Deutsch (PDF) - Center for Security Studies (CSS) - ETH Zürich

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soumissionnaires non seulement suisses, mais egalement communautaires, japonais,
americains sans etre le moins du monde assuree de la reciprocite de ses
partenaires? On peut raisonnablement en douter.
N'y aurait-il pas quelque hypocrisie a pröner un tel Alleingang? (1) TI n'est pas
realiste comme l'exemple. des marelies publies le prouve. (2) Les partisans
supposes d'un Alleingang hyper-liberal sont souvent les representants des
secteurs les plus protectionnistes de l'economie suisse. (3) Ce sont les memes
secteurs qui ne se sentent pas en mesure d'accepter la liberalisation induite par
l'EEE et la CE qui prönent un tel Alleingang. S'ils ne sont pas en mesure de
supporter la liberalisation induite par l'EEE et la CE, comment pourraient-ils
supporter celle, beaucoup plus importante, qui serait amenee par une
liberalisation tous azimuts del'economie suisse?
La seule sorte d'Alleingang possible est donc protectionniste. TI conduirait a un
appauvrissement de la Suisse. Les effets se feront sentir non seulement a moyen
et long terme comme l'affirme avec justesse le Conseil federal. TI y a meme lieu de
prevoir que la crise de confiance pourrait se produire egalement a tres court
terme. En effet, en cas d'echec de l'EEE devant le peuple, des compagnies
menaceront · de quitter la Suisse (Swissair) et la bourse pourrait chuter tres
rapidement, entrainant le pays dans une recession. ·
Par consequent, les tensions entre partisans et adversaires d'une integration de
la Suisse a la CE seront tres vives. On doit d'ores et deja s'attendre a des clivages
a l'interieur ·des Organisations professionnelles faitieres (Vorort) et des partis
politiques. On imagine en effet assez mal que les milieux bancaires au sein du
parti radical tolerent longtemps les forces protectionnistes qui les empechent de
proceder a une integration de la place financiere helvetique au sein de la
Communaute.
Les clivages pourraient surtout s'effectuer entre cantans frontaliers et cantons,de
l'interieur du pays. Plus important encore sera le conflit entre cantans romands
et alemaniques. La Suisse francophone est en effet tres fortement favorable. a
l'adhesion de la Suisse a l'EEE et a la CE. Depuis 1986, tous les sondages
confirment cette sympathie des Suisses romands envers l'idee communautaire.22.
22 Roland. Ruffieux et Anne-Lise Thurler Muller, "L'opinion publique face a l'integration
europeenne: que disent et ne disent pas les sondages?" in La Suisse et son avenir europeen
(Lausanne: Payot, 1989; pp 237-252. Michel Zendali "Sondage", öp. cit. Dans ce sondage du 20
octobre 1991, 71,5% des Romands sont en faveur d'une adhesion a la CE contre seulement