PANORAMA DE PRESSE - 28.06.23
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
25·06·23<br />
«IL Y AURA D’AUTRES ARRACHAGES<br />
<strong>DE</strong> VIGNES EN FRANCE» PRÉVIENT<br />
BERNARD FARGES (1)<br />
Concernant les limites du dispositif d’arrachage sanitaire bordelais, il semble qu’il y ait eu une<br />
incompréhension concernant le fait qu’un arrachage total des parcelles de vigne n’oblige pas à demander<br />
l’aide à la renaturation, et son obligation de jachère/boisement pendant 20 ans, mais puisse bénéficier de<br />
l’aide à la diversification dans d’autres cultures.<br />
Cela a été dit dans toutes les réunions depuis que l’on communique dessus. Les non-exploitants et ceux qui<br />
cessent toute activité agricole entrent dans le dispositif de renaturation de l’État, avec une contrainte de 20 ans.<br />
Ceux qui arrêtent leur activité viticole en arrachant tout ou partie de leurs vignes, mais en restant exploitant<br />
agricole vont dans le dispositif de diversification du CIVB, il n’ y a aucune exigence pour les cultures, et il n’y<br />
a aucune contrainte d’ engagement.<br />
Le sujet de la contrainte des 20 ans dans la renaturation est beaucoup mis en avant, ce qui a été retenu est<br />
le train qui arrive en retard. Dans les textes européens on ne peut pas faire autrement : on s’est battu pour le<br />
changer, mais c’était impossible. La contrainte de 20 ans concerne surtout les jachères. Pour les parcelles de<br />
renaturation mises en boisement, la contrainte est de fait : la plantation d’arbre nécessite du temps long.<br />
On entend des vignerons ayant dépassé l’âge de la retraite se demandant s’ils peuvent engager leurs<br />
parcelles sur 20 ans, avec des conséquences pour leurs enfants et petits enfants…<br />
Ils ont raison. Mais quelle est leur situation actuelle ? S’ils ont des vignes en friche, leurs parcelles n’ont pas<br />
de repreneur et plus beaucoup de valeur : ils n’auront pas de clients pour les prendre en fermage ou les acheter.<br />
Oui le système d’arrachage sanitaire est imparfait, mais il n’en existe pas d’autre. Ce 22 juin, nous avions 420<br />
dossiers de pré-candidatures pour 3 600 hectares à arracher.<br />
La filière des vins de Bordeaux a réussi à obtenir un dispositif d’arrachage sanitaire exceptionnel.<br />
Maintenez-vous vos demandes de retour de l’arrachage primé dans le droit communautaire ?<br />
Bernard Farges : On devra travailler au retour de l’arrachage dans les textes européens. Nous l’avons dit dès<br />
l’assemblée générale du CIVB de mai 2022. [Dans la filière nationale], tout le monde nous a dit non, nous<br />
demandant de trouver des solutions régionales. Le ministre de l’Agriculture aussi nous a dit de trouver une<br />
solution locale. La Région a pu mettre 10 millions d’euros pour accompagner le dispositif [de diversification<br />
agricole]. La filière bordelaise mettra 19 millions € pour l’arrachage sanitaire (et 30 millions € pour l’État),<br />
c’est beaucoup et ça va réduire notre capacité d’action.<br />
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