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Thèse d'Habilitation à Diriger les Recherches Université Pierre et ...

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joint, α SB ≈ γ SB /2γ ≈ √ 2h GB /d m <strong>et</strong> γ SB < 2γ. L’angle en fond de sillon est très<br />

p<strong>et</strong>it quand γ SB est très faible.<br />

En plus de joints <strong>et</strong> sous-joints de grains, on remarque aussi, le long de l’interface<br />

solide-liquide, la présence de légères dépressions, de profondeur submicronique, mais<br />

d’extension latérale comparable à celle du ménisque des joints de grains. El<strong>les</strong> persistent<br />

à l’équilibre, <strong>et</strong> on <strong>les</strong> r<strong>et</strong>rouve après fusion. El<strong>les</strong> sont donc liées à des défauts<br />

du solide, vraisemblablement des faisceaux de dislocations non encore arrangées en<br />

sous-joints. On suppose que la profondeur δζ de la dépression est déterminée par<br />

un accroissement de la densité de dislocations n dislo , <strong>et</strong> on estime la différence de<br />

température δT = Gδζ par δT = δT dislo = ∆E dislo /∆S f , où ∆E dislo est l’accroissement<br />

d’énergie libre du solide dû à la présence des dislocations <strong>et</strong> ∆S f l’entropie de<br />

fusion. Pour un cristal cfc :<br />

∆E dislo /∆S f ≈ G e b 2 n dislo T f /L v , (3.19)<br />

où G e est le module élastique de cisaillement du solide, b le vecteur de Bürgers des<br />

dislocations, T f la température de fusion, <strong>et</strong> L v la chaleur latente de la transition<br />

(par unité de volume). D’après <strong>les</strong> valeurs disponib<strong>les</strong> dans la littérature (métaux<br />

cfc), on peut prendre G e /L v ≈ 25 (l’erreur commise ne peut excéder un facteur 2)<br />

[158]. On sait, pour CBr 4 , que b = 1 < 110 > ≈ 0.634 nm <strong>et</strong> T 2 f ≈ 360 K. Pour<br />

δζ ≈ 0.3 µm <strong>et</strong> G = 40 K, soit δT ≈ 1 mK, on en déduit n dislo ≈ 10 7 cm −2 . C<strong>et</strong>te<br />

valeur excède largement celle, disons ≈ 10 5 cm −2 , que l’on trouve communément dans<br />

<strong>les</strong> cristaux métalliques après solidification (sans toujours en connaître l’origine).<br />

Ici, le mécanisme de multiplication des dislocations nécessaire à ce phénomène reste<br />

inconnu ; pour amorcer une discussion à ce suj<strong>et</strong>, nous donnerons, à la fin de ce<br />

chapitre, un exemple où le cristal subit une déformation plastique imposée.<br />

La structure interne d’un sous-joints de grains est un arrangement régulier de<br />

dislocations, qui perm<strong>et</strong> l’écrantage du champ élastique à grande distance associé aux<br />

dislocations, donc un gain énergétique très sensible. A l’aide de la formule de Read-<br />

Shockley [159], on estime l’ordre de grandeur de la distance inter-dislocation dans<br />

des sous-joints correspondant à une profondeur de ménisque tout juste détectable<br />

(0.3 µm) à environ 0.2 µm (moins d’une centaine de dislocations empilées dans une<br />

l’épaisseur des échantillons minces). On estime aussi que pour créer un arrangement<br />

de sous-joints distants de 50 µm tels que h m ≈ 1 µm, on doit disposer d’une densité<br />

de dislocations (de même signe) d’environ 5 × 10 3 cm −2 , ce qui n’excède pas une<br />

valeur "habituelle". Reste à expliquer le processus de polygonisation lui-même.<br />

3.4.3 Processus de création de sous-joints de grains<br />

Après fusion directionnelle (partielle) rapide d’un échantillon polycristallin, <strong>les</strong><br />

joints de grains préexistants se réarrangent rapidement (leur grande mobilité serait<br />

un suj<strong>et</strong> d’étude en soi). C<strong>et</strong>te recristallisation "efface" <strong>les</strong> sous-joints pré-existants<br />

qui, eux, ont une mobilité réduite. Il n’en subsiste pratiquement pas au moment où<br />

l’on démarre la solidification (Figure 3.33a). On se r<strong>et</strong>rouve, au moment de démarrer<br />

la solidification, avec quelques cristaux séparés de joints de grains distants de<br />

plusieurs 100 µm.<br />

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