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PANORAMA DE PRESSE - 17.05.23

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<strong>PANORAMA</strong><br />

<strong>PRESSE</strong><br />

SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

1 7 · 0 5 · 2 3<br />

La presse papier est disponible quotidiennement au Centre de Documentation<br />

POLITIQUE<br />

ÉCONOMIE<br />

LA VIGNE<br />

LE VIN<br />

HORS CHAMPAGNE<br />

RETOUR SUR LES <strong>DE</strong>RNIERS <strong>PANORAMA</strong>S <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong><br />

CETTE REVUE <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> SE <strong>DE</strong>STINE À UN USAGE STRICTEMENT PERSONNEL ET INTERNE À L’ENTREPRISE,<br />

LE <strong>DE</strong>STINATAIRE S’INTERDIT <strong>DE</strong> REPRODUIRE, PUBLIER, DIFFUSER OU VENDRE CE DOCUMENT.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

16·05·23<br />

« LA TENSION SUR LES<br />

APPROVISIONNEMENTS RESTE<br />

TRÈS FORTE » SELON LE SYNDICAT<br />

PROFESSIONNEL <strong>DE</strong>S COURTIERS<br />

EN VINS <strong>DE</strong> CHAMPAGNE<br />

Lors de la dernière assemblée générale du Syndicat professionnel des courtiers en vins de Champagne, les<br />

co-présidents ont souligné le rôle grandissant du SPCVC, en tant que relais d’information auprès du vignoble,<br />

devenant ainsi partie prenante de missions transversales de la filière. « Lors de notre dernière assemblée<br />

générale, nous avions évoqué la tendance favorable de l’économie champenoise. En ce mois de mai 2023,<br />

nous constatons que nous sommes toujours sur la même dynamique avec 325,5 millions de bouteilles en 2022,<br />

soit la troisième année record pour la région. Forcément, la tension sur les approvisionnements reste très forte<br />

et se manifeste aussi par l’arrivée de nouveaux acteurs. Ce contexte doit nous inciter à rester à la fois vigilants<br />

et au plus proches du terrain » a indiqué Franck Hagard, co-président du SPCVC.<br />

L’année dernière s’est aussi illustrée pour le SPCVC par une participation et un investissement encore plus<br />

conséquents au sein des instances représentatives de la Champagne. « Que ce soit avec le Comité Champagne,<br />

qui reste un véritable soutien vis-à-vis de notre profession, ou avec le SGV et l’UMC, les liens que nous<br />

avons tissés depuis plusieurs années favorisent des échanges constructifs » a souligné Philippe Launois, coprésident.<br />

En parallèle, le bureau du SPCVC s’est réuni à une dizaine de reprises afin de travailler sur des sujets<br />

spécifiques comme l’évolution des marchés, la future organisation de marché., l’observation des cours, la<br />

sortie de réserve ou encore l’évolution du métier de courtier. D’ailleurs Franck Hagard a rappelé, « on pourrait<br />

presque en oublier qu’il y a seulement 5/6 ans, notre métier avait été mis à mal, à cause d’une réforme qui<br />

n’a finalement pas abouti grâce à la mobilisation hors pair de notre fédération nationale avec son président à<br />

sa tête, Jérôme Prince ». Depuis, plusieurs courtiers ont passé leur examen, et à l’issue de la dernière session<br />

qui s’est tenue mi-avril à Reims grâce à CCI France et son réseau régional, un nouveau membre a rejoint le<br />

Syndicat en la personne d’Emilie Bertout.<br />

« Une position d’expert du marché amont »<br />

Cette assemblée a permis également d’écouter Benoit Orsat, courtier en vin de champagne, présenter la synthèse<br />

de sa thèse consacrée à la fonction de courtage en Champagne et son apport dans les échanges acheteurs/<br />

vendeurs. En conclusion de cette thèse* en commerce international des vins et spiritueux de la Burgundy<br />

School of Business, il a établi que les courtiers favorisent « des relations plus durables, moins asymétriques et<br />

augmentant la probabilité de réussite de la relation. Ajouter un maillon dans une chaine de distribution peut<br />

sembler paradoxal pour réduire le coût global d’une opération, explique Benoit Orsat. Pourtant, ajoute-t-il, “les<br />

études montrent que la présence d’intermédiaires de commerce peut se justifier économiquement, leur apport<br />

ne se réduisant pas uniquement à la réduction des coûts de transaction. À la fois médiateurs et conseillers, les<br />

courtiers occupent une position d’expert du marché amont » ce qui leur permet d’occuper une place singulière<br />

au sein du système champenois”.<br />

Au chapitre des actions menées par le SPCVC, la communication sur les réseaux sociaux est venue enrichir celle<br />

démarrée depuis plusieurs années à travers la presse. Une communication décrite par Phiippe Launois comme<br />

“une stratégie qui vise une meilleure visibilité de nos actions aux yeux de tous les Champenois. L’époque<br />

où le métier de courtier restait dans l’ombre est révolue. Être présent sur les réseaux sociaux notamment sur<br />

LinkedIn et Facebook permet de montrer ce que l’on fait, d’incarner aussi notre Syndicat et les statistiques de<br />

ces premiers mois sont très encourageantes !”.<br />

À noter qu’en mars dernier, le SPCVC a organisé le comité directeur de la fédération nationale des syndicats<br />

de courtiers à Reims, temps fort de la profession à l’échelon national. “C’est la démonstration que l’action<br />

collective doit rester notre priorité à tous” commente Franck Hagard, et ce à quelques semaines du prochain<br />

congrès national des courtiers en vins et spiritueux qui se tiendra en Beaujolais.<br />

(la thèse est à retrouver dans son intégralité sur le site du Syndicat des Courtiers en Vins de Champagne :<br />

https://www.spcvc.com).<br />

2


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Presse écrite FRA<br />

REVUE FRANCAISE<br />

D'OENOLOGIE<br />

Famille du média : Médias professionnels<br />

Périodicité : Bimestrielle<br />

Audience : 83807<br />

Sujet du média : Tourisme-Gastronomie<br />

Edition : Mars - avril 2023 P.56-57<br />

Journalistes : -<br />

Nombre de mots : 1270<br />

p. 1/2<br />

DOSSIER<br />

L’E-ÉTIQUETTE<br />

AUTORISÉE<br />

C’est une première pour la réglementation européenne! Les vins pourront communiquer une partie<br />

des informations nutritionnelles et la liste des ingrédients de façon dématérialisée.<br />

La filière européenne a reçu l’autorisation de transmettre une<br />

partie des informations consommateurs sur des plateformes<br />

web. On parle d’e-étiquette ou e-label, c'est-à-dire une<br />

étiquette électronique à laquelle le consommateur accède en<br />

scannant un QR code sur l'étiquette physique.<br />

Les autres produits alimentaires n'ont pas cette possibilité<br />

et doivent impérativement lister les ingrédients sur<br />

l'étiquette physique. On cette souplesse à la demande<br />

doit<br />

d'associations européennes du secteur des boissons<br />

alcoolisées, ont mis en deux raisons d'une part<br />

qui avant :<br />

le fait que composition du vin peut varier énormément,<br />

la<br />

et d’autre part le fait le vin ne contient ni graisse, que ni<br />

protéines, ni sel.<br />

I<br />

I•<br />

BURG<br />

SCHÔNECK<br />

• usai*Æhoi‘reiemWein.<br />

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QUELLES INFORMATIONS SUR<br />

L’ÉTIQUETTE ÉLECTRONIQUE ?<br />

• . Uc.w<br />

Toutes les informations ne pourront pas figurer sur l’étiquette<br />

électronique: la valeur énergétique doit impérativement<br />

figurer sur l'étiquette physique. En revanche les quantités<br />

de nutriments et liste des ingrédients peuvent être<br />

la<br />

dématérialisées. Le metteur en marché donc le choix<br />

a<br />

d'imprimer sur l'étiquette physique toutes les informations<br />

demandées (photo 1) seulement la valeur énergétique<br />

ou<br />

du vin avec un QR code renvoyant vers l'étiquette<br />

dématérialisée (photos 2 3). Le QR code scanné renvoie<br />

et<br />

alors vers le tableau quantités de nutriments vers des et la<br />

liste des ingrédients. A noter que la présence d'allergènes<br />

reste impérativement mentionnée sur l'étiquette physique<br />

(sulfites, lait, œuf), comme logo femme enceinte.<br />

tout le<br />

12/2021 gô»<br />

Photo 1 : totalité des informations (liste des ingrédients, valeur énergétique,<br />

teneur en nutriments) sur l’étiquette physique.<br />

UN QR CO<strong>DE</strong> SPÉCIFIQUE ?<br />

Le QR code spécifique intégrera peut-être la lettre i (i<br />

pour informations), façon à mieux l'identifier par les<br />

de<br />

consommateurs. plus des quantités de nutriments et<br />

En<br />

de la liste des ingrédients, l'e-étiquette pourra cependant<br />

reprendre l’identification rapide du vin (pays, signe de qualité,<br />

type de vin. cave...), d’éventuels logos de certifications (bio,<br />

Vignerons Engagés...) et un lien vers le site de l'entreprise.<br />

Mais aucune information à caractère marketing ou<br />

commerciale sera tolérée et il est interdit de traquer les<br />

ne<br />

consommateurs par ce biais.<br />

A priori il ne pourra pas y avoir plusieurs QR codes sur la même<br />

bouteille de vin, ce qui pourrait être jugé comme trompeur<br />

pour le consommateur, mais ce point est en discussion avec<br />

la Communauté européenne et reste préciser.<br />

à<br />

Photo 3 : liste des ingrédients<br />

et teneurs en nutriments<br />

sur étiquette dématérialisée.<br />

LES ENJEUX <strong>DE</strong> LA DÉMATÉRIALISATION<br />

Attention cependant, « l'utilisation d'un support<br />

électronique doit démontrer vaiidité pour<br />

encore sa<br />

pouvoir perdurer estime le CEEV. D'autant plus qu'une<br />

»,<br />

révision de la réglementation générale sur l'information<br />

aux consommateurs (règlement Inco) prévue dans est les<br />

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▼ SUITE ▼<br />

3


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

REVUE FRANCAISE<br />

D'OENOLOGIE<br />

L'E-ÉTIQUETTE AUTORISÉE<br />

Edition : Mars - avril 2023 P.56-57<br />

p. 2/2<br />

années à venir. « Le secteur des alcools n'a pas le droit<br />

à l’erreur, confirme Stéphane La Guerche, directeur<br />

général d'Oenoppia. II doit prouver avant cette révision que<br />

l'étiquetage électronique fonctionne pour éviter que cette<br />

possibilité de dématérialiser nous soit enlevée ».<br />

PLUSIEURS PLATEFORMES<br />

POUR LES QRCO<strong>DE</strong><br />

Depuis l'annonce de cette règlementation une multitude<br />

d'entreprises et d'organismes proposent des plateformes<br />

d’hébergement d'e-étiquettes avec création de QR codes.<br />

On connait surtout la solution U-label, développée pour la<br />

filière des vins, spiritueux et autres alcools, par le CEEV<br />

et SpiritsEurope en partenariat avec GS1, organisation<br />

internationale de standardisation. Lancée dès décembre<br />

2021, la plateforme comptait 350 adhérents en février<br />

dernier et les demandes s'accélèrent nettement depuis.<br />

A côté, des interprofessions développent ou réfléchissent au<br />

développement de leurs propres solutions, comme le Conseil<br />

interprofessionnel du vin de Bordeaux, ou encore le Syndicat<br />

général des vignerons de Champagne qui travaille à une<br />

(100 ml) E =324 KJ / 77 Kcal<br />

Photo 2 : QR code<br />

et valeur énergétique<br />

sur étiquette physique.<br />

« solution spéclfiquement adaptée au champagne » avec un<br />

partenaire privé, Absomod.<br />

On peut citer d’autres opérateurs privés sur le créneau, avec<br />

des prestations et tarifs variables : QR Trace de MSP SAS,<br />

Nutri QR Code de Vin.co, QR Nutri de Prooftag, Viniscan de<br />

Qrcode.vin, Wine Label de Occitanic, Dans ma bouteille...<br />

CRITÈRES<br />

<strong>DE</strong> CHOIX<br />

Plusieurs points sont à connaitre avant de choisir un<br />

prestataire. D'abord, les données mentionnées sur l'étiquette<br />

électronique doivent rester disponibles donc accessibles au<br />

consommateur jusqu’à ce que les dernières bouteilles ou<br />

Bib de la cuvée soient bues. Le metteur en marché doit donc<br />

s’assurer de la longévité suffisante de la plateforme avec<br />

laquelle il travaille. Ensuite la règlementation européenne est<br />

amenée à évoluer, le suivi réglementaire et la prise en compte<br />

rapide des évolutions par la plateforme est une sécurité<br />

pour le metteur en marché. Plusieurs plateformes<br />

proposent la traductlon des données dans les 24 langues<br />

de l'Union européenne et/ou des outils de facilitation de<br />

création de liste d'ingrédients, ou encore la possibilité de<br />

dupliquer les étiquettes pour éviter de ressaisir les données<br />

de cuvées proches, l'acceptation de fichiers internes à<br />

l'entreprise...<br />

A l'avenir on sait que les QR codes sont amenés à évoluer.<br />

Les barres-codes vont disparaitre, « leurs informations<br />

seront intégrées dans les QR codes : notamment le prix, les<br />

informations logistiques et même peut-être des informations<br />

pour les Douanes », prévient le CEEV. La blockchain,<br />

technologie décentralisée de stockage et de partage des<br />

données, pourrait également garantir le suivi de la traçabilité<br />

aux consommateurs.<br />

U-LABEL TESTÉE PAR BÉATRICE MERLE, ŒNOLOGUE AUX VINS GEORGES DUBŒUF<br />

Les Vins Georges Dubœuf sont toujours dans la réflexion pour savoir quelle plateforme choisir. « On est prêt en interne, on sait<br />

qu 'on va s ’orienter vers un forfait pour pouvoir créer des étiquettes en illirbité. II nous reste juste le choix du prestataire pour la<br />

plateforme », témoigne Béatrice Merle, œnologue pour le célèbre négoce beaujolais. Elle a expérimenté la plateforme U-label<br />

pendant 10 mois courant 2022 sur une dizaine de cuvées. « Et nous allons peut-être en tester une autre, notamment Viniscan. »<br />

L'œnologue a globalement apprécié la plateforme U-label et cite en premier intérêt la sécurité, la garantie qu'elle offre par<br />

rapport à la règlementation. « La veille réglementaire est assurée, si un nouvel ingrédient doit être mentionné sur les étiquettes,<br />

ce sera immédiatement pris en compte sur la plateforme au se/'ndu menu déroulant de la liste d'ingrédients. » Des ajustements<br />

ont été ou vont être pris en compte à la suite de ce test, comme la possibilité de dupliquer les étiquettes, l’intégration de fichiers<br />

d'entreprise... Elle apprécié aussi l'intégration des logos sanitaires obligatoires dans chacun des pays de l'UE comme le logo<br />

femme enceinte ou les informations concernant le recyclage ou les pictogrammes des certifications. Le principal inconvénient<br />

étant bien sûr le prix, 2500 euros par an pour des étiquettes en illimité.<br />

Concernant les valeurs nutritionnelles, l'œnologue pense effectuer quelques analyses sur des cuvées représentatives. « Cet<br />

aspect nous pose réflexion. On envisage une sorte de screening sur nos différents types de vin ayant des degrés et une quantité<br />

de sucres variables. Comment prouver par exemple si l'on inscrit 0 sur la déclaration nutritionnelle, qu'on garantit l’absence<br />

de sel ? Cette notion de justesse n'est pas facile à appréhender... En revanche, on ne peut pas réaliser une analyse par vin. Cela<br />

aurait un coût important et difficilement supportable pour la majorité des producteurs et metteurs en marché. »<br />

Si la règlementation est une contrainte pour la filière, « la demande de transparence s'accroît pour le consommateur final »,<br />

juge Béatrice Merle. « Et cette règlementation va amener aussi des réflexions sur les techniques permettant de limiter les ajouts<br />

d'intrants. »<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

George Jacobs<br />

16·05·23<br />

Y-A-T-IL ENCORE UN PILOTE DANS<br />

L’AVION EUROPÉEN POUR NE PAS<br />

CRASHER LE VIGNOBLE ? (1)<br />

Sans modification du règlement sur l’usage durable des pesticides (SUD) et de ses objectifs (-50 % de<br />

phytos d’ici 2030), l’atterrissage s’annonce brutal pour nombre de parcelles viticoles (avec la disparition<br />

de 60 % de certains terroirs). Le point sur les risques de la proposition de la Commission Européen et le<br />

besoin de mobilisation des contre-pouvoirs à Bruxelles avec le vigneron luxembourgeois Aly Leonardy,<br />

président du Conseil européen des vins professionnels (CEPV) et vice-président de l’Assemblée des<br />

Régions Européennes du Vin (AREV).<br />

Avez-vous l’impression que les conséquences du règlement européen SUD soient bien comprises et<br />

appréhendées par la filière vin et ses représentants politiques ?<br />

Aly Leonardy : Le secteur vitivinicole et les représentants politiques ont peut-être tardé à prendre conscience<br />

de l’impact réel de la proposition de la Commission Européennee sur l’utilisation durable des pesticides. Il faut<br />

aussi avouer que la stratégie de la Commission de mettre tout azimut des paquets volumineux de nouvelles<br />

règlementations sur la table n’aide pas. Comme si le fait de noyer sous les textes les responsables politiques et<br />

professionnels allait l’aider à faire passer ses idées d’orchestration du Green Deal européen.<br />

Dans le cas de sa proposition de nouveau règlement sur les pesticides, elle n’a même pas publié une étude<br />

d’impact de sa proposition ! Chose rare, il a fallu que le Conseil des ministres lui demande formellement de<br />

compléter ses analyses d’ici à fin juin. Et on n’est pas sûr de ce qui en sortira.<br />

De fait, il a fallu des mois de débat et de réflexion pour qu’on se rende compte que réduire l’utilisation<br />

et le risque des pesticides de 50 % d’ici 2030, c’est-à-dire en quelques années seulement, est pratiquement<br />

impossible. La modernisation des équipements de traitement ne peut être renouvelée en 6 ans. La production<br />

d’équipements de traitement et le développement de nouvelles techniques prennent au moins 12 à 15 ans.<br />

La plus grande difficulté est maintenant de trouver une stratégie commune pour amender efficacement la<br />

proposition de la Commission.<br />

Quels sont selon vous les principaux risques de ce nouveau règlement pour le vignoble ?<br />

S’il était appliqué en l’espèce, ce nouveau règlement entraînerait la disparition de jusqu’à 60 % de certains<br />

vignobles dans beaucoup de régions européennes. Ces chiffres ne sont pas exagérés ou alarmistes. Les viticulteurs<br />

doivent avoir les moyens de se défendre contre les ravageurs de la vigne et ce risque évolue en fonction des<br />

conditions climatiques d’une année sur l’autre. Tous les agriculteurs ont intérêt à réduire l’utilisation des<br />

pesticides chimiques, notamment en raison aussi de leur coût, mais ils doivent pouvoir défendre le fruit de leur<br />

travail. Le développement effectif d’alternatives crédibles, telles que les NGTs (nouvelles techniques de génie<br />

génétique) ou l’agriculture de précision, nécessite de nombreuses années et des investissements ; la politique<br />

doit encourager ce changement de paradigme sans interdictions ni obligations afin de ne pas courir le risque de<br />

détruire la viticulture européenne, pilier économique, social et culturel de nos territoires.<br />

▼ SUITE ▼<br />

5


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

George Jacobs<br />

16·05·23<br />

Y-A-T-IL ENCORE UN PILOTE DANS<br />

L’AVION EUROPÉEN POUR NE PAS<br />

CRASHER LE VIGNOBLE ? (2)<br />

En réponse à ces enjeux, la Commission Agriculture (Comagri) du Parlement Européen prépare ses<br />

amendements : vont-ils dans le bon sens pour vous ?<br />

Soyons clairs, nous attendions plus de courage de la part du rapporteur de la COMAGRI. Il nous semble<br />

essentiel de souligner que les amendements proposés aujourd’hui par le rapporteur ne remettent pas en cause<br />

l’essentiel de la proposition de la Commission européenne, à savoir la fixation d’un objectif contraignant<br />

pour les Etats membres en matière de réduction de l’utilisation et des risques liés aux pesticides, sans aucune<br />

idée de savoir si l’objectif est crédible ou atteignable. Nous apprécions que le rapporteur COMAGRI propose<br />

un horizon temporel de 2035 au lieu de 2030 comme proposé par la Commission ; cela donnerait aux États<br />

membres et aux agriculteurs plus de temps pour atteindre un objectif qui reste encore trop radical.<br />

La Comagri souhaite également accroître «la disponibilité, l’accessibilité et le caractère abordable des<br />

alternatives à faible risque et l’utilisation de la lutte biologique et d’autres alternatives non chimiques, y<br />

compris les nouvelles techniques génomiques et les technologies numériques et de précision». Tout cela est<br />

très positif, mais doit être accompagné de mesures concrètes. Les NGT sont pour l’instant soumises dans<br />

l’Union Européenne à la règlementation des OGM et ne sont donc pas utilisables de facto. Et lorsqu’il y aura<br />

un cadre législatif pour faciliter leur autorisation (ce que nous espérons !) il faudra encore de nombreuses<br />

années pour qu’elles soient concrètement utilisées par les viticulteurs. Les technologies numériques n’en sont<br />

qu’à leurs balbutiements. Avez-vous une idée du temps qu’il faudra pour renouveler le parc de traitement ?<br />

Sans parler du manque de moyens pour développer toutes ces innovations à l’échelle européenne.<br />

Nous attendons maintenant plus de courage de la part des autres membres de la Comagri pour déposer des<br />

amendements qui prennent davantage en compte la réalité agronomique et les difficultés des viticulteurs et des<br />

agriculteurs dans leur ensemble.<br />

Que faudrait-il modifier en priorité pour vous : les objectifs chiffrés/datés, les modalités concernant la<br />

lutte intégrée… ?<br />

La première chose est de parler de 2035 pour permettre aux 2.4 millions de viticulteurs de s’adapter. La seconde<br />

est de parler d’objectif, mais pas d’obligation. Les obligations ne peuvent venir que si elles sont crédibles. Et<br />

donc que des alternatives existent réellement et peuvent être déployées à grande échelle sur le terrain. Pour<br />

l’instant, la Commission est dans l’incantation et la prise de pari que de telles alternatives existeront. Qu’elles<br />

existent et soient déployables d’ici 2030, on le sait aujourd’hui, cela tiendrait du miracle total.<br />

Alors, il faut être sérieux et responsables ! Car, encore faut-il que les obstacles sur les nouvelles techniques<br />

génomiques, l’utilisation de drones, la viticulture de précision, les obstacles règlementaires soient levés soient<br />

financés et autorisés et mis en œuvre. De plus et c’est essentiel, nous réclamons une vraie étude d’impact<br />

exhaustive sur les propositions de la Commission Européennes.<br />

▼ SUITE ▼<br />

6


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

George Jacobs<br />

16·05·23<br />

Y-A-T-IL ENCORE UN PILOTE DANS<br />

L’AVION EUROPÉEN POUR NE PAS<br />

CRASHER LE VIGNOBLE ? (3)<br />

Enfin, et c’est aujourd’hui le point qui me paraît le plus important dans le contexte de négociations en cours, il<br />

faut a minima inscrire une clause de revoyure en 2027 pour mesurer avec des études précises de la possibilité<br />

de confirmer les objectifs pour 2035 et les rendre obligatoires ou de les adapter.<br />

Entre la Commission européenne qui doit fournir une étude d’impact pour défendre son projet, le<br />

Conseil européen qui semble bloqué et la Commission Environnement (Comenvi) du Parlement qui<br />

propose d’aller encore plus loin, la situation politique est difficile à lire… Et donc le résultat impossible<br />

à prédire ?<br />

La Commission a indiqué qu’elle ne réaliserait pas d’évaluation d’impact complète, mais seulement quelques<br />

données supplémentaires, ce qui est très décevant.<br />

Notre véritable allié est la Comagri et c’est pourquoi nous attendons plus de courage, notamment pour faire<br />

contrepoids à la Comenvi, dont la rapporteur semble vivre dans une autre réalité. Le jeu politique est difficile, il<br />

y a beaucoup de pression de la part des ONG et d’une partie de la Commission, mais nous devons nous rendre<br />

compte que cette proposition met en danger 70 % des vignobles européens.<br />

Est-il possible d’assurer un équilibre satisfaisant pour toutes les parties entre l’amélioration de l’impact<br />

environnemental de la viticulture et le maintien de son activité (en termes de rentabilité, d’activité<br />

rurale…) ?<br />

La viticulture, les instituts de recherche qu’ils soient Grecs, Italiens, Espagnols, Allemands ou Français, tous<br />

travaillent depuis longtemps à la réduction et à la maîtrise des produits phytosanitaire. C’est un travail qui n’a<br />

pas attendu la Commission Européenne pour lancer des chantiers importants.<br />

En revanche il y a un pas de temps technique dont on ne peut pas s’affranchir, des règlementations qui<br />

empêchent encore d’utiliser les solutions qui existent et nous conclurons en rappelant que dans le même temps<br />

des agresseurs pathogènes nouveaux sont en train de se développer en Europe. Si on veut garder un vignoble<br />

économiquement viable il faut écouter la profession viticole qui a voté depuis longtemps pour une agriculture<br />

de précision et les nouvelles technologies mais on ne peut pas décider d’un coup de baguette magique des<br />

réductions de -70% de produits quand de nouveaux agents pathogènes arrivent.<br />

Une telle irresponsabilité risquerait de décourager tout repreneur. Des vignobles entiers pourraient venir<br />

à disparaitre. Les conséquences écologiques, en termes de biodiversité et lutte contre les incendies et les<br />

inondations seraient incalculables. Les conséquences sociales pour la ruralité seraient dramatiques.<br />

7


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

17·05·23<br />

LE MARCHÉ FRANÇAIS BAISSE, MAIS<br />

LES EXPÉDITIONS <strong>DE</strong> CHAMPAGNE<br />

ONT AUGMENTÉ <strong>DE</strong> 0,9 % <strong>DE</strong>PUIS LE<br />

DÉBUT <strong>DE</strong> L’ANNÉE<br />

Les arbres montent-ils jusqu’au ciel ? Sûrement pas, mais force est de constater que<br />

depuis les début de l’année, les expéditions de champagne continuent d’augmenter,<br />

une augmentation débutée en avril 2021 juste après la crise du covid. Doucement,<br />

mais sûrement, les expéditions sont en hausse de 0, 2 % (81,1 millions de cols).<br />

Des expéditions qui se divisent entre la France (-1 % avec 29,9 millions de cols)<br />

et l’Export (+0,9 % avec 51,2 millions de cols). Une part export qui d’ailleurs se<br />

répartit entre l’Union européenne (+2,1 % avec 16,2 millions de cols) et les Pays<br />

tiers (+0,4 % avec 35 millions de cols). Ce sont les maisons qui bénéficient plus<br />

fortement de ces hausses (+0,7 % avec 62 millions de cols) ainsi que les vignerons<br />

(+0,1 % avec 12,3 millions de bouteilles), en revanche, les coopératives voient<br />

leurs chiffres baisser (-4,4 % avec 6,8 millions de cols). Il n’en demeure pas moins<br />

qu’avec ce (léger) déclin, la question du repli des expéditions peut se poser. Ainsi sur<br />

une année glissante, les expéditions sont en baisse de 2,8 %. Toutefois il faut prendre<br />

en compte les chiffres négatifs de la fin de l’année dernière, particulièrement ceux du<br />

marché français, dû certes à un ralentissement de la consommation, mais également<br />

au double phénomène d’une demande mondiale forte et d’une offre limitée. Et de<br />

fait, avec une production limitée par nature et un long process d’élaboration, les<br />

arbres ne peuvent pas monter jusqu’au ciel.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : PQR/PQD<br />

Edition : 16 mai 2023 P.14<br />

(Quotidiens régionaux)<br />

Journalistes : -<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Nombre de mots : 341<br />

Audience : 102000<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/1<br />

Du cadre contractuel<br />

aux questions actuelles<br />

0UVORrA2GWZ8mOWylkC9wLlIzzoWbyljj7OwwjeJnM3P7CTdjhnR8MjcEk_cRLxBLZ<strong>DE</strong>5<br />

Du cadre contractuel aux questions actuelles Dans<br />

les années 1950, «malgré les difficultés économiques<br />

majeures du territoire, la place du vignoble dans<br />

l'activité agricole, c'est 2 à 5% du produit économique».<br />

On est loin de la «bonne moitié» qu'il pèse aujourd'hui.<br />

«Les vignerons de l'Aube et le Syndicat général des<br />

vignerons, ça fait longtemps, une paye, si j'ose dire,<br />

qu'ils posentla question du partage de la valeur», assure<br />

Serge Wolikow. Pendant 40 ans, de 1955 à 1993, le<br />

vignoble a profité de «la politique dite contractuelle»,<br />

avec l'indexation du prix du raisin et du prix de<br />

la bouteille et la gestion des volumes. Ce cadre a<br />

partiellement explosé au début des années 90. «Je<br />

prends soin de ne pas porter de jugement de valeur<br />

trop rapide», note l'historien, qui n'a «pas fait une<br />

histoire où il aurait suffi de faire autrement ou où il<br />

aurait fallu faire». À partir «du début des années 2000»,<br />

le paysage économique évolue. «La progression a été<br />

considérable jusqu'en 2005-2007.» Au pic d'expéditions,<br />

338,7 millions de cols en 2007, succède un «temps<br />

de tensions, d'inquiétudes de certains producteurs sur<br />

leur avenir, à l'intérieur de l'économie générale de<br />

la Champagne, autour de la question du prix, et de<br />

l'export et des marchés», relate Serge Wolikow. «C'est<br />

l'actualité.» C'est aussi le point d'arrivée de ce livre,<br />

qui «ne se termine pas par une note rassurante».<br />

Les vins effervescents, explique-t-il, «c'est le domaine<br />

qui a le plus progressé en vingt ans, et qui assure<br />

le maintien de la production mondiale de vin». Sauf<br />

que, à l'intérieur de ce créneau, «le champagne a<br />

perdu des positions qui doivent faire réfléchir». Certes,<br />

il profite actuellement d'une conjoncture favorable et<br />

«il garde sa dimension qualitative, grâce au terroir,<br />

grâce aux vignerons». Mais la question de l'appellation,<br />

qui semblait réglée en 1927, est-elle «réglée pour<br />

toujours?» Avec les transformations climatiques, les<br />

évolutions technologiques, celles des manières de boire<br />

les vins effervescents, «d'aucuns posent les questions<br />

sur la nécessité de faire évoluer l'appellation». L'avenir<br />

n'est pas écrit.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Web<br />

FRA<br />

Famille du média : Médias professionnels<br />

Audience : 10842<br />

Sujet du média : Agroalimentaire-Agriculture<br />

11 Mai 2023<br />

Journalistes : -<br />

Nombre de mots : 94<br />

www.mon-viti.com p. 1/1<br />

Dérogation en vue pour planter plus de 5 % de Vifa<br />

Visualiser l'article<br />

Pour pouvoir répondre à la problématique des ZNT, l'ODG Champagne a demandé à l'INAO de pouvoir dépasser les 5 % de<br />

l'encépagement en cas de plantation de Vifa (variété d'intérêt à des fins d'adaptation). «Cette demande a été acceptée par<br />

l'INAO et va être retranscrite très prochainement dans une directive et sera valable pour toutes les AOC. La limite de 10 %<br />

maximum dans l'assemblage est, elle, inchangée » , a indiqué Louise Bataille, responsable ODG au Syndicat général des<br />

vignerons de la Champagne.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Aude Lautun<br />

15·05·23<br />

PREMIÈRES PLANTATIONS <strong>DE</strong><br />

VOLTIS EN CHAMPAGNE<br />

Alexandre Rat, viticulteur à Sermiers, est l’un des premiers vignerons champenois à avoir planté du<br />

Voltis. Il a planté 8 ares dans une parcelle proche d’habitations, soumise à DSR.<br />

Le Voltis, résistant au mildiou et à l’oïdium, a été autorisé dans le cahier des charges de l’AOP Champagne fin<br />

2022. Les premières plantations viennent donc de s’effectuer, principalement près des habitations.<br />

Alexandre Rat, vigneron à Sermiers dans la Marne, vient d’en planter 8 ares sur une parcelle de 14,80 ares<br />

qui jouxte des maisons. « J’ai choisi de planter les 8 ares qui sont contre des maisons, en 1 mètre sur 1 mètre,<br />

témoigne-t-il. Initialement, j’avais prévu de les planter en vignes semi-larges mais la surface était trop petite<br />

pour faire ce changement ».<br />

Ce viticulteur, qui a signé une convention avec l’ODG et l’INAO, n’a pas eu de difficultés à s’approvisionner<br />

en plants. En Champagne, environ 5 ha de Voltis seront plantés cette année, dont environ la moitié dans la<br />

Montagne de Reims. « On va voir comment se comporte le Voltis, poursuit Alexandre Rat. Il est apparemment<br />

plus tardif, d’une quinzaine de jours, que les autres cépages. Un autre vigneron de ma commune, également<br />

adhérent à la coop, a lui aussi planté du Voltis. On va essayer de vinifier ces raisins à part ».<br />

Le Voltis ne peut pas représenter plus de 5 % de l’encépagement d’une exploitation ni 10 % d’un assemblage,<br />

pour limiter les modifications organoleptiques du champagne. Chaque vigneron a signé une convention avec<br />

l’ODG et l’INAO. Car le Voltis est encore en phase expérimentale, pour dix ans, au titre de Vifa (variété<br />

d’intérêt à fin d’adaptation).<br />

Dans le cahier des charges en 2033 ?<br />

En 2033, l’Inao décidera si le Voltis est intégré dans le cahier des charges de l’AOP Champagne, si<br />

l’expérimentation se poursuit ou s’il est définitivement retiré.<br />

Le Comité Champagne va mettre en place un suivi technique et œnologique en collaboration avec les vignerons.<br />

Ces derniers se sont engagés à fournir à l’interprofession des raisins ou des moûts issus des parcelles de Voltis et<br />

des parcelles voisines pour pouvoir apprécier le profil des vins selon les différentes situations pédoclimatiques.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Laetitia Venâncio<br />

16·05·23<br />

PAYS D’ÉPERNAY : LES VIGNERONS<br />

EN ALERTE FACE AU RISQUE <strong>DE</strong><br />

MILDIOU<br />

Depuis quelques semaines, le risque de mildiou est à son plus haut niveau. Les vignerons champenois<br />

multiplient les traitements pour protéger les toutes jeunes feuilles de vigne de l’attaque de ce champignon,<br />

qui prolifère par temps de pluie.<br />

C’est le cas de David Goutorbe, à Damery, qui a déjà commencé à traiter la semaine dernière.<br />

« Ils annoncent de la pluie donc j’y retournerai ce week-end. Je suis en culture raisonnée et je travaille avec<br />

un cabinet d’audit pour essayer de traiter le moins possible avec des produits bio, du souffre et du sulfate de<br />

cuivre, explique le vigneron. Il faut traiter avant la pluie mais pas systématiquement, en fonction du produit<br />

que l’on utilise. »<br />

En effet, selon qu’un vignoble est en agriculture biologique, raisonnée ou conventionnelle, le type de<br />

traitement et la fréquence d’application ne sont pas les mêmes. Christophe Tanneux est, quant à lui, en culture<br />

conventionnelle et jusque là, il a également traité avec du cuivre mais il envisage de passer à l’étape supérieure.<br />

« Le cuivre et le souffre sont des produits de contact donc au delà d’un certain millimètres de précipitations,<br />

le produit ne tient pas. Là, on va pouvoir mettre des produits de synthèse pénétrants ou systémiques. On ne<br />

pouvait pas le faire avant car la vigne s’est développée très vite ces dernières semaines et si on le met au<br />

moment de la pousse, le produit est trop dilué. Mais, il ne faut pas trop attendre non plus car, si les conditions<br />

climatiques se détériorent, les nouvelles feuilles ne seront pas protégées. Comme on n’a le droit d’utiliser<br />

certaines matières qu’une seule fois, il ne faut pas se tromper », estime le vigneron de Mardeuil.<br />

Un choix capital qui repose sur chaque vigneron. Heureusement, ils peuvent s’appuyer sur des applications sur<br />

leur smartphone ou s’en remettre à des cabinets de conseil. « Aujourd’hui, on a vraiment beaucoup d’outils<br />

d’avertissement agricole pour savoir quand et comment traiter. Sans oublier les cabinets de conseil. Ils nous<br />

alertent dès qu’il y a les premières tâches de mildiou. C’est impressionnant le degré de précision qu’ils peuvent<br />

avoir : ils arrivent à prévoir quand le mildiou va sortir. Là, ça fait deux semaines que l’on sait que l’on va avoir<br />

une année compliquée avec ça », conclut Christophe Tanneux qui prévoit lui aussi de faire un traitement en fin<br />

de semaine.<br />

Et plus le vignoble est éparpillé, plus la tâche est ardue. « On a la chance d’avoir un vignoble de 10 hectares<br />

mais avec de grosses parcelles donc je peux traiter tout seul. Ça me prend environ 7 heures, 7 h 30 avec le<br />

tracteur. Et lorsqu’on a des conditions climatiques abominables, comme la semaine dernière, alors je prends le<br />

chenillard » glisse David Goutorbe.<br />

Quelques pluies sont attendues en début de semaine prochaine, ainsi qu’une remontée des températures. De<br />

quoi donner un coup de chaud aux vignerons qui vont rester sur le pont pour ce week-end de l’Ascension.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

15·05·23<br />

CERTIJOB, UNE PLATEFORME<br />

CHAMPENOISE POUR L’EMBAUCHE<br />

<strong>DE</strong> TRAVAILLEURS VITICOLES<br />

SAISONNIERS<br />

Alors que démarrent les recrutements de saisonniers pour les travaux viticoles comme le palissage et les<br />

vendanges, Certijob tombe à point nommé. Cet outil est sans aucun doute une innovation majeure tant pour<br />

ceux qui embauchent, qui ont recours à la prestation de services que pour les saisonniers.<br />

Ils peuvent y déposer ou y saisir des informations en toute sécurité et dans un cadre de confiance. « Pour y<br />

parvenir, nous nous sommes appuyés sur notre expertise en matière d’accompagnement aux certifications<br />

environnementales mais aussi de prestations de services. Cela nous a donné une bonne visibilité de la réalité<br />

de terrain et des possibilités techniques existantes » commente Sébastien Rigobert, directeur de G2V. D’un<br />

seul coup d’œil, l’utilisateur peut s’assurer de la disponibilité de tous les documents requis pour l’embauche.<br />

Certijob permet la mise à disposition des documents officiels tels que la carte d’identité, le passeport, la carte<br />

vitale ou encore le titre de séjour. « Les travailleurs peuvent de leur côté accéder à toutes les informations liées<br />

aux conditions de leur futur contrat, est un outil sécurisant et collaboratif, chacun participe à son niveau à la<br />

chaîne de transparence sociale » ajoute-t-il.<br />

« Problématique essentielle et récurrente »<br />

Les équipes de G2V ont cherché à anticiper le maximum de situations et le test « grandeur nature » menée à<br />

la dernière vendange en Champagne avec une dizaine de maisons et plus d’un millier de saisonniers était une<br />

étape importante dans le processus précédant la mise sur le marché. « Les tout premiers échanges avec les<br />

professionnels champenois ont commencé en 2018. Avec le SGV, l’UMC, le Comité Champagne et la MSA,<br />

nous avons pu envisager de nombreux cas pratiques afin de ne rien laisser au hasard. Aujourd’hui, après un an<br />

de développement, Certijob est fin prêt, à la fois simple d’utilisation et adapté au terrain. Notre objectif est de<br />

déployer cette solution auprès de l’ensemble des acteurs de la filière agricole française. Car si la Champagne<br />

n’est pas seule à être confrontée à cette problématique, elle a la particularité d’accueillir chaque année plus de<br />

100 000 saisonniers pour la période des vendanges. Mais, nous savons que c’est une problématique essentielle<br />

et récurrente pour la très grande majorité des recruteurs du secteur agricole ».<br />

Pour l’appellation Champagne, l’emploi des saisonniers s’est imposé au fil du temps comme un sujet majeur<br />

avec notamment la dimension de transparence sociale comme objectif pour toutes les entreprises de la filière.<br />

L’emploi-formation et plus largement l’ambition sociale sont l’une des priorités inscrites sur la feuille de<br />

route de l’interprofession que le Comité Champagne a élaborée et présentée en février dernier. Depuis les<br />

discussions entamées en 2018, plusieurs solutions ont été envisagées dont une charte de bonnes pratiques.<br />

Mais assez rapidement, l’interprofession a privilégié la co- construction d’une solution en partenariat étroit<br />

avec les acteurs de la filière. Aujourd’hui, cette solution est disponible. Elle constitue une réponse innovante et<br />

adaptée à une filière responsable.<br />

En ligne et en version mobile, la plateforme Certijob est d’ores et déjà fonctionnelle, actuellement accessible en<br />

six langues (français, anglais, espagnol, roumain, polonais, bulgare), bientôt sept avec l’intégration prochaine<br />

du turc.<br />

contact@g2vservices.fr Noémie Robin – 03 26 87 84 45<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Champagne Tasting : une 6ème édition étincelante<br />

15 Mai 2023<br />

www.terredevins.com p. 3/4<br />

Visualiser l'article<br />

Diaporama:https://www.terredevins.com/degustation/champagne-tasting-une-6eme-editio<br />

n-etincelante<br />

<strong>DE</strong>UX ATELIERS DÉCOUVERTE AVEC LE SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S<br />

VIGNERONS<br />

<strong>DE</strong> LA CHAMPAGNE<br />

Le premier atelier animé par Geoffrey Orban permettait de découvrir les nouveaux "Caractères" : Vif, fruité ou intense. Des<br />

petites pictogrammes qui permettent aux amateurs de mieux identifier les champagnes répondant à leurs goûts et à leurs<br />

besoins. Le second ateliers aidaient à comprendre les rosés et leurs Caractères. Deux ateliers pour démontrer l'aspect ludique<br />

de la dégustation, lorsque l'on confronte ces caractères à nos idées reçues.<br />

Un concours de dégustation : Chateaunet Challenge<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Thomas Crouzet<br />

15·05·23<br />

L’INSCRIPTION <strong>DE</strong>S COTEAUX,<br />

MAISONS ET CAVES <strong>DE</strong> CHAMPAGNE<br />

À L’UNESCO, MOTEUR POUR LE<br />

TOURISME ET L’ÉCONOMIE (1)<br />

Huit ans après l’inscription des coteaux, caves et maisons de Champagne au patrimoine mondial, les<br />

membres de la mission tirent un bilan du premier plan de gestion déployé. Un coup de boost notable<br />

pour l’œnotourisme tant en termes de fréquentation que d’offres proposées.<br />

L orsqu’un site est classé à l’Unesco, la fondation du patrimoine enregistre 15 % de projets portés supplémentaires<br />

», indique Pierre Possémé, responsable de la fondation sur le secteur de la Champagne-Ardenne.<br />

« Et concernant le tourisme, on estime une hausse de la fréquentation de l’ordre de 30 % », abonde Philippe<br />

Harant, directeur de l’agence de développement touristique (ADT) de la Marne.<br />

« Sans le classement à l’Unesco, nous n’aurions pas vu fleurir des projets de taille comme le musée d’Épernay<br />

ou le centre Pressoria d’Aÿ », poursuit Pierre Possémé.<br />

Huit ans après l’inscription des coteaux, caves et maisons de Champagne au patrimoine mondial de l’humanité,<br />

l’effet Unesco est toujours présent en Champagne. Des projets de taille fleurissent, à l’image des travaux<br />

entamés cette année à Reims par les maisons Ruinart ou Taittinger sur la butte Saint-Nicaise, l’une des trois<br />

zones cœurs du périmètre d’engagement.<br />

« Le classement à l’Unesco a eu un double impact, juge Amandine Crépin, directrice de la mission Unesco. À<br />

la fois, un intérêt marqué des visiteurs pour la Champagne, mais aussi une prise de conscience des Champenois<br />

de la richesse de leur patrimoine, et la nécessité de le valoriser. »<br />

Ainsi, l’an dernier, la Fondation du patrimoine, qui a signé une convention de partenariat avec l’Unesco, chiffre<br />

à 120 le nombre de projets de restauration du patrimoine sur l’ensemble de l’aire d’appellation. Des projets<br />

allant de la rénovation de crayères, à l’embellissement des villages avec ses églises et coteaux, en passant par<br />

la remise en état des célèbres cadoles de l’Aube, ces petites cabanes de vignes en pierre.<br />

“1 € investi dans le patrimoine, c’est 21 € de retombées économiques”<br />

« Les commerces, les collectivités, les producteurs, tout le monde profite de la renaissance du patrimoine<br />

champenois, assure Pierre Possémé. Nous avons publié une étude il y a peu, mettant en avant qu’un euro<br />

investi dans le patrimoine, c’est 21 euros de retombées économiques pour les acteurs environnants. »<br />

Le bureau de la mission Unesco de Champagne a également tiré le bilan de ces huit dernières années et de son<br />

premier plan de gestion, qui prendra fin à l’horizon 2025. « Nous avons réalisé un audit indépendant pour évaluer<br />

l’état des projets mis en œuvre depuis 2015, souligne Amandine Crépin. Sur 35 objectifs posés lors du premier<br />

plan de gestion, trente ont pu être validés. On trouve, par exemple, la réhabilitation de l’avenue de Champagne<br />

d’Épernay, l’organisation des flux touristiques sur les trois zones cœurs du périmètre d’engagement, la gestion<br />

de l’éolien… »<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Thomas Crouzet<br />

15·05·23<br />

L’INSCRIPTION <strong>DE</strong>S COTEAUX,<br />

MAISONS ET CAVES <strong>DE</strong> CHAMPAGNE<br />

À L’UNESCO, MOTEUR POUR LE<br />

TOURISME ET L’ÉCONOMIE (2)<br />

Une charte sur les panneaux photovoltaïques à venir<br />

Sur ce dernier point, la mission Unesco se satisfait d’être devenue une référence en matière d’encadrement de<br />

l’implantation des énergies renouvelables sur l’appellation Champagne.<br />

Après une première charte dédiée aux éoliennes en 2018, suivie d’un document similaire, propre aux<br />

méthaniseurs en 2020, la mission Unesco va désormais s’attaquer à la question des panneaux photovoltaïques.<br />

« Nous ne sommes pas opposés aux projets d’énergie renouvelables dans leur ensemble, souligne Pierre-<br />

Emmanel Taittinger, président de la mission Unesco de Champagne. Seulement, à proximité des éléments<br />

inscrits au patrimoine mondial, c’est non. Il est important de ne pas créer de précédent, et nous avançons avec<br />

les services de l’État pour garantir l’application de ces chartes. »<br />

La charte sur les panneaux photovoltaïques devrait ainsi être présentée une première fois cette année au conseil<br />

d’administration de la mission Unesco, avant d’être publiée.<br />

« Il est important de poser des garde-fous pour préserver la typicité des paysages champenois, insiste Jean-<br />

Luc Barbier, directeur de la mission Unesco. Il en va de même pour le tourisme. L’idée n’est pas de battre<br />

des records de fréquentation chaque année. Nous ne voulons pas tomber dans un tourisme de masse, mais<br />

encourager un tourisme vert. »<br />

« De nombreux vignerons et communes ont également pris à bras-le-corps la thématique de l’œnotourisme,<br />

expose Severine Couvreur, vice-présidente de la mission. Ce n’est pas vrai sur l’ensemble des 320 communes<br />

classées, mais la dynamique est bien présente. À nous de les accompagner au mieux. »<br />

Fort de cet élan, la mission Unesco de Champagne avance sereinement vers son dixième anniversaire, qui sera<br />

célébré à l’horizon 2025. Avec, une seule devise, rappelée par Pierre-Emmanuel Taittinger, « la paix par les<br />

sciences et la culture ».<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Michel Valade<br />

15·05·23<br />

« QU’EST CE QUI DÉFINIT LE STYLE<br />

D’UN CHAMPAGNE ? » S’INTERROGE<br />

NOTRE EXPERT MICHEL VALA<strong>DE</strong><br />

Chaque semaine, la rédaction de L’union et L’Ardennais Économie donne la parole à un(e) expert(e)<br />

qui fait part de son analyse sur un fait d’actualité ou une grande tendance de l’économie. Cette semaine,<br />

c’est au tour de Michel Valade, consultant en œnologie.<br />

Beaucoup de facteurs contribuent à définir le style d’un champagne. Le premier est bien évidemment les<br />

raisins, avec une première distinction entre les champagnes millésimés quand les vins sont issus des raisins<br />

d’une seule année de vendange et les non millésimés qui peuvent être issus de l’assemblage de vins produits<br />

au cours d’années différentes. On dit souvent que l’assemblage non millésimé crée le style d’une exploitation,<br />

tandis que le millésime est la signature d’une année, au sein de cette même exploitation.<br />

La première composante de ce style d’élaboration est le cépage, avec des vins issus des raisins d’un seul<br />

cépage ou au contraire d’un assemblage de différents cépages. L’autre composante est bien sûr le terroir d’où<br />

proviennent les raisins, avec des déclinaisons qui vont de la région (Cote des Blanc, Montagne de Reims, etc.)<br />

au cru (village) ou plus finement au lieu-dit, voire à la parcelle. Quand les raisins sont issus de vignes entourées<br />

de murs ou de haies, on peut revendiquer la dénomination de « clos ».<br />

Les autres paramètres qui influencent le style sont les différentes variantes dans le processus d’élaboration. La<br />

première consiste à séparer et à vinifier séparément les différents jus extraits lors du pressurage (tête de cuvée,<br />

cœur de cuvée, cuvée). La deuxième est l’alternative de faire la fermentation malolactique, de ne pas la faire<br />

ou de la faire partiellement sur les vins composant l’assemblage.<br />

Le matériau des cuves de vinification (bois ou inox) et la proportion de vins élaborés dans ces deux types de<br />

contenants influence aussi notablement le profil sensoriel du vin de base, donc du futur champagne.<br />

Un autre caractère distinctif réside dans l’apport des vins de réserve. Des vins de réserve produits les années<br />

précédentes, conservés en cuve ou dans des récipients en bois (fûts, foudre) et qui peuvent représenter jusqu’à<br />

50 % de l’assemblage.<br />

La dernière contribution au style d’un champagne intervient lors du dosage. Cette dernière touche que peut<br />

apporter son concepteur est fonction de la liqueur d’expédition utilisée et de sa composition (vieux vins,<br />

vieillissement sous-bois, etc.). Elle apporte une ultime contribution au profil sensoriel du champagne et<br />

détermine son type (brut, extra-brut, demi-sec, etc.).<br />

Ce style peut enfin être modulé par la durée de maturation sur lies avant dégorgement, voire la durée de<br />

conservation du champagne après dégorgement et dosage.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Sharon Nagel<br />

16·05·23<br />

LE COMITÉ VINS CEEV DÉPOSE UNE<br />

PLAINTE CONTRE L’IRLAN<strong>DE</strong><br />

Les garde-fous censés empêcher un Etat membre de l’Union européenne d’instaurer des règles<br />

unilatérales incompatibles avec le marché unique n’ayant pas fonctionné, le Comité Vins CEEV s’est vu<br />

contraint de déposer une plainte formelle contre l’Irlande pour sa future réglementation sur l’étiquetage<br />

des boissons alcoolisées.<br />

Vontre toute attente, la réglementation irlandaise visant à apposer des messages sanitaires extrêmement<br />

brutaux - et simplistes - sur les boissons alcoolisées a passé les différentes étapes requises pour sa mise en<br />

œuvre. Et notamment son examen par la Commission européenne, qui aurait dû la retoquer, notamment pour<br />

son incompatibilité avec la libre circulation des marchandises au sein de l’Union européenne, mais pas que.<br />

En effet, l’initiative irlandaise devance les projets mêmes de Bruxelles en matière d’étiquetage dans le cadre<br />

de son plan européen contre le cancer. Une démarche unilatérale que le Comité vins CEEV entend désormais<br />

tenter d’empêcher en déposant ce 15 mai une plainte formelle auprès de la Commission européenne.<br />

« Les dispositions prévues dans la réglementation irlandaise en matière d’étiquetage sont incompatibles avec<br />

le droit communautaire en vigueur et constituent une entrave injustifiée et disproportionnée aux échanges dans<br />

le cadre de la législation communautaire », s’insurge Mauricio González-Gordon, président du CEEV, par voie<br />

de communiqué. « Elles fragmenteront le marché unique de l’UE, mettant à mal son bon fonctionnement en<br />

entravant de facto l’accès des produits d’autres États membres à l’Irlande et en générant ainsi une discrimination<br />

évidente à l’égard des produits importés ». Son avis est partagé, non seulement par treize Etats membres qui se<br />

sont exprimés pendant la procédure de notification de l’UE, mais également par au moins huit pays membres<br />

de l’Organisation Mondiale du Commerce, et non des moindres, à l’occasion d’une même procédure qui a<br />

pris fin le 7 mai. La réglementation irlandaise enfreint les règles communautaires et commerciales à plusieurs<br />

niveaux estiment ses détracteurs.<br />

Outre une entrave à la libre circulation des marchandises, elle est incompatible avec la nouvelle réglementation<br />

européenne en matière d’étiquetage nutritionnelle qui doit entrer en vigueur d’ici à la fin de l’année, insiste<br />

le CEEV. Par ailleurs, comme le souligne ce dernier, les dispositions irlandaises ne font aucune distinction<br />

entre l’abus d’alcool et les habitudes de consommation modérée, et représentent ainsi une information erronée<br />

transmise aux consommateurs. Pour toutes ces raisons, il est d’autant plus incompréhensible qu’aucun des<br />

dispositifs européens censés empêcher ce type de démarche unilatérale n’a fonctionné - l’Irlande elle-même<br />

en a été la première étonnée ! « Face à l’absence de réaction de l’Irlande aux nombreuses préoccupations<br />

soulevées par les gouvernements nationaux et à l’inexplicable incapacité de la Commission européenne à<br />

agir et à défendre le droit communautaire et le marché unique de l’UE, nous n’avons eu d’autre choix que<br />

de déposer une plainte officielle auprès de l’UE pour demander l’ouverture d’une procédure d’infraction à<br />

l’encontre de l’Irlande », a conclu Ignacio Sánchez Recarte, secrétaire général de la CEEV.<br />

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