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Michèle Falzon Un an de Jules Verne au „GyGo“ (Gymnasium Gonsenheim)
Pour nombre d’entre vous, fins connaisseurs de la langue
française, Jules Verne est loin d’être un inconnu. Mais le Jules
Verne dont je parle n’est pas l’auteur du „Tour du Monde en 80
Jours“! Il s’agit, ici, du programme mis en place en 2009 par le
ministère de l’Éducation nationale français qui permet aux en -
seignants titulaires d’enseigner leur matière dans un établissement
étranger en Europe ou dans le reste du monde, pendant une
durée de un an.
La majorité de ces professeurs enseignent une matière non linguistique
(DNL), comme les mathématiques, les Sciences et Vie
de la Terre ou l’histoire-géographie et se destinent à le faire, en
France dans une SELO (Section Européenne Langue orientale),
dans une langue étrangère qu’ils maîtrisent.
Les principaux objectifs de ce programme sont d’acquérir une
connaissance du système éducatif du pays d’accueil, ainsi que
de ses pratiques pédagogiques; de perfectionner ou de consolider
ses connaissances linguistiques, nécessaires à l’enseignement
d’une DNL, afin de pouvoir enseigner sa matière dans cette
langue.
En 2010-2011, 160 enseignants ont été sélectionnés pour participer
à ce programme dont 21 en Allemagne. Je faisais partie de
ces 21 qui ont été accueillis en Allemagne.
Participer au Jules Verne a été pour moi une évidence après l’obtention
de ma certification complémentaire en DNL, il me fallait
consolider mes connaissances linguistiques pour enseigner
en section européenne, notamment dans celle qui doit s’ouvrir à
la rentrée scolaire 2012-2013 dans mon lycée de la côte
réunionnaise.
Mon établissement d’accueil est le Gymnasium Mainz-Gonsenheim
où je suis chaleureusement accueillie par Mme Desch-
Eppelmann, son proviseur, et les équipes des sections bilingues,
d’histoire et de géographie. C’est un établissement relativement
jeune puisqu’il fête ses 40 ans en juin de cette année et ses points
forts sont les sections bilingues français et la préparation à l’Abi-
Bac, l’enseignement des matières scientifiques dans le cadre du
MINT, ainsi que le sport. Enfin, l’établissement dispose aussi d’une
section pour les élèves „intellectuellement précoces“.
J’ai en charge durant l’année des classes de 9e et de 11e
bi lingues auxquelles j’enseigne soit l’histoire, soit la géographie en
français, et j’interviens une heure par semaine auprès de jeunes
franco-allemands pour enrichir leur vocabulaire. Comme mes
collègues allemands, j’ai effectué des surveillances, des heures
d’étude surveillée et des remplacements. À ces tâches classiques
s’est ajoutée la préparation des élèves au DELF du niveau A1 au
niveau B2 avec l’aide de l’assistante de français: „ILS L’ONT TOUS
EU“.
J’ai été parfaitement intégrée au sein du lycée, participant à de
nombreuses activités (projets de classes, sorties scolaires....), aux
activités traditionnelles d’un établissement en Allemagne à la veille
de Noël, ou plus spécifiques au „GyGo“ comme les projets sur le
Rwanda.
Mon emploi du temps et le nombre d’heures de présence dans
l’établissement m’ont laissé la possibilité de suivre des cours à la
VHS de Mayence afin d’obtenir un niveau C1 avant mon retour à
la Réunion. J’ai apprécié ces heures qui ont porté leurs fruits puisque
comme mes élèves je l’ai eu.
Je ne peux qu’insister sur la nécessité de maîtriser la langue
étrangère dans laquelle on doit enseigner une DNL, il est difficile
d’improviser en tout cas en ce qui me concerne et je passe de
longues heures à préparer mes premiers cours d’histoire et de
géographie en allemand.
Cette année à Mayence m’a fait prendre conscience de l’importance
du rapport à la langue, de la nécessité de rassurer les
élèves, d’éviter toute situation de blocage et de favoriser la spontanéité
à l’oral. L’important est de participer au cours, peu importe
au départ les fautes.
Cette réflexion sur la langue s’impose aussi au moment de la
notation: quelle part accorder à la matière? Quelle part à la
maîtrise de la langue?
Cette année permet aussi d’avoir un „regard croisé“ sur les thèmes
majeurs de notre histoire commune ou d’envisager une autre
approche de l’enseignement de la géographie.
Une année d’une grande richesse qui m’a apporté beaucoup sur
le plan humain, mais aussi sur le plan professionnel.
Cet accueil chaleureux, je l’ai retrouvé en ce début d’année 2012
au „GyGo“ devenu le Otto-Schott-Gymnasium Mainz-Gonsenheim,
auprès des collègues qui m’accueillent à nouveau dans leurs
cours que j’observe et auprès de mes anciens élèves avec lesquels
je travaille sur la Réunion en géographie pendant deux semaines.
Michèle Falzon (professeur d’histoire-géographie et de DNL au
Lycée Amiral Pierre Bouvet de St Benoît, Académie de la Réunion)
KNOTEN · Jahrgang 25, Nr. 1 · Frühjahr 2012 · www.carolus-magnus-kreis.de
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