Minen â explosiver Dauerbrenner Les mines â un ... - Rotary Schweiz
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SCHWER PUNKT<br />
14<br />
Mines antipersonnel: perfides, dévastatrices et bon marché<br />
L’arme du guerrier dém<strong>un</strong>i<br />
<strong>Les</strong> <strong>mines</strong> explosent, détruisent, tuent et estropient sans connaître leurs victimes qui se font d’ailleurs elles-mêmes exploser. Et<br />
les <strong>mines</strong> ont beaucoup d’avantages: elles sont bon marché, restent longtemps opérationnelles et représentent encore <strong>un</strong> danger<br />
pour la population civile bien des années après <strong>un</strong> conflit.<br />
<strong>Les</strong> <strong>mines</strong> sont utilisées dans le meilleur des<br />
cas à <strong>un</strong> endroit bien précis, selon <strong>un</strong> plan<br />
stratégique, mais elles peuvent aussi être<br />
enterrées sans système, sans contrôle pour<br />
protéger les troupes, des installations et les<br />
frontières, pour canaliser des attaques ou<br />
les ralentir, pour faire peur ou terroriser la<br />
population.<br />
De par le monde entier, des millions de<br />
<strong>mines</strong> antipersonnel sont enterrées dans des<br />
champs, des forêts, sur des axes routiers,<br />
des chemins de montagne et attendent pour<br />
exploser qu’<strong>un</strong> véhicule, <strong>un</strong> char ou des<br />
hommes et des femmes passent sur elles.<br />
Aujourd’hui à <strong>un</strong>e époque où l’on mène des<br />
combats dynamiques, les champs de <strong>mines</strong><br />
statiques ont perdu de leur importance. En<br />
théorie, les développements techniques<br />
permettent de les désamorcer, par exemple<br />
par <strong>un</strong> mécanisme d’autodestruction à distance.<br />
Mais ce modèle de <strong>mines</strong> coûte cher<br />
et est donc peu utilisé.<br />
Un dollar la pièce<br />
En réalité, la mine reste l’arme du guerrier<br />
dém<strong>un</strong>i. <strong>Les</strong> <strong>mines</strong> antipersonnel – elles ne<br />
visent pas les véhicules, mais les êtres<br />
humains – se trouvent déjà pour <strong>un</strong> dollar la<br />
pièce. Rien d’étonnant donc à ce que les<br />
<strong>mines</strong> antipersonnel soient surtout utilisées<br />
dans les pays en voie de développement –<br />
et souvent, sans se conformer aux règles.<br />
Elles sont souvent posées sans système,<br />
sans contrôle et sans tenir compte de la<br />
proximité de la population lors de guerres<br />
civiles, de guerres civiles ethniques, rien<br />
que pour détruire et intimider à l’exemple de<br />
la guerre dans les Balkans.<br />
La présence de <strong>mines</strong> a des conséquences<br />
désastreuses et ses effets se ressentent<br />
des années durant. L’effet perfide, insidieux<br />
et persistant des <strong>mines</strong> antipersonnel est de<br />
plus en plus perçu ainsi; <strong>un</strong> mouvement<br />
international qui demandait leur interdiction<br />
s’est formé au début des années nonante.<br />
La Suisse en a fait partie. En mars 1990, le<br />
Département militaire fédéral (DMF, aujourd’hui<br />
DDPS) a décidé de se retirer de la<br />
vente de <strong>mines</strong> antipersonnel et de <strong>mines</strong><br />
bondissantes et il a ordonné la destruction<br />
des stocks. Seules les <strong>mines</strong> antichars<br />
conservent quelque importance. En 1994, le<br />
Conseil fédéral a décrété <strong>un</strong> moratoire<br />
concernant l’exportation et le transfert de<br />
<strong>mines</strong>. En 1995, cette décision a été suivie<br />
d’<strong>un</strong>e interdiction totale et en 1996, la<br />
fabrique de m<strong>un</strong>itions à Altdorf a détruit<br />
quelque trois millions de <strong>mines</strong> antipersonnel.<br />
Bannir les <strong>mines</strong> antipersonnel<br />
Sur l’instance de quelques ONG et surtout<br />
du Canada, la Convention d’Ottawa sur l’interdiction<br />
des <strong>mines</strong> antipersonnel a été<br />
signée en 1997. Elle interdit l’emploi, le stockage,<br />
la production et le transfert de <strong>mines</strong><br />
antipersonnel et demande la destruction de<br />
toutes les <strong>mines</strong> stockées et posées. La<br />
Suisse signera cette convention en 1998. À<br />
fin 2012, 161 pays dont la Suisse avaient ratifié<br />
la Convention d’Ottawa. Si l’Afghanistan<br />
et le Cambodge ont aussi signé cet accord,<br />
ce n’est pas encore le cas de la Chine, de<br />
l’Inde, de l’Iran, d’Israël, du Pakistan, de la<br />
Russie et des USA.<br />
Ratification par les États-Unis pour 2013<br />
Le stock de <strong>mines</strong> antipersonnel des États-<br />
Unis est évalué à 10 millions de pièces, mais<br />
n’a plus été utilisé depuis 1991. En 1992, les<br />
Américains ont cessé de les exporter et en<br />
1997, ils en ont arrêté la production. La ratification<br />
de la Convention d’Ottawa par les<br />
États-Unis est planifiée pour 2013.<br />
En outre, la Coalition contre les armes à<br />
sous-m<strong>un</strong>itions (CMC) a été créée en 2011.<br />
Grâce à l’extension du Centre International<br />
de Déminage Humanitaire de Genève<br />
(CIDH), la Suisse est bien positionnée et<br />
fournit <strong>un</strong> apport substantiel dans la lutte<br />
pour le déminage.<br />
Remplir les objectifs jusqu’en 2020<br />
On estime qu’en octobre 2012, <strong>un</strong>e surface<br />
de 3000 km 2 répartie sur 59 États était minée.<br />
La destruction des stocks de <strong>mines</strong> prend<br />
beaucoup de temps et coûte cher.<br />
Cependant jusqu’en 2020, la plupart des<br />
États devraient avoir rempli les objectifs de<br />
la convention. Le Cambodge qui fait partie<br />
des neuf États avec <strong>un</strong> taux élevé de <strong>mines</strong><br />
aura besoin de beaucoup d’aide et il lui faudra<br />
probablement davantage de temps pour<br />
déminer son territoire.<br />
En 2011, 662 millions de $ ont été dépensés<br />
pour le déminage – <strong>un</strong> record. La Suisse<br />
participe aussi au financement de la lutte<br />
contre les <strong>mines</strong> antipersonnel: son budget<br />
annuel jusqu’en 2015 est de 17 millions de<br />
francs. Selon les informations publiées dans<br />
le «Landmine Monitor 2012», la production<br />
de <strong>mines</strong> antipersonnel se poursuit au<br />
Soudan, au Myanmar (ex-Birmanie), au<br />
Pakistan et en Corée du Sud. La Campagne<br />
internationale pour l’interdiction des <strong>mines</strong><br />
antipersonnel (ICBC) qui participe à la publication<br />
du Landmine Monitor (www.themonitor.org)<br />
s’engage beaucoup pour que<br />
les objectifs de la Convention d’Ottawa<br />
soient remplis, tout particulièrement le soutien<br />
des victimes des <strong>mines</strong> antipersonnel,<br />
cependant, on constate <strong>un</strong>e diminution<br />
manifeste des moyens à disposition. La<br />
Convention prévoit des soins médicaux<br />
réglementés au niveau national, la réhabilitation<br />
physique ainsi que la réintégration<br />
psychologique et sociale.<br />
L’engagement pour le déminage et pour le<br />
bannissement des <strong>mines</strong> antipersonnel est<br />
incontestablement plus grand que les<br />
moyens dont on dispose pour aider les victimes<br />
des <strong>mines</strong>, la Fondation mine-ex utilise<br />
donc ses moyens financiers – d’ailleurs<br />
très limités – pour des projets orthopédiques<br />
du CICR au Cambodge et en<br />
Afghanistan. Comme l’État ne peut (actuellement)<br />
pas aider les victimes des <strong>mines</strong>, on<br />
a grand besoin de cette aide.<br />
PDG Peter Eichenberger<br />
ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN FEBRUAR 2013