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PANORAMA DE PRESSE - 09.08.23

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<strong>PANORAMA</strong><br />

<strong>PRESSE</strong><br />

SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

0 9 · 0 8 · 2 3<br />

La presse papier est disponible quotidiennement au Centre de Documentation<br />

POLITIQUE<br />

ÉCONOMIE<br />

LA VIGNE<br />

LE VIN<br />

HORS CHAMPAGNE<br />

RETOUR SUR LES <strong>DE</strong>RNIERS <strong>PANORAMA</strong>S <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong><br />

CETTE REVUE <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> SE <strong>DE</strong>STINE À UN USAGE STRICTEMENT PERSONNEL ET INTERNE À L’ENTREPRISE,<br />

LE <strong>DE</strong>STINATAIRE S’INTERDIT <strong>DE</strong> REPRODUIRE, PUBLIER, DIFFUSER OU VENDRE CE DOCUMENT.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

INTERVIEW <strong>DE</strong> MAXIME TOUBART<br />

FRANCE BLEU<br />

-<br />

08·08·23<br />

▶ CLIQUEZ ICI POUR ÉCOUTER L’INTERVIEW ◀<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Web<br />

FRA<br />

Famille du média : Médias professionnels<br />

Audience : 114538<br />

Sujet du média : Tourisme-Gastronomie<br />

9 Aout 2023<br />

Journalistes : Alexandre<br />

Abellan<br />

Nombre de mots : 609<br />

www.vitisphere.com p. 1/2<br />

Visualiser l'article<br />

Champagne Conditions de travail et d'accueil des saisonniers étrangers, la<br />

bombe à retardement du vignoble ?<br />

Entre prestataires peu scrupuleux et viticulteurs ne remplissant pas toutes leurs obligations de contrôle, la CGT Champagne<br />

alerte sur des pratiques devant cesser. Sans s'opposer à la main d'oeuvre étrangère, mais à l'irrespect des directives nationales<br />

en termes de rémunérations, cotisations sociales, hébergement...<br />

Des conditions d'hébergement et de vendanges ne sont pas très glorieuses pour une AOC aussi prestigieuse au chiffre<br />

d'affaires de 6,3 milliards € critique José Blanco. - crédit photo : CGT Champagne (des vendangeurs lors de la récolte 2022<br />

en Champagne).<br />

Secrétaire général de l'Intersyndicat CGT des salariés du Champagne, José Blanco alerte sur les risques de la prestation de<br />

services dans les vignes : « les employeurs ne veulent pas regarder leurs responsabilités. Je signale à tous les vignerons qui<br />

font appel à prestation de service qu'ils ont un devoir de vigilance comme donneur d'ordres. » Notamment la vérification du<br />

paiement des salaires et des cotisations selon la réglementation française, ainsi que la gestion de l'hébergement, du transport<br />

et des repas. Pourtant, José Blanco voit dans le vignoble des « prestataires qui facturent à l'heure, mais paient à la tâche.<br />

D'autres cassent les prix sur le dos des salariés pour augmenter leurs marges. On voit des conditions de travail désastreuses<br />

pour les travailleurs bulgares ou tchèques... On peut parler de filières de traite dans les pays de l'Est » énumère le<br />

syndicaliste.<br />

Mais « comme ça touche à l'image de la Champagne, ça ne plaît pas et ça fait bouger » note José Blanco, pour qui « il faut<br />

enrayer dérives ». Comme des travailleurs logés à plus de 80 km des vignes où ils travaillent, ou ayant une pause déjeuner<br />

réduite au maximum, ou subissant une forte surveillance de leur travail... Pour améliorer les conditions des saisonniers<br />

étrangers, José Blanco demande à la filière champenoise et à la préfecture de « lutter contre l'esclavage moderne pratiqué par<br />

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Tous droits de reproduction et de représentation réservés au titulaire de droits de propriété intellectuelle<br />

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L'accès<br />

SUITE<br />

aux articles<br />

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et le partage sont strictement limités aux utilisateurs autorisés.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Champagne Conditions de travail et d'accueil des saisonniers étrangers, la bombe à<br />

retardement du vignoble ?<br />

9 Aout 2023<br />

www.vitisphere.com p. 2/2<br />

Visualiser l'article<br />

certains prestataires de service peu scrupuleux » , de payer « les vendangeurs à l'heure et non plus au kg » , d' « appliquer la<br />

loi sur le devoir de vigilance des donneurs d'ordre qui font appel à ces sociétés de prestations (transports, hébergement,<br />

nourriture, salaires aux minimas Français et charges réglées en France et surtout bien s'assurer des conditions de travail) »<br />

, d' « inscrire les conditions de travail, d'hébergement et de rémunération des saisonniers dans l'AOC Champagne » et de «<br />

pouvoir participer à ces réunions au titre du syndicat salariés auprès des instances (CIVC, SGV) » . Mais en matières<br />

sociales, le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) n'intervient pas, ces sujets étant du ressort de la<br />

commission tripartite du Champagne (avec le Syndicat Général des Vignerons de Champagne, SGV, et l'Union des<br />

Maisons de Champagne, UMC).<br />

Gain d'attractivité pour les travailleurs locaux et régionaux<br />

S'opposant à « de l'esclavagisme moderne en exploitant les travailleurs étrangers » et pas aux saisonniers étrangers, la CGT<br />

demande également des revalorisations et adaptation pour attirer plus de main d'oeuvre locale. Le syndicat propose de « faire<br />

un effort sur le prix des repas voir les rendre totalement en charge, en rendant les transports gratuits pour les plus précaires<br />

(bus, trains etc ...), en cumulant le RSA avec les salaires perçus pendant les vendanges comme cela se pratique dans notre<br />

région et l'étendre à l'ensemble du territoire et faire de même pour les bénéficiaires des indemnités Pole Emploi » et « en<br />

supprimant le repos hebdomadaire (les vendanges s'étalent sur une période d'environ dix jours et le but des saisonniers est<br />

de faire un maximum d'heures dans la limite du raisonnable bien sûr). »<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

07·08·23<br />

LE TRANSFERT <strong>DE</strong>S PGE EN PRÊTS<br />

RELAIS BONIFIÉS SE <strong>DE</strong>SSINE POUR<br />

LE VIGNOBLE<br />

Négocié depuis des mois, l’allongement des délais de remboursement des Prêts Garantis par l’État<br />

pourrait se concrétiser d’ici l’automne. Ce qui représenterait un allégement conséquent des encours<br />

bancaires pour la filière vin.<br />

Outil efficace pour surmonter financièrement la crise covid, les Prêts Garantis par l’État (PGE) sont devenus<br />

trois ans apprès un boulet financier pour certaines entreprises. Demandé depuis plusieurs mois, pour ne pas<br />

dire années, l’allongement des délais de remboursement à 10 ans des PGE semblent sur le point d’aboutir<br />

alors qu’une task-force dédiée aux PGE a été lancée par le ministère de l’Agriculture. « On travaille en effet<br />

pour passer sur des prêts bonifiés plus classiques, mais le régime juridique de minimis pourrait s’avérer très<br />

contraignant » indiquait récemment à Vitisphere le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Une prudence<br />

qui peut se résumer à savoir si le jeu d’une notification d’aide générale à la Commission Européenne vaut la<br />

chandelle d’une consommation de crédits minimis.<br />

« Même s’il n’y a que quelques centaines de bénéficiaires, cet outil répondra à des situations de difficultés<br />

d’encours bancaire » estime Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Dont la<br />

fédération a récemment sondé ses adhérents sur le sujet, avec 400 entreprises ayant intégralement consommé<br />

leur PGE et anticipant des difficultés de remboursement (ce qui ferait par extrapolation 700 à 900 domaines<br />

concernés par la filière). « J’entends la précaution sur les minimis, ce sera le choix de chacun en responsabilité.<br />

Toute trésorerie obtenue ne sera pas à mobiliser » ajoute Jean-Marie Fabre, pointant que comme l’outil existe<br />

au niveau européen pour l’agriculture, il faut que les « entreprises aient le choix de l’utiliser ou pas. Il y a une<br />

demande et besoin. Cela fait 18 mois que l’on en parle, il faut clore le dossier. »<br />

Ce dispositif de prêt relai bonifié concernerait les entreprises ayant consommé tout leur PGE et<br />

n’ayant pas commencé à les rembourser, avec un taux d’intérêt s’approchant de 1,5 % pour une durée<br />

approchant d’une dizaine d’année. La prochaine étape est un débat interministériel sur les budgets<br />

d’ici la rentrée, ce qui permettrait une notification à la Commission Européenne en suivant, pour un<br />

lancement cet automne d’un possible appel à projet. « Enrichissons la boîte à outil face aux crises<br />

successives » conclut Jean-Marie Fabre.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

07·08·23<br />

PAS D’OBLIGATION <strong>DE</strong><br />

RENÉGOCIATION <strong>DE</strong>S PRIX POUR<br />

LES VINS EN CAS D’INFLATION<br />

Un arrêté confirme que les vins, moûts et raisins sont écartés des dispositifs généraux agricoles<br />

d’obligation de révision des prix contractuels en cas de fluctuation des prix «de l’énergie, du transport<br />

et des matériaux entrant dans la composition des emballages».<br />

Tout juste publié au Journal Officiel, l’arrêté du 31 juillet dernier inclut les vins, raisins et moûts AOP, IGP et<br />

sans indication géographique parmi « la liste des produits agricoles et alimentaires pour lesquels […] le contrat<br />

de vente peut ne pas comporter de clause de renégociation du prix mentionnée » entre un producteur agricole<br />

et son premier acheteur. Soit une exception à l’article L. 441-8 du Code de Commerce, issu de la loi Egalim2<br />

d’octobre 2021, qui impose que « les contrats d’une durée d’exécution supérieure à trois mois portant sur la<br />

vente des produits agricoles et alimentaires dont les prix de production sont significativement affectés par des<br />

fluctuations des prix des matières premières agricoles et alimentaires et des produits agricoles et alimentaires,<br />

de l’énergie, du transport et des matériaux entrant dans la composition des emballages comportent une clause<br />

relative aux modalités de renégociation du prix permettant de prendre en compte ces fluctuations à la hausse<br />

comme à la baisse. » Une obligation qui fait encourir des amendes administratives allant jusqu’à 75 000 €<br />

pour une personne physique et 375 000 € pour une personne morale (pouvant être doublée en cas de nouveau<br />

manquement dans les deux ans suivant la première infraction).<br />

Validé par les interprofessions de la filière vin*, cette exemption confirme le décret du 26 décembre dernier «<br />

fixant les produits et les catégories de produits pour lesquels le contrat de vente ou l’accord-cadre peut ne pas<br />

être conclu sous forme écrite ». Ayant suscité de vifs débats parlementaires ce début d’année, l’exclusion du<br />

vin, et notamment du vin en vrac, de « la non-négociabilité du prix des matières premières agricoles » est aussi<br />

issue de la loi Egalim 2.<br />

* : Sont cités l’Anivin de France, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), le Bureau<br />

interprofessionnel des vins du Centre-Loire (BIVC), le Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC),<br />

le Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace(CIVA), le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux<br />

(CIVB), le Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), le Comité interprofessionnel des vins du<br />

Jura (CIVJ), le Comité interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL), le Comité interprofessionnel des<br />

vins de Provence (CIVP), le Comité interprofessionnel des vins du Roussillon (CIVR), l’Interprofession des<br />

Vins du Beaujolais (Interbeaujolais, l’Interprofession des Vins du Val de Loire (Interloire), l’Interprofession<br />

des Vins de la Vallée du Rhône (Inter Rhône), l’Interprofession des vins de Bergerac et Duras (IVBD), de<br />

l’Association interprofessionnelle des vins à Indication Géographique Protégée du Sud-Est (Intervins Sud-Est),<br />

l’Interprofession des vins du Sud-Ouest (IVSO) et l’Union interprofessionnelle des vins de Cahors (UIVC).<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

08·08·23<br />

-1 % EN VALEUR ET -8 % EN<br />

VOLUME POUR LES EXPORTATIONS<br />

FRANÇAISES <strong>DE</strong> VINS ET SPIRITUEUX<br />

De -13 % pour les cognacs qui dévissent à +8 % les champagnes qui restent explosifs, les exportations de<br />

vins et spiritueux marquent le pas en valeur ce premier semestre 2023. On s’attendait à pire entend-on<br />

au quai d’Orsay.<br />

En repli de 1 % en valeur et 8 % en volume sur le premier semestre 2023, la filière exporte 8,6 milliards<br />

d’euros, pour un excédent commercial se contractant. « C’est une baisse est très faible, mais c’est une baisse<br />

tout de même » répond à Vitisphere Olivier Becht, ministre délégué au commerce extérieur, présentant les<br />

chiffres export des six premiers mois 2023 ce 8 août, et ajoutant que « c’est surtout vrai pour le Cognac<br />

» avec -13 % d’expédition (à 1,6 milliard €) et « une explication qui est très simple, les États-Unis, qui<br />

sont l’un des principaux clients pour le Cognac ont l’année dernière fait des commandes exceptionnelles (par<br />

crainte de différends commerciaux sur l’acier et l’aluminium) ». À l’inverse, le quai d’Orsay souligne que les<br />

champagnes augmentent leurs exportations de 8 % (à 2 milliards €) et que les vins tranquilles connaissent des<br />

tendances contrastées (+2 % pour les vins AOP et -4 % pour les vins IGP).<br />

Au final, les vins et spiritueux sont à contre-courant du gros des exportations françaises, alors que les plus<br />

grands excédents commerciaux s’élèvent à +16 milliards € pour l’aéronautique et le spatial (+12 % en valeur)<br />

et +8 milliards € pour les parfums et cosmétiques (+7 %). « Avec les données des cinq premiers mois, on pensait<br />

que les résultats seraient plus mauvais. Finalement la baisse est légère » indique une source au ministère des<br />

Affaires Étrangères, pointant le fort repli de l’ensemble des produits agricoles et agroalimentaire (-5 %, avec la<br />

baisse des expéditions de céréales par rapport au moment de déclenchement de la guerre en Ukraine).<br />

Face aux demandes répétées de soutien à l’export des vins français (la « grande cause nationale » de Jean-Marie<br />

Fabre et des Vignerons Indépendants), le ministre délégué répond que « nous devons continuer à promouvoir<br />

nos exportations de vins et spiritueux à l’international, et notamment parce qu’au niveau français nous savons<br />

que la consommation intérieure régresse. Si nous voulons continuer à produire les mêmes volumes, nous<br />

devons bien nous tourner vers l’export, conquérir de nouveaux marchés. C’est aussi le sens que nous donnons<br />

à la conclusion d’accords commerciaux : lever des barrières que nous avons sur le vin. » Et Olivier Becht de<br />

citer le cas des accords sur le Mercosur (notamment avec les droits douaniers sur le Brésil). Un plan d’aide<br />

à l’export doit être annoncé dans les prochaines semaines, avec des mesures de renforcement des dispositifs<br />

d’accompagnement de Business France. « Il n’y a pas de mesures sectorielles, mais normalement, les vins et<br />

spiritueux devraient s’y retrouver » entend-on au quai d’Orsay.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

08·08·23<br />

LA FRANCE RE<strong>DE</strong>VIENDRAIT LE<br />

PREMIER PRODUCTEUR MONDIAL<br />

<strong>DE</strong> VIN EN 2023<br />

Produisant 44,5 millions hl de vin d’après les premières prévisions ministérielles, le vignoble français<br />

dépasserait les volumes produits à date par ses voisins italiens et espagnols. Et ce malgré des rendements<br />

amputés par le mildiou au Sud-Ouest et la sécheresse dans le Midi, sans oublier des tempêtes localisées<br />

de grêle. Restent à résoudre les défis commerciaux et stratégiques de filière en cette période de<br />

bouleversement de la consommation.<br />

n 2023, la France devrait produire 44,5 millions d’hectolitres de vins, soit une baisse de 3 % par rapport à<br />

2022 selon la première note du millésime 2023 publiée par les Services de la Statistique et de la Prospective<br />

(SSP). De quoi redonner à la France le titre de premier pays producteur mondial, perdu depuis 2015 au profit<br />

de l’Italie. D’après les chiffres les plus récents, la vendange italienne serait actuellement estimée à 43 millions<br />

hl, le mildiou faisant de 2023 « l’une des pires années de l’histoire des vignobles italiens depuis un siècle, avec<br />

1948, 2007 et 2017 » d’après le syndicat agricole Coldiretti. En Espagne, la récolte de vins et de moûts pourrait<br />

se chiffrer entre 36 et 36,5 millions d’hectolitres d’après les coopératives espagnoles. Se basant sur des relevés<br />

au premier août, la note du SSP avance une production française entre 44 et 47 millions hl, sachant que « ces<br />

estimations sont provisoires au regard de l’incertitude entourant les conséquences des attaques de mildiou<br />

dans les vignobles du Bordelais et du Sud-Ouest » et qu’« en Languedoc et Roussillon sévit une sécheresse<br />

persistante ».<br />

Dans le vignoble français cet été, il y a en effet une salle et deux ambiances. D’un côté se trouvent les vignobles<br />

qui sont passés entre les gouttes du dérèglement climatique et de l’autre ceux qui en ont subi les dégâts. Alors<br />

que les premières vendanges démarrent dans le Roussillon, ce millésime aura été de nouveau particulièrement<br />

éprouvant. Des tempêtes localisées de grêle ont ponctué tout le printemps et se poursuivent cet été (Anjou,<br />

Crozes-Hermitage, Mâconnais, Savoie…). Mais le principal élément de bascule d’un millésime prometteur<br />

quantité reste la pression mildiou, dont la virulence a touché de nombreux vignobles (Corse, Provence, Val de<br />

Loire, Vallée du Rhône...), mais ampute surtout les récoltes et le moral dans tout le quart Sud-Ouest (Bergerac,<br />

Bordeaux, Gascogne…), où le débat reste vif pour une prise en charge de ces excès d’eau par l’assurance<br />

climatique (demande maintenue malgré le refus des assureurs). Des zones de l’Aude et de l’Hérault ont<br />

également été touché par le mildiou, mais on parle plus dans le Midi de sécheresse, avec des vignes ne poussant<br />

pas sur le littoral méditerranéen (de l’Aude et des Pyrénées-Orientales). Pour les vignobles épargnés, la récolte<br />

est prometteuse en Alsace (si l’oïdium reste maintenu), en Bourgogne, Champagne, Cognac, Corse, Jura,<br />

Provence, Savoie (malgré le mildiou et la grêle), Val de Loire, Vaucluse… Du moins s’il n’y a pas de mauvaise<br />

surprise météo d’ici la récolte.<br />

Défis stratégiques<br />

Avec une vendange qui « devrait atteindre, voire dépasser la moyenne des récoltes 2018-2022 » au niveau<br />

national comme l’annonce le SSP, la vendange 2023 s’annonce hétérogène en quantités. Une situation aussi<br />

contrastée que les perspectives de marché, alors que la distillation de crise est en cours (avec un budget<br />

inférieur aux demandes) et que les débats sur la gestion stratégique du potentiel de production animent la<br />

filière vin (avec des réductions de rendement d’un côté et des propositions de réserves interprofessionnelles<br />

de l’autre) face aux perspectives de nouvelles baisses de la consommation nationale (-25 % d’ici 2034 d’après<br />

certaines projections) et des difficultés actuelles sur les marchés export (-8 % en volume pour les vins et<br />

spiritueux français sur le premier semestre 2023). S’il redevient le premier production mondial de vin, le<br />

vignoble français connaît surtout les défis pour devenir le premier metteur en marché de vin.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

LINKEDIN<br />

Olivier Zebic<br />

09·08·23<br />

ATTENTION, LA POURRITURE GRISE<br />

(BOTRYTIS CINEREA) RISQUE<br />

D’ÊTRE LE PROBLÈME MAJEUR<br />

<strong>DE</strong> CERTAINES PARCELLES EN<br />

CHAMPAGNE ! [...]<br />

Attention, la pourriture grise (Botrytis cinerea) risque d’être le problème majeur<br />

de certaines parcelles en Champagne ! Le rendement potentiel est élevé, et la<br />

météo pluvieuse de ces derniers jours (entre autres) ont été très favorable à son<br />

développement. Nous avons observé de la pourriture sur les 3 cépages majeurs de la<br />

Champagne : Chardonnay, Pinot Noir et Meunier.<br />

Sur la photo, la grappe de Pinot Noir est déjà condamnée, une mesure radicale<br />

serait de la supprimer pour éviter de contaminer les autres (ceci dit, on observe de la<br />

pourriture sur les grappes voisines).<br />

Une mesure prophylactique (de prévention) consiste à aérer les grappes. Par exemple<br />

un effeuillage.<br />

Quelques vignerons en vacances vont avoir des mauvaises surprises en revenant...<br />

Photo : Pinot Noir dans le secteur d’Epernay<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Marion Bazireau<br />

04·08·23<br />

LES CARTES <strong>DE</strong>S APPELLATIONS<br />

VITICOLES DISPONIBLES EN LIGNE<br />

L’Inao lance un portail des plans officiels de délimitation des AOP et IGP. Professionnels comme<br />

particuliers peuvent à tout moment les consulter et les télécharger.<br />

Plus besoin de se déplacer en mairie pour accéder aux cartes de l’aire géographique ou de l’aire parcellaire des<br />

appellations d’origine protégées ou contrôlées (AOP/AOC) et des indications géographiques protégées (IGP).<br />

L’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) propose désormais aux professionnels ou particuliers de<br />

les consulter en ligne et de les télécharger 7/7 jours, 24/24 h sur un nouveau portail.<br />

Les plans de délimitation peuvent être utilisés à plusieurs fins : savoir où produire de l’AOP ou de l’IGP ;<br />

permettre aux organismes de contrôle de vérifier l’appartenance d’un territoire à la délimitation en vigueur<br />

; ou aider les administrations ou bureaux d’études à élaborer des documents d’urbanisme ou de cession de<br />

parcelles.<br />

Ils reposent sur les limites administratives du cadastre (les parcelles), dont le maillage suffisamment fin permet<br />

de tenir compte de variations très localisées des éléments du milieu physique et de zoner le potentiel de<br />

production d’une appellation.<br />

Valeur juridique<br />

« Ce zonage peut recouvrir des parcelles plantées en vigne comme des parcelles non agricoles mais répondant<br />

aux critères techniques (sol, exposition...) qui caractérisent un vignoble » rappelle l’INAO, insistant sur le fait<br />

que seuls les plans consultables sur ce portail sont les seuls documents opposables en matière de délimitation<br />

des aires parcellaires. « En effet, les informations consultables sur data.gouv.fr ou sur le Géoportail de l’IGN<br />

n’ont pas de valeur juridique » explique l’Institut.<br />

L’Inao a réalisé l’inventaire de tous les plans disponibles et propose une recherche par département<br />

ou commune ou aussi par indication géographique. Chaque plan prend la forme d’un fichier PDF<br />

dont numéro à 4 chiffres correspond à l’identifiant de dénomination des produits Inao. L’AOC 0095<br />

correspond par exemple à «Gaillac». Un tutoriel permet de bien comprendre le fonctionnement de la<br />

plateforme.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Maxime Mascoli<br />

04·08·23<br />

DANS LES ARCHIVES <strong>DE</strong> LA<br />

CHAMPAGNE VITICOLE : 1927, IL<br />

N’EST <strong>DE</strong> CHAMPAGNE QUE LA<br />

CHAMPAGNE (1)<br />

Cet été, nous plongeons dans les archives de la Champagne Viticole, mensuel du Syndicat Général des<br />

vignerons qui retranscrit ce qui agite le monde champenois depuis 1909. Cinquième et dernier épisode<br />

de notre série avec mars 1927, année où l’appellation Champagne est définie et inclut enfin l’Aube.<br />

Pour ce dernier épisode, nous avons choisi l’année 1927, en mars. Deux actualités et une chronique sur le mois<br />

écoulé occupent le journal, d’une seule feuille. Ici pas de marketing, de question d’économie ou de tourisme :<br />

la vigne, rien que la vigne. Le premier sujet est le vote de la proposition de loi de Joseph Capus, présentée par<br />

le menu dans le canard. Cette loi, défendue par Edouard Barthe et surnommée loi Capus, sera votée en juillet<br />

1927 et va changer la Champagne pour toujours : elle va réintégrer les communes viticoles de l’Aube dans<br />

l’appellation et va déterminer, entre autres, les cépages entrant dans la composition du vin.<br />

La loi supprimant l’infamante appellation « champagne deuxième zone » pour l’Aube, est attendue par la<br />

profession alors que les discussions à l’Assemblée nationale patinent. La Champagne viticole s’est d’ailleurs<br />

illustrée en interpellant le député Edouard Barthe pour lui demander de voter la loi : « La viticulture française<br />

et surtout les grands crus de France attendent avec une légitime impatience le vote de la loi Capus » qui<br />

doit mettre fin à la discrimination envers les vignerons de l’Aube, instaurée en 1908 et qui a provoqué une<br />

grande révolte en 1911. Et de conclure, en remerciant les députés : « Grâce à vous tous, nous croyons que<br />

la Champagne, le champagne et les Champenois peuvent vivre et nous vous disons à tous bien sincèrement<br />

merci.»<br />

▼ SUITE ▼<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Maxime Mascoli<br />

04·08·23<br />

DANS LES ARCHIVES <strong>DE</strong> LA<br />

CHAMPAGNE VITICOLE : 1927, IL<br />

N’EST <strong>DE</strong> CHAMPAGNE QUE LA<br />

CHAMPAGNE (2)<br />

L’autre article concerne la lutte contre la pyrale et la cochylis. Un sujet d’importance, alors que la crise du<br />

phylloxéra, arrivé en Champagne en 1890, est dans toutes les mémoires. L’article relate un moyen de lutte<br />

différent de l’insecticide : le piégeage. La Champagne viticole invite ses lecteurs à pratiquer assidûment et «<br />

d’unir leurs efforts pour sauvegarder la récolte de notre mère nourricière la vigne ». Le premier piège évoqué<br />

est celui à appât, une invention récente qui consiste à remplir un pot d’un liquide odorant attirant les papillons.<br />

« L’an dernier, nous avons pu voir un viticulteur de notre région en placer (...). Nous nous promettions de<br />

suivre ce travail avec intérêt mais la sécheresse aidant, le manque de remplissage des pots et la pluie (...) ont<br />

donné des résultats insignifiants. » L’expèrience partagée par le journaliste semble peu probante.<br />

En revanche, un autre système semble fonctionner : le piège lumineux. Le journaliste est enthousiaste : «<br />

Le piégeage lumineux est sans contredit un des moyens les plus efficaces de destruction. » Il détaille par le<br />

menu comment placer la lampe et avec quel liquide piéger in fine l’insecte attiré par la lumière. Seul bémol :<br />

le coût, élevé : « La mise en œuvre à grande échelle est impossible. » En cette époque, les méthodes sont très<br />

artisanales et la formation des vignerons se fait essentiellement sur le tas. Et la Champagne viticole a un rôle<br />

essentiel à jouer dans cette formation. Le mensuel n’a depuis pas failli à sa mission.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Maxime Mascoli<br />

03·08·23<br />

DANS LES ARCHIVES <strong>DE</strong> LA<br />

CHAMPAGNE VITICOLE: 1953,<br />

RÉFORME <strong>DE</strong>S RETRAITES,<br />

INFLATION LÉGISLATIVE<br />

Nous sommes en décembre 1953. La Seconde Guerre mondiale s’est achevée il y a un peu plus de huit ans.<br />

Sur le grand journal, uniquement composé d’un recto verso et valant six francs, le grand sujet du jour est…<br />

la réforme des retraites. Il ne s’agit pas ici de travailler plus longtemps (l’âge limite est alors de 65 ans) mais<br />

d’offrir une allocation vieillesse agricole, ce qui n’existait tout simplement pas avant. La loi, votée en 1952,<br />

entrera en application en 1955. La Champagne viticole entame donc un grand article pour expliquer comme<br />

cela fonctionnera. Un système qui est assez surprenant puisqu’il ne s’applique pas aux vignerons disposant de<br />

plus d’un 1,84 hectare de cultures (vignoble ou non).<br />

En effet, s’il faut avoir exploité pendant 15 ans une parcelle agricole ou viticole, ceux qui disposent de plus<br />

de 500 francs de revenu cadastral, soit une parcelle d’1,84 hectare estime la Champagne viticole, ne peuvent<br />

y prétendre. « Cependant, tempère le journal, c’est un cas très rare dans notre vignoble. » Également, il ne<br />

faut pas dépasser les 188 000 francs de l’époque de revenus annuels (soit aujourd’hui en prenant compte de<br />

l’inflation : 4 688 euros) ou 232 000 francs pour un couple (soit 5 788 euros aujourd’hui), une somme qui paraît<br />

ridiculement basse. Le montant de la retraite annoncé n’est guère élevé : 28 000 francs pour une personne seule<br />

et 56 000 francs pour un couple. Soit 648 et 1 396 euros, par an.<br />

Le journal considère cependant que s’il s’agit « plus d’une organisation de solidarité qu’une caisse de retraites,<br />

c’est une étape importante. » Il regrette cependant l’exclusion de ceux qui disposent de plus de 500 francs de<br />

revenu cadastral et note que « beaucoup d’agriculteurs voudraient augmenter leur retraite par des cotisations<br />

volontaires ». Les années 1950 n’étaient pas une période faste pour les humbles vignerons.<br />

D’autant que le champagne se remet peu à peu de la guerre. Dans un article consacré au « négoce champenois<br />

depuis 15 ans », on découvre que le stock de bouteilles est passé de 149 millions de bouteilles en 1935 à<br />

111 millions en 1953. Les grandes maisons ont été les plus touchées par ces pertes durant la guerre et voient<br />

leurs ventes reculer de 15 %. En revanche, il note que si le prix moyen de ces « grandes bouteilles » a été<br />

multiplié par 28 (passant de 25 à 700 francs) entre 1938 et 1953, la « petite bouteille » est, elle, passée de 10<br />

francs à plus de 500 francs, soit un prix « 40 à 50 fois plus cher qu’avant la dernière guerr e ». Les premiers<br />

ont plus ou moins suivi l’inflation, pas les seconds. Résultat, le journal conseille de mettre plus de bouteilles<br />

sur le marché plutôt que de faire du stock en attendant que les prix montent. Une baisse des prix semble<br />

indispensable pour remettre la Champagne sur pied.<br />

Enfin, la Champagne viticole pousse un petit coup de gueule contre « La législation en folie » des fonctionnaires<br />

qui imposent des règlements sans passer par la loi. « On nous établit un nouveau régime des plantations et saiton<br />

quelle est l’idée de nos technocrates-législateurs ? Faire établir un dossier avant toute plantation, envoyer<br />

un “spécialiste” vérifier si le terrain est convenable, demander l’avis de deux organismes nationaux et faire<br />

prendre un arrêté par deux ministres ! » s’étrangle le journaliste qui refuse de laisser « un technicien plus ou<br />

moins compétent » décider si un vigneron peut planter. Le journaliste monte même sur ses grands chevaux,<br />

prétextant qu’« un jour, tous se moqueront de ses lois et ce sera l’anarchie en France. Peut-être, l’est-ce<br />

déjà ? ». Il conclut, agacé : « Ne demandons que des règles applicables ». Les plaintes régulières contre les<br />

réglementations excessives n’ont pas changé en 70 ans.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Sharon Nagel<br />

04·08·23<br />

INTERDIRE LA PUBLICITÉ SUR<br />

L’ALCOOL NE MODIFIE PAS LA<br />

CONSOMMATION<br />

Au moment où le gouvernement écossais envisage d’interdire la publicité sur les boissons alcoolisées<br />

dans certains lieux, une nouvelle étude publiée outre-Manche affirme que les interdictions n’ont aucun<br />

effet significatif sur la demande globale et que l’intervention publique ne se justifie donc pas.<br />

Les hygiénistes ont longtemps proclamé qu’une interdiction de la publicité en faveur des boissons alcoolisées<br />

pouvait contribuer à une réduction des ventes d’alcool, et par extension, des dommages causés par l’abus<br />

d’alcool. Mais une étude publiée fin juillet par l’Institut des Affaires Economiques (IEA) à Londres réfute<br />

cette hypothèse. Le responsable de l’économie sur les modes de vie au sein de l’institut et auteur de l’étude,<br />

Christopher Snowdon, affirme que si les producteurs investissent dans la publicité, c’est pour persuader les<br />

consommateurs de troquer une marque contre une autre, et non pour augmenter la consommation globale. Et de<br />

s’appuyer sur des chiffres relatifs à la période 1991-2001 en Grande-Bretagne, où les dépenses publicitaires sur<br />

l’alcool ont régressé de 10,8 % parallèlement à une hausse de 15,8 % de la consommation. De plus, la quasitotalité<br />

de l’augmentation de la consommation portait sur le vin, qui fait bien moins l’objet de publicité que la<br />

bière ou les spiritueux. Pour rappel, l’Angleterre prône encore une approche plutôt libérale de la publicité sur<br />

l’alcool alors que l’Irlande a adopté un positionnement plus restrictif, et que l’Ecosse y songe.<br />

Aucune preuve probante<br />

Dans son étude intitulée Alcohol Advertising: What does the evidence show? (soit «Publicité sur l’Alcool: que<br />

révèlent les données de recherche ?»), Christopher Snowdon cite plusieurs travaux de recherche pour appuyer<br />

ses propos. A titre d’exemple, trois études sur les restrictions publicitaires imposées sur l’alcool dans les Etats<br />

canadiens de la Colombie britannique, du Manitoba et de Saskatchewan n’ont démontré aucun impact sur la<br />

consommation. De même, en 2014 larevue Cochrane, structure mondialement reconnue pour ses travaux de<br />

haut niveau en matière de soins de santé fondés sur des données probantes, a déclaré : « Il n’existe pas de<br />

preuves solides à l’heure actuelle pour ou contre la recommandation de mettre en œuvre des restrictions à la<br />

publicité sur l’alcool ». Et une étude transversale de 17 pays de l’OC<strong>DE</strong> sur la période 1975-2000 a conclu que<br />

« les interdictions de publicité ne réduisent pas la demande d’alcool ».<br />

Facteurs de confusion et biais<br />

Attribuant la consommation à des facteurs plus culturels que publicitaires, l’économiste-chercheur estime que<br />

« les études qui se montrent favorables aux restrictions ont eu tendance à ignorer les facteurs de confusion ou à<br />

être truffées de biais, tels que les différences culturelles, les problèmes de mesure et les biais de sélection et de<br />

mémorisation. Par exemple, les études qui montrent que les plus gros buveurs déclarent voir plus de publicité<br />

pour l’alcool sont probablement des exemples de « causalité inversée » ». En l’absence de preuves solides<br />

quant à l’efficacité d’interdictions publicitaires sur l’alcool, Christopher Snowdon affirme que l’intervention<br />

de l’Etat ne se justifie pas. « La publicité influe sur la part de marché des différentes marques, mais les sommes<br />

consacrées à la publicité pour l’alcool n’ont aucun effet sur la consommation globale d’alcool. C’est ainsi que<br />

fonctionne la publicité sur tous les autres marchés matures, et il serait surprenant que l’alcool soit différent ». Et<br />

de conclure que « les affirmations véhémentes des militants anti-alcool sur la publicité doivent être prises avec<br />

des pincettes. L’analyse des données a révélé que seules quelques études de grande qualité se sont penchées<br />

sur la question et que les résultats sont, dans le meilleur des cas, mitigés. Une interdiction de la publicité pour<br />

l’alcool ne serait certainement pas une politique fondée sur des données probantes ».<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Christophe Reibel<br />

03·08·23<br />

LA TOURNÉE <strong>DE</strong>S TERROIRS A<br />

CARTONNÉ SUR LA ROUTE <strong>DE</strong>S VINS<br />

D’ALSACE<br />

Quinze rendez-vous. Autant de succès. Du 23 avril au 30 juillet, la Tournée des terroirs a drainé plus de<br />

10 000 personnes dans les vignes du nord au sud de la route des vins d’Alsace.<br />

Des participants conquis, des viticulteurs ravis : la Tournée des terroirs a fait l’unanimité ce dimanche 30<br />

juillet dans le vignoble de Bergbieten, comme dans les quatorze autres étapes programmées auparavant par<br />

l’interprofession sur des sites choisis pour représenter la diversité géologique du vignoble alsacien. « C’est<br />

un superbe concept. Les lieux sont extraordinaires » lance Adrien, un caviste de la région venu en famille.<br />

« Je découvre des domaines, des vins. Une telle initiative ramène les Alsaciens dans leur propre vignoble<br />

pour s’apercevoir qu’il n’y a pas seulement sept cépages, mais également une grande diversité de terroirs ».<br />

Christelle et Alexandre, Strasbourgeois confortablement installés, du rouge léger dans leur verre, se sont déjà<br />

rendus à deux autres étapes de la Tournée. « Cela se passe en pleine nature, avec de la bonne musique, et de<br />

bons vins. Ici, je me suis laissé tentée par un gewurztraminer de macération. Surprenant et intéressant » détaille<br />

Christelle.<br />

Les dix viticulteurs mobilisés à Bergbieten pour servir les trente vins qu’ils avaient sélectionnés ne tarissent<br />

pas non plus d’éloges sur la formule. « C’est un événement attractif, dans l’air du temps. J’ai vu beaucoup<br />

d’œnophiles à la quête d’authenticité » note Etienne Loew, du domaine éponyme à Westhoffen. « C’est excellent<br />

en terme d’image » renchérit Guillaume Mochel, du domaine Frédéric Mochel à Traenheim, peu stressé malgré<br />

une fréquentation de plus de 700 personnes à la fin de la journée. « L’infrastructure et la logistique sont<br />

entièrement gérées par l’équipe du Civa (Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace). Nous avons l’esprit<br />

libre pour nous concentrer sur la seule promotion de nos vins » poursuit le viticulteur.<br />

Plus de 1 000 à Sigolsheim<br />

La nécessité pour les domaines de compléter l’offre en tables et chaises a été le seul imprévu de l’étape, comme<br />

dans plusieurs autres précédentes. « Nous avions fixé une jauge de 500 visiteurs par date. Mais elle a été très<br />

vite dépassée » explique Mathias Herqué, chargé de mission contenu et événementiel au Civa. Aucune étape<br />

n’a accueilli moins de 460 personnes. La meilleure affluence a été enregistrée le 28 mai à Sigolsheim plus de 1<br />

000 entrées. « Nous avons été surpris par la proportion des moins de 35 ans et le nombre d’étrangers, italiens,<br />

allemands, américains, notamment. Ce qui plaît c’est que cela n’est pas une énième fête de village » complète<br />

Mathias Herqué. Pour Christelle, pareille Tournée est « à renouveler tous les ans ». La feuille de route du Civa<br />

prévoit un rythme d’organisation tous les deux ans.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Marion Bazireau<br />

03·08·23<br />

LE VIGNOBLE D’OCCITANIE EN<br />

PROIE À UN NOUVEL INSECTE<br />

L’aleurode épineux du citronnier Aleurocanthus spiniferus est signalé en France métropolitaine. Dans<br />

le Gard et l’Hérault, ce polyphage capable de s’attaquer à un grand nombre d’espèces végétales a été<br />

détecté sur vigne.<br />

Pour la première fois en France métropolitaine, le Service Régional de l’Alimentation (SRAL) de l’Occitanie<br />

a confirmé ce 28 juillet la présence de l’insecte aleurode épineux du citronnier Aleurocanthus spiniferus sur les<br />

communes de Aimargues, Aubord, Bernis, Congénies, Junas, Nîmes, Uchaud, Vauvert et Vestric-et-Candiac<br />

(Gard) ainsi que Lunel et Saint-Nazaire-de-Pézan (Hérault).<br />

L’insecte est également en attente de confirmation sur les communes de Bouillargues, Langlade, Le Cailar,<br />

Saint-Gilles, Saint-Laurent-d’Aigouze (Gard) et a été détecté de façon localisée à Boisseron (Hérault).<br />

Ce petit ravageur s’attaque à un grand nombre d’espèces, dont la vigne. Originaire du Sud-Est de l’Asie,<br />

l’aleurode épineux du citronnier a été introduit à partir de 2008 en Italie, puis en Grèce, en Croatie, au<br />

Monténégro et en Albanie, ainsi que dans d’autres régions du monde dont l’île de La Réunion.<br />

Les autorités en charge de la protection des végétaux appellent à la vigilance et à la mobilisation de tous. «<br />

L’aleurode épineux du citronnier s’alimente sur les feuilles des végétaux et affaiblit la plante. Il excrète de plus<br />

un miellat abondant et collant qui conduit au développement d’une couche noirâtre (la fumagine), empêchant<br />

la photosynthèse et la respiration de la plante. De fortes infestations peuvent entraîner la chute des feuilles et<br />

même conduire à la mort de jeunes arbres ou plantes trop affaiblies » prévient le SRAL.<br />

Les larves sont regroupées en colonies immobiles sur la face inférieure des feuilles : de petite taille (entre 0,3<br />

et 0,8 mm), noires avec une marge blanche constituée de courts filaments de cire. Les adultes possèdent des<br />

ailes gris-bleu avec des points blancs et ne mesurent pas plus de 1,7 mm.<br />

Etant considéré comme un organisme de quarantaine dans l’Union européenne, dans les 11 communes<br />

désormais considérées comme une zone infectée, la circulation de plusieurs végétaux destinés à la plantation,<br />

dont Vitis Vinifera, est soumise à des exigences particulières : la constatation officielle que le lieu de production<br />

est exempt de l’organisme nuisible, ou la réalisation par l’opérateur professionnel de traitements appropriés<br />

pour garantir l’absence du nuisible.<br />

Traitements insecticides<br />

En cas de détection, le détenteur de la plante doit détruire au plus vite les parties de végétaux infestées, «<br />

ou les végétaux entiers en cas de forte infestation » précise le SRAL. L’opération peut être réalisée soit par<br />

incinération soit en les enfermant dans des sacs hermétiques pendant au moins deux semaines.<br />

Des traitements insecticides à base d’huiles minérales, paraffiniques ou huiles essentielles d’orange, à<br />

action physique sur les larves peuvent également être conseillés quand une infestation peu importante sans<br />

développement de fumagine est observée. « D’autres traitements insecticides efficaces existent, réservés à un<br />

usage professionnel et à la possession d’un Certiphyto » ajoute le SRAL, avant de demander à chacun de lui<br />

signaler toute observation d’insectes «suspects».<br />

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