16.09.2015 Views

haut-rhin

Haut-Rhin Magazine n° 7 (Février 2006) - Conseil Général du Haut ...

Haut-Rhin Magazine n° 7 (Février 2006) - Conseil Général du Haut ...

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Patrick Fulgraff (Le Fer Rouge)<br />

La tradition<br />

toujours renouvelée<br />

Chez les Fulgraff, on tombe dans la marmite tout petit.<br />

Patrick qui officie aux fourneaux du Fer Rouge à Colmar a<br />

repris l’affaire de son père qui était lui-même fils d’un<br />

restaurateur de Marckolsheim venu s’installer dans la cité.<br />

Depuis trente ans, Patrick crée, innove, invente. Son dernier<br />

concept : les Ferettes, une formule qui met les grands<br />

plats de sa cuisine dans les petits ! Récit d’une épopée<br />

gastronomique inscrite dans le patrimoine du Haut-Rhin.<br />

Avec Patrick, c’est donc la troisième<br />

génération qui perpétue la tradition familiale<br />

: « Quand j’étais gosse, le restaurant<br />

c’était notre maison. On mangeait,<br />

on vivait là.La famille avait sa table à côté<br />

de celle des habitués qui venaient<br />

prendre l’apéritif tous les jours. »<br />

En 1910, le grand-père, restaurateur à<br />

Marckolsheim vient s’installer à Colmar<br />

où il achète l’Hôtel du Musée près du<br />

théâtre. C’est un bâtisseur. Il construit, il<br />

agrandit. Il équipe les 45 chambres de<br />

l’eau courante… pas courant à l’époque.<br />

34<br />

<strong>haut</strong>-<strong>rhin</strong><br />

Dans une maison du 16 è siècle<br />

Chez Léon Fulgraff,toute l’Alsace sait trouver<br />

une cuisine de saison. Le gibier fait la<br />

renommée de la table et les voyageurs<br />

qui descendent à l’hôtel côtoient les<br />

Colmariens dans la salle à manger.<br />

De 1945 à 1970, c’est le fils de Léon, René,<br />

le père de Patrick, qui reprend l’affaire<br />

avant d’acheter le Fer Rouge, près de<br />

l’ancienne douane. Une belle maison<br />

alsacienne du 16 e siècle.<br />

Quand son père prend les fourneaux de<br />

la Grand’rue en 70, Patrick a seize ans et<br />

décide d’arrêter ses études : « Mon père<br />

ne m’a pas incité à faire ce métier. Il m’a<br />

laissé le choix. Mais toute mon enfance,<br />

j’avais humé, dès cinq heures du matin,<br />

l’odeur du caramel de cuisson des viandes<br />

qui flottait déjà dans la maisonnée.<br />

Et quand j’allais lui dire bonjour avant de<br />

partir à l’école,mon père me tendait une<br />

cuillère pour que je goûte ses sauces.<br />

J’ai toujours ressenti mon père comme<br />

un homme heureux.Et avec un tel exemple<br />

mon choix s’est guidé tout seul. »<br />

De Pic à Bocuse<br />

Voilà Patrick sur les routes de France avec<br />

la chance de débuter son apprentissage<br />

chez Pic à Valence, dans une ambiance<br />

familiale. Il a en mémoire la cuisine de<br />

son père,un disciple d’Escoffier,un amoureux<br />

des plats en sauce,respectueux des<br />

traditions qui depuis l’achat du Fer Rouge<br />

ne pratique plus une cuisine d’hôtel mais<br />

de restaurant.<br />

Chez Pic, il retrouve le même souci de la<br />

rigueur, de l’ordre et du bonheur.<br />

L’apprentissage le mène ensuite au<br />

Vivarois,avenue Victor Hugo à Paris chez<br />

Claude Peyrot, un technicien d’avantgarde,<br />

puis chez Bocuse où comme tous<br />

les apprentis de France il restera subjugué<br />

par le maître :« On le craignait.C’était<br />

un meneur d’hommes qui savait s’entourer<br />

et qui avait l’incroyable talent de<br />

savoir vendre sa cuisine, son image et…<br />

soigner ses relations presse. »<br />

Rigueur et discipline<br />

Après avoir appris la pâtisserie au<br />

Vivarois, il apprendra chez Bocuse les<br />

sauces et les poulardes en vessie, le<br />

produit-phare de Monsieur Paul.<br />

Chez Bocuse, les commis de cuisine ne<br />

rigolent pas tous les jours.C’est une école<br />

d’ordre, de discipline.<br />

C’est à ce prix qu’on s’élève, qu’on progresse.<br />

Et en trente ans, Patrick a su faire<br />

évoluer sa cuisine : « Quand j’ai repris le<br />

Fer Rouge je suis resté fidèle aux traditions<br />

familiales pendant deux ans,avant

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!