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PANORAMA DE PRESSE - 05.07.23

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<strong>PANORAMA</strong><br />

<strong>PRESSE</strong><br />

SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

0 5 · 0 7 · 2 3<br />

La presse papier est disponible quotidiennement au Centre de Documentation<br />

POLITIQUE<br />

ÉCONOMIE<br />

LA VIGNE<br />

LE VIN<br />

HORS CHAMPAGNE<br />

RETOUR SUR LES <strong>DE</strong>RNIERS <strong>PANORAMA</strong>S <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong><br />

CETTE REVUE <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> SE <strong>DE</strong>STINE À UN USAGE STRICTEMENT PERSONNEL ET INTERNE À L’ENTREPRISE,<br />

LE <strong>DE</strong>STINATAIRE S’INTERDIT <strong>DE</strong> REPRODUIRE, PUBLIER, DIFFUSER OU VENDRE CE DOCUMENT.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Web<br />

FRA<br />

Famille du média : Médias professionnels<br />

Audience : 114538<br />

Sujet du média : Tourisme-Gastronomie<br />

4 Juillet 2023<br />

Journalistes : Aude Lutun<br />

Nombre de mots : 436<br />

www.vitisphere.com p. 1/2<br />

Résilience +25 % de mise en réserve pour les vins de Champagne<br />

Visualiser l'article<br />

La réserve individuelle, précieux outil mis en place par la Champagne, va être portée de 8 000 à 10 000 kg/ha dès la<br />

vendange 2023.<br />

« Ces 2000 kg/ha nous obligent à prendre des risques sur le plan environnemental et à aller puiser dans la réserve si la qualité<br />

de la vendange n'est pas satisfaisante » indique Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne.<br />

- crédit photo : SGV<br />

Quand il y a des raisins, il faut les rentrer » , estime Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de<br />

Champagne (SGV). L'année 2021, avec une récolte très affectée par la pluie et le mildiou, reste encore très présente dans les<br />

esprits en Champagne. Le rendement agronomique, qui oscillait entre 6 000 et 7 000 kg/ha en moyenne, contrastait avec celui<br />

de 2020 où la récolte avait été très généreuse. Mais le rendement autorisé avait alors été de 8 000 kg/ha en raison du Covid.<br />

« Plusieurs défis se présentent à nous, à savoir le développement de la flavescence dorée et le changement climatique,<br />

souligne Maxime Toubart. Au Comité Champagne, nous avons travaillé à améliorer la résilience de la filière » .<br />

L'augmentation de la Réserve Individuelle (RI) de 8 000 kg/ha à 10 000 kg/ha figurait parmi les pistes de travail de<br />

l'interprofession. Le SGV a formulé cette demande auprès du comité national de l'Inao la semaine dernière. Celui-ci a validé<br />

le changement provisoire du cahier des charges, qui permettra donc aux vignerons de porter leur RI à 10 000 kg/ha, si la<br />

récolte le permet, dès 2023.<br />

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Tous droits de reproduction et de représentation réservés au titulaire de droits de propriété intellectuelle<br />

L'accès aux articles et le partage sont strictement limités aux utilisateurs autorisés.<br />

▼ SUITE ▼<br />

2


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Résilience +25 % de mise en réserve pour les vins de Champagne<br />

4 Juillet 2023<br />

www.vitisphere.com p. 2/2<br />

Visualiser l'article<br />

Une décision importante<br />

L'augmentation définitive de la RI devrait être actée d'ici la fin d'année. « C'est une décision importante pour la Champagne,<br />

se réjouit Maxime Toubart. Elle ne coûte rien à l'Etat et vise à renforcer la RI qui a été très utile en 2017 et en 2021 » . Le<br />

président du SGV tient à souligner qu'il y a un engagement moral de la profession à utiliser cette RI dans un but qualitatif : «<br />

Je tiens à dire aux vignerons que ces 2 000 kg/ha supplémentaires sont des kilos qui les engagent moralement. La RI doit<br />

nous inciter à faire des efforts supplémentaires sur le plan environnemental et à viser l'absence d'herbicides. Ces 2 000 kg/ha<br />

doivent également nous obliger à utiliser la RI quand la récolte est de mauvaise qualité, comme ce fut le cas en 2017 ».<br />

Actuellement, le niveau moyen de la RI est de 6 400 kg/ha. Selon la décision de rendement 2023 qui sera prise le 19 juillet,<br />

les vignerons pourront alimenter leur réserve avec un volume compris entre le rendement autorisé et le plafond de 15 500<br />

kg/ha.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Thomas Crouzet<br />

03·07·23<br />

LE SYNDICAT <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

DÉPLOIE « VITIQUETTE » POUR<br />

RÉPONDRE AUX NOUVELLES<br />

NORMES D’ÉTIQUETAGE EN<br />

CHAMPAGNE<br />

À partir du 8 décembre 2023, la liste d’ingrédients présents dans une bouteille de champagne et sa<br />

valeur nutritionnelle devront être accessibles au consommateur. Une solution dématérialisée est en cours<br />

de déploiement par le SGV, avec l’intégration d’un QR-code sur l’étiquette.<br />

L’Union européenne veut jouer la carte de la transparence auprès des consommateurs de vins en rendant<br />

accessible la liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle sur les étiquettes. Ces nouvelles normes, qui<br />

auraient déjà dû entrer en vigueur à la fin de l’année 2022, seront obligatoires à partir du 8 décembre 2023.<br />

Une mesure que le Syndicat général des vignerons (SGV) juge « inadaptée pour le secteur du vin », « trop<br />

contraignante pour les producteurs », et les élus militent pour le retrait du texte de loi.<br />

Après négociations, les interprofessions viticoles et notamment champenoises, ont toutefois obtenu la possibilité<br />

de dématérialiser ces informations à l’aide d’un QR-code.<br />

Deux conditions ont été posées par les parlementaires européens : les données personnelles de l’utilisateur ne<br />

doivent pas être captées via le QR-code et le lien ne doit pas renvoyer vers une page promotionnelle, comme le<br />

site d’un producteur.<br />

« Si nous restons opposés à cette nouvelle réglementation, nous avons fait le choix de faciliter la mise en<br />

conformité des producteurs champenois, souligne Pascal Bobillier-Monnot, directeur des affaires politiques du<br />

SGV. Un outil va être déployé permettant de renseigner toutes les valeurs obligatoires et de générer un QR-code<br />

qui renverra vers une plateforme dédiée. »<br />

Pour ce faire, le SGV a missionné la société Absomod, spécialisée dans l’innovation numérique, pour<br />

développer la plateforme « Vitiquette ».<br />

Celle-ci est d’ores et déjà accessible sur l’extranet du SGV en version test. D’ici peu, et moyennant un<br />

abonnement de 150 euros par an, l’ensemble des services seront accessibles.<br />

« Les vignerons auront à renseigner la liste d’ingrédients présents dans chacune de leurs cuvées, expose Pascal<br />

Bobillier-Monnot. Pour la déclaration nutritionnelle, des valeurs moyennes seront mises à disposition. Il<br />

conviendra toutefois de renseigner le dosage en sucre afin de déterminer la proportion de glucide. »<br />

Concernant le délai de mise en conformité laissé aux producteurs, un flou réside autour du 8 décembre, puisque<br />

le texte indique « que les vins produits et étiquetés avant cette date pourront être commercialisés sans ces<br />

mentions, jusqu’à épuisement des stocks ». Or, l’écart entre la phase de production et d’étiquetage se compte<br />

en années en Champagne, et l’interprofession plaide pour que la notion de production soit retenue plutôt que<br />

celle d’étiquetage.<br />

Toutefois, le Syndicat général des vignerons conseille à ses adhérents de se mettre en conformité avant le 8<br />

décembre afin d’éviter tout désagrément.<br />

Le négoce s’appuie sur U-Label<br />

Au sein du Comité européen des entreprises vins (CEEV), le monde du négoce s’est lui aussi doté d’un outil<br />

permettant aux entreprises vitivinicoles de se mettre en conformité avec la nouvelle législation.<br />

Il s’agit de U-Label, une solution numérique pour l’étiquetage des vins et spiritueux, misant là aussi sur<br />

l’usage du QR-code. Une plateforme accessible via un abonnement de 150 euros à 1 500 euros aux adhérents<br />

de la CEEV, et de 250 euros à 2 500 euros pour les non-adhérents. Un outil mis en avant par l’union des<br />

maisons de Champagne (UMC).<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Marion Bazireau<br />

04·07·23<br />

LES VINS AOC PEUVENT DÉSORMAIS<br />

EXPÉRIMENTER<br />

Le comité national des appellations d’origine relatives aux vins et aux boissons alcoolisées,<br />

et des boissons spiritueuses de l’INAO vient de finaliser son dispositif d’évaluation des<br />

innovations au vignoble ou au chai.<br />

Les 29 et le 30 juin, le comité national des appellations d’origine relatives aux vins et aux<br />

boissons alcoolisées, et des boissons spiritueuses (CNAOV) de l’INAO a définitivement donné<br />

aux vignerons en AOP les moyens de relever le défi de la résilience au changement climatique et<br />

de répondre aux nouvelles attentes sociétales.<br />

Après trois mois de consultation auprès des comités régionaux des appellations viticoles<br />

(CRINAO), le Comité a en effet validé les modalités d’expérimentations que les vignerons<br />

pourront mener à la vigne ou au chai. Le « dispositif d’évaluation des innovations (<strong>DE</strong>I) » validé<br />

ce 30 juin précise que « dans le cas général, 10% maximum des volumes issus de ces innovations<br />

pourront être introduits dans les assemblages commercialisés ». Le nombre d’innovations sera<br />

également limité à une par grandes rubriques du cahier des charges, « sauf exceptions dûment<br />

justifiées par les CRINAO, notamment au regard de l’absence d’interférence entre innovations ou<br />

des questions de replis ».<br />

Dispositif opérationnel<br />

Tout ODG qui le souhaite peut mobiliser ce dispositif dès maintenant, en déposant une demande<br />

auprès de l’INAO. Il est ainsi envisageable d’introduire dans les cahiers des charges des<br />

appellations « à petite échelle et pour une durée donnée des conditions de productions innovantes,<br />

pratiques culturales ou œnologiques, dans le cadre d’un protocole de suivi adapté, sur la base<br />

d’une demande présentant les bases scientifiques de ces propositions, les modalités de suivi de<br />

celles-ci par un organisme technique choisi par l’ODG ainsi que le projet de convention liant<br />

l’ODG, les opérateurs engagés et l’INAO ».<br />

Le comité national a constitué le groupe de travail ad hoc (présidé par Bernard Angelras et Jérôme<br />

Bauer) réunissant professionnels et experts pour étudier les demandes et rendre un avis sur les<br />

demandes formulées par les ODG.<br />

Le CNAOV a accepté que les CRINAO jouent un rôle dans la définition et la mise en œuvre d’une<br />

stratégie régionale d’évaluations, en répartissant les évaluations dans les AOC de la région et en<br />

en mutualisant les résultats. « Le bilan de ces évaluations ainsi qu’une analyse de l’appropriation<br />

de ces pratiques à l’échelle de l’appellation permettra à l’issue d’une période définie dans le<br />

protocole, soit d’intégrer la pratique de façon pleine et entière, soit de l’encadrer, soit de la rejeter<br />

» détaille-t-il.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Antoine Pardessus<br />

29·06·23<br />

CES CRITÈRES À PRENDRE EN<br />

COMPTE POUR ÉVALUER LE PRIX<br />

D’UNE PARCELLE <strong>DE</strong> VIGNE<br />

Nous avons suivi Julien, conseiller foncier de la Safer, à Ludes, sur une parcelle de vigne que des<br />

héritiers souhaitent vendre. Un examen minutieux permettra d’affiner le prix de vente à l’intérieur<br />

d’une fourchette déjà établie.<br />

Cas classique dans le monde du champagne : des héritiers se retrouvent propriétaires d’une parcelle, et ils<br />

ne souhaitent pas l’exploiter, mais la vendre. D’accord, mais à quel prix ? « Si on laissait jouer seulement<br />

le marché, on aboutirait probablement à des prix astronomiques, indique en substance Vivian Notelet, les<br />

jeunes auraient bien du mal à s’installer, des exploitants “limites” en termes de surface auraient bien mal à<br />

se consolider, mais c’est là que nous intervenons justement, pour réguler les prix. » Quand Vivian Notelet dit<br />

“nous”, il faut comprendre “la Safer”. Il est le chef pour la Marne de cette Société d’aménagement foncier et<br />

d’établissement rural.<br />

Première fourchette<br />

Et pour nous aider à comprendre comment cette Safer évalue la valeur d’une vigne, il nous propose<br />

d’accompagner Julien Guérin, agent de terrain (conseiller foncier est son titre officiel), sur une de ces missions<br />

dans le Grand Reims. Cela se passe à Ludes. Déjà, rien qu’avec cette information et la situation cadastrale de<br />

la parcelle en question, Vivian Notelet est capable de sortir une fourchette à l’intérieur de laquelle le prix doit<br />

se situer : entre 1,3 million et 950 000 euros l’hectare. Cela donne une idée, mais laisse aussi de la marge, et<br />

c’est à Julien Guérin d’affiner les choses.<br />

Attention à la circulation<br />

« Déjà il faut bien repérer la parcelle en question », commence l’agent arrivé à pied d’œuvre ; car celle-ci<br />

est noyée au milieu d’autres et rien ne la distingue au premier regard. Heureusement, les deux piquets des<br />

extrémités ont été marqués d’une touche de peinture.<br />

« Une fois que j’ai identifié la parcelle, explique le professionnel, je commence par observer son accessibilité<br />

; c’est un premier critère. Ici, je constate que la parcelle est facile d’accès, mais attention tout de même, on se<br />

retrouve en bordure d’une route où il y a de la circulation », en l’occurrence la D26 entre Ludes et Mailly. « Ce<br />

qui veut dire notamment que les engins du genre enjambeurs devront faire attention lorsqu’ils se retrouveront<br />

en bout de parcelle pour leur manœuvre… »<br />

« Ensuite, je regarde l’état des installations, poursuit notre homme, c’est-à-dire si les piquets sont solides, si les<br />

fils ne commencent pas à rouiller, comme c’est justement le cas ici… Je m’intéresse aussi au nombre de ceps<br />

: est-ce qu’il en manque, est-ce que certains sont morts ? Là je vois qu’il y a un “trou”… ici, qu’il y a très peu<br />

de bois qui repart du cep, ce qui traduit un manque de vigueur… Si des ceps manquent, cela oblige à étirer les<br />

autres sur une plus grande longueur, et cela peut nuire à la qualité du raisin. »<br />

Labourage ou pas ?<br />

Notre spécialiste réussit aussi à identifier le cépage d’après les feuilles, « mais cela ne joue pas vraiment sur<br />

les prix ». En revanche plus déterminante est la « gestion du sol : dans ce cas précis on voit que “la route”<br />

(l’espace séparant les rangs) n’a pas été labourée, en revanche il y a eu du travail en interceps (entre pieds<br />

de vigne d’un même rang) ». Son passage au sein de la parcelle lui permettra aussi de déterminer la présence<br />

d’éventuelles maladies ; mais de ce point de vue, dans le cas présent, tout va bien.<br />

Toutes ces informations, plus quelques autres, vont ainsi aider à ajuster le prix de vente ; un prix Safer donc,<br />

que le vendeur ne sera pas obligé d’accepter (voir par ailleurs). Mais dans ce cas, il s’expose à voir son bien<br />

préempté.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

28·06·23<br />

EXONÉRATION <strong>DE</strong>S DROITS <strong>DE</strong><br />

SUCCESSION DU VIGNOBLE DANS LE<br />

VISEUR<br />

Les députés du groupe d’étude vigne et vin planchent sur des propositions d’allégement rapide des droits<br />

à payer sur la transmission d’un bien viticole. C’est du moins l’objectif transpartisan de sa présidente,<br />

la députée Stéphanie Galzy, qui a également l’erreur administrative en tête.<br />

Députée depuis un an d’une circonscription particulièrement viticole dans l’Hérault (Florensac, Montagnac,<br />

Pézenas, Saint-Chinian…) et présidente depuis six mois du groupe d’études vigne, vin et œnologie de l’Assemblée<br />

Nationale (quatre auditions mensuelles depuis février), Stéphanie Galzy (Rassemblement National) a suivi un<br />

cours accéléré pour appréhender tous les défis environnementaux, économiques et climatiques que la filière vin<br />

affronte simultanément. « De nombreuses problématiques se recoupent entre les échelles de la circonscription<br />

et de la nation : disparition de certains intrants, conditions météo, baisse des ventes, manque d’eau, surcharges<br />

administratives… » évoque la députée.<br />

Se projetant sur la rentrée parlementaire, la native de Pézenas souhaite que le groupe d’études aboutisse sur<br />

des propositions transpartisanes d’amendements. Notamment sur le projet de loi de finances pour 2024, afin<br />

d’« alléger les droits de transmission, en donnant suite au rapport du député Eric Girardin [NDLR proposant<br />

notamment une exonération totale des droits de mutation du foncier viticole] et aux promesses du candidat<br />

Emmanuel Macron en 2022 [NDLR : l’allégement des droits de succession]. Mon but, c’est d’arriver dans<br />

l’Assemblée Nationale avec une proposition portée par le groupe vin et œnologie pour alléger les droits de<br />

succession » indique Stéphanie Galzy, pour qui « on laisse les étiquettes [politiques] à la porte pour le bien<br />

commun et l’intérêt général de la filière vin ».<br />

Droit à l’erreur<br />

Sans attendre la loi d’orientation et d’avenir agricole du ministre Marc Fesneau, la parlementaire veut animer<br />

un groupe de travail sur la facilitation de la transmission du foncier viticole. Annonçant surveiller le prochain<br />

projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (et de possibles demandes de hausses de la fiscalité des<br />

vins, voire l’instauration d’un prix minimum), Stéphanie Galzy pose une question au ministre de l’Agriculture<br />

sur le décalage ente l’attente et l’application du droit à l’erreur administrative. « Le droit à l’erreur ne sera<br />

applicable qu’entre le dépôt du dossier et la clôture des appels à projets. Pendant cette phase, les demandeurs<br />

pourront annexer des éléments correctifs. Or, l’immense majorité des erreurs sont constatées, justement, lors<br />

des contrôles » alerte la députée, qui demande que « ce droit à l’erreur [puisse] être appliqué postérieurement<br />

aux contrôles et non antérieurement ».<br />

Portant également l’objectif de faire du vin une grande cause nationale économique, la députée prend sa<br />

part dans la promotion de la culture du vin avec des soirées vin et tapas organisées en même temps que des<br />

spectacles de cabaret. Ce «Vinishow» veut « faire découvrir les vins et mettre en avant un spectacle. C’est<br />

toujours autour d’un verre que l’on discute affaires » pose Stéphanie Galzy, qui l’objectif de créer un grand<br />

festival du vin dans l’Hérault d’ici la fin de son mandat, dans quatre ans.<br />

7


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : Médias d'information<br />

Edition : Juillet 2023 P.65-66,66<br />

générale (hors PQN)<br />

Journalistes : -<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Nombre de mots : 712<br />

Audience : N.C.<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/2<br />

CHAMPAGNE<br />

La flûte enchantée<br />

Epernay se vit bien en capitale.<br />

C'EST uncalvaire!Impossible<br />

de trouver une table dans un<br />

restaurant le week-end ou<br />

pendant les vacances si on n'a pas réservé.<br />

» La nouvelle maire d'Epernay, Christine<br />

Mazy, a des problèmes de riche. Tout<br />

va trop bien pour « la Capitale du champagne<br />

». Depuis l'inscription au patrimoine<br />

mondial de l'Unesco, en juillet 2015,<br />

de l'avenue de Champagne - fièrement<br />

qualifiée d'« artère la plus chère du monde<br />

», en raison des 200 millions de bouteilles<br />

qui, sous la glorieuse voie, dorment<br />

dans les galeries et les dédales de ses<br />

110 kilomètres de caves -, la vie de cette<br />

ville moyenne de 25 000 habitants nichée<br />

en plein cœur du vignoble champenois<br />

est compliquée.<br />

Marquée, dans son histoire, par quelques<br />

dizaines d'invasions, la voilà désormais<br />

condamnée à se laisser envahir par des<br />

touristes venus de toute l'Europe. C’est<br />

la rançon de la révolution accomplie par<br />

les nobles maisons Moët & Chandon, Perrier-Jouët,<br />

Pol Roger, de Venoge, Mercier,<br />

Castellane, Boizel, etc., qui ont ouvert<br />

aux amateurs d'œnotourisme les portes<br />

de leurs cours, celliers, entrepôts, châteaux,<br />

hôtels particuliers, jardins à l’anglaise<br />

ou à la française... Un effeuillage<br />

intime de cet univers resté longtemps pudique,<br />

à l'ombre des murs épais d'une architecture<br />

industrielle volontiers monumentale.<br />

« Les Sparnaciens étaient<br />

persuadés, à tort, qu'ils n'avaient pas de<br />

patrimoine », résume Franck Leroy, le<br />

président de la région Grand Est, ex-maire<br />

de la ville, dont il a inspiré et conduit<br />

la métamorphose pendant vingt-trois ans.<br />

Comme un symbole, le magnifique •••<br />

La ville se laisse<br />

envahir par des<br />

touristes venus<br />

de toute l’Europe<br />

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▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

La flûte enchantée<br />

Edition : Juillet 2023 P.65-66,66<br />

p. 2/2<br />

La flûte se vend<br />

désormais au tarif<br />

parisien, à pas<br />

moins de 10 euros<br />

les 12 centilitres<br />

• • « Chàteau Perrier (4 200 mètres carrés,<br />

96 pièces et 173 fenêtres !), rescapé des<br />

guerres et fermé pendant près d'un quart<br />

de siècle pour cause de vétusté, a été sorti<br />

de l'oubli et somptueusement réhabilité.<br />

Inauguré en 2021, après avoir été classé<br />

monument historique, il abrite désormais<br />

un musée du champagne de référence,<br />

tonifié par une muséographie numérique<br />

en harmonie avec les attentes ludiques<br />

du XXIe siècle.<br />

MUE. Pendant des lustres, la plongée dans<br />

les coulisses du vin le plus célèbre du<br />

monde se limita aux visites des caves de<br />

Moët, au scénario invariable, ou de Mercier,<br />

à bord du célèbre petit train qui permettait<br />

- et permet toujours - d’admirer,<br />

entre autres, un énorme foudre de 1 600<br />

hectolitres. L'avantage de ce modèle modeste,<br />

c’est que la coupe qui concluait le<br />

parcours initiatique était gratuite. Et folklorique<br />

: certains voyageurs éprouvaient<br />

le besoin de parfaire leur connaissance<br />

vinicole en recommençant l’expérience<br />

plusieurs fois !<br />

Pour voir, il faut maintenant payer, mais<br />

l’offre, de même que les prix, a considérablement<br />

augmenté. « Un jour viendra<br />

où des fleuves de champagne couleront<br />

dans les rues d'Epernay », avait prédit le<br />

visionnaire Eugène Mercier, précurseur<br />

du marketing champenois. Nous y<br />

sommes. Pas moins d'une vingtaine de<br />

f èWJeeA-/çî1jj .<br />

1 • -g». a.,77.'rai»i<br />

bars à champagne tiendy, d'allure balnéaire<br />

dès qu'il fait beau, jalonnent ce<br />

saint des saints sur un petit kilomètre. Un<br />

peu comme une revanche sur l'Histoire,<br />

les jeunes marques de vignerons fortunés,<br />

artificiellement vieillies pour passer pour<br />

des vieilles dames respectables, se sont<br />

offert une adresse dans les anciennes demeures<br />

des grands patrons du négoce qui<br />

les snobaient tant. L'ancien vice-consulat<br />

de Grande-Bretagne et l'ex-office régional<br />

culturel de Champagne-Ardenne, comme<br />

la Banque de France, ont été reconvertis<br />

dans le champagne ! Seul l'ancien lycée<br />

Léon-Bourgeois (aujourd'hui lycée Stéphane-Hessel),<br />

où l’ami Cabu fut pensionnaire,<br />

a conservé sa vocation. Pas de miracle<br />

: les flûtes (12 centilitres) sont au<br />

tarif parisien, à pas moins de 10 euros.<br />

II n'y a que l'insubmersible café Le Progrès,<br />

sur la place de la République, pour<br />

perpétuer la tradition de la « petite coupette<br />

» à 6 euros. Les chambres des maisons<br />

d'hôte et des hôtels haut de gamme<br />

qui ont éclos partout affichent des prix<br />

dignes d'un petit Versailles, entre 200 et<br />

350 euros la nuit, sans que cela décourage<br />

la clientèle étrangère. Un Marriott est en<br />

construction sur le parking central, bientôt<br />

reconverti en parc urbain... La mue est<br />

spectaculaire pour cette ville à l'ADN ouvrier<br />

qui a eu deux maires communistes<br />

depuis 1945. ■<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Thomas Crouzet<br />

03·07·23<br />

EN CHAMPAGNE, LE PLAN <strong>DE</strong> LUTTE<br />

CONTRE LA FLAVESCENCE DORÉE<br />

S’INTENSIFIE<br />

Avec 420 pieds diagnostiqués positifs à la flavescence dorée en 2022, les arrêtés préfectoraux tombent<br />

pour endiguer la maladie. Aujourd’hui, 24 communes sont concernées par des mesures préventives,<br />

dont le nettoyage obligatoire du matériel, et 8 par un plan de traitements insecticides.<br />

La flavescence dorée est une forme de jaunisse de la vigne qui conduit à la mort du cep en quelques<br />

années.<br />

Onze pieds touchés en 2020, puis 68 en 2021, et 420 en 2022. La flavescence dorée progresse en Champagne.<br />

Et avec elle, son variant très épidémique : le M54.<br />

« À l’heure actuelle, neuf communes sont touchées par la flavescence dorée en Champagne, dont cinq concernées<br />

par des pieds atteints du variant M54 », indique Sébastien Debuisson, directeur qualité et développement<br />

durable du Comité Champagne.<br />

Deux foyers majeurs du variant M54 ont été identifiés au cours des dernières prospections : l’un à Trélousur-Marne,<br />

l’autre à Vert-Toulon. Dans le cas de Trélou-sur-Marne, la maladie a essaimé dans les communes<br />

alentours : à Passy-sur-Marne, Courthiezy et Dormans.<br />

Un doute sur la commune de Oiry, avec un pied possiblement atteint, fait que le périmètre est classé comme<br />

atteint du variant M54.<br />

Nettoyage de matériel obligatoire d’une parcelle à l’autre<br />

« Des arrêtés préfectoraux ont été pris en conséquence pour imposer des traitements insecticides dans un rayon<br />

de 500 mètres autour des pieds atteints par le M54, expose Sébastien Debuisson. Ceci, dans le but d’éliminer<br />

l’insecte vecteur, la cicadelle, et limiter la propagation de la maladie. »<br />

En plus des plans de traitements obligatoires, les pieds touchés par la flavescence sont systématiquement<br />

arrachés.<br />

« Diverses mesures préventives sont étendues à toutes les communes atteintes par la flavescence dorée et<br />

celles alentour, souligne Sébastien Debuisson. Des prospections obligatoires sont réalisées autour du mois de<br />

septembre, pour identifier les pieds nouvellement touchés par la maladie. Le nettoyage du matériel viticole est<br />

également imposé avant de quitter chaque parcelle. »<br />

En effet, le Comité Champagne s’est aperçu que la cicadelle vecteur de la flavescence dorée était parfois<br />

véhiculée d’une parcelle ou d’un village dans des débris végétaux présents dans des enjambeurs viticoles. Le<br />

nettoyage des outils et du châssis est donc un impératif.<br />

« Nous savons que le nombre de pieds touchés va continuer d’augmenter en Champagne ces prochaines<br />

années, mais il convient de limiter la vitesse de propagation, poursuit Sébastien Debuisson. Nous avons<br />

identifié quelques foyers, mais d’autres n’ont probablement pas encore été découverts. Il convient d’étendre<br />

les zones prospectées pour couvrir au moins 20 % du vignoble chaque année. Et ainsi parcourir l’entièreté de<br />

l’appellation tous les cinq ans. »<br />

10


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Aude Lutun<br />

30·06·23<br />

SE FORMER À DÉCARBONER LA<br />

VITICULTURE<br />

La société de conseil Carbone 4 organise une formation sur la décarbonation de la filière viticole en<br />

Champagne. Trois demi-journées pour entrer dans le concret.<br />

Le Comité Champagne accueille une formation organisée par la société de conseil Carbone 4, dont l’un des<br />

associés est Jean-Marc Jancovici. Ce dernier a accompagné le Comité Champagne dans le calcul de son bilan<br />

Carbone depuis le début des années 2000 et dans la stratégie à mettre en place pour améliorer ce bilan.<br />

« Nous essayons de faire monter en compétence toute la filière, précise Pierre Naviaux, responsable du<br />

développement durable au sein du Comité Champagne. Cette formation, qui s’adresse à tous les viticulteurs<br />

de France, s’inscrit dans cette logique. Dans le cadre de la certification Viticulture Durable en Champagne, de<br />

nombreuses actions sont déjà menées pour diminuer l’empreinte Carbone de la filière. Le calculateur Carbone,<br />

proposé dans l’intranet du comité Champagne, a par ailleurs déjà été utilisé plus de 2000 fois en dix ans ».<br />

L’organisation de la formation, qui se tient de fin juin à mi-juillet, a donc été confiée à Carbone 4. Elle comprend<br />

trois matinées en présentiel et une session de suivi par visio trois mois après la formation.<br />

Vigne, matières sèches, énergie et transport<br />

La formation débute par la Fresque du Climat, qui permet de poser les enjeux du changement climatique.<br />

La deuxième séance aborde les enjeux climat pour l’agriculture et le vin. Les participants auront, en amont,<br />

réalisé un bilan simplifié de leur empreinte Carbone. Quant à la troisième matinée, elle fera place à des travaux<br />

en petits groupes sur les contributions à la neutralité Carbone sur des thématiques précises : vigne, matières<br />

sèches, énergie et transport.<br />

« Nous avons souhaité lancer ce cycle de formation car la viticulture est un secteur qui est demandeur, souligne<br />

Clément Ory, consultant en charge du pôle Agriculture et Agroalimentaire chez Carbone 4, en charge de cette<br />

formation. Les matières sèches et les transports, liés aux exportations, sont les principaux points impactants<br />

de cette filière. Pendant les trois demi-journées, nous allons aller chercher les données des viticulteurs. Nous<br />

voulons être dans le concret et dans la dynamique de groupe. C’est en faisant soi-même le bilan de son<br />

Empreinte Carbone que l’on parvient à identifier des pistes d’amélioration ». Carbone 4 prévoit de proposer<br />

ensuite cet accompagnement dans d’autres vignobles.<br />

11


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : Médias professionnels<br />

Edition : Juillet 2023 P.11<br />

Périodicité : Mensuelle<br />

Journalistes : Clara<br />

Audience : 78868<br />

de Nadaillac<br />

Sujet du média :<br />

Nombre de mots : 391<br />

Agroalimentaire-Agriculture<br />

p. 1/1<br />

regions<br />

l’essentiel<br />

Des cuvées classées par caractère<br />

Pouvoir choisir un cham<br />

pagne selon ses goûts, son<br />

caractère ; telle est l’intention<br />

de Champagne de vignerons,<br />

avec sa nouveUe segmentation.<br />

La bannière collective lancée<br />

il y a plus de vingt ans par le<br />

Syndicat général des vignerons<br />

de champagne (SGV), distingue<br />

trois « caractères » : vif, fruité<br />

et intense, chacun ayant des<br />

caractéristiquesorganoleptiques<br />

propres. Ainsi les champagnes<br />

vifs sont « pleins de vivacité,<br />

portés par l’énergie d’une<br />

fraîcheur dominante », décrit<br />

le communiqué de presse. Ils<br />

sont dominés par la fraîcheur.<br />

Les champagnes fruités sont<br />

« tout en souplesse, aux riches<br />

arômes defruits età la douceur<br />

délicate ». Ils se caractérisent<br />

par des notes d’agrumes, de<br />

baies ou de fruits à noyaux.<br />

De leur côté, les champagnes<br />

■Pr|<br />

WllÈÊB&îgiÊBÊm<br />

VIF, FRUITÉ OU INTENSE ;tels<br />

sont les trois « caractères »<br />

du champagne<br />

par Champagne<br />

misenavant<br />

de vignerons.<br />

intenses sont marqués par<br />

l’élevage ou le travail sous bois<br />

par exemple.Hssont « affirmés,<br />

déployant laforce aromatique<br />

de leur vieillissement ». Des<br />

critères qui sont censés aider<br />

les acheteurs dans leur choix.<br />

« Le consommateur estfacile<br />

mentperduface à la diversité<br />

des champagnes du vignoble et<br />

le professionnel n’estpas tou<br />

jours armépour Vaccompagner<br />

dans son choix enfonction de<br />

son envie, ses goûts et occa<br />

sions de dégustation, témoigne<br />

Maxime Toubard, président<br />

du SGV. Cette segmentation<br />

vise ainsi à proposer le bon<br />

champagne au bon moment à<br />

la bonne personne. »<br />

Faciliterle choix<br />

du consommateur<br />

Elle devrait être déployée tout<br />

au long de l’année2023, auprès<br />

des vignerons tout d’abord,<br />

puis des professionnels du<br />

CHR, des prescripteurs et sur<br />

tout des consommateurs avec<br />

notamment deux campagnes<br />

radio en juin et novembre.<br />

Pour mémoire, Champagne<br />

de vignerons avait déjà tenté<br />

une démarche similaire il y<br />

a trois ans, avec une grille<br />

de lecture en trois grandes<br />

familles, basée sur le terroir:<br />

• Fruit, pour des champagnes<br />

à Fempreinte « fruitée et gour<br />

mande »,notamment issus des<br />

sols d’argile ;<br />

• Soi( à Fempreinte « vive et<br />

minérale », révélant particu<br />

lièrement les sols de craie ;<br />

• Cave, à Fempreinte de<br />

temps et de maturité, dont<br />

la structure est parfois le fruit<br />

d’un élevageen fût et auxquels<br />

les sols de mame confèrent de<br />

la puissance.<br />

Espérons que cette nouvelle<br />

classification réponde mieux<br />

aux attentes des consomma<br />

teurs. (Aj<br />

Clara<br />

de Nadaillac<br />

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12


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

03·07·23<br />

OUI, LA TAILLE (<strong>DE</strong> LA BOUTEILLE),<br />

ÇA COMPTE !<br />

« Pertes de dioxyde de carbone fermenté par la levure pendant le vieillissement prolongé du champagne : oui,<br />

la taille de la bouteille compte !« . Sous ce titre, les auteurs champenois* que sont Gérard Liger-Belair, Chloé<br />

Khenniche, Clara Poteau, Carine Bailleul, Virginie Tholin et Clara Cilindre ont fait paraître une étude sur<br />

l’American Chemical Society (ACS).<br />

Je l’ai déjà écrit, le Champagne n’a pas d’égal, il possède un élément incomparable, cette capacité intrinsèque<br />

du vieillissement. Le champagne est le seul vin qui en vieillissant, élargit sa palette d’expressions tout en<br />

gardant cette fameuse fraîcheur. Toutefois, force est de constater que l’effervescence se perd au fil du temps.<br />

Ainsi pour cette étude, des mesures de concentrations en CO2 dissous ont été réalisées sur une collection<br />

de 13 cuvées de champagne successives stockées dans des bouteilles standards de 75 cL et des magnums de<br />

150 cL présentant un vieillissement prolongé allant de 25 à 47 ans. Les cuvées élaborées en magnums ont<br />

conservé leur CO2 dissous beaucoup plus efficacement lors de vieillissements prolongés que les mêmes cuvées<br />

élaborées en bouteilles standards.<br />

On reprend : des mesures de concentrations en CO 2 dissous ont été réalisées sur une collection de 13 vieux<br />

millésimes de champagne élaborés avant les années 2000 et présentant un vieillissement prolongé sur lies<br />

allant de 25 à 47 ans. Les 13 millésimes successifs ont été élevés aussi bien dans des bouteilles standard de 75<br />

cL que dans des magnums de 150 cL, tous scellés à l’identique avec le même modèle de capsules couronnes<br />

recouvertes d’un fin disque de liège en vigueur à l’époque. Sur la base de la première loi de Fick, un modèle<br />

multivariable de type décroissance exponentielle a été proposé pour la concentration théorique en fonction du<br />

temps de CO 2 dissous et la pression subséquente de CO 2 dans les bouteilles scellées pendant le vieillissement<br />

du champagne. La durée de conservation d’une bouteille de champagne a ensuite été examinée au regard de<br />

sa capacité à encore produire du CO 2bulles dans un verre à dégustation. Une formule a été proposée pour la<br />

durée de conservation d’une bouteille ayant subi un vieillissement prolongé sur lies, qui combine les différents<br />

paramètres pertinents en jeu, dont les paramètres géométriques de la bouteille.<br />

Pour tout comprendre, lire l’étude dont voici le lien ICI<br />

Gérard Liger-Belair – Equipe Effervescence & Champagne (GSMA), UMR CNRS 7331, Université de<br />

Reims Champagne-Chloé Khenniche – Equipe Effervescence & Champagne , Clara Poteau – Champagne<br />

Castelnau, Carine Bailleul – Champagne Castelnau, Virginie Thollin – PE.DI France, Clara Cilindre – Equipe<br />

Effervescence & Champagne.<br />

13


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Philippe Launay<br />

28·06·23<br />

LA VALEUR <strong>DE</strong> PARTAGE<br />

RÉAFFIRMÉE LORS <strong>DE</strong> LA 5E<br />

MARCHE <strong>DE</strong>S RÉCONCILIATIONS À<br />

BLANCS-COTEAUX<br />

La 6e Marche des Réconciliations, dimanche à Vertus, a conforté l’événement comme étant un<br />

ambassadeur des valeurs de partage et de rencontres, fidèle à la dimension de l’Unesco qui a reconnu les<br />

coteaux, caves et maisons de champagne à son patrimoine mondial.<br />

Quels sont les autres bassins viticoles intéressés par l’arrachage ?<br />

En 2024, et pour la première fois, l’organisation de la Marche des Réconciliations sera confiée à une communauté<br />

de communes, celle des Pays de Champagne à Dormans, et non à une commune comme Vertus Blancs Coteaux<br />

ce dimanche. C’est un détail car, pour le reste, la tradition perdurera : il s’agira d’offrir aux randonneurs de<br />

nouveaux coteaux à découvrir après la Côte des blancs en 2023 et le Sézannais en 2022 par exemple.<br />

« Les valeurs de partage et de rencontre sont importantes pour faire honneur à notre patrimoine immatériel »,<br />

confirme Jacques Douadi, vice-président du conseil scientifique de la Mission Coteaux, Maisons et Caves de<br />

Champagne. « Nous partageons l’inscription de notre territoire au patrimoine mondial de l’Unesco avec le grand<br />

public. C’est un plaisir de voir des gens revenir chaque année. Cela veut dire qu’ils s’approprient l’événement.<br />

Marcher avec nous est un vrai engagement », renchérit Amandine Crépin, directrice de la Mission. La Marche<br />

des Réconciliations est en effet née de la reconnaissance de la valeur du vignoble par l’Unesco en 2015. «<br />

Nous voulons faire découvrir de manière familiale et festive notre sublime terroir à tous les Champenois »,<br />

poursuit la directrice avant d’ajouter : « On parle de réconciliations parce que l’Unesco est symbole de paix et<br />

la Champagne, souvent terre de conflits, a aussi été celui de réconciliations. Le champagne lui-même est un vin<br />

de célébration. » La réconciliation franco-allemande a d’ailleurs été scellée à Reims au début des années 1960.<br />

« Nous découvrons une Champagne qu’on ne connaît pas. C’est un moment d’émerveillement perpétuel.<br />

C’est un bonheur de juste marcher dans nos vignes. J’invite toute la Champagne à le faire un jour. C’est notre<br />

patrimoine. Pour moi, la Marche des Réconciliations, c’est le plus bel événement de l’année », s’enthousiasme<br />

Pierre-Emmanuel Taittinger, président de la Mission Unesco qui tirait son chapeau au comité Marne de la<br />

Fédération française de randonnée pédestre pour le balisage des circuits. Ce dimanche, plus de 600 randonneurs<br />

ont sillonné le vignoble de la Côté des blancs.<br />

14


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : Médias d'information<br />

Edition : Juillet 2023 P.102-104<br />

générale (hors PQN)<br />

Journalistes : -<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Nombre de mots : 1254<br />

Audience : N.C.<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/3<br />

LA FEMME EST L’AVENIR DU VIN<br />

OHOUI<br />

m<br />

Dans les caves comme dans les vignes, les femmes prennent le pouvoir.<br />

Dans les celliers<br />

des grandes<br />

marques de<br />

champagne,<br />

nommer une cheffe<br />

de cave, ce qui était<br />

encore rarissime<br />

dans les années 90,<br />

n’a plus rien<br />

d’extraordinaire<br />

TOUS ces articles sur les<br />

femmes du champagne que<br />

des journalistes mâles ébahis<br />

présentent comme des phénomènes, ça<br />

commence sérieusement à me saouler ! »<br />

Chroniqueuse de l'univers champenois<br />

dans une lettre quotidienne qui fait l'unanimité<br />

dans la profession, Sophie Claeys<br />

résiste bravement à l'emballement, si<br />

sexiste vu de Champagne. Ici, quantité<br />

de veuves plutôt joyeuses ont de la bouteille<br />

: elles gèrent leur maison avec plus<br />

d'éternité flamboyante que leurs maris,<br />

souvent<br />

oubliés.<br />

Qui se souvient de François Clicquot, mort<br />

en 1807 ? En revanche, sa femme, Barbe-<br />

Nicole (ça ne s'invente pas), née Ponsardin,<br />

laissée seule à la tête d'un vaste domaine<br />

viticole à 27 ans, a su noyer son chagrin<br />

dans les bulles et gérer pendant plus d'un<br />

demi-siècle la maison qu'elle rendit célèbre.<br />

Le tableau magnifiant « la Grande<br />

Dame », qui n'a pas l'air franchement commode,<br />

illustre l'autorité d'une technidenne<br />

avant l'heure - les pupitres de remuage,<br />

indispensables pour clarifier les vins, par<br />

exemple, c'est elle ! Suivant son exemple,<br />

Jeanne-Alexandrine Pommery, épouse<br />

du défimt Alexandre, a su prendre les commandes<br />

des 680 hectares de la marque<br />

du même nom. C'était en 1858...<br />

Dopée par le breuvage euphorisant, elle<br />

popularise le champagne brut jusqu'en<br />

Russie. Les histoires de deuil sublimé<br />

continuent avec Marie-Louise Lanson de<br />

Nonancourt, montant au front, après que<br />

son mari a trouvé la mort pendant la Première<br />

Guerre mondiale, pour acheter une<br />

petite marque, alors proche de boire la<br />

tasse : Laurent-Perrier... Aujourd'hui, la<br />

Belge Carol Duval-Leroy, qui a pris le relais<br />

de son époux, mort à 39 ans, à la tête<br />

de la maison du même nom, incame la<br />

pionnière nouvelle génération. Pas du<br />

genre à pleurnicher sur le mauvais sort,<br />

la très médiatique patronne préfère le<br />

conjurer en proscrivant le pompeux « veuve<br />

» de ses cuvées : « Trop morbide ! » Et,<br />

gentiment, elle a fait un pied de nez au<br />

vignoble en choisissant une femme com<br />

me cheffe de cave. « En 1994, ça n'allait<br />

vraiment pas de soi », insiste l'intéressée.<br />

VÉLO. Culotées en affaires, toutes ces audacieuses<br />

ont une belle descente, y compris<br />

au saut du lit. Après tout, le cham<br />

pagne n’est-il pas « le seul vin qui laisse<br />

la femme belle après boire », selon la prescription<br />

indéfiniment resservie qu'aurait<br />

faite Madame de Pompadour ? La très<br />

spontanée Lily Bollinger le confessait volontiers<br />

: « J'en bois quand je suis heureuse<br />

et quand je suis triste. Parfois, j'en<br />

bois quand je suis seule. Si j'ai de la compagnie,<br />

j'estime que c'est mon devoir. Si<br />

je n'ai pas faim je joue avec, et j'en bois<br />

quand je suis affamée. Sinon, je n'y<br />

touche jamais, sauf si j'ai soif. »<br />

Cette saine discipline de vie ne l'a pas<br />

empêchée de piloter elle-même la marque<br />

préférée de James Bond, du décès de son<br />

époux, en 1941, jusqu'en 1971. Elisabeth<br />

Law de Lauriston-Boubers, surnommée,<br />

telle une tenancière de cabaret, « Dame<br />

Lily » ou « Madame Jacques » - et « the<br />

First Lady of France » en Amérique -,<br />

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15


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

OH OUI, CHEFFES !<br />

Edition : Juillet 2023 P.102-104<br />

p. 2/3<br />

donnait de sa personne, parcourant ses<br />

vignes à vélo et allant jusqu'à New York,<br />

en paquebot pour faire la promo de son<br />

champagne d'élite, à la fois vieilli sur lie<br />

et très novateur.<br />

Ce personnage de cinéma haut en couleur,<br />

doté d'un humour à la Raymond<br />

Devos, n'a pas eu de véritable successeure<br />

parmi les professionnelles hissées aux<br />

conunandes de plusieurs grandes maisons<br />

au tournant du XXIe siècle, après une<br />

longue parenthèse de quasi-exclusivité<br />

masculine. Berta Pablos-Barbier, patronne<br />

de Moët & Chandon depuis 2019, sait<br />

chausser des bottes avec élégance et<br />

simplicité pour aller partager quelques<br />

moments dans les galipes avec « ses » vignerons,<br />

mais c'est un pur produit, substituable,<br />

de la machine LVMH. C'est désormais<br />

de Paris qu'elle dirige la grande<br />

maison, avec des méthodes de management<br />

standard.<br />

Pédégère de Krug de 2009 à 2021, Maggie<br />

Henriquez, qui avait fait ses classes chez<br />

Nabisco et Seagram, était arrivée, elle,<br />

avec un passé d'ingénieure des systèmes<br />

diplômée de Harvard... Elle a laissé sa<br />

place à un homme, tout comme Cécile<br />

Bonnefond lorsqu'elle a quitté, en 2015,<br />

le double fauteuil présidentiel qu'elle occupait<br />

chez Piper & Charles Heidsieck.<br />

Plutôt que ces femmes d'appareil nommées<br />

par des conseils d'administration,<br />

ce sont des héritières, devenues dirigeantes<br />

après un vécu d'égérie familiale,<br />

qui réinventent aujourd'hui les sagas<br />

champenoises, mues par le goût du dépassement<br />

de l'œuvre paternelle : Vitalie<br />

Taittinger, Garance Thiénot, Alice Paillard,<br />

Alexandra, Stéphanie et Lucy de Nonancourt<br />

(chez Laurent-Perrier) font le job<br />

avec un authentique désir de créativité.<br />

La révolution la plus intéressante vient<br />

des caves et des vignes, où partout les<br />

femmes prennent inexorablement le pouvoir.<br />

Toutes ces viticultrices de choc sont<br />

d'ailleurs généralement plus diplômées<br />

que leurs alter ego masculins... Avec plus<br />

de 40 % de femmes cheffes d'exploitation,<br />

la Champagne s'impose, et de loin, com<br />

me le plus féminisé des vignobles de France<br />

(26,8 % en moyenne). Sa plus grande<br />

coopérative, Terroirs & Vignerons de<br />

Champagne, en deuxième position des<br />

ventes avec ses étiquettes Nicolas Feuillatte,<br />

derrière les marques LVMH, est ainsi<br />

présidée par Véronique Blin, membre du<br />

Conseil économique, social et environnemental.<br />

NEZ. Dans les celliers des grandes<br />

marques, la nomination d'une cheffe de<br />

cave, encore rarissime dans les années 90<br />

- « Les femmes étaient le plus souvent<br />

cantonnées dans les labos, et elles étaient<br />

attendues au tournant... », soupire l'une<br />

d'elles - n'a plus rien d'extraordinaire.<br />

Dernière en date, chez Gosset, Gabrielle<br />

Malagu, passée par la Coopérative des<br />

vignerons d'Hautvillers, rappelle que « ce<br />

n'est pas une question de genre mais de<br />

travail et de détermination ». Non, elle<br />

n'a pas le palais plus sensible et le nez<br />

forcément plus fin qu'un garçon, mais elle<br />

a le profil type d'une nouvelle génération<br />

d'expertes de la vigne qui, souvent, •••<br />

Inégalité salariale<br />

dans les vignobles :<br />

à compétences<br />

égales, les femmes<br />

sont mieux payées<br />

que les hommes !<br />

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16


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

OH OUI, CHEFFES !<br />

Edition : Juillet 2023 P.102-104<br />

p. 3/3<br />

• • « sont à la fois ingénieures agronomes<br />

et cenologues. « Rien ne me fait plus plaisir<br />

que quand j'ai les mains qui sentent<br />

le vin au retour d'une journée de vendanges,<br />

parce que j'aurai été là au début<br />

de ïhistoire », susurre l'ultra-médiatisée<br />

Julie Cavil, cheffe de cave chez Krug, qui<br />

- on reconnaît le métier - a commencé<br />

dans la com\ mais avec un BTS viticole<br />

et major de la section œnologie de l’université<br />

de Reims. Parmi les nombreuses<br />

magiciennes qui règnent sur les cuvées<br />

de Perrier-Jouët (Séverine Frerson),<br />

Charles Heidsieck (Elise Lostfeld), Tsarine<br />

(Isabelle Tellier), Joseph Perrier (Nathalie<br />

Laplaige), Ayala (Caroline Latrive), Duval-Leroy<br />

(Sandrine Logette-Jardin),<br />

Charles Lafitte (Sabrina Roussel), Henriot<br />

(Alice Tétienne), Mumm (Magalie Maréchal),<br />

la plupart sont détentrices du précieux<br />

diplôme national d'œnologie délivré<br />

à Reims, « la Ville des sacres » - une<br />

formation royale, avec celles de Bordeaux,<br />

Dijon et Montpellier. Un cursus dans lequel<br />

plus de 55 % des effectifs sont des<br />

femmes et où celles-ci mènent trois thèses<br />

sur la vigne et le vin sur quatre. Autant<br />

dire qu'elles tiennent à la fois le terrain<br />

et le souterrain.<br />

Dans une filière qui compte 121 800 salariées<br />

(33,8 % de la masse salariale), leur<br />

savoir-faire est récompensé, à compétences<br />

égales, par de meilleures rémunérations<br />

que les hommes (2,1 % de plus,<br />

en moyenne). Trinquons à cette joyeuse<br />

inégalité des sexes à la française ! ■<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

03·07·23<br />

HUGO CLÉMENT DÉGOMME LA HVE,<br />

QUI NE SERAIT ACCEPTABLE QUE SI<br />

ELLE ÉTAIT... BIO (1)<br />

Nouvel épisode dans la série des reportages TV taillés à la HVE avec le documentaire à charge d’Hugo<br />

Clément. Le point sur les partis-pris qui ne manqueront pas de faire tiquer dans la filière vin, clairement<br />

ciblée pour son «greenwashing».<br />

Diffusée ce lundi 3 juillet à 21 heures sur France 5, la dernière émission Sur le Front de l’animateur militant<br />

Hugo Clément s’attaque frontalement à la certification gouvernementale Haute Valeur Environnementale<br />

(HVE). Qui est accusée pendant 50 minutes de «tromperie déloyale», d’»arnaque», de «vol», d’»escroquerie»,<br />

de «caractère trompeur», de «mensonge», de «jackpot pour les viticulteurs»… Et de «concurrence déloyale»<br />

avec la certification européenne bio. Il faut dire que le titre du reportage donne la couleur, prenant le parti de<br />

la guerre des chapelles : «HVE, le label qui tue le bio ?»<br />

Commençant son sujet dans des vignes bordelaises, Hugo Clément demande : « avec-vous déjà vu ce label<br />

Haute Valeur Environnementale ? On y voit un joli paysage et un beau papillon. 0n a voulu savoir si ce label<br />

protège vraiment l’environnement. Et en particulier les papillons. » Filmant la pose de capteurs d’air pour<br />

mesurer pendant deux mois les matières actives utilisées pour traiter des vignes (… en plein hiver, sans doute<br />

pour une reconstitution, mais sans précision pour ne pas atténuer la mise en scène dramatique), le reportage<br />

présente les résultats obtenus, en se focalisant sur une trace d’insecticide.<br />

Hugo bosse… pas assez<br />

« Un insecticide ? Pour tuer des insectes ? Dans un champ Haute Valeur Environnementale ? » n’en reviennent<br />

pas les yeux plissés de surprise d’Hugo Clément, s’alarmant de traces de lambda-cyhalothrine détectées (11<br />

ng/m3), une matière active qui, dans le vignoble, cible « entre autres un papillon, la tordeuse de la grappe, qui<br />

attaque les raisins. C’est donc un produit qui tue les œufs et les larves de papillon » explique Hugo Clément,<br />

interrogeant immédiatement : « mais c’est pas légal ça ? », en écarquillant d’autant plus les yeux quand Cyril<br />

Giraud, de Générations Futures Bordeaux, lui répond qu’il est possible en France de traiter ses vignes contre<br />

les vers de la grappe. Le militant ajoutant que « c’est pour ça que l’on trouve que c’est un label trompeur »<br />

(avec une procédure en justice). Un papillon sur le label impliquerait donc de laisser les tordeuses de la vigne,<br />

eudémis et cochylis, prospérer et les rendements être ravagés ?<br />

Si un esprit taquin pourrait répondre qu’avec cette approche, au pied de la lettre, le label bio pourrait aussi être<br />

vu comme trompeur (les feuilles vertes de son logo pouvant être très bleutées par la bouillie bordelaise), un<br />

esprit chagrin pourrait regretter l’absence de connaissance de la lutte contre les insectes ravageurs (la viticulture<br />

ne pouvant se permettre de ne pas être spéciste). Bien connus des vignerons, bio comme conventionnels,<br />

eudémis et cochylis peuvent aussi être ciblés par des insecticides biologiques ou de la confusion sexuelle. Mais<br />

il semble que le reportage n’ait pas cherché à en savoir plus, évitant probablement des malaises à la découverte<br />

d’insecticides autorisés en bio (des biocontrôles au radical pyrévert, dans le cadre de lutte obligatoire contre<br />

la flavescence dorée).<br />

Dès cette introduction, les premières minutes à peine, le documentaire pose un autre parti-pris : se demander,<br />

et s’offusquer, que « les agriculteurs utilisent des pesticides de synthèse » en HVE. Si Hugo Clément reconnaît<br />

à l’antenne que « HVE n’a jamais prétendu être aussi exigeant que le bio », voici le nœud du sujet : peut-on se<br />

revendiquer d’une démarche agroécologique si l’on n’est pas en certification biologique* ? La réponse ici ne<br />

fait pas de doute, il n’y pas de vision possible de complémentarité entre les démarches ou de participation à la<br />

transition agroécologique. Bio et HVE ne peuvent être que des adversaires irréconciliables : qu’importe qu’il<br />

existe des productivistes opportunistes en bio ou des paysans consciencieux en HVE.<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

03·07·23<br />

HUGO CLÉMENT DÉGOMME LA HVE,<br />

QUI NE SERAIT ACCEPTABLE QUE SI<br />

ELLE ÉTAIT... BIO (2)<br />

En France, « quasiment la moitié des exploitations agricoles pourraient devenir HVE sans changer de pratiques<br />

» affirme le maraîcher bio Mathieu Rullier** (à Mignaloux-Beauvoir, Vienne), sans qu’il soit donné de<br />

précisions sur l’origine de cette estimation. Mais le reportage s’arrête sur les témoignages d’une productrice<br />

de courges, Françoise Meyer (à Mane-en-Provence, Alpes-de-Haute-Provence) évoquant la certification HVE<br />

comme « une simple formalité » à base de « calculs et d’administratif », et d’une auditrice, Christine Herrero,<br />

n’ayant jamais refusé de candidatures HVE. Évoquant les récentes évolutions de HVE, le documentaire note<br />

que « face aux critiques, le label a un petit peu serré la vis » et se concentre sur les pesticides, avec l’interdiction<br />

d’utilisation des produits phytopharmaceutiques Classés Mutagènes Reprotoxiques avérés (CMR 1). Une<br />

évolution diminuée dans sa portée par le reportage, notant que ces produits ne sont quasiment plus utilisés,<br />

contrairement aux Classés Mutagènes Reprotoxiques suspectés (CMR 2), toujours « tolérés ».<br />

Concurrence<br />

De manière appuyée, le documentaire affirme les dégâts d’un affrontement commercial entre bio et HVE, le<br />

premier pâtissant du second. En témoigne une gérante de magasin bio fermant l’une de ses enseignes à cause<br />

de la crise du pouvoir d’achat et de la concurrence d’autres labels. Sans qu’il soit question d’autres facteurs,<br />

comme la demande de nouveaux engagements en bio (de prix ou d’exigences environnementales, comme sur<br />

le bilan carbone) ou l’écrasante notoriété de la bio sur la HVE (confirmée chaque année).<br />

Critiquant un « joli dessin marketing », Hugo Clément note également l’omniprésence du label HVE dans les<br />

rayons de la grande distribution. « Grande trouvaille des viticulteurs que le label HVE » grince Lionel Vilain,<br />

ingénieur agronome et conseiller technique pour France Nature Environnement (FNE), faisant état d’un «<br />

jackpot », qui indique avoir « un peu honte » d’avoir été le promoteur du concept de la HVE lors du Grenelle<br />

de l’Environnement de 2009.<br />

En somme, ce documentaire tient du procès à charge… de revanche ? Après un premier documentaire «Alerte<br />

rouge sur le vin» l’an passé, on peut espérer que le troisième documentaire sera celui de l’équilibre et de la<br />

nuance pour Sur le front. Car il n’y a pas de monopole de bonnes pratiques entre les labels : nul ne pouvant<br />

prétendre à la perfection. Il existe ainsi des vignerons certifiés à la fois bio et HVE pour allier les approches<br />

du vivant et de la biodiversité. Des témoignages sur l’intérêt de la HVE comme première étape pour tendre<br />

vers la bio existent aussi, rappelant que la certification n’est pas une fin, mais un moyen d’amélioration dans<br />

le cadre du développement durable. Un processus d’amélioration qui exclut toutes œillères qui impose des<br />

étapes progressives. Il n’y a qu’une voie à suivre et qu’une voix à entendre pour suivre ce chemin. Dans<br />

l’Histoire naturelle des animaux (1882), Buffon écrit que « la nature marche toujours et agit en tout par degrés<br />

imperceptibles et par nuances ». Changement des pratiques et des approches, la transition agroécologique<br />

avance de même. À quand dans un programme TV ?<br />

* : La question pouvant être élargie à la structure même de l’exploitation agricole, seuls les petits domaines<br />

agricoles semblant vertueux pour le documentaire. Une coopérative agricole est ainsi présentée comme un<br />

pôle « logistique » tenant du « grossiste » à vocation « industrielle » dans le documentaire. Cette entreprise<br />

n’a pas accepté d’échanger avec Hugo Clément, il faut dire que la question posée donne déjà une idée de la<br />

réponse attendue : « comment cette agriculture intensive peut-elle obtenir un label environnemental ? »<br />

** : S’indignant de serres de tomates hors-sol éclairées jour et nuit dans la région nantaise, l’agriculteur<br />

ajoute que le bilan carbone n’est pas pris en compte HVE. Il ne l’est pas non plus dans la bio, où le chauffage<br />

hivernal est possible en serre depuis 2019, avec une interdiction commercialisation du 21 décembre au 30<br />

avril, une interdiction qui vient tout juste d’être retoquée par le Conseil d’État.<br />

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