Progress

Invité d’honneur :
N e i l G a i m a n
Il y a beaucoup à aimer chez Neil
Gaiman. Il a les pieds dans beaucoup de
mondes, ceux d’Hollywood, du fandom,
de la performance sonore, des textes pour
la radio, des romans, de la littérature
pour enfant et de jeunesse, des romans
graphiques, et ainsi de suite. Une soirée
chez Neil Gaiman ressemble un peu à un
scenario de Qui veut la peau de Roger
Rabbit? Des invités aussi divers que les
dessins animés de Warner Bros. et de
Disney se retrouve autour d’une même
table. On cause avec un hypnotiseur
de spectacle et ensuite un visualiste,
un musicien, un cinéaste, un acteur, un
comédien et un scientifique.
En ça, le monde de Neil Gaiman
ressemble beaucoup à fandom. Après
tout, l’atout le plus important du fandom
est sa capacité transsectorielle et
interdiscipinaire d’accepter toute sorte de
créature. C`est pour cette raison qu’une
bonne suite d’hospitalité ressemble à la
Cantine de Mos Eisley, remplie de toutes
sortes de créature exotique et magnifique.
Neil combine les meilleures qualités de
fan et d’écrivain. Ses entreprises diverses
et ambitieuses ainsi que son charme et sa
compassion font de lui un candidat naturel
pour être invité d’honneur à la Worldcon
Si on le regarde lors des séance de
signatures ou autres événements publics,
on remarque sa capacité d’inclure tout le
monde, de donner à tous les lecteurs qui
se sont présentés l’occasion de se faire
entendre, sans forcer leur rythme ni faire
attendre les autres.
Chose impressionnante, Neil a réussi
à établir une identité virtuelle qui est aussi
charmante et aimable que sa personnalité
en personne. On dirait que dans son
journal en ligne, il mène une discussion
animée et intime avec des millions de
personnes en même temps. La tradition
sur l’Internet, tout comme la tradition de la
science-fiction veut que les professionnels
et les fans ne soient qu’à peine séparés.
C’est formidable de découvrir qu’on
fréquente le même forum que son
musicien, auteur ou politicien favori, et de
le voir s’exprimer.
Le problème, c’est que sur l’Internet, il
est possible d’entretenir une conversation
avec un nombre de personnes qui excède
la capacité d’une suite d’hospitalité ou
d’un hall d’hôtel. Être au centre d’une
conversation démocratique sur l’Internet
peut être une expérience épuisante
– il y a un nombre presqu’infini de
correspondants gentils et bien intentionnés
qui veulent dire un petit bonjour. Malgré
la foule impressionnante qui veut le saluer,
Neil réussit à entretenir une conversation,
une vraie conversation avec bonne
humeur et charme avec chacun d’entre
eux.
Il y a beaucoup d’artistes au 21 e siècle
qui savent travailler dans de nombreux
médiums, mais il n’y en a que très peu
comme Neil qui savent y vivre.
– Cory Doctorow
Anticipation – Progress Report 4