C'EST PAS PARCE QU'ON RIT QUE C'EST DRÔLE MENSUEL NUMÉRO 47 2,50$

Illustrations :Gité
EVA
PARTOUT
De quelque côté qu'on le regarde, juin
sera toujours le mois «juste avant les
vacances». C'est la période d'examens pour
lesquels certains s'arrachent les cheveux,
d'autres les ongles, d'autres les petits
papiers de réponses. C'est le moment que
les intellectuels privilégient pour aller en
Europe : il ne faut surtout pas se mêler à la
meute de touristes, yark ! qui sillonnent le
vieux continent lequel, comme toutes les
antiquités, coûte les yeux de la tête. C'est
aussi le glorieux moment où Côme (mon
ex- mari) sort ses shorts, ce qui a pour effet
de le transformer d'oignon bien enveloppé
qu'il était en une splendide quille de bateau.
Mais c'est d'abord et avant tout, d'un
point de vue social, le mois de notre fête
nationale.
J'ai remarqué que la Saint-Jean-Baptiste
est une sorte de pont, celui qui nous
permet de passer des règles de bienséance
humaines à la joyeuse liberté d'animaux
sans manières. Fini le port des costumes
six-pièces et demie et des jupes fendues
trop serrées : voici enfin le temps de se
balader presque nu avec l'insouciance
bénie que nous donne une caisse de 24. Ce
jour-là, c'est la libération.
J'ai donc pensé, ce mois-ci, vous donner
un avant-goût de ce qu'auront l'air les
festivités de ce congé payé. Quelqu'un m'a
dit qu'il faut en profiter parce que c'est pas
certain qu'on se fera organiser une autre
année, vu le coût des salaires. Donc :
EN VILLE
En ville, comme d'habitude depuis l'avènement
du plastique, ça commencera à six
heures du matin avec une course de Big
Wheel de quartier, ce qui permettra aux
parents de se débarrasser et de profiter de
la journée pendant une heure. Les autres
auront l'occasion de se lever tôt et peutêtre
même d'aller déjeuner sur la rue où
des dizaines de kiosques de hot dogs,
souvlaki, smoked meat, beans seront installés
à la grande joie des marchands.
Comme à l'accoutumée, on demande
aux gens de décorer leur rue avec n'importe
quoi pourvu qu'il y ait du bleu dedans,
notre couleur nationale. Ma voisine, par
exemple, jamais à court d'idées même si
elle l'est toujours d'argent, colore ses
CROC NUMÉRO 47