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Thèse d'Habilitation à Diriger les Recherches Université Pierre et ...

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est le suivant. A l’équilibre, un solide <strong>et</strong> un liquide en coexistence n’ont pas la<br />

même concentration. En cours de solidification, la chaleur latente <strong>et</strong> <strong>les</strong> espèces<br />

chimiques rej<strong>et</strong>ées par le solide sont évacuées par diffusion dans le liquide (<strong>et</strong> dans<br />

<strong>les</strong> parois, en ce qui concerne la chaleur). Les gradients de soluté permanents qui<br />

se construisent près de l’interface dominent la dynamique. Leur valeur augmente<br />

(en valeur absolue) quand la vitesse de propagation V de l’interface augmente (loi<br />

de conservation). Au-delà d’une vitesse-seuil V sc , dite de surfusion constitutionnelle,<br />

ces gradients sont suffisamment forts pour qu’une partie du liquide, très enrichi en<br />

soluté, soit métastable (en surfusion) par rapport au solide. C’est une condition<br />

nécessaire (mais non suffisante) pour que l’interface se déstabilise par un "eff<strong>et</strong> de<br />

pointe" dynamique (voir §2.1.4).<br />

La croissance gouvernée par la diffusion est celle que l’on observe dans <strong>les</strong> alliages<br />

métalliques (Fig. 2.1) [6]. Beaucoup d’entre eux ont une grande importance<br />

industrielle. Certains alliages binaires (Sn-Pb ; In-Bi) ou multicomposants servent<br />

aussi de systèmes modè<strong>les</strong> en SDEM [59, 60, 61] (voir aussi §6) ou en solidification<br />

en échantillons massifs [58]. Les méthodes récentes, utilisant le rayonnement X<br />

synchrotron, qui perm<strong>et</strong>tent maintenant de visualiser in situ la croissance d’alliages<br />

métalliques [62, 63, 64] restent, bien sûr, assez lourdes à m<strong>et</strong>tre en oeuvre. En dehors<br />

des métaux, on peut citer <strong>les</strong> études (géométrie 3D) de la solidification de gaz rares<br />

[65, 66]. Enfin, <strong>les</strong> observations de Van Suchteleen de SDEM d’alliages eutectiques<br />

de sels en échantillons minces (non publiées), ont servi de précurseur aux études<br />

poursuivies dans notre laboratoire [67].<br />

Fig.2.1 – Microstructures de solidification d’alliages métalliques. De gauche à droite : structures<br />

cellulaire (alliage à base Al), dendritique (alliage à base Co), <strong>et</strong> eutectique lamellaire (Sn-Pb).<br />

Nous avons utilisé principalement l’alliage binaire CBr 4 -C 2 Cl 6 [13, 14, 16, 68, 69],<br />

un des alliages organiques transparents non-fac<strong>et</strong>tés à bas point de fusion (m<strong>et</strong>allic<br />

analogs) <strong>les</strong> plus utilisés en recherche fondamentale –parmi <strong>les</strong>quels <strong>les</strong> alliages à base<br />

de succinonitrile tiennent une place importante (voir, par exemple, <strong>les</strong> Réfs [15, 17,<br />

22, 48, 70, 71, 72]). Ils forment des cristaux moléculaires (phases dites "plastiques")<br />

de haute symétrie (cubique le plus souvent) [73]. Beaucoup d’entre eux ont été<br />

découverts par Jackson [13], mais une récente étude a permis d’en caractériser de<br />

nouveaux [74]. Ils perm<strong>et</strong>tent d’observer en temps réel (<strong>et</strong> non pas post mortem ; Fig.<br />

2.1) une dynamique de solidification représentative, à des rapports d’échelle près, de<br />

la croissance non-fac<strong>et</strong>tée.<br />

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