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PANORAMA DE PRESSE - 26.07.23

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<strong>PANORAMA</strong><br />

<strong>PRESSE</strong><br />

SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

2 7 · 0 7 · 2 3<br />

La presse papier est disponible quotidiennement au Centre de Documentation<br />

POLITIQUE<br />

ÉCONOMIE<br />

LA VIGNE<br />

LE VIN<br />

HORS CHAMPAGNE<br />

RETOUR SUR LES <strong>DE</strong>RNIERS <strong>PANORAMA</strong>S <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong><br />

CETTE REVUE <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> SE <strong>DE</strong>STINE À UN USAGE STRICTEMENT PERSONNEL ET INTERNE À L’ENTREPRISE,<br />

LE <strong>DE</strong>STINATAIRE S’INTERDIT <strong>DE</strong> REPRODUIRE, PUBLIER, DIFFUSER OU VENDRE CE DOCUMENT.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : PQN<br />

Edition : 21 juillet 2023 P.13<br />

(Quotidiens nationaux)<br />

Journalistes : LAURENCE<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Audience : 2872000<br />

GIRARD<br />

Nombre de mots : 840<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/1<br />

Le champagne mise sur une légère érosion<br />

de sesventes en 2023<br />

Les vignerons et maisons ont fixé, mercredi, le rendement de la vendange à venir<br />

La<br />

chancesourit aux Cham<br />

penois. «Nous attendons<br />

encore le mois d’août, mais,<br />

pour l’heure, tous les voyants sont<br />

au vertdans les vignes», se réjouit<br />

Maxime Toubart, président du<br />

Syndicat général des vignerons de<br />

la Champagne. Si l'épisode de gel<br />

printanier a suscité des craintes,<br />

les dégâts restent finalement limi<br />

tés. Bien évidemment, ce vignoble<br />

septentrional n’a pas été épargné<br />

par les pluies de mai et de juin et<br />

en conséquence par les attaques<br />

de mildiou. Mais, contrairement<br />

au Bordelais où la maladie s’est<br />

installée, en Champagne, les épi<br />

sodes pluvieux ont été suivis par<br />

des périodes plus sèches qui ont<br />

permis de traiter les vignes.<br />

Les vignerons croisent les<br />

doigts et attendent maintenant le<br />

juge de paix de la récolte. Les pre<br />

miers coups de sécateurs de<br />

vraient être donnés au tout début<br />

du mois de septembre et le vérita<br />

ble démarrage se situer entre le<br />

5 et le 10 septembre. C’est dans ce<br />

contexte, a priori favorable, que<br />

s'est tenue, mercredi 19 juillet, la<br />

traditionnelle réunion entre vi<br />

gnerons et maisons de champa<br />

gne pour décider du rendement<br />

avant la vendange. II a été fixé à<br />

11400 kilos par hectare.<br />

«Ce rendement est un peu supé<br />

rieur comparé à ce que Yon a prévu<br />

de vendre. Pour être en phase avec<br />

les prévisions de commercialisa<br />

tion, il aurait fallu le fixer à<br />

11 000 kilos par hectare, mais il est<br />

toujours dijficile de laisserdes rai<br />

sins sur les ceps si la vendange est<br />

belle», explique M. Toubart. En ef<br />

fet, le Comité interprofessionnel<br />

du vin de Champagne estime cha<br />

que année le nombre de bou<br />

teilles qui devraient sortir des ca<br />

ves. Face à ses espoirs de vente, il<br />

soupèse le volume de raisins né<br />

cessaires. Un pilotage délicat,<br />

mené conjointement par les vi<br />

gnerons et les maisons de négoce<br />

pour tenter de maintenir la valori<br />

sation du vin de bulles et assurer<br />

au mieux le partage du pactole.<br />

En 2020, la filière avait été se<br />

couée par la crise due au Covid-19.<br />

Pour tenir compte de la fermeture<br />

des restaurants et de la mise à l'ar<br />

rêt du tourisme, le rendement<br />

avait alors été fixé au plus bas, à<br />

«Nous tablons<br />

sur un volume<br />

compris entre<br />

310millions<br />

et 315millions<br />

de bouteilles»<br />

MAXIME TOUBART<br />

président du Syndicat<br />

général des vignerons<br />

de la Champagne<br />

8 000 kilos par hectare. En 2021,la<br />

météo avait joué les trouble-fête.<br />

Résultat, le niveau des réserves<br />

baissait et des maisons ont dû<br />

mettre en place des mesures d'al<br />

location pour servir leurs clients.<br />

D’autant que les bouchons<br />

s'étaient remis à sauter très vite<br />

après les déconfinements.<br />

Revalorisation des tarifs<br />

En2022, le Comité champagne<br />

avait donc décidé d’ouvrir un peu<br />

plus les vannes. Le rendement<br />

commercial avait atteint 12 000 ki<br />

los de raisins à l’hectare, du ja<br />

mais-vu depuis 2008. La profes<br />

sion escomptait écouler 325 mil<br />

lions de bouteilles. Finalement, le<br />

curseur s’est arrêté un degré au<br />

dessus, à 326 millions.<br />

«Cette année, nous anticipons<br />

une baisse comprise entre 3 % et<br />

4%et tablons sur un volume com<br />

pris entre 310 millions et 315 mil<br />

lions de bouteilles», précise M.<br />

Toubart. Ce léger reflux est déjà<br />

sensible au premier semestre. Sur<br />

cette période, les expéditions sont<br />

en repli de 4,3 % sur un an, avec<br />

une baisse plus marquée sur le<br />

marché français (- 6,3 % ) qu’à<br />

Texport (- 3,7 %). « II y a defortes<br />

tensions économiques, sur fond<br />

d'inflation et d’inquiétude sur le<br />

pouvoir d’achat. Nous prévoyons<br />

un ralentissement aux Etats-Unis<br />

et en Grande-Bretagne, nos deux<br />

principaux marchés d’exportation.<br />

A l’inverse, les pays d’Asie du Sud<br />

Est, comme le Japon et la Corée, et<br />

d’Europe du Nord restent très dyna<br />

miques», explique M. Toubart.<br />

En France, le champagne<br />

n’échappe pas à la morosité qui<br />

plane dans les supermarchés. Avec<br />

la hausse du prix des bouteilles,<br />

des coûts de main-d’œuvre, mais<br />

aussi de la valeur croissante du rai<br />

sin, la revalorisation des tarifs est<br />

obligatoire. II n’est pas dit alors<br />

que, malgré l’érosion des volumes,<br />

le vignoble champenois ne batte<br />

son record de chiffre d’affaires.<br />

En 2022, la barre des 6 milliards<br />

d’euros a été franchie pour la pre<br />

mière fois, dont 4,2 milliards<br />

d’euros hors des frontières.<br />

La filière champagne, qui tente<br />

de concilier prudence et opti<br />

misme, a aussi décidé d’accroître<br />

sa résistance aux chocs, météoro<br />

logiques ou sanitaires. Elle a donc<br />

demandé de modifier son cahier<br />

des charges et d'accroître la ré<br />

serve que chaque vigneron peut li<br />

bérer s'il n’atteint pas le rende<br />

ment fixé par l’interprofession.<br />

Jusqu'à présent, il pouvait détenir<br />

l’équivalent de 8 000 kilos de rai<br />

sin en réserve en cas de coup dur.<br />

Ce niveau passe à 10 000 kilos.<br />

«Actuellement, la réserve moyenne<br />

est de 6 500 kilos, elle était tombée<br />

à 4 500 kilos ilya un an », affirmé<br />

M. Toubart. Les vendangeurs ne<br />

vont pas manquer d’ouvrage. ■<br />

LAURENCE<br />

GIRARD<br />

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2


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : PQR/PQD<br />

Edition : 20 juillet 2023 P.2-3<br />

(Quotidiens régionaux)<br />

Journalistes : YANN TOURBE<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Nombre de mots : 1574<br />

Audience : 292000<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/2<br />

RÉGION À LA UNE<br />

VITICULTURE<br />

Des bases<br />

élevées pour<br />

le champagne<br />

En fixant le rendement d'appellation à 11400 kilos<br />

de raisin par hectare, l'interprofession<br />

champenoise a pris, selon ses coprésidents,<br />

une décision « prudente et optimiste ».<br />

EN<br />

CHIFFRES<br />

années suivantes», complète-t-il. En<br />

d’autres termes et sans surprise, le<br />

rendement tirable annoncé « corres<br />

• 11400 kilos à l'hectare. C'est le<br />

rendement tirable pour vendange<br />

la<br />

2023 annoncé par l'interprofession.<br />

II correspond l'équivalent<br />

à<br />

de 323 millions de cols. C'est le<br />

deuxième rendement le plus élevé<br />

de ces dernières années.<br />

dix<br />

• 319,3 millions de cols, au 30 juin,<br />

sur douze mois glissants, c'est le<br />

rythme actuel des expéditions.<br />

• 313 314 millions de cols, ou c'est le<br />

volume d'expéditions attendu par le<br />

Comité champagne pour 2023.<br />

pond peu ou prou à ce qu’on a prévu<br />

de vendre», résume Maxime Tou<br />

bart, le président du Syndicat géné<br />

ral des vignerons.<br />

3,8 ANNÉES <strong>DE</strong> STOCKS<br />

Peu ou prou ce que la Champagne a<br />

prévu de vendre dix millions de<br />

et<br />

cols bonus, pour rendre peu<br />

en un<br />

d’épaisseur stocks, expliquent<br />

aux<br />

les deux coprésidents. La Cham<br />

pagne possède 1,2 de cols<br />

milliard<br />

dans ses caves, c’est «3,8 années»,<br />

YANN<br />

TOURBE<br />

assure David Châtillon. Mais ces<br />

«3,8 années» ne sont pas toutes<br />

égales : il des cuvées à rotation<br />

y a<br />

courte (15 mois minimum) et<br />

d’autres, qui doivent dormir plus<br />

Onze mille quatre cents kilos de<br />

raisin par hectare, soit l’équi<br />

longtemps en cave avant de pouvoir<br />

en<br />

sortir.<br />

valent de 323 millions de bou<br />

teilles. C’est le rendement tirable<br />

annoncé le 19 juillet, au Comité<br />

Une<br />

décision<br />

champagne, par les deux présidents<br />

de l’interprofession, Maxime Tou<br />

bart et David Châtillon. Ces<br />

11 400 kilos par hectare, c’est envi<br />

ron 71 hectolitres (la Champagne<br />

est seule appellation qui exprime<br />

la<br />

ses rendements kilos plutôt<br />

en<br />

"prudente<br />

et optimiste"<br />

Et, actuellement, les cuvées à rota<br />

tion courte trou dans la ra<br />

ont un<br />

quette dû la vendange 2020 : les<br />

à<br />

8 000 kilos de fraîche cette an<br />

de<br />

Même si le rendementd'appellationa êtê fixé à II400<br />

de l'ordre de 15000 à 17000 kilos par hectare, selon l'interprofession.<br />

kilos par hectare pour la vendange2023, la charge dans les vignes est actuellement três êlevêe.<br />

qu’en hectolitres). Le rendement<br />

née-là, c’était peu... surtout que, di<br />

optimiste». C’est un ajustement, es<br />

gueux). Les réseaux Matu s’active<br />

tare, contre 8 000 aujourd’hui. La<br />

d’appellation 2023 est donc le<br />

rectement après cette vendange fai<br />

time Maxime Toubart, pour qui l’in<br />

ront en août et le ban des ven<br />

décision, qui doit encore être offi<br />

deuxième plus élevé des dix der<br />

blarde, la Champagne est entrée<br />

terprofession n’est « pas en stress ».<br />

danges devrait être fixé le 30 août<br />

ciellement validée par l’Institut de<br />

nières années, après celui de 2022,<br />

dans deux années effrénées de<br />

ou le lerseptembre. Questionné sur<br />

la qualité (l’Inao) en septembre, a<br />

qui avait été fixé à 12 OOO kilos de<br />

commerce<br />

post-Covid.<br />

15 A 17 TONNES DANS LES VIGNES<br />

la possibilité d’une nouvelle de<br />

cependant été «validée dans l’es<br />

raisin par hectare, soit un peu<br />

Ce rythme-là est en train de se ra<br />

Actuellement, la charge estimée<br />

mande de rendement butoir à<br />

prit», selon Maxime Toubart. Après<br />

moins de 340 millions de cols.<br />

lentir, résument les deux coprési<br />

dans les vignes champenoises est<br />

16 500 kilos par hectare (103 hecto<br />

la vendange 2022 (dont le rende<br />

dents. David Châtillon, qui donne<br />

de 15 000 à 17 000 kilos par hectare<br />

litres, tout de même), Maxime Tou<br />

ment final était de 14 053 kilos par<br />

“Ça correspond peu<br />

les chiffres (lire par ailleurs), ex<br />

plique cependantqu’il y a effet<br />

un<br />

et les grandes craintes sanitaires<br />

sont passées. Sauf accident clima<br />

bart a répondu par la négative :<br />

c’était «une décision exception<br />

hectare, soit un peu moins de<br />

394 millions cols), réserve<br />

de cette<br />

ouprou à ce qu’on<br />

de comparaison défavorable avec le<br />

tique (qu’on ne peut jamais écar<br />

nelle», explique-t-il. II reste donc<br />

est aujourd’hui, en moyenne, à<br />

a prévu de vendre”<br />

premier semestre 2022. Pourtant,<br />

l’écart avec 2022 est net. 11 y a, bien<br />

ter), les Champenois devraient donc<br />

faire «une belle vendange», com<br />

fixé à 15 500 kilos.<br />

6 500 kilos par hectare mais elle est<br />

très inégalement répartie. 2021,<br />

En<br />

Maxime Toubart<br />

sûr, un effet de l’inflation. II y a, aus<br />

plète Maxime Toubart. Sans doute<br />

LA RÉSERVE A 6 500 KILOS PAR HECTARE<br />

comme l’avait rappelé Maxime Tou<br />

Selon David Châtillon, le président<br />

si, le changement de direction com<br />

dès la première semaine de sep<br />

Grâce à cette vendange 2023, il n’y a<br />

bart en avril 2022, en marge de l’as<br />

de l’Union des maisons de cham<br />

merciale (avec l’augmentation<br />

tembre. Peut-être avant, dans les<br />

pas que les stocks qui vont pouvoir<br />

semblée générale du Syndicat géné<br />

pagne, les expéditions 2023 de<br />

continue du prix de vente moyen).<br />

secteurs les plus hâtifs (particuliè<br />

retrouver des couleurs, puisque la<br />

ral des vignerons, 900 vignerons<br />

vraient atterrir vers 313 ou 314 mil<br />

La décision de fixer le rendement à<br />

rement dans l’Aube, dans des com<br />

réserve individuelle devrait pouvoir<br />

n’avaient pas eu assez de réserve<br />

lions de cols. «Et 315 pour les trois<br />

11400 kilos est donc «prudente et<br />

munes comme Buxeuil ou Mont<br />

être passée à 10 000 kilos par hec<br />

pour faire l’appellation. ■<br />

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3


cs C& c\ cs'® cs cs<br />

POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Des bases élevées pour le champagne<br />

Edition : 20 juillet 2023 P.2-3<br />

p. 2/2<br />

Appellation champagne et expéditions<br />

400000000 r<br />

350000000<br />

300000000<br />

250000000<br />

200000000<br />

150000000<br />

100000000<br />

50000000<br />

I 1 ï , l<br />

cs c# ** $> $>$>$>$> $>$> <br />

Expéditions ■ Appellation<br />

Le rendement d'appellation est fixé en fonction de l'objectif d'expéditions de l'année. Cette année, par exemple, il<br />

est de 323 millions de cols, pour un objectif 313 millions. Ce qui laisse dix miilions pour les stocks. Bien sûr,<br />

à<br />

personne n'a de boule de cristal et l'interprofession peut se tromper. En 2022, elle trompée de quatre mil<br />

s'est «<br />

lions de cols», s'amuse David Châtillon. Une paille en Champagne, le stock est estimé à 1,2 milliard ae cols.<br />

:<br />

Appellation champagne et rendement<br />

20000 r<br />

15000<br />

10000<br />

5000<br />

Rendement à la vendange | Appellation<br />

Entre le rendement d'appellation et le rendement à la vendange, il y a parfois loin de la coupe aux lèvres. En 2021, par<br />

exemple, le rendement d'appellation était fixé 10 000 kilos par hectare. Le rendement à la vendange n'avait pas<br />

à<br />

dépassé les 7 300 kilos par hectare. Le gel d'avril etune campagne sanitaire épuisante avaienteu raison de lacharge<br />

des vignes... La réserve avait permis de compléter. Sauf pour 900 vignerons, qui n'en avaient pas assez.<br />

LES REN<strong>DE</strong>MENTS ET LES MOTS POUR LE DIRE<br />

II existe plusieurs types de rendements. Le rendement d'appellation, celui<br />

319,3 millions de cols à fin juin, 313 millions prévus pour 2023<br />

qui vient d'être négocié au sein de l'interprofession champenoise, corres<br />

pond au volume théorique de vendange qui pourra être utilisé pro<br />

pour<br />

duire les vins base serviront l'élaboration du champagne, ainsi<br />

de qui à<br />

que des (beaucoup plus) rares coteaux champenois rosé des Riceys, dont<br />

et<br />

le contingent est issu de ce même contingent champagne. Ce rendement<br />

d'appellation est négocié au sein l'interprofession en fonction des prévi<br />

de<br />

sions d'expéditions pour l'année en cours. En par exemple, avait<br />

2020, il<br />

été réduit à 8 kilos par hectare. Le rendement agronomique corres<br />

000<br />

pond, lui, la charge de raisins dans vignes. C'est une estimation, basée<br />

à les<br />

sur nombre de grappes par pied et leur poids. rendement la ven<br />

le Le à<br />

dange, c'est simplement le volume réel de raisins récoltés. En 2022,<br />

tout<br />

par exemple, il était de 14 kilos hectare, ce qui donne volume<br />

053 par un<br />

total correspondant un peu moins de 394 millions de cols. Quant au ren<br />

à<br />

dement butoir, la quantité maximale de raisin récoltable. Par une cu<br />

c'est<br />

riosité historique, rendement champenois s'exprime en de raisin<br />

le kilos<br />

par hectare et en hectolitres. Le calcul est cependant assez simple pas :<br />

pour produire 102 litres de moût, faut 160 kilos de raisin.<br />

il<br />

Commercialement, la Champagne est sur un rythme de<br />

319,3 millions de cols, à fin juin et sur douze mois glis<br />

sants. L'interprofession, qui parie sur un atterrissage 2023<br />

à 313 ou 314 millions de cols, acte la perte de vitesse par<br />

rapport à 2022. Elle est nette : -5,7 % au total, avec un<br />

marché français à -7,5 % et qui s'approche de plus en plus<br />

de la barre des 40 % du total des expéditions. Bien sûr,<br />

tout est relatif : cette tendance baissière n'a rien d'une<br />

catastrophe, d'autant que le prix de vente moyen continue<br />

à augmenter, selon David Châtillon. Comme le soulignent<br />

de nombreux acteurs de la filière, la Champagne est en<br />

transition, emmenée sur la voie du luxe par les grands<br />

noms de l'appellation. Cela laisse de côté la clientèle de la<br />

grande distribution. C'est ce marché-là qui a le plus<br />

souffert en France depuis le début de l'année, si on en<br />

croit les chiffres de FranceAgriMer. Avec 9 millions de cols<br />

vendus en grande distribution (hypermarchés, supermar<br />

Maxime Toubart. président du Syndicat gênêral des vignerons<br />

et David Châtillon. président de l’Union des maisons de champagne.<br />

chés, proxi et e-commerce), les volumes y sont en recul de<br />

11 % par rapport à 2022 et de 16 % par rapport à la<br />

moyenne 2020-2022. Autrement dit, c'est morne plaine<br />

au pays des cuvées bon marché.<br />

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4


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

26·07·23<br />

71 DÉPUTÉS S’OPPOSENT À<br />

L’AUGMENTATION <strong>DE</strong>S TAXES SUR<br />

LES VINS... DONT LE MINISTRE<br />

DÉLÉGUÉ AUX COMPTES PUBLICS !<br />

(1)<br />

Le projet d’augmentation des taxes sur les boissons alcoolisées mobilise les députés du groupe d’étude<br />

vigne et vin et de la majorité, qui interpellent les ministre de l’Agriculture, de l’Economie et de la Santé.<br />

Chambre basse et hausse des taxes face aux volontés d’entrée de liquidités du ministère de l’Économie et de<br />

déconsommation des boissons alcoolisées du ministère de la Santé. « Une augmentation excessive des taxes<br />

pourrait mettre en péril la compétitivité de nos producteurs et nuire à la vitalité de nos régions viticoles déjà en<br />

crise pour quelques-unes d’entre elles » préviennent 44 députés* de la majorité, membres du groupe d’études<br />

vigne et vin de l’Assemblée Nationale dans une lettre envoyée le 11 juillet dernier à François Braun, alors<br />

ministre de la Santé. Lettre doublée depuis d’un courrier envoyé ce 18 juillet à Bruno Le Maire, ministre de<br />

l’Économie, pour l’alerte sur « la temporalité de cette augmentation potentielle […] à mettre en perspective<br />

par rapport aux conséquences économiques d’une telle mesure ». Parmi les signataires, on retrouve Thomas<br />

Cazenave, le... nouveau ministre délégué aux Comptes publics. Le député girondin aura l’occasion d’appliquer<br />

la maxime de Montaigne : « c’est une belle harmonie quand le dire et le faire vont ensemble ».<br />

Car « une augmentation de la fiscalité sur les vins et spiritueux serait une nouvelle difficulté pour la filière »<br />

posent également 27 députés** du groupe d’études Vin, vigne et œnologie dans une lettre envoyée ce 24 juillet<br />

au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, afin de lui signifier leurs inquiétudes quant à « la perspective d’une<br />

augmentation de la fiscalité sur les vins et spiritueux évoquée par le Gouvernement devant les sénateurs le 6<br />

juillet dernier, et qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le secteur ». Ces 27 parlementaires<br />

demandent au ministre de l’Agriculture de défendre les opérateurs du vin lors des négociations interministérielles<br />

préparant le prochain Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS). D’autant plus que « les<br />

acteurs de cette filière luttent courageusement contre la crise qui les touche depuis plusieurs années. Ils sont<br />

confrontés à une baisse de la consommation de vin, à l’augmentation des prix de l’énergie et des carburants, à<br />

la concurrence des vins étrangers et aux aléas climatiques. Ils ont déjà pris des mesures drastiques pour y faire<br />

face, notamment en réduisant leur production et la surface de leurs vignes » par l’arrachage et la distillation.<br />

Rappelant que « la loi existante provoque ainsi automatiquement la hausse de la fiscalité sur les vins et<br />

spiritueux » (par l’ordonnance n°2021-1843 du 22 décembre 2021 et l’article L245-9 du Code de la sécurité<br />

sociale), ces 27 députés demandent « de bien vouloir reconsidérer la position du Gouvernement sur ce sujet »<br />

et d’éviter « un report de consommation vers des vins et spiritueux étrangers bas de gamme, une augmentation<br />

du prix de vente et une perte de compétitivité, alors même que tous ces phénomènes sont déjà existants et<br />

remarqués ». Pour les 44 députés de la majorité, « nous sommes collectivement persuadés que nous pourrons<br />

trouver des solutions équilibrées qui répondent à la fois aux enjeux de santé publique et de préservation de<br />

notre patrimoine viticole ».<br />

▼ SUITE ▼<br />

5


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

26·07·23<br />

71 DÉPUTÉS S’OPPOSENT À<br />

L’AUGMENTATION <strong>DE</strong>S TAXES SUR<br />

LES VINS... DONT LE MINISTRE<br />

DÉLÉGUÉ AUX COMPTES PUBLICS !<br />

(2)<br />

Stratégie de prévention<br />

Une nouvelle lettre doit partir au nouveau ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, lui demandant également d’«<br />

évoquer la prochaine campagne de prévention de Santé Publique France contre la consommation de boissons<br />

alcoolisées et notamment du vin. » Les spots sur «bonne santé» de l’hiver dernier n’étant pas passés. « En tant<br />

que représentants des nombreuses régions viticoles qui composent notre pays, nous sommes particulièrement<br />

soucieux de trouver un équilibre entre la promotion d’une consommation responsable et la préservation du<br />

patrimoine viticole français » résument les députés de la majorité.<br />

* : Ces 44 signataires sont Éric Girardin, député de la Marne, Pascal Lavergne, député de la Gironde, Sandra<br />

MArsaud, députée de Charente, Fabienne COLBOC, députée d’Indre et Loire, Didier Paris, député de Côted’Or,<br />

Stéphane Travert, député de la Manche, François Cormier-Bouligeon, député du Cher, Stella Dupont,<br />

députée du Maine-et-Loire, Jean-Luc Fugit, député du Rhône, Remy Reyberotte, député de Saône-et-Loire,<br />

Patrice Perrot, député de la Nièvre, Véronique Riotton, députée de Haute-Savoie, Danielle Brulebois, députée<br />

du Jura, Thomas Rudigoz, député du Rhône, Louis Margueritte, député de Saône-et-Loire, Sophie Errante,<br />

députée de la Loire-Atlantique, Lionel Vuibert, député des Ardennes, Laetitia Saint-Paul, députée du Maineet-Loire,<br />

Christophe Marion, député de Loir-et-Cher, Philippe Sorez, député de l’Hérault, Benoit Bordat,<br />

député de Côte-d’Or, Nicolas Pacquot, député du Doubs, Laurence Cristol, députée de l’Hérault, Raphael<br />

Gérard, député de Charente-Maritime, Brigitte Klinkert, députée du Haut-Rhin, Nicole Dubré-Chirat, députée<br />

du Maine-et-Loire, Jean-Pierre Pont, député du Pas-de-Calais, Nicole Le Peih, députée du Morbihan, Florent<br />

Boudié, député de Gironde, Charles Sitzenstuhl, député du Bas-Rhin Laure Miller, députée de la Marne<br />

Huguette Tiegna, députée du Lot Jean-François Lovisolo, député du Vaucluse Stéphane Buchou, député de la<br />

Vendée Jean-Philippe Ardouin, député de Charente-Maritime Anne Brugnera, députée du Rhône, Joël Giraud,<br />

député des Hautes-Alpes, Benjamin Dirx, député de Saône-et-Loire Sandrine Le Feur, députée du Finistère<br />

Laurence Heydel Grillère, députée d’Ardèche Jean-Marie Fiévet, député des Deux-Sèvres, Julie Delpech,<br />

députée de la Sarthe, Thomas Cazenave, député de la Gironde et Philippe Sorez, député de l’Hérault.<br />

** : Ces 27 signataires sont : Stéphanie Galzy, députée RN de l’Hérault et présidente du groupe d’études,<br />

Charles de Courson, député LIOT de la Marne et vice-président du groupe d’études, Hervé Saulignac, député PS<br />

de l’Ardèche et vice-président du groupe d’études, Christophe Barthès, député RN de l’Aude, Thibault Bazin,<br />

député LR de Meurthe-et-Moselle, Romain Baubry, député RN des Bouches-du-Rhône, Émilie Bonnivard,<br />

députée LR de la Savoie, Frédéric Boccaletti, député RN du Var, Xavier Breton, député LR de l’Ain, Hubert<br />

Brigand, député LR de Côte-d’Or, Caroline Colombier, députée RN de Charente, Marie-Christine Dalloz,<br />

députée LR du Jura, Edwige Diaz, députée RN de Gironde, Grégoire de Fournas, député RN de Gironde,<br />

Frédéric Falcon, député RN de l’Aude, Michèle Martinez, députée RN des Pyrénées-Orientales, Emmanuelle<br />

Ménard, députée non-inscrite de l’Hérault, Louise Morel, députée Modem du Bas-Rhin, Serge Muller, député<br />

RN de Dordogne, Philippe Lottiaux, député RN du Var, Marie-France Lorho, députée RN du Vaucluse, Aurélien<br />

Lopez-Liguori, député RN de l’Hérault, David Taupiac, député LIOT du Gers, Julien Rancoule, député RN de<br />

l’Aude Raphaël Schellenberger, député LR du Haut-Rhin, Nathalie Serre, députée LR du Rhône et Emmanuel<br />

Taché de la Pagerie, député RN des Bouches-du-Rhône.<br />

6


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

26·07·23<br />

CHAMPAGNE, COGNAC ET<br />

509 AUTRES INDICATIONS<br />

GÉOGRAPHIQUES PROTÉGÉS EN<br />

NOUVELLE-ZÉLAN<strong>DE</strong><br />

L’accord commercial entre l’Union Européenne et la Nouvelle-Zélande ne se<br />

limite pas à des droits de douane nuls pour les vins et spiritueux, il s’accompagne<br />

de la protection de 511 indications géographiques françaises.<br />

Après cinq années de négociation, l’accord commercial de libre-échange entre<br />

l’Union Européenne et la Nouvelle-Zélande vient d’être finalisé par la Commission<br />

Européenne et le gouvernement néo-zélandais. S’il doit encore être signé par<br />

le Conseil des ministres européen, le Parlement européen et les autorités néozélandaises,<br />

cet accord promet déjà de réduire de 140 millions d’euros par an les<br />

droits de douanes payées par les entreprises européennes et d’augmenter de 30 % les<br />

exportations européennes vers la Nouvelle-Zélande (dont l’Europe est le troisième<br />

partenaire commercial).<br />

Supprimant réciproquement les droits de douane pour les spiritueux et les vins<br />

(tranquilles et pétillants), cet accord est assorti de reconnaissances d’indications<br />

géographiques, notamment la totalité de celles françaises : avec 461 AOP et IGP pour<br />

les vins et 50 pour les spiritueux. Dont les champagnes et le cognac. De même pour<br />

les vins et spiritueux néo-zélandais, 23 indications géographiques seront reconnues<br />

par l’Europe.<br />

Cet accord s’accompagne d’une partage des exigences viticoles et œnologiques,<br />

facilité par l’appartenance des deux blocs à l’Organisation Internationale de la Vigne<br />

et du Vin (OIV). « Loin d’autoriser l’entrée sur son marché des produits qui ne<br />

respectent pas la législation européenne en matière de pesticides, l’UE conserve<br />

son droit de fixer des niveaux maximaux de résidus de pesticides, de médicaments<br />

vétérinaires ou de contaminants, qui s’applique également aux importations » précise<br />

la Commission Européenne. Pour la France, le ministre délégué au commerce<br />

extérieur, Olivier Becht, indique dans un communiqué que cet accord est « une étape<br />

supplémentaire vers un commerce mondial plus durable. Il s’agit de l’accord le plus<br />

exigeant jamais conclu en matière de développement durable. Il intègre l’Accord<br />

de Paris comme élément essentiel et prévoit des sanctions commerciales en dernier<br />

ressort. C’est une référence pour les futurs accords commerciaux. »<br />

7


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Olivier Bazalge<br />

26·07·23<br />

CENTRÉ SUR SES VINS, LE MARCHÉ<br />

ITALIEN FAIT LA PART BELLE AUX<br />

CHAMPAGNES (1)<br />

Eminent pays producteur et deuxième consommateur mondial, l’Italie importe plus de volumes de<br />

vins espagnols que français. par leur positionnement premium, ces derniers écrasent cependant la<br />

concurrence en valeur.<br />

A l’image d’autres pays majeurs de la production viticole mondiale, l’Italie se caractérise avant tout par<br />

une place prépondérante des vins locaux dans sa consommation domestique. Et, comme dans d’autres pays<br />

producteurs tels l’Espagne ou l’Argentine, les vins français écrasent la concurrence dans la valorisation des<br />

vins importés. « En 2022, les vins français représentent à eux seuls 72 % de la valeur des vins importés en<br />

Italie, pour seulement 12 % des volumes », explique Angélique Petelet, chargée d’affaires export Business<br />

France à Milan, qui ajoute « qu’au sein des vins français, 78% de la valeur est générée par les champagnes ».<br />

Au sein d’un pays où la richesse est très inégalement partagée entre les moitiés nord et sud, les disparités de<br />

consommation sont marquées. « Sans doute pour des raisons climatiques et de revenus, le taux de pénétration<br />

du vin est inférieur au sud du pays. Lombardie, Campanie, Vénétie et Emilie-Romagne sont les régions où le<br />

nombre de consommateurs de vin est le plus important », situe Angélique Petelet. Les importateurs de vins<br />

se situent ainsi essentiellement dans les pôles économiques du nord et du centre mais toutes les régions sont<br />

concernées par la production. Grâce au développement du Prosecco, la Vénétie est aujourd’hui la 1ère région<br />

productrice de vins, « mais le niveau qualitatif des vins du sud est en progression constante, devenant plus<br />

compétitifs à l’export, et soutenus par des investissements de producteurs du nord dans cette partie méridionale<br />

», note Angélique Petelet.<br />

Connaisseurs des vins<br />

2ème consommateur mondial de vins pour un marché estimé à 23,4 millions hl en 2022, l’Italie est une place<br />

forte, où le marché se distingue par la place majeure des canaux CHR (31 % des volumes, 52 % en valeur en<br />

2022), et cavistes (13 % des volumes). Ceux-ci avaient pourtant fortement souffert des restrictions liées à la<br />

pandémie Covid, au cours de laquelle les ventes en ligne se sont spectaculairement développées. Celles-ci ont<br />

régressé en 2022 de 15 % en volumes et 23 % en valeur, à la faveur des réouvertures, au profit notamment<br />

des cavistes et de la vente directe. L’offre en grande distribution est large mais se caractérise par une forte<br />

régionalisation de sa demande. Plutôt bons connaisseurs des vins, les consommateurs italiens privilégient<br />

les vins de leurs régions, mais ont tendance à délaisser la traditionnelle consommation liée au repas, pour<br />

s’orienter vers une consommation plus liée à des occasions festive ou apéritive.<br />

Comme en France, la concurrence de la bière se fait pleinement sentir, le pays comptant à présent plus de 1<br />

000 micro-brasseries. « Les consommateurs matures sont plutôt connaisseurs, le vin étant un produit culturel<br />

intimement lié au pays. Cette proximité culturelle favorise la bonne compréhension des vins français, en<br />

particulier dans le nord. Les jeunes générations ont une attention pour la durabilité, ainsi que les pratiques<br />

vitivinicoles employées, mais ont néanmoins tendance à s’éloigner du vin », déroule la conseillère Business<br />

France pour les vins et spiritueux en Italie. Globalement, la consommation de boissons alcoolisées diminue «<br />

mais s’oriente vers des produits de qualité, au positionnement plus élevé mais également vers des produits à<br />

faible teneur en alcool, notamment à l’apéritif, où boissons peu alcoolisées et vins effervescents progressent »,<br />

poursuite Angélique Petelet.<br />

▼ SUITE ▼<br />

8


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Olivier Bazalge<br />

26·07·23<br />

CENTRÉ SUR SES VINS, LE MARCHÉ<br />

ITALIEN FAIT LA PART BELLE AUX<br />

CHAMPAGNES (2)<br />

Pour les producteurs français, les canaux d’importations sont ouverts, avec la possibilité de travailler directement<br />

avec des cavistes ou des restaurateurs, autant qu’avec les importateurs de taille plus importante. « L’inflation<br />

a un fort impact sur les prix, même en grande distribution », rappelle tout de même Angélique Petelet. Elle<br />

ajoute que la pandémie a laissé des traces dans le pays, sensibilisant les façons de consommer en faveur<br />

des labels environnementaux et des produits de terroir. Les vins biologiques bénéficient d’une progression<br />

continue. « Les plus jeunes font montre d’un intérêt croissant pour les no-lo alcool et, côté champagnes, ceux<br />

de petits vignerons sont également recherchés, tout comme les cuvées prestige et burts millésimés », valide-telle.<br />

Dans tous les cas, la présence sur le terrain est un facteur essentiel d’implantation auprès des opérateurs<br />

d’importation. « Venir à leur rencontre et entretenir un contact régulier sont des facteurs facilitant, tout autant<br />

qu’être en mesure d’échanger en italien », approuve la conseillère Business France basée à Milan.<br />

Ecoulés à plus de 85 % par le canal CHR, les spiritueux sont très prisés dans l’univers de la mixologie. La<br />

notoriété et la qualité du cognac y est reconnue, mais reste positionnée sur un marché de niche premium.<br />

INFOGRAPHIES ICI<br />

9


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Chantal Sarrazin<br />

21·07·23<br />

LES COMITÉS D’ENTREPRISE, UNE<br />

NICHE POUR VENDRE SES VINS QUI<br />

PEUT FAIRE <strong>DE</strong>S PETITS (1)<br />

Des vignerons proposent des cadeaux de fin d’année à des comités d’entreprise. Ce débouché reste une<br />

niche et suppose beaucoup d’organisation car il faut présenter son offre dès l’été. C’est aussi un moyen<br />

d’élargir sa clientèle aux salariés de ces sociétés.<br />

Le réseau, le réseau ! Pour travailler avec les comités d’entreprise (CE) ou les comités sociaux et économiques<br />

(CSE), il n’y a rien de mieux que d’avoir des relations au sein de ces institutions. Si le Château Laffitte-Teston,<br />

53 ha en appellation Madiran, Pacherenc du Vic-Bilh et IGP Côtes de Gascogne, à Maumusson-Laguian<br />

(Gers), travaille avec une dizaine de ces comités, « c’est essentiellement grâce au relationnel, confie Ericka<br />

Laffitte, cogérante de ce domaine qui produit quelque 350 000 cols par an. Nous avons été mis en contact avec<br />

eux par des connaissances ou des clients. Il s’agit de CE d’entreprises locales qui commandent régulièrement.<br />

Nous avons bien quelques comités nationaux par le biais de nos agents, mais c’est ponctuel. » Ericka Laffitte<br />

ajoute qu’il est difficile d’accéder aux comités des grandes entreprises. « Ils sont très courtisés, observe-t-elle.<br />

De plus, il existe des sociétés spécialisées dans le cadeau d’entreprise qui trustent ce marché. » De fait, cette<br />

activité ne pèse pas lourd dans les ventes du domaine, soit 2 % du chiffre d’affaires.<br />

«J’ai ciblé les TPE et PME locales»<br />

Nicolas Roumagnac, propriétaire du domaine Roumagnac, 20 ha en AOC Fronton, à Villematier (Haute-<br />

Garonne), reconnaît lui aussi que son réseau lui a facilité la tâche. Et, cet ancien rugbyman du stade toulousain<br />

n’en manque pas. « J’ai ciblé les TPE et les PME locales où j’avais des connaissances qui m’ont mise en<br />

contact avec les bonnes personnes », expose-t-il. Aujourd’hui, il travaille avec une quinzaine d’entre elles<br />

auxquelles il propose plusieurs produits : des coffrets de ses vins uniquement, des coffrets avec une bouteille,<br />

du foie gras, du confit de canard et une boîte de chocolats, ou encore des cartes cadeaux : visite du domaine et<br />

dégustation, vol en montgolfière ou balade en trottinette électrique dans les vignes…<br />

«Il faut être très réactif»<br />

Pour ces cartes cadeaux, le CE fixe un budget par personne et il les compose en conséquence. « Il faut être très<br />

réactif et anticiper au maximum car les comités bouclent leurs offres de fin d’année durant l’été, souligne-t-il.<br />

Les commandes tombent au mois de septembre. Nous avons ensuite deux mois pour les préparer et les livrer. »<br />

Pour les livraisons, qui ont lieu à partir du mois de novembre, Nicolas Roumagnac fait appel à un transporteur.<br />

Ce débouché représente 2 à 3 % du business de ce vigneron qui produit 150 000 cols. « C’est peu, mais c’est<br />

un excellent moyen d’avoir des retombées commerciales. Les salariés de ces entreprises viennent ensuite au<br />

caveau ou participent à nos journées portes ouvertes. »<br />

À Tournus (Saône-et-Loire), les Vignerons de Mancey misent eux aussi sur cette niche. Élisa Meunier,<br />

responsable de la boutique de cette coopérative, a commencé à démarcher en 2018. « Actuellement, nous<br />

travaillons avec une dizaine de CE ou CSE, régionaux uniquement, indique-t-elle. Leur nombre a augmenté au<br />

moment de la crise sanitaire. Les responsables de ces organismes ont décidé de privilégier les produits locaux<br />

et de terroir. »<br />

▼ SUITE ▼<br />

10


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Chantal Sarrazin<br />

21·07·23<br />

LES COMITÉS D’ENTREPRISE, UNE<br />

NICHE POUR VENDRE SES VINS QUI<br />

PEUT FAIRE <strong>DE</strong>S PETITS (2)<br />

«800 coffrets de Noël»<br />

Une commande importante est ainsi tombée l’an passé. « J’ai été sollicitée par le CSE d’une entreprise située<br />

à Chalon-sur-Saône pour confectionner 800 coffrets de Noël destinés à ses salariés répartis sur toute la France<br />

», détaille Élisa Meunier. La vigneronne et le CSE se sont entendus sur la composition des coffrets : un flacon<br />

de crémant de Bourgogne, une bouteille de Bourgogne rouge et un sachet de chocolats confectionné par un<br />

artisan local. « Habituellement, nous livrons nous-mêmes, mais là, nous avons fait appel à un transporteur car<br />

il y avait 25 points de chute différents, précise la responsable. Tout a été palettisé. J’ai donc choisi des coffrets<br />

fermés à la fois résistants et esthétiques. »<br />

Les Vignerons de Mancey réalisent 4 % de leur chiffre d’affaires annuel avec les comités d’entreprise. Bien que<br />

ce pourcentage soit faible, il représente une part importante des ventes de fin d’année.<br />

Des prix qui dépendent des quantités<br />

Pour développer ce débouché, Élisa Meunier va adresser son catalogue à ses prospects dès la mi-août et<br />

réaliser une campagne d’e-mailing avec la liste de ses produits, des photos et son tarif. Cet envoi sera suivi<br />

d’une relance téléphonique au mois de septembre. Les prix dépendent des quantités. Pour une commande de<br />

20 coffrets, le prix à l’unité est le même qu’en boutique mais la livraison est offerte. Au-delà, elle applique 10<br />

à 15 % de remise selon les volumes. Pour démarcher les entreprises de sa région, la coopérative a notamment<br />

participé au salon des PME à Chalon-sur-Saône. Un bon moyen d’élargir son réseau.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Catherine Frey<br />

25·07·23<br />

<strong>DE</strong> MOINS EN MOINS <strong>DE</strong><br />

TRAITEMENTS PHYTOSANITAIRES<br />

DANS LES VIGNES DU CHAMPAGNE<br />

Les pulvérisations chimiques diminuent dans le vignoble. Une étude de l’État l’atteste. L’objectif zéro<br />

herbicide en 2025 est maintenu, du moins il est affiché.<br />

Les traitements chimiques sur les vignes du champagne diminuent. Le ministère de l’Agriculture le constate à<br />

travers une enquête consacrée aux pratiques phytosanitaires en viticulture champenoise et alsacienne.<br />

1. Baisse générale des traitements<br />

« L’utilisation de produits phytosanitaires, mesurée par l’indice de fréquence de traitement (IFT), passe de<br />

23,4 à 17,4 en vigne Champagne entre 2016 et 2019 », peut-on lire dans le rapport d’enquête de l’Agreste,<br />

organisme chargé des statistiques agricoles pour le ministère.ative a notamment participé au salon des PME à<br />

Chalon-sur-Saône. Un bon moyen d’élargir son réseau.<br />

L’IFT correspond au nombre de traitements à pleine dose (par exemple, pour trois traitements à demi-dose, on<br />

compte un IFT de 1,5). Pour comparaison, en Alsace, les traitements à pleine dose passent de 14,9 à 9,9. En<br />

France, ils passent de 15,3 à 12,4.<br />

La différence avec l’Alsace, pourtant situé autant au nord que la Champagne, s’explique par les conditions<br />

climatiques. « Le climat champenois est semi-océanique. L’Alsace, protégé par la barrière des Vosges, a un<br />

climat plus continental », indique Sébastien Debuisson, ingénieur agronome et directeur du pôle technique et<br />

environnemental au Comité Champagne, organe de l’interprofession.<br />

« Les fongicides restent indispensables mais leur part en biocontrôle augmente »<br />

« Le climat est souvent pluvieux chez nous. Cette humidité a pour conséquence une pression parasitaire élevée.<br />

» Autrement dit un risque de maladie important sur la vigne qu’il est nécessaire de protéger efficacement.<br />

Le besoin de sauver sa récolte est d’autant plus sensible en Champagne que le prix de l’hectare dépasse<br />

allègrement le million d’euros. L’enjeu économique d’une mauvaise récolte n’est pas le même qu’en Alsace<br />

où un hectare s’achète autour de 130 000 euros.<br />

« Malgré cette pression parasitaire, nous nous efforçons de diminuer les traitements. Les chiffres de ce rapport<br />

datent de 2019 mais depuis, la baisse a continué, surtout concernant l’utilisation des herbicides. »<br />

2. Zéro herbicide dans deux ans<br />

« La Champagne maintient son objectif de zéro herbicide en 2025 », réaffirme Sébastien Debuisson. Un certain<br />

flottement concernant le maintien de cet objectif avait poussé une centaine de vignerons, l’année dernière, à<br />

signer une tribune contre la tentation d’un revirement.<br />

Dans le rapport du ministère, notre vignoble apparaît comme étant un gros utilisateur de glyphosate, un produit<br />

nocif présent dans les herbicides (689 g par hectare en Champagne en 2019 contre 401g au niveau national).<br />

Notre IFT des herbicides est de 1,5 contre 1,3 en Alsace. C’était en 2019 : « Nous sommes aujourd’hui à 0,4<br />

d’IFT. En attendant d’arriver à zéro. »<br />

3. Les fongicides chimiques incontournables<br />

Ce sera plus difficile de se passer totalement de fongicides, actifs contre les champignons. « Il n’existe pas encore<br />

de produit alternatif efficace », regrette Sébastien Debuisson. Cela n’empêche pas une certaine diminution<br />

des traitements. « La baisse la plus importante en Champagne concerne les traitements aux fongicides qui<br />

diminuent de 6,5. La baisse est d’autant plus importante que les fongicides contribuent à 80 % de l’IFT total<br />

», indique le rapport.<br />

« Les pulvérisations n’ont pas diminué depuis 2019, complète Sébastien Debuisson, mais la part de fongicides<br />

de biocontrôle a augmenté. Cette part représente 6 points d’IFT en plus, en moyenne sur trois ans » Les<br />

fongicides de biocontrôle s’appuient sur des solutions de protection des plantes d’origine naturelle ou identiques<br />

aux mécanismes naturels (ex : confusion sexuelle qui agit en perturbant la reproduction des insectes). Pendant<br />

ce temps, dans les laboratoires de l’université de Reims, des chercheurs concoctent de nouveaux produits<br />

biosourcés pour lutter contre les maladies de la vigne.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Sarah El<br />

Makhzoumi<br />

20·07·23<br />

UN ANTI-MILDIOU <strong>DE</strong> LA VIGNE EN<br />

MOINS AVEC LA FIN DU MÉTIRAME<br />

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publiées le 27 avril 2023<br />

conclue que la substance active Métirame répond aux critères de perturbateur<br />

endocrinien.<br />

Polyram DF, Lutiram, Aviso DF… Tous les produits anti-mildiou à base de la<br />

substance active Métirame désormais identifiée comme perturbateur endocrinien<br />

(un critère d’exclusion) vont devoir laisser leur place : la date d’expiration de la<br />

molécule a été fixée au 31 janvier 2024.<br />

Béatrice Bacher, responsable marketing fongicides vigne chez BASF explique : «<br />

Selon notre meilleure hypothèse à ce jour, les prochaines étapes seraient : une entrée<br />

en vigueur du non-renouvellement en janvier 2024 puis une période de grâce de 12<br />

mois pour une fin des ventes mi-2024 et une fin des utilisations fin 2024. »<br />

La firme a tout de même fait le choix de stopper ses ventes à partir du 1er juillet<br />

2023.<br />

Ecoulement du stock<br />

La responsable marketing ajoute : « Les distributeurs auront alors jusqu’aux alentours<br />

de juillet 2024 pour écouler leurs stocks et les viticulteurs pourront utiliser leurs<br />

stocks jusqu’à cette même date. »<br />

En effet, les spécialités à base de Métirame doivent désormais être appliquées en<br />

respectant une Distance de Sécurité Riverain (DSR) de 20 mètre incompressible.<br />

13


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Pauline Orban<br />

26·07·23<br />

«UN RÉSULTAT EN <strong>DE</strong>UX<br />

SECON<strong>DE</strong>S», LES RÉFRACTOS<br />

DIGITAUX S’IMPOSENT POUR SUIVRE<br />

LA MATURITÉ <strong>DE</strong>S RAISINS (1)<br />

Simples d’utilisation et faciles à nettoyer, les réfractomètres digitaux séduisent de plus en plus de<br />

vignerons pour le suivi de maturité de leurs raisins.<br />

Il y a tout juste un an, Cédric Pavier, propriétaire du domaine de La Colonne, à Orange dans le Vaucluse, a<br />

troqué son vieux réfractomètre oculaire pour un digital. « Je cherchais un appareil compact, simple d’emploi,<br />

que je puisse emporter sur le terrain pour mes suivis de maturité. J’ai acheté un MyBrix de Mettler Toledo »,<br />

rapporte le vigneron.<br />

Jusqu’à présent, Cédric Pavier faisait ses prélèvements à la vigne puis rapportait ses échantillons au chai où<br />

il mesurait leur richesse en sucres. « Avec un réfractomètre manuel, ce n’est pas pratique de faire la mesure à<br />

la parcelle : cela nécessite une source de lumière puissante, explique-t-il. Lorsque le ciel est couvert ou qu’il<br />

pleut, ce n’est pas évident. Ensuite, il faut régler l’appareil avec la molette puis bien le rincer à l’eau. C’est<br />

chronophage. »<br />

Et d’ajouter : « Aujourd’hui, je gagne du temps. Le réfractomètre est rangé dans la boîte à gants de la voiture.<br />

Je mets une petite goutte de jus sur la lentille et, en deux secondes, je connais le degré d’alcool potentiel en<br />

% vol. Aucun réglage à faire, pas besoin d’une source de lumière puissante et le nettoyage est rapide : une<br />

bouteille d’eau ou un paquet de lingettes à portée de main suffisent. »<br />

Un gain de temps<br />

Les Crus de Faugères, dans l’Hérault, ont eux aussi opté pour un réfractomètre digital de poche pour gagner<br />

du temps. « De mi-août à fin septembre, Alessandra Bof, notre responsable des suivis de maturité, peut être<br />

amenée à faire 300 analyses par jour, expose Alexandre Mannoni, le chef de cave. Notre coopérative regroupe<br />

800 ha d’une centaine de vignerons. Ces derniers font des prélèvements maturité tous les deux ou trois jours.<br />

Ils nous apportent les échantillons au laboratoire et nous demandent les résultats dans la journée. Nous devons<br />

être efficaces. »<br />

Pour chaque prélèvement de grappes, la coopérative mesure l’acidité totale, le pH et le degré potentiel d’alcool.<br />

Pour cette dernière mesure, elle a investi dans un Wine Line HI 96816 de Hanna Instruments il y a quatre ans.<br />

« La lecture de l’alcool probable est immédiate : il suffit de déposer quelques gouttes de jus pour couvrir la<br />

lentille puis d’appuyer sur la touche Read, apprécie Alexandre Mannoni. Il n’y a pas besoin de réglage et<br />

l’appareil est très simple à nettoyer entre chaque échantillon puisque la lentille est plate : on met quelques<br />

gouttes d’eau distillée sur la lentille et on essuie bien avec une feuille de papier absorbant. »<br />

Facile à étalonner<br />

Alessandra Bof ajoute qu’elle apprécie la simplicité d’étalonnage de l’appareil. « Chaque matin, je l’étalonne<br />

en quelques minutes à l’aide de trois solutions de MCR de concentrations différentes. C’est bien plus délicat<br />

d’étalonner un réfractomètre oculaire. »<br />

Au château Margarot, une propriété de 120 ha à Aubord, près de Nîmes, Marine Simorre, la caviste, utilise<br />

depuis trois ans maintenant le même appareil « pour mesurer le degré potentiel d’alcool à la sortie du conquêt<br />

de réception, précise-t-elle. C’est beaucoup plus pratique et surtout lorsque je dois m’absenter, n’importe qui<br />

peut faire la mesure à ma place. Inutile de savoir comment ça fonctionne, ni comment trouver la zone d’ombre<br />

qui permet de faire la mesure. Le résultat est fiable quel que soit l’opérateur. L’appareil est simple d’utilisation,<br />

il suffit de mettre trois gouttes de jus, d’appuyer sur une touche et la lecture du degré potentiel d’alcool est<br />

quasi instantanée. Une mesure indispensable pour la traçabilité mais aussi organiser la cuverie à la réception<br />

des raisins ».<br />

▼ SUITE ▼<br />

14


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Pauline Orban<br />

26·07·23<br />

«UN RÉSULTAT EN <strong>DE</strong>UX<br />

SECON<strong>DE</strong>S», LES RÉFRACTOS<br />

DIGITAUX S’IMPOSENT POUR SUIVRE<br />

LA MATURITÉ <strong>DE</strong>S RAISINS (2)<br />

Des résultats plus fiables<br />

Chez les cognacs Hennessy, Marie Giraud et Mickaël Anneraud, chargés de l’accompagnement Vigne et Vins,<br />

ont conçu un ensemble de documents pour inciter leurs fournisseurs à faire un suivi de maturité rigoureux<br />

dans leurs parcelles. Ce kit leur conseille d’utiliser un réfractomètre digital de poche. « Les résultats sont<br />

beaucoup plus fiables qu’avec un réfractomètre manuel. C’est simple d’utilisation, pas besoin de chercher la<br />

zone d’ombre et un appui long sur une touche suffit, explique Marie Giraud, avant de nuancer, à condition,<br />

bien sûr, de faire le zéro avant la première mesure, de bien nettoyer l’appareil et de ne pas rayer la lentille. »<br />

Des précautions dont Marine Simorre, de château Margarot, fait son affaire. « Je nettoie et essuie délicatement<br />

mon réfractomètre après chaque utilisation. Je le conserve au sec, à l’abri de la lumière et surtout à l’ombre<br />

pendant toute la durée de la vendange », confie-t-elle. Tout aussi précautionneux, Cédric Pavier, vigneron à<br />

Orange, range son appareil dans son étui dès qu’il a fini de s’en servir. « Il en va de sa longévité, souligne-t-il.<br />

Sur le terrain, l’appareil est exposé à la poussière, à l’humidité, or les outils électroniques y sont sensibles. »<br />

Les habitudes ont la vie dure<br />

Malgré leurs atouts, les réfractomètres digitaux sont loin d’avoir supplanté les optiques. Au château Margarot,<br />

Maurice Margarot, le père des actuels gérants, chargé du suivi de la maturité au vignoble, continue d’utiliser<br />

un réfractomètre manuel. Ce n’est qu’en cas de doute qu’il se sert d’un appareil digital. Chez, Loire Vini Viti<br />

Distribution, Bruno Tessier, responsable de magasins, observe que les deux tiers de ses clients continuent<br />

d’investir dans un réfractomètre manuel pour leurs suivis de maturité. Selon lui, beaucoup redoutent la fragilité<br />

des appareils digitaux car ils sont bardés d’électronique et donc plus sensible à la poussière et à l’humidité. Les<br />

habitudes et les réputations ont la vie dure.<br />

Manuel vs Digital<br />

30 %, c’est la part de marché des réfractomètres digitaux de poche chez Dujardin-Salleron. « Même si ce chiffre<br />

est à la hausse depuis 2018, les réfractomètres manuels représentent toujours 70 % de nos ventes, précise<br />

Antoine Gruau, œnologue technico-commercial en sein de la société. Il est difficile de changer les habitudes,<br />

même si les réfractomètres digitaux sont plus compacts et plus simples d’utilisation que les optiques. » Yannick<br />

Tattevin, chef de produits densimétrie et réfractométrie chez Mettler Toledo, rappelle « qu’un réfractomètre<br />

digital ne met que 2 secondes à donner un résultat, sans aucune intervention de l’opérateur. Avec un appareil<br />

manuel, cela peut prendre plus d’une dizaine de secondes, le temps de régler la molette du vernier. Sans<br />

oublier qu’il doit être orienté vers une forte source de lumière pour que la lecture du résultat soit correcte. »<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

N.C.<br />

25·07·23<br />

LES VOTES POUR LES TROPHÉES<br />

CHAMPENOIS 2023 SONT LANCÉS<br />

<strong>DE</strong>PUIS CE LUNDI 24 JUILLET<br />

Depuis ce lundi 24 juillet après-midi, le public peut voter pour les Trophées<br />

champenois 2023, organisé par le magazine Bulles & Millésimes. Ces trophées<br />

sont répartis en plusieurs catégories : culture et champagne ; hospitalité ; démarche<br />

écoresponsable ; démarche œnotouristique ; communiquant de l’année ; packaging<br />

de l’année ; gastronomie & champagne ; coopérative de l’année ; vigneron de<br />

l’année ; maison de l’année ; chef de cave de l’année. Les lauréats de ce vote sur le<br />

net seront récompensés lors d’une cérémonie qui se déroulera le vendredi 13 octobre<br />

au théâtre Gabrielle-Dorziat d’Épernay. Pour participer au scrutin, rendez-vous sur<br />

https://www.trophees-champenois.com/je-vote/<br />

Quant au prix spécial du jury, on sait déjà qu’il sera remis à Séverine Couvreur<br />

(photo), qui a succédé à Pierre-Emmanuel Taittinger à la présidence de la mission<br />

Unesco Coteaux, Maisons et Caves de Champagne au début du mois de juillet.<br />

VOTES ICI<br />

16


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : Médias professionnels<br />

Edition : Du 24 au 30 juillet<br />

Périodicité : Hebdomadaire<br />

2023 P.6<br />

Audience : 33935<br />

Journalistes : -<br />

Sujet du média : Economie-Services<br />

Nombre de mots : 380<br />

p. 1/1<br />

La Route du Champagne en fête_<br />

L'événement estival de la Champagne prendra ses<br />

quartiers à Celles-sur-Ource les 29 & 30 juillet<br />

Cetteannée, l'association CAP'Cmet en lumière<br />

la petite commune de Celles-sur-Ource où<br />

500 âmes vivent au rythme de la vigne. Cette<br />

authentique bourgade auboise ouvrira ses<br />

portes aux visiteurs le dernier week-end de<br />

juillet lors de l'événement phare de l'été de<br />

la région, la Route du Champagne en Fête.<br />

Les19vignerons de Champagne participants<br />

ouvriront leurs caves et offriront aux 30 000<br />

visiteurs attendus quelques 25 000 bouteilles<br />

de Champagne en dégustation tout au long<br />

du week-end.<br />

• La Route du Champagne en Fête c'est un<br />

week-end festif grâce à un carnet de tickets<br />

qui permet de déguster des flûtes de Cham<br />

pagne etautourd'animations proposées par<br />

les cavestelles des dîners dansants, des repas<br />

à la truffe, des bars à cocktails à base de Champagne, la visite du Musée de la<br />

bouteille ancienne, le survol de la Côte des Bar en avion, les visites environne<br />

mentales du vignoble, une ruche pédagogique présentée par le Syndicat Apicoie<br />

de l'Aube, une exposition de voitures anciennes, des démonstrations de souf<br />

flage de verre par le Musée du Cristal de Bayel, des bourses aux capsules ou des<br />

expositions artisanales parmi tant d'autres.<br />

Tarifdu passeport : 30 € avec 78tickets de dégustation<br />

• Les Master Class du week-end à destination d'un public d'amateurs<br />

La Route du Champagne en Fête 2023propose de participer à des Master Classà<br />

thème animées par des experts en leur domaine. Chaque session d'1h30offrira un<br />

édairage sur une thématique autour du Champagne accompagné d'une dégus<br />

tation commentée de cuvées produites à Celles-sur-Ource.<br />

Réservationsur le site https://www. cap-c.fr/ onglet Billetterie Tarif: 30 € - nombre<br />

de places limité / Transfert véhicule pris en charge entre le village et i'aérodrome<br />

où se déroule la Master Class.<br />

• Le patrimoine local est mis en valeur à travers l'association « Histoire et Patri<br />

moine de Celles-sur-Ource » qui œuvre au souvenir du passé. À l'occasion de<br />

la Route du Champagne, un stand dédié offrira aux visiteurs la possibilité d'ac<br />

quérir de vieux ouvrages réécrits et republiés présentant la vie du vigneron et<br />

des capsules collector de l’événement afin de financer la restauration de biens<br />

publics hérités du passé.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : PQN<br />

Edition : 27 juillet 2023 P.16<br />

(Quotidiens nationaux)<br />

Journalistes : GÉRARD LE<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Audience : 349000<br />

PUILL<br />

Nombre de mots : 755<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/1<br />

CULTURE & SAVOIRS LE REN<strong>DE</strong>Z-VOUS <strong>DE</strong>S LIVRES<br />

La longue marche victorieuse<br />

du vignoble aubois<br />

BEAU LIVRE Claudîne et Serge Wolikow retracent une « hîstoire des terroirs et des hommes »<br />

de la Côte des Bar, en Champagne. Ce week-end, les vignerons tiennent leur grande fête estivale.<br />

Côte des Bar en Champagne, histoire<br />

des terroirs et des hommes, de Claudine<br />

et Serge Wolikow, éditions Silvana Éditoriale,<br />

230 pages illustrées, 35 euros.<br />

Au<br />

nord-est duBassin<br />

parisien, 70 % des<br />

vignobles<br />

produc<br />

teurs de champagne<br />

se trouvent dans le<br />

département de la<br />

Marne, 20% dans<br />

l’Aube et la Haute<br />

Marne, 10 % dans l’Aisne et la Seine-et<br />

Marne. Dans l’Aube, la Côte des Bar est un<br />

paysage de coteaux au sol argilo-calcaire<br />

et caillouteux. Actuellement, on y pro<br />

duit du champagne sur 8 000 hectares de<br />

vignes situées sur 64 communes, dont les<br />

plus importantes sont Bar-sur-Aube, Bar<br />

sur-Seine, Mussy-sur-Seine et Les Riceys.<br />

Ce résultat d’un long combat mené par les<br />

viticulteurs aubois est raconté dans le livre de<br />

Claudine et Serge Wolikow. Pour la produc<br />

tion des vins de champagne, les cépages au<br />

torisés sont le pinot noir, le pinot meunier et<br />

le chardonnay. Utilisé seul, ce dernier permet<br />

de produire le champagne « blanc de blanc ».<br />

Actuellement, les vignobles du département<br />

de l’Aube sont plantés de pinot noir à hau<br />

Coteau du vignoble de champagne de la Côte des Bar, près de Viviers-sur-Artaut. jean-bernardnadeau/onlyfranœ.fr<br />

teur de 84 %, de chardonnay pour 13 % et<br />

de pinot meunier pour 3%. Mais, au mi<br />

lieu du XIXe siècle, le vignoble aubois utili<br />

sait surtout le cépage gamay, mieux adapté<br />

aux terres du département. II était contesté<br />

par les producteurs de la Marne au point de<br />

s’enclenchent à l’échelle de tout le vignoble<br />

ce qui permet le renouvellement de l’encépa<br />

gement en une décennie », note l’ouvrage.<br />

REN<strong>DE</strong>Z-VOUS CHAMPAGNE EN FÊTE À CELLES-SUR-OURCE<br />

s’opposer à l’appellation champagne pour<br />

En France, les appellations d’origine im<br />

Le plus gros événement<br />

rare : le pinot blanc,<br />

anciennes, le survol<br />

les vins produits dans l’Aube.<br />

pliquent parfois l’utilisation exclusive d’un<br />

estival de la Route<br />

spécifique au village.<br />

de la Côte des Bar en avion,<br />

cépage : le pinot noir pour les rouges en<br />

du champagne prendra<br />

Ce cépage représente<br />

les visites environnementales<br />

C0NVERSI0N DU GAMAY AU PINOT NOIR<br />

Bourgogne, le chardonnay pour les blancs.<br />

ses<br />

quartiers<br />

114 hectares en Champagne<br />

du vignoble, une ruche<br />

Illustré par de nombreuses photos d’ar<br />

Dans les Pays de la Loire, le chenin blanc est<br />

à<br />

Celles-sur-Ource,<br />

dont 19 hectares<br />

pédagogique<br />

présentée<br />

chives, le livre de Claudine et Serge Wolikow<br />

le cépage de plusieurs appellations de blancs<br />

samedi 29 et dimanche<br />

sur la seule commune<br />

par le Syndicat apicole<br />

raconte ce long combat entre les producteurs<br />

secs et mœlleux. Dans l’Aube la conversion<br />

30 juillet. Une petite<br />

de<br />

Celles-sur-Ource.<br />

du département de l'Aube,<br />

et les metteurs sur le marché des deux dé<br />

du gamay au pinot noir s’est accompagnée<br />

commune de 500 habitants,<br />

Un système de carnets<br />

une<br />

exposition<br />

partements, pénalisant les producteurs au<br />

d’un fort rajeunissement des vignerons. Du<br />

qui vit au rythme de la vigne.<br />

detickets<br />

permettra<br />

de voitures anciennes,<br />

bois. «Enl950, àpeine 250 hectares de pinot,<br />

coup, « au début des années 2000, se dessi<br />

Les 310 hectares du vignoble<br />

de déguster des flûtes<br />

des<br />

démonstrations<br />

pour V essentiel du côté des Riceys, sont plan<br />

naient les contours d’un vignoble jeune, y<br />

se trouvent en effet<br />

de<br />

champagne,<br />

de soufflage de verre<br />

tés surlesl 800 hectares enproduction » dans<br />

compris dans ses structuresviticoles avec des<br />

à proximité immédiate<br />

autour<br />

d'animations<br />

par le musée du Cristal<br />

l’Aube, à la suite d’tme décision de conver<br />

vignes plus récentes ■■51 % des vignes ont<br />

des caves. Les 19 vignerons<br />

proposées par les caves,<br />

de Bayel, des excursions<br />

sionprise en 1927. «Rfaut attendre l’accord<br />

moins de 20 ans, contre seulement 42 % pour<br />

de Champagne participants<br />

tels des dîners dansants,<br />

en trottinette électrique<br />

de 1952 entre le syndicatdes vignerons, l’Ins<br />

l’ensemble de l’AOC champagne», relèvent<br />

oftriront aux 25 000 visiteurs<br />

des repas à la truffe,<br />

dans le vignoble, des bourses<br />

titut national de l’origine et de la qualité et<br />

les auteurs. Voilà ce que valide le vieux dic<br />

attendus<br />

l'occasion<br />

des bars à cocktails à base<br />

aux capsules ou<br />

l’implication des élus locaux pour que l’ar<br />

ton «Mieux vaut tard quejamais». m<br />

de déguster des champagnes<br />

de champagne, la visite<br />

des expositions artisanales,<br />

rachage du gamay et la plantation du pinot<br />

GÉRARD LE PUILL<br />

issus d'une variété de vigne<br />

du musée des Bouteilles<br />

parmi tant d'autres.<br />

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18


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Régis Cattoën<br />

26·07·23<br />

À CHÂTEAU-THIERRY, PIQUE-NIQUE<br />

CONVIVIAL AVEC LES VIGNERONS<br />

Dimanche dernier, le Champagne-Truck a stationné au jardin des Petits-Près. Les<br />

vignerons locaux qui arment ce véhicule avaient convié les Castelthéodoriciens à<br />

venir les rejoindre pour y pique-niquer en famille ou entre amis.<br />

Malgré une météo incertaine il y avait affluence aux abords des étals du poissonnier<br />

la Remonira, lequel proposait des plateaux d’huîtres, des crêpes de « La chouette<br />

galette » et tout cela bien évidemment aux abords du Champagne-Truck.<br />

L’ambiance était des plus conviviales sous les barnums dressés pour l’occasion grâce<br />

notamment aux musiciens du groupe Les improbables, lesquels, autour notamment<br />

de Frédéric Jacquesson ont animé et égayé avec talent cette journée bucolique.<br />

La prochaine grosse actualité à Château-Thierry autour du champagne se nomme<br />

Champagne et vous, ce sera fin octobre …<br />

19


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Julie Kaci<br />

23·07·23<br />

IL N’Y A PAS QUE LE CHAMPAGNE<br />

! ON VOUS DIT TOUT SUR LES<br />

SOUVENIRS PRISÉS PAR LES<br />

TOURISTES À ÉPERNAY<br />

La capitale du champagne propose à ses nombreux touristes français et étrangers des activités et des<br />

visites qui, nous l’espérons, seront inoubliables. Cela dit, conserver une trace matérielle de son voyage<br />

est toujours plaisant. Quels sont donc les souvenirs à (s)’offrir après un passage dans la ville ?<br />

Dans les rues d’Épernay, diverses langues se fréquentent en cette période de l’année. Le français se mélange à<br />

l’anglais, parfois à l’allemand ou à toutes autres langues étrangères à la ville. Sous le soleil et la chaleur de ce<br />

mois de juillet, les touristes flânent sur la célèbre avenue de Champagne. Munis de paires de lunettes, couvrechefs,<br />

plans de la ville et d’appareils photos, ils découvrent et commentent gaiement les lieux. Gorgeous.<br />

Amazing. Champagne bottle. Ils s’arrêtent, en divers endroits, pour prendre quelques clichés et selfies. De<br />

quoi se constituer de jolis souvenirs, en somme. Toutefois, la mémoire est aussi faite d’objets. C’est pourquoi<br />

les touristes arpentent aussi les commerces, à la quête du cadeau idéal à ramener chez soi. Mais que peut-on<br />

emporter d’Épernay, outre, bien sûr, des bouteilles de champagne ?<br />

Au Comptoir de Mathilde, rue Saint-Martin, un vendeur confie l’intérêt des vacanciers pour le thé, les biscuits<br />

roses de Reims, l’alcool ou encore des mets pour l’apéro. Mais tous ces aliments, au caractère éphémère, se<br />

consomment souvent sur place. Direction donc la boutique du musée du Vin de Champagne et d’Archéologie<br />

régionale, afin de trouver le petit souvenir parfait à emporter. Ouvert depuis près de deux ans, l’établissement,<br />

situé avenue de Champagne, est fréquenté par des touristes à la fois français et étrangers.<br />

Ces derniers constituent la principale clientèle du lieu. Leur best-seller est « la boîte à bulles ». À l’instar de<br />

« la boîte à meuh », ce gadget laisse entendre, quand on le renverse, le bruit d’une bouteille de champagne<br />

au moment où on la débouche. Cet objet est si représentatif d’Épernay, qu’actuellement, il est en rupture de<br />

stock ! Pas d’inquiétudes cependant, un réapprovisionnement est prévu pour fin juillet, voire début août au<br />

plus tard. La monnaie de Paris et les cartes postales, notamment humoristiques, se vendent également très bien.<br />

Par ailleurs, depuis peu, le musée souhaite développer la vente de produits locaux. Jusqu’à présent, les savons<br />

artisanaux intéressent notablement les visiteurs.<br />

Collectionneurs de torchons<br />

Parmi eux, Annie et Claude Lodé, tous deux âgés de 65 ans, sont des amoureux en provenance de l’ouest de la<br />

France. Originaires de Nantes, ils étaient déjà venus à Épernay il y a... 50 ans. Ils souhaitaient revenir dans la<br />

Marne, symbole pour eux des débuts de leur amour florissant, avant « d’être trop vieux ».<br />

Le couple ne compte pas repartir les mains vides. Champagne, cartes postales et magnets sont sur leur liste de<br />

course. De plus, les Nantais aiment « acheter un torchon de cuisine avec l’emblème de la destination dessus.<br />

C’est une collection ». Dans la valise d’Annie et de Claude se niche alors un torchon, représentatif d’Épernay.<br />

Stephan Delannoy, et son ami Rachid, pour leur part, habitent en région parisienne. En visite à Épernay, ils<br />

aiment se souvenir des paysages. « Ce qui nous plaît le plus ici ce sont les vignes, à l’extérieur de la ville ».<br />

Selon eux, les souvenirs passent également par la gastronomie, « les bons restaurants que nous découvrons<br />

sur place ». Néanmoins, ils se muniront de champagne et d’un magnet avant leur départ pour accompagner les<br />

biscuits roses, déjà acquis à Reims.<br />

Richard Brodersen, quant à lui, à traverser l’Atlantique pour poser les pieds dans la capitale du champagne.<br />

Ce vinophile californien explique : « Je vais probablement ramener du champagne des grandes et des petites<br />

maisons, inexistantes en Californie. » Il ajoute : « Je songe aussi à m’offrir des bibelots en rapport avec le vin<br />

comme une chemise, un magnet et des cartes postales. »<br />

Les envies varient. Mais l’intérêt plus marqué des touristes français pour la gastronomie, en comparaison aux<br />

touristes étrangers, se ressent au moment de l’achat d’après la chargée de boutique de l’Office de Tourisme<br />

d’Épernay.<br />

20


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan,<br />

Christophe Reibel<br />

27·07·23<br />

LES COULISSES <strong>DE</strong> LA PRISE <strong>DE</strong><br />

BEC QUI FAIT MOUSSE CHEZ<br />

LES CRÉMANTS <strong>DE</strong> FRANCE, ET<br />

D’ALSACE (1)<br />

Ça pétille un câble cet été dans la filière des vins effervescents. Ayant mis en scène leur départ, les crémants<br />

d’Alsace laissent perplexes les autres 7 autres appellations, qui regrette ce départ mais n’apprécient pas<br />

la communication qui l’entoure.<br />

Orchestrée avec fracas, la démission du Syndicat des Producteurs de Crémant d’Alsace (SPCA) de la Fédération<br />

Nationale des Producteurs et Élaborateurs de Crémant (FNPEC) semble moins surprendre qu’agacer dans<br />

les sept autres appellations de crémant (Bordeaux, Bourgogne, Die, Jura, Limoux, Loire et Savoie). Où l’on<br />

tique sur un positionnement alsacien de gardien du temple qualitatif, avec la critique de la réduction des<br />

durées d’élevage en Loire et le refus des essais de machine à vendanger pour expliquer cette sortie brutale<br />

de l’AOC leader des crémants. Directeur du SCPA (mais plus de la FNPEC depuis ce printemps), Olivier<br />

Sohler estime ainsi que « les débats qui s’instaurent à la Fédération sur les essais de vendanges mécaniques<br />

et la durée d’élevage ne sont pas les nôtres. L’Alsace veut coller au haut de la pyramide (NDLA : coiffée<br />

par le Champagne) et encore accroître sa notoriété. C’est pourquoi l’Alsace a été moteur pour encadrer le<br />

fonctionnement des sites de pressurage afin que le raisin soit totalement respecté. »<br />

Dans le reste du vignoble, le départ alsacien n’est « pas une très grosse surprise, il y a une certaine déception,<br />

c’est dommage » résume David Maugin, le co-président du syndicat des crémants de Loire, qui se pose autant<br />

la question de déceptions que d’incompréhensions pour expliquer ce départ. « Plusieurs demandes de réduction<br />

du temps d’élevage ont été faites par plusieurs AOC » indique-t-il, ajoutant que « cela a été accepté pour le<br />

crémant de Loire, qui a ses raisons, les marchés sont très demandeurs, les stocks sont très tendus et on a justifié<br />

de notre demande, ce qui a été compris et accepté par l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO).<br />

Il est hors de question de prolonger cette dérogation ou de refaire une demande, cela est lié à plusieurs aléas<br />

climatiques sur les dernières années. »<br />

Dérogations<br />

Si les crémants de Loire et de Bourgogne bénéficient d’arrêtés dérogatoires depuis le 26 juin dernier et le 22<br />

novembre 2022, les crémants du Jura attendent la réponse de l’INAO à leur demande de raccourcissement de<br />

12 à 9 mois. « Nous n’avons pas obtenu de réponse » indique Franck Vichet, le président de la commission<br />

crémant au sein de la société de viticulture du Jura. « Avec le gel 2021, on a produit 2 500 hectolitres de<br />

crémant, alors que l’on en vend 19 000 hl. Et en 2022 on a produit 18 000 hl, on a demandé de pouvoir réduire<br />

l’élevage pour pouvoir boucher les trous lors des ventes de Noël » indique Franck Vichet, qui a l’espoir que<br />

les vendanges 2023 permettront de refaire le stock et de ne plus avoir besoin de dérogations (le Jura en avait<br />

obtenu une en octobre 2022). Ayant déposé une demande similaire en raison d’une tension sur la fourniture<br />

de bouteilles, la coopération alsacienne l’avait retirée après avoir trouvé une solution interne à sa famille<br />

professionnelle. Tandis que les crémants de Bordeaux auraient refusé cette demande émanant d’un négoce.<br />

Si dans son communiqué de départ (voir encadré) l’Alsace ne critique pas la demande du Jura, victime<br />

d’aléas climatiques et qui a besoin de libérer des vins plus tôt, la pique est pour la Loire, qui n’aurait pas subi<br />

d’événement climatique majeur, mais qui a obtenu sa dérogation. Rappelons que l’ensemble des 8 régions<br />

françaises productrices de crémant se sont entendues il y a des années pour passer la durée sur lies de 9 à 12<br />

mois et à l’inscrire dans leur cahier des charges. Chacune peut donc demander de diminuer ce temps minimum.<br />

▼ SUITE ▼<br />

21


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan,<br />

Christophe Reibel<br />

27·07·23<br />

LES COULISSES <strong>DE</strong> LA PRISE <strong>DE</strong><br />

BEC QUI FAIT MOUSSE CHEZ<br />

LES CRÉMANTS <strong>DE</strong> FRANCE, ET<br />

D’ALSACE (2)<br />

Concernant les essais de machines à vendanger conspués par le SPCA, Franck Vichet « pense que tout doit<br />

tre étudié. Des essais n’engagent pas à changer le cahier de charges. Si on n’essaie pas, on ne le saura jamais.<br />

On essaie bien aujourd’hui des Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation (VIFA). » Pour un administrateur de la<br />

FNPEC, la machine à vendanger reste actuellement un sujet de réflexion interne, « il n’y a pas raison d’avoir<br />

peur aujourd’hui. Ce sera un sujet mis sur la table à l’avenir quand il y aura un consensus. »<br />

Un accord sacré qui ne semble pas être à portée, comme en témoigne un opérateur des crémants de Bordeaux :<br />

« je n’ai jamais entendu parler d’une idée de machine à vendanger pour vendanger nos effervescents. Il ne faut<br />

pas toucher à l’intégrité des raisins, c’est rédhibitoire. » Sujet de débat, les essais de machines à vendanger<br />

ne sont pas seulement techniques, le prix d’une modification du cahier des charges en termes de régression<br />

d’image interpellant la filière des crémants. Comme le pose un opérateur : « comment aller vers l’excellence si<br />

on commence à tirer les modalités de production vers le bas ? »<br />

Financement de la communication<br />

Vice-président du Comité Interprofessionnel des Vins de Savoie (CIVS), Pierre Viallet, rejette ces débats<br />

techniques pour expliquer la scission alsacienne de la « bannière commune des crémants ». Relevant une<br />

communication alsacienne sur « des choses pas actées », Pierre Viallet regrette ce manque d’unité : « cette<br />

brouille a des dégâts politiques et personnels : ça ne profite pas aux appellations du crémant. Il faut de l’union<br />

pour être audible. » Pour lui, « le sujet de divergence, c’est que l’Alsace ne veut pas communiquer sur les<br />

crémants de France, mais d’Alsace. Le vrai problème vient de là. L’Alsace, c’est 36 millions de cols* sur<br />

les 105 millions de crémants de France. Quand on met en place une communication commune, on paie à<br />

proportion. »<br />

Le modèle de la FNPEC prévoit en effet une répartition au prorata des volumes écoulés, donc la région la<br />

plus importante payerait le plus. Pour les Alsaciens, cela financerait des opérations profitant à l’ensemble<br />

des crémants, donc surtout aux régions qui en vendent moins pour l’instant. Sur ce point, les trois familles<br />

alsaciennes sont unanimes pour estimer que l’Alsace n’a pas beaucoup à espérer d’une promotion commune,<br />

car elle est déjà le leader français et que le vignoble alsacien touche à son plafond de production autour de 40<br />

millions de cols/an (290 000 à 300 000 hl sur une récolte qui n’atteint plus le million d’hl depuis trois ans).<br />

« Une Fédération nationale «à tiroirs» dans laquelle chaque région participe selon ses ambitions nous irait<br />

très bien » déclare Pierre-Olivier Baffrey, président de la Fédération des caves vinicoles d’Alsace. Pour lui, la<br />

situation actuelle pose désormais la question « de la représentation des crémants d’Alsace au niveau national ».<br />

Pour un négociant alsacien, « c’est à la Fédération de reprendre les choses en main en définissant des besoins<br />

et des objectifs ».<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan,<br />

Christophe Reibel<br />

27·07·23<br />

LES COULISSES <strong>DE</strong> LA PRISE <strong>DE</strong><br />

BEC QUI FAIT MOUSSE CHEZ<br />

LES CRÉMANTS <strong>DE</strong> FRANCE, ET<br />

D’ALSACE (3)<br />

Assurant désormais l’animation de la FNPEC (qui n’a plus de directeur), Édouard Cassanet temporise : «<br />

on espère que le dialogue ne sera pas rompu. Nous souhaitons avoir des interlocuteurs à l’avenir. Il y a une<br />

réaction épidermique que l’on regrette, alors que l’on souhaite être une famille unie. On défend et porte le<br />

même nom. » Estimant qu’il y a une accumulation de tension et pas un fait générateur dans le départ du SPCA,<br />

l’ancien directeur de la cave de Lugny estime que la FNPEC « se doit d’aborder tous les sujets. Comme<br />

réfléchir aux essais de machine à vendanger, qui peut répondre à des enjeux d’embauche, comme d’autres<br />

outils (la disponibilité des saisonniers, etc.). »<br />

Financièrement, si l’Alsace représente 40 % des volumes regroupés au sein de la FNPEC, « comme il n’y a pas<br />

de cotisation proportionnelle mais un fortait, l’impact sera limité sur notre fonctionnement » ajoute Édouard<br />

Cassanet, qui note le souci de ne plus regrouper que 7 AOC sur 8, sans le leader du segment. Pour résoudre<br />

ce conflit, « il n’y a pas de guerre entre régions, mais des soucis entre Alsaciens à régler » grince un opérateur<br />

ligérien.<br />

* : 38,7 millions de cols au rythme actuel.<br />

Le communiqué de presse du SPCA ce 21 juillet<br />

Le Syndicat des Producteurs de Crémant d’Alsace démissionne de la Fédération Nationale des Producteurs<br />

et Elaborateurs de Crémant et souhaite poursuivre son rôle de garant qualitatif de l’appellation alsacienne<br />

en plein succès.<br />

Dans un contexte particulièrement favorable des ventes de l’appellation Crémant d’Alsace qui ne cessent de<br />

grimper, et après tant de records successifs années après années (39 millions de bouteilles vendues en douze<br />

mois) certains font usage de leur pression pour tenter d’aboutir à des facilités qui ne sont pas en phase avec<br />

les valeurs qualitatives que le Conseil d’Administration du Syndicat des Producteurs de Crémant d’Alsace<br />

souhaite véhiculer et auxquelles il aspire à l’unanimité de ses membres.<br />

Ces pressions arrivent jusqu’au niveau de la Fédération Nationale des Producteurs et Elaborateurs de<br />

Crémant.<br />

Les démissions de l’ensemble des caves coopératives alsaciennes en tant que membres du Syndicat des<br />

Producteurs de Crémant d’Alsace, jusque-là composé de l’ensemble des 3 familles viticoles régionales<br />

(vignerons indépendants, producteurs-négociants, caves coopératives), apportent cependant une certaine<br />

clarification des objectifs.<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan,<br />

Christophe Reibel<br />

27·07·23<br />

LES COULISSES <strong>DE</strong> LA PRISE <strong>DE</strong><br />

BEC QUI FAIT MOUSSE CHEZ<br />

LES CRÉMANTS <strong>DE</strong> FRANCE, ET<br />

D’ALSACE (4)<br />

Le soutien aux essais souhaités par certains et soutenus par la Fédération Nationale des Producteurs et<br />

Elaborateurs de Crémant en matière d’utilisation de la machine à vendanger sont contraires à nos ambitions<br />

qualitatives alors même que nous avions réussi à inscrire dans le marbre du Règlement Communautaire<br />

une version plus restrictive qui oblige à la récolte manuelle, gage incontestable de qualité et de garantie<br />

d’acheminement des raisins entiers jusqu’au pressoir.<br />

Le soutien en matière de réduction de la durée de commercialisation à certaines entreprises ou appellations,<br />

même de manière dérogatoire, pour passer de 12 à 9 mois, et comme cela vient d’être validé dans certaines<br />

régions qui n’auront pas souffert d’un état de catastrophe naturelle comme cela a pu être le cas dans le<br />

Jura avec ses récoltes successives déficitaires, parfois réduites à 10% d’une récolte normale, est encore une<br />

aberration.<br />

Nos politiques viti-vinicoles s’éloignent semble-t-il, et les efforts auxquels nos générations précédentes auront<br />

consentis semblent être oubliés. Ils sont pourtant incontestablement le fruit du succès de notre appellation<br />

Crémant d’Alsace, et de nos huit appellations Crémant en général.<br />

Mais la politique viticole engagée par certains n’est définitivement pas notre façon de voir les choses et le<br />

pilotage de notre Fédération ne convient plus au Syndicat des Producteurs de Crémant d’Alsace, lui-même<br />

maintenant amputé d’une de ses trois composantes.<br />

Ce sont ces différentes raisons qui ont conduit le Syndicat des Producteurs de Crémant d’Alsace à démissionner<br />

de la Fédération Nationale des Producteurs et Elaborateurs de Crémant avec effet immédiat.<br />

Le Syndicat des Producteurs de Crémant d’Alsace souhaite néanmoins poursuivre la mission qu’il s’est fixé<br />

en prônant le maintien d’une haute valeur qualitative de l’appellation qu’il défend et promeut depuis près de<br />

50 ans. Il souhaite également poursuivre de jouer son rôle de garant qualitatif de l’ensemble des Crémants<br />

d’Alsace, à l’image de ce dîner d’exception qu’il avait organisé en ce début d’année et en associant les plats<br />

d’exception des plus grands chefs étoilés à une sélection des plus grands flacons de l’appellation.<br />

Charles Schaller, président du Syndicat des Producteurs de Crémant d’Alsace.<br />

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