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Rückblick und Ausblick von Zentralpräsident Valentin Bischof Le BB ...

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l’importance des contre-mélodies que j’ai<br />

toujours privilégiées dans mes compositions.»<br />

Quête effrénée de musique<br />

<strong>Le</strong> musicien en herbe mémorise toutes les<br />

mélodies qu’il entend. «Comme gamins, on<br />

connaissait toutes les grandes marches.<br />

Pendant la mob, la fanfare du Bataillon 133,<br />

dirigée par le fameux Gaudard, répétait dans<br />

le hameau de Châtaignier. Je me rappelle de<br />

‹Marschbereit› et de ‹Pour la patrie› d’Arthur<br />

Ney – c’était magnifi que – ou encore des<br />

marches de Blankenburg ...»<br />

Tout est bon pour entendre de la musique.<br />

L’adolescent va même sous les fenêtres du<br />

local où répète la fanfare radicale rivale. But:<br />

profi ter des remarques du chef de La Liberté,<br />

un ancien instructeur militaire alémanique<br />

empreint de rigueur.<br />

Des idées dans la tête<br />

Par rapport à son œuvre de compositeur,<br />

Martin Carron professe une grande humilité.<br />

«J’ai écrit ce que je savais, un peu comme un<br />

peintre du dimanche, qui n’a pas suivi les<br />

beaux-arts, mais qui fait du mieux qu’il peut<br />

avec ses connaissances. Sans avoir la prétention<br />

d’être un professionnel. Un peu comme<br />

un contremaître maçon qui, à force de voir<br />

des plans, sait aussi projeter une maison»,<br />

explique Martin Carron. C’est d’ailleurs pourquoi<br />

ses partitions sont longtemps restées<br />

inédites. «Je ne voulais pas être un gâche<br />

métier.»<br />

A l’école de Guido Anklin<br />

Souvenir d’école de recrues de 1947 où l’on<br />

remarque la nature disparate des instruments.<br />

Martin Carron est tout à gauche.<br />

En 1947, Martin Carron a appartenu à la première<br />

volée de trompettes militaires formés par un<br />

nouveau sous-offi cier trompette, qui allait<br />

marquer son époque, Guido Anklin. «Son<br />

prédécesseur Ruchet aimait un peu trop la<br />

bouteille. A l’examen de trompette à Sion, il avait<br />

retenu 24 candidats! Si bien qu’au début de<br />

l’école de recrues à Lausanne, Anklin nous a fait à<br />

tous repasser un examen. Et certains ont dû<br />

retourner à la troupe», se souvient Martin Carron.<br />

Pour le jeune Fulliérain, c’est l’occasion de<br />

découvrir le style Anklin. «Il nous a tous<br />

<strong>Le</strong> magazine suisse de musique pour vents<br />

En fait, directeur de l’Avenir de Fully,<br />

Martin Carron écrit en priorité pour sa<br />

société. «J’ai composé plusieurs marches de<br />

défi lé, car je n’en trouvais pas d’adéquates sur<br />

le marché», explique-t-il. L’une d’elles<br />

s’intitule «Au pas»: «Un clin d’œil à certains<br />

de mes jeunes musiciens, qui n’arrivaient pas<br />

à défi ler correctement», glisse l’ancien<br />

directeur à l’œil toujours pétillant.<br />

Un grand sens mélodique<br />

Même démarche pour ses pièces solistiques.<br />

«La polka ‹Souvenirs› devait faire travailler le<br />

coup de langue à mes cornets, ‹Trombones<br />

capricieux› le registre des trombones et ‹Tuba<br />

Polka› l’ensemble des basses. Pour ménager<br />

les susceptibilités, qui peuvent parfois être<br />

vives dans un village, j’ai toujours préféré<br />

mettre en valeur un groupe, plutôt qu’un<br />

soliste individuel», confi e Martin Carron.<br />

Certaines pièces ont parfois aussi été écrites<br />

sous la pression du calendrier. «J’ai<br />

composé la marche de procession ‹Gloire à<br />

Dieu› pour une première messe qui était<br />

prévue en juin. J’ai donc rapidement intégré<br />

trois cantiques dans le canevas de la marche»,<br />

se souvient le musicien fulliérain. Sa façon de<br />

composer restera toujours très spontanée.<br />

«J’avais des idées, qui me trottaient dans la<br />

tête. Ainsi, pour ‹Allégresse›, la mélodie<br />

principale m’est venue alors que je revenais<br />

de la campagne et je l’ai noté aussitôt rentré<br />

à la maison.» Père d’une famille de neuf<br />

enfants, c’est souvent le soir qu’il pouvait<br />

beaucoup infl uencés. Même s’il n’était pas<br />

toujours commode. Il nous a initiés à la musique<br />

moderne en prenant des pièces comme ‹In the<br />

mood› qu’il nous faisait d’abord travailler très<br />

lentement, à quatre temps. Il nous a aussi<br />

inculqué le sens de la précision rythmique et la<br />

distinction entre le style choral (avec toute la<br />

valeur des notes) et le style de marche (avec des<br />

notes lancées pizzicato)», décrit Martin Carron.<br />

Lui-même va reprendre ces principes avec sa<br />

société, l’Avenir de Fully, dont il prend la<br />

direction sitôt terminée son école de recrues.<br />

«J’ai adopté son principe de travailler les traits<br />

au ralenti. On y gagne en précision rythmique<br />

et l’harmonie d’ensemble s’entend mieux, car<br />

les musiciens perçoivent les autres voix et les<br />

modulations», explique Martin Carron.<br />

Poussé par Guido Anklin, Martin Carron va faire<br />

une école de sous-offi cier trompette. C’est son<br />

frère Albert, de neuf ans son aîné et lui aussi<br />

trompette militaire – un superbe petit bugle –,<br />

qui le convaincra d’accepter cette promotion.<br />

Martin grade ensuite jusqu’au rang de sergent<br />

trompette et dirige entre autres la Fanfare du<br />

Régiment 6, qui regroupait les musiciens<br />

valaisans.<br />

23/24-2007 unisono 21

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