PANORAMA DE PRESSE - 02.08
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<strong>PANORAMA</strong><br />
<strong>PRESSE</strong><br />
SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />
0 2 · 0 8 · 2 3<br />
La presse papier est disponible quotidiennement au Centre de Documentation<br />
POLITIQUE<br />
ÉCONOMIE<br />
LA VIGNE<br />
LE VIN<br />
HORS CHAMPAGNE<br />
RETOUR SUR LES <strong>DE</strong>RNIERS <strong>PANORAMA</strong>S <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong><br />
CETTE REVUE <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> SE <strong>DE</strong>STINE À UN USAGE STRICTEMENT PERSONNEL ET INTERNE À L’ENTREPRISE,<br />
LE <strong>DE</strong>STINATAIRE S’INTERDIT <strong>DE</strong> REPRODUIRE, PUBLIER, DIFFUSER OU VENDRE CE DOCUMENT.
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
02·08·23<br />
«LA VITICULTURE N’EST PAS<br />
ACCESSOIRE» MARTÈLE MARC<br />
FESNEAU (1)<br />
Dans un interview fleuve, le ministre de l’Agriculture répond à TOUTES les questions qui se posent et<br />
s’imposent à la filière vin cet été : perspectives de distillation, plan d’arrachage, crise mildiou, PGE,<br />
droits d’accise, réduction des phytos et du glyphosate, attaques contre HVE, sécheresse, fiscalité des<br />
transmissions, sud de France…<br />
5 mois après vos premières annonces sur des aides exceptionnelles à la filière vin ? La situation<br />
commerciale s’est encore dégradée : en Grande Distribution, à l’export, pour les bio, pour les rouges…<br />
Est-ce que pour vous d’autres distillations et arrachages sont-ils inévitables ?<br />
Nous allons d’abord déployer le plan tel qu’il était prévu. Nous avons pris des engagements avec la filière sur<br />
ces enjeux de distillation et d’arrachage sanitaire, venant au démarrage de la crise plutôt bordelaise, mais on<br />
s’est rendu compte qu’il y avait un certain nombre de difficultés dans d’autres zones de la viticulture française.<br />
On met en œuvre le plan de distillation, le plan d’arrachage. L’idée est de déstocker pour que les prix soient<br />
au rendez-vous et se stabilisent. Afin d’éviter ainsi une spirale infernale, face à un sujet de décroissance de la<br />
consommation, en particulier sur les vins rouges.<br />
Sur le moyen et le long terme, pour projeter la filière qui a subi de nombreuses crises successives (Trump,<br />
crises covid et inflationnistes qui ont complétement réorienté la consommation, dérèglement climatique),<br />
les organisations travaillent pour orienter les productions en fonction de la demande. Et nous sommes une<br />
puissance exportatrice dont il faut assumer la vocation. C’est une question stratégique à bâtir avec la filière.<br />
Pour l’arrachage sanitaire en Gironde, les précandidatures sont finalement légèrement inférieures à<br />
l’enveloppe prévue (9 500 ha) et à la demande estimée par certains (jusqu’à 30 000 ha en difficulté<br />
d’après la Chambre d’Agriculture) : quel en est votre bilan de ce dispositif, alors que l’on voit de plus<br />
en plus de friches à Bordeaux ?<br />
Le bilan est à préciser, puisque ce sont des données extraites des demandes formulées et qu’il s’agit de la<br />
première étape de l’arrachage. On avait prévu 9 500, on a à date une surface demandée à 9 251 ha (3 800 ha<br />
sur jachère/boisement et le reste sur la diversification agricole). C’est dire si l’on est à l’objectif que l’on s’était<br />
fixé en accord avec la filière. À l’époque, certains avaient pu craindre que les viticulteurs ne s’engagent pas<br />
dans ce dispositif, que ça ne marcherait pas : ce n’est pas le cas. Ce dispositif a fonctionné et répondait bien<br />
aux besoins.<br />
Après, la logique qui considérerait que la seule voie pour la viticulture française soit la décroissance n’est pas<br />
la bonne. Arracher 30 000 ha, comme vous l’évoquez, cela relève d’un mécanisme de décroissance, et cela<br />
conduira à ce qu’on se dise, probablement, dans cinq à dix ans, qu’on a eu tort d’arracher trop.<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
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«LA VITICULTURE N’EST PAS<br />
ACCESSOIRE» MARTÈLE MARC<br />
FESNEAU (2)<br />
Il faut donc que l’on atteigne un point d’équilibre. On en rediscutera avec la filière et la région Nouvelle-<br />
Aquitaine, qui s’est profondément engagée. Pour l’instant, on est plutôt dans l’épure de ce qui était prévu.<br />
S’il y a besoin de réajuster, on réajustera. Mais il me semble qu’il ne faut pas travailler sur la seule régulation<br />
de l’offre. Il faut aussi travailler sur la demande. Sinon on acterait juste une crise en s’adaptant de manière<br />
radicale. Ça serait une erreur pour la viticulture française d’en rabattre quand de nombreux autres pays peuvent<br />
être des voies d’export pour la France.<br />
Pour réorienter l’offre des vignobles, comme celui de la vallée du Rhône vers un blanchiment de sa<br />
production, la demande d’arrachage temporaire va-t-elle de nouveau être portée par la France à<br />
Bruxelles ?<br />
Pour l’instant je n’ai pas ces demandes. Qu’il y ait besoin de cheminer vers certains cépages et tels types de<br />
couleurs, cela fait partie des réorientations adoptées par un certain nombre de vignobles depuis des années.<br />
Cela doit se faire dans une stratégie globale mais aussi régionale.<br />
Concernant une autre demande de la filière, l’aide aux trésoreries : où en est l’idée de transformer les<br />
Prêts Garantis par l’État (PGE) en prêts bonifiés à taux zéro ?<br />
C’est en cours. On s’était posé la question de prolonger les PGE, mais c’était impossible d’un point de vue<br />
juridique. On travaille en effet pour passer sur des prêts bonifiés plus classiques mais le régime juridique de<br />
minimis pourrait s’avérer très contraignant.<br />
Vous étiez à Bordeaux ce mercredi 19 juin pour constater la forte pression mildiou de ce millésime 2023.<br />
Quelles sont aujourd’hui vos réponses concrètes : reconnaissance en calamité pour les pertes de fonds,<br />
soutien sur le lien entre mildiou et excès d’eau pour les assureurs, avancées sur l’arrachage administratif<br />
des vignes en friches ?<br />
Ce ne sont pas tout à fait des points de même nature. Sur la crise mildiou de cette année, on ne peut aujourd’hui<br />
la quantifier puisqu’il faut attendre les résultats de la campagne. On travaille sur des mesures classiques<br />
(exonérations de charges, mesures sur les taxes sur le foncier non bâti…) et il y a un enjeu, celui de démontrer<br />
que cet évènement est le produit d’un aléa climatique, ce que les assureurs se refusent à faire, comme ils me<br />
l’ont confirmé lorsque je les ai reçus la semaine dernière.<br />
Sur le point de l’arrachage des friches, on travaille sur deux pistes. D’abord les mesures, qui peuvent être<br />
coercitives, permettant d’inciter les propriétaires de parcelles en friche à les arracher pour de l’enrayement<br />
de la flavescence dorée. Ensuite, pour le mildiou, ça peut justifier d’un programme sanitaire d’intérêt collectif<br />
auquel on invite la profession à travailler.<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
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«LA VITICULTURE N’EST PAS<br />
ACCESSOIRE» MARTÈLE MARC<br />
FESNEAU (3)<br />
Plus globalement, le vignoble s’interroge sur une hypocrisie française, et européenne, entre la fierté<br />
affichée de la culture du vin et de ses performances export, s’accompagnant paradoxalement de signes<br />
inquiétants sur les phytos (réglementation SUR sur la réduction des phytos malgré des pertes de<br />
rendements acceptables) et l’hygiénisme (étiquetage en Irlande et taxes en France). Que pensez-vous de<br />
ces décalages ?<br />
Il n’y a pas d’hypocrisie dans la position française. Pour SUR, je trouve que la position de la Commission donnée<br />
sur la viticulture dans l’étude d’impact (demandée par la France et plusieurs autres pays) est inacceptable.<br />
Aller dire que la perte de rendement est acceptable parce que c’est une filière accessoire au fond, ça n’est<br />
pas la position de la France. Ce n’est pas accessoire, c’est comme si l’on disait que l’on pouvait assumer une<br />
décroissance sur l’industrie aéronautique parce que l’on est plus exportateur que consommateur net. Ça ne<br />
peut pas être une stratégie pour l’Europe, quand on a des filières à forte valeur d’identité et de patrimoine, de<br />
répondre que le sujet n’est pas essentiel et que l’on peut accepter une réduction de 28 %. Sans compter par<br />
ailleurs que le facteur du dérèglement climatique n’est pas pris en compte. La viticulture n’est pas accessoire<br />
dans la stratégie agricole européenne. C’est une stratégie d’influence, de puissance, de commerce extérieur. Je<br />
ne pense pas que d’autres pays comme l’Espagne, l’Italie ou le Portugal, soient sur une autre position : il faut<br />
que la Commission entende raison sur ces questions. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas continuer<br />
à trouver une voie de réduction des produits phytosanitaires. Cela se fait dans la réflexion et l’investissement<br />
sur des alternatives. C’est aussi pour cela que l’on pousse parallèlement au règlement SUR la question des<br />
NBT/NGT : sinon nous passerions à côté du potentiel de la sélection variétale sur ces enjeux.<br />
Pour l’Irlande, on est toujours en discussion. Si l’on ouvre la boîte d’un étiquetage où chacun fait ce qu’il veut,<br />
on sort de la logique de la construction européenne. On ne peut pas avoir de mesures unilatérales les uns contre<br />
les autres, sinon on n’est plus dans le même marché. Nous avons une politique française qui a fonctionné sur<br />
les questions de réduction de la consommation en 50 ans, sans que l’on procède à des mesures unilatérales<br />
d’étiquetage. On est plusieurs à pousser en ce sens. Je pense qu’au niveau européen, le dialogue est la meilleure<br />
voie.<br />
Sur la question des droits d’accise, c’est un débat interministériel. Il faut que l’on soit vigilant à un point<br />
d’équilibre. S’il s’agit d’avoir des mesures incitatives pour réduire la consommation, on a déjà la réduction<br />
de consommation sous les yeux. Ce sont aussi des affaires budgétaires, tranchées d’abord lors des réunions<br />
interministérielles durant l’été et ensuite par le débat parlementaire.<br />
Quelle est votre position sur l’évolution des droits d’accise ? Lors des questions au gouvernement, le<br />
ministre de la Santé affichait un soutien à la filière vin tout en faisant référence à un rapport proposant<br />
des augmentations de taxe et un prix minimum sur l’alcool.<br />
Dès lors que l’on opère sur une taxe, il faut regarder l’impact que cela peut avoir sur une filière. Dans la période<br />
actuelle, tous les signaux que l’on a sont des signaux de fragilité. C’est ce que je vais faire valoir auprès de mes<br />
collègues de Bercy en particulier et de la Santé également, pour dire qu’il y a des équilibres qu’il faut tenir. Je<br />
suis défenseur de la viticulture et d’une politique sanitaire. Comme les viticulteurs qui ont été au rendez-vous<br />
depuis des années.<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
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«LA VITICULTURE N’EST PAS<br />
ACCESSOIRE» MARTÈLE MARC<br />
FESNEAU (4)<br />
Pour revenir sur les phytos, comment articulerez-vous la réglementation européenne Sur avec les<br />
objectifs d’Ecophyto 2030 ? Notamment pour l’anticipation du retrait des substances actives, comme le<br />
glyphosate ?<br />
Je précise ce que veut dire l’anticipation du retrait : ce n’est pas l’anticipation française du retrait, c’est<br />
l’anticipation stratégique sur des substances dont on peut penser qu’elles peuvent être retirées. Ce qui n’est<br />
pas la même chose. Notre idée n’est pas d’anticiper le retrait, mais de travailler au développement de ce que<br />
pourraient être des molécules que ne pourraient pas être retirées. Depuis des dizaines d’années on n’a jamais<br />
anticipé le retrait et on se retrouve dans des situations d’impasse. Le mieux c’est de regarder lucidement la<br />
situation des molécules : leur statut, leurs usages plus que les produits. Si vous ne travaillez pas sur la classe<br />
des herbicides et que vous raisonnez produit par produit (qui sur le glyphosate, qui le S-métolachlore, qui<br />
prosulfocarbe…), vous ne vous posez pas la question de l’impact sur l’ensemble de l’équilibre de traitement<br />
phytosanitaire et de protection des cultures.<br />
Le travail que l’on a à mener est d’anticiper les risques et les solutions qu’il faut que l’on trouve. On a décidé<br />
de ne plus attendre passivement le retrait de molécules, de ne plus les subir mais d’anticiper pour trouver des<br />
solutions. C’est tout le travail que l’on mène de planification à la demande de la première ministre. Il y a une<br />
trajectoire de réduction des produits phytosanitaires. Il faut rechercher des alternatives : l’interdiction n’a<br />
jamais produit la solution. La dérogation non plus. Il faut défendre au niveau européen qu’il faut développer<br />
des solutions alternatives, sinon, c’est la décroissance européenne que l’on organise. Et ce n’est pas notre<br />
chemin et notre volonté.<br />
Concernant le glyphosate, quelle est la position de la France ?<br />
L’EFSA et une autre agence viennent de rebattre les cartes en actant l’aspect non-cancérogène du glyphosate.<br />
La France est le seul pays du monde engagé dans la réduction du glyphosate pour les usages où il y a des<br />
alternatives crédibles avec pragmatisme. Il n’y a pas de motif à ne pas tenir compte d’une préconisation<br />
scientifique, ou alors on n’en suit aucune. La position de la France est de tenir compte de ce que dit l’EFSA<br />
et, nous qui avons trouvé la voie et les moyens d’alternatives, essayons de le porter au niveau européen. Nous<br />
avons réussi, simplement par la recherche de nouvelles pratiques, à réduire de 30 % l’usage de glyphosate<br />
en 2022, sans que cela ait mis les gens dans des situations d’impasse. C’est plutôt cette trajectoire qu’il faut<br />
maintenir. Cela se décide au niveau européen, mais on ne va pas surtransposer en France.<br />
Comment voyez-vous les attaques récurrentes contre le label Haute Valeur Environnemental (HVE),<br />
présenté comme un faux label agroécologique, avec une attaque devant le conseil d’État ?<br />
Je les regrette. On vient toujours comparer HVE et bio, je maintiens que c’est très différent : bio on labellise<br />
des produits (et une non-utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse), tandis que HVE labellise<br />
une exploitation (et ses pratiques : une trajectoire de réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques,<br />
la biodiversité, la rotation des cultures, les haies…). On ne labellise pas la même chose. Je persiste à penser<br />
que l’on a besoin des deux.<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
02·08·23<br />
«LA VITICULTURE N’EST PAS<br />
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FESNEAU (5)<br />
Ce n’est pas la mise à mal de HVE qui va faire que le bio se développera plus. Cette manie française d’opposer<br />
les modèles et dire «si je dénigre le modèle de mon voisin, je vais mieux vivre», ce n’est pas un bon chemin.<br />
D’ailleurs, on peut avoir un produit bio issu d’une exploitation HVE. Souvent, HVE est le moyen d’inclure les<br />
agriculteurs dans une démarche de transformation et de transition. Je vois bien que c’est contesté, mais dans<br />
la Politique Agricole Commune (PAC) on a distingué bio et HVE : c’est bien que l’on considère que ce n’est<br />
pas la même chose. Pour un consommateur, l’achat bio et l’acte HVE n’est pas le même. C’est un faux procès.<br />
Et je vois aussi que la prochaine étape de ceux qui attaquent HVE, c’est d’attaquer le bio. Les mêmes font des<br />
émissions où ils disent «vous vous rendez compte, dans le bio on utilise des produits pour traiter les maladies<br />
et les ravageurs».<br />
Face au changement climatique, dans le Midi le manque d’eau persiste : prévoyez-vous une aide aval<br />
sécheresse, de nouveaux soutiens à l’investissement et dans les évolutions réglementaires, comme la date<br />
butoir du 15 août pour l’irrigation des vignes ?<br />
Sur la sécheresse viticole, il y a un sujet Pyrénées-Orientales, Aude et une partie de l’Hérault. A date, ailleurs,<br />
on n’est heureusement pas dans l’épisode de sécheresse que l’on a connu l’an passé. On regarde sur ces<br />
départements qui sont, eux, très touchés. Pour le moyen/long terme, on a besoin de construire des modèles<br />
plus résilients, mettre en place des stratégies d’irrigation, voir les évolutions nécessaires dans les cahiers des<br />
charges. La difficulté, c’est que l’on court après le changement climatique qui s’accélère.<br />
Vous faites référence à la date du 15 août qui est présente dans le Code Rural et qui prévoit jusqu’à présent<br />
pour des questions de qualité du vin une interdiction d’irrigation des vignes sous Signe Officiel de la Qualité<br />
et de l’Origine (SIQO). Avec le changement climatique, les enjeux ne sont plus les mêmes et la pertinence de<br />
cette date prévue dans le Code Rural n’est plus la même qu’à l’époque de son introduction. Aussi dans le cadre<br />
du Varenne de l’eau et du changement climatique une des mesures retenues était de retravailler le calendrier<br />
d’irrigation, réinterrrogeant cette date.<br />
Vous avez indiqué à plusieurs reprises endosser le costume du réformateur pour la révision du référentiel<br />
historique des assurance multirisques (moyennes olympique et triennale). Quelles sont vos actions en ce<br />
sens ?<br />
On travaille au niveau national et il faut trouver une position européenne sur la moyenne olympique. Je posais<br />
la question aux viticulteurs en Gironde : quel est le bon pas de temps ? Si une année sur deux vous avez des<br />
aléas climatiques, passer de cinq à dix ans ça ne changera rien en fait. Le dire ne veut pas dire que je ne veux<br />
pas que l’on s’y engage. Mais on a besoin de savoir la façon de calculer au mieux la moyenne olympique,<br />
qui est aussi le reflet d’une trajectoire structurelle. Ça mérite d’être regardé avant de définir une position sans<br />
rouvrir l’accord de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sur l’agriculture.<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
02·08·23<br />
«LA VITICULTURE N’EST PAS<br />
ACCESSOIRE» MARTÈLE MARC<br />
FESNEAU (6)<br />
Il n’y a pas d’autre chemin par ailleurs que celui de donner les voies et moyens à la viticulture de s’adapter.<br />
Parce que si l’on ne fait rien, structurellement les années seront plus mauvaises les unes que les autres en<br />
termes de production. C’est la résilience des systèmes, avec l’accès à l’irrigation, c’est la sobriété à l’hectare, le<br />
travail sur les variétés… Mais il est possible, et c’est la stratégie que je m’emploie à défendre, de demander à la<br />
Commission européenne de modifier la règlementation et l’encadrement des aides d’Etat afin de permettre aux<br />
Etats membres de mobiliser davantage la «boîte orange» parmi les dispositifs de gestion. Le premier impact<br />
du changement climatique, c’est une baisse de la production, par les épisodes de sécheresse, de canicule,<br />
de grêle… Si on ne fait rien, on ne fera que constater la baisse de production, y compris dans une moyenne<br />
olympique.<br />
Quelles sont les possibilités d’évolution du cadre fiscal pour la transmission des biens viticoles ?<br />
Il y a eu un rapport produit par le député Éric Girardin [NDLR : député Renaissance pour la Marne], nous<br />
regardons avec Bercy les conclusions que l’on peut en tirer. Une partie peut être dans le projet de loi d’orientation<br />
et d’avenir agricoles, une partie peut être plutôt dans le projet de loi de finances. On y travaille.<br />
Quelle est votre position sur l’usage de la marque Sud de France sur les étiquettes des vins et sa mise en<br />
conformité avec la réglementation ?<br />
Il n’y avait pas de possibilité et nous avons pourtant cherché une voie. On est dans un cadre européen. La<br />
position du ministère est d’avoir essayé un certain nombre d’alternatives pour être dans cette expression<br />
territoriale. Nous n’avons pas trouvé quelque chose qui soit dans le cadre légal de l’étiquetage. On ne peut<br />
pas à la fois reprocher aux autres de ne pas respecter les normes d’étiquetage et nous en affranchir nousmêmes.<br />
Je comprends le désappointement en particulier du conseil régional d’Occitanie, mais sa stratégie était<br />
malheureusement depuis le début non-conformes aux règles sur l’étiquetage ; mais on va donner du temps de<br />
transition. L’étiquetage, en fait, nous protège dela concurrence déloyale : les terroirs, les AOP, les IGP… Ça<br />
n’empêche pas de trouver des voies de valorisation pour ces vins avec des bannières pour la stratégie export.<br />
Nous allons y travailler avec le territoire.<br />
Les tonneliers et mérandiers regrettent de ne pas avoir été associés au récent plan chêne que vous avez<br />
signé, alors qu’ils génèrent une forte valeur ajoutée et sont actuellement en difficulté d’approvisionnement.<br />
Pourquoi n’étaient-ils pas inclus ?<br />
C’était plutôt la question des volumes de chêne qui sortaient des frontières pour d’autres usages. L’accord a été<br />
structuré par les grands acteurs que sont les scieurs, les coopératives… Ceux qui mettent en marché. Et cela a<br />
des effets plutôt favorables sur les usages. Dès que vous sortez moins de chêne, vous évitez les concurrences<br />
et cela impacte les mérandiers. Il n’y a personne qui sorte du chêne de France pour en faire des tonneaux et les<br />
ramener en France. Cela portait sur le reste des filières, mais je rencontrerai les acteurs de cette filière pour en<br />
parler.<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Aude Lutun<br />
01·08·23<br />
LA CGT CHAMPAGNE DÉNONCE<br />
«L’IMPOSTURE ÉCOLOGIQUE <strong>DE</strong><br />
L’ARRÊT <strong>DE</strong>S HERBICI<strong>DE</strong>S»<br />
L’objectif interprofessionnel de limiter l’usage des désherbants est un sujet clivant en Champagne. La<br />
CGT Champagne participe au débat en alertant sur le surcroit de travail et de pénibilité dans les vignes.<br />
On n’attendait pas nécessairement une prise de parole de l’intersyndicale CGT du Champagne sur l’arrêt de<br />
l’usage des herbicides dans les vignes de certaines maisons de négoce. Un communiqué de presse daté du<br />
27 juin a dénoncé « l’imposture écologique de l’arrêt des herbicides ». Il débute en faisant un point sur la<br />
gestion de l’herbe, qui a été difficile dans de nombreuses parcelles : « Ce mois de mai 2023 fut le théâtre d’une<br />
invasion de l’herbe sans précédent dans les vignes, en particulier dans les vignobles des grandes Maisons qui<br />
ont renoncé à l’usage de désherbant pour des raisons écologiques, peut-être, pour des raisons commerciales,<br />
sûrement. Pour les ouvriers vignerons, cette invasion de l’herbe a occasionné et occasionne encore une<br />
pénibilité supplémentaire qui vient s’ajouter à celle des sols accidentés, détériorés par le travail du sol et celle<br />
des fortes chaleurs ».<br />
Contactée par Vitisphere, la CGT Champagne précise qu’elle n’est pas contre l’arrêt de l’usage des produits<br />
phytosanitaires : « C’est une bonne chose d’utiliser moins de phytos. Mais le zéro désherbant en 2025, c’est<br />
avant tout une démarche marketing. Cela a été très mal préparé. Et il faudrait que cela ne coûte rien ! Ce sont<br />
les salariés qui sont dans les vignes qui subissent de plein fouet le surcroit de pénibilité. Avec le travail du<br />
sol, les sols sont défoncés et nous ne pouvons plus utiliser nos chariots. Nous sommes contraints de travailler<br />
debout. Cette année, l’ébourgeonnage a été difficile à réaliser car l’herbe était haute. Cela va générer du travail<br />
en plus pour la prochaine taille, mais on nous demandera le même rythme. Nous demandons que les directions<br />
modifient les rythmes de travail et embauchent du personnel en intégrant que les tâches prennent désormais<br />
plus de temps. Il faut également mieux former les décideurs et les opérateurs pour intervenir à bon escient en<br />
fonction de la météo ».<br />
Pour David Chatillon, président de l’Union des maisons de Champagne (UMC), « le communiqué de presse de<br />
la CGT touche du doigt que rien n’est tout blanc ou tout noir. Nous voulons tendre vers le zéro herbicide, mais<br />
quand on bouge un curseur, il y a parfois des effets préjudiciables ailleurs. Le zéro herbicide et la certification<br />
de 100 % des exploitations restent les objectifs de l’interprofession. Mais nous ne souhaitons laisser personne<br />
au bord du chemin, salariés comme vignerons. Le budget de l’interprofession va être augmenté de 50 %. Et la<br />
moitié de cette augmentation sera fléchée vers la technique pour accompagner la filière à tenir ses objectifs ».<br />
8
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
31·07·23<br />
DÉJÀ «CRITIQUE», LA LUTTE<br />
VITICOLE CONTRE LE<br />
MILDIOU POURRAIT <strong>DE</strong>VENIR<br />
CATASTROPHIQUE SI D’AUTRES<br />
PHYTOS SONT RETIRÉS (1)<br />
Mené par le ministère de l’Agriculture, le travail d’anticipation du retrait des substances actives met<br />
à jour des risques d’impasse phyto sur le mildiou, le black-rot, la flavescence dorée et la gestion de<br />
l’enherbement. Le point avec Éric Chantelot, expert Ecophyto et directeur du pôle Montpellier chez<br />
l’Institut français de la vigne et du vin (IFV)<br />
Où en est le travail de la task-force de la filière vin sur l’anticipation du retrait des substances actives ?<br />
Éric Chantelot : Tout se base sur la décision de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) d’anticiper en<br />
février dernier le retrait européen de l’herbicide S-métolachlore en grandes cultures. Ce retrait par anticipation<br />
a conduit le ministère de l’Agriculture à mettre en place une procédure de concertation pour qu’il n’y ait plus<br />
de retraits causant des impasses techniques. Sur les 250 matières actives qui seront réévalués par l’Union<br />
Européenne dans les cinq ans, le ministère en a identifié 75 qui pourraient ne pas être réhomologuées ou l’être<br />
avec des restrictions.<br />
Dans des réunions avec l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et<br />
l’environnement) et les interprofessions (le Comité National des Interprofessions des Vins à appellation<br />
d’origine et à indication géographique, CNIV), la filière vin a identifié quatre problématiques avec des risques<br />
d’usages orphelins faute de solution alternative. Notre position est de ne pas travailler molécule par molécule,<br />
comme les services ministériels nous le demandent année après année, mais de répondre par usage. C’est<br />
l’accumulation des retraits successifs qui amène le vignoble dans le mur : il faut prendre en compte la globalité.<br />
Quels sont les quatre stratégiques et les points critiques relevés par la filière ?<br />
Le premier usage est la lutte contre le mildiou. Il y a un risque de retrait de molécules multisites (comme folpel<br />
et métirame), alors que toute la stratégie française contre le mildiou vise à éviter l’apparition de résistances<br />
en utilisant conjointement des molécules multisites et unisites. Il y a aussi un risque identifié sur le cuivre,<br />
dont on n’a aucune nouvelle alors qu’approche la fin du renouvellement de 5 ans et que cela pèse sur tous<br />
les viticulteurs bio. Toujours sur le mildiou, il y a une problématique de résistance comme il existe 8 modes<br />
d’action des molécules : s’il y a retrait de certains modes d’action et molécules, la pression sur les autres voies<br />
va augmenter et il y a un risque de résistance croissant du mildiou.<br />
Alors que le millésime 2023 montre les limites de la lutte contre le mildiou, de telles limitations rendraient<br />
la situation encore plus incontrôlable...<br />
Demain, on risque d’avoir de plus en plus de millésimes comme 2023 pour le mildiou. Le risque de résistance<br />
pourrait se généraliser. La situation est critique pour le mildiou, la panoplie globale doit être maintenue faute<br />
d’alternatives. Toutes les solutions de biocontrôles connues, qu’elles soient homologuées ou en développement,<br />
n’ont pas l’efficacité suffisante en cas de forte pression.<br />
▼ SUITE ▼<br />
9
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
31·07·23<br />
DÉJÀ «CRITIQUE», LA LUTTE<br />
VITICOLE CONTRE LE<br />
MILDIOU POURRAIT <strong>DE</strong>VENIR<br />
CATASTROPHIQUE SI D’AUTRES<br />
PHYTOS SONT RETIRÉS (2)<br />
Quels sont les autres risques stratégiques identifiés ?<br />
Un autre usage concerne le black-rot. Il y a un fort risque de perte d’usage sur un mode d’action multisite<br />
(métiram de zinc voire, folpel…) et deux unisites (Strobilumines - QOI-P et molécules IDM type difénoconazole,<br />
fenbuconazole, myclobutanil, tébuconazole et tetraconazole). Même si le black-rot est une maladie secondaire,<br />
il y a un risque d’impasse totale : le soufre et le cuivre ne sont pas suffisants en cas de forte pression.<br />
Le troisième usage porte sur la flavescence dorée. Il y a actuellement une forte pression sur les insecticides. Il<br />
reste un mode d’action et toute restriction poserait problème alors qu’il s’agit de traitement obligatoire et qu’il<br />
y a déjà un risque de résistance de la cicadelle. Seuls les pyrétrinoïdes restent et certaines molécules sont sur<br />
la liste à risque pour une réhomologation ces cinq prochaines années.<br />
Le quatrième usage concerne le travail du sol. La filière a connu une forte restriction de l’usage du glyphosate<br />
qui pose des problèmes aujourd’hui. Il faut absolument maintenir le cadre actuel pour éviter des impasses sur<br />
des parcelles compliquées. D’autres herbicides de prélevée sont sur la liste, mais ils demandent de toute façon<br />
l’usage de glyphosate.<br />
Qu’en est de l’oïdium ?<br />
L’oïdium n’est pas considéré comme à étant à risque. Il existe une solution tant que le soufre est homologué<br />
en biocontrôle.<br />
Quelle est la suite des travaux de la task-force ?<br />
Maintenant il faut définir un plan d’action. En septembre nous aurons de nouvelles réunions pour éviter des<br />
impasses techniques.<br />
10
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
31·07·23<br />
QUE LES ASSUREURS DISENT<br />
QUE LE MILDIOU «NE RENTRE<br />
PAS DANS LA CASE, CE N’EST PAS<br />
ENTENDABLE» POUR LE VIGNOBLE<br />
Le refus de reconnaissance par les assurances du mildiou comme aléa climatique ne peut pas être<br />
définitif pour le vignoble qui se mobilise auprès du ministère pour qu’il y ait une prise en charge des<br />
dégâts exceptionnels. Les vignerons touchés sont appelés à déposer des déclarations de sinistre.<br />
Ce n’est pas peu dire que la fin de non-recevoir des assureurs aux demandes de couverture des dégâts de mildiou<br />
ce millésime 2023 ne passe pas dans le vignoble. « On est sur la première expérience de ce nouveau système qui<br />
doit être vivant et évolutif. Ce n’est pas un trou dans la raquette, c’est un aléa majeur » alerte Christophe Bou,<br />
le vice-président de l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO), pour qui « vu la calamité qui s’abat sur<br />
tout le Sud-Ouest (Bordeaux, Bergerac, Cahors, Gers…), il faut un accompagnement assurantiel. La solidarité<br />
nationale, on y est ! » Bloquant la prise en charge des 20 à 50 % de pertes de récolte par les nouveaux contrats<br />
assurantiels MultiRisque Climatique (MRC), le refus des assureurs empêche également le déclenchement du<br />
volet de solidarité nationale, au-delà de 50 % de dégâts. Une impasse qui n’est pas tolérable pour la filière vin.<br />
« On ne baisse pas les bras et on n’a pas à les baisser comme représentants de la filière » souligne Éric<br />
Chadourne, le président de l’Interprofession des Vins de Bergerac et Duras (IVBD), qui rappelle l’étendue<br />
généralisée des dégâts : « tout le monde est touché, quelques soient les pratiques culturales, les programmes<br />
de traitement, les machines de pulvérisation… C’est lié à ce climat tropical humide que l’on a vécu en mai et<br />
juin. »<br />
« À cause de sa virulence et de son développement, les dégâts macroéconomiques à l’échelle des différents<br />
bassin viticoles et microéconomiques à l’échelle des exploitations sont particulièrement importants » prévient<br />
une lettre envoyée le 27 juillet dernier par les présidents de l’IVSO, de l’IVBD et du Conseil Interprofessionnel<br />
du Vin de Bordeaux (Allan Sichel, CIVB) au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. « Seule l’activation du<br />
nouveau dispositif associant régime assuranciel et solidarité parait, comme vous en faisiez le constat lors de<br />
votre visite en Gironde, à la hauteur de la situation » alertent les trois présidents, avertissant qu’« un échec de<br />
cette activation nous renverrait tous devant le triste constat d’un système nouveau, plus cher pour les assurés,<br />
qui ne fonctionne pas, ni pour sa partie assurancielle, ni pour sa partie solidarité nationale, quand les assurés<br />
en ont besoin ».<br />
Dire face à un coup dur que « ça ne rentre pas dans la case, ce n’est pas entendable. Une bonne assurance est<br />
gagnant-gagnant. On parle d’impacts majeurs : 90 à 100 % de pertes sur certaines parcelles » ajoute Christophe<br />
Bou, pour qui « il faut faire vivre cette assurance de protection. Des exploitations sont à leur troisième aléas<br />
majeurs : ce serait dramatique et irréversible de ne pas les soutenir. » Si les assurances se basent sur une vision<br />
réglementaire du contrat MRC, « la porte n’est pas totalement fermée, même si les assureurs ne veulent pas<br />
l’ouvrir. On s’en doutait, ça ne sera pas facile, mais ce n’est pas joué » espère Stéphane Gabard, président du<br />
syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, pour qui « le sujet n’est pas plié, il faut déclarer le sinistre ».<br />
Incitant « tout le monde à déposer une déclaration de sinistre », Éric Chadourne philosphe : « c’est quand<br />
ça va mal que l’on peut voir les partenaires sur qui compter. Il n’y a rien de mieux pour démolir le nouveau<br />
système sa première année d’application. C’est une question de survie pour la filière. Et une question de fond :<br />
si ça recommence, comment fera-t-on ? On est au pied du mur : est-ce une mauvaise série ou le réchauffement<br />
climatique ? »<br />
Revoir la copie<br />
Aux assureurs et au ministère de revoir la copie pour la filière vin, qui plaide pour une action des contrats<br />
MRC et de la solidarité nationale. « On est dans un cas extrême. Beaucoup de vignerons se détourneront de<br />
l’assurance si elle ne fonctionne pas » annonce Christophe Bou, reconnaissant que « rien n’est jamais parfait,<br />
mais si au aléa exemple inattendu on abandonne, que l’on dit que ce n’est pas dans les clous, ce n’est pas la<br />
peine. Il faut s’engager à construire ensemble un filet de protection. »<br />
11
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
L’UNION<br />
Isabel Da Silva,<br />
Julie Kaci<br />
27·07·23<br />
À ÉPERNAY ET SA RÉGION,<br />
LE RECRUTEMENT POUR LES<br />
VENDANGES 2023 DÉMARRE<br />
DOUCEMENT (1)<br />
Comme chaque année près de 120 000 saisonniers sont attendus pour les vendanges en Champagne. Elles<br />
devraient commencer autour du 5 septembre. Les vignerons multiplient les canaux de communication<br />
pour recruter. Les offres fleurissent sur les réseaux sociaux pour constituer les équipes. Pôle emploi<br />
Épernay enregistre aussi près de 250 offres.<br />
On est encore loin des 14 000 postes pour les vendanges, proposés l’an dernier par Pôle emploi dans la Marne.<br />
« Aujourd’hui nous avons 250 offres pour Épernay », confie Magali Beuvin, responsable d’équipe de Pôle<br />
emploi de la rue Marcel-Paul. Elle égrène : « 110 à Reims, et 70 à Vitry… Le bassin d’Épernay représente<br />
toujours 60 % des offres pour les vendanges, on n’est pas la capitale du champagne pour rien ! » Une offre<br />
peut contenir plusieurs postes à pourvoir, d’une équipe de vendangeurs de 5 à 8 ou près d’une trentaine de<br />
profils pour les grosses maisons. « On ne connaît vraiment le nombre recherché qu’à l’approche des vendanges<br />
», glisse la responsable d’équipe sparnacienne. Si les 3/4 concernent des postes de cueilleurs, d’autres sont<br />
recherchés : « Porteur, cuviste, chauffeur de poids lourd, opérateur de quai ou encore aide à la cuisine. Les<br />
vendanges englobent beaucoup de domaines », confirme Magali Beuvin.<br />
À défaut du point vendanges en gare d’Épernay, supprimé depuis plusieurs années, le Pôle emploi sparnacien<br />
organisera plusieurs événements autour du recrutement pour les vendanges, comme « un bar à offres dans le<br />
hall d’entrée pour faire de la mise en relation entre employeurs et demandeurs, ce lundi 31 juillet de 8 h 30 à<br />
12 h 30 ». Deux autres rendez-vous sont d’ores et déjà prévus en août les lundis 21 et 28.<br />
Au regard de l’activité dynamique dans le bassin sparnacien, avec ses 4,6 % de chômage, le recrutement reste<br />
compliqué même pour les vendanges. Les vignerons ont appris à diversifier les canaux de communication<br />
pour trouver des saisonniers qui ne seront pas forcément des locaux. Sur les réseaux, les premières recherches<br />
fleurissent directement sur les pages des maisons concernées ou sur des sites dédiés.<br />
À Congy, Adrien Moussy a commencé son recrutement. Il a besoin d’une quarantaine de personnes au total<br />
pour la vendange d’une douzaine d’hectares de vigne familiale. Il s’appuie sur son équipe de salariés mais il<br />
recherche encore 10 à 15 personnes. « C’est tendu parce qu’on préfère travailler avec des gens de la région »,<br />
assume-t-il. Le vigneron s’appuie habituellement sur les étudiants, mais cette année, ils auront tous fait leur<br />
rentrée pour les vendanges. Il note une baisse des saisonniers depuis le Covid. « On passe par Facebook et ça<br />
fonctionne plutôt bien », confie Adrien Moussy qui ne sollicite plus Pôle emploi pour compléter ses équipes,<br />
échaudé par certains profils envoyés.<br />
Toujours sur la Côte des Blancs à Cramant, le champagne Lancelot Courtois fait marcher le bouche-à-oreille et<br />
ses relations pour constituer ses équipes de cueilleurs. Elle compte sur la fidélisation de ses saisonniers. « On<br />
loge à la maison, donc ils reviennent chaque année ». Logés et nourris, leurs vendangeurs peuvent venir de loin<br />
de Rouen (Seine-Maritime), de l’Aisne et même de Bretagne. D’autres vignerons se tournent vers les étrangers<br />
en dernier recours ou directement vers des prestataires de services. Cette année, un vendangeoir créé dans une<br />
ancienne maison de retraite à Vertus par la société Evici, devrait accueillir près de 200 saisonniers étrangers<br />
pour répondre aux demandes de leur clientèle vigneronne.<br />
▼ SUITE ▼<br />
12
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
L’UNION<br />
Isabel Da Silva,<br />
Julie Kaci<br />
27·07·23<br />
À ÉPERNAY ET SA RÉGION,<br />
LE RECRUTEMENT POUR LES<br />
VENDANGES 2023 DÉMARRE<br />
DOUCEMENT (2)<br />
Le service de remplacement participe aussi aux vendanges<br />
Comme chaque année, l’association « Le service de remplacement », participe aussi au recrutement pour les<br />
vendanges. Le service limite la mise à disposition de la main-d’œuvre à quatre exploitants adhérents. Quatre<br />
équipes de neuf cueilleurs sont donc constituées. « On préfère limiter le volume pour assurer la qualité du<br />
service », précise Perrine Raverdy, responsable technique de l’association, créée par des agriculteurs en<br />
recherche de salariés agricoles et viticoles afin d’être remplacés.<br />
Le profil type de l’agent de remplacement n’existe pas. Toutefois, « plus ils sont polyvalents, mieux c’est, car<br />
plus de missions peuvent leur être proposées. Des formations sont aussi possibles », explique Perrine Raverdy.<br />
Par ailleurs, l’association garantit aussi le transport des équipes par mini-bus et en covoiturage au départ de<br />
Reims et d’Épernay. « Il y a de plus en plus de salariés sans permis ou sans véhicule », note Perrine Raverdy.<br />
L’association, créée au niveau national en 1972, s’est ensuite déclinée dans les différents départements et<br />
régions du pays. Dans la Marne, le service est arrivé en 2001. Les motifs de remplacement peuvent être multiples<br />
: congés paternité et maternité, accidents, maladies, épuisement professionnel, formations… L’exploitant peut<br />
également solliciter un « complément de main-d’œuvre », pour les travaux saisonniers, dont les vendanges.<br />
Dans le département de la Marne, les adhérents sont au nombre de 250.<br />
13
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
01·08·23<br />
-25 % <strong>DE</strong> CONSOMMATION<br />
FRANÇAISE VIN D’ICI 2034<br />
La déconsommation de vin n’est pas derrière mais devant la filière des vins français, qui doit s’adapter<br />
aux nouveaux modes de consommation de la part des jeunes et anticiper leurs demandes d’évolution<br />
Se traduisant actuellement par des campagnes de distillation et d’arrachage, la décorrélation française entre la<br />
consommation et la production de vins ne sera pas conjoncturelle mais structurelle prévient le Comité National<br />
des Interprofessions des Vins à appellation d’origine et à indication géographique (CNIV). Se projetant sur<br />
12 ans, l’instance extrapole que le marché français consommera 4,5 à 6,4 millions d’hectolitres de moins en<br />
2034 par l’effet conjugué de l’évolution démographique (-3,5 millions hl, dont 2 millions hl pour les seuls vins<br />
rouges) et des nouveaux modes de vie (-4,5 à -6,4 millions hl, par la déconsommation de toutes les classes<br />
d’âge).<br />
Actuellement tombée à 24 millions hl (-4,7 millions entre 2010 et 2022), la consommation française chuterait<br />
de 17 à 25 % pour atteindre 20 à 18 millions hl d’après ces projections pour 2034. Ce calcul s’appuie sur l’effet<br />
de renouvellement des générations, défavorable à la consommation de vin. D’après les relevés du panel Kantar<br />
sur la consommation à domicile, seuls deux-tiers des 18-35 ans achètent du vin tranquille. Pour un achat annuel<br />
moyen de 13 bouteilles, quand les plus âgés sont à 61 cols/an. « Les générations plus jeunes qui entrent dans le<br />
marché ne consomment qu’occasionnellement, voire, exceptionnellement » résume le CNIV dans sa dernière<br />
lettre d’information.<br />
« Le résultat peut provoquer un choc, mais nous ne devons pas détourner le regard » prévient Bernard Farges,<br />
le président du CNIV, dans sa lettre d’information, notant qu’« il y a urgence. Notre potentiel de production est<br />
déjà surdimensionné par endroit et le sera encore plus si on ne fait rien, si on ne change pas nos produits, si on<br />
continue à promouvoir le vin comme on le promeut aujourd’hui. » Parmi les pistes d’avenir, il y a la séduction<br />
des jeunes, mais aussi la prise en compte d’une croissance de la consommation féminine. D’après InterLoire,<br />
60 % des jeunes consommateurs sont des consommatrices.<br />
« A l’image traditionaliste associée au père de famille qui sert le vin, se substitue l’image de la femme<br />
émancipée, choisissant de boire du vin » indique le résumé de 30 entretiens menés pour Vin & Société par<br />
l’IFOP (24 femmes et 6 hommes entre 18 et 64 ans), estimant qu’« ainsi, les femmes incarnent un sentiment<br />
de renouveau et d’innovation pour le vin. S’adresser à elles et associer le vin à l’égalité des genres pourrait<br />
l’aider à devenir plus moderne ».<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
FRANCE 3<br />
RÉGIONS<br />
Baptiste Galmiche<br />
31·07·23<br />
MÉTÉO : LES PLUIES SONT-ELLES<br />
UNE MENACE POUR LES VIGNES EN<br />
CHAMPAGNE ?<br />
La météo pluvieuse de ces derniers jours fait réapparaître la menace du mildiou et de l’oïdium dans les<br />
vignes. Les viticulteurs mettent en place des solutions pour éviter les dégâts sur leurs parcelles.<br />
C’est une crainte qui revient à chaque épisode pluvieux. Le mildiou, ce champignon qui s’attaque aux vignes,<br />
se développe dans des milieux humides et avec des températures comprises entre 17 °C et 20 °C. Avec les<br />
pluies abondantes de ces derniers jours, les conditions sont idéales pour l’apparition de cette «rouille de vigne».<br />
Mais à un peu plus d’un mois des vendanges, le fruit est déjà bien avancé. «À partir de juillet, les grappes sont<br />
plus solides», affirme Pascal Doquet, viticulteur à Blancs-Coteaux (Marne), et ancien président de l’Association<br />
des champagnes biologiques. «Ce qu’il faut, c’est protéger les vieilles feuilles, car ce sont elles qui vont faire la<br />
maturité, le sucre, et enlever les jeunes feuilles car ce sont elles qui vont être plus sensibles avec le rognage»,<br />
c’est-à-dire la coupe de l’extrémité des rameaux.<br />
Pour éviter l’apparition du mildiou, le viticulteur applique sur ses huit hectares un traitement préventif naturel.<br />
«On traite avec du soufre, et d’autres produits qui vont aider à sécher, comme du bicarbonate de potassium»,<br />
ou des «huiles essentielles d’orange». Un traitement de «prévention» qui ne permet pas de sauver les feuilles<br />
atteintes, mais «d’empêcher le champignon de s’étendre».<br />
L’oïdium, l’autre inquiétude<br />
Le mildiou n’est pas la seule préoccupation des viticulteurs. L’oïdium, un autre ravageur, menace lui aussi de<br />
se développer. Alors Ludovic Durdon, viticulteur en biodynamie à Vincelles (Marne), traite lui aussi ses vignes<br />
: «Mes équipes sont en train d’appliquer un traitement préventif à base de soufre.»<br />
Là aussi, il s’agit d’éviter la prolifération de la maladie. «Si trois ou quatre grains de raisin ont de l’oïdium, il<br />
ne faut pas que les autres grappes soient contaminées», affirme-t-il. «Ça va un petit peu brûler l’oïdium déjà<br />
présent, mais ça va surtout protéger le reste.» Une protection indispensable pour les viticulteurs qui veulent<br />
à tout prix éviter le fiasco de l’année 2021 où une grande partie des récoltes avait été perdue en raison de ces<br />
maladies.<br />
Reste une crainte : un anticyclone après le 10 août, qui pourrait entraîner de fortes perturbations. «On craint les<br />
orages et la grêle qui peuvent amener des pourritures», conclut Ludovic Durdon.<br />
15
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
Presse écrite<br />
FRA<br />
Famille du média : PQR/PQD<br />
Edition : 28 juillet 2023 P.11<br />
(Quotidiens régionaux)<br />
Journalistes : -<br />
Périodicité : Quotidienne<br />
Nombre de mots : 88<br />
Audience : 292000<br />
Sujet du média :<br />
Actualités-Infos Générales<br />
p. 1/1<br />
Le vignoble de Trépail est caractérisé par des formes ondulantes. Ce<br />
paysage, des vagues de vigne, fut le théâtre des agitations de l'his<br />
toire. En 1911, les vignerons de Champagne se révoltent pour des<br />
raisons diverses : phylloxéra, gelées et insectes... les récoltes sont<br />
désastreuses. Les marchands fraudent et s'approvisionnent en dehors<br />
de la délimitation de l'appellation Champagne. Des émeutes<br />
édatent. La Garde montée doit intervenir en Force : suite à cela, une<br />
loi qui oblige l'utilisation exdusive du raisin issu de la zone délimi<br />
tée est créée.<br />
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16
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
Presse écrite<br />
FRA<br />
Famille du média : PQR/PQD<br />
Edition : 31 juillet 2023 P.21<br />
(Quotidiens régionaux)<br />
Journalistes : MAXIME MASCOLI<br />
Périodicité : Quotidienne<br />
Nombre de mots : 714<br />
Audience : 292000<br />
Sujet du média :<br />
Actualités-Infos Générales<br />
p. 1/3<br />
ÉPERNAY<br />
ET SA RÉGION<br />
DANS LES ARCHIVES <strong>DE</strong> LA CHAMPAGNE VITICOLE1/5<br />
2003,canicule,viticultureraisonnée<br />
et viticultricesreconnues<br />
ÉPERNAY Cet été, nous plongeons dans les archives de la Champagne Viticole, mensuel du Syndicat Général des vignerons qui retranscrit<br />
ce qui agite le monde champenois depuis 1909. Premier épisode avec le numéro de septembre 2003, année de la canicule.<br />
Dansce numéro,on s'étonnede la vendangela plus prêcocejamais enregistrêeen Champagne.<br />
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17
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
2003, canicule, viticulture raisonnée et viticultrices reconnues<br />
Edition : 31 juillet 2023 P.21<br />
p. 2/3<br />
MAXIME<br />
MASCOLI<br />
Une grande couverture à domi<br />
nante verte et jaune avec des<br />
vendangeurs qui s’affairent<br />
dans les vignes.<br />
Dans la Champagne viticole de 2003,<br />
le titre annonce la couleur : «Une<br />
vendange 2003 atypique ». Au point<br />
où elle a chamboulé le travail même<br />
de la rédaction.<br />
<strong>DE</strong>S RÉCOLTES PRÉMATURÉES<br />
Au sein du magazine, dans des pages<br />
jaunes, les journalistes s’excusent<br />
des imprécisions sur les réglementa<br />
tions de la vendange en cours, cer<br />
taines ayant évolué en cours de<br />
route.<br />
«La prêcocité des rêcoltesa surpris »,<br />
écrivent-ils en republiant toutes les<br />
informations nécessaires aux vigne<br />
rons.Dans son édito, le président du<br />
SGV d’alors, Philippe Feneuil note<br />
«que la vendange se terminera le 8<br />
septembre et restera dans les mê<br />
moires».<br />
Jamais une vendange n’avait com<br />
mencé aussi tôt : les premières<br />
cueillettes ont démarré le 18 août.<br />
Le président s’étonne aussi « d’une<br />
qualité du raisin, d’un degré et d’une<br />
matuntê jamais vus » tout en souli<br />
gnant « que c'est la plus petite rêcolte<br />
destrentedernièresannées»en raison<br />
des importantes gelées d’avril<br />
(-11 degrés) et de la grêle.<br />
La situation est si difficile pour cer<br />
tains producteurs que le journal pu<br />
blie un long article sur comment li<br />
miter les dégâts sur la trésorerie. Ils<br />
ne pouvaient savoir à l’époque que<br />
cette météo, qui leur paraissait si ex<br />
ceptionnelle en 2003, allait devenir<br />
un aléa attendu de nos jours. À la fin<br />
de son éditorial, Philippe Feneuil<br />
souligne « que la nature nous a rappe<br />
lé que nous sommes bien des paysans »<br />
dépendants de ses caprices et ap<br />
pelle à prendre des mesures, notamment<br />
en embrassant « la viticulture<br />
raisonnée».<br />
LA PLACE <strong>DE</strong>S FEMMES<br />
En ce mois de septembre 2003, la<br />
Champagne viticole s’attarde aussi<br />
sur un anniversaire : les 20 ans de la<br />
commission des viticultrices, lancée<br />
pour que soit reconnu leur travail et<br />
obtenir un statut. 11 leur faudra<br />
15 ans.<br />
“LeXXesiècle a marquê<br />
une rupture dans la longue<br />
histoire de l’effacement<br />
desfemmes"<br />
Gérard<br />
Dommange<br />
Le journal revient sur l’évolution de<br />
la place des femmes vigneronnes.<br />
L’économiste Gérard Dommange<br />
souligne le chemin parcouru : «Le<br />
XXe siècle a marquê une rupture dans<br />
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18
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
2003, canicule, viticulture raisonnée et viticultrices reconnues<br />
Edition : 31 juillet 2023 P.21<br />
p. 2/3<br />
MAXIME<br />
MASCOLI<br />
Une grande couverture à domi<br />
nante verte et jaune avec des<br />
vendangeurs qui s’affairent<br />
dans les vignes.<br />
Dans la Champagne viticole de 2003,<br />
le titre annonce la couleur : «Une<br />
vendange 2003 atypique ». Au point<br />
où elle a chamboulé le travail même<br />
de la rédaction.<br />
<strong>DE</strong>S RÉCOLTES PRÉMATURÉES<br />
Au sein du magazine, dans des pages<br />
jaunes, les journalistes s’excusent<br />
des imprécisions sur les réglementa<br />
tions de la vendange en cours, cer<br />
taines ayant évolué en cours de<br />
route.<br />
«La prêcocité des rêcoltesa surpris »,<br />
écrivent-ils en republiant toutes les<br />
informations nécessaires aux vigne<br />
rons.Dans son édito, le président du<br />
SGV d’alors, Philippe Feneuil note<br />
«que la vendange se terminera le 8<br />
septembre et restera dans les mê<br />
moires».<br />
Jamais une vendange n’avait com<br />
mencé aussi tôt : les premières<br />
cueillettes ont démarré le 18 août.<br />
Le président s’étonne aussi « d’une<br />
qualité du raisin, d’un degré et d’une<br />
matuntê jamais vus » tout en souli<br />
gnant « que c'est la plus petite rêcolte<br />
destrentedernièresannées»en raison<br />
des importantes gelées d’avril<br />
(-11 degrés) et de la grêle.<br />
La situation est si difficile pour cer<br />
tains producteurs que le journal pu<br />
blie un long article sur comment li<br />
miter les dégâts sur la trésorerie. Ils<br />
ne pouvaient savoir à l’époque que<br />
cette météo, qui leur paraissait si ex<br />
ceptionnelle en 2003, allait devenir<br />
un aléa attendu de nos jours. À la fin<br />
de son éditorial, Philippe Feneuil<br />
souligne « que la nature nous a rappe<br />
lé que nous sommes bien des paysans »<br />
dépendants de ses caprices et ap<br />
pelle à prendre des mesures, notamment<br />
en embrassant « la viticulture<br />
raisonnée».<br />
LA PLACE <strong>DE</strong>S FEMMES<br />
En ce mois de septembre 2003, la<br />
Champagne viticole s’attarde aussi<br />
sur un anniversaire : les 20 ans de la<br />
commission des viticultrices, lancée<br />
pour que soit reconnu leur travail et<br />
obtenir un statut. 11 leur faudra<br />
15 ans.<br />
“LeXXesiècle a marquê<br />
une rupture dans la longue<br />
histoire de l’effacement<br />
desfemmes"<br />
Gérard<br />
Dommange<br />
Le journal revient sur l’évolution de<br />
la place des femmes vigneronnes.<br />
L’économiste Gérard Dommange<br />
souligne le chemin parcouru : «Le<br />
XXe siècle a marquê une rupture dans<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
Presse écrite<br />
FRA<br />
Famille du média : PQR/PQD<br />
Edition : 02 aout 2023 P.21<br />
(Quotidiens régionaux)<br />
Journalistes : MAXIME MASCOLI<br />
Périodicité : Quotidienne<br />
Nombre de mots : 731<br />
Audience : 292000<br />
Sujet du média :<br />
Actualités-Infos Générales<br />
p. 1/2<br />
EPERNAY ETSAREGION<br />
DANS LES ARCHIVES <strong>DE</strong> LA CHAMPAGNE VITICOLE 3/5<br />
En 1973,la construction européenne<br />
et la crainte de la surproduction de champagne<br />
ÉPERNAY Cet été, nous plongeons dans les archives de la Champagne Viticole, mensuel du Syndicat général des vignerons qui retranscrit<br />
ce qui agite le monde champenois depuis 1909. Pour ce troisième épisode, on retourne en novembre 1973,année du choc pétrolier.<br />
MAXIME<br />
MASCOLI<br />
Nous sommes en novembre 1973<br />
et la période des Trente glo<br />
rieuses va s’acheveren Franceà<br />
l’ombre du premier choc pétrolier.<br />
Mais il n’en est pas question dans la<br />
Champagne viticole. Ce n’est qu’en<br />
octobre que l’OPEP (Organisation des<br />
pays exportateurs de pétrole) a dé<br />
claré réduire sa production et les ef<br />
fets ne semblent pas encore se faire<br />
sentir. Non, ce qui préoccupe le men<br />
suel, sous forme d’un journal papier<br />
et non plus d’un magazine, c’est plu<br />
tôt la construction européenne qui<br />
va bouleverser l’économie locale.<br />
prendre conscience (...) Notre dénomi<br />
nation “Vin nature de la Champagne"<br />
doit être revue en raison des règle<br />
ments européens.» En effet, les lois<br />
européennes imposent des appella<br />
tions d’origine reconnue avec un im<br />
portant cahier des charges.<br />
Une inspiration française se fêlicite le<br />
journal : « Une grande partie de ces<br />
règlesde production sont reprises de la<br />
lêgislation française antêrieure (...) II<br />
n'a pas été aisé d'établir ce règlement<br />
car notre notion d'appellation d'ori<br />
gine, c'est-à-dire de qualité liée au lieu<br />
de production est assezêtrangère à nos<br />
“L’influence de l'Europe<br />
dans notre vie<br />
professionnelle va sefaire<br />
de plus en plus sentir”<br />
«La Champagne est demeurée long<br />
temps à l'écart de l'évolution euro<br />
péenne qui se dêroule depuis 15 ans<br />
sous nos yeux, écrit le journaliste.<br />
Mais aujourd'hui, nous commençons à<br />
être entourés par la marée montante<br />
(en 1973, la communautê européenne<br />
de 6 à 9 et nous devons en<br />
passe<br />
pays)<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
En 1973, la construction européenne et la crainte de la surproduction de champagne<br />
Edition : 02 aout 2023 P.21<br />
p. 2/2<br />
LES PUBLICITÉS<br />
En cetteannée 1973, des publici<br />
tés dénotent. Elles n'ont rien à<br />
voir avec la viticulture. On re<br />
trouveainsi des encartspour des<br />
meubles (Amel meubles à Éper<br />
nay)ou une grandepub avecpho<br />
to, rareà l'époque,pour des pis<br />
cines! « Le plus beaucadeauque<br />
vous puissiez faire à votre fa<br />
mille... une piscine! une vraie»,<br />
s'enthousiasmela pub pour Loisi<br />
rama à Aÿ. Prix de la détente:<br />
26 000 francs.En cettedécennie<br />
70, la société de loisirs bat son<br />
plein.<br />
Dans cette èdition de novembre 1973. la Champagne viticole se fêlicite aussi que le Japon reconnaisse l'appellation Champagne et êvite d'usurper son nom.<br />
partenaires» européens. Mais il fau de l’Europe dans notre vie profession elle se trouve encore aujourd'hui. La<br />
dra toutefois renommer l’appellation nelle va se faire de plus en plus sentir. » raison invoquée est que face à « l’ex<br />
officielle car celle de « vin nature » Dans un rayon plus local, la Cham pansion économique» de la Cham<br />
est trop floue dans ce nouveau mar pagne viticole évoque également pagne, le service avait besoin de se<br />
ché commun agricole. Le journal est l’installation de l’antenne sparna rapprocher des vignerons, de plus en<br />
globalement satisfait de ces évolu cienne de la mutuelle sociale agri plus nombreux.<br />
tions. Mais il prévient : «L’influence cole, au 10 place Léon-Bourgeois, où Justement, le journal aborde aussi la<br />
question du marché du vin, visible<br />
ment très porteur. Un encart se féli<br />
cite de « l’augmentation inespérée de<br />
la récolte de vin » en France, un « re<br />
cord absolu avec 80 millions d'hecto<br />
litres » attendus (en 2022, la France a<br />
produit 45,8 millions d’hectolitres,<br />
deuxième producteur mondial).<br />
Ce qui inquiète le journaliste Pierre<br />
Gillet dans un article intitulé Lespro<br />
blèmes actuels : « Nous venons de cou<br />
per la deuxième très grosse récolte en<br />
quatre ans. Cela nous amène à penser<br />
(...) qu’on ne devrait plus faire que de<br />
grosses récoltes. » Ce qui n’est pas né<br />
cessairement de bon augure. Sa<br />
crainte, c’est l’inflation. Des prix<br />
mais aussi des rendements dans un<br />
contexte où la délimitation de l’ap<br />
pellation incite « les vignerons à tou<br />
jours battre leurs propres records ». Et<br />
pour Pierre Gillet, « legrand problème<br />
actuel semble être le rapport rende<br />
ment-qualitê. » Plutôt qu’une course à<br />
l’hectolitre produit, il préconise de<br />
« n'obtenir que le rendement optimum<br />
quantitativement et qualitativement ».<br />
II en va du «prestige» du cham<br />
pagne. ■<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
L’UNION<br />
-<br />
01·08·23<br />
IL RESTE <strong>DE</strong>S PLACES À<br />
L’UNIVERSITÉ <strong>DE</strong> REIMS POUR<br />
<strong>DE</strong>VENIR ŒNOLOGUE<br />
Il reste des places pour entrer en première année de DNO (diplôme national<br />
d’œnologue) à Reims pour la rentrée prochaine.<br />
À la suite de désistements d’étudiants initialement retenus en première année de DNO<br />
(diplôme national d’œnologue) pour l’année 2023/2024, il reste encore quelques<br />
places disponibles pour cette formation pour la prochaine rentrée universitaire.<br />
C’est pourquoi, de façon exceptionnelle, une deuxième phase de dépôts de<br />
candidatures est ouverte sur la plateforme e-candidat jusqu’au 21 août à l’adresse :<br />
https ://candidatures.univ-reims.fr/candidat/#! accueilView<br />
Attention, seules les nouvelles candidatures seront étudiées. Cela signifie que les<br />
candidatures refusées lors de la première phase ne seront pas réexaminées.<br />
Le délai de dépôt de candidature est très court et compatible avec un début de stage<br />
de DNO1 début septembre.<br />
Pour toute question relative à la formation, vous pouvez contacter l’institut Georges-<br />
Chappaz à l’adresse formation-igc@univ-reims.fr, dont les services restent mobilisés<br />
pendant la période de fermeture estivale de l’Université de Reims Champagne-<br />
Ardenne.<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
LE FIGARO<br />
Stéphane Reynaud<br />
01·08·23<br />
LA FOLLE ASCENSION DU VIN ROSÉ<br />
(1)<br />
Longtemps, le vin rosé fut à l’œnologie ce que le réalisateur Max Pécas était au cinéma français : un talentueux<br />
un peu brut, un incompris confiné à un cercle restreint de fans et d’initiés. Le long métrage On se calme et<br />
on boit frais à Saint-Tropez (1987), dernier film du maestro et référence ultime pour les aficionados, reçut –<br />
comme les quatre-vingts précédents – un accueil fort réservé. De la même manière, des années durant, le vin<br />
rosé fut taxé de «vin de camping», «vin de bouliste», «vin de saison». De vrais nanars œnologiques. À la fin<br />
des années 1990 et au début des années 2000, consommé par des estivants en slip de bain, il ne pouvait espérer<br />
franchir la porte des restaurants sérieux.<br />
D’inspirés professionnels ayant compris le formidable potentiel de la nouvelle couleur allaient changer la<br />
donne. Il s’agissait juste d’aller à l’encontre des idées reçues. «Quand j’ai commencé dans le métier, en 1996,<br />
on me disait : “Ne gâche pas ton diplôme en Provence, la région n’a aucun avenir. On n’y fera jamais un<br />
vin correct”, raconte Laurence Berlemont, à la tête du Cabinet d’agronomie provençale, à Brignoles, dans<br />
le Var. Le rosé était considéré comme un sous-produit auquel on n’accordait aucune importance. Puis, des<br />
investisseurs sont arrivés sans idées préconçues et avec des moyens conséquents.» Des chefs d’entreprise, de<br />
jeunes retraités et des étrangers fortunés en quête d’un mas, d’une bastide ou d’une villa avec quelques rangées<br />
de vigne. Ils débarquent alors dans les différentes appellations du rosé : Côtes de Provence, Coteaux d’Aix,<br />
Coteaux varois, Luberon. Ces nouveaux propriétaires regardent peu à la dépense liée à la remise en état des<br />
cultures et des chais. Les consultants suivent le mouvement. C’est le début de la renaissance provençale. Les<br />
dégustateurs avertis se délectent déjà du Bandol rosé du Château de Pibarnon et de quelques autres, tout en<br />
gardant le secret de ces crus hors normes.<br />
Pressoirs high-tech et prix élevés pour le vin rosé<br />
Mais en ce début de millénaire, la qualité est encore hétérogène. La grande majorité des crus implique une prise<br />
rapide d’aspirine après consommation. Les nouveaux équipements, la plus grande précision qui y est liée, vont<br />
doper la qualité des jus. «La qualité va devenir plus homogène en raison principalement de l’évolution de la<br />
technicité. La maîtrise du froid, un élément clé de la vinification, va s’améliorer», reprend Laurence Berlemont.<br />
Il n’est plus rare de réaliser des vendanges de nuit pour profiter des basses températures. Les raisins, récoltés en<br />
petites cagettes pour éviter d’être endommagés, sont entreposés dans de grandes chambres froides avant d’être<br />
acheminés avec soin dans des pressoirs high-tech. Tout cela contribue à l’augmentation des prix.<br />
À partir de 2007 et 2008, l’intérêt marqué pour ce vignoble par des figures du monde du cinéma – parmi eux<br />
des acteurs hollywoodiens de premier plan – confirme la tendance. Chez les producteurs historiques comme<br />
chez les nouveaux arrivants, on associe le produit à une histoire, vraie ou inventée de toutes pièces. Un soin<br />
nouveau est apporté au design de la bouteille et à l’étiquette. Les tarifs passent un nouveau cap. Arrivent enfin<br />
les grands acteurs du secteur, tels Moët Hennessy ou Pernod Ricard, qui associent à leurs acquisitions dans la<br />
région un arsenal marketing de pointe et des réseaux de distribution déjà rodés. Le produit rosé est à maturité.<br />
▼ SUITE ▼<br />
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
LE FIGARO<br />
Stéphane Reynaud<br />
01·08·23<br />
LA FOLLE ASCENSION DU VIN ROSÉ<br />
(2)<br />
Forcément, certains envisagent pour les meilleurs vins rosés des prix équivalents à ceux des grands bordeaux<br />
et bourgogne. «Pourquoi pas ?, s’amuse Laurence Berlemont qui en profite pour démontrer la pertinence de<br />
l’hypothèse. Quelle est la différence entre le blanc et le rosé ? C’est seulement le cépage. La technique est<br />
exactement la même, sauf que l’on utilise du grenache et pas du chardonnay. Donc, si on recourt aux mêmes<br />
process, avec le même soin, dire que le rosé ne peut pas atteindre les prix du blanc, c’est affirmer que les<br />
cépages syrah ou grenache ont moins de noblesse que le chardonnay ou le sémillon. Ce qui serait ridicule. La<br />
qualité d’un rosé peut être aussi élevée que celle d’un blanc.» C.Q.F.D.<br />
Le vin rosé veillerait aussi bien que le blanc<br />
Reste le sujet de la garde, souvent garante de la valorisation. Longtemps, on a affirmé que le rosé ne pouvait<br />
pas être conservé plus de quelques mois. Une idée qui a fait long feu. «Oui, un vin rosé avec un bon équilibre<br />
alcool-acidité vieillit aussi bien qu’un vin blanc, confirme notre ingénieur agronome. Au fil des ans, un<br />
blanc prend des arômes de nougat, une certaine noblesse. Un rosé prend lui aussi de l’âge avec succès, sauf<br />
qu’aujourd’hui encore, on dit “il est passé”. Dans un vin blanc, les notes de miel sont valorisées, mais dans un<br />
rosé, elles sont presque considérées comme un défaut. Cela changera.» Un dernier phénomène contribue à la<br />
montée en gamme du rosé : la mise en avant du terroir. Les amateurs font maintenant la différence entre le rosé<br />
de Fréjus et celui de la Sainte-Victoire. Ils sont à la recherche des subtiles différences de climat, d’exposition et<br />
de géologie qui distinguent les grands crus. Tous ces territoires de Provence sont appelés à gagner en notoriété.<br />
En revanche, les films de Max Pécas attendent toujours leur heure de gloire.<br />
Cet article a été publié dans le numéro 35 du F spécial vin d’été 2023.<br />
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