals: Online<br />
& Mobile Product development, Value Proposition, Pricing strategy, Sales activation, Go To<br />
Market strategy, Customer experience analysis (UX, UI).<br />
You work with the IT Development, Business Development and Executive management team<br />
to build up new digital solutions that bring an added value to the current offer.<br />
You are fluent in French and in English.<br />
Secteur | E-Commerce company<br />
Lieu de travail | Luxembourg<br />
Langue | FR, EN<br />
Type de contrat | CDI<br />
Contact | +352 26 29 45 1<br />
www.therecruiter.lu<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
104<br />
#Jobs<br />
10A, rue des Mérovingiens<br />
L-1080 Luxembourg<br />
T +352 26 27 69 1<br />
recrutement@farvest.com<br />
DEVELOPPEUR/INTEGRATEUR WEB (H/F)<br />
OFFRE DE STAGE<br />
Farvest, laboratoire marketing débordant de projets est à la recherche active d’un ou<br />
plusieurs stagiaires en développement web et/ou intégration web (H/F). L’étudiant peut être<br />
à temps complet ou en alternance.<br />
A noter que cette dernière s’adresse principalement à des étudiants en fin de cycle,<br />
désireux d’acquérir une expérience enrichissante de longue durée auprès de professionnels<br />
et spécialistes du marketing B2B au Luxembourg. Les étudiants de premières années,<br />
mais très motivés, sont également les bienvenus.<br />
Profil<br />
Ces technologies ne vous sont pas étrangères ou vous intéressent fortement :<br />
- HTML5, CSS3, Javascript<br />
- Php, CMS Wordpress/Drupal<br />
- Bases de données MySQL<br />
- Apache, Nginx sous Linux<br />
- La connaissance de l’anglais (technique) est un atout appréciable.<br />
Modalités<br />
Durée : 3 mois minimum<br />
(dès que possible)<br />
Convention : souhaitée<br />
Rémunération : oui<br />
Secteur | Marketing B2B<br />
Lieu de travail | Bertrange<br />
Langue | FR, (EN)<br />
Type de contrat | Internship<br />
Contact | recrutement@farvest.com<br />
www.farvest.com<br />
STAGIAIRE EN WEBMARKETING (H/F)<br />
OFFRE DE STAGE<br />
Les responsabilités de nos prochains équipiers englobent :<br />
1. Pilotage de projets d’évolution de l’activité digitale :<br />
- Définition, encadrement et conception des projets en lien avec les utilisateurs clés<br />
- Suivi du planning et des développements<br />
- Reportings d’avancements et gestion des risques<br />
- Pilotage des budgets projets<br />
2. Lancement de nouveaux sites/applications :<br />
- Recueillir et synthétiser les besoins<br />
- Participer à la rédaction des spécificités fonctionnelles<br />
- Coordonner les différents acteurs<br />
- Réaliser et piloter le planning<br />
- Valider les livrables<br />
- Préparer, organiser et accompagner le changement<br />
3. Amélioration de l’expérience client digitale évolutions :<br />
- Proposition de mise en place de nouvelles fonctionnalités<br />
- Recommandation de nouveaux services/fonctionnalités innovantes<br />
- Participation à la construction de la roadmap de projets digitaux<br />
Niveau(x) d’études<br />
Bac+3 minimum, avec une<br />
spécialisation : marketing,<br />
webmarketing, informatique<br />
Modalités<br />
Rémunération : oui<br />
Durée : 3 mois minimum<br />
(dès que possible)<br />
Secteur | Marketing B2B<br />
Lieu de travail | Bertrange<br />
Langue | FR, EN<br />
Type de contrat | Internship<br />
Contact | recrutement@farvest.com<br />
www.farvest.com<br />
Compétences requises<br />
Vous disposez d’une parfaite maîtrise de la suite MS Office et la maîtrise des logiciels<br />
de PAO de la Creative Suite 5.5 (Photoshop, InDesign, Illustrator…) ainsi que de Google<br />
Analytics sera considérée comme un avantage.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong>
Training executives,<br />
forging key talents<br />
Construisons ensemble<br />
votre formation<br />
intra-entreprise sur mesure<br />
Organisme luxembourgeois de formation en partenariat exclusif avec Solvay Brussels School<br />
www.brainforge.lu<br />
anne.reginster@brainforge.lu T: +352 691 563 101
106<br />
#Index | Beast<br />
MANAGING EDITOR<br />
Fabien Amoretti<br />
ADVERTISING CONTACTS<br />
Tel : (+352) 26 27 69 1<br />
Aurélie Dethier Sales & partnerships<br />
aurelie@beast.media<br />
EDITORIAL TEAM<br />
Fabien Amoretti, Kamel Amroune<br />
Alexandre Keilmann, Michaël Renotte<br />
Maud Baerenzung, Nathalie Becker,<br />
Solveig Parango<br />
DESIGN<br />
Vincianne Masson Head of Production<br />
Rachel Friio Head of Digital<br />
Arnaud Meisch Art Director<br />
Cover Alfred Eisenstaedt - The LIFE<br />
Picture Collection - Getty Images.<br />
Photography Oliv’images photographie,<br />
Studion Photography, Danny Stolzman,<br />
James Duncan Davidson,<br />
The Society of News Design.<br />
Distribution by Post Luxembourg<br />
EDITOR<br />
Farvest<br />
10A, rue des Mérovingiens<br />
Z.I.A Bourmicht<br />
L-8070 Bertrange<br />
Tél. : +352 26 27 69 1<br />
Fax : +352 26 27 69 32<br />
RCS : B76419<br />
The next print edition of <strong>BEAST</strong><br />
will be published in April 2016.<br />
For the run up to ICT Spring Europe 2016,<br />
<strong>BEAST</strong> meets with hosts of international<br />
ICT experts to discuss digital strategies,<br />
FinTech and groundbreaking innovation .<br />
100% <strong>BEAST</strong>, 200% disruption.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#1</strong><br />
PERSONNALITÉS<br />
Aldous Huxley 39<br />
Andrew Stanton 39<br />
Arno Stern 50, 52<br />
Bas Landorp 68-69<br />
Bil Gates72<br />
Cédric Klapisch 39<br />
Christophe Caupenne 20-23<br />
Christophe Lambert 18<br />
Constance Smith 16-17<br />
Danny Boyle 38<br />
David Lynch 39<br />
David Twohy 39<br />
Dominique Roger 98-99<br />
Donald Wilson 39<br />
Don Ginsel 6<br />
Dr. Judith Nicogossian 80<br />
Emma Geary 12-13<br />
Elon Musk 20<br />
Fabien Amoretti 1<br />
Frank Buytendijk 86, 88<br />
Frank Herbert 39<br />
Fritz Lang 38<br />
H.G. Welles 39<br />
Hugues Delcourt 8-9<br />
Hugo Gemsback 1, 38-39<br />
IIgor & Grichka Bogdanov 94-97<br />
Isaac Asimov 39<br />
J. G. Ballard 39<br />
Jean-Claude Forest 39<br />
Jean-Jacques Dordain 20<br />
Jeff Bezos 20, 50<br />
Jonathan Mostow 38<br />
Julie Demarigny 36-37<br />
Jules Verne 39<br />
Katsuhiro Otomo 38<br />
Kuston Beater 56-57<br />
Mahiro Maeda 39<br />
Mamasume Shirow 38<br />
Maria Montessori 50, 52, 53<br />
Mark Zuckerberg 20<br />
Marty McFly 38<br />
Nasir Zubairi 6<br />
Nicolas Cary 10<br />
Olivier Posty 90-92<br />
Patrick Murck 10<br />
Paul Helminger 20<br />
Philippe Pouletty 20<br />
Philip K. Dick 38<br />
Pierre Boule 39<br />
Pierre Gramegna 4-5, 10<br />
Pierre Orlac’h 14-15<br />
Pierre-Yves Meert 98-99<br />
Richard Branson 20<br />
Richard Saul Wurman 20, 30-35<br />
Ridley Scott 38-39<br />
Robert Longo 38<br />
Roberto Del Corno 90-92<br />
Samuël Levy 54-55<br />
Sophie Feller 22-25<br />
Spike Jonze 38<br />
Stefan Wul 39<br />
Stephen Herek 39<br />
Steve Gerges 40-41<br />
Steven Spielberg 38<br />
Sydney Newman 39<br />
Tome et Janry 38<br />
Tomokazu Matsuyama 48<br />
Violaine Langlet 76-78<br />
Will Lofy 46-47, 49<br />
William Gibson 38<br />
SOCIÉTÉS<br />
ALD Automotive 73, 98-99<br />
Agence eSanté 76-78, 85<br />
Amazon 18, 50<br />
Apple 9, 64<br />
Auchan Kirchberg 63<br />
AXA 60<br />
Berlitz Luxembourg 29<br />
BEV 44<br />
BGL BNP Paribas26<br />
BIL Group 8-9; 11<br />
Bitcoin Foundation 10<br />
Blockchain 10<br />
Blandin & Delloye 44<br />
BoConcept 59<br />
Bowers & Wilkins 59<br />
Brasserie Hervé 67<br />
British Vogue 12-13<br />
Canal+ 20, 70, 93<br />
Cannes Lion 20<br />
Callisto 58<br />
Caupenne Conseil 20-23<br />
Chambre des Métiers 19<br />
CIBO’S RESTAURANT 66<br />
CSSF5<br />
DailyMotion 18<br />
Digicash6<br />
Dimension Data 90-92<br />
Disney 20, 70<br />
EBRC 87<br />
Eidos 38<br />
Electronic Arts 18, 72<br />
Espace bulthaup<br />
Luxembourg 3<br />
EuroDNS18<br />
EY 75<br />
Facebook 17, 18<br />
Farvest 100<br />
FinLeap 6<br />
FLASHiZ6<br />
Fondatioun Kriibskrank<br />
Kanner 77, 79<br />
Garage Intini 24<br />
Gartner 86, 88<br />
Groupe Cerise 14-15<br />
Google 1, 18<br />
Hermès 63<br />
Holland FinTech 6<br />
Hostellerie Le Claimarais 45<br />
Hôtel Le Royal 66<br />
ICT Spring 2016 18, 93<br />
Ikea 58<br />
INFPC 27<br />
Insula Lifestyle S.A. 65<br />
iWatch 63<br />
jobs.lu 28, 101<br />
KPMG 7, 26, 42<br />
L’audiophile 59<br />
L’Enfant Roi 50-53<br />
Lacoste 16-17<br />
Langlais & Langlais 59<br />
Larry Page50<br />
LLLC / CSL103<br />
LG Watch 63<br />
Lineheart 59, 63<br />
Linkedin 18<br />
Luxair Group 26, 28, 42 ,72<br />
Luxembourg Healthcare<br />
Summit <strong>2015</strong> 78, 84<br />
Mars One68,69<br />
Marketers 42-43<br />
Ministère des Finances 4-5,10<br />
Marvel1<br />
Mont-Blanc 63<br />
Morpheus Cup 19, 20<br />
MSD 81<br />
my start / Chambre<br />
de Commerce<br />
- Espace Entreprises 19<br />
Myfox 60<br />
Nest 60<br />
Novelia Services 22-25<br />
Phenicia 67<br />
Philips 60<br />
Publicis 20<br />
RAID22-25<br />
Rareware 38<br />
Renault 18<br />
Renoma 44<br />
RTL 1, 26<br />
Samsung 60, 63-64<br />
Saturn 60<br />
Saumur Crystal Club 61<br />
SES1<br />
ShowStyle 44<br />
Side design Store 44, 63<br />
Skype 18<br />
Snapchat10<br />
Ripple Labs9<br />
Sony 63<br />
Space Forum 71<br />
Swatch 63<br />
Tarkett 58<br />
Technoport 89<br />
TED 20, 30-35<br />
Tesla1<br />
The Recruiter 101<br />
Twitter18<br />
Uber18<br />
Vogue18<br />
Warner Bros 18, 36-37<br />
Whirlpool 58<br />
Yapital6<br />
Zidoun-Bossuyt 46-47, 49
Votre business à portée de main,<br />
en toute tranquilité.<br />
EASY | CLOUD<br />
EASY | ONLINE<br />
Solutions Cloud<br />
& Online<br />
Le meilleur du Cloud<br />
et le meilleur moyen<br />
d’y accéder.<br />
En optant pour les solutions EASY | ONLINE de Cegecom, vous bénéficiez d’un<br />
accès au Web rapide, sûr et qui s’adapte à vos besoins. En y ajoutant les services<br />
simples et flexibles EASY | CLOUD, vous avez de surcroît l’assurance que vos<br />
données sont stockées dans nos serveurs sécurisés au Luxembourg. Efficacité<br />
et sérénité, vous êtes gagnant sur toute la ligne. Grandes entreprises,<br />
PME et administrations, rencontrons-nous aujourd’hui pour anticiper votre futur.<br />
www.cegecom.lu<br />
CONNECTIVITY • INTERNET • VOICE • DATA CENTER • CLOUD
Meet our<br />
new<br />
Partners<br />
#justKPMG<br />
www.kpmg.lu/justkpmg<br />
© <strong>2015</strong> KPMG Luxembourg, Société coopérative, a Luxembourg entity and a member firm of the KPMG network of independent<br />
member firms affiliated with KPMG International Cooperative (“KPMG International”), a Swiss entity. All rights reserved.