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Thèse d'Habilitation à Diriger les Recherches Université Pierre et ...

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Chapitre 1<br />

Introduction générale<br />

La formation des microstructures de solidification est le résultat d’un phénomène<br />

de structuration non-linéaire d’un système étendu maintenu hors d’équilibre<br />

(out-of-equilibrium pattern formation) [1, 2, 3, 4, 5]. La solidification –croissance<br />

d’un solide cristallin à partir d’un liquide– se produit par propagation de l’interface<br />

solide-liquide. Elle s’accompagne, dans <strong>les</strong> mélanges, du rej<strong>et</strong> de chaleur <strong>et</strong> d’espèces<br />

chimiques, dont le transport est assuré par la diffusion. L’alliage ainsi produit<br />

n’est généralement pas homogène : on y observe, sur une grande gamme d’échel<strong>les</strong><br />

souvent proche du micron, des modulations de composition, une dispersion de différentes<br />

phases cristallines, une structure de grains ou des arrangements de défauts<br />

de réseau [6, 7, 8]. Ces microstructures sont la trace, figée dans le solide, d’instabilités<br />

morphologiques du front de solidification, c’est-à-dire de modulations, à la<br />

même échelle, de la forme de l’interface solide-liquide <strong>et</strong> du champ de concentration<br />

associé. Dans <strong>les</strong> alliages non-fac<strong>et</strong>tés (<strong>les</strong> métaux par exemple), quand l’interface<br />

reste proche de l’équilibre local, ces instabilités sont gouvernées par le couplage entre<br />

<strong>les</strong> gradients de diffusion <strong>et</strong> la vitesse de propagation de l’interface [9, 10, 11, 12].<br />

Les microstructures se restabilisent sous l’eff<strong>et</strong> des forces capillaires. De c<strong>et</strong>te compétition<br />

dynamique entre diffusion <strong>et</strong> capillarité résultent des formes de croissance<br />

variées dont la taille n’est fixée qu’en ordre de grandeur. Expérimentalement, la distribution<br />

spatiale des microstructures varie en fonction des conditions aux limites<br />

<strong>et</strong> de l’histoire de l’expérience. C<strong>et</strong>te "multistabilité" est une caractéristique fondamentale<br />

d’un problème non-linéaire à frontière libre, dont <strong>les</strong> solutions n’obéissent<br />

à aucun principe de minimisation.<br />

Nous présentons ici une revue expérimentale de la formation des microstructures<br />

de solidification par une méthode de laboratoire, la solidification directionnelle en<br />

échantillons minces d’alliages transparents, ou SDEM (Fig. 1.1). C<strong>et</strong>te méthode, inventée<br />

par Jackson <strong>et</strong> Hunt dans <strong>les</strong> années 1960 [13, 14], a été reprise par différentes<br />

équipes (notamment cel<strong>les</strong> de W. Kurz [15], R. Trivedi [16], H. Cummins [17], A. Libchaber<br />

[18], C. Guthmann [19], G. Faivre [20], P. Oswald [21] <strong>et</strong> A. Pocheau [22]) à<br />

partir des années 1980. Sous un éclairage nouveau, celui de la physique non-linéaire,<br />

<strong>les</strong> observations obtenues en SDEM apportent des réponses souvent inattendues à<br />

des questions d’intérêt fondamental, parfois anciennes, mais non résolues jusque là.<br />

Notre contribution dans ce domaine concerne deux types de microstructures de solidification,<br />

cellulaires <strong>et</strong> dendritiques d’une part, <strong>et</strong> eutectiques lamellaires d’autre<br />

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