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A la recherche des voyelles finales perdues en ruwund L53.<br />

Résumé<br />

Par KASOMBO TSHIBANDA Michaël<br />

Université de Lubumbashi<br />

E-mail : michelkasombo@gmail.com<br />

Cette communicati<strong>on</strong> m<strong>on</strong>tre que l’absence généralisée des voyelles finales en ruwund<br />

(ruund L53, langue bantu de la R.D.C.) ne rem<strong>on</strong>te ni à l’ancêtre proche (protoruwund) ni à<br />

l’ancêtre lointain (protobantu). C’est le résultat d’une évoluti<strong>on</strong> de la langue originelle qui a<br />

perdu les voyelles finales comme en témoigne la langue moderne. Celle-ci se démarque tout<br />

au moins du protobantu d<strong>on</strong>t les rec<strong>on</strong>structi<strong>on</strong>s signalent des voyelles finales. Les études<br />

antérieures <strong>on</strong>t toujours insisté sur l’absence des voyelles finales en ruwund sans jamais tenter<br />

de rem<strong>on</strong>ter le cours de l’histoire : Stappers, L. (1954), Vincke, J.L. (1966), N’landu, N.<br />

(1986), Nash, J.A. (1992-1994). Les évidences de voyelles finales dans la langue ruwund<br />

originelle transparaissent dans les d<strong>on</strong>nées synchr<strong>on</strong>iques à deux niveaux. Au niveau<br />

segmental, outre la voyelle a nettement perçue, des vestiges des voyelles i et u finales existent<br />

alors que e et o, parmi les cinq voyelles attestées, semblent exclues dans cette positi<strong>on</strong> dans la<br />

langue tant originelle que moderne. Exemples :<br />

(1) * kúdíà (*- dia) → kúdâ ‘’manger’’, soit le maintien de la voyelle finale originelle<br />

dans la langue moderne, après élisi<strong>on</strong> de i du radical verbal ;<br />

(2) * ŋéndì (*- gèndì) → ŋênj ‘’un étranger’’ (de kwend ‘’voyager’’), soit une perte de i<br />

finale après palatalisati<strong>on</strong> de d) ;<br />

(3) * mpúkù (*- púkù-) → mpûkw ‘’rat’’, soit une dévocalisati<strong>on</strong> de u finale, articulée<br />

aujourd’hui comme une semi-voyelle w.<br />

Au niveau suprasegmental, la récurrence d’un t<strong>on</strong> complexe descendant en syllabe finale<br />

fermée de mots est une preuve du déplacement vers la gauche d’un t<strong>on</strong> bas ayant perdu s<strong>on</strong><br />

support vocalique et récupéré sur la syllabe précédente où il fusi<strong>on</strong>ne avec le t<strong>on</strong> initial. Ce<br />

t<strong>on</strong> bas flottant est vestige d’une voyelle v finale effacée mais qu’<strong>on</strong> peut ph<strong>on</strong>étiquement<br />

restaurer dans b<strong>on</strong> nombre de cas :<br />

(4) * díítámv4 (* - támà) → díítâm ‘’ la joue’’<br />

Une démarche à la fois diachr<strong>on</strong>ique, basée sur des d<strong>on</strong>nées synchr<strong>on</strong>iques internes à la<br />

langue, et dialectologique, prenant en compte des variantes dialectales de la langue, permet de<br />

vérifier cette hypothèse et d’ouvrir une nouvelle perspective dans l’approche de la chute des<br />

voyelles finales dans les langues du m<strong>on</strong>de.<br />

PS

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