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PANORAMA DE PRESSE - 28.06.23

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<strong>PANORAMA</strong><br />

<strong>PRESSE</strong><br />

SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

2 8 · 0 6 · 2 3<br />

La presse papier est disponible quotidiennement au Centre de Documentation<br />

POLITIQUE<br />

ÉCONOMIE<br />

LA VIGNE<br />

LE VIN<br />

HORS CHAMPAGNE<br />

RETOUR SUR LES <strong>DE</strong>RNIERS <strong>PANORAMA</strong>S <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong><br />

CETTE REVUE <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> SE <strong>DE</strong>STINE À UN USAGE STRICTEMENT PERSONNEL ET INTERNE À L’ENTREPRISE,<br />

LE <strong>DE</strong>STINATAIRE S’INTERDIT <strong>DE</strong> REPRODUIRE, PUBLIER, DIFFUSER OU VENDRE CE DOCUMENT.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

FRANCE BLEU<br />

France Bleu<br />

25·06·23<br />

DAVID ARCHER, DU SYNDICAT<br />

GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS,<br />

EST INVITÉ POUR PARLER <strong>DE</strong>S<br />

CARACTÈRES <strong>DE</strong>S CHAMPAGNES<br />

CLIQUER POUR ÉCOUTER L’EXTRAIT<br />

2


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

26·06·23<br />

HAUSSE DU PRIX DU CHAMPAGNE<br />

« LES PRIX SERONT <strong>DE</strong> PLUS<br />

EN PLUS DÉTERMINÉS PAR LA<br />

DÉSIRABILITÉ <strong>DE</strong>S BOUTEILLES »<br />

(MARTIN CUBERTAFOND) (1)<br />

Le Champagne deviendrait-il trop cher ? Identifié comme un vrai produit de luxe ou simplement victime de<br />

l’inflation ? Est-ce un phénomène conjoncturel ou une vraie tendance de fond ? Martin Cubertafond, consultant<br />

en stratégie, maître de conférences à Sciences-Po Paris, spécialisé en distribution, vins & spiritueux, apporte<br />

quelques réponses permettant de mieux comprendre le contexte actuel et les enjeux champenois.<br />

Le prix de vente moyen d’une bouteille de champagne a augmenté de 10% sur douze mois, cette hausse<br />

est-elle uniquement liée à l’augmentation des coûts de production ?<br />

Il est clair que les coûts de production ont augmenté en 2022 pour les producteurs de Champagne. Le coût<br />

du raisin, qui représente plus de la moitié des coûts d’une bouteille, a augmenté. Il y a également eu une<br />

inflation importante, notamment pour les bouteilles et les autres matières sèches. Les maisons, coopératives<br />

et vignerons ont cherché à répercuter ces augmentations dans leurs prix de vente pour préserver leurs marges.<br />

L’augmentation des coûts est donc une des raisons de l’augmentation du prix de vente du Champagne, mais ce<br />

n’est pas la seule : la forte hausse de la demande a également tiré les prix vers le haut.<br />

C’est-à-dire ?<br />

Sur le marché du vin en général, pas seulement en Champagne, il existe deux principaux modèles de fixation<br />

de prix : pour les vins dont l’offre est supérieure à la demande, les producteurs ont tendance à fixer leurs prix en<br />

fonction de leur coût de production, auquel ils ajoutent une marge. Mais pour les vins dont l’offre est inférieure<br />

à la demande, les producteurs vont augmenter leurs prix jusqu’à ce que la demande diminue jusqu’au niveau<br />

de l’offre. Dans ce cas, le prix de vente est donc déconnecté des coûts de production.<br />

C’est ce que l’on observe, par exemple, avec les plus prestigieux des grands crus classés bordelais. Leur prix<br />

de sortie a en moyenne augmenté de 20% lors de la campagne de vente en primeur du millésime 2022 en cours.<br />

Cela n’est aucunement provoqué par une augmentation des coûts de production, mais par une anticipation<br />

d’une forte demande des marchés, du fait de la qualité du millésime.<br />

De la même façon, le prix de vente des cuvées de prestige champenoises est dicté par le rapport de l’offre et de<br />

la demande et non par l’évolution des coûts de production. Si Dom Pérignon, Cristal ou Krug ont allègrement<br />

dépassé un prix de vente de 200€ par bouteille ces cinq dernières années, cela n’est pas dû à une croissance<br />

de leurs coûts de production, mais en premier lieu à une désirabilité toujours plus forte, qui provoque une<br />

augmentation de la demande.<br />

Avec un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros pour 325 millions de bouteilles en 2022 contre 5,5<br />

milliards d’euros pour 320 bouteilles en 2021, la notion de valeur si chère à certains champenois dépasset-elle<br />

la notion de volume tout aussi chère à d’autres ?<br />

Si l’on regarde les chiffres 2022, les expéditions ont augmenté de +1,5% en volume, mais de +10,9% en<br />

valeur. Cette année 2022 restera donc dans les annales avant tout comme l’année de la valeur. Depuis le<br />

Covid, le Champagne vit une période un peu folle et passionnante. Après la pandémie, la demande a fortement<br />

augmenté. L’offre étant contrainte par les niveaux de stocks et la durée de vieillissement, de nombreux acteurs<br />

n’ont pas pu satisfaire la demande et ont dû mettre en place des systèmes d’allocation. Cela a changé, de fait,<br />

le modèle de fixation de prix. Pour de plus en plus d’acteurs, il n’est plus défini aujourd’hui par les coûts de<br />

production, mais par le déséquilibre entre l’offre et la demande.<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

26·06·23<br />

HAUSSE DU PRIX DU CHAMPAGNE<br />

« LES PRIX SERONT <strong>DE</strong> PLUS<br />

EN PLUS DÉTERMINÉS PAR LA<br />

DÉSIRABILITÉ <strong>DE</strong>S BOUTEILLES »<br />

(MARTIN CUBERTAFOND) (2)<br />

Si l’on considère que même une marque moyennement valorisée et très présente dans la grande distribution<br />

française comme Nicolas Feuillatte était sous allocation en 2022, alors cela veut dire que c’est toute la<br />

Champagne qui est en train de basculer vers ce nouveau modèle de fixation de prix. Si la demande continue à<br />

être forte, alors à l’avenir les prix seront de plus en plus déterminés par la désirabilité des bouteilles et de moins<br />

en moins par les coûts de production.<br />

Est-ce un bien pour la Champagne ? Cette orientation ne comporte-t-elle pas des risques ?<br />

Cette orientation n’est bien entendu pas sans risque. En augmentant ses prix, la Champagne se coupe<br />

de nombreux consommateurs. C’est le cas sur le marché français, où l’on voit que la part des foyers qui<br />

consomment du champagne diminue d’année en année depuis dix ans. Il s’est passé la même chose avec les<br />

grands crus bordelais que nous évoquions tout à l’heure, et aussi avec de nombreux autres produits qui sont<br />

devenus des symboles de l’art de vivre à la française.<br />

Mais selon moi, la stratégie de valeur (que l’on appelle aussi la premiumisation) présente plus d’opportunités<br />

que de risques. Tous les autres vins effervescents du monde rêveraient d’être face à cette problématique !<br />

En effet, dans le marché mondial des vins effervescents, qui est en croissance, le champagne est en train<br />

de s’affirmer comme la référence la plus qualitative, tout en haut de la pyramide. Cela implique de laisser<br />

le marché d’entrée et de milieu de gamme à d’autres acteurs (prosecco, cava, crémants, vins du nouveau<br />

monde,…).<br />

Vous pensez donc que cette course à la valeur ajoutée est amenée à se prolonger ?<br />

Selon moi, en réalité, la Champagne n’a pas vraiment le choix : elle est déjà embarquée dans cette direction. Si<br />

l’on prend du recul, cela saute aux yeux :les chiffres montrent que la croissance de la Champagne depuis 2010<br />

repose sur une augmentation des prix moyens et non des volumes.<br />

Par ailleurs, le leader, le groupe LVMH, qui contrôle près de la moitié du marché en valeur, tire les prix vers<br />

le haut grâce à son savoir-faire marketing de numéro 1 mondial du luxe. Et, en amont, la Champagne est<br />

également contrainte par le coût des raisins qui continue à augmenter, et qui ne laisse pas d’autre solution que<br />

de premiumiser. En effet, aujourd’hui, pour un vigneron, il est plus rentable de vendre ses raisins à 8-9€ le kilo<br />

(selon les crus) que de vendre des bouteilles à 14 ou 15 € HT.<br />

Tous ces éléments s’inscrivent dans ce qui me semble être une logique inaltérable de valorisation, et c’est une<br />

superbe opportunité pour la Champagne !<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

22·06·23<br />

LE 13 JUIN, DATE RETENUE POUR<br />

LA « PLEINE FLORAISON » EN<br />

CHAMPAGNE<br />

Si on calcule bien, sachant que la date du 13 juin a été retenue pour le stade « pleine<br />

floraison » pour cette campagne viticole 2023, il suffit de rajouter 80/90 jours<br />

pour entrevoir les dates des prochaines vendanges. Et en toute logique (et malgré<br />

l’inévitable « premier coup de sécateur ») elles n’auront pas lieu en août. Ce qui pour<br />

les aoûtiens est un soulagement !<br />

La floraison est maintenant achevée en tous secteurs. La nouaison des baies est déjà<br />

bien engagée. En secteurs précoces, les baies ont commencé à s’arrondir et ont atteint<br />

le stade 29 « grains de plomb » ou en sont toutes proches. Les précipitations de ces<br />

derniers jours ont été les bienvenues.A ce stade, la phénologie 2023 suit la trajectoire<br />

de la moyenne décennale (années 2013 – 2022). Les dates moyennes de floraison<br />

retenues pour le chardonnay, le pinot noir et le meunier sont, respectivement, le 10<br />

juin, le 13 juin et le 15 juin. La date du 13 juin est donc retenue pour le stade « pleine<br />

floraison » de cette campagne 2023. (source Comité Champagne)<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Amélie Bimont<br />

23·06·23<br />

EFFERVESCENCE AU SPARKLING<br />

WINE FORUM (1)<br />

Une journée dense entre innovations et réflexions pour cette première édition autour de la question du<br />

réchauffement climatique pour les vins effervescents.<br />

Champagne, Crémant, Prosecco, … Les effervescents ont le vent en poupe mais n’en oublient pas le<br />

réchauffement climatique. Organisé par Effevent et Vinidea dans une salle quasi pleine du Village by CA Reims,<br />

de nombreux intervenants se sont succédé lors du premier Sparkling Wine Forum pour partager innovations et<br />

répondre aux besoins de la filière face au réchauffement climatique.<br />

La Champagne pas épargnée<br />

« Entre 1985 et 2007, on a vu une augmentation de rendement lié au poids des grappes qui est passé de 100g<br />

à 140g, une augmentation de 0,8% du TAV et une baisse de l’acidité totale de 1,5 g/L » explique Wilfried<br />

Devaugermé, président de l’Union des Œnologues de Champagne. « En 30 ans, la date moyenne de vendanges<br />

a été avancé de 20 jours ». S’il est plus facile actuellement de ramasser à maturité qu’il y a 30 ans, la situation<br />

pourrait bientôt s’accélérer avec des problèmes de remuage et d’instabilité colloïdale déjà constatés sur le<br />

terrain. Et certains vignerons changent déjà leur pratique.<br />

S’adapter pour gagner en qualité<br />

C’est le cas de Cédric Moussé. En 2018, malgré une vendange magnifique, ses raisins rentrent chauds et le<br />

vigneron n’est pas satisfait. Après calculs, il estime perdre « au moins 120L pour les pinot meunier et 20L sur<br />

les pinot noir » entre la cueillette et le chargement à cause des transferts de raisin. C’est le déclic.<br />

« Désormais, on cueille directement dans de petites caissettes de 15 à 17kg de raisin que l’on place sur des<br />

palettes puis directement en chambre froide à 8°C, juste le temps de finir la parcelle. C’est le pressoir qui attend<br />

le raisin et plus l’inverse » explique le vigneron du Champagne Moussé qui a tout prévu pour augmenter la<br />

qualité du produit final, année chaude comme année froide. Chargement rapide du pressoir, maies réfrigérées et<br />

récupération de CO2 de fermentation ont également contribué à la diminution drastique des quantités de SO2.<br />

Des outils pour gérer l’acidité et du pH<br />

Qu’elles soient culturales, chimiques ou physiques, cette journée a présenté bien des clefs pour gérer l’acidité.<br />

« En plus d’une économie de fongicides de 80 à 90%, le voltis est caractérisé par une plus grande acidité<br />

et une plus grande astringence » explique Pascal Poupault, ingénieur à l’Institut Français de la Vigne et du<br />

Vin, à propos de cette variété résistante dont les potentialités œnologiques ont été étudiées dans le cadre des<br />

effervescents du Val de Loire.<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Amélie Bimont<br />

23·06·23<br />

EFFERVESCENCE AU SPARKLING<br />

WINE FORUM (2)<br />

« Il apporte également fraîcheur et complexité et remporte une bonne note globale face à un Saumur, un Vouvray,<br />

ou un Crémant de Loire. En revanche, les résultats sont plus mitigés en assemblage, avec une incidence plus<br />

importante d’un point de vue sensoriel » constate-il. Des échanges d’autant plus intéressants quand on sait que<br />

les premières plantations expérimentales en Champagne ont eu lieu il y a un peu plus d’un mois...<br />

Autre levier : celui des micro-organismes. « Lachancea thermotolerans, en complément avec Saccharomyces,<br />

va permettre de dégrader les sucres en acide lactique et de baisser le TAV dans une moindre mesure » explique<br />

Joana Coulon, responsable R&D et microbiologie chez BioLaffort. Si les Saccharomyces cerevisiae sont<br />

capables de moduler la production d’acide malique, la majorité des souches commerciales en consomment<br />

environ 20% en moyenne et sont dites démalicantes.<br />

Biolaffort s’est aussi intéressé au caractère « démalicant » des levures pour en sélectionner une fortement<br />

malicante. « La levure Klima va produire de l’acide malique et préserver l’acidité. Elle a également permis<br />

de baisser le TAV de 0,3% vol. » détaille Joanna Coulon. « Ainsi, en associant des Lachancea thermotolerans<br />

et des Saccharomyces cerevisiae malicantes, on peut vraiment jouer sur l’acidité des vins, voire aller plus<br />

loin en y associant des bactéries Oenococcus oeni qui dégrade très peu l’acide citrique, permettant ainsi de<br />

préserver l’acidité totale » conclut Joanna Coulon, en mettant en garde sur le moment de l’inoculation des<br />

micro-organismes et de la température.<br />

Pour abaisser le pH, Fernando Zamora, chercheur à l’Université de Tarragone a présenté les résultats d’un<br />

groupe de recherches sur l’échange cationique, qui permet une diminution du pH par la captation des ions K+<br />

et le relargage des ions H+. « Nous avons traité un moût de macabeu avec un pH initial de 3,21 pour obtenir<br />

un moût à 1,90. Le moût traité a ensuite été assemblé à différentes proportions du moût témoin avant d’être<br />

vinifiés en méthode traditionnelle ».<br />

Résultats : aucune différence significative au niveau des polysaccharides et des protéines (très importantes<br />

pour la hauteur et la persistance de la mousse), ni au niveau de l’analyse sensorielle puisque seule l’acidité a<br />

été affectée. Autre point : le vin préféré est celui avec 15% de moût traité. A noter cependant que cette méthode<br />

n’est pas autorisée en bio.<br />

Un levain en une seule étape<br />

« L’idée, c’était également de réduire l’occupation de la cuverie et les économies d’énergie » précise Nathan<br />

Wisniewski, responsable Fermentis Wine France. « La levure SPK05 a été sélectionnée pour sa résistance aux<br />

conditions difficiles de prise de mousse (TAP élevé, carences azotées et bas pH) et nous a permis de simplifier<br />

le protocole en réduisant la phase d’acclimatation. Ainsi, il ne dure que 36h à la place de 3 à 5 jours, sans<br />

carence azotée, tout en atteignant notre objectif de 60 à 80 millions de cellules viables/mL. Au bout d’une<br />

soixantaine de jours, on arrive à une pression suffisante de 6 bars ».<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

22·06·23<br />

ŒNOTOURISME : QUAND LA<br />

CHAMPAGNE SE RÉVEILLE ! (1)<br />

Avant la crise de 2008, l’Appellation Champagne n’était pas réellement une terre accueillante en termes de<br />

tourisme. Les flacons partaient partout dans le monde et, dans les maisons tout comme dans les domaines des<br />

vignerons, on ne recevait que peu ou prou de touristes. Les portes se fermaient à 18 heures et le week-end.<br />

Mais ça c’était avant ! Depuis la Champagne a décidé de montrer ses atours et ses atouts au monde. Et classée<br />

depuis 2015 au patrimoine mondial de l’Unesco, elle en possède beaucoup : hôtel et maisons d’hôtes de luxe,<br />

expériences inédites, dégustations, musées… la Champagne est en pleine effervescence. Bien sûr, il y avait les<br />

fameuses caves ou crayères qui permettaient à chacun de découvrir ces méandres souterrains de la Champagne.<br />

On pouvait même s’y promener en petit train chez certains. Désormais seul le Champagne Mercier, qui reçoit<br />

près de 100 000 visiteurs à l’année, perpétue cette tradition.<br />

Les visites de caves existent toujours, mais elles ont doucement évolué en se transformant en des lieux encore<br />

plus attractifs. Ajoutant pour les uns des expositions, pour d’autres des possibilités de brunchs, de goûters,<br />

d’expériences diverses… Au sein de la filière Champagne, il y a eu une réelle prise de conscience interne,<br />

particulièrement avec la proximité de Paris. De fait, à ¾ heure de la Capitale en TGV, voici un cadre idéal<br />

pour un week-end voire plus. Le glamour lié à l’image du champagne en plus ! En fait, avec la volonté de<br />

monter en valorisation, la Champagne a travaillé sur l’image de son produit. Un produit certes magique et<br />

mondialement connu, mais dont la région souffrait de méconnaissances. Il fallait montrer le terroir et le savoirfaire<br />

champenois, et bien entendu le faire savoir. Certaines maisons l’ont vite compris. Et ce qui pouvait être<br />

considéré comme des arguments marketing s’est développé en business model.<br />

« Une expérience champagne »<br />

À l’instar de Gilles de La Bassetière, président du Champagne de Venoge, qui a été parmi les premiers<br />

à aménager son superbe hôtel particulier datant de la fin du 19 siècle bordant l’avenue de Champagne à<br />

Épernay. Une situation géographique de choix, autrement baptisée « les Champs-Élysées de la Champagne,<br />

là où de nombreuses grandes maisons ont pignon sur rue. “En 2015 nous avons réalisé quatre suites dans<br />

les dépendances et un appartement, un bar-boutique dans l’ancienne écurie et aménagé notre parc”. C’est<br />

en voyageant partout dans le monde que ce dernier a compris que les grands producteurs de vins ouvraient<br />

leurs portes au public : “il nous faut faire vivre une expérience champagne. Pourtant à l’époque reconnaît-il,<br />

‘beaucoup de monde me disait que ce n’était pas utile”. Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui le rappellent pour<br />

lui demander des conseils. Et d’autres ont suivi.<br />

Ainsi toujours sur cette même prestigieuse avenue, on déambule entre le Cellier Perrier-Jouët et sa Belle<br />

Époque Society, les dégustations dans les caves du Champagne Boizel ou dans le bar de la boutique des<br />

Champagnes de vignerons… À Châlons-en-Champagne, on peut apprécier dans la seule et dernière maison de<br />

champagne de la ville, le Champagne Joseph-Perrier, complètement rénovée pour l’accueil du public. Dans<br />

la très jolie Côte des Bar, on propose aussi des logements atypiques au Champagne Alexandre Bonnet ou<br />

Champagne Gremillet installés au sein du vignoble pour mieux s’imprégner de la nature. I À cela on peut<br />

ajouter les séances yoga-champagne chez les uns ou la découverte de coquillages fossilisés chez les autres sans<br />

oublier les deux grands nouveaux espaces culturels permettant de mieux comprendre la culture du champagne<br />

et de La Champagne que sont Pressoria à Aÿ et le Musée du vin de champagne et d’archéologie champenoise<br />

à Epernay.<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

22·06·23<br />

ŒNOTOURISME : QUAND LA<br />

CHAMPAGNE SE RÉVEILLE ! (2)<br />

Clientèle haut de gamme et découvertes<br />

En termes d’hôtellerie, là aussi, l’offre a créé la demande, la chaîne Marriott ne s’y est pas trompée en<br />

s’installant devant la Cathédrale de Reims. Son petit frère sera bientôt construit à Épernay. Un Blue Radisson<br />

devrait être ouvert en 2024 dans la Cité des Sacres. Bien sûr, on ne peut pas oublier le Royal Champagne avec<br />

vue imprenable sur les vignes de Champillon ou encore le Loisium à Mutigny. De plus, on ne compte plus en<br />

Champagne le futur développement des offres oenotouristiques des maisons Bollinger, Thiénot, Taittinger…<br />

sans oublier un début d’esquisse de projet lié à Dom Pérignon. On l’a compris, la Champagne a dépassé la<br />

notion de service d’accueil de visite pour s’orienter vers un réel concept d’hospitalité.<br />

Concept repris par différentes structures organisatrices d’expériences effervescentes comme l’agence troyenne<br />

d’OenoSphères ou encore par des spécialistes du voyage de luxe, “j’ai une clientèle très haut de gamme et elle<br />

attend une connaissance approfondie de la Champagne. Bien sûr avec les grandes maisons, mais ils veulent<br />

aussi découvrir les vignerons, la production champenoise, le terroir, le parcellaire, et ça c’est nouveau, on voit<br />

bien que l’offre a émergé avec des vignerons qui s’organisent pour recevoir. Ils ont envie de communiquer<br />

‘explique Marie Tesson d’Exclusive France Tours. Des propos qui rejoignent ceux de Kirsten Neubarth, guide<br />

en Champagne : ‘Je m’occupe de visiteurs qui n’ont aucun problème de budget. Ils désirent se plonger dans<br />

une expérience très ciblée et particulière. Et c’est vrai que depuis quelques années, il y a un bouillonnement de<br />

projets, la Champagne s’est réveillée’.<br />

En chiffres :<br />

Les vignobles les plus visités sont : Bordeaux (18 %), Champagne (17,2 %), Alsace (16,9 %), Bourgogne (16,2<br />

%), Val de Loire (13 %).<br />

7,3 millions de visiteurs en Champagne<br />

14,8 millions de nuitées<br />

630 M€ de retombées économiques<br />

11 700 emplois directs<br />

9


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Laurence PICANO<br />

23·06·23<br />

LE SUD <strong>DE</strong> L’AISNE MISE SUR LE<br />

CHAMPAGNE<br />

Une nouvelle exposition inaugurée par la mission champagne et une plaque dévoilée : la Maison du<br />

tourisme Les Portes de la Champagne veut aborder l’été en affirmant le sud de l’Aisne comme un terroir<br />

de Champagne.<br />

À savoir<br />

Les panneaux touristiques représentant des secteurs du sud de l’Aisne, parmi ceux répartis sur 75 km le long<br />

de l’autoroute A4 ont été présentés et commentés par les maires concernés. Une maquette leur a été remise.<br />

Le nouveau site internet de la Maison du tourisme a été lancé à cette occasion et expliqué aux personnalités.<br />

L’assistance a également pris connaissance d’une nouvelle proposition de découverte originale : la murder<br />

party Le Secret du Laboureur, en lieu et place de la visite théatralisée proposée pendant plusieurs années.<br />

Pierre-Emmanuel Taittinger était dans le sud de l’Aisne pour inaugurer la nouvelle exposition de la Maison du<br />

tourisme Les portes de la Champagne et dévoiler une plaque « Tous engagés pour la Champagne au Patrimoine<br />

mondial de l’Unesco ». Bien visible dans le hall d’entrée de l’établissement, elle annonce la couleur aux<br />

touristes accueillis dans cette Maison de l’amitié France-Amérique : on est bien en Champagne. L’ensemble<br />

de la communication de l’organisme touristique est orienté vers le fameux breuvage. Entouré d’une bonne<br />

partie de ce que le territoire compte de personnalités, le président de la mission Coteaux, Maisons et Caves de<br />

Champagne – Patrimoine mondial a non seulement fait découvrir aux nombreux élus et à la sous-préfète ces<br />

éléments qui mettent en valeur leur secteur géographique mais il y a passé une partie de sa journée et s’y est<br />

visiblement plu, selon ses dires.<br />

Au cours des sept allocutions qui ont précédé la visite de la nouvelle exposition puis le « verre de l’amitié »,<br />

Pierre Emmanuel Taittinger a parlé de la mission champagne qu’il préside depuis 2016 et de la fin de cette<br />

fonction qui se profile pour lui, a-t-il affirmé. Il a ausssi regretté que la rivière Marne ne soit pas assez mise en<br />

valeur.<br />

Les clés des portes de la Champagne, tel est le nom de la nouvelle installation pour séduire les visiteurs. Elle<br />

prendra la place de celle consacrée à Quentin Roosevelt, non pas que l’aviateur fils du président américain<br />

soit oublié, comme l’a notamment rappelé Dominique Moyse, président de la Maison du tourisme. Le jeune<br />

homme pourrait être mis en valeur là où son avion s’est écrasé : à Coulonges-Cohan.<br />

Dans la maison de l’Amitié France-Amérique, le terroir va être présenté d’une manière attractive, voir ludique,<br />

afin d’être accessible aux différentes variétés de publics, notamment les enfants.<br />

Une exposition totalement bilingue, pour s’adapter aux étrangers, qui prend en compte le sens du toucher et<br />

l’odorat. Des petits cubes ou plaques pourront être bougés pour découvrir, deviner, identifier… par exemple<br />

les arômes du champagne.<br />

Ce sera une belle vitrine, un résultat rendu possible grâce à l’union des communautés de communes du sud<br />

de l’Aisne (UCCSA), présidé par Olivier Devron à qui Élisabeth Clobourse, présidente de la Communauté de<br />

communes du canton de Charly-sur-Marne, rendait hommage : « Ma communauté de communes de 16000<br />

habitants ne pourrait mettre en place un tel outil » Et elle en profite comme les communes de l’agglomération.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : PQR/PQD<br />

Edition : 26 juin 2023 P.9<br />

(Quotidiens régionaux)<br />

Journalistes : ALICE BECKEL<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Nombre de mots : 815<br />

Audience : 292000<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/2<br />

EPERNAY ET SA REGION<br />

CHAMPAGNE<br />

Près de Reims, les premières coiffes<br />

en papier font leur apparition<br />

TROIS-PUITS Les alternatives à raluminium pour coiffer les flacons de champagne fleurissent dans le vignoble.<br />

À Trois-Puits, Pierre Trichet a d’ores et déjà habillé l'une de ses cuvées d'une coiffe en papier.<br />

ballage ‘nature’», explique Émeline<br />

Cordy, collaboratrice de Pierre Tri<br />

chet.<br />

Une altemative<br />

plus écologique,<br />

pas encore économique<br />

ALICE BECKEL<br />

La pénurie de coiffes en alumi<br />

nium de l’hiver dernier a mis en<br />

lumière le besoin de trouver<br />

des alternatives. Une situation qui a<br />

poussé le Syndicat général des vi<br />

gnerons (SGV), l’un des principaux<br />

fournisseurs de l’appellation, à mi<br />

ser sur d’autres matières comme le<br />

papier.<br />

RÉVOLUTION ESTHÉTIQUE JALONNÉE<br />

<strong>DE</strong> CONTRAINTES TECHNIQUES<br />

Certains vignerons n’ont pas atten<br />

du cette initiative. En plus du cham<br />

pagne Moussé à Cuisles, Pierre Tri<br />

chet a pris les devants. Pour sa pre<br />

mière cuvée rosé de saignée, élabo<br />

rée en édition limitée à 1573<br />

bouteilles, ce vigneron de Trois<br />

Puits souhaitait « marquer le coup ».<br />

un em<br />

En plus d’un coffret élaboré en ce<br />

plin - nouveau matériau imaginé<br />

par l’entreprise Ecocep de Verzenay<br />

et d’une étiquette et d’une capsule<br />

sans encre (lire par ailleurs), le duo<br />

opte dès 2021 pour une coiffe en<br />

papier. « On a poussé tous nos four<br />

nisseurs dans leur retranchement,<br />

sourit le bras droit de Pierre Trichet.<br />

Je souhaitais une matière soyeuse<br />

pour cette cuvée. Quand je suis allée<br />

voir notre fournisseur Vipalux, il m’a<br />

parlé des coiffes en papier. » La cou<br />

leur immaculée rappelant la craie<br />

du terroir séduit immédiatement<br />

cette spécialiste du marketing.<br />

Une révolution esthétique jalonnée<br />

de contraintes techniques. La re<br />

cherche en développement (R&D)<br />

du produit prend du temps. En plus<br />

de réussir à fixer la coiffe sans im<br />

pacter la qualité du papier, il a fallu<br />

plusieurs essais pour renforcer le<br />

Comment? « En sommet de la coiffe proposant et tout autant<br />

pour calibrer les pointillés néces-<br />

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▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Près de Reims, les premières coiffes en papier font leur apparition<br />

Edition : 26 juin 2023 P.9<br />

p. 2/2<br />

En plus de la coiffe papier. cette cuvée spêciale comprend une étiquette et une capsule sans encre ainsi qu’un coffret comportant du bois de ceps. A.B.<br />

saires à l’ouverture de la bouteille.<br />

Ces difficultés passées, il a fallu<br />

adapter le processus d’habillage des<br />

bouteilles. Faute de machine adé<br />

quate, « on a dû les sertir à la main »,<br />

souligne Pierre Trichet. Au vu de la<br />

couleur de cet emballage, « il fallait<br />

mettre des gants » pour ne pas risquer<br />

d’entacher la précieuse coiffe.<br />

Des précautions chronophages.<br />

Quand d’ordinaire, la machine de<br />

l’exploitation traite 1 200 bouteilles<br />

à l’heure, la productivité baisse à<br />

90 exemplaires pour la cuvée de<br />

saignée. Des coûts supplémentaires<br />

auxquels s’ajoute la hausse du prix<br />

Un précurseur dans la région<br />

Pierre Trichet, comme le Syndicat général des vigne<br />

rons, se sont rapprochésdu seul capsulier producteur<br />

de coiffe en papier,Vipalux. Cetteentreprisebasée<br />

dans la zone Farmanae Reims travaillesur cette<br />

nouvelle matière depuis 2018. «Nous continuons les<br />

essais pour parfaire notre produit et proposer une<br />

gamme variée, bien que certaines coiffes soient déjà<br />

commerciaiisées, confiait dans nos colonnes la se<br />

maine passée Laurent Parizot, directeur commercial<br />

de Vipalux. Nous avons adapté nos machines pour<br />

produire à la fois des coiffes en papier et en alumi<br />

nium. En fonction des besoins, nous serons capables<br />

du papier. Dans de telles conditions,<br />

la coiffe papier n’est donc pas en<br />

core avantageuse sur le plan écono<br />

mique. « Son prix est dix fois supé<br />

rieur à une coiffe aluminium»,<br />

chiffre le chef d’entreprise. 1 g l’uni<br />

té contre quelques centimes pour la<br />

version<br />

aluminium.<br />

de passer d'une matière à l'autre. »<br />

Quant aux autreséléments innovantsde la cuvée<br />

rosé de saignée : l'étiquettesans encre comprenant<br />

au centrele logo ajouré du champagneest le fruit<br />

de l'imprimeur Latade Cernay-lès-Reims.Les informa<br />

tions sont ainsi simplement gaufrées.Là aussi, cette<br />

innovation a demandé quelques ajustementset du<br />

temps. « Une fois l'étiquette collée, il faut enlever à la<br />

main la partie du logo prédécoupée », note Pierre<br />

Trichet.<br />

La capsule ajourée,égalementsans encre,est l'œuvre<br />

de l'entrepriseGéraudeld'Épernay.<br />

Toutefois, « ça a suscité une curiosité<br />

dans le secteur». Et au-delà. «Même<br />

notre fournisseur de papier suédois<br />

nous a appelés car il était très intéres<br />

sé par ces coiffes», assure Émeline<br />

Cordy. La stratégie marketing a<br />

donc été payante. «Mais on n’a pas<br />

fait ça uniquement pour le marke<br />

ting», assure le duo. « Quand on voit<br />

d’où vient l’aluminium et où il fi<br />

nit...», souligne Pierre Trichet. La<br />

gestion du papier, de l’approvision<br />

nement au recyclage, est en effet<br />

plus en adéquation avec les préoc<br />

cupations environnementales. Si<br />

Pierre Trichet n’a pas encore calculé<br />

le bilan carbone de ces nouvelles<br />

coiffes, son confrère Cédric Moussé<br />

communique sur une réduction par<br />

cinq de ses émissions. À l’avenir, les<br />

coiffes en papier pourraient<br />

s’étendre à d’autres cuvées et ha<br />

biller ainsi 50 000 bouteilles. ■<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

25·06·23<br />

«IL Y AURA D’AUTRES ARRACHAGES<br />

<strong>DE</strong> VIGNES EN FRANCE» PRÉVIENT<br />

BERNARD FARGES (1)<br />

Concernant les limites du dispositif d’arrachage sanitaire bordelais, il semble qu’il y ait eu une<br />

incompréhension concernant le fait qu’un arrachage total des parcelles de vigne n’oblige pas à demander<br />

l’aide à la renaturation, et son obligation de jachère/boisement pendant 20 ans, mais puisse bénéficier de<br />

l’aide à la diversification dans d’autres cultures.<br />

Cela a été dit dans toutes les réunions depuis que l’on communique dessus. Les non-exploitants et ceux qui<br />

cessent toute activité agricole entrent dans le dispositif de renaturation de l’État, avec une contrainte de 20 ans.<br />

Ceux qui arrêtent leur activité viticole en arrachant tout ou partie de leurs vignes, mais en restant exploitant<br />

agricole vont dans le dispositif de diversification du CIVB, il n’ y a aucune exigence pour les cultures, et il n’y<br />

a aucune contrainte d’ engagement.<br />

Le sujet de la contrainte des 20 ans dans la renaturation est beaucoup mis en avant, ce qui a été retenu est<br />

le train qui arrive en retard. Dans les textes européens on ne peut pas faire autrement : on s’est battu pour le<br />

changer, mais c’était impossible. La contrainte de 20 ans concerne surtout les jachères. Pour les parcelles de<br />

renaturation mises en boisement, la contrainte est de fait : la plantation d’arbre nécessite du temps long.<br />

On entend des vignerons ayant dépassé l’âge de la retraite se demandant s’ils peuvent engager leurs<br />

parcelles sur 20 ans, avec des conséquences pour leurs enfants et petits enfants…<br />

Ils ont raison. Mais quelle est leur situation actuelle ? S’ils ont des vignes en friche, leurs parcelles n’ont pas<br />

de repreneur et plus beaucoup de valeur : ils n’auront pas de clients pour les prendre en fermage ou les acheter.<br />

Oui le système d’arrachage sanitaire est imparfait, mais il n’en existe pas d’autre. Ce 22 juin, nous avions 420<br />

dossiers de pré-candidatures pour 3 600 hectares à arracher.<br />

La filière des vins de Bordeaux a réussi à obtenir un dispositif d’arrachage sanitaire exceptionnel.<br />

Maintenez-vous vos demandes de retour de l’arrachage primé dans le droit communautaire ?<br />

Bernard Farges : On devra travailler au retour de l’arrachage dans les textes européens. Nous l’avons dit dès<br />

l’assemblée générale du CIVB de mai 2022. [Dans la filière nationale], tout le monde nous a dit non, nous<br />

demandant de trouver des solutions régionales. Le ministre de l’Agriculture aussi nous a dit de trouver une<br />

solution locale. La Région a pu mettre 10 millions d’euros pour accompagner le dispositif [de diversification<br />

agricole]. La filière bordelaise mettra 19 millions € pour l’arrachage sanitaire (et 30 millions € pour l’État),<br />

c’est beaucoup et ça va réduire notre capacité d’action.<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

25·06·23<br />

«IL Y AURA D’AUTRES ARRACHAGES<br />

<strong>DE</strong> VIGNES EN FRANCE» PRÉVIENT<br />

BERNARD FARGES (2)<br />

D’autres régions regardent ce qui se passent à Bordeaux. Il y aura d’autres arrachages de vignes en France, ça<br />

ne peut pas être autrement quand on regarde les chiffres export et la consommation en France. Les chiffres sont<br />

dans le rouge pour tout le monde. Et si la valeur augmente ou est stable, sa répartition n’est pas uniforme. On<br />

ne peut pas se dire qu’il n’y aura pas d’autre arrachage. Sauf à se dire que l’on distillera tous les ans. Ce serait<br />

une gabegie. Une gabegie d’argent public.<br />

Quels sont les autres bassins viticoles intéressés par l’arrachage ?<br />

Ce n’est pas à moi de le dire. Je dis qu’au sein de la filière, si on ne se donne pas les outils de réduction des<br />

surfaces, on va dans le mur. Si on ne fait rien, dans deux ans il y aura de nouvelles demandes de distillation.<br />

Ce serait une folie. Il faut s’engager pour qu’il n’y ait plus de distillation à l’avenir. Je ne suis pas le seul à le<br />

dire, il y a aussi Michel Chapoutier (président de l’Union des Maisons et Marques de Vin) et Jérôme Despey<br />

(président du conseil vin de FranceAgriMer).<br />

Bien sûr qu’il faut vendre plus et avoir des soutiens de l’État pour la communication export et française. Quand<br />

je vois le succès de Bordeaux Fête le Vin, il y a beaucoup à faire. Mais quand on somme les deux distillations<br />

de 2020 et 2023, on approche 400 millions d’euros pour retirer 5 millions d’hectolitres. Combien de vignes<br />

aurait-on arracher sur la base du volontariat avec 400 millions € ? Des milliers d’hectares qui auraient retiré<br />

autant de volumes que ces deux distillations. Des volumes retirés qui auraient permis d’économiser des frais<br />

de vinification et qui n’auraient pas été produits les années suivantes. Il fallait faire la distillation 2022 [de crise<br />

covid], mais cela n’a rien résolu.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

28·06·23<br />

APRÈS LA DÉCONSOMMATION,<br />

LA <strong>DE</strong>STRUCTION ET LA<br />

DÉPRODUCTION <strong>DE</strong> VINS FRANÇAIS<br />

? (1)<br />

Les signaux commerciaux de la filière vin vont de l’orange au rouge d’après les courtiers réunis en<br />

congrès. Face aux difficultés de mise en marché sur de plus en plus de segments, la stratégie de réduction<br />

des volumes est de sortie : distillation de crise, arrachage sanitaire, baisse des rendements, mise en<br />

réserve…<br />

Le tableau de bord du vin en vrac français passe à l’orange, quand ça ne vire pas au rouge cramoisi nous<br />

apprend le tour de France des syndicats régionaux de courtiers, réalisé ce vendredi 23 juin lors du congrès de<br />

leur fédération nationale dans le Beaujolais (au Hameau Dubœuf, à Romanèche-Thorins en Saône-et-Loire).<br />

En résumé, « une partie non négligeable des vignobles de France est en crise de production, en manque<br />

de consommateurs, en manque d’objectifs clairs face à la réalité de la transformation rapide du monde<br />

d’aujourd’hui » pose Jérôme Prince, le président national des courtiers en vins et spiritueux.<br />

Vignoble le plus exposé actuellement dans ses difficultés, « Bordeaux est en crise. Aujourd’hui, quand on parle<br />

de Bordeaux, on parle d’arrachage et de distillation » résume Cédric Roureau, le président du syndicat régional<br />

bordelais, rappelant la prédominance des vins rouges dans la production girondine (85 % des volumes) et la<br />

dépendance à une grande distribution française qui dévisse (la GD absorbant le quart des commercialisations<br />

totales). Alors que la distillation de crise pourrait concerner 800 000 à 1 million d’hectolitres, le courtier pose<br />

la question du succès du plan d’arrachage sanitaire en cours. Visant 9 500 hectares, « sera-t-il souscrit ? » laisse<br />

planer Cédric Roureau, rappelant les contraintes de la renaturation (20 ans de jachère ou reforestation pour un<br />

arrêt total d’activité agricole) et les risques d’une diversification (comme la production d’olives en Gironde).<br />

« On est dans situation compliquée, malgré la succession de petites récoltes » ajoute le courtier, faisant état<br />

d’une forte sortie de grappes, actuellement mise sous pression par le mildiou. La maladie serait presque un<br />

agent régulateur.<br />

Bordeaux n’est le pas seul grand malade du vignoble français, loin de là. Dans le Languedoc-Roussillon,<br />

l’inquiétude domine d’après Louis Servat, le président du syndicat régional. « Le marché a mis temps à se<br />

mettre en place, à part les IGP Oc très dynamiques en blanc. Le reste est très compliqué sur les rouges, les<br />

rosés, les AOP régionales et les bio saturés par une offre trop importante » dresse-t-il, notant que si les prix<br />

restent fermes sur les cépages blancs (100 à 120 €/hl), pour les rouges et rosés il y a désormais des baises<br />

notable (après un démarrage à 80-90 €/hl). « La distillation de crise est très attendue, et devrait en partie<br />

résoudre les volumes excédentaires qui ne trouveront pas preneurs et faire un peu de place pour les vendanges<br />

2023 qui arrive à grand pas » se projette Louis Servat, qui rapporte des impacts limités de la sécheresse littorale<br />

sur la production régionale, avec des perspectives conséquentes de production sur le millésime. Ce qui a de<br />

quoi inquiéter dans le Midi : que faire d’un nouveau flot de volumes quand les marchés tournent au ralenti ?<br />

Réduction des rendements<br />

La Vallée du Rhône répond à cette interrogation par une réduction des rendements de son appellation régionale.<br />

Les Côtes-du-Rhône vont les baisser de 51 à 41 hl/ha rapporte Christophe Pasta, le président du syndicat<br />

rhodanien. « Malgré [le titre d’]appellation la plus vendue sur les linéaires, nous sommes en surproduction »<br />

résume le courtier, relevant la volonté de la vallée du Rhône de résister avant d’envisager de devoir arracher<br />

(enterrant la demande de retirer 2 à 3 000 ha). 200 à 300 000 hl pourraient être distillés sur le bassin ajoute<br />

Christophe Pasta, relevant la mise en place d’une réserve de 10 % des volumes en 2022 pour réduire les<br />

surstocks. « On est en difficulté, surtout en appellations rouges après une stratégie de 20 ans [sur cette couleur].<br />

Les blancs fonctionnent bien, mais on en a peu » ajoute-t-il, notant que les crus fonctionnent très bien pour leur<br />

part (exemple de succès : 70 ha sont plantés chaque année en AOC Crozes-Hermitage).<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

28·06·23<br />

APRÈS LA DÉCONSOMMATION,<br />

LA <strong>DE</strong>STRUCTION ET LA<br />

DÉPRODUCTION <strong>DE</strong> VINS FRANÇAIS<br />

? (2)<br />

La stratégie de réduction des rendements 2023 concerne aussi la Provence, où le tableau rosé se révèle<br />

particulièrement contrasté. Pour les Côtes de Provence depuis deux campagnes, « le marché est à deux vitesses.<br />

De la récolte jusqu’à la mi-décembre, il est porteur avec de belles maisons varoises et champenoises. Après<br />

cette première mise en marché dynamique, il ne se passe plus rien. On est dans le dur quand le produit ne rentre<br />

pas dans des cahiers des charges et profils » explique Pierre-Jean Bertri, le président du syndicat provençal.<br />

Si ce phasage se trouve en Côteaux d’Aix, pour les Côteaux Varois : « c’est la bérézina » résume le courtier,<br />

qui rapporte que la plus petite AOC provençale se trouve en pleine remise en question stratégique (avec un<br />

cabinet d’audit). « Il va falloir prendre des positions structurantes » avance Pierre-Jean Bertri, qui dévoile que<br />

les Côteaux Varois vont baisser à 42 hl/ha leur rendement (contre 55 hl/ha), sauf pour « celui qui prouve qu’il a<br />

un marché, qu’il peut contractualiser en vrac ou bouteilles, et va pouvoir justifier 55 hl/ha. Ça va être sportif…<br />

» La distillation doit désormais éponger les stocks de « millésimes un peu ancien », restant notamment sur<br />

les bras des caves particulières, alors que les caves coopératives auraient déjà déclassé ces stocks en vin de<br />

table, « ce qui a pu déstabiliser d’autres régions » évoque sobrement Pierre-Jean Bertri, alors que des volumes<br />

conséquents de vins sans indication géographique ont été écoulés à des prix cassés (excluant le bassin Vallée<br />

du Rhône-Provence de la distillation sur VSIG, comme le vignoble du Centre Val de Loire).<br />

Modèles charentais et champenois<br />

Autre baisse de rendement à Cognac, avec une réduction tout juste annoncée de 10 % qui va conduire à la mise<br />

en réserve climatique. Entre la « baisse significative aux États-Unis » (pour absorber le surstock, la hausse des<br />

prix et la concurrence de la tequila) et à l’arrivée de 5 000 hectares en production (avec 87 000 ha de vignes en<br />

AOC Cognac en 2023), la filière charentaise fait face à une « période exceptionnelle qui rappelle qu’il ne faut<br />

jamais se reposer sur ses acquis » indique Bernard Guesdon, le président du syndicat charentais. Si le courtier<br />

est confiant dans la capacité de rebond commercial des cognacs, les outils interprofessionnels de gestion des<br />

rendements et des nouvelles plantations permettent d’apaiser les tensions (du moins tant qu’elles émergent et<br />

ne s’incrustent pas durablement). Une approche conjointe partagée avec la Champagne, qui connaît également<br />

« depuis le début de l’année un petit tassement des marchés (-3,4 % par rapport à l’an passé) » rapporte Franck<br />

Hagard, le co-président du syndicat champenois, relevant cependant une baisse plus forte en mai (-15 % entre<br />

2023 et 2022, sachant que cette année de nombreux jours fériés ont ralenti les expéditions).<br />

Après les surperformances commerciales de 2022 pour la Champagne, « on est sereins quand même. Mais<br />

toujours avec cette crainte : dès lors qu’il y a montée, on sait que derrière il y a un plateau voire une descente. On<br />

espère que la descente ne sera pas trop importante » indique le courtier. Grâce à ses outils interprofessionnels,<br />

la Champagne peut « rentrer une belle vendange (comme celle qui s’annonce en 2023), même quand il n’y en<br />

a pas forcément besoin [commercialement]. Ce qui risque d’être le cas cette année ». Pour Franck Hargard,<br />

une offre conséquente permettrait de détendre le marché : « ça nous arrange. Il y a encore des tensions sur<br />

l’approvisionnement, des prix de raisin qui vont sans doute monter, une demande très forte du négoce car on<br />

sait qu’à moyen terme ça va fonctionner [et] un renouvellement de contrat, qui créé naturellement une tension<br />

: on va resigner en moyenne pour 5 ans en 2024. »<br />

Porteuses sur des prix plus abordables que ceux champenois, les bulles ont le vent en poupe. En témoignent<br />

les crémants. « Ils sont porteurs. La belle dynamique des ventes d’Alsace est surtout portée par les crémants,<br />

qui se portent très bien comme toutes les régions à bulle » souligne Claude Freyermuth, le président du<br />

syndicat alsacien. Notant que les crémants représentent 30 % des volumes alsaciens note une augmentation<br />

des rendements sur crémant : +5 hl pour monter à 80 hl/ha. Pour les vins tranquilles, si les vins de riesling<br />

et de pinot noir sont « très recherchés », les « cépages aromatiques comme le gewurztraminer » sont moins<br />

demandés, semblant « moins à la mode ».<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

28·06·23<br />

APRÈS LA DÉCONSOMMATION,<br />

LA <strong>DE</strong>STRUCTION ET LA<br />

DÉPRODUCTION <strong>DE</strong> VINS FRANÇAIS<br />

? (3)<br />

Même succès pour les crémants de Bourgogne, qui sont produits à 51 % en Beaujolais note Cédric Subrin,<br />

le président de la section du Beaujolais. Voyant le crémant comme le régulateur de prix et de volumes du le<br />

Beaujolais, le courtier note que « le beaujolais a le sourire » face aux perspectives de belle récolte 2023. « On<br />

espère reconstituer les stocks après 4 millésimes déficitaires » pointe Cédric Subrin, notant des prix demeurant<br />

élevés, « à des niveaux semblant actés » depuis 2020. « Cela ne veut pas dire que tout est parfait. Avec les<br />

hausses de prix, nous perdons 40 à 50 % sur certaines enseignes de la grande distribution » prévient Cédric<br />

Subrin.<br />

Ce défi de gagner en valeur sans être sorti par les acheteurs taraude également dans le val de Loire. Avec le «<br />

recul depuis deux ans du rosé Anjou, chahuté pour ses prix élevés par d’autres régions de France. C’est une<br />

appellation en grande difficulté » constate Christine Touron-Lavigne, la présidente du syndicat de la Vallée de<br />

la Loire. L’autre appellation ligérienne rosée, « le Cabernet d’Anjou rentre en difficulté. Après les croissances,<br />

il y a un gros frein à cause du manque de bouteilles [en verre]. Les ventes qui ne sont pas faites ne sont pas<br />

rattrapées » ajoute la courtière. Pour les vins rouges, les appellations Bourgueil, Chino ou Saumur affichent «<br />

une situation très saine au niveau du stock, après de belles hausses des prix. Les marchés se sont faits par la<br />

peur de manquer pour les négociants. Mais en définitive il semblerait que le marché se tasse. »<br />

Problèmes de riches<br />

En Côte d’Or, il semble que la filière vin soit sur un autre monde. Même si le millésime 2022 a été généreux, les<br />

cours restent fermes : entre forte demande du négoce (désormais 1 600 acheteurs) et stocks bas à la propriété<br />

(qui n’hésite pas à jouer la rétention). Ce qui fait que « le négoce se trouve face à une concurrence déloyale : il<br />

achète cher du vrac et se retrouve à des prix supérieurs que les tarifs des vins de domaine » note Jérôme Prince,<br />

qui préside le syndicat bourguignon des courtiers. Si les domaines « ne savent plus où donner de la tête » pour<br />

répondre aux demandes, le négoce « ralentit fortement » ajoute le courtier.<br />

Idem pour Chablis, le courtier Laurent Camu relevant des « domaines assaillis de demandes, mais ce n’est pas<br />

le même retour du négoce, où il y a un ralentissement ». Pour Jérôme Prince, « il y a quand même un risque : le<br />

Bourgogne bashing », alimentée par des hausses continues des prix. Appelant à faire attention à un phénomène<br />

émergent, le courtier constate qu’« avec l’inflation, on verse un peu trop dans le luxe : ce qui est gênant, il ne<br />

faut pas se couper de la base [des consommateurs]. »<br />

Arrachage, diversification, tendance…<br />

Au terme de ce tour de France des défis rencontrés par la filière, où trouver des solutions ? L’exemple du<br />

Beaujolais est inspirant pour Jérôme Prince : « cette région renaît de ses cendres et peut donner espoir à ceux qui<br />

déprimeraient et penseraient qu’il n’y a rien à faire sinon que d’attendre des aides et subventions de distillation<br />

et d’arrachage. » Pour atteindre cette « rémission sérieuse », le Beaujolais s’est infligé un remède de cheval<br />

relève Cédric Subrin : perte de la moitié des surfaces en appellations Beaujolais et Beaujolais villages (de 10<br />

à 6 000 ha), diversification en Crémant (de Bourgogne) et profil répondant aux consommateurs (buvabilité et<br />

terroir).<br />

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