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Magazine Run4TheCover 2011 avec StuMPA 2010 - The Ppress

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interviewplace des kiosques sélectifs, le vendeursait ce qu'il vend. Il faut lui donner la possibilitéd'achalander ses rayons en fonctionde sa clientèle. De fait, cela revient àréformer la Loi Bichet. Enfin, il nous faudranégocier complètement la coexistenceentre print et Web.Justement, sur ce troisième défi de lacoexistence entre print et Web, commentenvisagez-vous les choses?Ch. B.: Je ne crois pas du tout à la fusiondes rédactions. Pour moi, journaliste printet journaliste web sont deux métiers différentset nécessitent deux organisationsdifférentes. Alors de quoi sera fait l'avenir?D'une collusion toujours plus forte entreles deux rédactions, d'une approche communemais où les deux cultures, Web etprint, seront respectées. L'avenir est ausside monter des équipes de deux journalistes,l'un du net et l'autre du papier, pourréaliser des sujets et des enquêtes multimédias.L'Express est une marque. Sesjournalistes ont un savoir-faire commun.Mais quand il travaille, un journaliste doitsavoir quelle est sa "patrie" d'origine. Parexemple, quand un rédacteur du papierpart à Abidjan pour un reportage et uneenquête pour le news, il fait aussi deuxpoints quotidiens pour le Web. Mais legros de son travail se fait pour le magazine,pour le reportage, la mise en perspectiveet le décryptage. A contrario ou encomplément, lorsqu'un journaliste web vasuivre un procès, il fait un live-commentéet c'est le gros de son travail. Ensuite,il pourra co-écrire le papier global dansle magazine si papier il y a. A mes yeux,conserver deux rédactions en les habituantà travailler de concert est le meilleurChristophe Barbier en brefNé le 25 janvier 1967.Diplômé de l'Ecole NormaleSupérieure-Ulm.Journaliste au Point et à Europe 1.Il entre à l'Express en 1996 comme chefdu service politique.Il devient directeur adjoint de la rédactionen 2001, puis directeur de la rédactionen 2006.En <strong>2010</strong>, il est nommé directeur déléguédu groupe l'Express-Roularta.moyen de faire face à la révolution numérique.C'est en bonne voie et ce d'autantplus qu'aujourd'hui les journalistes qui sortentde l'école sont, si j'ose dire, des générations"bisexuelles" <strong>avec</strong> les deux cordes(print et Web) à leur arc.Selon vous, pourquoi la presse magazinese porte-t-elle globalement mieux que lapresse quotidienne?Ch. B.: Economiquement, les magazinesont mieux su gérer la crise et ont réussi àgarder malgré tout un peu d'argent. Pluslargement, la façon dont le Web a impacténos activité respectives est différente.En effet, pour les news magazines l'avènementd'internet est la meilleure chosequi nous soit arrivée depuis l'invention del'imprimerie. Cela nous permet non seulementd'accroître considérablement notreaudience. Nous avons deux millions delecteurs print et 1,8 millions de visiteursuniques chaque semaine et ce ne sont pasvraiment les mêmes. De plus, le net nouspermet, à nous news magazines, d'êtreaussi puissants que des quotidiens. Nouspouvons concurrencer l'AFP et la pressequotidienne grâce à ce nouveau canal dediffusion de nos informations. Le net estl'allié objectif de la presse magazine et afortiori des hebdos. Par contre, pour lesquotidiens, le Web est un concurrent deplus. Avec leurs sites gratuits, les quotidiensconcurrencent, eux, directementleurs journaux payants. Cela participe deleur santé compliquée par rapport à celledu média magazine. D'ailleurs, ce n'estpas un hasard si les pages des quotidienssont de plus en plus "anglées" de façonmagazine.Face à cette nouvelle donne économiqueet structurelle, comment voyez-vous lepaysage de la presse dans les prochainesannées?Ch. B.: L'information va se diviser petit àpetit en trois catégories. L'information demasse, immédiate, sera gratuite, mais lamarque média (Le Monde, L'Express etc...)certifiera l'authenticité de l'information. Achaque grand événement, nous remarquonsque les internautes viennent en masse surles sites des grandes marques médias poursuivre ce qu'il se passe. Ensuite, il existeraune information que l'on doit avoir rapidementmais qui est à haute valeur ajoutée– l'information économique notamment.Celle-ci sera vendue très cher car elle permetde prendre des décisions stratégiques.C'est d'ores et déjà le cas. Enfin, il y aural'information à haute valeur ajoutée intellectuelle,celle que nous essayons de faire.Celle-ci sera mixte, internet et papier, gratuiteet payante. Dans l'idéal, ces nouvellespermettent aux lecteurs d'être armés pourcomprendre le monde.Le papier disparaîtra-t-il?Ch. B.: Je ne le crois pas. Lire son journalreste un affichage social. Un message quele lecteur envoie vers l'extérieur. Cela neveut pas dire la même chose de lire Closerou Elle, Valeurs Actuelles ou L'Express,Libération ou Le Figaro. De même, le journalcrée un lien social. Nous en aurons toujoursbesoin et cela subsistera. Maintenant, jecrois que le temps du quotidien est devenuun peu étonnant à notre époque.Le papier demeurera donc. L'iPad et lestablettes seront-ils l'eldorado que l'onattendait? Pourquoi l'Express n'a-t-il pasfait encore le choix d'une appli?Ch. B.: La façon dont les médias et la presseont accueillis l'iPad comme un nouvel eldoradodénote une hantise de ne pas rater labonne invention qui peut changer la donneéconomique. C'est ce qu'il s'est passé surInternet. Ceux qui étaient présents dès ledépart ont pris un avantage considérablesur les autres. Les tablettes vont apporterun marché supplémentaire pour nos marquesmédias, mais ne seront pas un levierde croissance à deux chiffres. Elles sont unécrin. Mais il y a encore beaucoup d'incertitudessur la tablette qui remportera le marché,sur la capacité de ce type de produità devenir un produit de masse, et enfin surl'usage que l'on en fait. Personnellement, jen'ai pas un usage très régulier de mon iPad.Ensuite, pourquoi l'Express n'a pas d'applicationiPad? Pour le moment, nous n'avonspas développé d'offre car il n'y a absolumentaucune réponse claire et précise surle modèle économique. Nous irons, maisnous sommes prudents pour le moment.Aujourd'hui, une présence sur les tablettesse fait surtout pour avoir une vitrine de promotionde la marque.Quel est le principal défaut des news magazines?Ch. B.: Le principal défaut, qui est enfait plutôt un obstacle, est le manque demoyen. On aurait besoin de vingt pagesrédactionnelles de plus et donc de dix journalistesaussi en plus pour écrire et faireces dix pages. Il n'y a pas tout ce que jevoudrais dans le journal. C'est aujourd'huice dont je souffre et dont je pense que mesconfrères souffrent aussi. Nous avons despetits moyens pour assurer notre développement.Voilà ce qui nous pénalise par rapportaux autres médias.Propos recueillis par David Medioni17

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